Simon Attwood
Truth & Testimony, 2018-1 p.25
1 - [Quand le diable redouble d’efforts]
2 - [Le diable cherche à détruire la vie des hommes]
4 - [Le Seigneur accepte de s’occuper du pire des cas]
5 - [Miracles du siècle à venir]
6 - [L’homme naturel qui ne veut rien de la grâce de Dieu]
Matthieu (8:28) écrit que deux démoniaques
(des hommes « possédés
par des démons » vinrent à la rencontre du Seigneur Jésus lorsqu’Il arriva dans
le pays des Gergéséniens (ou Gadaréniens). Deux est le nombre du témoignage, et
indique que cette région était caractérisée par une activité démoniaque. Dans Sa
grâce merveilleuse, le Seigneur s’y rendait avec Ses disciples pour apporter la
bénédiction à ses habitants. Sans doute le diable en fut irrité ;
peut-être avait-il déjà provoqué la tempête qui assaillit la barque pendant leur
traversée de la mer de Galilée (Matt. 8:23-27).
Les deux hommes « sortirent des sépulcres ; ils étaient
très violents, de sorte que personne ne pouvait passer par ce chemin-là »
. L’un
d’eux était démoniaque depuis longtemps
(Luc 8:27), et Marc et Luc se
concentrent sur lui : il avait un esprit impur ou immonde, il était sans
vêtements, incontrôlable ou indomptable (Marc 5:2-4 ; Luc 8:27) et
malheureux. Son partenaire n’était pas un ami ; soit qu’il se cachât dans
les sépulcres ou dans les montagnes, il était vraiment seul, et il exprimait sa
misère en « criant continuellement nuit et jour… et en se meurtrissant avec
des pierres »
(Marc 5:5). C’était à peu près l’enfer dans cette vie (cf. Marc
9:48), et la preuve concrète que le diable cherche à détruire la vie des
hommes.
La possession démoniaque semble amplifier les pouvoirs naturels
de l’homme. Lorsque cet homme vit le Seigneur Jésus, c’était de loin (*). Il traversa le rivage en courant, se jeta à
terre devant Lui et s’écria d’une voix forte : « Qu’ai-je à faire avec
toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente
pas »
(Marc 5:6, 7 ; Luc 8:28). Notre Seigneur ne l’a pas eu en horreur
ni ne l’a repoussé. Il avait déjà dit : « Sors de cet homme, esprit
impur »
(Marc 5:8), et Il poursuivit d’œuvrer avec son âme. En réponse à une
question du Seigneur Jésus, l’homme dit : « Légion est mon nom, car nous
sommes nombreux »
(5:9). Combien il est touchant de l’entendre prononcer des
paroles aussi désespérées : il était plus que possédé par de nombreux
démons, il était personnellement identifié à eux. En disant cela, il
reconnaissait la nature désespérée et l’étendue de sa condition, et cela l’amenait
à profiter de l’aide puissante de Christ. Voilà ce qui est toujours produit
quand on confesse à Dieu.
(*) Cela est encore plus remarquable si, selon ce que suggère Marc 4:35 joint au « aussitôt » de 5:1, cette scène était nocturne.
Légion pouvait bien demander : « Qu’ai-je à faire avec
toi ? »
. En contraste avec tout ce que nous avons lu à son sujet, le
Seigneur Jésus, en tant que Fils, était « conçu du Saint Esprit »
(Matthieu
1:20), « oint … du Saint Esprit »
(Actes 10:38), et « plein de
l’Esprit Saint »
(Luc 4:1). Il était la véritable offrande : « pétrie
… ointe … saturée »
d’huile (Lév. 7:12). Il « allait de lieu en lieu en
faisant du bien »
(Actes 10:38) et voulut couronner sa belle vie en posant
un fondement de justice dans Sa mort pour que l’homme soit réconcilié avec Dieu
et que Satan soit rendu impuissant. C’est en anticipation de cela qu’Il ne se
détourna pas de Légion et ne le repoussa pas. D’autres avaient essayé de le contraindre
avec des chaînes et des entraves, mais comme nous tous, il avait besoin d’une
œuvre intérieure, pas d’une loi extérieure. Son histoire prouve qu’il n’y a
rien de trop grand dans nos vies que Dieu ne puisse surmonter — et rien que
Satan ne puisse faire pour arrêter cette œuvre de Dieu — si nous venons à Lui
en Christ.
Dans un autre sens, les démons ont entrainé Légion dans la
présence du Seigneur Jésus. Ils ne pouvaient résister à Son autorité et à Sa
puissance (Luc 4.36), alors ils l’emmenèrent avec eux. La confession de Jésus
comme « Fils du Dieu Très-Haut »
, prononcée sous leur influence, a le
caractère de l’ère millénaire. Sa délivrance d’avec eux allait être l’un des « miracles
du siècle à venir »
(Matthieu 8.29 ; Hébreux 6.5), et malgré tout, elle
allait se produire ici déjà maintenant. Les démons n’avaient pas compté que la
puissance de la grâce en délivrance viendrait à Gadara dans la personne de
Jésus, et, face à l’inévitable, ils supplient qu’il leur soit permis d’entrer
dans un troupeau de porcs (Luc 8:31, 32). Les 2 000 animaux ne peuvent faire
face à la horde démoniaque qui possédait Légion, et ils se précipitent dans la
mer de Galilée où ils sont noyés (Marc 5:13). Ceci est une illustration de la
force destructrice du mal dans la création en général, et en même temps un
contraste avec les soins merveilleux du Seigneur envers les Siens, car Lui
avait calmé cette même mer quand les disciples craignaient d’y être noyés. (*)
(*) Un démon est un esprit et il a besoin d’un corps pour se manifester à nous. Comme le diable lui-même au jardin d’Eden, les démons prennent divers déguisements pour parvenir à leurs fins de méchanceté (autre exemple en 2 Cor. 11:14,15). En devenant un homme, notre Seigneur nous a apporté la pure grâce de Dieu comme Il l’a fait envers Légion.
Il est triste de constater que les hommes naturels préfèrent garder leurs porcs et subir le comportement antisocial d’un misérable démoniaque plutôt que d’avoir affaire à Dieu (Héb. 4:13). Ils demandent au Seigneur Jésus de quitter leur région parce que le changement moral chez Légion les effraie. Quelle perversité est la nôtre naturellement ! La preuve de la puissance de Dieu en délivrance était là, visible de tous. Sa vie était complètement changée : vêtu au lieu d’être nu, sensé au lieu d’être fou dans la misère (Luc 8:35-37). Il n’était plus l’opposé du Seigneur, mais Son reflet. Dans cette condition, Dieu fait clamer à travers lui ce que le peuple ne voulait pas recevoir de la part du Seigneur lui-même : combien Dieu est plein de grâce en répandant Sa merveilleuse grâce.
Cette histoire est un défi pour chacun de nous de publier les grandes choses que Jésus a faites pour nous, afin que d’autres s’étonnent (Marc 5.18-20).