Le Collyre — Apoc. 3:18

J Wilson Smith


STEM Publishing


1 - [Gravité de l’aveuglement]

2 - [Une évolution historique]

3 - [Tristesse du constat]

4 - [Besoin, ou pas de besoin ?]

5 - [Le collyre]

6 - [Comment acheter le collyre ? qui l’achète ?]

7 - [La réponse individuelle]


1 - [Gravité de l’aveuglement]

Je peux difficilement imaginer une plus grande perte dans tout le domaine de la nature que celle de la vue. L’aveugle ne peut plus regarder les scènes familières, ni les visages aimés et chéris ; il est condamné à l’obscurité perpétuelle. L’organe exquis qui a joué un rôle si important dans sa vie et sa fortune n’est plus disponible, et il dépend nécessairement de la main bienveillante d’autrui pour être guidé. On ne peut concevoir une privation plus grande.

Aujourd’hui, la chrétienté a perdu sa vue spirituelle. Elle est devenue aveugle !


2 - [Une évolution historique]

Il n’en a pas toujours été ainsi. Elle n’a pas toujours été « sourde d’oreille », ni spirituellement insensible ; mais hélas ! lorsqu’elle est triomphante extérieurement (en tant que système), et peut se vanter de son savoir, de sa richesse et de sa position dans le monde, Celui qui marche au milieu des sept lampes d’or dit alors à Laodicée « tu ne sais pas que tu es… aveugle » ! Accusation solennelle ! Or, si nous voyons en Éphèse l’église dans sa première et plus belle phase, en Laodicée c’est sa condition finale qui apparaît.

Dans les histoires intermédiaires d’Apocalypse 2 et 3, nous voyons les diverses étapes de déclin spirituel de l’église, mais il y a quand même un redressement, soit par le brillant témoignage d’un résidu aux jours sombres de Thyatire, soit par une expression encore plus brillante et plus complète à Philadelphie. Mais la tendance, le courant de fond sous-jacent, est toujours celui d’une baisse constante. La première défaillance fatale fut celle d’Éphèse, qui abandonna son premier amour : Rien n’est plus grave. Les travaux dans la peine et la persévérance, même pour l’amour du nom du Seigneur (Smyrne), ne pouvaient pas compenser la perte du premier amour.

Le résultat lent mais inéluctable de la perte du premier amour va jusqu’à l’insouciance absolue de Laodicée à l’égard de Christ. Sa vérité, Sa grâce, Ses intérêts… ils sont tous, hélas, ignorés par des cœurs insensibles, et remplacés par le moi.


3 - [Tristesse du constat]

Quelle tristesse de faire ce constat ! Quelle humiliation de ressentir, comme nous le devrions, le déshonneur et la douleur causés à notre Seigneur béni, tandis que nous apprenons chaque jour le vrai caractère de cette phase terminale Laodicéenne ! Des cœurs qui L’aiment ne peuvent que ressentir ou mener deuil devant la terrible corruption de la meilleure chose qui ait jamais été communiquée à l’homme. De tels cœurs sont véritablement philadelphiens et ne cesseront de battre jusqu’à ce que le Seigneur vienne.


4 - [Besoin, ou pas de besoin ?]

L’amour du Seigneur persiste. Deux faits démontrent le caractère absolu de ce fait : la chrétienté dit d’abord : « Je n’ai besoin de rien » — et ce qui suit par conséquent, c’est Christ qui dit : « Je me tiens à la porte et je frappe ». Là où on ne ressent aucun besoin, il n’y a pas non plus de place pour le Seigneur. La grâce heurte à tout moment pour entrer, tandis que la satisfaction de soi règne à l’intérieur.

Le besoin de rien est, hélas, ce dont on se vante aujourd’hui, et ce que la chrétienté désire le moins, c’est la sainte présence et l’action du Seigneur.


5 - [Le collyre]

Et qu’est-ce que le Collyre ? C’est un onguent pour les yeux. « Achète de Moi », dit le Seigneur, « du collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies ». Oui, Celui qui l’a accusée d’être aveugle, l’invite à acheter de Lui un collyre, pour en oindre l’œil aveugle afin de récupérer la perception spirituelle. L’or et les vêtements blancs sont également nécessaires, et il faut acheter tous les deux. L’achat pourrait être coûteux. Il faudrait certainement reconnaître humblement sa pauvreté et sa nudité, ainsi que sa cécité, mais tel est Son conseil.


Qu’est-ce que ce collyre ? Comment enlever la pellicule qui est sur l’œil ? Comment retrouver de la perception spirituelle ?


6 - [Comment acheter le collyre ? qui l’achète ?]

La première partie du paiement consiste à reconnaître son besoin, sa chute, son dénuement, et à admettre que le monde et l’orgueil ont obscurci et brouillé l’œil jusqu’à ce que, comme Isaac autrefois (Gen. 27), on confonde un homme pour un autre, on prenne l’erreur pour de la vérité.

Peut-on s’attendre à ce que la chrétienté paie même cette première partie du prix ? Je ne le crois pas ! Trop longtemps la main patiente et tendre a heurté à la porte fermement close ; trop longtemps l’Église a dit : « Je n’ai pas besoin de Toi » ; trop longtemps l’abondance l’a rassasiée et l’orgueil a aveuglé ses yeux… trop c’est trop… trop pour que nous puissions attendre de ce système déchu une humiliation générale ; mais Celui qui heurte si patiemment finit par un appel individuel et ajoute généreusement : « Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ».


7 - [La réponse individuelle]

Chez lui ! Quelle heureuse exception ! C’est à celui qui écoute et qui ouvre que cette grâce sera accordée ! Ce que la masse orgueilleuse perdra, l’âme humble en profitera.

C’est à celui-là qu’est vendu ce Collyre, ce précieux onguent céleste pour les yeux, qui produit la clarté de vision spirituelle et une appréciation bénie de Christ, rejeté et dehors de Sa propre maison, mais toujours aussi immuable dans Son amour et Sa grâce avec une patience indescriptible.

La véritable perception de Christ : qui Il est, où Il se trouve effectivement et moralement, ce qu’Il est en sainteté et en amour… voilà le privilège le plus élevé et le plus nécessaire du chrétien en ce jour de corruption et de difficultés ecclésiastiques. Mais cette perception doit être achetée.