FAQ Gen. 4 v.7

Briem C.


1 - Questions :

1. La question se rapporte à la dernière phrase de Gen. 4:7 : « et son désir sera tourné vers toi, mais toi tu domineras sur lui ». Cette phrase concerne-t-elle Caïn et Abel, ou Caïn et le péché mentionné dans la partie précédente du verset. Autrement dit, le péché voudrait-il faire valoir des droits sur Caïn, mais que Caïn devrait obtenir la puissance contre lui ? En effet beaucoup traduisent cette phrase de manière semblable à la traduction de Luther-1984 : « le péché a un désir contre toi, mais toi tu domineras sur lui ».

2. Dans la phrase précédente « si tu ne fais pas bien, le péché est couché à ta porte », le mot « péché » ne signifie-t-il pas sacrifice pour le péché ? Ça donnerait un tout autre sens au passage.


1.1 - Réponses :

Je commence par la deuxième question. Je ne crois pas que Dieu parle à Caïn de quelque chose d’aussi spécifique que le sacrifice pour le péché. Il est vrai que le mot hébreu a les deux sens. Mais Dieu parle-t-il de quelque chose qu’Il n’a pas du tout encore révélé, de quelque chose que Caïn ne pourrait absolument pas comprendre ? Comment Caïn aurait-il pu faire la différence entre un holocauste et un sacrifice pour le péché ? Jusqu’à ce que la loi soit donnée — et la connaissance du péché ne vient que par la loi (Rom. 3:20), l’Écriture ne fait aucune différence entre les sacrifices, qui sont tous qualifiés d’holocauste, même quand ils étaient offerts pour un péché commis.

C’est ainsi que l’Éternel parle aux amis de Job pour qu’ils offrent un holocauste : « Ma colère s’est enflammée contre toi et contre tes deux compagnons, car vous n’avez pas parlé de moi comme il convient, comme mon serviteur Job. Et maintenant, prenez pour vous sept taureaux et sept béliers, et allez vers mon serviteur Job, et offrez un holocauste pour vous » (Job 42:7-8).

Jusqu’à la loi, tous les sacrifices étaient pour ainsi dire fondus en un ; et cela correspond à toute la sagesse de Dieu d’avoir attendu jusqu’au temps convenable pour dévoiler des particularités supplémentaires de ce type excellent du sacrifice de Son Fils.

Par l’expression « le péché est couché à ta porte », Dieu n’indique pas un sacrifice pour le péché, mais le péché lui-même qui est couché sur le seuil de la porte comme une bête féroce.

Quand le visage est « abattu », le péché n’est pas loin : il découle d’un mauvais état d’esprit. Mais Dieu reste toujours fidèle à Lui-même et à ce qu’Il est. Faire le mal, Il le condamne comme étant du péché ; faire le bien, Il l’approuve et le récompense. On ne peut lever la tête, le visage, que si on agit justement. Voilà les principes moraux de Dieu, qui demeurent toujours les mêmes. Or Caïn a mal agi, en présence même de Dieu et en face de la foi de son jeune frère ! Le péché était couché à sa porte : il n’a pas fallu longtemps pour qu’il commette le meurtre !

Cela aide à clarifier la première question. Bien que « les œuvres de Caïn fussent mauvaises et celles de son frère fussent justes » (1 Jean 3:12), Dieu reconnaît à Caïn le droit de premier-né, sa position au-dessus de son frère en ce qui concerne l’ordre de la création. Pareillement à Gen. 3:16 en rapport avec l’homme et la femme, le désir de la partie subalterne se dirige ici aussi vers la partie supérieure dans une inclinaison naturelle, bien que la partie supérieure utilisât sa position pour dominer sur la subalterne. Ainsi la déclaration : « Et son désir sera [tourné] vers toi, et toi tu domineras sur lui » (Gen. 4:7), concerne tout simplement Caïn et Abel.

Il faut mettre en garde d’une manière générale contre la tendance trop souvent observée de voir des vérités du Nouveau Testament dans l’Ancien. C’est justement le cas si l’on voulait voir dans Gen. 4 la convoitise du péché qui habite en nous et sa domination.