Auteur inconnu
ME 1917 p213-217
ME 1917 p. 213-217
Quant à l’étude ou à la recherche de la vérité, elle doit être
faite avec l’intention d’obéir
, et non pas dans un but de spéculations.
« Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra de la doctrine si elle
est de Dieu ». (Jean 7:17). C’est la position de disciple et non pas celle
de Maître qui appartient à quiconque étudie la vérité ; et de plus, si l’étude
doit être couronnée de succès, il faut qu’on recherche la vérité pour
elle-même, ou plutôt pour son Auteur. Celui dont le dessein secret est de
nourrir son imagination ou de satisfaire sa convoitise de science, doit être
certain qu’il apprendra toujours, mais qu’il ne pourra jamais parvenir à la
connaissance de la vérité… Mais celui pour le cœur
duquel la vérité a
de la valeur, la poursuit diligemment, et cette valeur qu’elle a pour lui, et
non pas l’aride activité de son esprit, détermine le degré et la mesure des progrès
qu’il fera.
La communication de la vérité directement tirée de la Parole
divine, ou apprise d’autres hommes, mais confirmée par cette Parole, doit être
définie, et déterminée : quand elle cesse de l’être, elle cesse d’être
puissante, car elle cesse d’être vérité enseignée. Elle sera peut-être
attrayante ou produira de l’excitation, mais elle n’édifiera pas… Dieu est
celui qui communique la vérité, et il l’a donnée afin que le cœur de l’homme se
soumette à Son autorité
, et soit amené à la connaissance de Lui-même, de
ses œuvres et de ses voies… Le Seigneur a dit : « je suis né pour
cela, et c’est pour cela que je suis venu au monde, afin de rendre
témoignage à la vérité
. Quiconque est de la vérité
, écoute ma voix »
(Jean 18:37).
Le monde est en antagonisme direct avec le Père ; c’est
pourquoi, aussi longtemps que le monde conserve en entier son empire sur mon cœur,
je serai toujours peu disposé à prêter l’oreille aux communications du Père par
le Fils. Je ne les contredirai pas, peut-être, je ne serai peut-être-pas
incrédule, mais je doute
. Je doute, ici, du sens ; là, de l’application ;
ailleurs de la possibilité d’un accomplissement dans telle ou telle situation.
Mais sache ceci, toi qui doutes : la vérité ne sera jamais vérité pour toi
ou pour ton âme, jusqu’à ce qu’elle ait été traduite en action ! La vérité
fait appel à ta conscience, à tes affections, à ton devoir, avec toute l’autorité
du Dieu de vérité. Elle commence par t’occuper, de perdition ou de rédemption.
Elle prétend, ensuite, former tes motifs, diriger tes actions et tes pensées,
animer tes espérances, avoir l’œil sur toute ta vie intérieure et extérieure.
La vérité n’existe pas
pour toi si tu lui refuses ton obéissance et ton
cœur.
On peut porter préjudice à la vérité par la manière raide dont on l’exprime ; et aussi, par une disposition d’esprit qui nous la fait maintenir plutôt comme affaire d’opinion au lieu qu’elle soit « esprit et vie », comme dit le Seigneur de ses paroles. On peut ainsi lui ôter sa puissance. Des principes, séparés de la puissance vitale de la vérité, perdent leur valeur, trompent et dégénèrent bien vite en opinions ou en dogmes d’une secte. Ce n’est pas que la grâce et la vérité, lorsqu’elles s’expriment, n’affectent pas des formes définies qui sont très justement appelées des principes, mais pour que ceux-ci aient quelque valeur, pratiquement, il faut qu’ils soient animés par l’énergie de la vie intérieure. Il y a telle forme qui naît de l’énergie de la vie et se développe par elle-même, et il y a telle forme ajoutée, et qui, étant le signe de l’absence de vie, réprime la vie. L’Écriture fait mention de toutes deux : « Ayant la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance » (2 Tim. 3:5).
Supposant maintenant que la vérité ait été bien enseignée et
bien reçue, quel sera son effet légitime ? L’apôtre Paul nous le dit dans
le sommaire qu’il nous donne de l’effet de l’Évangile, dans la première épître
aux Thessaloniciens. Il parle des chrétiens de Thessalonique, se souvenant de
leur œuvre de foi
, de leur travail d’amour
, et de leur patience
d’espérance
devant notre Dieu et Père (1 Thess. 1:3) ; il avait dit
ailleurs : « Or, maintenant, ces trois choses demeurent : La
foi, l’espérance et l’amour » (1 Cor. 13:13). La révélation des vérités de
la grâce céleste opère ainsi, par la puissance de Dieu sur l’âme, lorsque
celle-ci se soumet à sa puissance. « L’œuvre de foi » se manifeste en
ce qu’elle tourne le cœur « des idoles vers Dieu » avec toute l’intensité
du contraste qu’il y a entre ce qui n’est que néant et vanité et une éternelle
et vivante plénitude. « Le travail d’amour » s’exprime dans le fait
que les énergies de la vie naissent et se dépensent au service de Celui qui,
dans la puissance souveraine de son amour infini et sans bornes, se fait
connaître Lui-même à l’âme et, par l’amour
, l’enchaîne et la mène
captive. « La patience d’espérance » prend pour forme définie l’attente
de voir s’accomplir la promesse de Celui qui a dit : « Je viendrai,
et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où je suis, moi, vous, vous
soyez aussi » (Jean 14:3). L’espérance montre sa puissance en soutenant la
patience qui attend du ciel le Fils de Dieu « qu’il a ressuscité d’entre
les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient » (1 Thess. 1:10).
À côté de cette parole : « Tes péchés te sont pardonnés », une autre parole de Christ est digne aussi de toute notre attention : « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive » !