Sommaire sur la
Nouvelle naissance et les DEUX natures du croyant

Quail Greg

http://biblecentre.org/content.php ?mode=7&item=2451


Table des matières :

1 - Les deux natures

2 - Qu’est-ce que la nouvelle naissance ?


1 - Les deux natures

Ce court aide-mémoire a été écrit en raison du lancement récent de l’idée selon laquelle la doctrine des deux natures chez le croyant serait une importation de religions païennes vers le christianisme.

C’est le contraire qui est vrai. Les gens sont « convertis » aux religions par endoctrinement, par contrainte ou par attraction. Ou bien ils sont radicalisés par les efforts d’autrui ou bien ils se font des idées de leur propre chef. Bien sûr, certains deviennent « chrétiens » de cette manière. Mais un aspect caractéristique du vrai christianisme est qu’un croyant est « né de nouveau ». Il s’ensuit qu’il existe des chrétiens simplement « professants » (ils professent l’être) en contraste avec de véritables chrétiens. Dans le bouddhisme ou chez les musulmans ou chez les indous, il n’y a pas de gens qui n’en seraient que comme « professants » par contraste avec des gens qui le seraient en réalité. La caractéristique fondamentale du christianisme, en contraste avec toutes les formes de religion d’origine humaine, c’est que le chrétien a reçu une nouvelle naissance.


Sur la question des deux natures chez le croyant, la vraie question est en réalité :

2 - Qu’est-ce que la nouvelle naissance ?

C’est l’acte souverain de Dieu (Jean 1:13 ; Jacques 1:18) qui, par le moyen de Son Esprit et de Sa parole (Jean 3:5 ; 1 Pierre 1:23), implante dans l’homme une capacité qui le rend capable de voir les droits de Dieu et les obligations qui en découlent pour lui (Jean 3:3, « voir le royaume de Dieu ») ; elle le rend aussi avide d’une délivrance qui ne peut être satisfaite que par la connaissance de l’œuvre rédemptrice de Christ, et par la puissance de l’Esprit (1 Pierre 1:2 ; Romains 7:24 et 8:2).

Cette nouvelle capacité est appelée dans l’Écriture une « semence » (1 Jean 3:9). Elle est plantée avec l’objectif de produire du fruit (Jacques 1:18 ; prémices = premiers fruits).

Elle n’est pas matérielle mais spirituelle (Jean 3:6). Elle tire son caractère de l’Esprit de Dieu qui la produit. Cette nouvelle capacité rend l’individu capable de :


Le sujet de la nouvelle naissance est évoqué par ceux qui sont les piliers du christianisme (Jacques, Pierre et Jean, Gal. 2:9). Elle n’est pas mentionnée nommément par Paul, mais il en décrit très clairement les effets en Romains 7. Ce chapitre a souvent été grossièrement mal compris (*) et pourtant il donne une description idéalisée de quelqu’un qui est né de nouveau (il a un homme intérieur capable de prendre plaisir en la loi de Dieu, 7:22), mais il est encore dans la chair (**) (7:5), ayant des désirs de pratiquer le bien sans avoir la puissance de le faire (7:19) et portant ainsi du fruit pour la mort (7:5, 10). Dans le processus décrit, il apprend qu’il y a deux influences opposées opérant en lui (7:20, 21), à la fin de quoi il apprend à crier à Celui qui peut lui fournir la délivrance une fois pour toute (7:24, 25).


(*) Le point qui divise la plupart de ceux qui ont écrit ou prêché sur Rom. 7, aussi bien que la multitude de ceux qui ont été influencés par eux, c’est la question de savoir si l’expérience décrite en Rom. 7 est celle d’un homme naturel ou celle d’un chrétien. Des deux côtés on considère qu’il faut que ce soit ou l’un ou l’autre. Mais c’est justement là une erreur ; des deux côtés l’erreur porte là-dessus. Il est impossible de comprendre correctement le passage si on l’applique, ou bien à l’homme naturel seulement, ou bien au chrétien seulement. Il peut y avoir, il y a, un état transitoire que l’on trouve constamment chez des âmes nées de nouveau, mais qui n’ont pas encore conscience d’une délivrance ; or c’est justement l’état dont il est question ici… C’est le cas de quelqu’un qui est vivifié, mais qui ne se soumet pas encore à la justice de Dieu (Rom. 10:3). Il s’ensuit qu’étant jalouse pour Dieu, mais ignorante de la pleine place où la rédemption place le croyant, une telle âme se place sous la loi, et c’est pourquoi ce qu’opère la loi est présenté en détail. C’est une conscience éveillée, mais qui n’a pas de puissance. Si la nouvelle nature n’était pas là, une telle expérience ne pourrait pas avoir lieu : si le Saint Esprit était là, la puissance suivrait, comme nous le voyons en Rom. 8 où nous avons l’état normal propre du chrétien. L’état décrit en Rom. 7 n’est cependant en aucun cas final, je crois, mais transitoire, quoi qu’un enseignement erroné et légal puisse y maintenir l’âme jusqu’à ce que la grâce agisse pleinement, peut-être seulement sur un lit de mort ou l’équivalent (WK, notes sur l’épître de Paul aux Romains p. 102).

(**) J.N. Darby souligne qu’« un homme régénéré peut être dans la chair, quant à la condition et la position de son âme, bien qu’il n’en soit pas là aux yeux de Dieu ; c’est justement le cas supposé en Rom. 7 » (Collected writings, vol. 7, p. 372).


Le résultat de cette délivrance se voit en Rom. 8. Après avoir ainsi reçu Christ, l’habitation de l’Esprit Saint peut être connue : comme puissance de vie (Rom. 8:1-13), et comme une personne vivante (8:14 et suiv.) qui conduit, rend témoignage, intercède, etc.

L’existence de la « chair » dans le croyant n’est déracinée ni par la réception d’une nouvelle capacité (une nouvelle semence) à la nouvelle naissance, ni par la réception de l’Esprit Saint (une nouvelle puissance) du fait d’avoir cru en la personne et l’œuvre de Christ (Éph. 1:13). La chair reste chair (Jean 3:6). Elle reste pécheresse (Rom. 7:17). Elle reste en moi (Rom. 7:18, 20) — mais je ne dois pas, et je n’ai pas besoin de vivre selon la chair (Rom. 8:12-13). Bien que la chair soit en moi, je ne suis plus « dans la chair » (Rom. 8:9), c’est-à-dire que ma position devant Dieu n’est pas caractérisée par ce que je suis naturellement comme enfant d’Adam.

La chair, le péché qui habite en moi, la loi de péché — voilà des termes bibliques utilisés habituellement pour décrire la « vieille nature » par des termes humains.

La semence de Dieu, un esprit nouveau, l’homme intérieur, voilà quelques-uns des termes bibliques utilisés pour décrire « la nouvelle nature » par des termes humains.


Dans n’importe quel processus correct de communication, des termes sont créés pour condenser de vastes sujets en de courtes déclarations. C’est très commun dans l’enseignement biblique. La « Trinité », « le Fils éternel », « les deux natures » ne sont pas des termes de la Bible. Ce sont des termes humains. Néanmoins ils sont communément utilisés en tant que représentant des vérités bibliques importantes.