Briem Christian
Gottes kostbare Gedanken, p.51-62
1 - Gardés par la puissance de Dieu (1 Pierre 1:5)
2 - Gardés par la foi (1 Pierre 1:5)
3 - La mise à l’épreuve de notre foi
4 - Le caractère précieux de la foi
Le ministère de l’apôtre Pierre est très différent de celui de l’apôtre
Paul. Pierre a été témoin des souffrances de Christ et était participant de la gloire
(1 Pierre 5:1). Paul était un témoin de la gloire (Actes 22:14-15) et participant
aux souffrances de Christ (Col. 1:24 ; Phil. 3:10). Le grand sujet de l’apôtre
Paul est les lieux célestes, le thème dominant de l’apôtre Pierre est le
désert. La foi
est nécessaire pour séjourner dans les lieux célestes,
tout comme pour marcher à travers le désert. C’est de ce second point que nous voudrions
nous occuper un peu.
Il est réjouissant de constater que Dieu, dans Sa Parole, nous
montre toujours d’abord le but
glorieux, avant de nous occuper du chemin
qui y mène. Un simple coup d’œil au Psaume 84 nous l’apprend. Ses quatre premiers
versets nous montrent les demeures de l’Éternel, puis à partir du verset 5, il
est question des chemins qui y mènent. Dans son discours d’adieu, le Seigneur
Jésus a d’abord parlé de la maison de Son Père (Jean 14:2) et ensuite du chemin
des disciples dans le monde. Lorsque Pierre a écrit sa première épitre, l’Esprit
de Dieu l’a également conduit à présenter d’abord l’héritage qui nous est réservé
dans les cieux (1:4), puis à nous occuper du chemin qui y mène — un chemin
plein de dangers et d’épreuves.
Il ne suffit pas que l’héritage soit conservé pour nous là-haut, à l’abri de toute atteinte. Nous aussi, nous avons à être gardés sur notre chemin, et l’apôtre dit que cela se fait « par la puissance de Dieu, par la foi » (1:5). Nous ne pouvons être gardés que par (ou dans) la puissance de Dieu. Cela montre clairement combien nos ennemis sont puissants et combien leurs attaques contre nous sont dangereuses. Nous ne pouvons pas nous garder nous-mêmes, tout comme nous n’avons pas pu nous sauver nous-mêmes de la puissance des ténèbres (Col. 1:13).
Combien nous nous tromperions rapidement de chemin, combien nous serions terrassés de manière inattendue par l’ennemi, si la puissance de Dieu n’était pas constamment à l’œuvre pour nous défendre et nous préserver. Nous devons être conscients qu’il y a quelqu’un qui ne vient que « pour voler, tuer et détruire » — un voleur, un loup, qui « ravit et disperse » (Jean 10:10,12). Dans la merveilleuse prière à Son Père, le Seigneur Jésus dit au sujet de ses disciples : « Quand j’étais avec eux, Je les gardais en Ton nom » (Jean 17:12), et Il demandait : « Père saint ! Garde-les en Ton nom » (17:11). La réponse à cette prière est la grande constatation que nous sommes « gardés par la puissance de Dieu pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps » (1 Pierre 1:5).
Or cette assurance donnée dans 1 Pierre 1 contient encore un
autre élément qui nous apprend la manière dont Dieu nous préserve : « par
la foi ». Il nous préserve moralement, non pas en changeant les circonstances
,
mais en nous changeant nous
. Il fortifie la foi dans les circonstances
difficiles de notre vie, afin que nous puissions nous tenir plus près de Lui et
que nous puissions supporter les épreuves par Sa force, et y persévérer. Nous
pouvons toujours compter sur toute la puissance de Dieu qui se manifeste dans
le soutien de notre foi.
Il est beaucoup parlé de la foi dans ces versets : au v. 5
nous trouvons l’exercice
de la foi, au v. 7 la conservation
de la
foi, et au v. 9 l’aboutissement
(la fin) de la foi. Arrêtons-nous un
instant sur le premier point pour réfléchir d’abord aux conditions de l’exercice
de la foi et ensuite aux conclusions qu’il faut en tirer !
La foi tire profit de ce que Dieu donne ; elle se nourrit
de ce que Dieu révèle de Lui-même. Autrefois Dieu donnait du ciel, jour après
jour, la manne à Son peuple terrestre, mais les Israélites devaient la ramasser.
Aujourd’hui encore, le croyant recueille ce que Dieu lui donne jour après jour
pour le fortifier. Ceci est extrêmement important, car avant que la foi puisse
s’exercer, il faut que la foi soit nourrie
en nous. Si nous négligeons
de recueillir la manne chaque jour, la force de la foi s’affaiblit rapidement.
La manne que nous avons mangée hier ne suffit pas pour aujourd’hui. Ce qui a afflué
de la parole de Dieu avec force dans notre cœur dans le passé ne peut pas nous
donner de la force pour les problèmes d’aujourd’hui. Certes, c’est souvent ce que
nous pensons, mais ce n’est pas vrai. Les passages de l’Écriture sur lesquels nous
nous appuyons aujourd’hui sont peut-être les mêmes qu’hier, mais nous devons
les laisser nous parler à nouveau.
Sans la foi, nous n’avons rien. De même, sans la foi, il n’est
pas possible de plaire à Dieu (Héb. 11:6). Si la foi n’est pas le moteur de
notre vie, alors c’est le monde. Mais le chemin du monde n’est pas le chemin « pour
un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps » (1 Pierre 1:5). Dieu nous
garde en vue de ce moment merveilleux, mais Il le fait dans Sa puissance « par
la foi
». Nous ne pouvons pas dire : « Je serai sauvé, j’atteindrai certainement
le but. Par conséquent, le genre de vie que je mène ici-bas n’a pas beaucoup d’importance ».
Une telle pensée (incrédule, ignoble même) ne se trouve nulle part dans la
Parole de Dieu.
Or cette attitude abominable ne se répand-elle pas de nos jours ?
Un autre apôtre, l’apôtre Paul, décrit ainsi le principe de la vie chrétienne :
« Car nous marchons par la foi, et non par la vue » (2 Cor. 5:7). Aujourd’hui il semble
presque parfois, qu’au vu de notre comportement pratique, nous devrions inverser
la phrase : « Nous marchons par la vue, et non par la foi ». Pourtant Dieu n’abandonnera
jamais Son intention de nous conduire moralement sur le chemin à travers le
désert, c’est-à-dire de nous conduire de telle sorte que nous ayons besoin de foi
pour que des vertus intérieures
y soient réclamées. Et si notre foi
devait s’effondrer, nous pouvons penser au cas de l’auteur (Pierre) de notre épitre.
Qu’a dit un jour le Sauveur en vue du reniement imminent de Son disciple ?
« Mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Luc 22:32). Grâce
merveilleuse sur laquelle, nous aussi, nous pouvons compter ! Aujourd’hui,
notre Seigneur est au ciel et y vit tout le temps pour intervenir pour nous
(Héb. 7:25). Nous atteindrons le but, Dieu nous gardera dans Sa puissance, mais
cela se fera par la foi
.
Au v. 6 de notre chapitre, une étrange combinaison apparait :
« En quoi vous vous réjouissez
, tout en étant affligés
maintenant
pour un peu de temps, si cela est nécessaire, par diverses tentations ». N’est-ce
pas là une combinaison étrange et surprenante ! « Vous vous réjouissez » + « vous
êtes affligés » ! Mais Paul décrit lui aussi sa course et celle de ses collaborateurs
de cette manière : « … comme attristés, mais toujours joyeux » (2 Cor. 6:10).
Et ce qui est particulier, c’est qu’il ne s’agit pas de s’affliger à un
moment et de se réjouir à un autre
, mais des deux à la fois. Oui, nous
vivons beaucoup de choses qui nous attristent, et pourtant, en même temps, nous
avons beaucoup de ce qui nous réjouit du fond du cœur. Sous nos larmes, il y a souvent
une joie profonde, et sous nos soucis, il y a la louange de Dieu. N’avons-nous
pas fait cette expérience plus d’une fois ?
Cette épitre décrit le chemin des croyants à travers le désert, et elle montre ce que sont là leurs expériences. Ils ne sont pas vus comme des êtres angéliques qui survolent toutes les difficultés, mais comme ce qu’ils sont effectivement : des personnes faibles, qui se trompent facilement et qui sont souvent une énigme pour elles-mêmes.
Mais lorsque Dieu nous met à l’épreuve, Il y met certaines limites dans Sa grâce : « pour un peu de temps » et « si cela est nécessaire » (1:6). Les deux sont entre Ses mains. C’est seulement pour un temps déterminé, pour « dix jours » en Apoc. 2:10, et selon que Dieu le considère comme nécessaire pour nous. N’oublions pas les deux, bien-aimés, encourageons-nous plutôt par cette pensée : la joie augmentera jusqu’à ce qu’elle débouche sur la joie éternelle ; l’accablement, quant à lui, n’est que pour un temps, et il finira par prendre entièrement fin.
Si ce sont « diverses
tentations » que Dieu nous impose —
tentations d’ordres physiques, intellectuels et spirituels — souvenons-nous
aussi qu’Il est le « Dieu de toute
grâce » (1 Pierre 5:10). Il n’enlève
pas toujours les fardeaux et les difficultés, mais Il a toujours la grâce dont
nous avons besoin pour y faire face. De nos jours, une mise à l’épreuve particulière
de notre foi consiste en ce que nombre de nos compagnons de route abandonnent
le chemin de l’Écriture auquel nous désirons tenir. Dieu le permet. Il l’a également
permis pour Paul. Mais serons-nous parmi ceux qui ont fait leurs preuves ?
Lorsque l’orfèvre met le métal précieux dans le creuset, il ne le fait pas parce qu’il pense que ce n’est pas de l’or. Non, c’est parce qu’il est convaincu d’avoir de l’or devant lui qu’il le jette dans le creuset, afin qu’il soit débarrassé des scories encore présentes. Qu’est-ce qui a brûlé dans la fournaise de Nebucadnetsar pour les trois amis de Daniel ? Les cordes avec lesquels ils avaient été liés, de sorte qu’ils purent ensuite marcher librement dans le feu en compagnie de Quelqu’un « comme un fils de Dieu (ou des dieux) » (Dan. 3:25).
Pierre parle de cela ensuite au ch. 1 de son épitre : « afin que l’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt, et qui toutefois est éprouvé par le feu, soit trouvée tourner à louange, à gloire et à honneur dans la révélation de Jésus Christ » (1:7).
En tout, dans ses lettres, Pierre parle de sept choses auxquelles
il adjoint le qualificatif de « précieux(ses) ». Les mots utilisés en grec pour « précieux »
sont tous proches les uns des autres et proviennent d’une même famille de mots.
La foi
est précieuse, l’épreuve
de la foi est très précieuse, le sang
de Christ est dit précieux, de même que les promesses
. Deux fois il est parlé
de la pierre
, qui est précieuse. Et enfin, il est parlé de ce que, pour nous,
les croyants
, cette pierre a du prix, un caractère précieux (2:7), c’est-à-dire
que nous pouvons dès aujourd’hui reconnaître et profiter du caractère précieux
de Christ avant qu’Il vienne de manière visible. Mais la première place dans la
série des mentions est occupée par la mise à l’épreuve de notre foi
.
Dieu, dans Sa sagesse parfaite, sait toujours combiner deux objectifs quand Il nous met à l’épreuve. D’une part, il veut nous libérer des entraves qui nous empêchent d’avoir une connaissance plus profonde de Lui-même. D’autre part, Il voudrait renforcer notre foi et se glorifier en cela. Une foi éprouvée par le feu est une foi plus forte, car les épreuves nous conduisent à une plus grande intimité avec Dieu, notre Père. C’est pourquoi Il permet que Son peuple rencontre diverses difficultés. Il utilise même le diable, comme dans le cas de Job, ou un ange de Satan, comme dans le cas de Paul, ou encore un quelconque « Nebucadnetsar », pour atteindre Son but avec nous ; ce but, c’est que nous puissions marcher plus librement, que l’or d’une foi authentique rayonne de manière plus brillante.
D’après notre expérience, rien ne nous familiarise plus avec
Dieu que les épreuves. Par la Parole de Dieu nous apprenons à connaître Dieu selon
notre intelligence
— une grâce d’une valeur inestimable. Mais l’intimité
profonde avec Lui est beaucoup plus une affaire d’expérience
pratique.
Elle s’obtient par la mise à l’épreuve de notre foi. Quand le Seigneur a-t-Il
eu besoin de la formule familière « Abba, Père » ? Ce n’est qu’au jardin de
Gethsémané, lorsque, dans Sa sainte anticipation, Il souffrait indiciblement de
ce qui devait L’atteindre sur la croix.
Outre le fait que le chemin de la mise à l’épreuve est toujours
aussi celui de la sécurité et de la préservation, Dieu y trouve quelque chose de
très précieux
pour Lui, selon Son estimation. L’auteur de ces lignes a
souvent été réconforté par cette pensée : Si tu fais confiance à Dieu
maintenant dans cette détresse, c’est très précieux pour Lui. « Combien Tu es
bon, ô Dieu, de nous faire entendre de telles paroles dans Ta grâce et Ta condescendance,
et de parler ainsi à nos cœurs ! ».
Mais ce n’est pas tout ! Lorsque le Seigneur Jésus se manifestera en gloire, Dieu fera en sorte que la foi que nous avons montrée ici-bas se tourne en « louange, gloire et honneur dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pierre 1:7). En ce jour-là, notre Sauveur « sera glorifié dans Ses saints et admiré dans ceux qui auront cru » (2 Thes. 1:10).
Réfléchissons un peu à la manière dont le Seigneur Jésus, au jour de Sa gloire, agira avec tel ou tel de Ses serviteurs méprisés et rabaissés ici-bas, pour se glorifier en eux ! Son serviteur Lui aura-t-il montré de la fidélité pendant ce temps-là ? Avait-il souffert à cause de Son nom et subi de nombreux outrages pour être resté fidèle à la vérité de Dieu ? Il le fera comparaitre et le louera devant tous : « Bien, bon et fidèle esclave » ! Que ne donnerons-nous pas pour entendre un jour ce « Bien ! » de Sa bouche ! Remarquons qu’il ne sera pas dit « toi qui as réussi », mais « toi fidèle esclave ». Les gens louent ceux qui peuvent faire parade de ce qu’ils appellent du succès. Mais Christ récompensera la fidélité dont il a été fait preuve à Son égard ici-bas. Et si nous avons « souffert avec » ici-bas, nous serons aussi « glorifiés avec », selon Romains 8. Les couronnes qu’Il accorde seront éternelles — appropriées pour le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (2 Pierre 1:11).
Combien tout cela confère à notre vie actuelle une profondeur et une importance que nous ne pouvons même pas évaluer ! Il n’y a pas un jour de notre vie qui ne trouvera pas sa réponse là-haut. Dans un certain sens, nous écrivons aujourd’hui notre vie dans un livre. Nous entendrons un jour comment il en sera lu des portions. Et tout sera à la gloire de Celui qui nous a aimés et s’est livré Lui-même pour nous.