Briem Christian (ajouts bibliquest entre crochets)
Gottes kostbare Gedanken p.279-287
1 - [Ce que dit la Parole de Dieu du jardin d’Eden]
2 - [Ce que préfigure le jardin d’Eden]
3 - L’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal
5 - Christ — la nourriture de Son peuple
Nous voulons aujourd’hui tourner notre regard loin en arrière, très loin en arrière — au début de l’histoire de l’humanité. Dieu avait créé l’homme à Son image, poussière du sol, et avait insufflé dans ses narines une respiration de vie. L’homme était devenu par-là une âme vivante (Gen. 2:7). Ensuite Dieu a entrepris quelque chose d’extrêmement important. Les versets suivants de Genèse 2 nous le rapportent.
« Et l’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de
l’orient, et Il y plaça l’homme qu’il avait formé. Et l’Éternel Dieu fit
croître du sol tout arbre agréable à voir et bon à manger, et l’arbre de vie au
milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal
»
(Genèse 2:8-9).
« Eden » signifie « plaisir, délices ». C’était un lieu
de délices (de charme). Dieu Lui-même, dans Sa sollicitude d’amour, a planté le
jardin. Aussi agréable que soit la terre — et tout ce que Dieu avait fait,
était « très bon »(Gen. 1:31) — le jardin de Dieu dépassait tout. Le nom même de Eden
parle d’une scène de délices où se trouvait tout ce qui était susceptible de
servir au bonheur naturel de l’homme vivant dans l’innocence. Tout arbre
agréable à regarder et bon à manger s’y trouvait. Et c’est dans ce jardin que l’homme
a été placé « pour le cultiver et pour le garder » (Gen. 2:15) — un principe qui
est encore valable jusqu’à aujourd’hui. Ce que Dieu confie à l’homme, Il le lui
donne afin qu’il le garde. Et plus encore : entouré du meilleur, l’homme
devait également être soumis à une mise à l’épreuve morale dans ce jardin. Il n’aurait
aucune excuse en cas d’échec.
Les noms d’au moins deux fleuves qui sont encore connus aujourd’hui
sous ces noms, montrent clairement que ce jardin a réellement existé sur cette
terre : Le Tigre (Hiddekel) et l’Euphrate (Gen. 2:14). Les mentions ultérieures
du « jardin de Dieu » comme référence à la beauté parfaite sont très révélatrices
(Gen. 13:10 ; És. 51:3 ; Ézéchiel 28:13 et 31:8,9). Les indications
sur les fleuves font présumer que le Paradis
(mot perse, pour ‘jardin de
délices’) se trouvait sur le haut-pays de l’Arménie d’aujourd’hui.
Deux choses donnaient au jardin de Dieu son caractère. D’une
part, il y avait deux arbres
particuliers, l’arbre de vie et l’arbre de
la connaissance du bien et du mal. De l’autre côté, un fleuve sortait d’Eden
pour arroser le jardin. Aussi vrai et réel que ces choses ont existé à l’époque
en tant que créées par Dieu, il est également vrai qu’elles ont en outre une signification
symbolique de préfiguration. L’arbre de vie
, pour commencer, est une
image de Christ ; et le fleuve
parle de l’esprit de Dieu, du courant
vivifiant de la grâce de Dieu. Cela est confirmé lorsque nous arrivons à la
dernière page de la Bible et que nous trouvons, dans la description de la cité céleste,
un fleuve d’eau de vie, et l’arbre de vie (Apoc. 22:1,2). Ainsi dès la première
page du saint livre, Dieu en parle de manière prophétique. Et cela montre de
manière impressionnante que, dès le commencement, Dieu avait en vue Christ et
avait prévu en Lui quelque chose de plus grand et de meilleur pour l’homme que
tout ce qui pouvait être trouvé dans la sphère naturelle.
Nous ne savons rien d’autre de ces deux arbres que le fait que l’un
se trouvait au milieu du jardin, et quant à l’autre, l’homme ne devait pas en manger
(Gen. 2:17). Nous pouvons donc nous tourner directement vers la signification
spirituelle
de ce qui est décrit. L’homme, Adam, possédait déjà la vie, la
vie naturelle. Alors pourquoi y avait-il encore l’arbre de vie
au milieu
du jardin ? Eh bien, c’était l’allusion ou la promesse de quelque chose de
meilleur et de plus grand que tout le bien dont Dieu avait entouré Adam. Cela
ne correspond-il pas à ce qu’on a dans le Nouveau Testament avec l’espérance
de la vie éternelle
que Dieu a promise avant que le péché intervienne, « avant
les temps des siècles (ou temps éternels) » (Tite 1:2) ?
L’arbre de la connaissance du bien et du mal
était également
là. Le fait que l’homme ne devait pas manger de son fruit indique que seul Dieu
peut résoudre la question du bien et du mal. L’homme n’était pas compétent pour
s’en occuper. Y toucher signifiait pour lui la ruine. Dieu seul connaît le bien
et le mal, Lui seul peut le prendre pleinement en considération. L’homme n’a pu
acquérir cette connaissance qu’en devenant lui-même mauvais.
Cet arbre a été appelé à juste titre « l’arbre de la responsabilité ». En effet, en relation avec cet arbre et le commandement de ne pas en manger, l’homme a été placé sous une responsabilité — la responsabilité d’obéir à Dieu, le Créateur. L’homme a failli, il a fait davantage confiance au serpent qu’à son Créateur. En conséquence, il s’est vu interdire l’accès à l’arbre de vie (Gen. 3:24). Nous pouvons observer jusqu’à aujourd’hui l’effet dévastateur du péché du premier homme : La mort a passé à tous les hommes (Rom. 5:12).
Or, les deux arbres du jardin d’Eden font référence à notre
Seigneur Jésus-Christ — à Lui qui a été autrefois suspendu au bois. C’est là,
sur la croix, qu’Il a pris la place du pécheur et réglé entièrement la question
de la responsabilité de l’homme devant Dieu ; en tant que mort et
ressuscité, Il est aussi devenu l’arbre de vie pour tous ceux qui croient en
Lui. Cette grande vérité est suggérée en figure du fait que l’arbre de vie
et
l’arbre de la connaissance du bien et du mal
sont mentionnés directement
l’un avec l’autre, et qu’ils se dressent « ensemble » pour ainsi dire.
En effet, à la croix de Christ, les deux arbres sont joints. Le
bien et le mal sont parfaitement mis en lumière. D’une part, nous y reconnaissons
combien Dieu est bon
, nous reconnaissons Ses bontés infinies dans le don
de Son Fils. Mais d’un autre côté, le mal
est aussi complètement révélé dans
l’homme et dans Satan. Qu’est-ce que l’homme a fait avec le Fils de Dieu !
Mais le bien en Dieu a triomphé du mal. Toute la question du bien et du mal a
été résolue une fois pour toutes par la mort et la résurrection de Christ, et
Celui qui l’a tranchée est devenu l’arbre de vie
— pour tous ceux qui
croient en Lui.
Il y a quelque chose de merveilleux avec les premiers chapitres
du premier livre de Moïse ! L’arbre
et le fleuve
y sont, et comme
nous l’avons remarqué, nous les retrouvons à la fin de l’Apocalypse. Ce par
quoi Dieu commence, c’est ce par quoi Il termine. Il a commencé (en figure)
avec Christ, et Il finira avec Christ. Il est admirable que nous trouvions déjà
avant
la chute une allusion à la grâce incommensurable de Dieu — des
pensées qui émanent de Son cœur d’amour et qui trouvent leur concrétisation dans
le christianisme authentique.
Dans le paradis céleste, il n’y a plus que l’arbre unique
,
l’arbre de vie. C’est une image de Christ en gloire comme la vie
des
rachetés. L’autre arbre, qui représente la responsabilité
, est absent (Apoc.
22:2). Le ciel n’est plus la scène de la mise à l’épreuve de l’homme. La terre
l’était, selon les pensées de Dieu ; mais au ciel, rien ni personne n’est
plus mis à l’épreuve. N’est-ce pas là une pensée réjouissante ? Tout ce
qui rappelle la responsabilité, la discipline, la mise à l’épreuve et autres
choses de ce genre n’a plus sa place au ciel. — La position de l’arbre de vie —
« au milieu » — révèle encore autre chose : Christ sera au ciel l’objet
central de tous ceux qui suivent l’Agneau ; l’accès à Lui sera ouvert à
tous les rachetés, sans restriction. Il sera entièrement accessible à chacun
des Siens, non seulement en principe, mais aussi en pratique. Aucun chérubin ne
pourra jamais défendre l’accès vers Lui. Nous Le verrons tel qu’Il est et nous
nous délecterons de Lui sans aucun obstacle. Cela nous amène à un autre point
important.
Dans la lettre à Éphèse, il est promis au vainqueur qu’il pourra, un jour, manger de l’arbre de vie qui se trouve dans le paradis de Dieu (Apoc. 2:7). Et à la fin du livre de l’Apocalypse nous voyons l’accomplissement de cette promesse.
L’arbre porte douze fruits
, chaque mois son fruit. Ces
fruits de l’arbre, toujours nouvellement poussés, sont destinés, dans leur
diversité, à la jouissance des saints célestes. En effet, les joies de cette cité
seront toujours nouvelles et parfaites ! Nous ne serons pas seulement
revigorés par des fleuves de délices et de grâce (« le fleuve d’eau de vie »),
mais nous jouirons de Christ Lui-même en perfection (« arbre de vie ») — Lui qui
est déjà maintenant « notre vie » (Col. 3:4).
Nous ne pouvons guère nous représenter aujourd’hui le délice que
ce sera pour nous d’avoir alors, en la Personne de notre Seigneur, une
jouissance et une joie sans entrave et de manière parfaite et toujours
nouvelle. Ce sera le bonheur absolu. Pourtant, nous savons déjà un peu de quoi
nous parlons. En effet, n’avons-nous pas déjà connu, dans le temps présent de
notre vie sur la terre, le privilège de jouir de Lui comme de la « manne » et des
« grains rôtis du pays » ! (Josué 5:11,12). Mais aujourd’hui, tout est
faible et fragmentaire. En ce temps-là, les fragments céderont la place à la
perfection, et nous connaîtrons comme
aussi nous avons été connus, c’est-à-dire
que nous connaîtrons à fond et d’une manière absolue (1 Cor. 13:10,12). LE connaître
,
oui, c’est justement ce qui constitue la vie éternelle : « Or, c’est ici la
vie éternelle, qu’ils Te connaissent, seul vrai Dieu, et celui que tu as
envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17:3). En Lui, l’Agneau, nous connaîtrons Dieu, et
ce sera comme de la nourriture pour nous. Pourtant en principe, cela est déjà
vrai aujourd’hui, comme nous l’avons remarqué. Si l’épouse du Cantique des
Cantiques dit déjà : « J’ai pris plaisir à son ombre, et je m’y suis
assise ; et son fruit est doux à mon palais » (CdC. 2:3), combien plus cela
sera-t-il notre expérience bienheureuse au ciel !