Quelques mots aux Veuves

Auteur inconnu

ME 1978 p. 330-333 = traduction de « Words of Help »


Dieu, dans sa Parole, nous entretient souvent des veuves. Comme en bien d’autres sujets, il nous montre par là tout le souci de son cœur pour les siens.

Lorsque la loi fut donnée à Israël, elle était accompagnée de nombreuses ordonnances, parmi lesquelles nous relevons le passage suivant : « Vous n’affligerez aucune veuve ni aucun orphelin » (Ex. 22:22). Celui qui le ferait rencontrerait le jugement de Dieu. En Deut. 10:18, Dieu fait droit à l’orphelin et à la veuve, comme il aime l’étranger pour lui donner le pain et le vêtement. Dans le même livre, ch. 27:19, la malédiction est sur celui qui porte atteinte aux droits de l’étranger, de l’orphelin et de la veuve. Et tout le peuple reconnaissait ce châtiment en prononçant l’amen. Aux fils d’Israël infidèles, Dieu ordonne : « Faites droit à l’orphelin, plaidez la cause de la veuve » (Es. 1:17). Cette injonction est adressée au peuple alors que Dieu l’appelle à venir et à plaider au sujet de ses péchés. Au verset 23 du même chapitre, il est reproché aux princes de ne pas faire droit à l’orphelin et de fermer l’accès à la cause de la veuve. Quelle responsabilité pour ceux qui détiennent une parcelle d’autorité !

L’Ancien Testament contient de nombreux cas, historiques ou prophétiques, ayant trait aux veuves.

Le Nouveau Testament ne manque pas d’exemples non plus, dans les premiers temps de l’Église. En Actes 6:1, les veuves hellénistes avaient été négligées. Des hommes remplis de l’Esprit Saint et de sagesse (v. 3) furent choisis pour porter remède à cette situation ; leur service dépassa largement le cadre de leur mission première, avec la bénédiction de Dieu sur eux comme sur l’assemblée. En Actes 9:36-43, Dorcas est citée comme modèle de toutes les veuves, parmi lesquelles elle avait montré une infatigable activité. L’épître de Jacques (1:27) donne cette définition : « Le service religieux pur et sans tache devant Dieu le Père est celui-ci : de visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, de se conserver pur du monde ».

Est-ce que l’affliction nous attire, de sorte que nous lui apportions les consolations de Dieu ? Savons-nous « pleurer avec ceux qui pleurent » (Rom. 12:15) ; entrer dans la maison de deuil plutôt que dans la maison de joie ? En outre, n’arrive-t-il pas qu’après leur avoir, un temps, montré de la sympathie, nous oublions bientôt celles et ceux qui vivent avec leur peine et leurs besoins ? Visiter implique des soins attentifs et bienveillants, une constante affection qui se manifeste en toute réalité, une participation sincère à l’affliction. C’est là le vrai service religieux indiqué par Jacques. N’avons-nous pas souvent laissé de côté, dans leur isolement, celles qui avaient besoin d’affection, de sympathie, de communion ?

Lorsque Paul instruit Timothée au sujet de l’ordre dans la maison de Dieu, il n’oublie pas les veuves (1 Tim. 5:3) : « Honore les veuves qui sont vraiment veuves ». Il adresse en même temps une sérieuse exhortation aux enfants et aux descendants, pour qu’ils rendent à ceux dont ils descendent les soins qu’ils en ont reçus. C’est ainsi qu’ils montreront leur piété. Ne trouve-t-on pas trop souvent que certaines charges sont bien lourdes et qu’il faut avant tout faire face à d’autres multiples activités de la vie courante ?

L’état décrit par Paul en 1 Tim. 5:5, est caractérisé par trois exemples que nous trouvons dans l’évangile selon Luc. Les voici :


Veuve et laissée seule : la veuve de Naïn, Luc 7:11-17.

Le jeune homme mort était fils unique d’une mère veuve, à présent sans appuis, sans ressources. Une foule considérable forme un impressionnant cortège qui bientôt va se dissoudre. Le Seigneur, voyant cette femme, est ému de compassion envers elle. C’est pour elle qu’Il ressuscite le fils. C’est à elle qu’Il le « donne ». Jésus, qui a pleuré au tombeau de Lazare, est le seul qui pouvait dire à cette mère : « Ne pleure pas » (v. 14). À nous, il demande que nous ayons un égal soin les uns des autres.


Veuve et espérant en Dieu : la veuve jetant ses deux pites au trésor (Luc 21:1-4).

Cette veuve est pauvre et seule. Les riches jettent leurs dons au trésor. Le Seigneur regarde. Il voit la veuve qui dépose ses deux pites. Il apprécie. Le modeste don de la veuve est plus important pour lui que tous les autres. Elle n’a pas hésité à mettre toute sa pénurie, tout ce qu’elle avait pour vivre. Ainsi, l’espérance de la veuve était en Dieu seul. Son raisonnement n’est pas : « Que mangerai-je et que boirai-je ? », mais : « Dieu pourvoira » (Gen. 22:14).

Le Seigneur nous parle par cet exemple.


Veuve qui, en figure, persévère dans la prière : parabole de Luc 18:1-8.

La veuve dont il est ici question est seule ; elle a affaire à un adversaire méchant et à un juge inique, ne craignant pas Dieu et ne respectant pas les hommes. N’y avait-il pas de quoi se décourager ? La partie adverse était la plus forte ; une faible femme en a eu raison. Elle donne l’exemple de la persévérance dans la prière (Col. 4:2). Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles.


Aux veuves qui lisent ces lignes, je rappellerai simplement ces beaux versets de Philippiens 4:6, 7 : « Ne vous inquiétez de rien »…


En 2 Rois 4:1-7, une veuve d’entre les fils des prophètes, dont le mari avait été connu pour sa piété, cria à Élisée au sujet de ses deux fils que le créancier voulait prendre. La réponse fut à la hauteur des besoins de cette mère : le pot d’huile multiplié de manière à payer la dette et à vivre, mère et fils, avec le surplus.


Enfin, rappelons l’histoire d’Anne, résumée en trois versets de Luc 2:36-38.

Veuve d’environ 84 ans, elle ne quittait pas le temple. Sa vie s’écoulait au service de Dieu, dans les jeûnes et les prières, nuit et jour. Quelle joie pour elle de recevoir la réponse de Dieu à sa piété ! L’enfant Jésus est présenté au temple. Siméon, conduit par l’Esprit Saint, l’a vu et l’a pris dans ses bras. Les prières d’Anne sont exaucées ; elles se changent en louanges et en témoignage.

Que cet exemple soit bienfaisant pour nos sœurs éprouvées, leur apprenant à regarder la splendeur brillant au-dessus des nuages, à rencontrer « le regard qui encourage et comble de bonheur ».


Et que ceux qui sont à l’aise n’oublient pas la bienfaisance, ni de faire part de leurs biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices (Héb. 13:16).