L’histoire de l’homme pauvre et sage — Eccl. 9:13-16

Récapitulé de plusieurs auteurs


1er auteur : Melui Daniel

ME 2021-3, p. 21


1 - Une petite ville et un grand roi

2 - Un homme inconnu

3 - Un homme pauvre

4 - Un homme sage

5 - Le salut par la sagesse

6 - Un homme oublié

7 - En Sa mémoire

8 - Autres Auteurs :


« J’ai vu aussi cette sagesse sous le soleil, et elle a été grande pour moi : il y avait une petite ville, et peu d’hommes dedans ; et un grand roi vint contre elle, et l’investit, et bâtit contre elle de grandes terrasses ; or il s’y trouva un homme pauvre et sage, qui délivra la ville par sa sagesse ; mais personne ne se souvint de cet homme pauvre.

Et j’ai dit : Mieux vaut la sagesse que la force ; mais la sagesse du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées » (Ecclésiaste 9:13-16).


L’histoire de l’homme pauvre et sage d’Ecclésiaste 9 est une des rares portions de ce livre qui nous présente la personne du Seigneur Jésus. C’est Salomon, à qui l’Éternel avait donné de la sagesse en réponse à sa prière (cf. 1 Rois 3:9-12), qui a écrit ce récit si remarquable et si profond.


1 - Une petite ville et un grand roi

Une petite ville avec peu d’habitants est confrontée aux attaques d’un grand roi qui l’entoure et met en œuvre de grands moyens pour l’assiéger (v. 14). Face à la supériorité de l’ennemi, il n’y a aucun espoir de salut pour cette ville. Mais il se trouve en son sein un homme pauvre et sage qui sauve la ville par sa sagesse. Or personne ne se souviendra de cet homme pauvre (v. 15). En cet homme pauvre et sage, nous voyons une belle image du Seigneur Jésus.

Le grand roi qui assiège la ville est une référence à Satan, le « chef de ce monde » (Jean 12:31 ; 14:30 ; 16:11) et « le dieu de ce siècle » (2 Cor. 4:4). De la même façon que la ville était près de tomber aux mains du roi ennemi, nous étions nous aussi sous le pouvoir de Satan et des ténèbres (cf. Actes 26:18 ; Col. 1:13). Humainement parlant, face au pouvoir de Satan, nous n’avions aucun espoir de salut ; l’homme naturel ne peut pas rivaliser avec la puissance et la ruse du diable. La triste histoire du premier couple humain nous le prouve. L’état dans lequel nous gisions rendait impossible toute délivrance : nous étions morts dans nos fautes et dans nos péchés (Éph. 2:1).


2 - Un homme inconnu

En lisant cette courte histoire, nous remarquons que le nom de l’homme pauvre et sage ne nous est pas rapporté. Ainsi, le salut de cette ville a été possible grâce à une personne qui ne jouait aucun rôle significatif parmi ses contemporains. Il en est de même pour notre salut qui a été accompli par une personne inconnue du monde et de laquelle on n’attendait aucune action d’importance.

Lorsque le Seigneur Jésus est venu dans le monde, Il a été méprisé et rejeté par les hommes. Avant même Sa naissance, il n’y avait pas de place pour Lui ! (cf. Luc 2:7). Le monde qu’Il avait créé ne Le connaissait pas, et Son peuple, dont Il avait pris soin pendant de nombreux siècles, n’a pas voulu de Lui (Jean 1:10-11). Même ses frères ne croyaient pas en Lui (Jean 7:5). Ésaïe écrit prophétiquement à Son sujet : « Il n’a ni forme, ni éclat ; quand nous Le voyons, il n’y a point d’apparence en Lui pour nous Le faire désirer. Il est méprisé et délaissé des hommes… et comme quelqu’un de qui on cache sa face ; Il est méprisé, et nous n’avons eu pour Lui aucune estime » (És. 53:2-3). De la crèche à la croix, le Seigneur Jésus a été un étranger dans ce monde. De façon générale, ses contemporains ne lui ont pas beaucoup prêté attention.


3 - Un homme pauvre

L’homme qui, par sa sagesse, a sauvé la ville assiégée était pauvre (v. 15). Le Seigneur Jésus, lui, était riche, infiniment riche. Mais il s’est fait pauvre, « afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis » (2 Cor. 8:9).

Cette grande pauvreté que le Seigneur a choisie s’est manifestée dans Sa profonde humilité : Lui, le Dieu créateur, est devenu un homme, semblable à Ses créatures. Lui qui soutient toutes choses par la parole de Sa puissance (Héb. 1:3) est devenu un humble serviteur et a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes (voir Héb. 5:8).

Sa pauvreté est allée encore plus loin. En tant qu’être humain sur terre, Il n’a ni fréquenté les hautes sphères sociales ni habité dans de splendides maisons. Il a grandi dans un environnement simple, voire pauvre, mettant Sa grâce à la disposition des démunis et des malades. Nouveau-né, Sa mère L’a couché dans une mangeoire pour animaux (une crèche) ; enfant, il a grandi dans la maison d’un charpentier. Pour payer l’impôt du temple, il ne disposait pas de l’argent nécessaire (mais il pouvait ordonner à un poisson de l’apporter – voir Matt. 17:27). Il n’avait pas de lieu sur cette terre où il pouvait reposer sa tête (cf. Matt. 8:20 ; Luc 9:58). Le point ultime de Sa pauvreté est à Golgotha, sur la croix, où tout Lui a été enlevé, où Il a souffert et est mort pour le péché. Là, Il a été « retranché » et n’avait plus rien (cf. Dan. 9:26). À ce moment-là, non seulement Il a donné tout ce qu’Il possédait, mais Il s’est donné Lui-même.


4 - Un homme sage

L’homme qui a sauvé la ville n’avait pas de biens matériels, mais il avait autre chose : il possédait de la sagesse, et par sa sagesse il a pu sauver la ville (v. 15). Les circonstances exactes de la délivrance de cette ville ne nous sont pas rapportées. Mais ne voyons-nous pas dans la sagesse de cet homme une belle image du Seigneur Jésus : « Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Cor. 1:24). Le Seigneur Jésus est la sagesse personnifiée qui peut être trouvée par ceux qui Le cherchent (cf. Prov. 8:12, 17). Et au sujet de tous ceux qui L’ont trouvé, l’apôtre Paul écrit : « Or vous êtes de Lui dans le christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1:30).

Dès l’enfance, il a été dit du Seigneur Jésus qu’Il était rempli de sagesse (cf. Luc 2:40). À douze ans, Il s’est assis dans le temple parmi les docteurs (maîtres qui enseignent) et leur a posé des questions. Tous ceux qui l’ont entendu ont été étonnés par son intelligence et par ses réponses (v. 47).

La Bible nous dit, quant à Son enfance, qu’Il « avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes » (Luc 2:52). Les gens étaient frappés d’étonnement : « D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles ? » (Matt. 13:54).

Enfin, Sa grande sagesse s’est manifestée dans le fait qu’Il n’a jamais rien fait qui ne soit judicieux ou pertinent. Il a toujours fait ce qu’il fallait faire, de la bonne manière et au bon moment (cf. Luc 23:41 ; Marc 7:37). Pourtant, si beaucoup s’émerveillaient de Sa sagesse, peu croyaient en Lui.


5 - Le salut par la sagesse

De quelle manière la sagesse de l’homme pauvre et sage s’est-elle manifestée ? Cela ne nous est pas rapporté. Mais la façon dont il a sauvé la ville a de toute évidence montré sa sagesse. Notre salut révèle également l’incommensurable sagesse de Dieu. À la croix de Golgotha, elle brille avec éclat. Là où Satan pensait avoir remporté sa plus grande victoire, il a en fait subi sa défaite finale. Le Seigneur Jésus a été crucifié en faiblesse, mais en mourant sur la croix, Il a par la mort, rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable ; et Il a délivré tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude (cf. Héb. 2:14-15). Ce qui semble être une défaite honteuse est en réalité une victoire éclatante. Oui, là où le Seigneur Jésus a souffert et est mort de façon si indescriptible, Il a remporté la plus grande victoire. Avec Paul, nous pouvons proclamer : « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que Ses jugements sont insondables, et Ses voies introuvables ! » (Rom. 11:33).

La sagesse de Dieu ne se manifeste-t-elle pas aussi dans le message de l’évangile et à travers ceux qui croient ? Le message de Christ crucifié est une occasion de chute pour les Juifs et une folie pour les nations. Mais les croyants y reconnaissent la puissance et la sagesse de Dieu. Paul écrit en 1 Corinthiens 1:21:« Puisque, dans la sagesse de Dieu, le monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu, il a plu à Dieu, par la folie de la prédication, de sauver ceux qui croient ».

Le monde actuel, avec sa propre sagesse, est incapable de comprendre la sagesse de Dieu (cf. 1 Cor. 2:8). Seule une foi simple peut reconnaître et admirer cette sagesse. Ainsi, ceux qui croient à l’évangile sont un témoignage vivant de la sagesse de Dieu. Paul écrit à ce sujet aux Corinthiens : « Considérez votre appel, frères, – qu’il n’y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles… Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages. Et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes… en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » (1 Cor. 1:26-29). Oui, « avec Lui est la sagesse et la force, à Lui sont le conseil et l’intelligence » (Job 12:13).


6 - Un homme oublié

Alors que la petite ville a été sauvée par la sagesse de l’homme pauvre et sage, ses habitants ont vite oublié « l’auteur de leur salut ». Dès que le grand danger a été écarté, le sauveur a été rapidement oublié. « Personne ne se souvint de cet homme pauvre » (9:15).

Est-ce différent aujourd’hui ? Le monde qui a rejeté le Sauveur, à l’époque de Sa venue, Le rejette encore aujourd’hui. Satan n’épargne aucun moyen pour effacer Sa mémoire et faire croire qu’Il est encore dans la tombe aujourd’hui. Beaucoup ne connaissent même pas Son nom. Qui pense à la réconciliation que le Seigneur Jésus a accomplie par « le sang de sa croix » (Col. 1:20) ? Qui pense au prix élevé qu’Il a payé, « en rançon pour tous » (1 Tim. 2:6) ? Même parmi ceux qui connaissent Son nom et se disent chrétiens, beaucoup ne Le connaissent pas vraiment comme Seigneur et Sauveur. Certains apprécient le côté charitable de Sa personne mais ne se soucient en aucun cas de Ses exigences et de Ses intérêts. Ils « cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ » (Phil. 2:21).

Qu’en est-il de nous, amis croyants ? Nous souvenons-nous régulièrement, même pendant la semaine, avec un cœur reconnaissant de ce que le Sauveur a fait pour nous ? Nous souvenons-nous de la grande et difficile œuvre de rédemption qu’Il a accomplie sur la croix de Golgotha ? Nous souvenons-nous du prix élevé qu’Il a payé pour nous ? Est-Il l’objet de nos louanges et de notre adoration ? Nos cœurs sont-ils remplis de Lui ?


7 - En Sa mémoire

La fin de ce court récit est triste : « Personne ne se souvint de cet homme pauvre ». Comment cela est-il possible ? Être délivré et oublier celui qui vous a sauvé ? La question se pose à nous aujourd’hui par rapport à Christ, dont l’homme pauvre et sage est une faible image. Quelle est notre réponse envers Celui qui est devenu infiniment pauvre pour nous rendre riches à jamais ? Quelle place a Celui qui nous a sauvés pour le temps et l’éternité grâce à Sa grande sagesse ?

Avant que le Sauveur ne quitte la terre, Il a montré à Ses disciples comment ils devaient se souvenir de Lui pendant Son absence. « Et ayant pris un pain, et ayant rendu grâces, Il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est Mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de Moi ; – de même la coupe aussi, après le souper, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en Mon sang, qui est versé pour vous » (Luc 22:19-20). Après Son élévation dans la gloire, le Seigneur a donné à l’apôtre Paul une révélation concernant ces mêmes signes : « Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne » (1 Cor. 11:26). Depuis lors, c’est le grand privilège de tous ceux qui aiment le Seigneur Jésus de répondre à Son dernier souhait et de participer à Son repas du souvenir chaque premier jour de la semaine (Actes 20:7).

Le moment vient bientôt où nous n’aurons plus à répondre à cette demande du Seigneur sur la terre. Effectivement, quand Il reviendra pour introduire tous les croyants dans la maison du Père, le temps en sera passé. Nous serons avec Lui et « nous Le verrons comme Il est » (1 Jean 3:2). Mais pour ceux qui connaissent le désir de « l’homme pauvre et sage », encore aujourd’hui l’invitation du Seigneur se fait entendre : « Faites ceci en mémoire de Moi ! » Cher lecteur, si tu n’as pas encore répondu au désir de Celui qui t’a sauvé, qu’attends-tu ?


8 - Autres Auteurs :

JND : On voit encore aux chap. 9 et 10 de l’Ecclésiaste, combien peu les choses répondent à la capacité apparente de l’homme ; et même, si cette capacité est réelle, combien peu elle est estimée.


JK : La parabole de l’homme pauvre et sage (9:13 à 15) porte nos regards sur Jésus. Il nous a délivrés de notre puissant Ennemi (comp. Héb. 2:14, 15). Ne soyons pas maintenant ingrats ni oublieux comme les habitants de la petite ville, et écoutons Ses paroles (v. 15, 16; 1 Cor. 11:24).


AL : Combien le cœur naturel abuse de la grâce et de la patience de Dieu ! On aime le mal, et bien qu’on ait été délivré par le moyen du juste, on l’oublie aussitôt. On ne se souvient pas de l’homme pauvre et sage qui délivre la ville de la main des puissants (9:13-18) (Cet homme pauvre et sage est évidemment, dans un sens prophétique, notre Seigneur Jésus Christ Lui-même).


HR : Le Prédicateur a vu sous le soleil une sagesse qui, pour lui, a été grande : Grâce à un seul homme pauvre et sage, toute la puissance, toutes les ressources d’un grand roi n’ont pas réussi à anéantir une petite ville sans ressources. Ce pauvre a été le Sauveur et le Libérateur d’êtres sans défense. « Et j’ai dit : Mieux vaut la sagesse que la force » ; mais la sagesse du pauvre, le monde la méprise, et ses paroles ne sont point écoutées. « Personne ne se souvint de cet homme pauvre ».

Combien ce court passage nous inonde d’une lumière inattendue ! Il n’y a qu’une sagesse qui puisse délivrer l’homme sans ressource, en proie aux entreprises de Satan qui veut sa perte. Cette sagesse se trouve dans Celui que les Psaumes appellent si souvent le « pauvre ». La délivrance est une chose faite, acquise par Lui. Cet appel sera-t-il entendu ? Il faut l’écouter « dans la tranquillité » pour trouver le salut !