Les DÉPLOIEMENTS de l’AMOUR DIVIN

André GIBERT


Table des matières :

1 - Le Père aime le Fils.

2 - Tu les as aimés comme tu m’as aimé

3 - Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés

4 - Que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés


ME 1964 p. 85

Nous trouverons du profit à considérer, dans l’évangile de Jean, l’amour émanant du Père pour reposer sur son Fils ici-bas, embrasser ceux qui appartiennent à ce Fils, et les animer les uns envers les autres. C’est un flot qui se déverse à des niveaux multiples, mais il est le même à tous les niveaux, et il fait paraître partout son origine et sa nature divines.

Quatre aspects nous en sont ainsi présentés.


1 - Le Père aime le Fils.

Le premier, le plus élevé, d’où les autres procèdent, est celui-ci : Le Père aime le Fils. Cette expression se lit en Jean 3:35 : « Le Père aime le Fils, et a mis toutes choses entre ses mains », et se retrouve en Jean 5:20 : « Car le Père aime (*) le Fils, et lui montre toutes les choses qu’il fait lui-même ».

(*) Le verbe employé ici (philô) diffère de celui que nous avons en Jean 3:35 (agapô) et dans les autres passages dont nous nous occupons, mais la nuance est assez faible pour qu’ils aient été traduits l’un et l’autre par « aimer ». De même en Jean 21:15-17, où, comme on sait, les deux premières questions de Jésus à Pierre emploient le second terme, les réponses de Pierre et la troisième question du Seigneur employant le premier. Tout au plus peut-on dire que agapô appuie davantage sur le mouvement intérieur qui emporte sans réserve vers l’objet aimé, et philô sur la valeur que cet objet a pour le coeur. « Je t’aime » et « tu m’es cher » rendraient en quelque mesure cette nuance.

Il nous paraît utile à ce propos de transcrire la note donnée sur Jean 21:15-17 dans la version anglaise de J. N. D., et qu’on peut regretter de ne pas posséder dans la version française : « Ce passage illustre la force des deux mots grecs philô et agapô, employés pour « aimer ». Le premier signifie l’amour d’amitié, et implique de l’attrait dans l’objet aimé. On l’a traduit par « avoir de l’affection pour », « être attaché à ». Le substantif philos veut dire « ami » ; et un autre dérivé désigne le « baiser ». Agapô, habituellement usité dans le Nouveau Testament, signifie l’amour en tant que disposition bien arrêtée de la personne qui aime (l’amenant nécessairement à agir), plutôt que comme émotion. Il est employé pour l’amour de Dieu envers l’homme (excepté en Tite 3:4, où se trouve un mot composé qui comporte philô) et pour l’amour des hommes envers Dieu. L’un et l’autre sont employés pour l’amour du Père envers le Fils, philô une fois seulement en Jean 5:20 et agapô en Jean 3:35, etc. — et pour l’amour de Christ envers les siens, philô en Jean 11:3 et agapô en Jean 11:5 et ailleurs. Philô est dit en Jean 16:27 de l’amour du Père pour les disciples et de l’amour des disciples pour Christ ».

Dans le premier de ces deux passages, l’amour du Père constitue le titre de l’autorité du Fils sur toutes choses, comme Homme. Les premiers chapitres de cet évangile ont dévoilé l’un après l’autre divers titres et caractères de Jésus, — la Parole éternelle, la Lumière, la Parole faite chair, l’Agneau de Dieu, le Fils de Dieu, le Fils unique qui est dans le sein du Père, le Messie, le Fils de l’homme — , puis rassemblé en quelques scènes typiques les grands résultats de sa venue et de son oeuvre, enfin présenté le travail de la Parole et de l’Esprit dans des hommes pour qu’ils entrent dans ces résultats. Et avant de clore cette magnifique préface à l’Évangile, et à tout le christianisme, l’Esprit de Dieu (que ce soit Jean le Baptiseur ou Jean l’évangéliste qui parle) découvre le secret même de la révélation : le Père aime le Fils. C’est pour cela que toutes choses sont remises à ce Fils unique venu pour faire connaître Dieu. Il accomplira tous les desseins de Dieu le Père. Il fera valoir ses droits sur ce monde. À Lui la domination, la puissance pour sauver, et le pouvoir de juger (v. 36). Tout est entre ses mains parce que le Père l’aime. Le royaume dont Jésus parlait à Nicodème n’est-il pas le royaume du Fils de l’amour du Père (*) ?

(*) Colossiens 1:13.

Le second passage met dans la bouche même de cet Homme qui est le Fils de Dieu l’affirmation de son identité avec le Père dont Il vient accomplir la volonté : « Celui qui m’a vu a vu le Père », dira-t-il plus tard au disciple demandant : « Montre-nous le Père, et cela nous suffit » (*). Il n’exerce pas ici-bas une autorité indépendante. Il n’agit pas comme un délégué muni de pleins pouvoirs à employer selon qu’il le jugera bon. Il opère selon la souveraineté de la grâce divine, dans la communion de cet amour dont il est l’objet constant. Il ne fait rien de lui-même (2*), et il fait tout ce que fait le Père (v. 19) : « car », dit-il, « le Père aime le Fils, et lui montre toutes les choses qu’il fait lui-même ». Le Père parle et agit dans le Fils. Le Fils reçoit du Père qui l’aime la communication permanente du dessein divin, et il l’accomplit dans une obéissance et un dévouement absolus. Son Père, dans la gloire, travaille, et le Fils, qui ici-bas révèle le Père, travaille (v. 17), aimé du Père et faisant à cause de cela des oeuvres toujours plus grandes, non seulement guérir un infirme mais réveiller les morts et les vivifier, comme aussi juger ceux qui ne croient pas (v. 21-29).

(*) Jean 14:8, 9.

(2*) Rapprocher ce qui est dit du Saint Esprit en Jean 16:13.

Et, sans doute, il est ce Fils de toute éternité, « le Fils unique qui est dans le sein du Père », et il a été « aimé avant la fondation du monde » (*). Mais quand il en parle, et que le Saint Esprit en parle, ce Fils est sur la terre. Il est descendu pour y être « trouvé en figure comme un homme » (2*), vivre dans l’humilité, la pauvreté et la souffrance, et connaître l’opprobre. « Quoiqu’il fût Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » (3*). Mais il est demeuré l’objet de l’amour du Père, et son obéissance a donné au Père des motifs nouveaux de le chérir. Dieu le distingue des autres hommes, au baptême de Jean comme sur la montagne de la transfiguration : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé » ; mais il ajoute : « en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Celui qui fait la volonté du Père peut dire, en rendant grâces : « Je savais que tu m’entends toujours » (4*). Couronnant cette obéissance, motif suprême à être aimé, il y a ceci que son obéissance va jusqu’à la mort de la croix. « À cause de ceci le Père m’aime… » (5*). Oui, le Père l’a aimé dans tout son abaissement, dans la honte de la croix, Il l’a aimé alors même qu’Il l’abandonnait durant les trois heures sombres. Il l’aime, Il a mis toutes choses entre ses mains. C’est pourquoi, « qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » ; et : Dieu « a donné tout le jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père » (3:36 ; 5:22). Comment en serait-il autrement ? Quoi de plus coupable que de désobéir à Celui que le Père aime, et qu’il honore comme son Fils bien-aimé ? De même qu’il ne peut y avoir de bénédiction plus grande que de le reconnaître comme tel.

(*) Jean 1:18 ; 17:24.

(2*) Philippiens 2:8.

(3*) Hébreux 5:8.

(4*) Jean 11:42.

(5*) Jean 10:17.

2 - Tu les as aimés comme tu m’as aimé

Cet amour dont le Fils ici-bas se sait et se dit aimé par le Père se reporte sur les siens. Il dira, dans sa prière de Jean 17 : « Tu les as aimés comme tu m’as aimé » (v. 23). L’amour du Père pour le Fils qui l’a glorifié sur la terre et qui, à cause de cela, est maintenant glorifié, comme homme, de la gloire que lui-même avait auprès du Père avant que le monde fût (v. 1-5), s’étend, pareillement incommensurable, à ceux que le Père lui a donnés et qui, croyant en lui, ont reçu de lui la vie éternelle (v. 2). Ils forment la famille du Père. Cela sera manifesté quand ils seront « consommés en un », au jour où Christ lui-même sera manifesté en gloire. Ils seront revêtus de la gloire que le Père lui a donnée et que lui-même a donnée aux siens (v. 22) : « afin, dit-il, qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un,… et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (v. 22, 23).

Le monde n’aura plus à croire (il n’a pas voulu le faire) mais il verra ; il connaîtra que le Père a envoyé le Fils qu’Il aime et entre les mains duquel Il a mis toutes choses, mais il connaîtra aussi que les siens sont un, et qu’ils ont été aimés du même amour que Lui.

Cette unité de ceux qui connaissent personnellement le Père et qui sont amenés à la communion du Père et du Fils, elle existe déjà tandis qu’ils sont sur la terre, et elle est donnée pour être en témoignage au monde, « afin qu’il croie que toi tu m’as envoyé » (v. 21). Si eux-mêmes sont infidèles à la manifester, Dieu en aura néanmoins donné des preuves suffisantes pour laisser le monde sans excuse. Mais alors le monde sera convaincu par l’évidence, il connaîtra cette unité parfaite. Il prendra conscience que ceux qu’il aura méconnus, méprisés, haïs, étaient l’objet de l’amour du Père comme Jésus lui-même.

Certes, c’est bien faiblement que nous portons l’opprobre de Christ, nous ne pouvons assez nous en humilier, mais certainement aussi Dieu n’aura pas permis qu’aucun de ses enfants séjournant ici-bas n’ait porté, en une mesure si petite soit-elle, quelque chose de cet opprobre. Il est une preuve de leur appartenance à Christ, dans l’unité dont le monde refuse de reconnaître la source parce qu’il n’a pas connu le Père (v. 25) mais dont il est responsable de discerner quelques traits. Même Pierre, à l’heure où il reniait son Maître, était dénoncé par son langage comme étant « de ces gens-là » (*).

(*) Matthieu 26:73.

Le monde a haï et rejeté l’objet de l’amour du Père, il a crucifié Jésus, et Dieu n’a rien fait pour délivrer son Fils ; le même monde hait et rejette les rachetés de Christ, et Dieu ne fait rien pour les exempter des souffrances. Ce sont ceux qui par l’Esprit disent : « Abba, Père », qui ont part aux souffrances avec Christ, de façon à régner avec lui (*). L’incrédule dit : Comment pouvez-vous parler de l’amour du Père, alors que vous êtes en butte à ces tribulations ? Ainsi les ennemis de Christ disaient devant la croix : « Que Dieu le délivre maintenant, s’il tient à lui » (2*). Mais lors de cette « consommation » dans l’unité et dans l’amour, le monde connaîtra à la fois que le Père a envoyé le Fils et qu’Il a aimé les disciples de son Fils comme ce Fils lui-même.

(*) Romains 8:15-17.

(2*) Matthieu 27:43.

Pensons-nous assez à ce fait que nous sommes aimés du Père comme il a aimé Jésus ici-bas ? Un même amour dans sa nature, qui est divine, dans son étendue, qui est sans limites, dans sa douceur, qui est unique ?


3 - Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés

Ce même amour nous est présenté sous une autre face en Jean 15:9 : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ». Jésus parle à ses disciples d’alors, mais il est clair que ses paroles s’appliquent à tous les siens, tant qu’il y en aura dans ce monde, jusqu’à la fin (*). C’est Lui-même qui reporte sur eux cet amour du Père pour lui, et dont le Père les aime. Lui seul en connaît tout le prix, mais il veut qu’ils en jouissent comme lui, avec lui. Il les invite à « demeurer dans son amour », à en faire pour ainsi dire leur chez eux, à en vivre.

(*) Jean 13:1.

Tout comme l’amour du Père pour nous, cet amour du Fils, qui en est le déploiement vers nous, ne dépend pas de ce que nous sommes ou de ce que nous méritons, mais de ce que Lui est et de ce qu’Il a fait. Il nous enveloppe par pure grâce et en vertu des mérites de Christ. Mais il s’agit pour nous d’en jouir. Nous nous trouvons ainsi placés sur un terrain éminemment pratique, comme dans les versets 21 à 24 du chapitre 14.

Les sarments sont là pour porter du fruit, afin que le Père soit glorifié dans le cep dont il s’occupe. Mais ils sont incapables d’en porter s’ils ne demeurent attachés au cep. Or demeurer dans le cep n’est autre chose que demeurer dans l’amour dont nous sommes aimés. C’est une question de dépendance et d’obéissance. Ainsi en a-t-il été de Jésus ici-bas : « J’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour » (v. 10). Pour nous pareillement, c’est en gardant les commandements de Jésus que nous demeurerons dans son amour. Jésus jouissait de l’amour de son Père en se tenant dans cette obéissance, sans réserve et sans interruption. C’est par elle qu’il demeurait dans son amour. Il nous fait connaître cette source cachée de l’activité fructueuse et de la joie. La conscience de l’amour du Père, telle était la joie de Christ ; elle peut être en nous, et cette joie être la nôtre (v. 11), comme conséquence de la même obéissance. Une telle obéissance s’imposera à nous davantage à mesure que nous comprendrons mieux que « séparés de lui nous ne pouvons rien faire » (v. 5), autrement dit que nous abandonnerons toute volonté propre, ce qui est la dépendance.

Nous sommes là dans le domaine de l’amour, et l’amour est exigeant, il est jaloux, il veut son objet tout entier, parce qu’il veut sa joie entière. Nous sommes là aussi éloignés que possible du légalisme, et pourtant nous avons affaire à une autorité combien supérieure à la loi ! Il y a des commandements, qui dépassent ceux de la loi, mais ce sont ceux de l’amour : ils ne sont pas pénibles pour la nouvelle nature (*), mais insupportables à l’ancienne. La sève du cep ne peut circuler que dans le sarment vivant, attaché au cep, et c’est d’elle que provient le fruit. Regarder vivre Jésus, être occupés de lui, de lui abaissé, de lui souffrant, de lui glorifié, ne chercher qu’à plaire à Celui qui nous a tant aimés, peut-il y avoir quelque chose de plus heureux, et de plus sûr ? C’est la joie dans l’amour du Père pour le Fils.

(*) 1 Jean 5:3.

4 - Que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés

Enfin, voici, présenté immédiatement après ce que nous venons de voir, le terme où aboutit, dès maintenant, ici-bas, ce déploiement de l’amour divin. Nous ne trouvons plus une constatation mais une injonction : « C’est ici mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés » (v. 12). Jésus semble nous dire : À vous maintenant de déverser mon amour, l’amour du Père, sur vos frères. Si vous demeurez dans mon amour, il ne peut en être autrement, car l’amour ne peut être égoïste ; gardez ainsi « mon commandement », celui qui implique tous les autres : aimez-vous comme je vous ai aimés, c’est-à-dire comme le Père vous a aimés, et comme je suis aimé du Père.

Telle est la mesure de l’amour fraternel ; elle n’a pas plus de limites que l’amour divin descendu vers nous. Telle en est la manière ; c’est un amour qui non seulement donne, mais se donne. Tel en est le modèle, que nous ne pouvons imiter qu’en demeurant nous-mêmes, chacun, dans l’amour de Christ.

Nous avons lieu d’être confondus en considérant ces choses, et de nous étonner de ce qu’il nous arrive de chercher quelque démarcation entre la doctrine et les affections, entre la vérité et l’amour. Il n’y en a point. Connaître davantage Jésus, c’est jouir davantage de son amour et de l’amour du Père, et c’est aimer davantage comme lui, et comme Dieu lui-même. Marcher dans l’amour c’est être imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants (*), c’est marcher dans la lumière comme Christ a marché (2*). « Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n’y a point en lui d’occasion de chute » (3*). « Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements » (4*). La loi commandait d’aimer son prochain sans en donner la capacité ; Jésus commande de le faire à ceux qu’il en rend capables en leur communiquant sa vie, et à qui il se présente comme modèle. Que sa grâce nous accorde de laisser agir en nous la puissance de cette vie nouvelle, savoir l’Esprit saint qui nous a été donné !

(*) Éphésiens 5:1, 2.

(2*) 1 Jean 2:6, 7.

(3*) 1 Jean 2:10.

(4*) 1 Jean 5:2.

C’est ainsi que nous porterons du fruit, dans la joie de l’obéissance, et dans l’intimité de Celui qui nous appelle ses amis, bien qu’il soit le Maître (v. 14, 15).

C’est ainsi aussi qu’un témoignage lui sera rendu. La même injonction a été faite par Jésus à ses disciples, en Jean 13, dans des termes identiques mais en rapport avec ce témoignage : « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre ; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous ». (v. 34, 35). Le monde ne possède pas cet amour, il n’en connaît rien, et quand il le voit se manifester, le contraste est tel avec sa propre manière de faire qu’il ne peut qu’en rechercher l’origine et constater que c’est ce qui caractérisait Jésus. Un tel amour est la preuve que nous sommes enfants de Dieu : en fait c’est le témoignage rendu à cette unité que nous avons trouvée au v. 21 du chapitre 17.

Qu’en est-il de nous ? Voilà le commandement du Seigneur, comment y répondons-nous ? Il ne nous est pas expressément demandé, comme le faisait la loi, d’aimer Dieu, d’aimer le Seigneur, bien que la question qui sonda Pierre reste toujours posée, et que : « si quelqu’un n’aime pas le Seigneur Jésus Christ, qu’il soit anathème » (*). Mais le témoignage de notre amour pour Dieu est donné par notre amour pour ses enfants. Dire qu’on aime Dieu et avoir de la haine envers son frère est un mensonge (2*). Si l’amour de Dieu est versé dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (3*), il ne peut que se déverser de nous vers les autres. C’est en nous aimant l’un l’autre que nous prouverons que Lui nous a aimés le premier (4*), que son amour a du prix pour nous et qu’il agit en nous. Prenons garde que nous avons bien peu de temps, celui de notre court séjour ici-bas, pour rendre ce témoignage.

(*) 1 Corinthiens 16:22.

(2*) 1 Jean 4:20.

(3*) Romains 5:5.

(4*) 1 Jean 4:19.

Au jour de la manifestation glorieuse, le monde connaîtra que le Père a aimé le Fils envoyé ici-bas ; il connaîtra que le Père a aimé du même amour les rachetés ; il connaîtra que du même amour aussi le Fils a aimé les siens. Rien, ni l’opposition du monde, ni nos infirmités, nos faiblesses, nos manquements, n’aura empêché cet amour merveilleux de poursuivre ses déploiements bénis, en restant toujours le même.

Mais que sera-t-il manifesté de notre amour l’un pour l’autre ?