Réponse aux Anti-missionnaires

par un Juif croyant dans le Seigneur Jésus, le Messie

Gideon Levytam (Un Juif croyant dans le Messie)


Traduit de l’anglais, « Response to Anti-missionaries » édité par « The Holy Scriptures and Israel » Bible Society, P.O. Box 1411,
Niagara-On-The-Lake, Ontario, Canada LOS 1JO
Site web : www.holyscripturesandisrael.com


Table des matières abrégée :

1 - « Que pensez-vous du Messie ? »

2 - Première affirmation : est-il vrai que les Juifs perdent leur identité Juive quand ils croient que Jésus est le Messie ?

3 - Affirmation 2 : Est-il vrai que la Bible juive ne comporte aucune référence prophétique à Jésus ? Validité de certaines traductions

4 - Affirmation 3 : Est-il vrai que le salut spirituel et la relation personnelle avec Dieu s’obtiennent par la repentance, la prière, le jeûne et des actions justes ?

5 - Affirmation 4 : est-il vrai que les miracles ne prouvent pas la validité du Christianisme ?

6 - Affirmation 5 : Est-il vrai que la croyance chrétienne en la Tri-unité de Dieu est incompatible avec le Judaïsme ?

7 - Conclusions


Table des matières détaillée :

1 - « Que pensez-vous du Messie ? »

2 - Première affirmation : est-il vrai que les Juifs perdent leur identité Juive quand ils croient que Jésus est le Messie ?

2.1 - Réponse messianique

2.1.1 - Droit de naissance à être Juif. Identité du peuple Juif

2.1.2 - Les noms adoptés pour désigner les Juifs croyant en Jésus

2.1.3 - Usage des symboles et coutumes Juives

3 - Affirmation 2 : Est-il vrai que la Bible juive ne comporte aucune référence prophétique à Jésus ? Validité de certaines traductions

3.1 - Réponse Messianique

3.1.1 - Luc 14:26. Conflits familiaux à cause du Seigneur

3.1.2 - Nombres 25:1-9. Conflits familiaux dans l’Ancien Testament à cause d’idoles, le cas de Phinées

3.1.3 - Conclusion sur ces conflits familiaux dans l’Écriture : opposition au péché qui nous sépare de Dieu

3.1.4 - Psaume 22 v. 16/17. Ils ont percé mes mains et mes pieds / comme un lion

3.1.5 - Des erreurs dans le texte Biblique ? dans celui du Nouveau Testament ?

3.1.5.1 - Nombre de personnes descendues en Égypte

3.1.5.2 - Nouvelle alliance selon Hébreux 8 : une alliance inconditionnelle selon Jérémie 31

4 - Affirmation 3 : Est-il vrai que le salut spirituel et la relation personnelle avec Dieu s’obtiennent par la repentance, la prière, le jeûne et des actions justes ?

4.1 - Réponse Messianique

4.1.1 - Les sacrifices. Nécessité que du sang soit versé

4.1.2 - Repentance nécessaire, mais pas suffisante. Inconvenance des sacrifices quand les péchés persistent

4.1.3 - La prière n’est pas un substitut aux sacrifices

4.1.4 - Relation personnelle avec Dieu ? Venue personnelle du Messie

4.1.5 - Objectif final essentiel

5 - Affirmation 4 : est-il vrai que les miracles ne prouvent pas la validité du Christianisme ?

5.1 - Réponse messianique

5.1.1 - Deut. 13. Les miracles qui détournent de Dieu sont des miracles de faux prophètes

5.1.2 - Le prophète promis en Deut. 18 est en fait le Messie. Il ramène au vrai Dieu selon l’Écriture

5.1.3 - Exode 7: Il y a des miracles de Satan

5.1.4 - La conversion est un miracle. Autres miracles dans la vie du chrétien

6 - Affirmation 5 : Est-il vrai que la croyance chrétienne en la Tri-unité de Dieu est incompatible avec le Judaïsme ?

6.1 - Réponse messianique

6.1.1 - Noms de Dieu au pluriel

6.1.2 - Dieu, une unicité composée

6.1.3 - La transcendance n’empêche pas la Tri-unité. Versets appuyant Dieu Père, Fils et Saint Esprit

6.1.4 - Pas d’image de Dieu

6.1.5 - Exode 20:3

7 - Conclusions

7.1 - Juifs pour Jésus : est-ce compatible avec le Judaïsme Biblique ?

7.2 - Le Messie selon le Judaïsme

7.3 - Généalogies de Jésus en rapport avec ce qui est requis pour le Messie

7.4 - Au sujet des textes chrétiens servant de preuves

7.4.1 - Sur la manière de citer

7.4.2 - Sur l’appellation Nazaréen

7.4.3 - Ésaïe 59:20 et Romains 11:26. Le Libérateur vient-Il à Sion ou de Sion ?

7.5 - Ésaïe 7:14: Naissance de la vierge

7.5.1 - La promesse du Messie. La semence de la femme

7.5.2 - Le contexte factuel d’Ésaïe 7

7.5.3 - Distinction entre le fils de la vierge du v. 14 et l’enfant d’Ésaïe du v. 16

7.5.4 - Le fils de la vierge et le deuxième enfant d’Ésaïe

7.5.5 - Le sens du mot Hébreu pour vierge

7.5.6 - Emmanuel : l’incarnation

7.6 - 2 Sam. 7:14 : Ce verset se réfère-t-il à Jésus ?

7.6.1 - Salomon ou Jésus ?

7.6.2 - Psaume 2, le Fils unique

7.7 - Appel final


1 - « Que pensez-vous du Messie ? »

En l’an 2000 il a été publié une brochure en anglais « the Jewish Response to missionnaries : A Counter-Missionary Handbook » c’est-à-dire « Réponse juive aux missionnaires : un guide contre l’action missionnaire », 3éme édition, par le Rabbi Bentzion Kravitz [cité ci-après en abrégé par la formule « ‘Réponse Juive aux Missionnaires » ; les numérotations de pages indiquées sont celles de cette brochure anglaise]. Cette brochure a été diffusée en grande quantité par les « Juifs pour le Judaïsme » dans la communauté Juive de la ville de Toronto. Le but de cette brochure était de mettre en garde la communauté Juive contre les Juifs croyant en Jésus le Messie, qui partagent activement avec leur peuple le message de l’Évangile au sujet du Seigneur Jésus, le Messie, et de Son œuvre de propitiation pour nos péchés. Je désire passer en revue cette brochure et y répondre d’une manière constructive et en accord avec l’enseignement Biblique. Je dois dire que la brochure à laquelle je réponds n’est pas représentative d’une réponse de toute la communauté Juive, mais ce n’est qu’une voix parmi beaucoup d’autres. En tous cas elle diffère grandement de l’article plus modéré publié dans le New York Times du 10 septembre 2000 intitulé « Une position juive sur les chrétiens et le christianisme » ; cet article était signé par 129 Rabbins Juifs.

En écrivant ces lignes, mon désir et mon souci est de revenir aux principes enseignés par les Écritures Hébraïques, et non pas de me préoccuper des défaillances des Gentils ou des Juifs au cours des siècles, qu’ils soient croyants ou non en Jésus le Messie.

En tant que croyant Hébreu en Yeshua le Messie, je dois confesser que j’ai fait l’expérience de l’amour et de l’intérêt envers mon peuple chez beaucoup de chrétiens, mais également d’attitudes insensibles à l’état d’esprit Juif. Malgré tant de peines infligées aux Juifs à travers l’histoire par des gens se prétendant chrétiens, nous ne devons pas nous écarter du véritable enjeu qui est celui du « droit au titre de Messie de Yeshua et de la valeur de son œuvre de salut ».

Mon intention en écrivant cette brochure n’est pas d’attaquer mes frères selon la chair, le peuple Juif, que j’aime. Au contraire mon souhait et ma prière à Dieu est qu’ils puissent trouver le vrai salut dans la personne du Seigneur Yeshua le Messie, Lui qui demanda une fois aux conducteurs spirituels d’Israël : « Que pensez-vous du Christ (le Messie) ? » (Matthieu 22:42). Cette question est le but principal et le sujet de ma réplique aux auteurs de « ‘Réponse Juive aux Missionnaires’ ». Tandis que vous lisez cette brochure, je voudrais vous demander personnellement qu’est-ce que vous, vous pensez du Messie. Le connaissez-vous ? Mon souhait pour vous est qu’en lisant cette brochure en liaison avec la Parole de Dieu, vous puissiez arriver à la bonne conclusion.


2 - Première affirmation : est-il vrai que les Juifs perdent leur identité Juive quand ils croient que Jésus est le Messie ?

Une des affirmations des Anti-missionnaires dans leur brochure « ‘Réponse Juive aux Missionnaires’ » est qu’une personne Juive qui a choisi de croire dans le Seigneur Jésus (Yeshua le Messie) cesse d’être Juive. Est-ce vrai ?


2.1 - Réponse messianique

La question est de savoir si « être Juif » a une signification ethnique ou religieuse. En Russe par exemple, on fait la distinction entre un Juif ethnique (evrey, c’est-à-dire « un hébreu ») et un Juif religieux qui n’est pas nécessairement un Juif ethnique (iudei). Nos lecteurs se rendent bien compte qu’on peut être les deux. Rabbi Kravitz dit que les croyances de quelqu’un « influencent son état Juif, et qu’une personne née Juive peut, à un certain moment, cesser d’être appelée un Juif » (p. 9).

Selon lui, « un Juif qui suit une autre religion n’est Juif que dans la mesure où il garde une obligation spirituelle de se repentir et de revenir au Judaïsme. Aussi longtemps que ses croyances sont idolâtres et étrangères au Judaïsme, il ne peut pas s’appeler un Juif (évidemment, un Juif non-pratiquant diffère d’un Juif qui a choisi de suivre un chemin étranger) » (p. 9).


2.1.1 - Droit de naissance à être Juif. Identité du peuple Juif

Regardons la question du droit de naissance à être Juif et de l’identité du peuple Juif.

1. Un Juif est un descendant d’Abraham, Isaac et Jacob. Il est un Hébreu par Abraham (Genèse 14:13). Il est Israélite par son lien à Jacob dont le nom a été changé en Israël (Gen. 32:27-28). Il est Juif en tant que descendant de Juda ou des autres enfants de Jacob (Gen. 46:8-28).

2. Toute personne qui par naissance est descendante d’Abraham, Isaac et Jacob est un Juif, et rien ne peut jamais changer à ce fait, même si cette personne choisit de ne pas suivre le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.


C’est pourquoi il est correct de dire qu’un Juif reste toujours ethniquement un Juif. À notre point de vue il est impossible de nier à quelqu’un son identité ethnique, quel que soit l’argument sur lequel on se base. L’affirmation de Rabbi Kravitz qu’un Juif séculier [non pratiquant] reste un Juif tandis qu’un croyant en Jésus le Messie cesse d’être un Juif n’est pas logique. Si nous acceptons son point de vue que la foi dans le Dieu d’Israël constitue le caractère Juif de quelqu’un, il est incohérent de déclarer qu’un athée ou quelqu’un qui croit en un autre dieu est encore Juif, alors qu’on renie ce même droit à quelqu’un qui croit en Yeshua. Rappelons au lecteur et à Rabbi Kravitz que le passage de 1 Rois 18:21 traite de gens qui avaient choisi de ne pas suivre le Dieu d’Israël, et qui, à la place, adoraient une divinité païenne. Malgré leur décision, ils restaient Juifs (c’est-à-dire descendants d’Abraham, Isaac et Jacob).

Suivre Yeshua le Messie implique de croire dans le Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob, du fait que Yeshua est le Messie promis par le Dieu d’Israël dans les Écritures Hébraïques.


2.1.2 - Les noms adoptés pour désigner les Juifs croyant en Jésus

Rabbi Bentzion Kravitz dit que « dans leur tentative de convertir des Juifs, les missionnaires prétendent que l’on peut rester Juif tout en pratiquant le christianisme. L’usage d’un certain vocabulaire comme « les Juifs Messianiques », « les Chrétiens Hébreux », et « Juifs pour Jésus » n’est qu’une tentative trompeuse de présenter des Juifs convertis comme étant Juifs. En fait les missionnaires vont même jusqu’à prétendre qu’un Juif qui accepte Jésus (Yeshua, comme ils l’appellent) est un Juif accompli, impliquant que les autres Juifs ne sont pas complets » (p. 8).

À mon avis la manière la plus honnête pour un Juif qui croit en Jésus (Yeshua) de se qualifier, c’est de se présenter comme Juif croyant dans le Messie. Le mot « chrétien » signifie disciple de Christ, et le mot « Christ » est l’équivalent exact du mot Hébreu Mashiakh c’est-à-dire « Messie ». C’est pourquoi quand un Juif reconnaît le Messie promis d’Israël, quel autre nom doit-il adopter sinon celui de « Juif Messianique », ou « chrétien Hébreu » ou « Juif pour Jésus » ? C’est juste le contraire d’être trompeur, c’est être honnête et franc à la lumière de l’enseignement de la Parole de Dieu. Je dois dire que la tromperie est du côté de ceux qui prétendent être des enseignants de la nation d’Israël, et qui devraient ramener le peuple à la Parole de Dieu et à Ses promesses, mais qui nient l’enseignement clair de la Bible au sujet du Messie Yeshua et de l’œuvre qu’Il a accompli pour nous. Ce faisant, ils contredisent les promesses données à nos pères dans les Écritures.

Le terme « Juif » (ou Yehudi en hébreu) signifie une personne qui rend grâces ou qui loue (Gen. 29:35). Tandis que tous ceux qui sont descendants d’Abraham par naissance sont Juifs extérieurement, le Juif qui croit les promesses de Dieu, et qui reconnaît la vérité de Sa Parole, est en plus Juif intérieurement ; c’est quelqu’un qui rend grâces et qui fait monter la louange vers le Seigneur.

Je crois qu’un Juif reste un Juif indépendamment de ce qu’il vient à connaître Yeshua comme Sauveur dans ce monde et comme le Messie promis, et indépendamment de quand il vient à cette connaissance. Que celui qui vient à cette connaissance soit un Juif ou un Gentil, ils se tiennent pareillement devant Dieu, à la fois pardonnés par le Messie et au moyen du Messie.


2.1.3 - Usage des symboles et coutumes Juives

Rabbi Kravitz dit : « La fausse représentation et la tromperie employées dans cette tentative de déguiser la gravité de la conversion d’un Juif au christianisme se reflète également dans le mauvais usage largement répandu des symboles et coutumes juifs… » (p. 9).

Il est vrai qu’il y a des différences d’opinion vis-à-vis de certains symboles ou coutumes juifs. Néanmoins c’est un privilège pour nous de les utiliser, car ils ont été donnés à Israël par Dieu, et ils sont décrits dans les Écritures Hébraïques. Les Juifs et les Gentils qui croient dans le Messie, et qui aiment le peuple d’Israël, désirent partager avec notre peuple Juif ce que Dieu a déclaré dans Sa Parole. C’est pourquoi les symboles sont utilisés pour les aider à voir avec leur propre vocabulaire la vérité que Yeshua est le Messie.

Par exemple, le chandelier (la Menorah), qui est l’un des objets que Dieu a dit à Moïse de préparer pour le Tabernacle, est aussi un symbole du septuple Esprit du Seigneur, qui devait reposer sur le Messie à venir. Selon Ésaïe 11:1-2, ce Rédempteur promis serait issu du tronc de Jessé (Isaï), et de la branche croissante à partir des racines de Jessé (Isaï). Il aurait l’Esprit du Seigneur sur Lui, l’Esprit de sagesse, l’Esprit d’intelligence, l’Esprit de conseil, l’Esprit de force, l’Esprit de connaissance et l’Esprit de crainte du Seigneur. Ésaïe 11 fait directement référence au Messie promis qui ne peut être que le Seigneur Yeshua.

À la lumière de ce passage et d’autres encore, ce Messie promis devait être Celui qui régnera en justice. Les coutumes et les jours de fête que Dieu a donnés au peuple d’Israël dans la Bible, eux tous, dirigent les regards vers le Messie d’Israël. Par exemple l’une des fêtes les plus importantes donnée à Israël est la Pâque. Quand notre peuple est sorti d’Égypte par une délivrance miraculeuse, Dieu leur a dit en Exode 12:1-14 de prendre un agneau le 10ème jour du mois de Nissan, de le garder 4 jours et de le mettre à mort le 14ème jour du mois. Ils devaient prendre le sang de l’agneau et le mettre sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte de leurs maisons. Dieu dit à Israël :

« Et le sang vous sera pour signe sur les maisons où vous serez ; et je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie à destruction au milieu de vous, quand je frapperai le pays d’Égypte » (Exode 12:13).

Cette fête montre l’importance de la rédemption par le sang. L’agneau devait être mis à mort et son sang devait être versé pour que notre peuple soit délivré. Tous les foyers d’Égypte qui n’avaient pas de sang sur les poteaux et le linteau de leurs portes étaient sous le châtiment de Dieu. Le sang a toujours représenté la vie :

« Car l’âme de la chair est dans le sang ; et moi je vous l’ai donné sur l’autel, pour faire propitiation pour vos âmes ; car c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme » (Lévitique 17:11).

Dans la nouvelle alliance, Yohanan (Jean), le fils de Zacharie, dit, quand il vit Yeshua le Messie :

« Voilà ! l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1:29, 36).

Chaque fois que le peuple Juif célèbre la fête de Pesach (Pâque), cela doit immédiatement leur rappeler le sang de l’agneau versé pour racheter de l’Égypte notre peuple d’autrefois, mais aussi pour diriger nos regards vers le Messie lui-même, qui, selon le prophète Ésaïe 53:7 est devenu « l’Agneau, qui a été mené à la boucherie » pour les péchés de la nation d’Israël et du reste du monde (lire tout le chapitre 53 d’Ésaïe).

Il y a beaucoup d’autres symboles et coutumes dont nous pouvons parler, et il y a divers points de vue sur ce qui doit être utilisé et ce qui ne doit pas l’être. Le fait est, cependant, que ces symboles ne sont pas utilisés pour tromper notre peuple, mais simplement pour déployer la vérité concernant la personne et l’œuvre du Seigneur Jésus le Messie. Beaucoup de gens viennent à reconnaître que Jésus (Yeshua) est vraiment le Messie, non pas à cause des symboles, mais parce que leur cœurs ont été ouverts pour voir d’après la Parole de Dieu qu’en tant que peuple Juif, comme tous les autres peuples, ils ont péché devant Dieu, et comme tous les autres ils ont besoin de pardon. Ils réalisent que Yeshua EST le Messie promis qui les a aimés et qui est venu dans ce monde pour donner Sa vie et verser Son sang pour faire propitiation pour leurs âmes. J’espère et je prie que ce ne soit pas les symboles et les coutumes qui vous attirent à Yeshua, mais Sa Personne, Sa Beauté et l’œuvre qu’Il a accomplie par amour pour Israël et le reste du monde.

Nous devons aussi garder à l’esprit qu’un jour toute personne devra se tenir devant Dieu. La question à laquelle nous aurons à répondre ne sera pas de savoir si nous sommes Juifs ou non, mais ce que nous aurons fait de l’offre de salut que Dieu nous a procurée par le Messie. C’est pourquoi moi, un Juif qui croit dans le Messie, je suis beaucoup plus concerné par le sort éternel de mon âme, que par l’opinion temporaire des hommes qui disent que je ne suis pas Juif.


3 - Affirmation 2 : Est-il vrai que la Bible juive ne comporte aucune référence prophétique à Jésus ? Validité de certaines traductions

En réponse au fait que la Bible juive a des références prophétiques à Jésus, Rabbi Kravitz souligne qu’un texte ne signifie pas nécessairement ce qui parait être son sens à première lecture (p. 10) et il donne l’exemple du verset de Luc 14:26 qui dit : « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple ».


3.1 - Réponse Messianique

3.1.1 - Luc 14:26. Conflits familiaux à cause du Seigneur

En Luc 14:26 le Seigneur Yeshua le Messie ne parle pas du moyen de salut, mais de ce qu’il en coûte d’être Son disciple. Dans le but d’être un disciple (talmid) de Jésus, on doit être prêt à en subir les conséquences, ce qui inclut souvent d’abandonner les choses les plus précieuses de la vie, jusqu’à la vie elle-même. Nous, Juifs croyants dans le Messie aujourd’hui, nous sommes comme les chrétiens Hébreux du premier siècle en ce qu’il nous faut admettre qu’il est extrêmement difficile d’être séparé de nos propres familles que nous aimons chèrement. Durant les derniers 2000 ans, c’est justement ce qui est arrivé : des Juifs croyants en Jésus (Yeshua) se sont trouvés séparés de ceux qu’ils aimaient le plus : leur pères, mères, femmes, enfants, frères et sœurs. Dans un autre passage du Nouveau Testament, Yeshua dit :

« Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre ; je ne suis pas venu mettre la paix, mais l’épée : car je suis venu jeter la division entre un homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et les ennemis d’un homme seront les gens de sa maison. Celui qui aime père ou mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; et celui qui ne prend pas sa croix et ne vient pas après moi, n’est pas digne de moi ; Celui qui aura trouvé sa vie, la perdra ; et celui qui aura perdu sa vie pour l’amour de moi, la trouvera » (Matthieu 10:34-39).

Une personne qui suit le Seigneur Jésus doit s’identifier à son Maître, qui aujourd’hui encore est rejeté par son peuple, comme le prophète Ésaïe l’a écrit au chapitre 53 verset3 : « Il est méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur… ».

Nous devons nous rappeler que le rejet n’est pas nouveau pour ceux qui suivent Dieu. Historiquement quand notre peuple est sorti d’Égypte, ils ont fait un voyage de 40 ans dans le désert avant d’atteindre la Terre Promise. Nous les trouvons en Exode 32 impatients et frustrés. Tandis que Moïse était en haut du Mont Sinaï en train de recevoir les 10 commandements du Seigneur, Israël faisait un veau d’or et disait : « C’est ici ton dieu, ô Israël ! qui t’a fait monter du pays d’Égypte » (Exode 32:4).

Moïse, descendant de la montagne et voyant ce que son peuple avait fait, « jeta de ses mains les tables, et les brisa au pied de la montagne » (Exode 32:19). Il lança un défi à Israël et dit : « ‘À moi, quiconque est pour l’Éternel !’ Et tous les fils de Lévi se rassemblèrent vers lui. Et il leur dit : ‘Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Que chacun mette son épée sur sa cuisse ; passez et revenez d’une porte à l’autre dans le camp, et que chacun de vous tue son frère, et chacun son compagnon, et chacun son intime ami’. Et les fils de Lévi firent selon la parole de Moïse ; et il tomba d’entre le peuple, ce jour-là, environ 3000 hommes » (Exode 32:26-28).

À la lecture de ce passage, nous comprenons exactement ce que Yeshua le Messie dit dans le Nouveau Testament (Luc 14:26) : suivre les commandements de Dieu signifie parfois devoir être séparés de ceux qu’on aime.


3.1.2 - Nombres 25:1-9. Conflits familiaux dans l’Ancien Testament à cause d’idoles, le cas de Phinées

Un autre passage mérite d’être mentionné. En Nombres 25:1-9, quand les fils d’Israël commirent adultère avec les filles de Moab et adorèrent leurs dieux le Seigneur Dieu d’Israël commanda par Moïse aux juges d’Israël : « Que chacun de vous tue ses hommes qui se sont attachés à Baal-Péor » (Nombres 25:5).

Dans ce passage nous trouvons Phinées (Pinhas), le petit-fils d’Aaron le Souverain Sacrificateur, prenant une lance et tuant l’homme d’Israël et la femme de Moab à cause de leur péché, pour faire cesser la plaie infligée par Dieu.


3.1.3 - Conclusion sur ces conflits familiaux dans l’Écriture : opposition au péché qui nous sépare de Dieu

En lisant ces passages de Exode 32, Nombres 25, Matthieu 10 et Luc 14:26, nous comprenons que haïr la famille de quelqu’un selon les paroles de Yeshua ne désigne pas la haine en elle-même, qui a causé tant de guerres dans ce monde, mais l’opposition au péché qui nous sépare de Dieu. Le Seigneur nous enseigne à haïr le péché, mais à aimer le pécheur. Le Dieu qui a dit à Moïse de mettre à mort les infidèles était le même Dieu qui dit à Israël : « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient prolongés sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne » (Exode 20:12).

Jésus qui dit : « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Luc 14:26), c’est le Même qui a dit par l’apôtre Paul aux croyants : « Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, car cela est juste. ‘Honore ton père et ta mère’, (c’est le premier commandement avec promesses), « afin que tu prospères et que tu vives longtemps sur la terre » (Éphésiens 6:1-3).

On peut ajouter encore beaucoup d’autres passages. Ce que nous apprenons, c’est que Yeshua désire nous faire connaître ce qui est nécessaire pour Le suivre, Lui qui est le chemin, la vérité et la vie (Jean 14:6), même si quelquefois (pas toujours) cela implique d’être séparés de ceux que nous aimons le plus. C’est pourquoi, tout comme notre peuple autrefois avait besoin de la grâce et du secours de notre Dieu pour obéir à Sa volonté, nous qui croyons en Yeshua le Messie, nous avons besoin aussi de Sa grâce et de Son secours pour Le suivre.


3.1.4 - Psaume 22 v. 16/17. Ils ont percé mes mains et mes pieds / comme un lion

Rabbi Bentzion Kravitz dit que : « Les missionnaires faussent et tordent la traduction des versets de la Bible Hébraïque selon ce qui arrange leur but » (p. 11, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’).

Rabbi Kravitz est correct quand il dit que tout passage des Écritures Hébraïques doit être pris en relation avec son contexte. Je suis d’accord qu’il est facile et tentant pour un auteur de prendre certains textes sans considérer le contexte.

Beaucoup de passages de l’Ancien Testament (les Écritures Hébraïques) se réfèrent dans leur contexte à quelqu’un qui viendrait pour accomplir l’œuvre de rédemption. L’un d’eux, par exemple, est le Psaume 22, qui parle des souffrances et de l’exaltation du Messie. Dans les 21 premiers versets, le roi David rapporte des sentiments et des expériences qu’il a eus dans sa propre vie. Dans les versets 3 à 5, David regarde en arrière à la fidélité de Dieu quand Il délivrait ses pères. C’est alors qu’il dit qu’il est devenu méprisé et qu’on s’est moqué de lui. Cependant il a continué à se confier en Dieu en disant : « Tu es mon Dieu dès le ventre de ma mère ».

Dans les versets 12 à 18, David parle des ennemis qui se sont dressés contre lui (v. 12,16). Au v. 16 (17 dans le texte Hébreu) il dit : « Ils ont percé mes mains et mes pieds », dont le texte Hébreu Massorétique est : ka-ari yadai ve raglai. Rabbi Bentzion Kravitz dit que ce passage de l’Écriture a été mal traduit et que « quand on traduit correctement, il faut lire : ‘Ils ont entouré mes mains et mes pieds comme un lion’, faisant référence au roi David poursuivi par ses ennemis, qui sont souvent comparés à un lion » (p. 11).

Ayant l’Hébreu pour langue maternelle, je vois clairement trois parties dans le texte du verset 16 (v. 17 en Hébreu) du Psaume 22, ces trois parties étant marquées par trois affirmations : 1) « car des chiens m’ont environné » (sevavuni) ; 2) « une assemblée de méchants m’a entouré » (hikifuni) ; 3) « Comme un lion (ka’ari) mes mains et mes pieds ». Ce qui n’est pas dit est justement le point sur lequel Rabbi Kravitz insiste : « ils ont entouré mes mains et mes pieds comme un lion ». Littéralement il faut lire « comme un lion mes mains et mes pieds ». Si nous prenons la phrase « comme un lion mes mains et mes pieds » hors de son contexte, elle n’a guère de sens. Si nous la prenons dans le contexte, nous pouvons conclure que David utilise une métaphore pour dire ce qui arriverait à ses mains et à ses pieds à la suite d’une attaque par un lion. Nous savons tous que, quand un lion attaque, il perce et déchire la chair de sa proie. Il est intéressant que David parle spécifiquement de ses mains et de ses pieds, et non pas de son corps tout entier. Il est aussi important de réaliser que quand le Psalmiste mentionne des noms d’animaux comme les taureaux (v. 12), les chiens (v. 16), les lions (v. 21), il décrit ses ennemis et non pas lui-même (c’est-à-dire il ne dit pas que ses mains et ses pieds étaient comme les pattes d’un lion). C’est pourquoi les mots « percé mes mains et mes pieds » sont plus adaptés que « comme un lion ».

Rabbi Kravitz et d’autres qui rejettent ce verset comme s’appliquant à la crucifixion de Jésus (Yeshua) utilisent le texte Hébreu Massorétique. Nous devons rappeler sur ce point que les traductions anglaise et françaises courantes ont suivi pour ce verset, non pas le texte Massorétique écrit approximativement 1000 ans après JC, mais la traduction Grecque de l’original Hébreu (la SEPTANTE) écrite entre le troisième et le second siècle avant JC, environ 1250 ans avant le texte Massorétique. Les Septante Rabbins qui traduisirent les Écritures Hébraïques en Grec ont traduit les mots Hébreux « Ka-ari Yadai Ve Raglai » de manière à dire « ils ont percé mes mains et mes pieds ». Le mot Hébreu « KA-ARI כָּאֲרִי  » signifie « comme un lion » tandis que le mot Hébreu « KA-ARU כארו » signifie « ils ont percé ». On voit donc que la modification d’une seule lettre (par un simple raccourcissement !) change entièrement le sens, ou plutôt donne quelque chose qui n’a guère de sens (« comme un lion mes mains et mes pieds »). Ce raccourcissement par suppression d’un « trait de lettre » relève de ce que dit le Seigneur Jésus (Yeshua) en Matthieu 5:18, à savoir qu’aucun trait de lettre de la Parole ne passera. Il apparait donc qu’il y a eu corruption du vrai texte Hébreu et que le sens correct est bien « ils ont percé mes mains et mes pieds ».

David commence le Psaume avec le cri, « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? ». En Matthieu 27:46 dans le Nouveau Testament Yeshua le Messie exprime les mêmes paroles juste avant Sa mort sur la croix : « Éli, Éli, lama sabachthani ? » qui signifie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Le mode habituel de la crucifixion dans ces jours-là était de percer les mains et les pieds de la personne qu’on crucifiait. Dans le même chapitre Matthieu 27:35 nous lisons que les soldats romains « l’ayant crucifié, partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; afin que fût accompli ce qui avait été dit par le prophète ». Nous trouvons les mêmes paroles dans le Psaume 22:18 (Psaume 22:19 en Hébreu) : « Ils partagent entre eux mes vêtements, et sur ma robe ils jettent le sort ».

Selon l’information, donnée dans les Écritures Hébraïques, nous pouvons conclure que rien de tel n’est arrivé au roi David lui-même, mais qu’étant prophète, il a prédit les évènements qui arriveraient à Yeshua, le Messie à venir d’Israël.

Nous pouvons bien avoir des sentiments semblables à ceux de David parfois, et nous lamenter que Dieu nous a oubliés. Cependant, la vérité est que Dieu n’a jamais oublié quelqu’un tant qu’il respire. La seule personne qui pouvait dire en vérité « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » a été le Seigneur Yeshua le Messie, qui a été abandonné pour nos péchés quand Il était pendu à la croix pour faire propitiation pour nos péchés. À cause de ce qu’Il a accompli, quiconque Le reçoit ne sera jamais oublié.


3.1.5 - Des erreurs dans le texte Biblique ? dans celui du Nouveau Testament ?

Rabbi Kravitz dit que « les missionnaires utilisent souvent le Nouveau Testament comme preuve d’évènements ou de l’accomplissement de prophéties en se servant de passages mal traduits. Cependant pour quelqu’un familier avec la Bible Juive, il est évident que l’inérrance (absence d’erreur) tant vantée du Nouveau Testament est douteuse » (p. 11).


3.1.5.1 - Nombre de personnes descendues en Égypte

Rabbi Kravitz se réfère à trois passages de l’Ancien Testament qui parlent de 70 personnes de la maison de Jacob qui allèrent en Égypte (Genèse 46:27 ; Exode 1:5 ; Deutéronome 10:22) et il les compare au passage de Actes 7:14 où Étienne mentionne 75 personnes juste avant d’être lapidé pour sa foi en Yeshua le Messie.

A. Nous devons nous rappeler qu’il y a beaucoup de discordances apparentes tant dans le Tanakh (Ancien Testament) que dans le Nouveau Testament. Cependant, ceci ne signifie pas que nous devons conclure que la Bible a tort. Nous avons besoin de la sagesse et du secours de Dieu pour savoir comment traiter ces discordances. Nous croyons qu’à la fois l’Ancien Testament et le Nouveau Testament sont divinement inspirés et sans erreur, et nous avons confiance en ce qu’ils disent. Regardons quelques passages de ce genre dans le Tanakh.

Par exemple, Jérémie le prophète dit au chapitre 25:1 qu’il a reçu la Parole du Seigneur concernant tout le peuple de Juda emmené en captivité par Nebucadnetsar la 4ème année de Jéhoïakim tandis que Daniel au chapitre 1:1 dit que le roi de Babylone assiégea Jérusalem la 3ème année de Jéhoïakim, le roi de Juda. Devons-nous conclure que l’Ancien Testament est plein d’erreurs parce que la chronologie dans ce cas-là est discordante ?

Un autre verset mérite d’être considéré, en 2 Samuel 24:1, où nous lisons : « Et la colère de l’Éternel s’embrasa de nouveau contre Israël ; et Il incita David contre eux, disant : Va, dénombre Israël et Juda ». En même temps 1 Chroniques 21:1 dit : « Et Satan se leva contre Israël, et incita David à dénombrer Israël ».

Ce qui précède signifie-t-il que le Tanakh n’est pas divinement inspiré et qu’il est simplement erroné ? Bien sûr que non. Même ici nous avons besoin de la grâce de Dieu pour comprendre pourquoi il y a certaines discordances entre les textes. C'est pourquoi nous devons être extrêmement soigneux quand nous lisons la Parole de Dieu et reconnaître que seul Dieu peut nous aider par la puissance du Saint Esprit pour comprendre Sa Parole. C’est par le prophète Zacharie que Dieu dit à notre peuple Israël : « Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l’Éternel des armées » (Zacharie 4:6b).

Également dans le Nouveau Testament l’apôtre Paul (Shaul) dit aux croyants à Corinthe : « Or l’homme naturel ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement » (1Corinthiens 2:14).

(NdT : Pour la résolution de contradictions apparentes de la Bible, voir https://www.bibliquest.net/Remmers/Drueke_Remmers-Contradictions_Bible.htm).


3.1.5.2 - Nouvelle alliance selon Hébreux 8 : une alliance inconditionnelle selon Jérémie 31

B. En ce qui concerne le passage de Hébreux 8:8-13, Rabbi Kravitz dit ceci : « Le passage de Hébreux 8:8-13 du Nouveau Testament, qui cite Jérémie, affirme que dans tout ce paragraphe, D-u remplace Son Alliance avec les Juifs par une « Nouvelle Alliance » en prétendant que D-u ne prend plus soin des Juifs parce qu’ils n’ont pas gardé l’Ancienne Alliance. Cependant le texte original Hébreu de Jérémie 31:32 de la Bible Juive ne dit pas que D-u n’a plus pris soin d’eux, mais plutôt qu’Il est resté un époux pour eux. Quelques chrétiens interprètent cette traduction comme signifiant que D-u a rompu Son Alliance et a rejeté le peuple Juif. Ceci est complètement en contradiction avec les déclarations bibliques selon lesquelles les commandements sont pour toujours (Psaume 119:151-152) et que D-u a promis de ne jamais rejeter ni rompre Son alliance avec les Juifs (Juges 2:1 et Lévitique 26:44-45) » (p. 12).

Ici Rabbi Kravitz fait exactement ce qu’il a averti de ne pas faire, c’est-à-dire de sortir un texte de son contexte. Quand moi, un Hébreu croyant dans le Seigneur Jésus notre Messie, je lis Hébreux 8, je ne peux pas manquer de me souvenir des cinq alliances que le Dieu de nos pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob a conclu avec le peuple d’Israël :

1 Alliance Abrahamique (Genèse 12:1-3) ;

2 Alliance Mosaïque (Exode 19:4-8) ;

3 Alliance dans le pays (Deutéronome 29:12 ; 30:1-10) ;

4 Alliance Davidique (2 Samuel 7:8-16) ;

5 La Nouvelle Alliance (Jérémie31:31-36).

Toutes ces Alliances sauf une, sont inconditionnelles. La seule alliance conditionnelle est l’Alliance de Moïse. Celui qui, dans le Nouveau Testament, a écrit aux Hébreux croyant dans le Messie, avait en tête d’encourager les croyants du premier siècle à apprécier la meilleure Alliance, qui est la Nouvelle Alliance de Jérémie 31 qui contient de meilleures promesses. La raison pour laquelle nous avons besoin d’une Nouvelle Alliance selon Jérémie 31, c’est que nous, le peuple d’Israël, n’avons pas pu satisfaire aux exigences de l’Alliance Mosaïque. Quand l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit au ch. 8 v.8 « car en censurant [ou : en trouvant une faute chez eux] », il voulait dire qu’il y avait une défaillance du côté d’Israël et non pas du côté de la loi Mosaïque, « car la loi est sainte, et le commandement est saint, et juste et bon » (Romains 7:12-14), et le Dieu d’Israël est Saint et Parfait. Cependant Israël (comme toute autre nation) n’est pas saint, juste, bon et spirituel par nature. C’est pourquoi ils ne pouvaient pas satisfaire les exigences de la Loi Mosaïque. Quand nous comprenons et acceptons cela, nous pouvons voir que Dieu a promis une Nouvelle Alliance par le prophète Jérémie (Yermiahu).

Rabbi Kravitz déclare que Hébreux 8:8-13 dit « Dieu n’a plus pris soin d’eux » (p. 12). À ma grande surprise, il n’a pas lu soigneusement ce que disent à la fois le prophète Jérémie et l’écrivain aux Hébreux. Nulle part dans ces deux passages, il n’est dit que Dieu n’a plus pris soin du peuple Juif. Les deux livres de Jérémie et des Hébreux montrent clairement l’amour et le soin que Dieu a pour Israël et pour Juda. Il est important de comprendre que la Nouvelle Alliance de Jérémie 31 est basée sur une promesse inconditionnelle donnée à Israël et à Juda. Dieu indique clairement en Jérémie 31:32 qu’Israël et Juda ont rompu l’Alliance Mosaïque : « … mon alliance qu’ils ont rompue, quoique je les eusse épousés, dit l’Éternel ».

Ce n’est pas Dieu qui a rompu cette alliance, mais Israël et Juda, comme toute autre nation l’aurait fait, s’ils avaient été sous cette Alliance, car nous sommes tous imparfaits par nature. Dieu dans Son amour, Sa grâce et Sa miséricorde a introduit une Alliance inconditionnelle, dont Il dit, « Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, et je l’écrirai sur leur cœur, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple… je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché » (Jérémie 31:33,34).

Cette nouvelle Alliance est inconditionnelle et ne dépend pas des accomplissements d’Israël. Elle est entièrement basée sur l’œuvre expiatoire du Messie Yeshua. C’est Lui qui s’est assis avec Ses disciples dans la ville de Jérusalem à la fête de Pâques il y a environ 2000 ans, et qui a pris du pain sans levain (matzah), l’a rompu et partagé avec Ses disciples, selon ce que nous lisons en Matthieu 26:26-28 : « Et comme ils mangeaient, Jésus ayant pris le pain et ayant béni, le rompit et le donna aux disciples, et dit : Prenez, mangez ; ceci est mon corps. Et, ayant pris la coupe et ayant rendu grâces, il la leur donna, disant : Buvez-en tous. Car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est versé pour beaucoup en rémission de péchés ».

La Nouvelle Alliance que Dieu a faite avec la maison d’Israël et la maison de Juda a été rendue possible par le fait que le sang de Yeshua le Messie a été versé et qu’Il a donné Sa vie en sacrifice pour nos péchés. Bien que cette Alliance ait été faite avec la maison d’Israël et de Juda, quiconque d’entre toutes les nations du monde croit que Yeshua est le Messie promis et le Sauveur, arrive sous la bénédiction de cette Alliance. Entre temps, la maison d’Israël et la maison de Juda qui n’ont pas accepté Jésus comme le Messie sont encore dans l’état d’aveuglement, attendant le jour prédit par le prophète Zacharie où « ils regarderont vers moi, celui qu’ils ont percé, et ils se lamenteront sur lui, comme on se lamente sur un fils unique, et il y aura de l’amertume pour lui, comme on a de l’amertume pour un premier-né » (Zacharie 12:10).

Puisse Dieu hâter ce jour !


4 - Affirmation 3 : Est-il vrai que le salut spirituel et la relation personnelle avec Dieu s’obtiennent par la repentance, la prière, le jeûne et des actions justes ?

Rabbi Kravitz dit que « les missionnaires prétendent qu’on ne peut pas être sauvé du péché, ni qu’il y ait aucune possibilité d’une relation personnelle avec Dieu, sans croire en Jésus. Plus spécialement en ce qui concerne les Juifs, leur argument est que les Juifs ont toujours besoin de sacrifices sanglants d’animaux pour que leurs péchés soient ôtés. Depuis que les sacrifices ont été abolis depuis la destruction du Temple en Israël, ils prétendent qu’aujourd’hui les Juifs ne peuvent être sauvés de leurs péchés qu’en croyant en Jésus qui est mort sur la croix et qui a versé son sang comme sacrifice final » (p. 13, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’).


4.1 - Réponse Messianique

4.1.1 - Les sacrifices. Nécessité que du sang soit versé

Rabbi Kravitz dit que les sacrifices n’étaient prévus que pour des péchés involontaires (p. 13), et qu’ils étaient faits pour motiver les individus à une vraie repentance. Il cite divers passages de l’Ancien Testament (Osée 14:6 ; Psaume 51) pour tenter de montrer qu’on peut revenir à Dieu sur la base de la repentance, de la prière, du jeûne et des bonnes actions. J’ai été surpris qu’il ne cite même pas un seul des nombreux passages du Tanakh qui montrent clairement que la propitiation pour l’âme de l’individu n’est possible que par un sacrifice sanglant.

Par exemple en Exode 12:13, Dieu dit à Israël : « je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous ». Autrement dit, s’Il ne voyait pas le sang, Il ne voulait pas passer par-dessus notre peuple pour les racheter et les faire sortir d’Égypte. En Lévitique 17:11 nous lisons que « c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme ». Tout le long du livre du Lévitique qui est l’ensemble des directives sur la manière de s’approcher de Dieu, on lit au sujet de la nécessité de sacrifices sanglants. En outre le Lévitique nous dit que le sacrifice lui-même devait être parfait et acceptable pour Dieu.

Lévitique 1:3 parle de l’holocauste (olah) et le verset 5 dit qu’il devait être fait aspersion du sang sur l’autel. En Lévitique 2:1 on a l’offrande de gâteau (mincha) qui était la seule offrande qui ne nécessitait pas la mort d’un animal. Le chapitre suivant parle du sacrifice de prospérité (shlamim). Au v. 2 du ch. 3, il est dit à Israël de faire aspersion du sang sur l’autel. Lévitique 4:3parle du sacrifice pour le péché (chata-ah). Aux v. 6 et 7 il est écrit que le sacrificateur devait faire aspersion du sang sur les cornes de l’autel. Lévitique 5:6, 15 nous parle du sacrifice pour le délit (ashmah). Le v. 9 dit qu’il fallait faire aspersion du sang sur le côté de l’autel.

Dans tous ces sacrifices, à l’exception de l’offrande de gâteau, le sang d’un animal était nécessaire pour que notre peuple d’autrefois puisse s’approcher de Dieu. En outre lors de la fête Juive la plus solennelle, Yom Kippur (le Jour des Propitiations), Dieu parla clairement à Moïse et lui donna l’instruction de dire à son frère Aaron et à ses fils de ne pas entrer en tout temps dans le Lieu Saint de peur qu’ils ne meurent. Dieu donna l’ordre à Aaron de venir une fois par an avec un sacrifice pour le péché et un holocauste, et de faire aspersion du sang sur le propitiatoire, premièrement pour faire propitiation pour lui-même et sa famille, et ensuite pour faire propitiation pour toute la nation d’Israël.

Après avoir lu tous ces passages, comment peut-on dire que la repentance, la prière et les bonnes actions, à elles seules, suffisent pour permettre de revenir à Dieu ? Ce que Dieu a dit à notre peuple d’autrefois n’est-il plus valide, à savoir « c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme » (Lévitique 17:11) ? La race humaine s’est-elle améliorée jusqu’à un état de perfection où le Dieu Saint et Juste peut maintenant nous recevoir ? Si les sacrifices sanglants n’étaient plus nécessaires, pourquoi Dieu les a-t-Il ordonnés au commencement ? Depuis la chute d’Adam et d’Ève jusqu’à la venue du Messie Yeshua, il y a toujours eu des commandements pour des sacrifices sanglants. C’est Dieu qui enseigna au peuple que Lui-même avait tué un animal pour revêtir Adam et Ève de vêtements de peau en Genèse 3:21 : « Et l’Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des vêtements de peau, et les revêtit ». Tous ces sacrifices sanglants servaient à attirer les regards vers le sacrifice final et ultime — celui de Yeshua le Messie Lui-même, parce que Dieu est Saint et demande une perfection à 100 pour cent. Nous, étant pécheurs, nous ne pouvons pas atteindre cette perfection par nous-mêmes. C’est pourquoi Dieu a jugé le péché en prenant la vie d’un autre, car la vie est dans le sang.

Je dois poser quelques questions à moi-même et à mes lecteurs. Avons-nous toujours fait ce qui est juste ? Nous sommes nous toujours repentis de nos péchés ? Avons-nous toujours jeûné et avons-nous renoncé à la nourriture nécessaire pour rechercher le pardon ? La réponse à de telles questions est clairement ‘non’. Ni vous ni moi n’avons jamais atteint ce haut niveau de sainteté et de perfection. C’est pourquoi, le sang (de Yeshua le Messie) est nécessaire pour faire propitiation pour l’âme.


4.1.2 - Repentance nécessaire, mais pas suffisante. Inconvenance des sacrifices quand les péchés persistent

Rabbi Kravitz dit que de nombreux passages de l’Écriture « nous informent qu’aujourd’hui nos prières remplacent les sacrifices » (p. 13). Il cite le Psaume 51:17 qui dit : « Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. Ô Dieu ! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié ».

Il cite aussi Osée 6:6 : « Car j’ai aimé la bonté, et non le sacrifice, et la connaissance de Dieu, plus que les holocaustes ».

Sur la base de ces versets Rabbi Kravitz affirme que la Torah enseigne que par la repentance, la prière et les bonnes œuvres, chacun a la possibilité de revenir à Dieu directement. Il est important de comprendre que quand David, le roi d’Israël, a écrit le Psaume 51, il le voyait comme une prière de purification à cause du péché qu’il avait commis contre Dieu en prenant pour lui BathShéba, la femme d’Urie. Quand David écrivait « les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé », il ne décidait pas soudain de changer la manière dont un pécheur peut s’approcher de Dieu. Il ne voulait pas dire que désormais le système des sacrifices s’arrêtait et que la repentance était dorénavant un sacrifice en soi. En fait, nous trouvons David allant au sanctuaire (la maison de l’Éternel) pour rendre culte Dieu après que Nathan le prophète lui ait dit que c’était lui-même qui avait péché (2 Samuel 12:20). Ce qui se passait dans le sanctuaire, c’était les sacrifices journaliers offerts matin et soir de la part des enfants d’Israël.

Ce que nous apprenons du Psaume 51:17 c’est que, tandis que les sacrifices étaient nécessaires, Dieu n’y prenait pas plaisir si le peuple se bornait à apporter simplement des sacrifices sans se repentir de leurs péchés dans leurs cœurs.

En Osée 6:6 Dieu parlait à la nation d’Israël et disait : « J’ai aimé la bonté (chesed), et non le sacrifice, et la connaissance de Dieu, plus que les holocaustes ». L’insistance dans ce chapitre est le fait que Dieu a vu des choses horribles dans la maison d’Israël : « J’ai vu des choses horribles dans la maison d’Israël : là est la prostitution d’Éphraïm ! Israël est souillé ! » (Osée 6:10). Ce que Dieu dit en Osée 6:6 c’est que, malgré que les Israélites apportaient des holocaustes et des sacrifices, ils ne s’approchaient pas de Dieu avec un état de cœur convenable. Comment Dieu pouvait-il prendre plaisir à Israël (ou toute autre nation, pour une pareille question), s’ils s’approchaient de Lui dans un état de souillure et qu’ils en étaient satisfaits ? Ce que Dieu dit à Israël par le prophète Osée est qu’Il désirait qu’Israël ait de la bonté et de la connaissance de Dieu plutôt que de simplement Lui apporter des sacrifices. Autrement dit, la repentance et les sacrifices ne sont pas interchangeables ; ils doivent aller de pair.

Un autre prophète d’Israël, Ésaïe (Yeshaia) dit au chapitre 1:11-17 : « … À quoi me sert la multitude de vos sacrifices ? dit l’Éternel. Je suis rassasié d’holocaustes de béliers, et de la graisse de bêtes grasses ; et je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, et des agneaux et des boucs. Quand vous venez pour paraître devant ma face, qui a demandé cela de vos mains, que vous fouliez mes parvis ? Ne continuez pas d’apporter de vaines offrandes : l’encens m’est une abomination, — la nouvelle lune et le sabbat, la convocation des assemblées ; je ne puis supporter l’iniquité et la fête solennelle. Vos nouvelles lunes et vos assemblées, mon âme les hait ; elles me sont à charge, je suis las de les supporter. Et quand vous étendrez vos mains, je cacherai de vous mes yeux ; quand même vous multiplierez la prière, je n’écouterai pas. Vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous ; ôtez de devant mes yeux le mal de vos actions ; cessez de mal faire, apprenez à bien faire ; recherchez le juste jugement, rendez heureux l’opprimé ; faites droit à l’orphelin, plaidez la cause de la veuve ».

Ce que nous apprenons ici, aussi bien que dans beaucoup d’autres passages, ce n’est pas que le système des sacrifices était arrêté, mais qu’Israël devait avoir le genre de vie et l’état de cœur appropriés tandis qu’ils s’approchaient de Dieu par des sacrifices.

Dans tout ceci nous devons garder présent à l’esprit que le sang de taureaux et de boucs ne pouvait jamais ôter les péchés ; il couvrait (kiper ou kapara) simplement ces péchés temporairement, comme il est dit dans le livre aux Hébreux 10:4 : « car il est impossible que le sang des taureaux et de boucs ôte les péchés ». L’ordre de sacrifices que Dieu a donné à notre peuple autrefois dirigeait les regards vers le seul et unique sacrifice qui ôterait les péchés une fois pour toutes. Ce sacrifice est le sang de notre bien-aimé Messie Yeshua (Jésus), qui est le précieux Fils de Dieu devenu Homme, qui a souffert, dont le sang a coulé, et qui est mort afin que par l’offrande de Son corps, tous ceux qui croiraient en Lui soient sanctifiés une fois pour toutes, comme il est dit dans le livre aux Hébreux 10:10 : « C’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes ».

De tout ceci nous voyons que Dieu avait un plan de racheter la race humaine, qui a débuté déjà au jardin d’Éden après qu’Adam et Ève aient péché. Ce plan avait pour but ultime de ramener les gens à Lui par le sang du Messie qui allait venir. Depuis le commencement de la chute de l’homme et jusqu’à environ 30-33 ans après J. C. quand le Messie d’Israël est mort, Dieu a commandé à Son peuple de s’approcher de Lui sur la base de sacrifices d’animaux. Ces sacrifices devaient être sans taches pour refléter l’image de Son propre Fils.

L’écrivain de l’épître aux Hébreux dit au ch. 7 v.26 que le Seigneur Yeshua le Messie est « saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs ». Mes chers lecteurs, Il est Celui qui est venu comme sacrifice suprême, qui a aimé Son propre peuple Israël et le monde entier, et qui a volontairement laissé Sa vie et a versé Son sang précieux, non pas seulement pour expier (couvrir) nos péchés, mais pour nous purifier complètement et ôter entièrement nos péchés.


4.1.3 - La prière n’est pas un substitut aux sacrifices

À la page 13 de ‘Réponse Juive aux Missionnaires’ Rabbi Kravitz, dit qu’au temps de Jonas et d’Esther, à la fois les Juifs et les non-Juifs qui se sont repentis et ont prié Dieu ont eu leurs péchés pardonnés sans avoir eu à apporter de sacrifices. N’oublions pas que le peuple de Ninive s’est repenti de leurs péchés et a jeûné après que Jonas leur ait prêché, par peur d’une destruction physique au bout de 40 jours, mais ceci n’avait pas de lien avec leur position éternelle devant Dieu. Il ne fallut pas longtemps jusqu’à ce que Ninive soit détruite à cause de ses péchés. Le livre d’Esther a le même message. Son sujet n’est pas le salut éternel de la nation Juive mais comment échapper à la destruction physique qu’Haman voulait exécuter. C’est pourquoi Dieu d’une manière miraculeuse a préservé notre propre peuple quand il était en captivité. En outre le peuple de Ninive n’avait pas à apporter de sacrifices parce qu’ils étaient des non-Juifs et que, pour cette raison, la Loi ne leur avait pas été donnée.

Notre propre peuple a péché exactement comme les non-Juifs, car ils sont allés en captivité non pas à cause de leur fidélité à Dieu mais à cause de leur idolâtrie. En 2 Chroniques 36:11-20 nous lisons au sujet du roi Sédécias, qu’il « … fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, son Dieu » et qu’en compagnie des conducteurs et du peuple d’Israël ils « … multiplièrent beaucoup leurs péchés, selon toutes les abominations des nations ; et ils rendirent impure la maison de l’Éternel qu’Il avait sanctifiée à Jérusalem » (v. 14).

C’est pourquoi Dieu envoya Nebucadnetsar, le roi de Babylone, pour emmener notre peuple en captivité pendant 70 ans à Babylone, qui était le centre même de l’idolâtrie. La maison de Dieu fut brûlée, la muraille de Jérusalem fut abattue et les vases de la Maison de Dieu furent transportés à Babylone, comme le prophète Jérémie l’avait prophétisé en Jérémie 25:9-12. Le peuple Juif ne pouvait pas apporter de sacrifices à Babylone, car Dieu Lui-même avait provoqué la destruction du Temple à cause des péchés de notre peuple. Durant leur séjour à Babylone, tout Juif qui individuellement confessait et se repentait de ses péchés, était pardonné par Dieu en vue du Messie à venir qui, un jour, verserait Son sang pour la rémission des péchés. Nous pouvons être sûrs que si le Temple existait encore et que les Juifs à Babylone pouvaient y avoir accès, ils auraient apporté encore des sacrifices à l’Éternel. Nous ne pouvons pas dire cela aujourd’hui, puisque nous savons d’après le Tanakh que Dieu avait promis la venue du Mashiakh (Messie) qui s’est offert Lui-même en sacrifice suprême une fois pour toutes.

Dieu commande aujourd’hui à tous les peuples, Israël et les nations du monde, de se repentir, de confesser leurs péchés et de croire dans le sacrifice auquel Il a pourvu pour nous. Ce sacrifice est Yeshua le Messie Lui-même. En Le rejetant nous faisons exactement la même chose que notre peuple autrefois quand ils essayaient de s’approcher de Dieu selon leurs propres arrangements. Dieu ne peut pas accepter quelqu’un, qu’il soit Juif ou non, qui tente de s’approcher de la présence de Dieu sur la base de ses propres mérites, parce que « tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu » (Romains 3:23). Par notre foi et l’acceptation du sacrifice de Yeshua le Messie, Dieu nous donne une acceptation parfaite de 100 pour cent, non pas 50 ou 90 pour cent. En croyant en Yeshua nous devenons de nouvelles créatures, comme l’apôtre Hébreu Sha-ul (Paul) le dit en 2 Corinthiens 5:17 : « En sorte que si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ».


4.1.4 - Relation personnelle avec Dieu ? Venue personnelle du Messie

Il y a encore deux points sur lesquels je voudrais attirer votre attention :

1. Rabbi Kravitz dit que « notre relation personnelle avec D-u nous permet de nous tourner directement vers Lui en tout temps » (p. 13, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’), ce qui est correct. La question est de savoir si, oui ou non, nous avons cette relation personnelle avec Dieu. Et si nous ne l’avons pas, comment l’obtenir ? Rabbi Kravitz cite deux versets, Malachie 3:1 et Ézéchiel (Yechezkel) 18:27, dans lesquels Dieu appelle Israël à revenir à Lui pour que Lui revienne à eux. Nous devons nous rappeler que pour qu’Israël revienne à Dieu, ils devaient revenir à Lui selon Ses conditions à Lui. Juste deux chapitres auparavant dans le livre de Malachie, Dieu accusait les prêtres (sacrificateurs) d’Israël de mépriser Son Nom. Ils Lui répondaient : « En quoi avons-nous méprisé Ton nom ? » (Malachie 1:6-8), à quoi Dieu répondit : « Vous présentez sur Mon autel du pain souillé » (1:7). Il continuait en disant : « Et si vous présentez une bête aveugle en sacrifice, n’est-ce pas mal ? » (1:8). Il est remarquable que Dieu revient toujours à l’exigence d’un sacrifice. Il n’y avait aucun moyen de revenir à Dieu en dehors d’un sacrifice. Israël était toujours exhorté à revenir à Dieu selon Ses conditions à Lui.

En Malachie 3:1, juste avant l’appel de Dieu à Israël, Il dit Lui-même : « Voici, j’envoie Mon messager, et Il préparera le chemin devant Moi ». Le mot « Moi » se réfère ici au Seigneur Lui-même. Puis Il continue en disant que le Seigneur qu’Israël recherchait « viendrait soudain à Son Temple, le messager [Ange] de l’alliance en qui vous prenez plaisir » (v. 1). Dieu donne ici à notre peuple un message prophétique concernant la venue du Messie. Il devait venir dans Son Temple et Lui, le Messie, est ce messager promis (malakh). Combien ce verset est beau et clair pour nous enseigner au sujet de la première venue du Messie (Mashiakh) d’Israël, qui a été introduit auprès d’Israël par le premier messager de Malachie 3:1. Ce premier messager est Jean le Baptiseur (Yohanan ha Matbil), au sujet duquel nous lisons dans l’Évangile de Matthieu 3:1-12 qu’il a préparé le chemin devant le second messager de Malachie 3:1, qui « viendra soudain à Son Temple ».

Ce second messager, Ange ou messager de l’Alliance, n’est personne d’autre que Yeshua le Messie, duquel nous lisons en Matthieu 21:12-13 : « Et Jésus entra dans le temple de Dieu, et chassa dehors tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; et il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient les colombes ; et il leur dit : Il est écrit : « Ma maison sera appelée une maison de prière » ; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs ».

Ce que nous apprenons de ces versets c’est que Celui qui est Lui-même le SEIGNEUR et le Dieu d’Israël, qui a parlé concernant le messager à venir, est justement la même Personne qui est venue dans la Personne du Seigneur Yeshua le Messie. Il était à la fois divin et humain, Dieu et homme dans une seule personne. Il est venu dans ce monde dans le but de devenir un sacrifice afin que nous puissions avoir une relation avec Dieu et que nous soyons capables de revenir à Lui. N’oublions jamais qu’à cause de Son amour pour Israël et pour toute l’humanité, Il a volontairement donné Sa vie pour nous. Ma question pour vous, mon lecteur, est : avez-vous une relation avec Dieu ? Le Nouveau Testament nous enseigne en Jean 1:12 que : « à tous ceux qui L’ont reçu (le Messie), Il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en Son nom ».


4.1.5 - Objectif final essentiel

2. Rabbi Kravitz dit que « le but de l’humanité est de croire en D-u et de garder Ses commandements, comme il est dit en Ecclésiaste 12:13-14 » (p. 13, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’).

Le roi Salomon avait raison quand il a résumé : « Écoutons la fin de tout ce qui a été dit : Crains Dieu, et garde Ses commandements ; car c’est là le tout de l’homme, car Dieu amènera toute œuvre en jugement, avec tout ce qui est caché, soit bien, soit mal ».

Gardons à l’esprit que quand le roi Salomon a écrit le livre de l’Ecclésiaste, il ne traitait pas du sujet de la destinée éternelle de l’âme humaine, mais il guidait plutôt ses auditeurs dans la voie qu’ils avaient à vivre dans ce monde (Ecclésiaste 1:3). C’est pourquoi, après avoir établi que dans ce monde, tout est vanité des vanités (hevel havalim), il insiste auprès d’Israël et de tous les peuples sur la nécessité de craindre Dieu et de garder Ses commandements. Dieu va juger non pas seulement notre destinée éternelle, mais aussi tous les actes commis sur la terre.

Le roi Salomon comprenait tout à fait que garder les commandements de Dieu se rapportait à accepter et reconnaître le besoin de pardon par un sacrifice sanglant, qui était une image du Messie. Du fait que ni Salomon, ni vous, ni moi n’avons été capables de garder pleinement tous les commandements de Dieu, nous avons besoin de quelqu’un à savoir le Seigneur Jésus le Messie, qui subisse le châtiment à notre place.

Êtes-vous venus à Dieu selon Ses conditions, par le Messie, ou essayez-vous encore de vous approcher de Lui par vos propres moyens ? Puisse Dieu nous venir à tous en aide.


5 - Affirmation 4 : est-il vrai que les miracles ne prouvent pas la validité du Christianisme ?

Rabbi Kravitz dit dans l’affirmation 4 que « certains chrétiens Hébreux argumentent que se tourner vers Jésus change leur vie, et qu’un résultat direct est qu’ils ont fait l’expérience de miracles » (p. 13, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’).

En citant Deutéronome 13:1-6 et Exode 7:11, Rabbi Kravitz dit que les miracles qui arrivent à certains qui croient dans le Messie ne sont pas nécessairement de Dieu. Ici je dois dire que les avertissements que Dieu a donnés par Moïse sont valides et très importants. Le fait que des gens font quelquefois l’expérience de quelque chose d’extraordinaire ne signifie pas toujours que cela vient de Dieu.


5.1 - Réponse messianique

5.1.1 - Deut. 13. Les miracles qui détournent de Dieu sont des miracles de faux prophètes

Les croyants Hébreux, aussi bien que les autres croyants dans le Messie, diffèrent quant à leurs vues sur les miracles. Ayant dit ceci, je crois que Dieu, comme Créateur de l’Univers, est capable d’intervenir comme il Lui plait et quand il Lui plait dans la vie de Son peuple. Nous, comme Juifs croyants dans le Messie, prenons Deutéronome 13:1-5 comme un sérieux avertissement à ne pas suivre de prétendus prophètes qui essayent de nous détourner de la vérité biblique pour adorer d’autres dieux : « S’il s’élève au milieu de toi un prophète, ou un songeur de songes, et qu’il te donne un signe ou un miracle, et que le signe arrive, ou le miracle dont il t’avait parlé lorsqu’il disait : Allons après d’autres dieux, des dieux que tu n’as point connus, et servons-les ; tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète, ni ce songeur de songes, car l’Éternel, votre Dieu, vous éprouve, pour savoir si vous aimez l’Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. Vous marcherez après l’Éternel, votre Dieu ; et vous le craindrez, et vous garderez ses commandements, et vous écouterez sa voix, et vous le servirez, et vous vous attacherez à lui. Et ce prophète, ou ce songeur de songes, sera mis à mort, car il a parlé de révolte contre l’Éternel, votre Dieu, qui vous a fait sortir du pays d’Égypte et vous a rachetés de la maison de servitude, afin de te pousser hors de la voie dans laquelle l’Éternel, ton Dieu, t’a commandé de marcher ; et tu ôteras le mal du milieu de toi ».


5.1.2 - Le prophète promis en Deut. 18 est en fait le Messie. Il ramène au vrai Dieu selon l’Écriture

Moïse dit lui-même en Deutéronome 18:15 : « L’Éternel, ton Dieu, te suscitera un prophète comme moi, du milieu de toi, d’entre tes frères ; vous l’écouterez ».

Le prophète dont Moïse a parlé n’est personne d’autre que le Messie Yeshua Lui-même. Dans l’Évangile de Jean nous lisons au sujet des prêtres (sacrificateurs) et des Lévites qui vinrent de la ville de Jérusalem pour rencontrer Jean le Baptiseur (Yohanan ha Matbil) et qui lui demandèrent : « Es-tu le prophète ? » supposant qu’il pouvait bien être le Messie (Jean 1:21). Ils comprenaient que les paroles de Moïse en Deutéronome 18 étaient une référence directe au Messie Lui-même. Également, dans le Nouveau Testament au livre des Actes chapitre 3:22-23, Pierre dit au sujet de ce que Yeshua est le Messie : « Car Moïse a bien dit à vos pères : ‘Le Seigneur, votre Dieu, vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’il pourra vous dire ; et il arrivera que toute âme qui n’écoutera pas ce prophète sera exterminée d’entre le peuple’ ».

La belle vérité que nous lisons dans le Nouveau Testament concernant la vie du Seigneur Jésus, est qu’Il cherchait à guider Ses disciples vers la Parole de Dieu, et non pas à les en détourner. Yeshua est le contraire du prophète dont parle Deutéronome 13:1-6 ; celui-ci dit « Allons après d’autres dieux ». Yeshua au contraire dit : « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est un seul Seigneur » (Marc 12:29). Le faux prophète de Deutéronome 13:1-6 encourageait le peuple « à aller après d’autres dieux », tandis que le Seigneur Jésus enseignait : « ‘Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée, et de toute ta force’. C’est là le premier commandement. Et le second lui est semblable : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même’. Il n’y a point d’autre commandement plus grand que ceux-ci » (Marc 12:30-31).

Ces versets nous montrent la différence entre les faux prophètes contre lesquels notre peuple étaient mis en garde, et le vrai Prophète dont Moïse parlait, à savoir Yeshua notre Mashiakh.


5.1.3 - Exode 7: Il y a des miracles de Satan

Bien sûr nous sommes d’accord que tous les miracles ne sont pas de Dieu. À ce sujet nous lisons en Exode 7 que certains signes miraculeux venaient directement de l’ennemi de Dieu, de Satan lui-même. Les sorciers et les magiciens décrits en Exode 7:11-13 sont des exemples de tels évènements surnaturels. Ils ont répété les miracles de Moïse et d’Aaron en utilisant des enchantements. Ils étaient capables de changer leurs verges en serpents et les rivières en sang exactement comme Moïse et Aaron. La différence est cependant qu’ils faisaient usage de pouvoirs sataniques, dont notre Dieu Souverain permet l’existence.


5.1.4 - La conversion est un miracle. Autres miracles dans la vie du chrétien

Je voudrais aussi mentionner qu’un des plus grands miracles qui puisse être expérimenté par un individu, qu’il soit Juif ou non-Juif, arrive quand il réalise son état de péché et son besoin désespéré de pardon de la part de Celui qui est seul capable de le purifier du péché. Ce Seul qui est sans péché, est le Fils de Dieu, le Messie d’Israël, le Sauveur du monde, Yeshua Lui-même. En se repentant de leurs péchés et en croyant en Lui, les gens reçoivent le pardon et la justification, la rédemption et la vie éternelle. Le plus grand des miracles est l’assurance d’être passé de la mort à la vie. Tous ceux qui sont dans le Messie Yeshua sont une nouvelle création : « En sorte que si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici toutes choses sont faites nouvelles » (2 Corinthiens 5:17).

En plus de ceci, les changements, tels que la restauration de relations entre maris et femmes, entre parents et enfants, entre amis et d’autres, arrivent dans la vie journalière du croyant. Il y a aussi le contentement et les actions de grâces au Seigneur pour ce qu’Il fait dans la vie de ceux qui croient en Yeshua.

Nous croyons que la foi dans la personne et l’œuvre du Seigneur Yeshua le Messie fait une différence à la fois dans le sort éternel et dans la destinée terrestre de ceux qui Le suivent.


6 - Affirmation 5 : Est-il vrai que la croyance chrétienne en la Tri-unité de Dieu est incompatible avec le Judaïsme ?

Rabbi Kravitz dit que « le fondement de la théologie chrétienne est l’incarnation corporelle de D-u, et que D-u existe comme une Trinité, et que Jésus est le médiateur entre D-u et l’homme. Les missionnaires « chrétiens Hébreux » prétendent que cette théologie est totalement compatible avec le Judaïsme » (p. 14, Réponse Juive aux missionnaires).

Selon son point de vue, « le Judaïsme maintient que certaines croyances sont permises aux non-Juifs, mais pas permises aux Juifs » (p. 15). L’une de ces croyances, selon Rabbi Kravitz, est la théologie du Dieu Tri-un. Pour supporter son point de vue, Rabbi Kravitz cite le verset central de l’Écriture Hébraïque, Deutéronome 6:4 : « Shma, Yisrael : Adonai Eloheinu, Adonai Echad » (« Écoute, Israël : Le Seigneur, notre Dieu, est un seul Seigneur »).

Rabbi Kravitz croit que « le concept exprimé dans ce verset non seulement réfute la pluralité de Dieu, mais il affirme que Dieu est le seul qui existe vraiment » (p. 15).


6.1 - Réponse messianique

En tant que croyant Juif au Messie, je dois dire que l’un des plus grands défis auquel j’ai eu à faire face quand j’ai été exposé à l’enseignement au sujet de Yeshua le Messie a été justement ce problème. Mes questions étaient : 1) Jésus (Yeshua) pouvait-il vraiment être mon Messie et celui de ma nation ? ; 2) Est-il possible que le Dieu d’Israël existe dans plus d’une personne ? ; 3) Si Jésus (Yeshua) est vraiment le Messie, est-il simplement un homme, un pécheur juste comme moi ? ; 4) Est-il possible que Dieu prenne une forme humaine ?

Ces questions m’ont forcé à commencer à lire les Écritures Hébraïques avec beaucoup de soin et à y chercher des réponses. Je dois dire que ce que j’ai lu au sujet du Dieu de nos pères (et que je n’avais pas remarqué auparavant) a été une vraie révélation pour moi, même si je suis un Israélien, né et grandi à Jérusalem avec la langue Hébreu et dans la culture Hébreu. L’un des faits qui s’est dressé devant moi a été ce verset de Deutéronome 6:4. Toute ma vie j’ai été enseigné que nous, le peuple Juif, en contraste avec les autres nations, nous avions le seul vrai Dieu. Et cependant je ne voyais pas ce verset de la manière que je le vois maintenant, à savoir que Dieu existe dans plus d’une personne dans la Déité.


6.1.1 - Noms de Dieu au pluriel

Le mot pour « Dieu » dans ce verset est Eloheinu qui est un pluriel et qui signifie littéralement « nos Dieux ». Le mot Elohim, duquel Eloheinu est une forme, a un pluriel qui se termine par IM. Chaque fois que cette terminaison est utilisée en Hébreu, elle signifie qu’il y a plus d’un (par exemple yeladim : enfants ; bgadim : vêtements ; khaverim : amis). En lisant les Écritures Hébraïques, j’ai vu dans beaucoup d’autres passages que Dieu dans Sa sagesse a choisi d’utiliser le nom pluriel quand Il s’est décrit Lui-même — Elohim. Genèse 1:1 dit : « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre ».

L’auteur de ce passage, Moshe (Moïse), utilise la forme du verbe au singulier « créa » (barah au lieu du pluriel bar-uh) et le nom pluriel Elohim (littéralement « dieux »). Pourquoi n’utilise-t-il pas le nom singulier pour Dieu, qui est Elohah ou El, ou la forme pluriel du verbe « créèrent » qui est bar-uh ? Le nom singulier de Dieu a été utilisé en Deutéronome 32:15-17 et Habakuk 3:3 : « Dieu (Elohah) vint de Te-man, et le Saint, de la montagne de Paran. Se-lah. Sa magnificence couvre les cieux, et sa louange remplit la terre » (Habakuk 3:3).

Genèse 1:1 montre que, bien qu’il y ait un seul Dieu (barah au singulier), cependant ce seul Dieu existe en plus d’une personne (Elohim au pluriel).

Un autre verset intéressant de l’Écriture Hébraïque est Exode 20:3. Ici Dieu donne à Israël les 10 commandements, dont le premier exhorte Israël à ne pas avoir d’autres dieux : « Lo yeheye lecha Elohim acherim al panai » (« Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face »).

Dans ce verset, quand on arrive aux faux dieux, l’adjectif Hébreu est en accord avec le nom en nombre : les deux sont au pluriel, Elohim (« dieux ») et acherim (pluriel « autres »). Dans un autre passage (Deutéronome 13:2) notre peuple était averti de ne pas suivre un autre prophète qui voudrait les conduire vers d’autres dieux. Ici aussi à la fois le nom et l’adjectif sont au pluriel (Elohim, acherim).


6.1.2 - Dieu, une unicité composée

L’autre aspect qui a besoin d’être traité en rapport avec Deutéronome 6:4 est que Moïse (Moshe), a été guidé par le Saint Esprit de Dieu à utiliser le mot Hébreu « echad » pour « un ». Il n’était pas nécessaire d’utiliser ce mot particulier pour « un » qui signifie une unité composée. Il aurait pu utiliser un autre mot Hébreu « yachid », qui signifie une unité distincte, une unité unique. Le mot « echad » est aussi utilisé en Genèse 1:5 : « Et Dieu appela la lumière Jour ; et les ténèbres, il les appela Nuit. Et il y eut soir, et il y eut matin : premier [un] jour ».

Une combinaison du matin et du soir fait un (echad) jour.

En Genèse 2:24, deux êtres humains distincts, le mâle et la femelle, deviennent un : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront ‘une seule’ (echad) chair ».

En Esdras 2:64 tout le peuple réuni ensemble devient comme un (echad) : « Toute la congrégation réunie était de quarante-deux mille trois cent soixante personnes ».

En Ézéchiel 37:17 deux bois deviennent un (echad) : « Et rapproche-les l’un de l’autre, pour qu’ils soient un seul bois, et ils ne seront qu’un dans ta main ».

Tous ces versets ensemble nous montrent que le mot « echad » parle sans ambiguïté d’une unité composée, et non pas d’une unité distincte absolue (yachid).

En mettant tout cela ensemble, il apparaît clairement à tout lecteur sincère, qu’Israël a un seul Dieu qui s’est révélé Lui-même comme étant plus d’une personne dans la Déité. Ce n’est pas une opinion d’hommes, Juifs ou non-Juifs, mais c’est la révélation directe de Dieu dans la Bible Hébraïque. Le Dieu d’Israël n’a pas « trois aspects différents », comme Rabbi Kravitz le dit à la p. 15, mais Il consiste en trois Personnes distinctes tandis qu’Il reste un seul Dieu.

Le fait que les Écritures Hébraïques nous enseignent que Dieu est un (echad) et qu’Il consiste en plus d’une personne ne change rien au fait que Dieu n’a ni commencement ni fin, comme il est dit en Ésaïe 44:6 : « Ainsi dit l’Éternel, le Roi d’Israël, et son Rédempteur, l’Éternel des armées : Je suis le Premier, et je suis le Dernier ; et hors Moi il n’y a pas de Dieu ».


6.1.3 - La transcendance n’empêche pas la Tri-unité. Versets appuyant Dieu Père, Fils et Saint Esprit

La Tri-unité de Dieu, aussi, ne change pas le fait qu’Il transcende le temps et l’espace ; Rabbi Kravitz n’est pas d’accord avec cela, car il dit que : « Quelque chose qui transcende à la fois le temps et l’espace ne peut pas être décrit comme consistant de trois aspects différents. Dès l’instant où on attribue une pareille distinction à l’essence de D-u, nous nions Son unicité et Son unité absolues » (p. 15).

Rabbi Kravitz ne fournit aucune base intellectuelle pour appuyer cette déclaration. Il n’y a aucune raison pour qu’un Dieu Tri-un ne puisse pas transcender le temps et l’espace s’Il est le Dieu Tout Puissant. Le Dieu d’Israël n’est jamais présenté dans les Écritures Hébraïques comme ayant trois différents aspects, mais Il est révélé comme un seul Dieu consistant en trois personnalités différentes. Dire que le Dieu d’Israël s’exprime à un moment sous un aspect et à un autre moment sous un autre aspect, n’est pas scripturaire. Le Nouveau Testament nous aide à comprendre ces trois personnalités distinctes du Dieu d’Israël, et les identifie comme le Père, le Fils et le Saint Esprit. Nous pouvons aussi voir ces trois personnalités présentées dans les Écritures Hébraïques. Par exemple le prophète Ésaïe dit au chapitre 42:1 : « Voici mon serviteur (le Fils) que je (le Père) soutiens, mon élu en qui mon âme trouve son plaisir. Je mettrai mon Esprit (le Saint Esprit) sur lui ; il fera valoir le jugement à l’égard des nations ».

En Ésaïe 48:12-16 nous lisons : « Écoute-moi Jacob, et toi Israël, que j’ai appelé. Moi, je suis le Même, — moi, le premier, et moi, le dernier. Ma main aussi a fondé la terre, et ma droite a étendu les cieux ; moi je les appelle : ils se tiennent là ensemble.
Rassemblez-vous, vous tous, et écoutez. Qui d’entre eux a déclaré ces choses ? Celui que l’Éternel a aimé exécutera son bon plaisir sur Babylone, et son bras sera sur les Chaldéens. Moi, moi, j’ai parlé, moi je l’ai aussi appelé ; je l’ai fait venir, et son chemin prospérera.
Approchez-vous de moi, écoutez ceci : Je n’ai pas parlé en secret ; dès le temps où cela a existé, je suis là (le Fils) ; et maintenant le Seigneur Dieu (le Père) et son Esprit (le Saint Esprit) m’ont envoyé ».

Un autre exemple de la Tri-unité de Dieu se trouve en Ésaïe 61:1 : « L’Esprit (le Saint Esprit) du Seigneur Dieu (le Père) est sur Moi (le Fils), parce que l’Éternel m’a oint pour apporter de bonnes nouvelles aux débonnaires ; il m’a envoyé pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers l’ouverture de la prison ».

Ce passage est aussi cité dans le Nouveau Testament, dans l’Évangile de Luc 4:16-21, quand Yeshua entra dans la synagogue de la ville de Nazareth le jour du Sabbat : « Et Il vint à Nazareth où Il avait été élevé ; et Il entra dans la synagogue au jour du sabbat, selon sa coutume, et se leva pour lire. Et on lui donna le livre du prophète Ésaïe ; et ayant déployé le livre, Il trouva le passage où il était écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur Moi, parce qu’Il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; Il m’a envoyé pour publier aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue ; pour renvoyer ceux qui sont foulés, et pour publier l’an agréable du Seigneur ». Et ayant ployé le livre, et l’ayant rendu à celui qui était de service, Il s’assit ; et les yeux de tous ceux qui étaient dans la synagogue étaient arrêtés sur Lui. Et Il se mit à leur dire : Aujourd’hui cette Écriture est accomplie, vous l’entendant ».

Un autre verset qui témoigne de la Tri-unité de Dieu est Ésaïe 63:14 : « Comme une bête descend dans la vallée, l’Esprit (le Saint Esprit) de l’Éternel (le Fils) leur donna du repos. Ainsi tu (le Père) as conduit ton peuple, pour te faire un nom magnifique ».

Genèse 1:26 nous montre aussi la pluralité de Dieu quand il dit : « Et Dieu dit : Faisons (na-aseh) l’homme à Notre image (bezalmenu), selon Notre ressemblance (kidmuteinu), et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tout animal rampant qui rampe sur la terre ».

Nous voyons ici Dieu parlant de Lui-même au pluriel. Les mots « Nous » et « Notre » signifient la communion entre les personnes de la Déité, plutôt que la conversation de Dieu avec des anges comme on trouve dans la référence suivante.

En Genèse 3:22 il est dit : « Et l’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal ; et maintenant, — afin qu’il n’avance pas sa main et ne prenne aussi de l’arbre de vie et n’en mange et ne vive à toujours… ».

Le dernier exemple que nous allons citer concernant la Tri-unité de Dieu se trouve en Genèse 11:7 : « Allons, descendons, et confondons là leur langage, afin qu’ils n’entendent pas le langage l’un de l’autre ».

Ésaïe 6:8 dit aussi : « Et j’entendis la voix du Seigneur qui disait : Qui enverrai-je, et qui ira pour nous ? »

Ici aussi nous voyons la preuve de la pluralité de Dieu. En accord avec Deutéronome 32:39 nous croyons qu’il n’y a pas d’autre Dieu que le Dieu d’Israël : « Voyez maintenant que c’est moi, moi, le Même, et il n’y a point de dieu à côté de moi ; Moi, je tue, et moi je fais vivre ; moi, je blesse, et moi, je guéris ; et il n’y a personne qui délivre de ma main ».

C’est la beauté du Dieu de nos pères qui nous a créés selon Son image. Chacun de nous est une personne, avec cependant trois composants : l’esprit (ruach), l’âme (nephesh) et le corps (goof) : « Or le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement ; et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Thessaloniciens 5:23).

Dieu a donc créé le monde selon Son plaisir avec ses trois dimensions : hauteur, largeur, profondeur. Il a placé les peuples dans ce monde et leur a donné le temps, passé, présent, futur.


6.1.4 - Pas d’image de Dieu

Rabbi Kravitz dit que : « Il est interdit aux Juifs d’envisager que D-u ait « une quelconque ressemblance avec quoi que ce soit ». Deutéronome 4:15-19 et Deutéronome 5:8-9 sont deux exemples seulement parmi les nombreuses références bibliques qui interdisent aux Juifs de croire que D-u habite dans une forme corporelle, comme le prétend le Nouveau Testament » (p. 15, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’).

Quand Moïse a donné cet avertissement à Israël, il entendait mettre en garde contre la supposition que le Dieu d’Israël ait une ressemblance quelconque avec une figure telle que celle des êtres humains, des bêtes, des oiseaux, des reptiles, des poissons, du soleil, de la lune, des étoiles. Cet avertissement a été donné à Israël pour qu’ils ne supposent pas que le vrai Dieu était comme les dieux des nations du monde (les idoles). Nous, les humains, sommes enclins à désirer avoir un objet à adorer, et la raison pour cela est que nous avons été faits à l’image et à la ressemblance de Dieu. Cependant, parce que nous avons péché et que nous sommes déchus, nous avons nos propres idées sur ce que Dieu devrait être. C’est pourquoi nous avons créé différents objets d’adoration contre lesquels nous avons les mises en garde de Deutéronome 4:15-19 et 5:8-9.

Ce qui précède ne va pas à l’encontre de ce que Dieu soit le Seul qui puisse fournir un chemin pour que nous puissions revenir à Lui. La croyance que Dieu prenne une forme humaine pour s’occuper du péché est un enseignement des Écritures Hébraïques. La promesse de l’incarnation nous a déjà été donnée en Genèse 3:15, dans la promesse que la semence de la femme (le Messie) briserait la tête du Serpent (Satan). Cependant, avant de pouvoir briser la tête du Serpent, il devait souffrir. Le Messie a souffert quand Il est mort pour nos péchés il y a environ 2000 ans. Ici nous devons nous rappeler qu’étant la semence de la femme, Il devait être humain, et non pas un ange.

Le prophète Ésaïe nous dit au 7:14 : « C’est pourquoi le Seigneur, lui, vous donnera un signe : Voici, la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel ».

Ésaïe dit aussi au sujet de l’enfant au chapitre 9:6-7 : « Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et le gouvernement sera sur son épaule ; et on appellera son nom : Merveilleux, Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix. À l’accroissement de son empire, et à la paix, il n’y aura pas de fin, sur le trône de David et dans son royaume, pour l’établir et le soutenir en jugement et en justice, dès maintenant et à toujours. La jalousie de l’Éternel des armées fera cela ».

Dans ces deux passages Ésaïe nous informe que l’enfant serait non seulement humain, mais serait appelé le Dieu Puissant (El Gibor). Ésaïe continue à parler de cette personne, le Messie, quand il se réfère à Lui au chapitre 11:1-2 : « Et il sortira un rejeton du tronc d’Isaï, et une Branche de ses racines fructifiera ; et l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, l’Esprit de sagesse et d’intelligence, l’Esprit de conseil et de force, l’Esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel ».

Ici il ne dit pas seulement que le Messie naîtrait dans la maison de David, mais qu’Il aurait la septuple plénitude du Saint Esprit de Dieu.

Ésaïe parle spécifiquement du Messie dans les chapitres 52 et 53 quand il parle du Serviteur Souffrant de l’Éternel et qu’il L’appelle « le bras de l’Éternel » (53:1). La vaste majorité de notre peuple d’autrefois ne L’a pas reconnu, parce qu’Il est venu sous une forme humble d’une pauvre famille Juive et Il a été méprisé et rejeté par les puissants dont l’opinion comptait réellement. Dans le même passage, il y a la confession finale d’Israël dans les jours à venir quand ils diront :
« Certainement, Lui, a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs ; et nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu, et affligé ; mais il a été blessé pour nos transgressions, Il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur lui, et par Ses meurtrissures nous sommes guéris. Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous » (Ésaïe 53:4-6).

Le prophète Jérémie parle au sujet du Messie comme étant Dieu et homme, montrant Sa nature divine et humaine. En Jérémie 23:5-6 il parle du jour à venir : « … je (le Seigneur) susciterai à David un Germe juste ; et il régnera en Roi, et prospérera, et exercera le jugement et la justice dans le pays. Dans Ses jours Juda sera sauvé et Israël demeurera en sécurité ; et c’est ici Le nom dont on L’appellera : L’ÉTERNEL NOTRE JUSTICE (Adonai Tzidkeinu) ».

Le prophète Michée au chapitre 5:2 (en Hébreu, 5:1) insiste aussi sur le fait que le Messie qui gouvernerait Israël proviendrait de la ville de Bethléhem : « Et toi, Bethléhem Éphrata, bien que tu sois petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour Moi Celui qui doit dominer en Israël, et duquel les origines ont été d’ancienneté, dès les jours d’éternité ». C’est Son humanité. Michée a parlé aussi de la nature divine du Messie en disant que son existence était dès l’éternité.

Zacharie a écrit aussi au sujet de la venue du Messie au chapitre 13:7 : « Épée, réveille-toi contre Mon Berger, contre l’Homme qui est Mon Compagnon, dit l’Éternel des armées ». Le fait que Dieu lui-même appelle le Messie « Mon Compagnon » (en Hébreu amiti) ou « Mon Associé », ce qui signifie Son égal, montre la nature divine du Messie. Dieu L’a aussi appelé « mon berger », ce qui nous parle également de sa nature humaine. Ce berger souffrirait et mourait de mort violente aux mains du peuple.

Tous ces versets et beaucoup d’autres témoignent que Dieu avait à prendre une forme humaine pour que Lui (et Lui seul) puisse s’occuper du problème du péché dans la race humaine.

Notre peuple Juif a eu beaucoup de difficultés à accepter ce fait de Dieu devenant un homme il y a environ 2000 ans. Jean 10:22-42 nous dit que quand Yeshua était dans le Temple à Jérusalem pour la fête de la Dédicace (Hanukkah), on lui dit (v. 33) : « Nous ne te lapidons pas pour une bonne œuvre, mais pour blasphème ; et parce que toi, étant homme, tu te fais Dieu ». Tout comme ces gens d’autrefois, beaucoup aujourd’hui ont un problème à accepter les natures divine et humaine du Messie, bien qu’elles soient révélées dans les Écritures Hébraïques.

Souvent dans les Écritures Hébraïques nous trouvons Dieu apparaissant sous une forme humaine et étant reconnu comme Dieu par ceux qui L’ont vu. Un de ces exemples se trouve en Genèse 16, quand Dieu est apparu à Agar comme un ange de l’Éternel. Au v. 13 elle Lui dit, « Tu es le Dieu qui te révèles ». Au chapitre 18 nous lisons que l’Éternel apparut à Abraham, et Abraham vit l’Éternel avec deux anges apparaissant comme trois hommes se tenant devant lui (v. 2). Abraham (Avra-ham) reconnut l’un des hommes comme étant personne d’autre que l’Éternel Lui-même (v. 22) : « Et les hommes se détournèrent de là, et ils allaient vers Sodome, et Abraham se tenait encore devant l’Éternel » (lire tout le chapitre).

En Genèse 32 Jacob (Yakov) qui a été laissé seul une nuit, a lutté avec Dieu (v. 24). Jacob a reconnu que cet homme était Dieu et a appelé le lieu Peniel (Peni-el), qui signifie, « car j’ai vu Dieu face à face » (32:30).

Ce que nous apprenons de ces passages est :

A. Selon l’Écriture Hébraïque, Dieu est apparu sous la forme d’un homme ou d’un ange à différentes personnes dans le passé. C’était des apparitions pré-incarnées du Fils de Dieu qui étaient appelées « l’Ange de l’Éternel » ou « l’Ange de Dieu » (un seul ange à distinguer du reste des anges de Dieu).

B. Dieu est venu comme homme — sans péché et parfait — pour s’occuper du problème du péché, ce qu’Il a accompli comme Messie d’Israël et Sauveur du monde.


6.1.5 - Exode 20:3

Rabbi Kravitz dit que l’Écriture Hébraïque empêche le peuple Juif d’avoir un médiateur et cite Exode 20:3 : « Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face » pour supporter son point de vue. Tout ce que nous avons dit plus haut nous conduit à la conclusion que croire au Seigneur Yeshua le Messie, c’est croire dans la vérité que Dieu a donnée à Israël dans les Écritures. Il est sûr qu’Exode 20:3 ne peut pas s’appliquer au Seigneur Yeshua le Messie puisque nous avons vu jusqu’ici qu’Il est véritablement le Dieu d’Israël et qu’il n’y a pas d’autre dieu. Dans le passé Israël, notre peuple a toujours eu besoin d’un médiateur entre lui et Dieu. Aaron, le grand sacrificateur, était l’un d’eux. Il était le seul qui avait le droit d’entrer dans le lieu Très-Saint selon Lévitique 16. Même Aaron ne pouvait pas s’approcher de Dieu en tout temps et n’importe comment. Ses deux fils sont morts pour s’être approchés de Dieu à leur manière (Lévitique 10:1-2).

Précédemment dans le livre de l’Exode nous lisons d’un autre homme qui dût être médiateur entre Israël et Dieu. Son nom était Moïse, et le peuple d’Israël lui dit lors du don des 10 commandements par Dieu : « … Toi, parle avec nous, et nous écouterons ; mais que Dieu ne parle point avec nous, de peur que nous ne mourions » (Exode 20:19).

Outre ces deux hommes, Dieu a donné à notre peuple d’autrefois des prophètes, des rois et des sacrificateurs qui ont été des médiateurs entre Dieu et Son peuple Israël. Dans le Nouveau Testament, Yeshua dit dans l’Évangile de Jean (Yohanan) 14:6 : « Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie ; nul ne vient au Père que par moi ».

Ceci signifie que quiconque désire venir à Dieu et avoir ses péchés pardonnés, doit venir à Dieu selon Ses conditions, en acceptant le moyen que Dieu a fourni pour le salut dans la personne et l’œuvre de Yeshua le Messie.

Si quelqu’un, Juif ou non, choisit de venir au Seigneur selon ses propres mérites, sans le sang de purification de Yeshua le Messie, le Dieu Saint et Juste ne le recevra pas, selon l’enseignement à la fois de l’Ancien et du Nouveau Testament. D’un autre côté, si quelqu’un s’approche de Dieu sur la base du sacrifice de Yeshua, il sera accepté et pardonné par Dieu.

Ces croyances dans le caractère de Messie de Yeshua ne sont pas des croyances de paganisme ancien, comme Rabbi Kravitz le prétend à la p. 16, mais ce sont des vérités bibliques anciennes, qui ont été transmises à nos pères de génération en génération : « … qui sont Israélites, auxquels sont l’adoption, et la gloire, et les alliances, et le don de la loi, et le service divin, et les promesses ; auxquels sont les pères, et desquels, selon la chair, est issu le Christ, qui est sur toutes choses Dieu béni éternellement. Amen ! » (Romains 9:4-5).

Les grands hommes des Écritures Hébraïques comprenaient que quand le temps serait accompli, Dieu nous enverrait le Messie : « Mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption » (Galates 4:4-5).

Ces pères d’Israël ont passé leur vie à chercher le bien d’Israël pour qu’il soit restauré auprès de Dieu. Par exemple après la désobéissance d’Israël dans l’affaire du veau d’or, quand Dieu désira les détruire, Moïse parla à l’Éternel par amour pour son peuple : « Et maintenant, si tu pardonnes leur péché… ; sinon, efface-moi, je te prie, de ton livre que tu as écrit » (Exode 32:32).

Rabbi Sha-ul (apôtre Paul) prend soin aussi du bien-être spirituel d’Israël en Romains 9:1-4 : « Je dis la vérité en Christ ; je ne mens point, ma conscience me rendant témoignage par l’Esprit Saint, que j’ai une grande tristesse et une douleur continuelle dans mon cœur ; car moi-même j’ai souhaité d’être par anathème séparé du Christ, pour mes frères, mes parents selon la chair, qui sont Israélites ».

De tout ce que nous avons dit jusqu’ici, nous retenons que la croyance en le Seigneur Yeshua le Messie est bien basée sur la Parole de Dieu et qu’elle est donc vraie : « car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus » (1 Timothée 2:5).


7 - Conclusions

7.1 - Juifs pour Jésus : est-ce compatible avec le Judaïsme Biblique ?

À la page 16 de ‘Réponse Juive aux Missionnaires’, Rabbi Kravitz dit : « Une chose sur laquelle la communauté Juive en entier et plusieurs dénominations chrétiennes sont d’accord est que le mouvement « Chrétien Hébreu » ne fait pas partie du Judaïsme. Être « Juif pour Jésus » est aussi absurde qu’être un « Chrétien pour Bouddha » et aussi ridicule que du « Porc Kasher » ; c’est une contradiction évidente. Pour paraphraser le prophète Élie, si vous êtes un disciple de Jésus, appelez-vous chrétien. Si vous êtes un Juif, pratiquez le Judaïsme. Ne vous trompez pas vous-mêmes ; vous ne pouvez pas être les deux ».

Combien il est triste d’entendre de telles remarques qui ignorent simplement l’enseignement biblique donné par Dieu à Israël ! Il est vrai que croire en Yeshua le Messie est contraire à l’enseignement du Judaïsme, mais seulement parce que le Judaïsme qu’on enseigne au peuple Juif aujourd’hui n’est pas biblique, mais rabbinique.

Être un « Juif pour Jésus » (Yeshua) ne fait pas du tout partie du Judaïsme rabbinique d’aujourd’hui, parce que le Judaïsme rabbinique n’accepte pas le Judaïsme biblique. Ce dernier, comme nous l’avons vu plus haut, nous conduit clairement à reconnaître le caractère de Messie à Yeshua. Si Moïse, celui qui a donné la loi à Israël, venait aujourd’hui parmi notre peuple, j’ai confiance qu’il serait stupéfait de l’aveuglement de ceux qui prétendent enseigner la Parole de Dieu à notre peuple. Comparé au Judaïsme qui nous est donné dans l’Écriture, ce que nous avons aujourd’hui est une religion faite par l’homme qui ne conduit pas notre peuple à la vérité.

Quand Élie disait en 1 Rois 18:21 : « Combien de temps hésiterez-vous entre les deux côtés ? Si l’Éternel est Dieu, suivez-le ; et si c’est Baal, suivez-le ! Et le peuple ne lui répondit mot », il lançait un défi à notre peuple, Israël, de respecter la vérité de Dieu. Aujourd’hui, le défi qu’il lancerait serait : « Choisissez entre le Judaïsme biblique ou le Judaïsme rabbinique ». Je me rappelle ce que le roi Salomon dit en Proverbes 14:12 et 16:25 : « Il y a telle voie qui semble droite à un homme, mais des voies de mort en sont la fin ».

C’est pourquoi, nous ne nous trompons pas nous-mêmes en nous appelant Juifs pour Jésus. Le Dieu de nos pères, Abraham, Isaac et Jacob, Lui-même a donné la promesse d’un Messie qui viendrait, que nous, comme Juifs, nous avons accepté. Ceux qui se trompent eux-mêmes ne sont pas les Juifs qui croient en Yeshua, mais ceux qui sont Juifs et qui cherchent à établir leur propre justice, de laquelle Dieu dit, dans les Écritures Hébraïques, par le prophète Ésaïe : « toutes nos justices sont comme un vêtement souillé » (Ésaïe 64:6).

Aucun chrétien (Meshichi, ou disciple du Seigneur Yeshua) ne voudrait jamais être pour Bouddha, qui est une idole, et aucun porc (chazir) ne peut jamais être reconnu comme kasher, parce que c’est interdit à Israël sous la loi. Ceci est en effet une contradiction évidente. Cependant, être Juif pour Jésus est en pleine harmonie avec la Parole écrite de Dieu, les Écritures Hébraïques.

Ma recommandation à mes lecteurs est de sonder les Écritures Hébraïques (comme Ésaïe 53 ; Psaume 22, etc.) et de voir d’après la Parole de Dieu si ce que nous avons dit jusqu’ici est vrai. Puissions-nous être comme David, le roi d’Israël, qui disait dans le Psaume 119:97-100 : « Combien j’aime ta loi ! tout le jour je la médite. Tes commandements m’ont rendu plus sage que mes ennemis, car ils sont toujours avec moi. J’ai plus d’intelligence que tous ceux qui m’enseignent, parce que je médite tes préceptes. J’ai plus de sens que les anciens, parce que j’observe tes préceptes ».

Puisse le Seigneur aussi nous aider à sonder nos cœurs au sujet du besoin de rédemption selon la Parole de Dieu.


7.2 - Le Messie selon le Judaïsme

Aux pages 16 et 17 de la brochure ‘Réponse Juive aux Missionnaires’, Rabbi Kravitz déclare que le Judaïsme a toujours rejeté la croyance en Yeshua comme le Messie. Tandis qu’il est vrai que la vaste majorité du peuple Juif n’a pas reconnu que Yeshua est le Messie, il est aussi vrai que beaucoup, tout au long de l’histoire de notre peuple, L’ont reconnu comme tel. En fait la plupart des chrétiens du premier siècle (les croyants Messianiques, Meshichiim) étaient Juifs. La première congrégation (assemblée) locale était Juive et a commencé dans la ville de Jérusalem, dans le pays d’Israël (Actes 2).

Rabbi Kravitz est correct quand il dit que le mot Hébreu pour « Messie » est Mashiakh, qui se traduit par « oint », et que les rois, les prêtres (sacrificateurs) et les prophètes étaient oints (p. 17). Chaque fois que Dieu choisissait une personne pour Son service, cette personne était ointe d’huile spécifiquement pour accomplir son œuvre pour Dieu. Nous lisons de David qu’il a été oint d’huile par Samuel pour devenir roi d’Israël en 1 Samuel 16:13. Élisée a été oint d’huile par Élie pour être prophète pour la nation d’Israël (1 Rois 19:16). Aaron a été oint d’huile par Moïse pour être sacrificateur sur Israël en Exode 29:7.

Outre tous ces grands hommes qui ont été oints pour une tache spécifique, Dieu avait dans ses pensées une personne dans laquelle ces trois fonctions seraient combinées. Il nous a donné l’information sur cette personne tout au long des Écritures Hébraïques. Dieu l’a appelé Messie en Daniel 9:26 : « Et après les soixante-deux semaines, le Messie (Mashiakh) sera retranché, mais pas pour Lui-même… » [(traduction KJV anglaise) ; traduction alternative retenue par J.N.Darby : ‘et n’aura rien’…].

Ce Messie devait être retranché (mourir), non pas pour Lui-même, mais pour Son peuple. Il était un prophète oint, qui au temps de Sa vie sur la terre a été rejeté. Après Sa mort et Sa résurrection, Il est devenu sacrificateur oint dans le ciel, intercédant devant Dieu en faveur de ceux qui croient en Son nom (Psaume 110). Dans le futur, quand le Messie (Yeshua) reviendra, Il sera oint comme roi, et Il régnera sur Son peuple Israël et gouvernera en justice sur le monde entier.

Cet oint ne peut être que le Seigneur Jésus (Yeshua) le Messie Lui-même. Rabbi Kravitz parle des critères à remplir par le Messie Juif. À la page 17 il déclare que le Messie doit :

1. Être Juif : Yeshua était Juif, Il est né d’une femme du nom de Miriam (Luc 1:27-31) ;

2. Être un membre de la tribu de Juda : Yeshua était de la tribu de Juda (Luc3:23-38) ;

3. Rassembler le peuple Juif de l’exil : Selon les Écritures Yeshua rassemblera le peuple d’Israël à Sa seconde venue (Deutéronome 30:1-5 ; Ésaïe 11:11-12 ; 27:13 ; Jérémie 32:36-44 ; Ézéchiel 34:11-16 ; 36:22-30 ; Matthieu 24:31) ;

4. Reconstruire le Temple Juif : Yeshua reconstruira le Temple (Ézéchiel 40 à 48) ;

5. Apporter la paix au monde : Yeshua apportera la paix une fois qu’Israël L’aura reconnu comme Messie (Ésaïe 9:6-7 ; 11 ; 54:13) ; et

6. Influencer le monde entier pour reconnaître et servir le seul D-u : Yeshua fera cela à Sa seconde venue (Jérémie 31:31-34 ; Ésaïe 11:9).


Nous, comme Juifs croyants dans le Messie, contrairement à nos frères Juifs qui n’ont pas reconnu la Messianité de Yeshua, nous reconnaissons un enseignement clair de l’Écriture concernant les deux venues du Messie. La première fois, le Messie est venu souffrir et mourir pour payer le châtiment des péchés d’Israël aussi bien que du monde. La seconde venue du Messie est le moment où Il viendra en puissance et en gloire pour régner sur Israël et sur le reste du monde selon les promesses de Dieu.

Combien sont vrais les versets d’Ézéchiel 37:24-28 qui parlent du futur de notre peuple Israël : « Et mon serviteur David sera roi sur eux, et il y aura un seul pasteur pour eux tous ; et ils marcheront dans mes ordonnances, et ils garderont mes statuts et les pratiqueront. Et ils habiteront dans le pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob, où vos pères ont habité ; et ils y habiteront, eux et leurs fils, et les fils de leurs fils, à toujours ; et David mon serviteur sera leur prince à toujours. Et je ferai avec eux une alliance de paix, ce sera, avec eux, une alliance éternelle ; et je les établirai, et je les multiplierai, et je mettrai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours ; et ma demeure sera avec eux ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Et les nations sauront que moi je suis l’Éternel qui sanctifie Israël, quand mon sanctuaire sera au milieu d’eux à toujours ».

Toutes ces promesses seront certainement accomplies, mais n’oublions jamais que, pour que Dieu accomplisse ces promesses, le Messie a dû souffrir et mourir pour les péchés d’Israël et du reste du monde selon Ésaïe 53.

L’apôtre Juif Simon Pierre (Shi-mon Pierre), parlant des prophètes qui s’enquéraient de leur salut dit : « duquel salut les prophètes qui ont prophétisé de la grâce qui vous était destinée se sont informés et enquis avec soin, recherchant quel temps ou quelle sorte de temps l’Esprit de Christ qui était en eux indiquait, rendant par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient » (1 Pierre 1:10-11).


7.3 - Généalogies de Jésus en rapport avec ce qui est requis pour le Messie

À la page 18 de ‘Réponse Juive aux Missionnaires’, Rabbi Kravitz nie la Messianité de Yeshua sur la base des généalogies trouvées dans les Évangiles de Matthieu 1:1-17 et Luc 3:23-38. Il y a quatre Évangiles dans le Nouveau Testament : Matthieu, Marc, Luc et Jean ; mais seuls deux d’entre eux contiennent une généalogie de Jésus. Chacun des quatre écrivains des Évangiles considère la personne de Jésus le Messie sous un angle différent. Dans Matthieu, Jésus est le Roi d’Israël ; dans Marc, Il est le serviteur de l’Éternel ; dans Luc, Il est l’Homme parfait ; et dans Jean, Il est le Fils éternel de Dieu. Seuls Matthieu et Luc disent quelque chose sur le début de la vie de Yeshua. Dans Matthieu nous apprenons que Yeshua n’était pas le fils biologique de Joseph, mais son beau-fils. Si Yeshua avait été le fils biologique de Joseph, Il n’aurait pas pu être le Messie, du fait que Joseph descendait du roi Jéconias, sur lequel était placée une malédiction à cause de sa désobéissance à Dieu, selon ce que nous lisons dans le livre de Jérémie 22:24-30.

Dans la généalogie de Jésus rapportée dans l’Évangile de Luc, Miriam, la mère de Yeshua, est un centre d’intérêt. C’est à elle que l’Ange Gabriel dit (Luc 1:31) : « Et voici, tu concevras dans ton ventre, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Yeshua ».

Pourquoi y a-t-il des différences dans les généalogies de Matthieu et de Luc ? Dans son récit, Matthieu ne suit pas la tradition biblique des généalogies, et ajoute les noms de cinq femmes, qui sont toutes des Gentiles sauf une (Miriam).

Néanmoins, il faut insister sur le fait que ces femmes Gentiles ont été les mères d’hommes Juifs, dont la Judéité n’a jamais été mise en question, malgré l’ascendance Gentile de leurs mères. De nos jours, beaucoup disent que pour qu’une personne soit reconnue comme Juive, il ou elle doit être né d’une mère Juive ; dans les temps bibliques, les généalogies étaient toujours tracées par les pères. Il est connu que Ruth, l’arrière-grand-mère du roi David, était une Gentile et cependant son fils était Juif. Il est aussi bien connu que la mère du roi Salomon, Bath-Shéba, était une Gentile, et cependant lui aussi était indiscutablement Juif. Qui oserait douter du pédigrée de David et de Salomon, les plus connus et les plus largement reconnus de tous les rois d’Israël ?

Même Rabbi Kravitz ne peut pas disputer ce point, car il argumente lui-même que « les Écritures Juives établissent clairement que la généalogie d’une personne et son appartenance tribale est transmise exclusivement par le père physique » (p. 18, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’).

En utilisant le temps présent dans cette déclaration, Rabbi Kravitz établit que le principe biblique n’a pas changé jusqu’à aujourd’hui. Affirmer d’un côté, qu’une personne moderne n’est reconnue Juive que si sa mère est Juive, et d’un autre côté insister que Yeshua ne peut pas avoir été le Messie Juif parce que sa généalogie ne peut pas être tracée par son père physique, c’est appliquer grossièrement deux normes opposées.

Trois des femmes Gentiles mentionnées dans la généalogie de Yeshua donnée par Matthieu étaient coupables de quelque péché sexuel. Bath-Shéba était coupable d’adultère, Rahab était une prostituée, Tamar était coupable d’inceste. La quatrième, Ruth, était une Moabite, de la nation dont Deutéronome 23:3 disait : « L’Ammonite et le Moabite n’entreront pas dans la congrégation de l’Éternel ; même leur dixième génération n’entrera pas dans la congrégation de l’Éternel, à jamais ».

En incluant des non-Juifs dans la généalogie de Jésus, la révélation nous montre que Yeshua, le Messie d’Israël, naîtrait dans ce monde pour racheter à la fois la nation d’Israël, et quiconque viendrait à Lui d’entre les nations du monde.

Dans son évangile Luc ne sort pas des généalogies bibliques. Il rapporte fidèlement tous les noms selon la tradition qui prévalait et il ne mentionne pas le nom des femmes. Dans le récit de Matthieu nous apprenons que l’alliance de Dieu avec Son peuple a commencé avec Abraham, qui engendra Isaac, et Isaac engendra Jacob (ch. 1:2). Au v. 6 nous apprenons que Jessé engendra David, et David, le roi d’Israël, engendra Salomon. En continuant nous trouvons au v. 11 que Josias engendra Jéchonias, duquel nous lisons en Jérémie22:30 que personne de sa semence ne s’assiérait jamais sur le trône de David : « Ainsi dit l’Éternel : Inscrivez cet homme comme privé d’enfants, comme un homme qui ne prospérera pas pendant ses jours ; car, de sa semence, nul ne prospérera, assis sur le trône de David, ou dominant encore en Juda ».

Immédiatement après le récit généalogique de Matthieu au chapitre 1:18-25, il nous est montré la manière surnaturelle par laquelle le Messie est entré dans ce monde, non pas par la lignée de Joseph, ce qui L’aurait disqualifié pour être le Messie et le Roi d’Israël, mais par la naissance au moyen d’une vierge. Comme nous lisons en Matthieu 1:18, Marie s’est trouvée enceinte par le Saint Esprit avant qu’elle et Joseph aient une relation physique. Si j’étais celui qui rapporte une généalogie comme celle-ci, peut être que je sauterais le nom de Jéchonias pour éviter le problème. Cependant Dieu nous révèle tout, et Il résout le problème par l’entrée surnaturelle dans ce monde du Messie qui a été conçu par le Saint Esprit (Matthieu 1:20).

Dans l’Évangile de Luc ce qui est rapporté est la lignée de Miriam plutôt que la lignée de Joseph. En Luc 3:23 nous lisons que Joseph était le fils de Héli. Cependant, Joseph était en réalité le gendre de Héli parce qu’en Matthieu 1:16 nous lisons que Jacob était le père de Joseph. Ainsi Héli en Luc 3:23 ne peut pas avoir été le père de Joseph, mais le père de sa femme, Miriam. Luc nous donne la lignée de sang du Messie à travers Miriam, sa mère. Il mentionne son père selon les généalogies bibliques, sans mentionner les noms des femmes. Yeshua pourrait certainement réclamer de s’asseoir sur le trône de David par la lignée de sang qui est tracée jusqu’à la famille de David.

La différence entre les deux généalogies des Évangiles de Luc et Matthieu, est que Luc insiste sur la lignée de sang du Messie, à travers le fils de David, Nathan (Luc 3:31) plutôt qu’à travers Salomon, en contraste avec Matthieu (1:6). Si Yeshua avait été un descendant direct de Salomon, il ne pouvait pas réclamer un droit légitime sur le trône de David à cause du jugement de Dieu sur Jéchonias. Mais du fait que Yeshua était le fils de Miriam, qui était un descendant de David par Nathan, Il était membre de la maison de David, avec le droit par naissance au trône de David, totalement à part de la malédiction de Jéchonias. Luc rappelle à ses lecteurs au chapitre 1:30-33 que l’Ange de l’Éternel est apparu à Miriam et a dit : « … Et l’ange lui dit : Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et voici, tu concevras dans ton ventre, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Yeshua. Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-haut ; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; et il régnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume ».

Rabbi Kravitz dit que Yeshua ne pouvait pas s’asseoir sur le trône de David, parce qu’Il n’était pas descendant de David par Salomon, mais par Nathan (p. 19, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’). Il cite 1 Chroniques 22:10, sans réaliser apparemment que le texte parle d’un autre roi d’Israël, dont le royaume et le trône seraient établis pour toujours. Dans ce passage Dieu va au-delà du roi Salomon (dont le règne s’est terminé par une faillite abjecte) et passe jusqu’au Messie Lui-même. En effet le royaume de Salomon a été ôté à cause de sa désobéissance, selon ce qui est rapporté selon 1 Rois 11, spécialement dans les versets 9-11 (comparez Deutéronome 17:14-20) : « Et l’Éternel eut de la colère contre Salomon, parce que son cœur s’était détourné de l’Éternel, le Dieu d’Israël, qui s’était révélé à lui deux fois, et lui avait commandé, à ce sujet, de ne pas aller après d’autres dieux, et il ne garda pas ce que l’Éternel lui avait commandé. Et l’Éternel dit à Salomon : Parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts, que je t’ai commandés, je t’arracherai certainement le royaume, et je le donnerai à ton serviteur ».

C’est pourquoi, quand le chroniqueur (1 Chroniques 22) prédit que Dieu bâtirait la maison du fils de David pour toujours, il faut comprendre que cela doit clairement aller au-delà de Salomon, puisqu’il est bien enregistré que le royaume de Salomon n’a pas été établi pour toujours selon le passage de 1 Rois 11 indiqué ci-dessus.

En outre nous lisons au sujet de l’Alliance Davidique en 2 Samuel 7, spécialement dans les versets 10-17 : « Et j’ai établi un lieu à mon peuple, à Israël, et je le planterai, et il habitera chez lui et ne sera plus agité ; et les fils d’iniquité ne l’affligeront plus comme au commencement, et depuis le jour où j’ai établi des juges sur mon peuple Israël. Et je t’ai donné du repos de tous tes ennemis ; et l’Éternel t’annonce que l’Éternel te fera une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu dormiras avec tes pères, je susciterai après toi ta semence qui sortira de tes entrailles, et j’affermirai son royaume. Lui, bâtira une maison à mon nom ; et j’affermirai le trône de son royaume pour toujours. Moi, je lui serai pour père, et lui me sera pour fils ; s’il commet l’iniquité, je le châtierai avec une verge d’hommes et avec des plaies des fils des hommes ; mais ma bonté ne se retirera point de lui, comme je l’ai retirée d’avec Saül que j’ai ôté de devant toi. Et ta maison et ton royaume seront rendus stables à toujours devant toi, ton trône sera affermi pour toujours. Nathan parla ainsi à David, selon toutes ces paroles et selon toute cette vision ».

Ici nous voyons que le descendant de David, dont le trône doit être établi pour toujours ne peut pas avoir été Salomon, mais quelqu’un d’autre, puisque le règne de Salomon a été temporaire, et relativement court par rapport à l’éternité.


7.4 - Au sujet des textes chrétiens servant de preuves

Dans la brochure ‘Réponse Juive aux Missionnaires’ Rabbi Kravitz affirme que les chrétiens (c’est-à-dire les croyants dans le Messie) « ont fabriqué toute une série de prophéties basées sur du vent » (p. 20).

À notre avis, tous les arguments vus plus haut prouvent que Jésus (Yeshua) est le Messie d’Israël promis dans les Écritures Hébraïques. Si un individu ne veut pas accepter certains faits, il essaiera toujours de trouver quelque chose pour prouver qu’il y a quelque chose d’erroné.

Le premier verset que Rabbi Kravitz mentionne comme traduit de travers est Matthieu 2:23, qui dit : « et Il alla et habita dans une ville appelée Nazareth ; en sorte que fût accompli ce qui avait été dit par les prophètes : il sera appelé Nazaréen ».

Rabbi Kravitz dit que puisque la cité de Nazareth n’existait pas durant la période de la Bible Juive, le verset de Matthieu 2:23 n’est pas vrai.


7.4.1 - Sur la manière de citer

Certains écrivains du Nouveau Testament ont cité directement un prophète mentionnant tel ou tel nom, et ils ont montré que les évènements prédits étaient accomplis en Yeshua, par exemple Matthieu 1:22-23 : « Or tout cela arriva, afin que fût accompli ce que le Seigneur a dit par le prophète, disant : ‘Voici, la vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on appellera son nom Emmanuel’ », ce qui, interprété, est : Dieu avec nous ».

Matthieu 2:4-5 est un autre exemple de prophétie accomplie : « le roi Hérode… ayant assemblé tous les principaux sacrificateurs et scribes du peuple, il s’enquit d’eux où le Christ devait naître. Et ils lui dirent : À Bethléhem de Judée ; car il est ainsi écrit par le prophète ».

D’un autre côté, quelquefois les écrivains du Nouveau Testament ne citent pas un prophète précis, mais font allusion globalement à l’enseignement des prophètes Hébreux au sujet de Jésus le Messie. Matthieu, par exemple, ne dit pas « prophète » mais « prophètes » en Matt. 2:23.


7.4.2 - Sur l’appellation Nazaréen

Matthieu dit au ch. 2:23 : « Il sera appelé Nazaréen ». Le mot Nazaréen vient d’un mot Hébreu netzer, qui signifie une branche, comme il est dit en Ésaïe 11:1 : « Et il sortira un rejeton du tronc d’Isaï [Jesse], et une branche de ses racines fructifiera ».

Les prophètes nous enseignent que le Messie serait méprisé et rejeté (Psaume 22:6 ; Ésaïe 53:3 etc.). Tout comme une branche est une petite partie d’un arbre, et n’est pas reconnue comme l’arbre tout entier, ainsi le Messie devait être « une branche du tronc d’Isaï [Jessé] ». Nazareth était une ville tout à fait insignifiante de Galilée, même pas mentionnée dans l’Ancien Testament. Elle n’est pas regardée avec respect comme Jérusalem, par exemple, où était la demeure de Dieu. L’un des premiers disciples de Yeshua était même stupéfait que le Messie vienne de Nazareth : Selon l’Évangile de Jean 1:47, Nathanaël demanda même : « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? ». Il serait tout à fait insensé pour qui que ce soit de tenter de prouver quelque chose au sujet du Messie en se servant d’une allusion à quelque chose qui n’a jamais existé. Ce ne serait pas au crédit de Matthieu qui revendique le caractère de Messie de Yeshua, s’il avait fabriqué un verset sur du vent. Si nos cœurs désirent comprendre la Parole de Dieu, à l’aide de l’Esprit de Dieu, nous saisissons ce que Matthieu avait à l’esprit, à savoir que le Messie allait être un homme méprisé et rejeté, qui grandirait dans une ville méprisée et obscure. Le propos de Sa venue était d’accomplir la volonté de Dieu à l’égard de la rédemption d’Israël et de toute l’humanité.


7.4.3 - Ésaïe 59:20 et Romains 11:26. Le Libérateur vient-Il à Sion ou de Sion ?

Rabbi Kravitz dit qu’« un missionnaire cherchant l’efficacité travaille avec des retraductions d’Anglais brut issu de mauvaises traductions de Grec antérieur, et évite de regarder à l’original Hébreu » (p. 20, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’).

Cette déclaration n’est pas nécessairement correcte. Il y a des croyants en Yeshua le Messie, comme moi-même, qui sont non seulement familiers avec la langue Hébreu, mais qui l’ont pour langue maternelle, et qui sont nés et ont grandi dans le pays d’Israël. Rabbi Kravitz s’appuie sur Romains 11:26 qui est une citation d’Ésaïe 59:20.

Rejetant le fait que le Messie est venu pour ôter le péché d’Israël et du monde, Rabbi Kravitz discute le verset d’Ésaïe 59:20 : « le Rédempteur viendra à Sion » et qui est cité en Romains 11:26 sous la forme : « le Libérateur viendra de Sion ». Il déclare que « le rôle du Messie n’est pas d’ôter nos péchés ; bien plutôt, quand nous nous détournerons de nos péchés, alors le Messie viendra ! » (p. 20, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’).

Comment ceci pourrait-il avoir lieu, alors que, dans le même chapitre d’Ésaïe 59, il est dit au v. 2 : « mais vos iniquités ont fait séparation entre vous et votre Dieu, et vos péchés ont fait qu’il a caché de vous Sa face, pour ne pas écouter ».

Tout le problème de la nation d’Israël et du reste du monde est que nous avons une nature pécheresse, qui ne peut pas s’améliorer elle-même. Nous avons un cœur « trompeur par-dessus tout, et incurable » (Jérémie 17:9). Si le Messie devait venir seulement quand nous nous serons détournés de nos péchés, il ne viendrait jamais ! Nous ne sommes pas pécheurs parce que nous péchons, mais nous péchons parce que nous sommes pécheurs. Nous tous avons hérité la nature Adamique dont Dieu dit en Genèse 6:5 que l’imagination de l’homme et les pensées de son cœur « n’étaient que méchanceté continuellement » ou « en tout temps » (kol hayom).

Le Messie viendra à Sion. Cependant ceux qui, en Jacob, se détourneront de leurs transgressions, confesseront que leurs iniquités les ont séparés de Dieu, et reconnaîtront que le Messie a été puni en souffrant, mourant et se sacrifiant pour eux. Alors Israël deviendra une nation restaurée. L’apôtre Paul dans Romains 11:26 ne dit pas seulement que le Rédempteur viendra de Sion, et non pas à Sion, mais il ajoute aussi qu’Il « détournera de Jacob l’impiété », ce qu’on ne trouve pas en Ésaïe 59:20.

L’apôtre Paul qui connaissait très bien la langue Hébreu, ne fait pas une mauvaise citation d’Ésaïe 59:20, mais il insiste sur le fait que le Rédempteur viendrait non seulement à Sion, mais aussi de Sion. Si le Rédempteur ne venait à Sion qu’après que Jacob (Israël) se sera détourné de leurs transgressions, Il ne serait pas un Rédempteur et eux n’auraient pas besoin d’en avoir un.

Paul disait que le Messie vient vers le monde à partir de la nation d’Israël. Ce verset se rattache au verset de l’Évangile de Jean 4:22, où Yeshua Lui-même dit « le salut vient des Juifs ». Le Messie devait venir à partir de la nation d’Israël pour racheter Israël et les autres nations du monde, qui, dans un jour futur, réaliseront qu’Il les a aimés et s’est donné Lui-même pour eux. Jusqu’à ce que ce moment vienne, Il rachète des individus d’Israël et des autres nations du monde qui confessent leurs péchés et acceptent Son offre de salut.


7.5 - Ésaïe 7:14: Naissance de la vierge

À la page 21 Rabbi Kravitz réfute la naissance virginale de Yeshua et dit que le passage d’Ésaïe 7:14 a été mal traduit et sorti de son contexte.

La question du Messie d’Israël a été l’une que le peuple Juif a bataillé tout au long des siècles. Qui est-il ? Est-il une personne ou non, est-il une ère nouvelle ? Va-t-il venir ? Quand ? Est-il Jésus (Yeshua), comme beaucoup le croient ?


7.5.1 - La promesse du Messie. La semence de la femme

Selon les Écritures Hébraïques Dieu a promis à notre peuple (Israël) d’envoyer un Rédempteur qui résoudrait le problème du péché. Qui est capable de s’occuper du péché ? Nous savons d’après les Écritures que Dieu est seul capable de pardonner le péché (2 Chroniques 7:14). La raison pour laquelle nous avons besoin du Messie est non seulement qu’il délivre Israël et le monde entier de nos problèmes, mais qu’il nous délivre du péché ; c’est là le plus grand de tous les problèmes. Selon Genèse 3:15, après qu’Adam et Ève aient péché, Dieu a promis de mettre inimitié entre le Serpent (Satan) et la femme, entre la semence du Serpent et la semence de la femme. La semence de la femme aurait son talon brisé par la semence du serpent, et celle-ci briserait la tête du serpent. C’est la première promesse du Messie dans les Écritures. La manière naturelle d’enfanter dans le monde est à travers la semence d’un homme. Genèse 3:15 dit que Celui qui doit venir (Messie) naitrait de la semence d’une femme, non pas par la semence d’un homme — parce que les hommes et tous leurs descendants ont une nature pécheresse ; ce Messie naitrait donc d’une manière surnaturelle, et la raison en est que le Messie devait être sans péché s’Il devait résoudre le problème du péché.

C’est Ésaïe le prophète qui a promis au peuple d’Israël que le Fils viendrait dans ce monde en naissant d’une vierge. En Ésaïe 7:14 nous lisons : « C’est pourquoi le Seigneur, lui, vous donnera un signe : Voici, la vierge (en Hébreu al-mah) concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel (« Dieu avec nous ») ».


7.5.2 - Le contexte factuel d’Ésaïe 7

Le fait historique d’Ésaïe 7:1-2 était que la Maison de David et du roi de Juda était menacée par le roi de Syrie Retsin, et par le roi du Nord d’Israël Pékakh, qui voulaient s’emparer de Jérusalem. En réponse à cette menace, Achaz et toute la maison de David tremblaient de peur. Dans les versets 3 à 9, Ésaïe le prophète est envoyé à Achaz le roi de Juda, avec son fils Shear-Jashub. Ils devaient donner au roi un message sur le plan de destruction que les rois de Syrie et d’Israël avaient monté contre la maison de David et de Juda. Au v. 7, Dieu informe Achaz par Ésaïe que ce plan ne s’accomplirait pas. Achaz se fiait à l’Assyrie pour sa protection, plutôt qu’à Dieu (lire 2 Rois 16, particulièrement les v. 6 et 7). Bien qu’Achaz fut un homme impie, l’Éternel « parla de nouveau à Achaz » (v. 10) et lui donna l’occasion de demander un signe (ott en Hébreu) soit « dans les lieux bas ou dans les hauteurs d’en haut » (v. 11).


7.5.3 - Distinction entre le fils de la vierge du v. 14 et l’enfant d’Ésaïe du v. 16

L’offre de Dieu fut rejetée immédiatement (v. 12) par Achaz en prétendant qu’il était un homme qui craignait Dieu : « je ne le demanderai pas, et je ne tenterai pas l’Éternel ». Dieu fut mécontent d’Achaz. Aux v. 13 et 14 Ésaïe ne continue plus à parler à Achaz seulement, mais à toute la maison de David en leur donnant un signe : « Écoutez donc, maison de David : Est-ce peu de chose pour vous (la maison de David) de lasser la patience des hommes, que vous lassiez aussi la patience de mon Dieu ? C’est pourquoi le Seigneur, lui, vous (la maison de David) donnera un signe : Voici, la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel ».

Ici Ésaïe s’adresse à la totalité de la maison de David, en annonçant un événement futur, quand « la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel » (v. 14). C’est pourquoi le signe n’a pas été donné au roi Achaz seulement, mais à toute la maison de David comme une assurance qu’elle ne perdrait pas son identité jusqu’à la naissance du fils promis, né de la vierge (le Messie). Il devait naître avant la destruction du Temple en l’an 70 (apôtre. J.C.), dans lequel les registres généalogiques ont aussi été détruits.

Dans les versets 16-17, Ésaïe retourne au roi Achaz pour lui donner un signe, cette fois à travers le fils d’Ésaïe Shear-Jashub qui l’accompagnait selon le v. 3. Ésaïe parla directement à Achaz, n’utilisant plus la forme du pluriel du pronom « vous », mais la forme au singulier « tu » [7:16]. « Car avant que l’enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le pays des deux rois duquel tu as peur sera abandonné. L’Éternel fera venir sur toi, et sur ton peuple et sur la maison de ton père, des jours qui ne sont pas venus depuis que le jour qu’Éphraïm s’est retiré de Juda, — savoir le roi d’Assyrie » (Ésaïe 7:16-17).

L’enfant mentionné dans ces versets, était le fils d’Ésaïe Shear-Jashub. Les rois qui allaient contre la maison de David seraient détrônés avant que l’enfant ait assez grandi pour distinguer le bien du mal. C’est pourquoi l’enfant du verset 16 n’est pas le fils promis, né de la vierge, du verset 14, mais l’enfant déjà mentionné plus haut au v. 3 de ce chapitre 7.


7.5.4 - Le fils de la vierge et le deuxième enfant d’Ésaïe

Rabbi Kravitz argumente que la prophétie d’Ésaïe 7:14 a été accomplie dans l’enfant décrit au chapitre 8:4 (‘Réponse Juive aux Missionnaires’). Cependant, l’enfant promis ne peut pas avoir été le second fils d’Ésaïe Maher-shalal-hash-baz, parce qu’il est né de la relation physique entre Ésaïe et la prophétesse, tandis que le Messie promis devait être né d’une vierge.

Il y a deux signes dans Ésaïe 7 : le premier a été donné à la maison de David, qu’elle ne perdrait pas son identité jusqu’à ce que le Messie naisse d’une naissance virginale (v. 14) ; et le second signe (v. 15, 16) a été donné à Achaz lui-même, qu’il ne serait pas délivré des menaces des rois d’Israël et de Syrie avant que le premier fils d’Ésaïe Shear-Jashub sache distinguer le bien du mal.


7.5.5 - Le sens du mot Hébreu pour vierge

Beaucoup de ceux qui s’opposent au fait qu’Ésaïe 7:14 parle du Seigneur Jésus (Yeshua le Messie), disent que al-mah signifie « une jeune fille » et non pas « une vierge », et que le passage ne parle pas du Messie. Ils font une faute en négligeant le fait qu’aucune jeune femme sous la loi ne pouvait concevoir et enfanter à moins d’être mariée. Le châtiment pour ce genre de vie illégitime était sévère. À la lumière d’autres passages le mot al-mah se réfère clairement à une jeune femme non mariée. Parmi les versets les plus clairs qui parlent de future mère en Israël (Rebecca) au temps où elle n’était pas mariée et où elle était alors jeune fille (« al-mah », « na-arah »), vierge (« betulah »), on trouve Genèse 24:16, 42-43, 55-57.

Si Dieu voulait dire que la femme d’Ésaïe 7:14 était une femme mariée, il n’y aurait eu aucune raison d’appeler cela un signe (ott en Hébreu), parce que c’est normal et habituel qu’une jeune femme mariée enfante un enfant. Le mot al-mah est mentionné sept fois dans les Écritures Hébraïques, et chaque fois il décrit une vierge en âge d’être mariée (Genèse 24:43 ; Exode 2:8 ; Psaume 68:25 ; Cantique des Cantiques 1:3 ; Proverbes 30:18-19 ; Ésaïe 7:14).

Si Ésaïe avait parlé d’une jeune femme non mariée qui enfanterait en dehors du lien du mariage, cela aurait été un signe impliquant une fornication. Dieu ne pouvait pas utiliser le péché dans Son plan pour nous donner le Messie qui, comme nous l’avons mentionné plus haut, devait être sans péché pour nous sauver de nos péchés. Les anciens écrivains Juifs voyaient ce passage comme une promesse du Messie. Dans l’an 200 avant J.C., longtemps avant la naissance de Jésus le Messie, 70 rabbins Juifs ont traduit les Écritures Hébraïques en Grec (traduction connue sous le nom des SEPTANTE), et ils ont choisi le mot parthenos en Ésaïe 7:14 qui signifie exclusivement « une vierge ».


7.5.6 - Emmanuel : l’incarnation

Dans les temps Bibliques, si un enfant recevait le nom d’Emmanuel, cela voulait certainement communiquer un message clair. Il consiste en deux mots — Emmanu (qui veut dire « avec nous ») et El (qui veut dire « Dieu »). C’est pourquoi l’enfant ne devait pas seulement naître de manière surnaturelle, mais il était « Dieu avec nous ». C’est l’incarnation. Dieu entrait dans ce monde comme un homme. L’apôtre Paul (Sha-ul) écrit dans sa lettre aux Galates 4:4 : « mais quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi ».


7.6 - 2 Sam. 7:14 : Ce verset se réfère-t-il à Jésus ?

7.6.1 - Salomon ou Jésus ?

À la page 22 de ‘Réponse Juive aux Missionnaires’ Rabbi Kravitz se réfère à la seconde partie du verset de Hébreux 1:5 (1:5b), qui est aussi une citation de 2 Samuel 7:14 (ou 1 Chron. 17:13) : « Moi, je lui serai pour Père, et lui me sera pour Fils ».

L’écrivain de la lettre aux Hébreux applique ces paroles à Yeshua le Messie, ce qui, de l’avis de Rabbi Kravitz, est une erreur puisque, à son point de vue, cette déclaration était faite à l’origine au sujet de Salomon. Nous avons à nous rappeler que l’Écriture Hébraïque contient beaucoup de prophéties et de symboles au sujet du Messie. Outre les prophéties et les symboles, Dieu nous a donné des hommes qui sont devenus des types du Messie à venir, comme Moïse, le prophète, dont il est dit en Deutéronome 18:15 : « L’Éternel, ton Dieu, te suscitera un prophète comme moi, du milieu de toi, d’entre tes frères ; vous l’écouterez ».

Aaron, le sacrificateur, et David, le roi, étaient aussi des prototypes du Messie, comme beaucoup d’autres. Toutefois ils n’étaient que des images de l’original. Une image est juste un reflet, et ne va jamais jusqu’à la réalité. La déclaration de 2 Samuel 7:14, bien qu’elle se réfère à Salomon en premier lieu, nous amène plus loin que Salomon, jusqu’au Messie Lui-même. Le royaume de Salomon a-t-il été établi pour toujours comme le verset précédent déclare qu’il serait ? Manifestement pas, car 1 Rois 11:43 établit que Salomon « s’endormit avec ses pères, et fut enterré dans la ville de David, son père … ».

La déclaration de 2 Samuel 7:14 parle de quelqu’un d’autre, que l’écrivain de la lettre aux Hébreux a compris être le Seigneur Jésus, le Messie Lui-même, dont le royaume serait établi pour toujours, et qui, étant le Fils de Dieu par Sa nature divine, entrerait dans l’humanité et deviendrait le Fils de l’Homme (ben Adam).


7.6.2 - Psaume 2, le Fils unique

En lisant les remarques de Rabbi Kravitz, je me demande pourquoi il insiste seulement sur la deuxième partie du verset de Héb. 1:5 et qu’il omet la déclaration du début de ce verset qui est une citation du Psaume 2:7, et une référence directe au Messie promis d’Israël. C’est le Messie que Dieu appelle « Mon Fils » : « Car auquel des anges a-t-il jamais dit : « Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré ? » (Hébreux 1:5a).

Même les rabbins Juifs appliquent historiquement le Psaume 2 au Messie Roi. La déclaration « Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré » a besoin d’être comprise comme se rapportant à la venue du Messie dans ce monde.

Dans le Nouveau Testament, dans l’Évangile de Jean3:16, nous lisons : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ».

Ce verset insiste sur le caractère unique du Fils de Dieu comme étant le seul Fils — il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais d’autre. Selon l’Écriture, il y a trois personnes dans la Divinité : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint Esprit.

Au Psaume 2:7 que nous avons cité plus haut, l’écrivain considère l’incarnation, c’est-à-dire l’entrée de Dieu le Fils dans ce monde en devenant un homme, et la résurrection de l’homme Yeshua le Messie d’entre les morts. Ceci doit être compris clairement quand on lit Actes 13. L’apôtre Paul (Sha-ul) partageait avec ses frères Juifs la lecture des Écritures lord d’un jour de Sabbat dans la synagogue de la ville d’Antioche de Pisidie. En lisant les Écritures Hébraïques, il présenta devant ses frères le Messie Lui-même. Actes 13:33 dit spécifiquement : « la promesse qui a été faite aux pères, que Dieu l’a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant suscité Jésus ; comme aussi il est écrit dans le Psaume second : « Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré ». [Le même mot grec a les significations de susciter et ressusciter].

La déclaration « je t’ai aujourd’hui engendré » insiste sur la résurrection du Messie (que Dieu appelle, « Tu es mon Fils ») d’entre les morts. Selon ce qui précède, le Seigneur Yeshua le Messie est, d’une part le Fils de Dieu par nature divine, et d’autre part par incarnation et résurrection.

Il n’est pas correct de dire que « la Bible se réfère fréquemment à des individus comme le « Fils de Dieu » (p. 22, ‘Réponse Juive aux Missionnaires’).

L’expression « Fils de Dieu » dans les Écritures Hébraïques fait toujours référence à Israël comme nation et non pas à des individus par eux-mêmes, par exemple Exode 4:22-23, Osée 11:1, Jérémie 31:9, etc. Dieu dit qu’Il est le père d’Israël (comme nation ; És. 63:16) et « Éphraïm est mon premier-né » (Jérémie 31:9).

Ce n’est qu’après l’achèvement de l’œuvre de la rédemption par Yeshua le Messie, que le nom de fils et filles de Dieu a été donné à des croyants individuels qui L’ont reconnu comme le Messie, le Seigneur et le Sauveur. Nous lisons ainsi dans l’Évangile de Jean 1:12 : « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom ».

1 Jean 3:1 dit aussi : « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu ; c’est pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne l’a pas connu ».


7.7 - Appel final

Je voudrais encourager les lecteurs à considérer l’information ci-dessus et à sonder les Écritures pour trouver la vérité. Je me rappelle des paroles de notre Messie Yeshua qui disait aux conducteurs d’Israël dans l’Évangile de Jean : « Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5:39).

Pareillement après que le Messie ait été ressuscité d’entre les morts, deux personnes du peuple Juif étaient en chemin de Jérusalem vers une ville appelée Emmaüs. Yeshua, voyant leur tristesse et leur angoisse s’approcha d’eux et leur demanda pourquoi ils étaient tristes. Ils répliquèrent en disant : « … touchant Jésus le Nazaréen, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple ; et comment les principaux sacrificateurs et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort, et l’ont crucifié. Or nous, nous espérions qu’il était celui qui doit délivrer Israël ; mais, encore, avec tout cela, c’est aujourd’hui le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées. Mais aussi quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés ; ayant été de grand matin au sépulcre, et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues, disant qu’elles avaient vu aussi une vision d’anges qui disent qu’il est vivant. Et quelques-uns de ceux qui sont avec nous, sont allés au sépulcre, et ont trouvé les choses ainsi que les femmes aussi avaient dit ; mais pour lui, ils ne l’ont point vu » (Luc 24:19-24).

Yeshua le Messie leur rappelle que selon les Écritures Hébraïques le Messie devait souffrir, mourir, ressusciter d’entre les morts et entrer dans la gloire. Il leur ouvrit les Écritures et, à partir des écrits de Moïse et des prophètes, Il partagea avec eux la vérité au sujet de Lui-même

« Et Il leur dit : Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses et qu’Il entrât dans sa gloire ? » (Luc 24:25-26).

Nous devons faire comme Ésaïe le prophète qui disait : « Cherchez dans le livre de l’Éternel, et lisez » (Ésaïe 34:16).

L’un des groupes du peuple Juif qui agissait selon ce principe était ceux de la synagogue de Bérée. Quand l’apôtre Paul (Sha-ul) partagea avec eux les nouvelles sur la mort, l’ensevelissement et la mort du Messie, ils étudièrent les Écritures chaque jour pour voir si ces choses étaient vraies : « Or ceux-ci étaient plus nobles que ceux de Thessalonique ; et ils reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les écritures pour voir si les choses étaient ainsi » (Actes 17:11).

La raison pour laquelle il est si important pour nous tous d’étudier la Parole de Dieu est que notre salut dépend de Yeshua le Messie. Le psalmiste disait autrefois à notre peuple, Israël, de ne pas se confier en eux-mêmes, ni dans leurs richesses, parce que « un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à jamais » (Psaume 49:7-8).

Puisse le Dieu de nos pères, Abraham, Isaac et Jacob, vous accorder de reconnaître le prix que notre Messie a payé comme châtiment que nous méritions pour nos péchés et que vous puissiez venir pour Le connaître.

« Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17:3).


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AU SUJET DE L’AUTEUR

Gédéon (Gideon) Levytam est un Juif croyant en Jésus, qui a consacré sa vie à partager avec son peuple la bonne nouvelle que le Messie est venu. Il est né et a grandi dans une famille Juive de Jérusalem, en Israël. Une bonne partie de l’enfance de Gédéon s’est passée sous l’influence de son grand-père, qui était un Juif pieux et était le chef de la maison. Il emmenait souvent le jeune Gédéon à la synagogue et lui enseignait l’histoire et la foi de leurs pères, le peuple Juif.

La guerre des six jours est l’un des évènements principaux qui a marqué la mémoire de Gédéon comme jeune garçon. Il se rappelle le jour où il a couru à la maison depuis l’école avec sa sœur Noga au milieu du bruit des coups de feu et des sirènes. Après la guerre le père de Gédéon l’a emmené voir la Vieille Ville de Jérusalem qui était de nouveau aux mains des Juifs, après environ 2000 ans.

Durant ses années d’école, Gédéon a passé quelque temps dans un kibboutz du Nord d’Israël où pour la première fois l’Évangile lui a été présenté par sa future femme, Irène, qui était venue en Israël comme volontaire depuis le Canada. Peu après, Gédéon a été incorporé à l’armée et a été envoyé sur les Hauteurs du Golan durant la guerre du Yom Kippour. Après avoir terminé son service militaire, Gédéon et Irène sont partis au Canada où ils se sont mariés. Parmi des croyants en Jésus, Gédéon a commencé à ressentir le fait que tous ces chrétiens semblaient en savoir plus que lui sur son Dieu et sur sa Bible. Il avouait que s’il y avait quelqu'un qui devait dire aux gens quelque chose du seul vrai Dieu, cela aurait dû être lui, un Juif. La recherche de la vérité spirituelle par Gédéon s’est poursuivie, jusqu’au jour, où après beaucoup de luttes, il sortit la Bible que lui avait donnée sa belle-mère, et il a dit à Dieu : « Montre-moi la vérité ; si ce livre contient la vérité, alors montre la moi. Sinon, préserve-moi de ce livre ».

En lisant le Nouveau Testament en Hébreu, sa langue maternelle, Gédéon a été stupéfait de trouver que les écrivains du Nouveau Testament étaient des Juifs, et que les évènements avaient eu lieu sur la terre d’Israël et qu’ils se rapportaient tous à un Juif appelé « Yeshua ». D’autres passages des Écritures Hébraïques qui parlaient à Gédéon étaient ceux qui se rapportaient à Dieu au pluriel (trois ou plus), plutôt qu’au singulier (El ou Elohah) (Genèse 1:1 : Elohim ; Deutéronome 6:4 : Elohay-nue). Ceci convainquit Gédéon que bien qu’il n’y eût qu’un seul Dieu dans le monde, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, ce seul Dieu existe et consiste en plus d’une personne dans la Déité. Ésaïe 53 aida Gédéon à voir que Yeshua était le vrai Dieu d’Israël, le Créateur de l’Univers, et que Dieu Lui-même avait pris la forme d’un homme et était venu dans ce monde pour sauver des pécheurs. Réaliser cela amena Gédéon sur ses genoux devant Yeshua, et l’amena à se mettre à L’aimer. Gédéon pria le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob et confessa son besoin de pardon, du fait qu’il était un pécheur, et qu’il avait besoin d’un Sauveur pour pardonner ses péchés. Il invita Yeshua (Jésus), le Messie d’Israël, dans son cœur et Lui demanda d’être le Seigneur de sa vie. Yeshua n’était plus un ennemi pour Gédéon, mais Celui qu’aimait son âme, Celui qui a pleuré sur Jérusalem en Luc 19:41-44 et qui soupirait à rassembler le peuple Juif autour de Lui-même comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes en Matthieu 23:37-39.

Quelques mois plus tard et après une longue lutte intérieure, Gédéon fit un nouveau pas solennel, en ce qu’il se fit baptiser et s’identifia avec la mort, l’ensevelissement et la résurrection du Messie, une coutume qu’on trouvait dans les Écritures Hébraïques à travers toute l’histoire du peuple de Dieu. Tandis qu’il croissait dans la foi en étudiant la Parole de Dieu et avec l’aide de la communion avec d’autres croyants, Dieu donna beaucoup d’occasions à Gédéon de partager sa foi avec son peuple. Il est dit en Romains 1:16 : « Je n’ai pas honte de l’Évangile du Christ (le Messie), car il est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit, et au Juif premièrement, et au Grec ».

Le temps passant, Gédéon s’est impliqué de plus en plus dans le service parmi son peuple, jusqu’à ce que lui et Irène en arrivent au point où ils choisirent par la foi de se rendre disponibles pour un service à plein temps. En tant qu’orateur ayant un don de Dieu, Gédéon Levytam cherche maintenant à suivre Yeshua, Celui qui l’a sauvé et qui l’a appelé, Celui que Dieu a exalté pour être chef (tête) de Son Église (en Grec, ekklesia, signifie une assemblée de gens appelés d’entre les Juifs et les Gentils, qui croient au nom du Seigneur Yeshua le Messie). En répondant à l’appel divin, Gédéon a eu l’occasion de visiter différents pays, et de présenter de différentes manières les Saintes Écritures, à la fois à des Juifs et à des Gentils, persuadant beaucoup que Jésus est effectivement le Messie. Lui et sa femme, Irène, sont aussi à la tête de « Les Saintes Écritures et Israël », Société Biblique du Canada, qui offre des Bibles au peuple Juif.

Gédéon dit qu’il aspire au jour où Israël dira : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Matthieu 23:39). Son plus cher désir est de voir Yeshua glorifié à la fois par les Juifs et les Gentils, car le connaitre Lui, « c’est la vie éternelle » (Jean 17:3).