Mackintosh C.H.
ME 2024-5, p. 17
« Sur la déposition de deux témoins ou de trois témoins, celui qui doit mourir sera mis à mort ; il ne sera pas mis à mort sur la déposition d’un seul témoin » (Deut. 17:6)
Le grand principe énoncé dans les versets 2 à 7 de Deutéronome 17 est le suivant : « Ne prononce jamais un jugement avant d’avoir obtenu un témoignage pertinent et des preuves suffisantes ». Le non-respect de ce principe entraîne toujours de graves conséquences. Nous ne devrions jamais porter de jugement, et encore moins le prononcer, sauf sur la déposition de deux ou trois témoins. Aussi digne de confiance et fiable que puisse être un seul témoin, il ne constitue pas une base suffisante pour porter un jugement. Il se peut que nous soyons intimement convaincus de la vérité d’une chose qui nous est affirmée par quelqu’un en qui nous avons toute confiance. Il se peut également que le témoin individuel soit sincère et soucieux de la vérité, et qu’il ne veuille en aucun cas porter un faux témoignage contre autrui, mais nous devons néanmoins nous en tenir à la règle divine : « par la bouche de deux ou de trois témoins toute affaire sera établie » (2 Cor. 13:1).
Il serait bon que cet enseignement soit davantage pris en compte dans l’Assemblée de Dieu. Ce serait d’une valeur inestimable en ce qui concerne la discipline, ainsi que dans tous les cas où l’identité ou la réputation d’une personne est en jeu. Une assemblée devrait toujours insister sur la présentation de preuves suffisantes, avant de prendre une décision. En l’absence de preuves suffisantes, tous devraient s’attendre patiemment et avec confiance au Seigneur. C’est lui qui donnera certainement ce qui est nécessaire.
Que doit faire, par exemple, une assemblée dans laquelle s’est introduite une faute morale ou une fausse doctrine, qui n’est connue que d’une seule personne ? Même si cette personne est parfaitement sûre et convaincue, elle doit attendre que Dieu donne au moins un autre témoin, sinon elle va à l’encontre d’un principe divin clair. Un seul témoin devrait-il se sentir blessé si l’assemblée n’agit pas selon son témoignage ? Non, il doit s’y attendre et être très prudent dans ses paroles tant que son témoignage ne peut pas être confirmé par un ou deux autres témoins. De même, on ne peut pas dire d’une assemblée qu’elle est indifférente ou négligente parce qu’elle refuse d’agir en fonction du témoignage d’une seule personne. Au contraire, elle ne fait qu’obéir à un commandement divin bien précis.
Ce principe important a une portée universelle. Nous sommes tous trop enclins à tirer des conclusions hâtives, à laisser libre cours à certaines impressions, à nous appuyer sur des suppositions et à nous laisser envahir par des préjugés. Nous avons besoin de vigilance, de calme, de sérieux et d’une réflexion prudente si nous voulons juger correctement de telles situations. Cela est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de personnes, car nous pouvons facilement causer un grand tort à notre ami, frère ou voisin, en exprimant une mauvaise impression ou une accusation infondée. Faisons très attention, et refusons d’être l’auteur d’une accusation sans fondement qui pourrait nuire gravement à la réputation de quelqu’un. C’est un péché très grave et nous devons le rejeter fermement, qu’il se manifeste chez nous ou chez autrui. Si quelqu’un nous parle d’une tierce personne derrière son dos en l’accusant, nous devrions demander des preuves, ou alors le retrait de ses dires. Cela éviterait bien des calomnies et médisances ; elles ne sont pas seulement extrêmement mauvaises, mais elles causent également beaucoup de dégâts.