QUE PENSER DES LIVRES APOCRYPHES

appelés aussi, par certains, « Deutérocanoniques »

Table des matières :

1 - CERTITUDE DU CANON JUIF

2 - D’OÙ VIENNENT LES APOCRYPHES ?

3 - LISTE DES APOCRYPHES SE TROUVANT DANS CERTAINES ÉDITIONS

4 - LES APOCRYPHES SONT INACCEPTABLES

5 - CONCLUSION


La Bible comprend l’Ancien et le Nouveau Testament.


Dieu a révélé le premier aux Juifs, et le second aux Chrétiens ; l’ensemble constitue la révélation de Dieu à l’homme.

L’ANCIEN TESTAMENT comprend 39 livres

LE NOUVEAU TESTAMENT comprend 27 livres.

Si toutes les traductions françaises de la Bible contiennent 27 livres dans le Nouveau Testament, nous devons signaler que certaines traductions comportent 46 livres dans l’Ancien Testament au lieu de 39. Pourquoi ?


1 - CERTITUDE DU CANON JUIF

Un écrivain inspiré tel que l’apôtre Paul reconnaît que les oracles de l’Ancien Testament ont été confiés aux Juifs (Romains 3 v. 2), c’est donc vers eux que nous devons nous tourner pour connaître les Écrits révélés par Dieu à son peuple.

Une simple consultation des textes hébraïques ou des versions juives (par exemple celle du Rabbinat français) nous montre que les Juifs acceptent les 39 livres comme inspirés.

La position de la communauté Juive n’a jamais changé et nous prendrons à témoin l’historien Josèphe qui affirme que le nombre de livres tenus pour divins par les Juifs sont au nombre de 22 (il s’agit bien des 39, mais regroupés différemment) et qui repousse les autres livres, écrits depuis Artaxerxès, comme n’ayant qu’une autorité humaine. Or c’est le cas de ces livres qui ont été ajoutés à l’Ancien Testament, après que le dernier prophète, Malachie, ait écrit son livre.


2 - D’OÙ VIENNENT LES APOCRYPHES ?

On a appelé Apocryphes, c’est-à-dire, cachés, douteux, ces livres dont les Juifs ont toujours nié l’inspiration et qui se trouvent actuellement dans certaines versions de la Bible. Quoique compris sous un même nom, ils n’ont presque rien de commun entre eux : ils diffèrent non seulement par le sujet et par la forme mais encore par le pays d’où ils proviennent (Palestine, Égypte) et par la langue originale (Hébreu, Araméen, Grec).

Au troisième siècle avant notre ère, la langue grecque était la plus répandue. Ptolémée Philadelphe, pour garnir son impressionnante bibliothèque, demanda la traduction des écrits religieux juifs. C’est ainsi qu’apparut la version des « Septante », traduction grecque des écrits inspirés juifs, auxquels furent ajoutées diverses narrations profanes.

Le Nouveau Testament, écrit en grec, se réfère souvent aux écrits de l’Ancien Testament, et cite celui-ci dans la traduction grecque de la version des « Septante », mais jamais les « apocryphes » ne sont cités ni par notre Seigneur Jésus-Christ ni par aucun des auteurs inspirés.

Au quatrième siècle, la langue commune est le latin. C’est ainsi que Jérôme, secrétaire du pape, est chargé de traduire la Bible dans la langue de Virgile. Après avoir traduit le Nouveau Testament, il essaie, selon les ordres reçus, de traduire l’Ancien à partir de la version des « Septante » qui contient précisément les apocryphes. Jérôme est un homme de grand savoir, un « Père de l’Église », aussi son avis sur la question des apocryphes est-il fondamental. Il confesse que s’il a traduit ces fables, ce n’est que pour se prêter aux préjugés du peuple ; mais qu’il les a marqués d’un style «  afin, en quelque sorte, de les égorger ».

Nous pourrions donner le témoignage d’ecclésiastiques aussi connus que : Eusèbe, Origène, Hilaire de Poitiers, Athanase, Cyrille de Jérusalem, Épiphane, Grégoire de Naziance, Rufin, Augustin et beaucoup d’autres évêques et docteurs qui affirment que les apocryphes ne sont pas les oracles de Dieu. C’est finalement Augustin qui fit admettre les apocryphes aux Conciles d’Hippone et de Carthage mais seulement comme livres qui pourraient être lus et cités.

Au seizième siècle, au concile de Trente (1546 - 1563), les autorités ecclésiastiques réunies ratifièrent l’exclusivité de la Vulgate comme version officielle de l’Église romaine ; mais elles prirent soin, au préalable, de supprimer la note d’introduction de Jérôme au sujet des apocryphes, qui furent alors portés au bénéfice d’une prétendue inspiration divine : ils devinrent les livres « deutérocanoniques » (deuxième canon). Voici un extrait du prologue de Jérôme qui a été supprimé : « tout ouvrage qui ne figure pas parmi les 24 livres (Initialement on en comptait 22 ou 24 mais il s’agit toujours des mêmes écrits regroupés de façon différente. Par exemple, les douze « petits prophètes » ne comptaient que pour un livre dans les anciennes éditions.) de la Bible hébraïque, doit être considéré comme apocryphe, c’est-à-dire non canonique. »

Jusqu’au vingtième siècle, toutes les traductions catholiques ont été faites sur la Vulgate, ce qui explique que ces traductions contiennent 46 livres dans l’Ancien Testament, au lieu de 39.


3 - LISTE DES APOCRYPHES SE TROUVANT DANS CERTAINES ÉDITIONS

Le Concile de Trente n’a pas pu accepter la totalité des apocryphes de la Septante ; il en a fait une sélection dont nous donnons la liste ici :

4 - LES APOCRYPHES SONT INACCEPTABLES

Voici quelques raisons qui nous montrent que les apocryphes ne peuvent être acceptés comme la Parole de Dieu :

1) Les Juifs, dépositaires des oracles divins, ne les ont jamais acceptés.

2) Ni Jésus-Christ, ni ses apôtres ne s’y sont jamais référés.

3) Ils n’ont jamais été acceptés par l’Église primitive.

4) Jérôme, le traducteur de la Vulgate, a eu soin de mettre en garde contre ces écrits non inspirés qui figurent dans sa traduction. Il écrit : « J’ai cédé à votre demande, ou plutôt à votre persécution, traduisant plutôt d’après le sens que mot à mot. »

5) Il faut attendre l’an 1546, donc environ 1700 ans après leur rédaction, pour que ces livres soient reconnus comme inspirés.

6) Malachie, le dernier prophète de l’Ancien Testament nous renvoie directement à Jean-Baptiste pour la suite de la révélation (Malachie 4 v. 4-6 ; Matthieu 11 v. 13-16) ce qui est d’ailleurs confirmé par les apocryphes eux-mêmes. (1 Macc. 9 v. 27)

7) Les écrivains des apocryphes ne se présentent pas comme inspirés mais comme des écrivains ordinaires (1 Macc. 4 v. 46 ; 2 Macc. 2 v. 19-32 ; 15 v. 37-39)

8) Ces livres contiennent des doctrines qui sont opposées à celles des livres inspirés :

8.1. l’efficacité des prières pour le salut des morts (2 Macc 12 v. 43-46 comparer avec Luc 16 v. 17-31)

8.2. la justification par des oeuvres de la loi (Tobie 12 v. 9 ; Ecclés. 35 v. 2-4 comparer Galates 2 v. 16 ; Ephésiens 2 v. 8-10, Romains 3 v. 20, 24)

8.3. la perfection sans péché (Sagesse 8 v. 19-20 comparer Psaume 51 v. 5 ; Romains 5 v. 12)

8.4. le suicide est justifié et raconté avec des détails fabuleux (2 Macc 14:41-46 comparer Exode 20:13)

9) Ces livres contiennent des fables et des faits contraires au sobre bon sens (2 Macc 1 v. 19-22 ; 2 v. 4-7)

10) Ces livres contiennent de très nombreuses contradictions historiques :

- Alexandre partage de son vivant son royaume à ses généraux (1 Macc 1 v. 6 comparer Daniel 8 v. 21-22)

- le même roi meurt de 3 manières différentes (1 Macc 6:16 ; 2 Macc 1:16 ; 9:28)

- Daniel passe une nuit dans la fosse aux lions (Daniel 6:1-23) ou 6 jours d’après le supplément grec (Daniel 14:31)

- Mardochée est présenté comme ayant été transporté à Babylone par Nébucadnetsar (Esther grec 11:4) ce qui implique que sa cousine Esther avait environ 100 ans quand elle fut sélectionnée comme la plus belle jeune fille du royaume…


5 - CONCLUSION

Les fausses doctrines et les contradictions contenues dans les apocryphes prouvent à l’évidence que ces livres ne peuvent être le langage de l’Esprit de vérité : savoir la Parole même de Dieu !

Si votre Bible possède ces textes, ce n’est pas pour autant qu’il faut la rejeter. Lisez d’abord tous les textes inspirés et vous serez alors en mesure de discerner par vous-même la non inspiration de ces additions dont certaines, comme le premier livre des Macchabées, présentent un intérêt historique non négligeable.