Notes prises à des réunions à Paris
Table des matières :
1 - La première fois, en Nombres 25:6-15 et 31:6
2 - La deuxième fois, en Josué 22
3 - La troisième fois, en Juges 20:28
Phinées fils d’Eléazar est dans la lignée des souverains sacrificateurs, bien qu’au début de son service il ne l’est pas encore. Il intervient 3 fois en rapport avec de graves péchés du peuple. En cela il effectue en image une partie du service de sacrificature de notre Seigneur Jésus. C’est aussi un exemple pour nous, pour intervenir lors de graves désordres dans l’assemblée.
Balaam ayant échoué pour maudire le peuple d’Israël, il l’entraîne
celui-ci à pécher. Satan est rusé, ayant été vaincu il retourne à l’attaque d’une
façon insidieuse : L’amitié des ennemis, puis les réjouissances, puis l’idolâtrie,
laquelle est, comme presque toujours, associée à la fornication. Les
responsables sont jugés, v. 4 à 5. Il y a ensuite l’humiliation, fin du v. 6.
Mais l’humiliation doit s’accompagner d’un net jugement du mal, chose qui n’avait
pas été faite : c’est un fils de prince (25:14) qui agit ostensiblement en
mépris des pleurs du peuple. À noter que ce n’est pas l’humiliation qui arrête
le châtiment de Dieu, mais l’action énergique de Phinées : « Phinées, fils d’Eléazar,
fils d’Aaron, le sacrificateur, a détourné mon courroux de dessus les fils d’Israël..
. »
v. 11. Il est donc nécessaire d’associer une nette sanction du mal à une
humiliation.
Ezéchiel 14 v.1 et 20 v.1 les anciens d’Israël viennent vers le prophète avec une apparente humiliation. Mais Dieu révèle que l’idolâtrie persiste, et qu’ils s’avancent au-devant d’un jugement bien plus sévère.
Les tribus au-delà du Jourdain établissent un autel de grande
apparence (Jos. 22:10). La situation ressemble à la précédente, les autres
tribus d’Israël semblent promptes à juger l’idolâtrie. Toutefois selon la loi,
on s’enquiert diligemment. Au v.13-20, les avertissements sont donnés. Les fils
de Ruben, les fils de Gad, et la demi-tribu de Manassé expliquent leurs motifs.
Au v. 32, « Phinées, fils d’Eléazar, le sacrificateur, et les princes s’en
retournèrent d’auprès des fils de Ruben et d’auprès des fils de Gad, du pays de
Galaad, au pays de Canaan, vers les fils d’Israël, et leur rapportèrent la
chose. Et la chose fut bonne aux yeux des fils d’Israël ; et il ne
pensèrent plus à monter en bataille contre eux pour détruire le pays où
habitaient les fils de Ruben et les fils de Gad
». On utilise souvent cet
épisode pour justifier des attitudes équivoques, en disant : « il faut se
renseigner, et constater qu’on s’est trompé ». Or même s’il ne s’agit pas d’idolâtrie
ouverte comme dans le cas précédent, le comportement des tribus de l’autre côté
du Jourdain n’était pas selon la pensée de Dieu. D’une part ces tribus
elles-mêmes avaient choisi une position éloignée de la bénédiction, et ensuite
elles accusent à tort leurs frères de vouloir les repousser. Phinées a bien
compris la situation, il a ensuite fidèlement rendu compte. C’est le peuple qui
a pris la décision. Dans l’assemblée, dans une situation peu claire, ce sont
les sacrificateurs qui observent. Ayant rendu compte, c’est l’assemblée qui
décide. On trouve la même chose en image, lorsqu’une tache se révélait, en
Lévitique 13 à 15, sur une personne, un vêtement ou une maison. Lorsque la
tâche ne s’étendait pas, il ne s’agissait pas de lèpre. La personne n’était pas
mise hors du camp, mais elle ne pouvait quand même pas exercer la sacrificature
(Lév. 21:17). Le frère présentant un défaut spirituel, mais qui n’est pas le « méchant »
de 1 Corinthiens n’est pas exclu. Pour autant il ne peut pas être la bouche de
l’assemblée. Voir aussi Rom. 14, fin du v.1
On est là encore en présence d’un mal flagrant. Le peuple est prêt à juger ce mal.
Au début, on pense bien interroger l’Éternel (Jug. 20:18), mais le plan est quasiment déjà établi et il n’y a eu aucune humiliation. C’est donc la défaite.
Ensuite, au v.23 il y a bien des pleurs qui ressemblent à de l’humiliation, on commence à nommer Benjamin « mon frère », mais la suite du récit montre que Dieu n’approuve toujours pas l’attitude du peuple.
Enfin, le peuple vient à Béthel et l’humiliation est plus profonde. Phinées se tenait auprès de l’arche, il n’avait donc pas participé aux premiers engagements, on n’était même pas venu à Béthel. Connaissant les affaires précédentes, ce n’est pas par laxisme, mais bien parce que l’action sans l’humiliation est aussi vaine que l’humiliation sans action dans l’affaire de Madian (Nomb. 25:6). Après la deuxième défaite et ce travail de cœur, Dieu tient enfin compte de cette humiliation. Malheureusement le jugement du mal a été excessif dans le restant du récit, et Dieu reproche des siècles après son comportement (Osée 9:9 et 10:9).
Au début le peuple disait à Benjamin : « quel est ce mal qui
est arrivé au milieu de vous
» (Juges 20, fin v.12). À la fin, c’est « et
le peuple se repentait au sujet de Benjamin
» (Juges 21:15). Manger du
sacrifice pour le péché, ce n’est pas tant s’humilier de notre négligence dans
des situations qui déshonorent Dieu (bien que ce soit nécessaire lorsque c’est le
cas), mais de confesser les fautes, le péché de notre frère comme étant la nôtre
collectivement, comme le faisait Daniel. Si on répète que le motif principal
qui a fait que tel ou tel frère est tombé, est les circonstances, ou le manque
de soins, on excuse en quelque sorte sa chute. Indirectement on ne s’humilie
pas du mal commis.
On remarque aussi que Phinées est le cousin germain de Jonathan, petit fils de Moïse en Juges 18v.30. Ils ont probablement été élevés ensemble et entendu les mêmes choses. L’éducation est une chose, l’engagement de cœur une autre.