Ernst-August Bremicker
Truth and Testimony 2025-1 p.2
1 - [1 Pierre 2:24 — Ce que le Seigneur Jésus a enduré]
2 - [Expiation faite par Lui-même
]
4 - [Il a porté les péchés dans Son corps
]
5 - [Il a porté les péchés sur la croix
]
6 - [Les péchés ont été portés
]
7 - [Afin que nous vivions pour la justice
]
8 - [Morts aux péchés et vivant pour la justice dans la vie quotidienne
]
Nous sommes toujours profondément émus de nous arrêter sur ce
que notre Seigneur et Sauveur a enduré et souffert sur la croix du Calvaire.
Nous ne pouvons pas mesurer la profondeur de ce qu’Il a vécu là, mais nous L’adorons,
Lui qui a persévéré jusqu’à ce que, ayant achevé l’œuvre que Son Père Lui avait
donnée à faire (Jean 17:4), Il puisse crier : « C’est accompli »
(Jean 19:30).
Notre appréciation et notre admiration pour l’œuvre du Seigneur sur la croix augmentent encore quand nous réfléchissons à la raison pour laquelle Il était là. Ce sont nos besoins qui L’ont conduit là, et c’est pour nous qu’Il s’est livré Lui-même. Parmi les nombreuses gloires de la croix (Jean 13:31), nous n’oublierons jamais que ce sont nos péchés qu’Il a portés là-bas pendant les trois heures de ténèbres, et pour lesquels Il a subi le jugement d’un Dieu saint et juste. Il est devenu notre substitut, et le châtiment qui aurait dû nous être infligée a été placé sur Lui à ce moment-là.
L’apôtre Pierre parle de cet aspect de l’œuvre de notre Sauveur
en ces termes : « Lui qui a porté Lui-même nos péchés en son corps
sur le bois, afin qu’étant morts aux péchés nous vivions pour (à) la justice »
(1 Pierre 2:24). Quelques mots brefs seulement, mais combien ils sont riches en
substance à méditer et en contenu pour rendre grâces et adorer.
par Lui-même]
Tout d’abord, il nous est dit que le Seigneur Jésus a entrepris
cette œuvre d’expiation (ou propitiation) par Lui-même
. Personne d’autre
que Lui n’aurait pu accomplir cette œuvre. Ni un ange ni un simple être humain,
aussi vertueux soit-il, n’aurait pu porter les péchés d’autrui. De plus, même
la parole de puissance du Créateur ne pouvait ôter nos péchés. Encore une fois,
seul le Seigneur Jésus pouvait le faire. C’est pourquoi Il est venu sur terre
pour mourir pour nous. Nous nous émerveillons en lisant les paroles de Paul :
« le Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré Lui-même pour moi »
(Gal. 2:20).
des péchés]
Deuxièmement, Pierre nous rappelle que ce sont nos péchés
que
le Seigneur Jésus a portés là sur Lui. Le Seigneur Jésus n’est pas mort
uniquement en martyr. Non, Il a donné Sa vie pour nos péchés. Chaque mauvaise
action, chaque mauvaise pensée, chaque mensonge, chaque parole méchante… tout
cela a été déposé sur Lui. Quelle montagne de péchés ! Combien de
milliards de péchés Il a portés ! Et quelle profonde souffrance ces
péchés, nos péchés, Lui ont causée. Pour le Seigneur Jésus, le péché était
quelque chose de complètement étranger à Sa nature. C’était quelque chose qu’Il
ne pouvait que haïr. Il n’a pas commis de péché, il n’y avait pas de péché en
Lui, et Il n’a pas connu le péché. Pourtant, Il est devenu porteur de péché
pour nous. Combien cela a dû être terrible pour Lui, d’abord de prendre ces
péchés par miséricorde envers nous, puis de subir pour eux les flots du
jugement divin qui se sont abattus sur Lui pendant ces trois heures de
ténèbres. Qu’Il reçoive notre louange et nos remerciements éternels.
dans Son corps]
Troisièmement, le Saint-Esprit nous informe que le Seigneur a
porté les péchés des croyants dans Son corps
. Dieu ne peut pas mourir.
Par conséquent, le Seigneur Jésus ne pouvait accomplir l’œuvre de la croix qu’en
devenant homme, afin de pouvoir livrer Son âme à la mort (Ésaïe 53:12). Mais Il
est resté Dieu quand même. Cela nous amène au fait incompréhensible que Dieu
est devenu homme. « Le mystère de la piété est grand,
Dieu
manifesté en chair
» (1 Tim. 3:16). C’est en tant qu’homme que le
Seigneur Jésus a souffert pour nos péchés. C’est en tant qu’homme qu’Il est
devenu le seul médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tim. 2:5). Mais là encore,
bien que le péché fût et soit une abomination pour Lui, Il a fait Sienne notre
culpabilité dans le jugement, car il n’y avait pas d’autre moyen pour nous d’être
sauvés. Alléluia, quel Sauveur !
sur la croix]
Quatrièmement, il nous est dit expressément que le Seigneur
Jésus a porté nos péchés sur la
croix.
Le fait que le Seigneur
Jésus ait été cloué sur une croix démontre l’état de corruption total du cœur
humain et de la race humaine (voir aussi Jean 12:31 ; Gal. 6:14). Nous avons
considéré le Seigneur Jésus livré à la mort, mais c’était la mort honteuse de
la croix. Il ne pouvait y avoir de plus grande preuve de l’inimitié de l’homme
envers Dieu, et de la méchanceté de nos cœurs naturels. Cependant, en même temps,
cela faisait partie du conseil de Dieu que le Seigneur meure sur une croix. La
croix est le symbole de la malédiction du péché. C’est pourquoi Paul écrit :
« Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu
malédiction pour nous, (car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu
au bois) »
(Gal. 3:13). Combien nous Lui sommes reconnaissants d’avoir
porté la malédiction qui, autrement, nous serait justement tombée dessus.
portés]
Enfin, notre verset affirme que le Seigneur Jésus a porté
nos péchés. En plus de l’expiation, cela ne nous fait-il pas penser à tout le
poids du fardeau que le Seigneur a dû porter ? Nous Le voyons à
Gethsémané, face contre terre, en proie au conflit. Comme l’heure approchait où
Il allait devoir porter nos péchés et que cela pesait sur son âme, Il pria Son
Père pour que, si possible, la coupe passe loin de Lui (Matt. 26:36-39).
Combien beaucoup plus lourd a dû être, pour tout Son être, le fardeau pendant
les trois heures de ténèbres sur la croix, — abandonné par Son Dieu et
souffrant en tant que porteur de nos péchés.
vivions pour la justice]
Par sa mort, le Seigneur Jésus a établi une rédemption éternelle
(Hébreux 9:12). Nous avons été lavés de nos péchés par Son sang, et nous sommes
rendus parfaits pour toujours par Son sacrifice (Apocalypse 1:5 ; Hébreux
10:14). Cependant, Pierre poursuit en reliant le fait que Christ a porté nos
péchés à une conséquence très pratique pour notre vie quotidienne (tout comme
Paul le fait en 1 Corinthiens 6:20). Il précise : « afin que, étant
morts aux péchés, nous vivions pour (à) la justice
».
À première vue, cette déclaration pourrait sembler suivre l’enseignement de Paul dans l’épitre aux Romains, où il écrit que nous sommes morts au péché (6:2) et que la justice de Dieu est manifestée (3:21 et suiv.). Cependant, la pensée de Pierre est différente. Romains traite de notre position, c’est-à-dire du point de vue de Dieu. Comme Dieu nous voit dans le Seigneur Jésus, nous sommes — selon notre position — morts au péché et justifiés par Dieu (ce sont deux grands faits de notre salut). Dieu nous voit de cette manière, même si nous péchons encore dans notre vie, bien que nous puissions et devions saisir la perspective de Dieu par la foi, et nous en réjouir. Mais en même temps, notre vie sur terre doit refléter ce que nous sommes déjà devant Dieu selon notre position. En termes pratiques, nous devrions en avoir fini avec le péché, être morts au péché (c’est-à-dire ne plus pécher) et mener une vie de justice pratique. C’est l’argument de Pierre dans notre verset. Nous devrions suivre le Seigneur Jésus et devenir davantage semblables à Lui. Il est notre modèle, et nous sommes exhortés à marcher sur Ses traces, les traces de celui qui n’a pas commis de péché (1 Pierre 2:22).
la vie quotidienne]
Nous considérer nous-mêmes comme morts au péché et vivants pour la justice est quelque chose qui s’applique à notre vie quotidienne. C’est une responsabilité journalière. Cela peut sembler une immense responsabilité, car nous savons tous combien nous sommes, toujours de nouveau, tentés de pécher et de nous comporter autrement que ce que Dieu veut. Mais nous avons ici une aide réelle : regarder au Sauveur souffrant. Plus nous nous arrêterons sur le Seigneur Jésus et sur Ses souffrances pour nos péchés sur la croix, plus nous deviendrons sensibles au péché. Quand nous sommes tentés de pécher, nous devrions penser à la croix. Chaque péché que nous commettons, même en tant que croyants, a ajouté à la souffrance de Celui qui y a été pendu. Une conscience profonde de ce fait extraordinaire nous rendra plus soigneux à l’égard du fait de pécher.
Mais outre cet aspect négatif (être rendu sensible au péché), regarder à la croix nous aide à vivre dans la justice pratique, c’est-à-dire à pratiquer la justice et à vivre en accord avec ce qui se trouve en Dieu. C’est ce que Dieu recherche dans nos vies. Nous nous tenons devant Lui comme justifiés, mais Il veut que nous vivions cette justice chaque jour, tout comme notre Sauveur souffrant l’a fait dans Sa vie.