Le TABERNACLE

Première réalisation de la demeure de Dieu sur la terre

Combe Pierre


Cette compilation de méditations, données sur plusieurs années et dans des lieux différents, a été revue par l’auteur. Elle suit l’ordre moral du chemin de l’homme vers Dieu. Répondant d’abord aux appels de la grâce en entrant par la large porte du parvis, puis délivré de ses péchés par le sacrifice pour le péché à l’autel d’airain, le racheté se dirige, en passant par la cuve d’airain, vers le sanctuaire, à l’autel d’or, lieu de l’adoration et de l’intercession.

Il a paru utile d’adjoindre au développement du tabernacle quelques méditations se rapportant au même sujet (Annexes) ce qui explique certaines répétitions.


Table des matières abrégée :

1 - Introduction

2 - MATÉRIAUX — POIDS ET MESURES

3 - LE SERVICE DU TABERNACLE

4 - STRUCTURE DES CHAPITRES 25 à 40 du livre de l’Exode

5 - Le PARVIS et la PORTE — Exode 27:9-19

6 - L’AUTEL d’AIRAIN — Ex. 27:1-8 et 38:1-7

7 - La CUVE d’AIRAIN — Ex. 30:17-21 ; 38:8 — LA CONFESSION, LA PURIFICATION

8 - ONCTION DE LA FAMILLE SACERDOTALE ET DU TABERNACLE — Exode 28 et 29 — 30 et 40

9 - Le sanctuaire — LE LIEU SAINT

10 - Le sanctuaire — LA PORTE DU LIEU SAINT ET SON RIDEAU

11 - Le sanctuaire — LES TAPIS et COUVERTURES DU TABERNACLE

12 - LE CHANDELIER

13 - LA TABLE des PAINS

14 - L’AUTEL D’OR

15 - Le sanctuaire — LE VOILE DU LIEU TRÈS SAINT

16 - Le sanctuaire — LE LIEU TRÈS SAINT

17 - L’ARCHE ET LE PROPITIATOIRE

18 - UNE ŒUVRE ACHEVÉE

19 - Annexe 1 — QUATRE ASPECTS DOUBLES DE L’ŒUVRE DE LA CROIX

20 - Annexe 2 — LE CHANDELIER D’OR PUR

21 - Annexe 3 — LES TRAITES DU PÈLERINAGE D’ISRAËL DANS LE DÉSERT

22 - Annexe 4 — FONDEMENTS ET ACHÈVEMENTS — Les diverses réalisations de la maison de Dieu

23 - Annexe 5 — GARDER CE QUE LE SEIGNEUR NOUS CONFIE


Table des matières détaillée :

1 - Introduction

1.1 - Le propos de Dieu :

1.2 - L’actualité de l’AT

1.3 - Typologie :

1.4 - 4 réalisations de la présence divine :

1.5 - L’habitation de Dieu sur la terre

1.6 - Calendrier

2 - MATÉRIAUX — POIDS ET MESURES

2.1 - Origine de l’Argent

2.2 - Poids des différents matériaux

2.3 - Population

3 - LE SERVICE DU TABERNACLE

3.1 - Service du Tabernacle confié à la famille des Lévites

3.2 - La sacrificature était réservée à Aaron et ses descendants

3.2.1 - Aaron type de Christ

3.2.2 - Aaron avec ses fils, famille sacerdotale, type de l’assemblée

4 - STRUCTURE DES CHAPITRES 25 à 40 du livre de l’Exode

4.1 - Chap. 25:10 chap. 31 — Première narration

4.1.1 - Chap. 25:10 27:19 — 1ère partie de la 1ère narration

4.1.2 - 27:20, 21 — La lumière du Saint Esprit

4.1.3 - Chap. 28 à 31 — 2ème partie de la 1ère narration

4.2 - Chap. 38:8 Chap. 40 — Deuxième narration

5 - Le PARVIS et la PORTE — Exode 27:9-19

5.1 - La tenture

5.2 - Les chapiteaux et les baguettes d’argent

5.3 - Les bases d’airain

5.4 - Pieux et cordages

5.5 - La porte d’entrée

5.6 - Le rideau de la porte

5.6.1 - Fin coton — Évangile de Marc : la pureté parfaite du serviteur et prophète

5.6.2 - Bleu — Évangile de Jean

5.6.3 - Pourpre — Évangile de Luc : Le Fils de l’homme qui aura la domination universelle

5.6.4 - Écarlate — Évangile de Matthieu : La gloire royale du Messie dans son règne messianique

5.6.5 - Absence de chérubins

6 - L’AUTEL d’AIRAIN — Ex. 27:1-8 et 38:1-7

6.1 - Ses dimensions :

6.2 - Sa constitution

6.3 - Signification

6.4 - Les cornes de l’autel

6.5 - La grille d’airain à mi-hauteur = entre ciel et terre

6.6 - Pas de couronnement à l’autel d’airain

6.7 - Le transport de l’autel d’airain : Nb. 4:13, 14.

7 - La CUVE d’AIRAIN — Ex. 30:17-21 ; 38:8 — LA CONFESSION, LA PURIFICATION

7.1 - Première mention seulement au chapitre 30:18.

7.2 - L’emplacement de la cuve

7.3 - Sa composition : un airain particulier

7.4 - Pas de dimensions — Sa fonction

8 - ONCTION DE LA FAMILLE SACERDOTALE ET DU TABERNACLE — Exode 28 et 29 — 30 et 40

8.1 - L’onction d’Aaron seul — la souveraine sacrificature de Christ

8.2 - L’onction de la famille sacerdotale

8.3 - L’onction de la tente d’assignation et de tous ses éléments — (Exode 30:26 à 29 — 40:9 à 11)

8.4 - Place des chapitres 28 et 29

9 - Le sanctuaire — LE LIEU SAINT

9.1 - Le lieu saint

9.1.1 - Accès réservé aux sacrificateurs

9.1.2 - Les Ais — Ex. 26:15-30 — 36:20-34

9.1.3 - Les bases d’argent

9.2 - Signification spirituelle

9.2.1 - Chaque ais figure un racheté.

9.2.2 - Plaqués d’or

9.2.3 - Les bases d’argent — figure de la Parole et de la rédemption

9.2.4 - Deux bases sous chaque ais — Quatre doubles aspects de l’œuvre de la croix

9.2.4.1 - 1 — La perfection de la victime et la perfection de l’œuvre

9.2.4.2 - 2 — La question « du » péché et « des » péchés

9.2.4.3 - 3 — La propitiation et l’expiation

9.2.4.4 - 4 — La réconciliation des personnes et de la création.

9.2.5 - Les angles du fond

9.2.6 - Trois choses n’existaient pas

9.2.7 - Le transport de cette structure solide — application spirituelle

10 - Le sanctuaire — LA PORTE DU LIEU SAINT ET SON RIDEAU

10.1 - Cinq piliers

10.2 - Le Rideau

11 - Le sanctuaire — LES TAPIS et COUVERTURES DU TABERNACLE

11.1 - Le TAPIS

11.1.1 - 10 tapis de fin coton retors ornés des 3 couleurs + chérubins

11.1.2 - « Un seul tabernacle » — « Un seul corps de Christ »

11.1.3 - Fabrication et transport des tapis

11.2 - La TENTE

11.2.1 - Description

11.2.2 - Signification symbolique

11.3 - Les COUVERTURES

11.3.1 - La couverture en peau de bélier teintes en rouge

11.3.2 - Couverture en peau de taisson

11.4 - Rappel sur les poids et mesures :

12 - LE CHANDELIER

12.1 - Pas de dimensions

12.2 - Il est d’une seule pièce

12.3 - Il est constitué d’un talent d’« or pur »

12.4 - Il est d’or « battu »

12.5 - Différentes parties du chandelier :

12.5.1 - « Son pied »

12.5.2 - Une tige centrale :

12.5.3 - Les 6 branches tirées du chandelier

12.5.4 - Les 7 lampes

12.5.5 - Les fleurs d’amandier

12.5.6 - Les pommes

12.6 - L’huile du chandelier

12.7 - Les différents éclairages du chandelier :

12.7.1 - Les lampes éclairaient vis-à-vis du chandelier : (Ex. 25:37)

12.7.2 - Le chandelier était vis-à-vis de la table : (Ex. 26:30)

12.7.3 - Les lampes du chandelier devaient luire continuellement : du soir au matin (Ex. 27:20)

12.7.4 - Les lampes du chandelier sont mentionnées avant la consécration des Lévites : (Nb. 8:1-3 ; 5-7 ; 10-16…)

12.7.5 - Le chandelier et la table des pains avant la mention du blasphème : (Lév. 24:1-9)

12.7.6 - Le chandelier lié au service accompli à l’autel d’or — Ex. 30:1-10

13 - LA TABLE des PAINS

13.1 - Description

13.2 - La hauteur de 1,5 coudée — Portée spirituelle

13.3 - Égalité de chaque pain

13.4 - Ordre des pains

13.5 - Douze pains

13.5.1 - Christ lui-même est la nourriture de nos âmes

13.5.2 - Ils représentent l’ensemble du peuple vu dans son unité

13.6 - Un rebord d’une paume et un couronnement d’or

14 - L’AUTEL D’OR

14.1 - Sa hauteur

14.2 - Sa place

14.3 - Le couronnement d’or

14.4 - Son usage

14.4.1 - Précautions

14.4.2 - De tout, à poids égal

14.5 - Les choses interdites à l’autel d’or

14.5.1 - Pas de sacrifices, ni d’offrande de gâteau, ni de libation

14.5.2 - Pas de feu étranger

14.5.3 - Pas d’encens étranger

15 - Le sanctuaire — LE VOILE DU LIEU TRÈS SAINT

15.1 - Dimensions :

15.2 - Aspect

15.2.1 - Fin coton — Évangile de Marc : la pureté parfaite du serviteur et prophète

15.2.2 - Bleu — Évangile de Jean

15.2.3 - Pourpre — Évangile de Luc : Le Fils de l’homme qui aura la domination universelle

15.2.4 - Écarlate — Évangile de Matthieu : La gloire royale du Messie dans son règne messianique

15.2.5 - Il comportait des chérubins

15.2.6 - Pas d’or

15.3 - Les 4 piliers

16 - Le sanctuaire — LE LIEU TRÈS SAINT

16.1 - Dimensions

16.2 - C’était le lieu de la présence de Dieu :

16.3 - L’exception de Moïse et Aaron (voir le propitiatoire)

17 - L’ARCHE ET LE PROPITIATOIRE

17.1 - Dimensions :

17.2 - Composition

17.3 - Signification spirituelle de l’arche

17.4 - Son contenu

17.5 - Signification du contenu

17.5.1 - la cruche d’or :

17.5.2 - La verge d’Aaron,

17.5.3 - Les secondes tables de la loi,

17.6 - Plaquage intérieur et extérieur

17.7 - Son transport

17.8 - Signification spirituelle de « porter l’arche »

17.9 - Ses différentes appellations : (voir A.G. dans ME 1972 p.227)

17.10 - Le propitiatoire

17.10.1 - Description

17.10.2 - Signification

18 - UNE ŒUVRE ACHEVÉE

18.1 - Une condition — l’obéissance

18.2 - « Et Moïse acheva l’œuvre » (33b)

18.3 - « Et la nuée couvrit la tente d’assignation, et la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle… »

18.4 - Toutes ces figures sont devenues des réalités dans et par l’œuvre de Christ

19 - Annexe 1 — QUATRE ASPECTS DOUBLES DE L’ŒUVRE DE LA CROIX

19.1 - La perfection de la victime et l’efficace parfaite de l’œuvre

19.1.1 - 1a — La perfection de la victime, Christ, l’Agneau sans défaut et sans tache

19.1.2 - 1b — La perfection de l’œuvre

19.2 - La question « du » péché et « des » péchés

19.2.1 - 2a — La question du péché

19.2.2 - 2b — La question des péchés

19.3 - Propitiation, expiation, pardon

19.3.1 - La propitiation

19.3.2 - Le pardon — L’expiation

19.4 - La réconciliation des choses (la création) et des personnes

19.4.1 - La réconciliation actuelle des personnes

19.4.2 - La réconciliation future de la création

20 - Annexe 2 — LE CHANDELIER D’OR PUR

20.1 - Les différentes manières selon lesquelles devait briller le chandelier :

20.1.1 - Les lampes éclairaient vis-à-vis du chandelier : (Ex. 25:37)

20.1.2 - Le chandelier était vis-à-vis de la table : (Ex. 26:35)

20.1.3 - Les lampes du chandelier devaient luire continuellement : (Ex. 27:20)

20.1.4 - Les lampes du chandelier sont mentionnées avant LA CONSÉCRATION DES LÉVITES : (Nb. 8:1-3 ; 5-7 ; 10-16…)

20.1.5 - La lumière du chandelier est évoquée avant la mention d’un cas de blasphème : (Lév. 24:1-9)

20.1.6 - Aaron faisait fumer l’encens sur l’autel, chaque matin et chaque soir, quand il arrangeait les lampes : Ex. 30:1-10

20.2 - La sainte cité est illuminée par la gloire de Dieu et l’Agneau est sa lampe : Apoc. 21:2, 22-23

21 - Annexe 3 — LES TRAITES DU PÈLERINAGE D’ISRAËL DANS LE DÉSERT

21.1 - Nombres 33

21.2 - Les 11 étapes de Ramsès à la montagne de Sinaï (v. 3 à 15)

21.2.1 - Ramsès :

21.2.2 - De la Mer rouge à Élim :

21.2.3 - Rephidim :

21.3 - Les 21 étapes d’errance entre Sinaï et Kadès (v. 16 à 36)

21.4 - Les 9 étapes de Kadès au Jourdain (v. 37 à 49)

22 - Annexe 4 — FONDEMENTS ET ACHÈVEMENTS — Les diverses réalisations de la maison de Dieu

22.1 - 1° réalisation : Le Tabernacle

22.1.1 - Fondements : Exode 26, 15 à 30

22.1.2 - L’obéissance — « comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse » (Ex. 39 et 40)

22.1.3 - L’achèvement (l’arche et la nuée)

22.2 - 2° réalisation : le temple de Salomon

22.2.1 - Les fondements

22.2.2 - L’achèvement

22.2.3 - L’obéissance

22.2.4 - La dédicace du temple

22.3 - 3° réalisation : le temple de Zorobabel — Esdras 3:1 à 10

22.3.1 - L’autel sur son emplacement

22.3.2 - Vigilance quant aux droits de Dieu sur sa maison. Unité de l’Esprit

22.3.3 - Les fondements (Esd. 3:10-13)

22.3.4 - L’achèvement — Esdras 6:13 à 18 : La dédicace

22.4 - 4° réalisation : L’assemblée — Matthieu 16:18 — 1 Pierre 2:6-7

22.4.1 - Le fondement

22.4.2 - Il y a aussi l’achèvement de l’assemblée qui se déroule en 2 phases.

22.5 - Les fondements de la nouvelle Jérusalem déployés devant nous en Apocalypse 21.

22.5.1 - La nouvelle Jérusalem

22.5.2 - L’habitation de Dieu avec les hommes (Apoc. 21:1-8)

22.6 - Conclusion

23 - Annexe 5 — GARDER CE QUE LE SEIGNEUR NOUS CONFIE

23.1 - Le service des Mérarites (Nb. 3:33-38 ; 4:29-33)

23.2 - Les biens de la maison de Dieu confiés à Esdras (Esd. 7:11-26 ; 8:15-36)

23.2.1 - Esdras, serviteur de Dieu, discerne l’appel à remonter à Jérusalem

23.2.2 - Le rassemblement près du fleuve Hahava

23.2.3 - La distribution des charges

23.2.4 - Le voyage et l’arrivée à Jérusalem

23.2.5 - La réception de l’argent, de l’or et des ustensiles

23.2.6 - La présentation des holocaustes, expression de l’unité du peuple de Dieu

23.3 - La parabole des talents (Matthieu 25:14-30)

23.3.1 - Des dons différents

23.3.2 - Une même responsabilité

23.3.3 - La récompense

23.3.4 - Le sort du troisième esclave


1 - Introduction

1.1 - Le propos de Dieu :

Le propos de Dieu a toujours été de sauver les hommes — de les rassembler en un seul peuple — et d’habiter au milieu de ce peuple rassemblé autour de Lui.

Dans la Genèse, nous ne voyons que des relations individuelles ; mais dès l’Exode, alors que la terre était peuplée depuis 25 siècles, apparaît pour la première fois un peuple choisi et mis à part (Deut. 7:6).


1.2 - L’actualité de l’AT

2 Tim. 3:16 :« Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile… »

Luc 24:27 et 44 :« Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait dans toutes les écritures, les choses qui le regardent …il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse et les prophètes, et dans les Psaumes fussent accomplies ».

Jean 5:39 : « Sondez les écritures…et ce sont elles qui rendent témoignage de moi ».

1 Cor. 10:11 ; « Or toutes ces choses leur arrivèrent comme type…pour nous servir d’avertissement à nous que la fin des siècles ont atteint ».


Ces paroles du Seigneur font référence à l’AT (le NT n’existait pas), montrant ainsi que cette partie de l’Écriture sainte conserve toute son actualité, bien que le Pentateuque remonte à 35 siècles. La Parole est vivante comme Dieu est vivant ; elle est permanente comme lui-même ; aucune de ses parties n’est surannée et le Saint Esprit la rend pénétrante et opérante (Héb. 4:12).

L’AT est une sorte de livre d’images spirituelles qui revêt 4 aspects : historique — typique — spirituel — prophétique. L’épître aux Hébreux, par ses similitudes et surtout ses contrastes, s’y réfère constamment en nous parlant de « l’ombre des choses célestes » (8:5), de « l’ombre des bénédictions à venir » (10:1), des « images des choses qui sont dans les cieux » (9:23). De la Genèse à l’Apocalypse, le Saint Esprit nous entretient, à chaque page, au travers de ces différents types, de Christ, de son œuvre et des résultats de son œuvre. Par exemple, quand le péché est entré dans le monde, Dieu a revêtu Adam et Ève de peau, ce qui impliquait un sacrifice sanglant.


1.3 - Typologie :

Parmi les types que la Parole emploie pour nous enseigner, on peut distinguer 4 grandes catégories :


Le but de ces types est de préfigurer Christ, son œuvre, les conséquences de son œuvre. Le tabernacle nous parle en type de la présence divine au milieu de son peuple et de ce que requiert l’accès jusqu’à Dieu (la sacrificature).


Les Israélites ont réalisé dans une obéissance implicite, mais sans comprendre ce que Dieu leur avait ordonné concernant la réalisation de son sanctuaire. Ils ont fait la Pâque qui préfigurait le sacrifice de Christ. Mais pour nous, depuis que l’œuvre de notre rédemption a été accomplie à la croix, nous avons le Saint Esprit et le Nouveau Testament qui nous donnent l’intelligence de ces types de l’AT. Ces ordonnances et institutions lévitiques soulignent la place qu’occupe, dans les pensées de Dieu, l’œuvre de son Fils et ses effets. À la lumière du NT, nous comprenons ce qui ne pouvait pas être révélé à Israël.


1.4 - 4 réalisations de la présence divine :

Israël — la colonne de nuée (Exode 40:34, 35)

Le Seigneur sur la terre — présence visible et physique (Col. 1:19)

L’Assemblée — présence invisible, spirituelle (Matt. 18:20)

L’État Éternel — présence glorieuse visible et physique (Apoc. 21:3)


1.5 - L’habitation de Dieu sur la terre

Dieu a habité sur la terre sous 7 formes successives (une plénitude) avec ou dans l’homme. La maison de Dieu est toujours la même, à travers toutes les époques. Il n’y a jamais eu deux maisons de Dieu simultanément sur la terre. C’était le propos éternel de Dieu d’habiter avec un peuple qui soit son peuple et de surcroît, il veut faire des siens des habitants du ciel.


1 — le Tabernacle : demeure itinérante dans le désert.


2 — le Temple de Salomon : une demeure fixe dans le pays promis.


3 — Le temple de Zorobabel (Esdras 6). Même s’il n’y avait plus l’arche, il était l’objet de l’approbation de Dieu, notamment en vertu de la purification.


4 — en position centrale, le Seigneur Jésus lui-même. « En Lui habite toute la plénitude de la déité corporellement » (Col. 1:20 — 2:9). « Dieu était en Christ… » (2 Cor. 5:19), de telle sorte qu’il a pu dire : « celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jean 14:9). Il faut noter que lorsque Dieu habite avec ses créatures, c’est une grâce, une condescendance ; quand il habite dans la personne du Fils, c’est un plaisir. Celui-ci est mon Fils bien aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir.


5 — L’Assemblée est l’habitation de Dieu par l’Esprit (Éph. 2:22).


6 — Le temple à Jérusalem dans le millénium (Éz. 44:4-7 et 48:35).


7 — Dans l’état éternel : « Je vis la sainte cité, nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari. Et j’ouïs une grande voix venant du ciel : Voici, l’habitation [tabernacle] de Dieu est avec les hommes, et il habitera [tabernaclera] avec eux ; et ils seront son peuple… » (Apoc. 21:3).


1.6 - Calendrier

1491 A.C. : sortie d’Égypte


1490 A.C. : Horeb — construction du tabernacle pendant le 2ème semestre de la 1ère année (*)


38 ans d’errance dans le désert (ce n’était pas dans le conseil de Dieu, car il n’y avait que 11 journées de chemin entre Horeb et Kadès- Barnéa — Deut. 2:1)


1 ans de Kadès-Barnéa au Jourdain


1450 A.C. : La traversée du désert a duré 40 ans en tout, ce qui détermine l’arrivée à Guilgal en 1450 A.C.


7 ans de conquête du pays


(*) On peut remarquer le délai très court pour réaliser les éléments du tabernacle : environ 6 à 7 mois. Le Tabernacle fut dressé le 1er jour du 1er mois de la 2ème année (Ex. 40:17), donc à la fin de la 1ère année de campement à Horeb. Or il faut retrancher de cette 1ère année, les 3 mois de marche de Ramsès à Horeb (19:1), et les 46 jours où Moïse a été sur la montagne avec Dieu (24:16, 17)


2 - MATÉRIAUX — POIDS ET MESURES

La coudée (cd) ~ 49 cm. Le talent = 3000 sicles ~ 45 kg. 1 sicle ~ 15 g.


2.1 - Origine de l’Argent

Lors du dénombrement (Ex. 30:11à16 — 38:21à31), on a compté 603.550 hommes depuis l’âge de 20 ans (38:26b). Chacun a dû donner une rançon pour son âme : un béka, soit un demi-sicle d’argent (~7g.). On peut donc calculer un total de 1/2 sicle x 603.555 = 301.775 sicles soit 100 talents d’argent + 1775 sicles.

Les 100 talents étaient destinés aux 100 bases d’argent des 48 ais du tabernacle (2 par ais) et aux 4 colonnes soutenant le voile.

Les 1775 sicles (27 kg) étaient destinés aux chapiteaux des piliers du parvis + les baguettes.


2.2 - Poids des différents matériaux


Les 48 ais

1 ais = 10 cd (5m) x 1,5 cd (0,75) x ½ cd (0,25) = 0,94 m3

48 ais = 0,94 m3 x 48 = 45 m3

La densité de l’acacia est estimée à 0,7 0,7 x45 = 31,5 tonnes



31,5 t.


9 colonnes

Estimation 5m x 0,3m x 0,3m = 0,45 m3 x 9 = 4 m3 x 0,7 2,8 tonnes



2,8 t.


60 piliers du parvis

2,5m x 0,20 x 0,20 = 0,1 m3 x 60 piliers = 6 m3 x 0,7 4,2 tonnes



4,2 t.


L’autel d’airain

5 x 5 x 3 cd = 2,5 x 2,5 x 1,5 m

En estimant l’épaisseur de ses parois à 10 cm, on arriverait à un volume de bois de 1,44 m3 x 0,7 1000 kg

(le poids de la grille d’airain devait faire partie des 70 talents d’airain comme le chandelier est compris dans les 29 talents d’or)



1 t.


Arche — Autel d’or — table : estimation : ½ m3



0,350 t.


Les barres des ais

Si d. = 6 cm = 0,6 dm ; r. = 0,3 dm.

(15m + 5m + 15m) x 5 = 175 m = 1750dm.

1750 dm x 0,3 dm x 0,3 x 3,1416 = 500 dm3

500 x 0,7 = 350 kg



0,350 t.


Total bois de Sittim


~40 tonnes


Tentures

1635 m2 à 3 kg par m2 = 4905 kg



~5 tonnes


Métaux

Or (29 talents) 1300 kg

Argent (100 talents) 4500 kg

Airain (70 talents) 3150 kg

Total métaux


~ 9 tonnes



Total bois métaux tentures

~54 tonnes


2.3 - Population

2,5 à 3 millions de personnes (603550 hommes de guerre)

Bagages et les innombrables tentes

6 chariots et 12 paires de bœufs

8580 porteurs


Pendant les 39 ans du désert, de Sinaï au Jourdain, le tabernacle a été monté et démonté au minimum 40 fois (selon les haltes mentionnées en Nombres 33).


3 - LE SERVICE DU TABERNACLE

3.1 - Service du Tabernacle confié à la famille des Lévites

Ce service avait été confié à la famille des Lévites en récompense de leur séparation du mal lors de l’affaire du veau d’or (Ex. 32:26-29 - Nb. 3:5 au chap. 4:49).


Les Kéhatites — portaient les objets du sanctuaire après les avoir enveloppés selon les directives de Nombres 4.

Les Mérarites — portaient la partie solide. Leur rôle était très important parce qu’ils étaient responsables des bases, les fondements. (Annexe 5)

Les Guershonites — portaient la partie textile. Les tentures tissées par les femmes dans leurs maisons (Un témoignage dans ce monde).


Aucun d’eux n’avait choisi sa fonction. C’est l’Éternel qui la leur a attribuée : illustration de 1 Cor. 12:4 à 7, 11 et 18.


3.2 - La sacrificature était réservée à Aaron et ses descendants

3.2.1 - Aaron type de Christ

Au chap. 29:7 — Aaron, type de Christ, est seul à recevoir l’onction d’huile. C’est une évocation prophétique de la descente du Saint Esprit sur le Seigneur, remontant du baptême de Jean. L’Esprit est descendu sur lui sous la forme d’une colombe, accompagné de la voix du Père déclarant trouver son plaisir dans son Fils bien aimé. Il est seul.


3.2.2 - Aaron avec ses fils, famille sacerdotale, type de l’assemblée

Au chap.29:21 — Aaron est avec ses fils, famille sacerdotale, type de l’assemblée. Ils reçoivent l’onction d’huile après le sang (lobe de l’oreille droite, pouce de la main droite et gros orteil du pied droit), ce qui évoque, après la croix et la glorification du Seigneur, la descente du Saint Esprit en Actes 2. Répandu sur les saints assemblés, le Saint Esprit constitue l’assemblée (Actes 2:33).


Voir plus loin l’onction de la famille sacerdotale.


4 - STRUCTURE DES CHAPITRES 25 à 40 du livre de l’Exode

4.1 - Chap. 25:10 chap. 31 — Première narration

Cette première narration a pour objet les instructions que l’Éternel donne à Moïse, sur la montagne, quant à la réalisation du tabernacle. C’est donc la révélation du propos divin d’avoir un sanctuaire pour habiter au milieu de son peuple, objet de son choix souverain (Deut. 7:7, 8). C’est pour cette raison que nous lisons fréquemment « tu feras, ils feront » au futur. Cette première description comporte elle-même deux parties distinctes.


4.1.1 - Chap. 25:10 27:19 — 1ère partie de la 1ère narration

Cette 1ère partie s’ouvre par la description de l’arche et se termine, après l’évocation de plusieurs éléments, avec celle du parvis. C’est le chemin du dedans vers le dehors, celui de Dieu vers l’homme.

Nous comprenons alors que le premier élément mentionné soit l’arche, car Dieu nous parle premièrement de son Fils qui est toujours sa première pensée.

Mais remarquons l’absence de deux éléments : la cuve d’airain et l’autel d’or. Évidemment, le chemin du Seigneur vers ses créatures ne nécessitait pour lui aucune purification.

Par ailleurs, si son chemin d’homme parfait sur la terre s’achève à la croix, figurée par l’autel d’airain, le Seigneur n’est pas un adorateur. Il a fait de nous des adorateurs pour son Père (Jean 4:23) ; mais il est l’objet, le thème de notre adoration. Il est donc lui-même adoré.


4.1.2 - 27:20, 21 — La lumière du Saint Esprit

L’huile d’olive pure broyée (et non pressée) faisait luire les lampes continuellement : figure du Saint Esprit. Pour que l’homme puisse entrer dans la perception de ce qu’est le sanctuaire de Dieu et le service qu’on doit y exercer, il faut une ressource en dehors de nous : le Saint Esprit. Nous ne pouvons pas entrer dans la jouissance des révélations divines sans le secours de l’Esprit. C’est le côté de l’homme, mais la grâce de Dieu veut y répondre.


4.1.3 - Chap. 28 à 31 — 2ème partie de la 1ère narration

Dans cette 2ème partie, nous sommes orientés de l’extérieur vers l’intérieur. C’est le chemin du croyant-sacrificateur appelé à présenter le parfum sur l’autel de l’adoration. Nous comprenons alors que l’exercice d’un tel service accompli par le croyant, revêtu de Christ, entrant dans les lieux saints nécessite :


Chap. 27:20, 21 — la lumière du Saint Esprit.

Chap. 28 à 29:44 — l’établissement de la souveraine sacrificature (image de celle de Christ) à laquelle est associée celle des croyants (les fils d’Aaron).

Chap. 29:45 et 46 — Alors pourra se réaliser le vœu divin d’habiter au milieu de son peuple et d’être leur Dieu.

Chap. 30 — Nous comprenons qu’après cela, l’autel d’or soit évoqué (30:1 à 10). Là, à la lumière du chandelier, l’encens des drogues odoriférantes (30:34 à 38) est consumé, exhalant son parfum, figure des gloires égales et infinies de Christ.


Un tel service effectué dans le sanctuaire (non seulement à l’autel d’or, mais aussi à la table et au chandelier) résulte du rachat de nos âmes (l’argent de la propitiation — 30:11 à 16) et nécessite la purification pratique (le lavage à la cuve d’airain — 30:17 à 21). N’est-il pas frappant que nous trouvions là les deux éléments précisément absents dans la première partie de la narration ?


Les chapitres 32 à 35 relatent la triste affaire du veau d’or, le jugement du mal, la séparation de Moïse, son intercession, la réception des secondes tables de la loi (les mêmes paroles que les premières), l’établissement d’une alliance médiatoriale. Le peuple est alors appelé à offrir et il apporte de cœur ce qui était prescrit, les matériaux nécessaires à l’édification du tabernacle.


4.2 - Chap. 38:8 Chap. 40 — Deuxième narration

C’est la réalisation pratique du tabernacle ; alors nous lisons : « on fit…ils firent ». Le travail commence au chapitre 38:8 pour s’achever à la fin du chapitre 40. C’est dans ces derniers chapitres, que l’on voit apparaître pour la première fois et à 4 reprises (39:32 — 40:3, 6, 29) l’expression : « le tabernacle de la tente d’assignation ».


Tabernacle : lieu de l’habitation de l’Éternel.

Tente : demeure passagère.

D’assignation : lieu de rencontre assigné.


Le chapitre 40 (exactement à partir de 39:32) montre l’obéissance du peuple (l’expression « comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse » se trouve 18 fois) et l’achèvement de l’ouvrage à l’entière satisfaction de l’Éternel ; il scelle son approbation par sa présence dans la nuée sur et dans le tabernacle.


5 - Le PARVIS et la PORTE — Exode 27:9-19

La conversion


Le parvis avait 100 coudées de long x 50 cd de large, soit un périmètre de 300 coudées (150 m).


Il était délimité par une « clôture » composée de 60 piliers (probablement en bois de Sittim) joints par des baguettes et des crochets d’argent. Les piliers étaient posés sur 60 bases d’airain et coiffés de 60 chapiteaux d’argent. À ces piliers était suspendue :


Une tenture de fin coton retors de 5 cd de haut (2,5 m) sur 280 cd. de longueur (140 m.) soit une surface totale de 350 m2 de toile, suspendue aux baguettes d’argent ; à laquelle il faut ajouter la porte de 20 cd de large.


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5.1 - La tenture

Cette toile de fin coton retors, opaque, figure la pureté de l’humanité du Seigneur qui fait séparation entre :


Un triple témoignage a été rendu à sa pureté par les 3 apôtres Paul, Pierre et Jean (2 Cor. 5:21 — 1 Pi. 2:22 — 1 Jean 3:5)


L’opacité et la hauteur de 5 coudées (2m50) ne permettait pas de voir de l’extérieur ce qui se passait à l’intérieur de cette sphère de bénédiction divine et une fois à l’intérieur, on ne s’intéressait plus à ce qui était à l’extérieur. Le parvis nous sépare de ce monde, mais il représente un témoignage extérieur rendu dans ce monde (Jean 17:15 à 18) ; alors que le sanctuaire est le lieu où se réalise la présence de Dieu et où se trouvent les ressources divines pour le croyant (vu comme sacrificateur).


On remarque que la longueur totale de la tenture (280 m) est la même que celle des 10 tapis de couleur couvrant le sanctuaire (28 cd x 4cd x 10 tapis = 14m x 2m x 10 = 280 m). Dans tout ce que Dieu institue, il n’y a qu’une mesure invariable ; c’est l’« ancienne mesure », qui dictait les dimensions du temple de Salomon (2 Chr. 3:3). L’homme, si inconstant, veut toujours changer les mesures des choses et tout ramener à sa propre appréciation. Pour Christ il n’y a pas de changement, aussi bien dans sa grâce que dans sa sainteté et sa justice.


5.2 - Les chapiteaux et les baguettes d’argent

Chaque pilier était coiffé d’un chapiteau d’argent et muni de crochets d’argent auxquels étaient accrochées des baguettes d’argent qui soutenaient la tenture. Cet argent provenait du rachat des 605.550 hommes de plus de 20 ans, qui avaient passé par le dénombrement (30:11 à 15 — 38:25 à 28), et particulièrement des 1775 sicles qui outrepassaient les 100 talents destinés aux bases du sanctuaire.

L’argent préfigure la Parole de Dieu qui est un « argent affiné dans le creuset de terre, coulé 7 fois » (Ps. 12:6) et Christ est la Parole faite chair (Jean 1).

(L’or nous parle de la justice de Dieu en grâce, en justification du pécheur, revêtu comme enfant de Dieu en Christ)


5.3 - Les bases d’airain

Les 60 piliers reposaient chacun sur une base d’airain. L’airain figure la justice de Dieu qui condamne le péché (pas le pécheur). Sur l’autel d’airain, les sacrifices étaient consumés par le feu (Ex. 27:1-8). Les bases d’airain soutenant les piliers du parvis montrent que l’on entrait dans une enceinte où le péché n’avait ni droit ni place.

Il est significatif que le parvis repose sur des bases d’airain, jugement de Dieu contre le péché ; avec au sommet l’argent, la Parole qui nous donne les ressources de la grâce ; et entre les deux, la tenture de fin coton retors qui nous sépare du monde, image de Christ et de la sainteté de sa personne. Telle est la différence entre l’intérieur et l’extérieur, figure du témoignage extérieur public qui sépare du monde.


5.4 - Pieux et cordages

Mentionnés en Ex. 35:18 ; Nb. 3:37 et 4:32, assurant la stabilité des piliers, figure de la responsabilité des croyants à maintenir la séparation du monde extérieur.


5.5 - La porte d’entrée

Elle est unique

Christ est la porte (Jean 10) et non pas une porte ; et il n’y en a pas d’autre. « Il n’y a de salut en aucun autre et il n’y a pas d’autre nom sous le ciel… par lequel il nous faille être sauvé » (Actes 4:12).


Elle est très large (20 coudées ~10 m.), accessible à tous — les bras du Sauveur sont largement ouverts pour que celui qui le désire puisse entrer moyennant l’apport d’un sacrifice. « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos » (Matt. 11:28). « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi » (Jean 6:37). Il y a des restrictions pour entrer dans le sanctuaire lui-même liées à la présence divine, mais aucune pour entrer dans le parvis.


Elle ouvre sur l’orient. Luc 1:78 : L’Orient d’en haut, Christ, la Lumière venue d’en haut, nous a visités et l’invitation s’adresse à tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix — l’invitation est pour tous.


Cette porte est constituée de 4 piliers reposant sur 4 bases d’airain qui témoignent du fait que Christ a répondu pour nous et par lui-même aux exigences de la justice de Dieu contre le péché. Celui qui franchissait cette porte, prenait conscience qu’en raison de sa culpabilité, mais en vertu d’un sacrifice agréé, il lui serait pardonné. Telle est la base du salut.


5.6 - Le rideau de la porte

De 20 x 5 coudées, il avait donc une surface de 10m x 2,5 m = 25 m2. C’est la même surface que le rideau d’entrée du sanctuaire et que le voile entre le lieu saint et le lieu très saint. Il y a toujours la même capacité d’accès dans le Seigneur. Mais ce rideau d’entrée du parvis est moins haut et plus large que le rideau d’entrée dans le sanctuaire ; pour pénétrer dans la présence divine dans le sanctuaire, il faut une perception spirituelle plus élevée que pour entrer dans le parvis, cette sphère de bénédiction divine qui comporte le sacrifice à l’autel d’airain.

Ce rideau d’entrée en fin coton retors était brodé de 3 couleurs : le bleu, la pourpre et l’écarlate, mais il n’y avait pas de chérubins. On peut discerner dans ces 4 éléments ainsi que dans les 4 piliers, les 4 témoignages rendus à Christ dans les 4 évangiles :


5.6.1 - Fin coton — Évangile de Marc : la pureté parfaite du serviteur et prophète

Le fin coton est l’image de la pureté de Christ dans son humanité, sans défaut et sans tache (1 Pi. 1:19). Il a participé en tout à la nature humaine, mais en rien à la nature pécheresse ; il était parfaitement homme, tout en étant parfaitement Dieu. C’est en qualité d’homme, connaissant ce qu’est le chemin de l’homme sur la terre, et en vertu de son œuvre, qu’il est « devenu » notre souverain sacrificateur pour l’éternité, toujours vivant pour intercéder pour nous (Héb. 7:21a et 25b). C’est parce qu’il a marché ici-bas comme homme, dans une fidélité parfaite, qu’il peut nous soutenir et sympathiser à nos infirmités, mais jamais à nos manquements (Héb. 4:15).


5.6.2 - Bleu — Évangile de Jean

Le bleu évoque l’aspect céleste et le Fils de Dieu « envoyé du ciel », expression si caractéristique de l’évangile de Jean (40 fois). Combien nous aimons à lever les yeux pour voir ce bleu, mais malheureusement notre vue est souvent obscurcie par des nuages.


5.6.3 - Pourpre — Évangile de Luc : Le Fils de l’homme qui aura la domination universelle

Après que le Seigneur eût été condamné par le sanhédrin, les soldats romains l’ont revêtu de pourpre par dérision (Marc15:17 — Jean 19:2 et 5). La pourpre est l’emblème de la gloire royale. N’oublions pas que même s’il fût rejeté comme roi par les juifs (Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous), le Seigneur n’a jamais renoncé à son titre de roi. Il l’a confirmé à Pilate (Luc 23:3) et Dieu ne renoncera jamais à ce que son Fils règne sur la terre. C’est la réponse de Dieu à l’outrage fait à son Fils.


5.6.4 - Écarlate — Évangile de Matthieu : La gloire royale du Messie dans son règne messianique

L’écarlate est la couleur de la gloire messianique terrestre sur Israël (2 Sam. 1:24). C’est dans l’évangile de Matthieu, l’évangile messianique, que le Seigneur a été revêtu d’écarlate (Matt. 27:29).

L’écarlate est aussi la couleur du sang, évoquant les souffrances du Seigneur à la croix et la valeur de son sang versé.

Ainsi l’écarlate fait penser aux souffrances qui devaient être la part de Christ et aux gloires qui suivraient (1 Pi. 1:11).


5.6.5 - Absence de chérubins

Il n’y a pas de chérubins sur le rideau de la porte d’entrée, comme il n’y en a pas sur le rideau d’entrée du lieu saint. En revanche, ils figurent sur le voile du lieu très saint. Les chérubins sont des éléments célestes qui ont pour mission de préserver les droits de Dieu. C’est ainsi qu’on les voit fermer l’accès au jardin d’Éden après que le péché fût entré dans le monde. Il n’y a pas de chérubins pour interdire l’entrée dans le parvis.


C’est dans le parvis qu’étaient offerts les sacrifices, à l’autel d’airain.


6 - L’AUTEL d’AIRAIN — Ex. 27:1-8 et 38:1-7

La conversion


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6.1 - Ses dimensions :

Assez grandes : 5 x 5 x 3 coudées soit 2,5 x 2, 5 x 1,5 m pour que l’on puisse y mettre un taureau. Il y avait une grille d’airain à mi-hauteur et tous les ustensiles étaient d’airain.


6.2 - Sa constitution

Il était constitué de bois de Sittim plaqué d’airain.

Selon Nombres 16:36-40, il a reçu un plaquage additionnel avec les 250 encensoirs des fils de Coré et de son assemblée rebelle ; leurs encensoirs furent aplatis en lames et appliqués sur les parois de l’autel d’airain. Cela signifie que les prétentions de l’homme naturel à faire agréer son offrande devant Dieu, n’a pas d’autre place que l’autel du sacrifice pour le péché, être cloué à la croix de Christ. Ce plaquage servait à rappeler perpétuellement que s’approcher de Dieu dans la chair est une chose terrible qui entraîne la destruction. Quel contraste avec les motifs des femmes qui ont renoncé à leurs miroirs, au profit de la purification (la cuve d’airain (Ex. 38:8) !


L’airain est l’expression de la justice de Dieu s’exerçant contre le péché et qui le condamne — comme les bases des 60 piliers du parvis.

Le bois de Sittim : Acacia, imputrescible (l’humanité du Seigneur ne connaît pas la corruption) ; résiste à la chaleur (feu du jugement).

Sittim + airain = Christ, victime sans défaut, réglant la question du péché (des péchés) en son corps sur le bois. C’est la perfection de la victime qui confère au sacrifice toute son efficacité. Les victimes sacrifiées devaient être sans défaut, mais elles appartenaient à cette création, portant inévitablement la tache de la nature pécheresse, d’où leur inefficacité malgré leur répétition. Christ, sainte victime était sans défaut et sans tache (1 Pi. 1:19), sans la tache de la nature pécheresse, de sorte que par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés (Héb. 10:14).


6.3 - Signification

L’autel d’airain est une figure de la croix de Christ où il a été fait péché (2 Cor. 5:21). Là, il a réglé par sa mort, à la satisfaction de Dieu et à toujours, la question du péché. C’était le 1er élément rencontré par l’israélite qui franchissait la porte. Celui qui répond aux appels de la grâce, au salut par grâce encore prêché aujourd’hui pendant le temps de la patience de Dieu, est immédiatement confronté à la croix de Christ. Là, le péché a été condamné en Christ (Rom. 8:3). Lui seul pouvait payer la dette du péché ; rien en dessous de cette mesure ne pouvait satisfaire les exigences de la sainteté divine ; et le Seigneur a été fait péché pour nous et à l’intention de tous les hommes. C’est l’aspect de la propitiation (1 Jean 2:2).


6.4 - Les cornes de l’autel

Ces cornes évoquent la puissance de l’amour de Christ s’offrant volontairement ; c’est l’un des trois aspects de son œuvre.


Elle établit la culpabilité de l’homme. (Actes 2:23a — 3:14)

Elle appartenait au conseil de Dieu (Actes 2:23b — 4:28).

Elle est l’objet du don volontaire du Seigneur (Jean 10:17, 18)


Joseph, type merveilleux du Seigneur, n’a pu évoquer à ses frères, au jour de la réconciliation, que les deux premiers aspects et non le troisième (Gen. 45:5).


6.5 - La grille d’airain à mi-hauteur = entre ciel et terre

Cette grille constituait le support du cadre de l’autel. C’est là que s’exerçait toute l’ardeur du feu sur la victime, sur les sacrifices dont les huit premiers chapitres du Lévitique nous entretiennent, à mi-hauteur de l’autel. Nous ne pouvons que penser au Seigneur qui a été « élevé », au dessus de la terre qui l’a rejeté, sur une croix, et au dessous du ciel qui s’est fermé pour que sa prière ne passe point (Lamentations de Jérémie 3:44).

Nous trouvons ici encore 4 types de sacrifices : l’holocauste (Jean) ; le sacrifice pour le péché ou le délit (Matthieu) ; le sacrifice de prospérité (Marc) ; l’offrande de gâteau, sacrifice non sanglant (Luc) ; voir Ésaïe 53:12. Ces sacrifices devaient se répéter, et n’étaient finalement que des actes remémoratifs de péché, qui ne pouvaient pas rendre parfaits ceux qui s’approchaient. En revanche, l’offrande du corps de Jésus faite une fois pour toutes, a rendus parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés (Héb. 10:1-7)


6.6 - Pas de couronnement à l’autel d’airain

À l’inverse de l’autel d’or et de la table des pains de proposition, il n’y a pas de couronnement autour de l’autel d’airain. Quelle a été la couronne du Seigneur sur la croix ? — Une couronne d’épine ! (Les ronces et les épines sont une image de la malédiction de la terre. Elle n’a pas péché, mais elle a été souillée à cause du péché de l’homme (Gen. 3:17). Elles sont aussi une figure des hommes caractérisés par le péché — Michée 7:4a). Le Seigneur, le seul homme sans péché, a porté sur sa sainte tête la malédiction infligée à la création, tout en étant devenu malédiction pour nous (Gal. 3:13). La réconciliation comportera non seulement celle des personnes, mais aussi celle des choses (Col. 1:20) ; la grâce de Dieu s’est d’abord occupée de nous les coupables ; mais il opérera la réconciliation de sa création plus tard quand il appellera à l’existence les nouveaux cieux et la nouvelle terre dans lesquels la justice habite (2 Pi. 3:13).

N’oublions pas que pour qu’il y ait un adorateur à l’autel d’or, il a fallu une victime sur l’autel d’airain. On ne peut pas venir à l’autel d’or, si l’on n’est pas passé d’abord à l’autel d’airain. Il y a un ordre divin qui conserve toute son actualité aujourd’hui pour nous. L’homme pécheur est appelé à franchir la porte où la grâce l’appelle, pour être placé devant la grandeur, l’efficacité, l’unicité de ce sacrifice qui a été celui du Seigneur mort pour nous sur la croix du Calvaire.

Et ensuite c’est une progression, où l’autel d’airain est un élément fondamental qui conditionne l’accès vers le sanctuaire, car le chemin du croyant, celui de la foi est un chemin ascendant.


6.7 - Le transport de l’autel d’airain : Nb. 4:13, 14.

Il était recouvert d’abord d’un drap de pourpre sur lequel étaient disposés tous les ustensiles ayant servi aux sacrifices, puis enveloppé dans une peau de taisson. Ce tissu de pourpre témoigne du fait que la gloire n’efface pas le souvenir des souffrances du Seigneur (Apoc. 5:6).

Il était ensuite porté à l’aide des barres, par les Kéhatites. Porter un tel objet dans la marche d’une étape à une autre à travers le désert signifie garder et proclamer cette vérité fondamentale des souffrances et de la mort de Christ à la croix qui seront suivies de la gloire de la domination universelle (la pourpre). De plus nous devons dans notre service garder le souvenir des souffrances du Seigneur pour notre rédemption : « portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps. » (2 Corinthiens 4:10).


7 - La CUVE d’AIRAIN — Ex. 30:17-21 ; 38:8 — LA CONFESSION, LA PURIFICATION

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7.1 - Première mention seulement au chapitre 30:18.

La cuve d’airain ne figure pas dans la 1ère description du tabernacle dans les chapitres 25 à 27:19. Nous comprenons que dans cette description qui part de l’arche — Christ, premier objet du cœur de Dieu, et qui va vers l’homme, il n’y ait pas de place pour la cuve d’airain, figure de la purification pratique dans la marche. En effet, dans son chemin venant du Père dans le ciel, pour s’approcher de nous, la purification figurée par la cuve n’était pas de mise pour le Seigneur.


7.2 - L’emplacement de la cuve

Entre l’autel d’airain et l’entrée du sanctuaire.

En type, à l’autel d’airain, le salut est acquis ; la vie éternelle est assurée. Mais la chair demeure dans le croyant, nous exposant à une interruption de la communion de nos âmes avec le Seigneur. Or le croyant, l’adorateur représenté ici par le sacrificateur, est invité à entrer dans le sanctuaire, à jouir de l’intimité de son âme avec le Seigneur, d’où la nécessité de la confession et de la purification de nos fautes (1 Jean 1:9). Cela illustre l’exhortation de 1 Cor. 11:28-30 en rapport avec la cène du Seigneur.


7.3 - Sa composition : un airain particulier

L’airain symbolise la justice de Dieu s’exerçant contre le péché pour le condamner.

Elle était faite avec les miroirs « des femmes qui s’attroupaient à l’entrée de la tente d’assignation » (Ex. 38:8). Elles étaient conscientes de la sainteté requise devant l’Éternel, et elles ont été comptées au nombre de ceux qui s’étaient retirés du camp avec Moïse (Ex. 33:7). Ces femmes pieuses ont renoncé à leur objet de vanité, le mettant au profit de la cuve, qui parle de la purification de nos imperfections par la Parole de Dieu, figurée par l’eau.


7.4 - Pas de dimensions — Sa fonction

Cette absence de dimensions illustre l’immensité des ressources de la grâce. L’Esprit attire l’attention sur sa fonction, plutôt que sur son aspect ; elle contient de l’eau pour s’y laver. Elle représente le lavage pratique, journalier, par l’eau de la Parole de Dieu.

Ce n’est pas le lavage de la régénération (Ex. 29:4 ; Nb. 8:7 ; et Tite 3:5) qui nous lave de nos péchés dans le sang de Christ ; ce lavage initial ne se fait pas avec de l’eau, mais en vertu du sang (Apoc. 1:5), et il est unique : on ne se convertit qu’une fois ! « Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10:14). Le sang pour celui qui se l’approprie a une valeur d’application initiale, unique, et perpétuelle ; on n’est pas nés de nouveau deux fois !

À l’inverse, le lavage à la cuve d’airain est répétitif ; c’est la purification pratique et journalière de notre marche dans le désert.

Pourquoi fallait-il se laver les pieds et les mains ? — Parce qu’il fallait purifier les pieds dans la marche au désert, et les mains pour accomplir le service dans le sanctuaire. Dans l’économie actuelle de la grâce, nous n’avons plus à accomplir un service matériel, parce que notre adoration est en esprit et en vérité.

Mais nous marchons toujours sur la terre où nous sommes en contact avec la souillure. Lorsque le Seigneur a lavé les pieds des disciples, Pierre n’a pas compris le sens de ce lavage des pieds et a demandé au Seigneur de lui laver aussi les mains et la tête (Jean 13:9). Alors le Seigneur lui a répondu : « Celui qui a tout le corps lavé, n’a besoin que de se laver les pieds ; car il est tout net ; et vous vous êtes nets ». Il ne s’agissait pas du lavage initial, d’être né de nouveau, d’avoir une position EN lui par la conversion, mais d’avoir une part AVEC lui. Pour être en communion avec lui, il est nécessaire d’être purifié des souillures que nous contractons dans le chemin, et des fautes que nous commettons encore. Notre communion est fragile mais notre position en lui est assurée.

Malheureusement, mais nécessairement, le croyant doit s’arrêter à la cuve d’airain, pour confesser ses manquements. « Que chacun s’éprouve soi-même ». Ce qui nous fera ressentir le besoin de la cuve, c’est d’être passé à l’autel d’airain. Étant rachetés par la valeur du sacrifice de Christ, nous ne tardons pas à constater que la chair est encore en nous. Bien qu’il y ait en nous le nouvel homme qui ne pêche pas — grâces à Dieu — nous avons encore le support de notre être physique, humain, qui appartient encore à l’ancienne création, qui est peccable et qui constitue la chair en nous, comme un fardeau que nous porterons jusqu’aux derniers pas de notre pèlerinage. Nous avons des défaillances, nous commettons même des péchés, et nous ne pouvons jamais crier victoire sur la chair ; c’est la raison pour laquelle le lavage à la cuve nous est constamment nécessaire. Que chacun s’éprouve soi-même et qu’il mange ; il n’est pas dit que chacun s’arrête à la cuve et n’aille pas plus loin. Après sa purification à la cuve d’airain, le sacrificateur est appelé à franchir la porte du sanctuaire.


8 - ONCTION DE LA FAMILLE SACERDOTALE ET DU TABERNACLE — Exode 28 et 29 — 30 et 40

Il nous paraît utile de dire quelques mots au sujet de la consécration des sacrificateurs et celle du sanctuaire.


8.1 - L’onction d’Aaron seul — la souveraine sacrificature de Christ

En ce qui concerne la famille sacerdotale, il convient tout d’abord de distinguer en Aaron :


Si Aaron devait être aspergé de sang comme devaient l’être ses fils, nous comprenons que le Seigneur n’avait pas à être mis au bénéfice de sa propre œuvre pour devenir souverain sacrificateur.

Dans le chapitre 29 de l’Exode, nous assistons à l’investiture de la sacrificature.


Dans les versets 5 à 7 : Aaron est orné de ses vêtements de gloire, établi seul dans son office. Cette scène nous reporte à la déclaration de l’épître aux Hébreux où Dieu salue son Fils comme souverain sacrificateur. « Ayant été consommé, il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur du salut éternel, étant salué par Dieu souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec » (Hébreux 5:9, 10).

Au verset 7 d’Ex. 29, Aaron est oint seul. C’est sur le Seigneur seul, au jour du baptême dans le Jourdain, que le Saint Esprit est descendu, Celui en qui le Père déclare trouver son plaisir.


8.2 - L’onction de la famille sacerdotale

En revanche, au verset 21 du chap. 29, après l’évocation du sang du bélier de consécration (nécessaire pour Aaron comme homme, mais non pour le Seigneur), Aaron est à nouveau oint d’huile, en compagnie de ses fils. Par cette onction de la famille sacerdotale, nous sommes reportés à la scène décrite en Actes 2 : « Ayant donc été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez » (Actes 2:33) ; c’est alors la scène de la Pentecôte, la constitution du corps de Christ, par le Saint Esprit venu sur la terre.


Notons des détails très significatifs :


Au verset 7, il n’est pas dit qu’Aaron doive s’approcher pour être oint, mais ses fils doivent l’être pour être revêtus. Mais quant à l’établissement dans la fonction sacerdotale, (mise de la ceinture : v. 9), les fils ne peuvent pas l’exercer sans Aaron.

De surcroît, Aaron se revêt lui-même de ses vêtements sacerdotaux (v. 5), alors que ses fils ont été revêtus (v. 8)


8.3 - L’onction de la tente d’assignation et de tous ses éléments — (Exode 30:26 à 29 — 40:9 à 11)

Les composants de l’huile de l’onction sainte sont décrits au chapitre 30 (v. 22 à 33). Les sacrificateurs, le tabernacle et tous ses ustensiles devaient en être oints. Dieu a oint son Fils, Jésus de Nazareth, de l’Esprit Saint et de puissance (Actes 10:38). Toute l’excellence des grâces de l’Esprit Saint étaient en Lui et découlaient de Lui. Notre Seigneur, conçu du Saint Esprit, oint du Saint Esprit, élevé dans la gloire, l’a répandu sur son assemblée et dans les siens, témoignage d’une rédemption obtenue.

Dans cette onction du tabernacle, de ses ustensiles et de ceux qui y exerçaient leur service, nous avons une illustration éloquente de ce qui trouve sa réalisation dans l’Assemblée, alors même qu’il n’y ait plus d’éléments matériels (hormis ceux de la Cène du Seigneur), mais où tout doit se réaliser sous l’action, la direction du Saint Esprit (1 Cor. 12:4 à 13), et aussi dans la recherche de l’unité de l’Esprit (Éph. 4:3).

Remarquons que la sainteté divine ne tolère aucune contrefaçon pour la satisfaction de l’homme (par exemple un culte organisé, un ministère conduit par l’esprit de l’homme, des prières récitées — voir 1 Cor. 2:14). En revanche, nous avons une belle illustration de cette action du Saint Esprit dans le Psaume 133:1, 2 : « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! C’est comme l’huile précieuse, répandue sur la tête, qui descendait sur la barbe, la barbe d’Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements ». Dieu veuille que ces dispositions divines ordonnées à Israël, trouvent leur réalisation spirituelle dans la vie d’assemblée.


8.4 - Place des chapitres 28 et 29

Cf introduction au ch. 4.1.3

La 2ème partie de la 1ère description du tabernacle (Chap. 28 à 31), nous conduit de l’extérieur vers l’intérieur. C’est le chemin du croyant-sacrificateur appelé à présenter le parfum sur l’autel de l’adoration. Nous comprenons alors que l’exercice d’un tel service accompli par le croyant, revêtu de Christ, entrant dans les lieux saints nécessite :



Alors pourra se réaliser le vœu divin d’habiter au milieu de son peuple et d’être leur Dieu (Chap. 29:45 et 46).

Nous comprenons qu’après cela, l’autel d’or soit évoqué (30:1 à 10). Là, à la lumière du chandelier, l’encens des drogues odoriférantes (30:34 à 38) est consumé, exhalant son parfum, figure des gloires égales et infinies de Christ.

Un tel service effectué dans le sanctuaire (non seulement à l’autel d’or, mais aussi à la table et au chandelier) résulte du rachat de nos âmes (l’argent de la propitiation — 30:11 à 16) et nécessite la purification pratique (le lavage à la cuve d’airain — 30:17 à 21). N’est-il pas frappant que nous trouvions là les deux éléments précisément absents dans la première partie de la narration (Chap. 25 à 27:20) ?


9 - Le sanctuaire — LE LIEU SAINT

Exode 26 ; 36:20 à 34 ; 40:17, 18 — Héb. 9:1 et 2 ; 10:1-7)


LE SANCTUAIRE : Dimensions : 30 x 10 x 10 coudées (15 x 5 x 5 m), comprenant le lieu saint seul accessible, et le lieu très saint inaccessible, où il y avait l’arche


9.1 - Le lieu saint

9.1.1 - Accès réservé aux sacrificateurs

Le lieu saint était exclusivement réservé aux sacrificateurs de la famille d’Aaron. À l’ère de la grâce, les rachetés du Seigneur sont tous rois et sacrificateurs et ils ont « une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus » (Héb. 10:19).


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9.1.2 - Les Ais — Ex. 26:15-30 — 36:20-34

Sorte de panneaux de bois de Sittim plaqués d’or ayant une destination particulière.

48 ais de 10 x 1,5 coudées (20 ais + 20 ais + 8 ais pour le fond)

Chaque ais a des dimensions impressionnantes : 10 coudées de haut (5m), 1,5 coudée de large (0,75m), et ½ coudée d’épaisseur (0,25). L’épaisseur d’un ais est déduite du verset 22 du chap.26 (6 ais = 9 coudées + 2 fois l’épaisseur des côtés = 10 coudées)

On peut donc calculer le poids d’un ais, environ 750 kg (voir les poids et les mesures).

Le poids des 48 ais atteignait donc environ 31,5 tonnes, auxquelles il faut ajouter le poids des piliers (~ 2,8 t) et des traverses.


9.1.3 - Les bases d’argent

Chaque ais reposait sur 2 bases d’argent. Il y avait donc 96 bases d’argent sous les ais, plus 4 bases d’argent sous les 4 piliers du voile et 5 bases d’airain sous les 5 piliers du rideau d’entrée. Chaque base pesant 1 talent (45 kg), les 96 bases des ais, les 4 bases des piliers du voile auxquelles il faut ajouter les bases des 5 piliers d’airain du rideau pesaient environ 4,7 tonnes (45 kg x [96+4+5] = 4725 kg).

On peut donc estimer le poids total de la structure solide, des métaux et des tentures à environ 54 tonnes. On est impressionné par le poids du Tabernacle.


Ces ais étaient donc extraits d’une forêt, façonnés et plaqués d’or. Ils étaient ensuite enchâssés sur leurs 96 bases d’argent (38:27) et unis ensemble par des traverses intérieures et extérieures.


9.2 - Signification spirituelle

(voir Annexe 4 : Fondements et Achèvements — Annexe 5 : Garder ce que le Seigneur nous a confié)


9.2.1 - Chaque ais figure un racheté.

On comprend que pour obtenir un ais de 75 cm de largeur à peu près, il faut que l’énorme arbre dont il sera tiré soit d’abord abattu, puis scié jusqu’au centre. C’est là, à l’instar d’un Saul de Tarse sur le chemin de Damas, que l’homme naturel trouve sa place devant Dieu : jeté à terre, réduit à rien. Il doit être atteint jusqu’à son être intérieur le plus profond pour qu’il s’en dégage un élément de la demeure de Dieu dans le désert de ce monde.

Les 48 ais unis ensemble par les traverses représentent en figure les rachetés unis les uns aux autres par le Saint Esprit, constituant l’habitation de Dieu par l’Esprit.


Les traverses intérieures évoquent le lien du Saint Esprit qui unit les croyants en un seul corps ; un lien invisible. « Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit » (1 Corinthiens 12:13).

Les traverses extérieures peuvent représenter les manifestations extérieures du Saint Esprit, tant par les caractères moraux et spirituelles que le ministère par l’Esprit (Éph. 4:2 à 4 et 11 à 12)


Évidemment cette vérité de l’assemblée, habitation de Dieu par l’Esprit n’était pas révélée, mais elle nous est visible dans ces institutions matérialisées du tabernacle.


9.2.2 - Plaqués d’or

Ces ais plaqués d’or sont bien une expression des rachetés du Seigneur, revêtus de Christ par pure grâce. Christ nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption (1 Cor. 1:30). C’est ce que Dieu voit dans les siens — revêtus de Christ, comme étant en Christ selon la nouvelle nature. Nous sommes revêtus de lui, rendus agréables dans le Bien-aimé. (Il n’est pas dit ici d’or pur : voir l’explication de ce fait au chapitre de l’arche).


9.2.3 - Les bases d’argent — figure de la Parole et de la rédemption

Ces ais ne pouvaient pas reposer de façon stable et d’eux-mêmes sur le sable. Il fallait qu’ils aient un fondement, et chacun d’eux reposait sur deux bases d’argent par ses deux tenons, enchâssés dans chaque base. Il y avait 96 bases aux ais (plus 4 bases pour les 4 piliers du voile). Cet argent provenait du rachat des 603.550 hommes de plus de 20 ans (Ex. 38:25), qui devaient payer chacun ½ sicle d’argent (environ 7,5 g.) pour son rachat.

L’argent est l’image de la Parole de Dieu : « Ta parole est un argent affiné dans le creuset de la terre, coulé 7 fois » (Ps. 12:6), base sûre par laquelle les pensées de Dieu sont révélées et nous font connaître la valeur du sang de Christ versé sur la croix, la valeur de notre rachat (1 Pi. 1:18-19) — « vous avez été acheté à prix » (1 Cor. 6:20 — 7:23). Tout ce qui était à l’extérieur du sanctuaire, pour ce qui concerne le métal, était d’airain ; alors que tout ce qui se rattache au sanctuaire lui-même était d’argent et d’or (sauf une exception : les bases des 5 piliers d’entrée du sanctuaire qui étaient d’airain).

Nous ne reposons pas sur de l’argent, mais sur ce que préfigure ce métal : la rédemption. Il n’y a rien de stable sur cette terre, mais nous sommes tenus debout sur un fondement sûr. Nous sommes comme les tenons des ais enchâssés dans les bases d’argent, enracinés, édifiés en Lui. (2 Cor. 1:24 ; Col. 1:23 — 2:7 ; Éph. 3:18).

Il est du reste très beau de voir que dans les diverses habitations successives de Dieu, que ce soit le temple de Salomon, ou celui de Zorobabel, ou l’assemblée, un accent particulier est mis sur le fondement. Nous sommes sur le sûr fondement qu’est Christ et son œuvre.


9.2.4 - Deux bases sous chaque ais — Quatre doubles aspects de l’œuvre de la croix

Il est frappant de constater que l’œuvre de la rédemption peut être vue sous 4 doubles aspects évoqués par ces doubles bases. (4 côtés de l’autel — 4 évangiles — 4 sacrifices). Un développement plus étoffé se trouve en annexe 1


1a - L’excellence de la victime 1b - l’efficace parfaite de l’œuvre


2a - La question « du » péché 2b - La question « des » péchés


3a - La propitiation 3b - le pardon (ou expiation)


4a - La réconciliation des personnes 4b - La réconciliation de la création.


9.2.4.1 - 1 — La perfection de la victime et la perfection de l’œuvre

Il fallait une victime parfaite pour que l’œuvre accomplie soit parfaite et agréée de Dieu.

La perfection de la victime confère nécessairement à l’œuvre toute son efficacité. Les deux choses sont intimement liées, mais elles sont distinctes puisque si l’on prend les types des sacrifices offerts, l’imperfection des victimes nécessitait une répétition constante — et même en dépit de leur répétition, l’offrande de ces victimes n’avait pas réglé la question du péché (Héb. 10:3).


9.2.4.2 - 2 — La question « du » péché et « des » péchés

Il faut distinguer la question du péché et celle des péchés, comme on distingue l’arbre et les fruits de l’arbre. Le péché est cette puissance maléfique, cette énergie qui a sa source dans le cœur de l’ennemi et qui a été insufflée dans le cœur de l’homme. Le Seigneur, par un seul sacrifice, a réglé à la satisfaction de Dieu la question du péché en tant que puissance maléfique, indépendamment du nombre de croyants qui sont au bénéfice de l’efficacité de cette œuvre.

À cette pensée fondamentale du péché, s’adjoint celle des péchés. Il n’est pas dit dans la Parole que le Seigneur a porté les péchés de tous les hommes, mais « il a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pi. 2:24), c’est-à-dire les péchés de ceux qui les ont confessés. Seuls ceux qui se reconnaissent pécheurs sont mis au bénéfice de cette œuvre glorieuse et magnifique ; il faut non seulement reconnaître que nous avons commis des fautes, des péchés, mais que nous sommes pécheurs, que notre nature ne peut produire que des péchés, des mauvais fruits.


9.2.4.3 - 3 — La propitiation et l’expiation

La propitiation est sans limite. L’apôtre Jean nous dit « …lui est la propitiation pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier » (1 Jean 2:2)

Il n’est pas dit : « pour les péchés du monde entier », mais « il est la propitiation… pour le monde entier ». L’humanité toute entière, moyennant la repentance, peut bénéficier de cette œuvre de la croix. C’est la propitiation. L’apôtre Paul nous dit également : « …que si un (Christ) est mort pour tous… et il est mort pour tous… » (2 Cor. 5:15). Cependant, tous ne sont pas sauvés, mais seulement ceux qui croient. Soyons en garde, particulièrement la jeunesse, contre le danger que représente cette pensée erronée, pourtant souvent prêchée, du salut universel.


L’expiation ou le pardon des péchés n’est la part que de ce ceux qui se reconnaissent pécheur, qui confessent leurs péchés devant le Seigneur, et sont ainsi mis au bénéfice de l’efficacité de son œuvre ; cette œuvre que la Parole qualifie de glorieuse et magnifique, dont il nous a laissé un mémorial (Ps.111).


9.2.4.4 - 4 — La réconciliation des personnes et de la création.

« … en Lui (en Christ), toute la plénitude s’est plu à habiter et par lui à réconcilier

toutes choses avec elle-même (la plénitude de la déité), ayant fait la paix par le sang de sa croix, par lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux.

Et vous (les croyants) qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à vos entendements…il vous a toutefois maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables devant lui… » (Col. 1:19-21).

« …Dieu nous a réconciliés avec lui-même par Christ,…Dieu était en Christ réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leur fautes… » (2 Cor. 5:18).

Ce qui remplit nos cœurs de louange, c’est que le Seigneur se soit occupé en premier des hommes coupables. Par l’efficacité de son œuvre reconnue de Dieu le Père, nous sommes dès maintenant réconciliés avec Dieu, sans attendre d’être glorifiés.

Il produira en son temps la réconciliation des choses, c’est-à-dire la purification de la création lorsque seront appelés à l’existence les nouveaux cieux et la nouvelle terre.


9.2.5 - Les angles du fond

Au verset 23 du chap. 26, nous avons deux ais pour les angles du tabernacle, joints par le bas sur des bases, et parfaitement unis ensemble par le haut dans un anneau (un collier métallique). On peut y voir l’apôtre Paul et l’apôtre Pierre, des « colonnes » qui soutiennent et ont été dans la main du Seigneur des instruments pour nous transmettre ce qui leur a été révélé, l’extraordinaire propos de Dieu, en rapport avec sa demeure, son assemblée (Éph. 2:20-21)

(Si l’on considère qu’il y a deux fois deux ais dans les angles, unissant le haut et le bas, certains y ont vu les 4 dons d’évangéliste, pasteur, docteur, prophète).


Cette structure solide est donc parfaitement unie par le bas sur des fondements d’argent (l’œuvre de Christ) et unie en haut (en Christ). On a déjà remarqué l’accent particulier que met l’Esprit de Dieu, en rapport avec l’édification de sa maison, sur les fondements. Il en est de même pour son assemblée qui repose sur un fondement sûr.


9.2.6 - Trois choses n’existaient pas

Pas de fenêtre, car on est encore dans l’obscurité morale de ce monde mais il y a la lumière du chandelier qui éclaire à l’intérieur. Le service dans la maison de Dieu devait se réaliser sans aucune autre lumière que celle du Saint Esprit.


Pas de siège ; le service n’était jamais terminé et devait se renouveler sans repos parce que « la loi n’a rien amené à la perfection » (Héb. 7:19). Alors que le Seigneur, après avoir achevé son œuvre fut invité par Dieu à s’asseoir à sa droite (Ps. 110:1, cité 6 fois dans le NT : Matt. 22:44 — Marc 12:36 — Luc 20:42 — Actes 2:34 — Héb. 1:13 — 10:13).

Par ailleurs, cette absence de siège illustre le fait que le service de l’adoration, dans la pensée de Dieu se poursuivra même dans l’éternité. Il n’est jamais terminé.


Pas de plancher ; on est encore sur le sable du désert de ce monde. Ce n’est pas la sainte cité dont la rue est d’or pur comme nous la verrons au jour d’éternité (Apoc. 21:21). Le temple de Salomon, figure de la stabilité du règne millénaire de Christ, avait un plancher de cèdre du Liban (1 Rois 6:14 et 15)


9.2.7 - Le transport de cette structure solide — application spirituelle

Le tabernacle était une maison itinérante en contraste avec le temple construit par Salomon qui est une maison fixe. Le tabernacle a été démonté puis remonté au moins 40 fois à chacune des 40 étapes de la marche du peuple à travers le désert, rapportées en Nombre 33.

Le transport des structures solides était sous la responsabilité des Mérarites (Nb. 3:33-37 ; 4:29-33 — voir annexe 5), 6200 hommes entre 30 et 50 ans.

En raison des poids énormes à transporter, ils avaient reçu des princes 4 chariots et 8 bœufs (Nb. 7:8). Ils transportaient les ais et les bases et l’on doit souligner la vigilance qu’ils devaient manifester ; il nous est dit : « vous leur compterez, en les désignant par nom, les objets qu’ils auront la charge de porter » (4:32). Ils devaient compter tout ces objets et en particulier les bases en partant, et les recompter en arrivant à chaque étape.

Nous avons là un enseignement d’une valeur particulière. La réalisation de la maison de Dieu repose sur des bases qui sont avant tout Christ et son œuvre rédemptrice. Il y a en outre les enseignements qui conditionnent la réalisation de son assemblée. Nous comprenons facilement quelles auraient été les conséquences de la perte d’une base en chemin ; à l’arrivée à l’étape suivante, le tabernacle n’aurait pas pu être dressé. Lorsque nous avons compris cela sur le plan spirituel, nous avons saisi l’importance des fondements. Le tabernacle n’était pas construit sur le sable du désert, mais sur des bases d’argent ; la maison de Dieu, l’assemblée dans ce monde, repose sur des bases solides qui conditionnent sa réalisation. Que le Seigneur nous rende très attentifs à ces enseignements de l’Écriture, si précieux et qui ont conservé au travers des siècles la même actualité, à savoir que la maison de Dieu, son assemblée repose sur des fondements scripturaires que nous n’avons pas le droit de perdre en chemin. Ils nous ont été comptés et nous aurons à en rendre compte.


10 - Le sanctuaire — LA PORTE DU LIEU SAINT ET SON RIDEAU

Ex. 26:36,37 et 36:37,38


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L’entrée du tabernacle avait 10 coudées de haut et 10 coudées de large. Le rideau d’entrée a donc à peu près la même dimension : 10 x 10 coudées, soit environ 5 x 5 m, soit environ 25 m2. Mais s’il a la même surface que le rideau d’entrée du parvis, il est deux fois plus haut ; pour pénétrer dans la présence divine dans le sanctuaire, il faut une perception spirituelle plus élevée que pour entrer dans le parvis. Beaucoup de croyants se limitent aux bénédictions acquises à l’autel d’airain, dans le parvis, sans entrer dans le sanctuaire, accessible maintenant à tout racheté (Héb. 10:19-22).


Le rideau d’entrée était supporté par 5 piliers et leurs crochets. Ces 5 piliers reposaient sur des bases d’airain (Ex. 26:37b — 36:38b).

Avant d’entrer dans la présence de Dieu dans le sanctuaire, il fallait s’arrêter sur le seuil constitué de ces cinq bases d’airain. La présence d’airain ici est une particularité remarquable et significative (avec les agrafes du tapis de poil de chèvre), car tous les autres éléments en métaux dans le sanctuaire étaient en argent ou en or. L’airain représente le jugement, la condamnation du mal. En Sophonie 1:9, nous lisons cette déclaration solennelle : « je punirai tous ceux qui sautent par-dessus le seuil ». Il y a là un enseignement de toute actualité ; avant d’entrer dans la demeure de Dieu, dans la présence du Seigneur, nous devons ressentir cet exercice de conscience avant de franchir le seuil ; c’est un seuil d’airain qui correspond à cette mise en garde que nous trouvons sous la plume de Paul : « que chacun s’éprouve soi-même » — le jugement de soi-même.

Après avoir franchi la porte du parvis, après s’être arrêté à l’autel d’airain, après s’être purifié à la cuve d’airain, il y a encore un seuil d’airain, comme un dernier rappel du jugement de la chair : « Prends garde, tu entres dans la présence divine que tu ne dois pas profaner ». Que cette réalité aussi précieuse que solennelle parle à nos cœurs et à nos consciences. Nous devons bien reconnaître que trop souvent et facilement, nous avons moralement et spirituellement sauté par-dessus le seuil !


10.1 - Cinq piliers

Le chiffre 5 est la mesure de l’homme — nos 5 doigts, les 5 pierres du torrent, les 5 pains, les 5 paroles, les 5 auteurs des épîtres du NT.


10.2 - Le Rideau

Le rideau donnait accès au lieu saint où œuvraient les sacrificateurs, alors que le voile intérieur fermait l’accès du lieu très saint (sauf pour le souverain sacrificateur, une fois par an et pour Moïse introduit dans une intimité toute particulière — Ex. 25:22)

Comme pour le rideau de la porte d’entrée du parvis, il est constitué de bleu (en 1er), de pourpre, d’écarlate et de fin coton retors, sans chérubins. Si le voile du lieu très saint, avec ses chérubins, nous parle de ce que Christ est pour Dieu, le rideau d’entrée nous apprend ce que Christ est pour nous, une figure de Christ, mais dépourvu de son caractère judiciaire. C’est Christ présenté en grâce à ceux qui étaient dehors comme le chemin d’accès à la position et aux privilèges de sacrificateurs, comme le chemin d’accès dans la présence de Dieu sous ce caractère de grâce.


11 - Le sanctuaire — LES TAPIS et COUVERTURES DU TABERNACLE

Ex. 26:1 à 13 — 36:8 à 19


De l’intérieur vers l’extérieur, nous sont décrits 4 éléments de l’intérieur vers l’extérieur : un tapis, une tente, et deux couvertures.


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11.1 - Le TAPIS

11.1.1 - 10 tapis de fin coton retors ornés des 3 couleurs + chérubins

Dimensions : 2 fois 5 tapis de 28 x 4 coudées (14m x 2m x 10 tapis = 280 m2)

10 tapis de fin coton retors (nommé en 1er) + 3 couleurs (bleu, pourpre et écarlate) + chérubins. Le lieu très saint est donc enveloppé sur cinq de ses côtés de tentures comportant des chérubins (compte tenu du voile séparant le lieu saint du lieu très saint).

5 tapis sont unis aux 5 autres tapis par 50 ganses de bleu et 50 agrafes d’or.


11.1.2 - « Un seul tabernacle » — « Un seul corps de Christ »

Ces 10 tapis représentent l’ensemble des rachetés, vus en Christ selon les pensées de Dieu. Nous sommes frappés de constater qu’ils ont les mêmes couleurs que le rideau et le voile qui fait séparation entre le lieu saint et le lieu très saint. Ils figurent en quelque sorte l’aspect d’une collectivité qui s’exprime dans l’unité du peuple en Christ selon Dieu. Ces deux groupes de 5 tapis, unis ensemble de manière divine (les agrafes d’or) et céleste (les ganses de bleu) pourraient préfigurer le résultat de l’œuvre de Christ selon l’épître aux Éphésiens : « … Il nous (croyants juifs et gentils) a vivifiés ensemble avec le Christ … et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus… Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ…c’est lui qui est notre paix, qui des deux en a fait un et a détruit le mur mitoyen de clôture … afin qu’il créât les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau, en faisant la paix… et qu’il les réconciliât tous les deux en un seul corps à Dieu par la croix, ayant tué par elle l’inimitié » (Éphésiens 2:2 à 16). C’est une seule tente (v. 6), « un seul tabernacle » et cela est répété pour les autres tapis (v.11).

Ce tapis étaient vu des sacrificateurs à l’intérieur. Le racheté, introduit dans le sanctuaire, peut considérer par ces images deux aspects de la grâce divine : Dieu manifesté en Christ (comme le voile), et l’ensemble du peuple de Dieu vu en Christ.


La multiplicité des rassemblements dits chrétiens n’existe pas dans la pensée de Dieu. Il n’y a qu’un rassemblement dont l’Écriture nous donne les caractères et que nous sommes appelés à rechercher et à réaliser avec le secours de la grâce. Il n’y a qu’une seule maison de Dieu, et qu’un seul peuple de Dieu. On retrouve la même pensée évoquée par les ais, à savoir que nous sommes fondés et enracinés en lui pour constituer un ensemble indivisible (Col. 2:7). L’unité du corps de Christ est une chose faite et qui n’est pas à faire. En dépit du fractionnement extérieur qui est à notre confusion, l’unité du corps de Christ est inaltérable, toujours belle aux yeux de Celui qui l’a constituée (Jean 11:52 ; 1 Cor. 12:13)


11.1.3 - Fabrication et transport des tapis

Tout ce qui était textile était porté par les Guershonites (Nb. 4), c’est-à-dire dans une large mesure la partie visible.

Les tapis avaient été tissés par les femmes « intelligentes » et « habiles que leur cœur y porta » (35:26), dans leurs tentes. Nous avons là aussi un enseignement d’une solennité et d’une valeur particulière ; il existe une liaison étroite entre les deux demeures que Dieu reconnaît, sa maison et la demeure des siens. Il y a une similitude entre les deux maisons, puisque aussi bien l’une que l’autre lui appartient ; le Seigneur a les mêmes droits dans chacune et elles reposent chacune sur les mêmes bases spirituelles. La vie domestique des rachetés qui désirent être fidèles et honorer le Seigneur avec le secours de sa grâce se reflétera dans la vie d’assemblée. Ce qui était tissé dans les maisons, se retrouvait sans changement dans la maison de Dieu ; nous apportons dans l’assemblée ce que sont nos propres maisons.

S’il n’y pas de place pour le Seigneur dans notre vie quotidienne, comment aurait-il la première place dans l’assemblée et comment serait-il la première de nos pensées quand nous franchissons le seuil de sa maison ?

Les femmes tissaient dans les maisons et les hommes responsables du foyer portaient ces tapis, comme un témoignage, durant les étapes successives du voyage.


Si l’on ajoutait bout à bout ces 10 tapis de 28 coudées de long chacun, on arriverait à une longueur de 280 coudées, soit la même longueur que le pourtour du parvis (sans les 20 coudées de la porte d’entrée) ; il n’y a pas deux mesures dans les pensées de Dieu.


11.2 - La TENTE

11 tapis de poil de chèvre = une tente qui préserve de la souillure.


11.2.1 - Description

Les dimensions : 30 x 4 coudées (15m x 2m x 11 tapis = 330 m2). Cette seconde couverture était plus grande que celle des 10 tapis tricolores (30 coudées au lieu de 28), et recouvrait en totalité le tabernacle sur ses côté et sur le fond, presque jusqu’au sol. Les deux groupes de 5 et 6 tapis, unis par des ganses et agrafes d’airain (exception comme les 5 bases des piliers du voile d’entrée) témoignent du fait que la réalisation pratique de l’unité du peuple de Dieu est à notre responsabilité.


11.2.2 - Signification symbolique

Le vêtement de poil (le prophète Élie : 2 Rois 1:8 — Jean-Baptiste : Marc 1:6) était typique des prophètes et exprimait la séparation du monde. Cette couverture de poils de chèvre enveloppait tout le sanctuaire de Dieu constituant ainsi une protection contre la souillure extérieure ; c’était l’expression de la séparation du mal, de la sainteté pratique qui va de pair avec la responsabilité qui caractérise ceux qui constituent cette seule tente (« elle sera une » — 11b). Il y a, dans ces tapis de poils de chèvre, un langage différent de celui des tapis tricolores. Ils représentent toujours l’unité du peuple, mais sous l’angle de la responsabilité ; le peuple est responsable de manifester et maintenir cette sainteté pratique.

Qu’apportons-nous dans la maison du Seigneur : en premier l’état de nos cœurs. Le chapitre 35 (qui est le chapitre du cœur — 21, 26, 34, 35) met un accent particulier sur le mobile de ces femmes israélites pour réaliser les éléments textiles : c’était celles « que leur cœur y porta » (v.26). Que le Seigneur nous accorde le secours de sa grâce pour que nous ayons le désir d’apporter premièrement des cœurs jugés et le produit de nos affections pour lui, en témoignage de notre attachement. Symboliquement, cette couverture de poil de chèvre souligne la vigilance qui devrait caractériser ceux qui constituent la demeure de Dieu, pour empêcher l’introduction de la souillure provenant de l’extérieur, et qui serait contraire à la sainte présence de Celui qui est le maître de sa demeure (Ps. 93:5).

Dieu veuille que nos chères sœurs, mères de famille, aient à cœur de tisser ce poil de chèvre dans les foyers, sachant bien que l’atmosphère du foyer est dans une large mesure entretenue par l’épouse, par la mère !


11.3 - Les COUVERTURES

11.3.1 - La couverture en peau de bélier teintes en rouge

Les dimensions ne nous sont pas données (On peut les imaginer recouvrant tout le tabernacle sur le dessus, les côtés et le fond ; soit 30 x 40 coudées ; soit 15 m x 20m ~ 300 m2).


Signification :


Le bélier était la victime du sacrifice de consécration (Exode 29 et Lév. 8). La couleur rouge évoque la couleur du sang.

Cette couverture évoque la consécration de Christ dans l’œuvre que Dieu son Père lui avait donné à faire, allant jusqu’au don de sa vie — la vie est dans le sang. Il l’a parfaitement glorifié (Jean 17:4). Rien ne pouvait le détourner de son accomplissement, quel qu’en soit le prix à payer. Nous ne pouvons pas mesurer ce que fut pour lui, le combat qu’il a enduré dans la solitude de Gethsémané, abandonné des siens qui s’étaient endormis à un jet de pierre. Nous ne pouvons pas plus qu’eux entrer dans les souffrances que le Seigneur a connues par anticipation, et moins encore dans les souffrances expiatoires qui ne sauraient nous être décrites. N’a-t-il pas été ce bélier de consécration comme aussi ces deux boucs de la journée des propitiations de Lév. 16 — le bouc qui s’en va, sur la tête duquel les péchés avaient été mis ? Rien ne l’a arrêté dans son chemin d’obéissance. Il s’est abaissé lui-même, alors que personne ne pouvait l’abaisser. Il s’est livré lui-même alors qu’il n’était au pouvoir de personne de le livrer. Il s’est donné lui-même volontairement et cela jusqu’à la mort.

Il y a une application pour nous, car s’il « est mort pour nous, c’est afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (1 Cor. 5:15)


11.3.2 - Couverture en peau de taisson

D’après de récentes études, le taisson ne serait pas le blaireau des montagnes, mais un animal marin, le dugon, voisin du lamentin. Quoiqu’il en soit, sa peau pouvait servir à confectionner des chaussures (Éz. 16, 10) ; bien que sans attrait elle servait de protection.

Cette couverture avait les mêmes dimensions que la couverture de peau de bélier (~300 m2).


Signification

Dans Nombres 4, nous voyons que tous les éléments du sanctuaire étaient extérieurement recouverts de peau de taisson pour leur transport, sauf l’arche qui était recouverte d’un drap tout de bleu (v. 6). Cette peau de taisson a une double signification :



Que voyait l’observateur, étranger aux pensées de Dieu et à son peuple, dans cette caravane traversant le désert et s’avançant d’étapes en étapes vers le pays céleste ? Un grand peuple — certes, mais rien d’attrayant dans ces objets portés sur l’épaule et enveloppés de peaux de taisson. Rien de désirable chez ces pèlerins, mais la peau de taisson cachait un trésor : les beautés du sanctuaire qui ne sont pas à la portée du regard étranger.

Un seul point bleu pouvait attirer le regard de cet observateur : le drap tout de bleu couvrant l’arche (Nb. 4:6), figure de Dieu en Christ, la plénitude de la divinité se plaisant à habiter en Christ. Cela évoque le Seigneur lui-même, accompagnant les siens dans leur pèlerinage terrestre. L’Esprit ne le présente pas sous la figure d’Ésaïe, comme l’homme de douleur, celui « dont le visage était défait plus qu’aucun fils d’homme », et qui « n’a ni forme ni éclat… ni apparence pour nous le faire désirer » (És. 52:14 — 53:2), mais sous la forme qu’avait vu en Lui, Jean le Baptiseur, quand il disait : « Voilà l’Agneau qui ôte le péché du monde … et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père » (Jean 1:29 et 14). Dieu présente son Fils unique selon ce qu’il est pour son cœur.


La surface totale de ces 4 couvertures du tabernacle était d’environs 1200 m2. En estimant le poids moyen d’un tapis à 3 kg/m2, le poids total des tapis et couvertures pourrait atteindre 3,6 tonnes. Si l’on ajoute le poids des rideaux, voile, tentures, la surface totale serait d’environs 1635 m2 ; soit un poids total de la partie textile estimé à 4.900 kg ~ 5 tonnes.


11.4 - Rappel sur les poids et mesures :

Bois 40 tonnes

Métaux 9 tonnes

Tentures 5 tonnes

Total = 54 tonnes


12 - LE CHANDELIER

Exode. 25:31-40 ; 26:35 ; 37:17-24 ; 40:24-25

Lev. 24:4 ; Nb. 8:2-4 ; Héb. 9:2


006


Pas de dimension - poids d’1 talent d’or pur (~ 45 kg)


Or pur : Justice divine en faveur du pécheur.


Or battu : (veau d’or fondu) Christ lumière, rejeté des hommes et frappé de Dieu.


Seule source de lumière dans le lieu saint : le Saint Esprit dans sa plénitude (7 lampes ~ 7 assemblées d’Asie), type de la plénitude de la lumière du SE dans le sanctuaire ; il dirige le service.

Pied = un fondement - la tige centrale est appelée « le chandelier ».


Le chandelier, dont il est souvent parlé tient une place particulière parce que c’est lui qui produit la lumière dans le lieu saint, au moyen de l’huile broyée (27:30 ; 29:40 ; Nb.28:5) ; sept lumières, figurant la plénitude de la lumière de Christ.

Presque toujours dans la Parole, l’huile est l’image du Saint Esprit. L’huile broyée exprime les souffrances qu’a connues le Seigneur et qui nous sont révélées par cette ressource d’un prix sans pareil qu’est le Saint Esprit.

Le chandelier est un élément particulièrement précieux du lieu saint qui est



12.1 - Pas de dimensions

Alors que pour la plupart des éléments du tabernacle les mesures sont indiquées, pour le chandelier aucune mesure n’est donnée : la lumière divine ne connaît pas de limite. Il en est de même pour la cuve d’airain, car il n’y a pas de limite dans les ressources de la grâce pour effectuer notre purification pratique.


12.2 - Il est d’une seule pièce

Cela évoque cette réalité que l’on a déjà vue plusieurs fois avec la table portant les 12 pains qui n’en sont qu’un (Ex. 25:30), ou les tapis unis les uns aux autres d’une manière indissoluble, formant une seule tente. Le chandelier est un seul chandelier ; et pourtant nous y voyons encore une fois Christ et les siens. Le Saint Esprit met l’accent sur ce fait qu’il y a un seul corps de Christ (la tête et ses membres), que nous sommes uns en Christ, et rendus agréables dans le bien-aimé devant Dieu. « … afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé » (Jean 17:21). « Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps… et nous avons tous été abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit » (1 Cor. 12:13). « Mais maintenant les membres sont plusieurs, mais le corps, un. » (1 Cor. 12:20)


12.3 - Il est constitué d’un talent d’« or pur »

(un talent, près de 45 kg !), ce qui exprime l’excellence de la justice divine en qui est la source de la lumière pour éclairer tout service dans le sanctuaire ; c’est un des rares éléments qui fût en or massif ; les autres éléments étaient de bois de Sittim plaqués d’or pur. Il représente donc :



C’est dans la justice divine seulement que se trouve la source de la lumière.


12.4 - Il est d’or « battu »

Dans cet élément source de lumière, nous avons l’expression du chemin de souffrance qu’a parcouru le Seigneur dans sa vie, mais surtout les souffrances expiatoires des trois heures ténébreuses dans lesquelles nous ne pouvons pas entrer, et qui bien sûr ne sont pas décrites dans la Parole ; ces trois heures d’abandon au cours desquelles le Seigneur a été fait péché, et où le Seigneur fût seul devant le Dieu Saint. Ce n’est qu’avec la plus grande révérence que nous les évoquons dans un esprit de louange, de reconnaissance et d’adoration.

Quelle différence avec le veau d’or qu’avait fondu Aaron pendant que Moïse, sur la montagne recevait les communications de Dieu pour réaliser le Tabernacle !


12.5 - Différentes parties du chandelier :

Bien que d’une seule pièce, le chandelier était formé de différentes parties : un socle, une tige centrale, et 6 branches tirées « de ça et de là ».


12.5.1 - « Son pied »

Un fondement, une base solide pour que le chandelier tienne debout ; il suggère la stabilité du « sûr fondement » que constitue Christ, la « précieuse pierre de coin » (És. 28:16 ; 1 Pi. 2:6), le « roc » sur lequel Il bâtit son assemblée (Matt. 16:18). Toutes les bénédictions sont en Lui et par Lui.


12.5.2 - Une tige centrale :

Elle est appelée elle-même « le chandelier » (fin du v. 33 et début du v. 34). Sur cette tige centrale figurent 4 calices « en forme de fleur d’amandier, ses pommes et ses fleurs… », alors que les branches n’en ont que trois. Le Seigneur, comme Joseph mis à part de ses frères, est toujours celui qui est au dessus de tout et de tous. Christ est le centre duquel sont tirées les branches : son peuple, son assemblée ; mais le chandelier reste une seule pièce dont on ne peut pas séparer un seul élément.


12.5.3 - Les 6 branches tirées du chandelier

Les branches « sortiront de ses côtés » (v. 32) ; elles « seront tirées de lui » (v. 36) de part et d’autre de la branche centrale. Elles ne sont pas collées ou vissées ; elles sont tirées de lui, elles sont sa nature. C’est l’ensemble avec ses tiges de part et d’autre qui constitue « le chandelier ».

Il nous semble entrevoir dans ces expressions l’évocation de la création de l’épouse du premier homme sur la terre, Ève, tirée de son côté (Gen. 2:21). Le profond sommeil que Dieu fit tomber sur Adam est une image de la mort dans laquelle Christ a dû entrer pour avoir son Épouse, « l’assemblée qui est son corps » (Éph. 1:23). Nous avons là comme une anticipation de ce qui a été la part du Seigneur.

Ayant accompli son œuvre, son côté a été percé et il en est sorti du sang et de l’eau. L’assemblée, figurativement parlant est tirée du côté du Seigneur, de son côté percé ; nous sommes par pure grâce le résultat de cette œuvre accomplie, tirés de lui, de son cœur, faisant corps avec lui-même, indissolublement liés à lui pour constituer cette plénitude des 7 lampes dont il est le centre.


12.5.4 - Les 7 lampes

Le chiffre 7 est l’expression de la plénitude. Chaque branche porte une lampe : ces 7 lampes représentent la lumière divine en perfection dans la puissance du Saint Esprit, telle qu’elle a été manifestée par le Seigneur. Il était « oint de l’Esprit Saint et de puissance » (Actes 10:38).

L’Apocalypse présente, dans les chapitres 2 et 3, les sept assemblées auxquelles des messages sont adressés. Le Seigneur est celui qui marche au milieu des 7 lampes d’or, et qui a les 7 esprits de Dieu, qui sont les 7 caractères du Saint Esprit mentionnés en Ésaïe 11.


12.5.5 - Les fleurs d’amandier

L’amandier est le premier arbre qui fleurit au printemps. On le retrouve plusieurs fois dans l’histoire d’Israël, par exemple en Nombres 17, avec la verge d’Aaron qui a fleuri et produit des amandes ; c’est le fruit de l’Esprit. Les fleurs d’amandier parlent de la vie en résurrection.


12.5.6 - Les pommes

Ce sont des fruits portés qui nourrissent : « …ranimez-moi avec des pommes » (C des C. 2:5). Les pommes figurent les bénédictions données par le bien-aimé ainsi que les fruits délicieux produits par le bien-aimé dans les siens et qui réjouissent son cœur. Notons qu’il n’y a qu’une pomme sous chaque branche latérale, alors qu’il y en a quatre sur la branche centrale.


12.6 - L’huile du chandelier

C’était de l’huile d’olive pure broyée (27:20) qu’il ne faut pas confondre avec l’huile de l’onction sainte ni avec l’encens composé. L’huile broyée résulte du broyage des olives dans un mortier, ce qui traduit les souffrances de Christ.

Cette huile qui produit la lumière est l’évocation évidente du Saint Esprit et de ses directions dans le croyant et dans l’assemblée. Comment pourrait-on œuvrer dans le lieu saint sans cette lumière ? Dans la vie de l’assemblée, il n’y a pas d’autre puissance active autorisée. En tout et pour tout, il n’y a que deux puissances qui peuvent agir dans le croyant, ou bien l’Esprit, ou bien la chair ; or la chair est mise de côté. Dieu veuille que ce soit le cas pratiquement. Nous avons bien besoin de le demander car nous éprouvons de la difficulté à réaliser et manifester cette dépendance du Saint Esprit. La seule source qui permet tout service dans le sanctuaire, c’est la lumière du Saint Esprit. L’entretien de cette flamme produite par l’huile consumée nécessite les soins du Souverain sacrificateur, afin que la lumière ne soit pas altérée par des impuretés qui pourraient s’y introduire (Ex. 30), venant de l’extérieur.

Par la description de ce chandelier, nous découvrons donc la plénitude de la lumière et de l’action de l’Esprit dans le sanctuaire, dans la maison de Dieu.


12.7 - Les différents éclairages du chandelier :

Un développement plus complet se trouve en annexe 2.

Nous désirons souligner 6 manières dont le chandelier brillait dans le lieu saint, toujours avec la pensée que ces choses nous concernent. Le lieu saint est un lieu de lumière (le chandelier), de nourriture (la table), d’adoration et d’intercession (l’autel d’or).


12.7.1 - Les lampes éclairaient vis-à-vis du chandelier : (Ex. 25:37)

La lumière du Saint Esprit répandue par le chandelier fait avant tout éclater la brillance et la splendeur du chandelier lui-même. C’est le premier témoignage que le Saint Esprit rend à l’égard de Christ lui-même. « Celui-là rendra témoignage de moi » (Jean 15:27). Dieu a toujours en vue, tout d’abord la gloire de son Fils. La lumière sans laquelle aucun service n’est possible a pour objet la gloire de Christ — celui qui en est la source.


12.7.2 - Le chandelier était vis-à-vis de la table : (Ex. 26:30)

Le chandelier brille vis à vis de la table sur laquelle sont les 12 pains qui expriment l’unité du peuple, des 12 tribus. La lumière du chandelier met en évidence, à la gloire de son auteur, la position merveilleuse de ce peuple choisi de Dieu, vu selon ses pensées et non pas sous l’angle de sa responsabilité. À tel point qu’en dépit des conditions pratiques humiliantes de ce peuple terrestre, du déchirement entre les 2 tribus et les 10 autres et des conflits internes, Dieu voit toujours son peuple comme une unité indivisible. (L’autel de 12 pierres d’Élie en 1 Rois 18. Les épîtres des apôtres Pierre ou Jacques aux chrétiens des 12 tribus…).


Le corps de Christ ne nous est pas révélé dans l’A.T., mais la pensée de l’unité du peuple est établie dès le début. C’est le cas encore maintenant dans l’Église, où comme fruit de son œuvre, tous les rachetés, revêtus de Christ et rendus parfaits à perpétuité devant Dieu, sont les membres du Corps de Christ. Il ne s’agit pas de notre état pratique, mais de notre position devant Dieu en Christ, qui ne peut subir aucune altération.

Ne confondons pas la réalité inaltérable de l’unité du corps de Christ, constitué de tous les croyants sur la terre, avec la réalisation de la communion à la table du Seigneur ; ce sont 2 choses distinctes bien qu’elles soient liées.


12.7.3 - Les lampes du chandelier devaient luire continuellement : du soir au matin (Ex. 27:20)

Il y avait des choses qui ne devaient pas s’arrêter pendant la nuit. Principalement le chandelier devait briller toute la nuit comme aussi le feu de l’holocauste ne devait pas s’éteindre pendant la nuit (Lev. 6:2 et 6).

Dans la nuit morale et spirituelle d’un christianisme expirant, nous n’avons pas d’autre lumière que celle que le Saint Esprit nous communique par la Parole et de la part de Celui qui en est la source. Du soir au matin, jusqu’à ce que l’aube se lève et que les ombres fuient, nous sommes assurés de bénéficier de cette lumière que nous donne le Saint Esprit. Il le fera jusqu’au moment de cette scène où il entretiendra la louange des saints glorifiés dans la sainte cité que la gloire illumine, et de laquelle l’Agneau est la lampe, car « il n’y aura plus de nuit là » (Apoc. 21:25).


12.7.4 - Les lampes du chandelier sont mentionnées avant la consécration des Lévites : (Nb. 8:1-3 ; 5-7 ; 10-16…)

Dans ce Chapitre 8 des Nombres, nous avons la consécration, la sanctification et la purification des lévites pour qu’ils soient rendus propres à exercer leurs fonctions (v. 5 à 17). L’investiture des lévites, donnés à l’Éternel et à la famille sacerdotale (v.16 et 19) se réalise à la lumière du chandelier, en figure celle du Saint Esprit, afin qu’ils accomplissent les divers services du sanctuaire selon la pensée de Dieu, pour sa gloire premièrement, pour la bénédiction de son peuple et pour que la sainteté soit pratiquement maintenue dans le sanctuaire.


12.7.5 - Le chandelier et la table des pains avant la mention du blasphème : (Lév. 24:1-9)

Au verset 11, le fils d’une femme israélite blasphéma le Nom de l’Éternel et le maudit ; c’est une évocation anticipée de l’apostasie que nous avons aujourd’hui sous les yeux dans la chrétienté professante sans vie. La violence et la corruption de ce monde nous environnent. On renie Dieu lui-même ; c’est l’anticipation du temps de l’Antichrist.

Confrontés à cet état de chose, les fidèles du peuple de Dieu ont des ressources d’un prix inestimable et combien nécessaire : la lumière du chandelier et la nourriture de la table. Dans cette scène de ténèbres et d’apostasie, nous avons la lumière et Celui qui en est la source. Au milieu de la famine spirituelle, nous possédons la nourriture que le Seigneur nous maintient dans sa fidélité.

Que le Seigneur nous accorde d’apprécier toujours davantage la valeur de cette lumière que personne ne peut éteindre et la saveur de la nourriture qu’il place devant nous et qu’il nous assure continuellement jusqu’à ce qu’il vienne. « Faites ceci en mémoire de moi…jusqu’à ce que je vienne » (1 Cor. 11:26).


12.7.6 - Le chandelier lié au service accompli à l’autel d’or — Ex. 30:1-10

Aaron faisait fumer l’encens sur l’autel, chaque matin et chaque soir, quand il arrangeait les lampes.

La lumière du Saint Esprit qui glorifie Christ, fait apparaître toutes ses perfections. Elle est indispensable à l’accomplissement du service de l’adoration et de l’intercession à l’autel d’or. L’adoration, le culte rendu en esprit et en vérité requiert la pureté, la sainteté ; d’où la mention des mouchettes et des vases à cendre servant au nettoyage des lampes du chandelier (Ex. 25:38 et 37:23). Rien ne doit entraver la pleine, la seule action et direction de l’Esprit dans l’adoration.


Lorsque nous serons introduits dans la dernière demeure, la partie céleste du royaume, quel en sera le chandelier ? « La cité n’a pas besoin de soleil, ni de la lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’a illuminée, et l’Agneau est sa lampe ». Il n’y aura pas de lampe à entretenir, car nous serons à la source intarissable de la lumière, abreuvés au fleuve de ses délices (Ps. 36:8). Son amour sera comme un fleuve de lumière, qui alimentera l’éternelle et parfaite adoration de nos âmes. (Apoc. 21:2, 22-23).


13 - LA TABLE des PAINS

Exode 25:23 à 30 — 37:10 à 16 — Lév. 24:5 à 9


13.1 - Description


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Dimensions :

Longueur : 2 coudées

Largeur : l coudée

Hauteur : 1,5 coudée


Elle est vue à la lumière du chandelier (figure du Saint Esprit)


Constituée de bois de Sittim et plaquée d’or pur : (figure de Christ et de son peuple qui ne font qu’UN)


13.2 - La hauteur de 1,5 coudée — Portée spirituelle

La hauteur de la table est la même que celle de la grille de l’autel d’airain et du propitiatoire sur l’arche. Il y a une identité de position qui est très expressive.

Sur la grille de l’autel d’airain était placée la victime du sacrifice pour le péché et les autres sacrifices, exposée au feu qui brûlait sous elle. C’est une figure de la croix et des souffrances indicibles que le Seigneur a connues à cause du péché. Sur la croix, il n’y a eu qu’une seule victime ; il n’en fallait qu’une : « par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10:14).

Sur la table, à la même hauteur que la grille étaient disposés les douze pains de proposition, figure des douze tribus du seul peuple de Dieu, dans son unité inaltérable, vu à la lumière du chandelier dans le lieu saint du sanctuaire.

Cette équivalence de hauteur démontre que la position des saints et leur unité sont le fruit du sacrifice de Christ, ayant parfaitement répondu à la sainteté de Dieu. Ces douze pains représentaient donc l’unité du peuple en Dieu et devant Dieu ; pour nous, c’est une image de la position et de l’unité inaltérable des rachetés en Christ et devant le Dieu Saint.


13.3 - Égalité de chaque pain

Faits de fine fleur de farine (Humanité de Christ) et couverts d’encens : figure de l’excellence de la victime. Pour les croyants, ils sont rendus agréables dans le Bien-aimé.


13.4 - Ordre des pains

Les douze pains étaient disposées sur la table dans un ordre parfait en 2 rangées (pas deux piles), six par rangées (Lév. 24:6). Le peuple est dans un ordre parfait et dans une position excellente accordée à la foi dans l’œuvre de Christ.


13.5 - Douze pains

Différentes pensées se dégagent de ces douze pains :


13.5.1 - Christ lui-même est la nourriture de nos âmes

Les douze pains étaient la nourriture des sacrificateurs (Lév. 24:9). Il y avait différentes nourritures pour le peuple : l’agneau pascal, la manne, les sacrifices de prospérité, le grain rôti dans le pays et toutes nous parlent de Christ pain du ciel, de la Parole de Dieu. Mais ces 12 pains de fleur de farine, appelés « un seul pain » représentent Christ éprouvé dans sa sainte humanité par le jugement de Dieu, manifesté parfait et placé devant Dieu, dans la lumière du chandelier dans le lieu saint. Cette nourriture des sacrificateurs dans un sanctuaire terrestre, préfigure pour nous notre nourriture spirituelle dans les lieux saints où nous avons accès et où nous pouvons nous nourrir de l’homme Christ Jésus ressuscité et glorifié.


13.5.2 - Ils représentent l’ensemble du peuple vu dans son unité

« Ce sera un pain de mémorial… c’est une alliance perpétuelle » (Lév. 24:7). Un seul peuple indivisible aux yeux de Dieu.

S’il y a un fractionnement extérieur, au sein de l’ensemble des rachetés du Seigneur, il n’en demeure pas moins que pour Christ et devant Dieu, il n’y a qu’un seul peuple. Cette réalité de l’unité du peuple terrestre aux yeux de Dieu est transcrite plusieurs fois dans la Parole. Dans Esdras 6:17, on a sacrifié douze boucs en sacrifice pour le péché pour les douze tribus, alors qu’il n’y avait que deux tribus représentées. L’apôtre Jacques adresse sa lettre aux douze tribus d’Israël qui sont dans la dispersion. Personne n’aurait pu rassembler ces douze tribus, néanmoins elles restent un ensemble que Dieu connaît et reconnaît.

Il en est de même pour nous, quand la grâce nous est accordée de participer au seul pain au moment de la cène du Seigneur, nous rappelons l’unité indivisible du peuple de Dieu. Ne supprimons pas cette 1ère strophe de ce magnifique cantique 20 ; l’unité du corps de Christ est toujours belle à ses yeux, à l’honneur et à la gloire de Celui qui l’a constituée. Il est mort pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés (Jean 11:52). Le fractionnement extérieur qui fait que nous ne voyons pas cette unité n’enlève rien à cette réalité glorieuse, à l’honneur de Celui qui l’a appelée à l’existence.


Par ailleurs ne confondons pas la réalité inaltérable et toujours belle aux yeux divins de l’unité de son peuple, avec la réalisation de la communion à la Table du Seigneur. Ce sont deux choses distinctes ; si nous les assimilons, nous nous engageons dans la confusion.


13.6 - Un rebord d’une paume et un couronnement d’or

« Tu y feras un rebord d’une paume tout autour, et tu feras un couronnement d’or à son rebord ». Les douze pains sur la table étaient portés et ébranlés lors de la marche dans le désert et le rebord assurait leur position ; ils ne pouvaient déchoir de la table.

Notre position, liée à un Christ glorifié, est assurée et il est impossible d’en déchoir pendant les vicissitudes et les soubresauts du pèlerinage dans le désert. En dépit des faux pas des porteurs, l’ensemble, l’unité est assurée.

Il n’y avait pas de couronnement à l’autel d’airain ; la seule couronne qui aurait convenu aurait été la couronne d’épine que le Seigneur a portée sur sa sainte tête. Mais ici, le Seigneur est glorifié ; son œuvre est achevée et l’on est au-delà de l’autel d’airain (Ps. 21:3).

Tandis que notre position en Christ devant Dieu est assurée, la réalisation de cette position et notre communion demeureront toujours fragiles. « Étant entraîné par l’erreur des pervers, le croyant peut déchoir de sa propre fermeté » (2 Pi. 3:17). La mesure dans laquelle nous y entrons et en jouissons demeure toujours vulnérable, à cause de ce que nous sommes.


Que le Seigneur nous accorde de mieux réaliser ces choses, et d’une manière particulière quand nous sommes rassemblés autour de Lui, et en son nom, pour nous nourrir de son amour, des mets de sa table (1 Rois 10:5). Qu’ainsi, devant ce mémorial qu’il nous a laissé, celui de ses merveilles comme dit le psalmiste (Ps.111), montent de nos cœurs la reconnaissance et l’adoration en attendant de le faire d’une manière céleste et glorieuse.


14 - L’AUTEL D’OR

Exode 30:1 à 9


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Dimensions : 1 x 1 x 2 coudées ; plus petit que l’autel d’airain, mais plus élevé que la grille et la table (1,5 cd)


Bois Sittim et Or = humanité et divinité


Couronnement d’or = Christ glorifié


Sa place : près de l’arche mais devant le voile fermé



14.1 - Sa hauteur

Cet autel est petit mais dépasse en hauteur d’1/2 coudée la grille de l’autel d’airain et la table : cette hauteur signifie que, tirés par l’amour de Christ dans nos âmes, nous nous élevons spirituellement à la hauteur de l’adoration. Combien est-il souhaitable que ce pas supplémentaire vers Dieu soit réalisé, car beaucoup de rachetés précieux au cœur du Seigneur, ne vont pas plus haut que l’autel d’airain ; c’est-à-dire pas plus loin que la jouissance que procure la certitude du salut de leur âme. Mais nous sommes appelés à monter plus haut, jusqu’à l’autel de l’adoration qui est aussi celui de l’intercession.


14.2 - Sa place

En Israël, le sacrificateur qui offrait le parfum sur l’autel d’or, se trouvait devant un voile fermé comportant des chérubins, derrière lequel se trouvaient l’arche et son propitiatoire, dans l’obscurité totale. Maintenant nous tous, comme croyants, faits rois et sacrificateurs, nous n’entrons pas dans le sanctuaire devant un voile fermé ; la grâce nous a été accordée de suivre un chemin nouveau et vivant à travers le voile, ce qui aurait été un chemin de mort pour ceux qui l’auraient franchi, à l’exception d’Aaron et de Moïse (Héb. 10:19 à 22). Ce voile a été déchiré lorsque le Seigneur a scellé son œuvre accomplie (Matt. 27:51).


14.3 - Le couronnement d’or

Dans le lieu saint, que ce soit en considérant la table des pains ou le chandelier, nous sommes placés au niveau spirituel du Seigneur glorifié après avoir achevé son œuvre. En vertu de la valeur de cette œuvre achevée, ceux qui s’approchent sont comptés, par pure grâce, au nombre des rois et sacrificateurs autorisés à entrer dans les lieux saints pour se trouver devant cet autel de l’adoration.


14.4 - Son usage

Pour qu’il y ait un adorateur à l’autel d’or, il avait fallu d’abord une victime sur l’autel d’airain.


14.4.1 - Précautions

« …chaque matin il fera fumer l’encens quand il arrangera les lampes » (v.7). Ce service si élevé de l’adoration ne peut se réaliser qu’à la lumière du Saint Esprit. Les lampes réclamaient des soins, et chaque matin le sacrificateur arrangeait les lampes du chandelier (30:7) avec des mouchettes (25:38 — 37:23 — Nb.4:9), afin que la lumière soit pleine et qu’il puisse offrir l’encens. Il fallait que premièrement les lampes soient libérées de toutes les impuretés qui auraient pu altérer l’éclat de la lumière. Il faut veiller à ce que rien n’entrave l’action du Saint Esprit à l’égard d’un service aussi élevé.


Mais qu’est-ce que le sacrificateur apportait sur l’autel d’or ? — de l’encens composé (30:34-38), quatre parfum mélangés, « du stacte, de la coquille odorante, du galbanum et de l’encens, de tout, « à poids égal ». Cet encens composé traduisait dans sa composition, dans sa qualité et sa pureté, l’excellence de la personne de Christ lui-même en rapport avec ses souffrances, car c’est l’action du feu (les braises prises à l’autel d’airain) qui en fait monter le parfum vers Dieu. Nos devanciers qui ont étudié ces choses avant nous et plus que nous, nous ont enseigné que :


le stacte proviendrait d’une partie intérieure d’une larme de myrrhe desséchée — la myrrhe étant l’expression de la souffrance ; cela évoque les souffrances cachées de Christ lors de l’expiation dans lesquelles nous ne pouvons entrer, connues de Dieu seul. Mais pour Dieu, c’est le parfum par excellence.

La coquille odorante nous parle de celui qui est descendu dans les eaux profondes du jugement de Dieu, disant par l’esprit prophétique : « les algues ont enveloppé ma tête », « toutes tes vagues ont passé sur moi » (Jonas 2:6 — Ps. 42:7 — 88:7).

Le galbanum est un parfum d’odeur âcre qui peut faire penser à ce que sont les souffrances de Christ pour un incrédule ; ce n’est pas un parfum d’odeur agréable dans la mesure où elles l’amènent à la conviction de péché : une odeur de mort (ME 1935 p. 142).

L’encens dégage une fumée odorante et agréable.


14.4.2 - De tout, à poids égal

Il n’y a pas de vertu, de qualité essentielle du Seigneur qui surpasse une autre. Dans le domaine humain, c’est souvent quand on regarde les choses de loin qu’elles sont les plus belles ; mais dans les choses de Dieu, plus on regarde de près, et plus on en découvre la beauté. « Tu en pileras très fin ».

Cet encens était salé, pur, saint… Christ n’a pas connu, ni commis de péché et n’en n’avait pas en lui (2 Cor. 5:21 — 1 Pi. 2:22 — 1 Jean 3:5)

« Vous n’en ferez point pour vous selon les mêmes proportions : il sera pour toi saint, consacré à l’Éternel ». Ce parfum si précieux est réservé à Dieu. Tout usage impie, tout ce qui pourrait exalter l’homme, ne peut qu’entraîner la peine la plus sévère de la part de Dieu.


Qu’apportons-nous à l’heure du culte ? Le sacrificateur apportant l’encens est une figure de l’adoration adressée à Dieu et dont Christ est la substance. Nous sommes une « sainte sacrificature » pour présenter Christ à Dieu, et son œuvre à la croix (1 Pi. 2).


14.5 - Les choses interdites à l’autel d’or


14.5.1 - Pas de sacrifices, ni d’offrande de gâteau, ni de libation

Le sacrificateur ne devait pas venir à l’autel d’or avec un sacrifice, un mouton ou un bélier, mais avec l’encens des drogues odoriférantes (30:34-38). Nous ne venons pas à l’autel d’or pour être sauvé ; cela a été réglé et obtenu à l’autel d’airain, à la croix. L’adorateur vient à l’autel d’or parce qu’il a été sauvé, parce qu’il est au bénéfice de l’œuvre de Christ. Il faut bien différencier l’autel d’airain et l’autel d’or.

Ne sommes-nous pas exposés à apporter sur l’autel d’or ce qui a été réduit en cendres sur l’autel d’airain, en étant parfois plus occupés, à l’heure de la louange, de l’état de misère dans lequel nous étions, que de rendre grâce pour l’œuvre accomplie pour nous en délivrer et présenter à Dieu l’excellence de son Fils duquel le nom est un parfum répandu ?


14.5.2 - Pas de feu étranger

C’était par le feu pris sur l’autel d’airain que le parfum consumé exhalait sa bonne odeur. Utiliser un feu étranger correspondait à faire appel à des ressources charnelles, des moyens humains pour présenter ce qui est de Dieu ; par exemple, un culte organisé à l’avance, qui ne serait pas sous la seule direction de l’Esprit.

Les deux fils d’Aaron, Nadab et Abihu (Lév. 10), ont offert du feu étranger, et ils en sont morts. Ils n’avaient pas pris le feu où il aurait dû être pris, c’est-à-dire à l’autel d’airain, à la croix de Christ, le seul feu pouvant exhaler le parfum de l’excellence de la victime. Comme il est attristant de voir qu’au moment même où la sacrificature a été instituée, soit survenue cette faute de ces deux sacrificateurs ; Dieu n’a pas permis cela, car il sauvegarde les gloires qui sont dues à son Fils.


14.5.3 - Pas d’encens étranger

Offrir de l’encens étranger, ce serait offrir à Dieu autre chose que l’excellence de Christ, représentée dans la composition de cet encens composé de drogues odoriférantes. Exalter l’homme ou faire ressortir l’homme dans l’adoration n’est qu’un faux encens. Cela montre à nos cœurs et à nos consciences le sérieux qui se rattache au fait de s’approcher de l’autel d’or dans le sanctuaire.


La nature du feu est en rapport avec le culte rendu en esprit et en vérité.

La nature de l’encens est en rapport avec l’objet du culte, présenter Christ à Dieu.


15 - Le sanctuaire — LE VOILE DU LIEU TRÈS SAINT

Exode 25:1 à 9 — Ex. 26:31-34


Ce premier paragraphe du chap. 25 évoque ce qui fait l’objet du chapitre 35 : la disposition de cœur du peuple qui apporte (14 fois entre 35:1 et 36:7) ce qui est nécessaire et même au-delà, pour la réalisation de cette demeure de Dieu. Cet « esprit libéral » n’est pas dans nos cœurs naturels, mais résulte de ce que la grâce de Dieu a produit dans des cœurs renouvelés.


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15.1 - Dimensions :

10 x 10 coudées (5m x 5m ~ 25 m2). Il avait la même surface que le rideau d’entrée dans le parvis (4 x 20 c.) et le rideau d’entrée dans le lieu saint. Le Seigneur n’a qu’une mesure d’appréciation.


15.2 - Aspect

On retrouve les 4 éléments comme avec le rideau d’entrée du parvis, le rideau d’entrée du sanctuaire, la couverture des 10 tapis : le bleu, le pourpre, l’écarlate et le fin coton retors, mais cette fois avec des chérubins. On peut discerner dans ces 4 éléments ainsi que dans les 4 piliers, les 4 témoignages rendus à Christ dans les 4 évangiles :

Nous reportons ici ce qui fait l’objet des pages au sujet de la porte du parvis.


15.2.1 - Fin coton — Évangile de Marc : la pureté parfaite du serviteur et prophète

Le fin coton est l’image de la pureté de Christ dans son humanité, sans défaut et sans tache (1 Pi. 1:19). Il a participé en tout à la nature humaine, mais en rien à la nature pécheresse ; il était parfaitement homme, tout en étant parfaitement Dieu. C’est en qualité d’homme, connaissant ce qu’est le chemin de l’homme sur la terre, et en vertu de son œuvre, qu’il est « devenu » notre souverain sacrificateur pour l’éternité, toujours vivant pour intercéder pour nous (Héb. 7:21a et 25b). C’est parce qu’il a marché ici-bas comme homme, dans une fidélité parfaite, qu’il peut nous soutenir et sympathiser à nos infirmités, mais jamais à nos manquements (Héb. 4:15).


15.2.2 - Bleu — Évangile de Jean

Le bleu, qui est nommé en premier, évoque l’aspect céleste et le Fils de Dieu « envoyé du ciel », expression si caractéristique de l’évangile de Jean (40 fois). Combien nous aimons à lever les yeux pour voir ce bleu, mais malheureusement notre vue est souvent obscurcie par des nuages.


15.2.3 - Pourpre — Évangile de Luc : Le Fils de l’homme qui aura la domination universelle

Après que le Seigneur eût été condamné par le sanhédrin, les soldats romain l’ont revêtu de pourpre par dérision (Marc 15:17 — Jean 19:2 et 5). La pourpre est l’emblème de la gloire royale. N’oublions pas que même s’il fût rejeté comme roi par les juifs (Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous), le Seigneur n’a jamais renoncé à son titre de roi. Il l’a confirmé à Pilate (Luc 23:3) et Dieu ne renoncera jamais à ce que son Fils règne sur la terre. C’est la réponse de Dieu à l’outrage fait à son Fils.


15.2.4 - Écarlate — Évangile de Matthieu : La gloire royale du Messie dans son règne messianique

L’écarlate est la couleur de la gloire messianique terrestre sur Israël (2 Sam. 1:24). C’est dans l’évangile de Matthieu, l’évangile messianique, que le Seigneur a été revêtu d’écarlate (Matt. 27:29).

L’écarlate est aussi la couleur du sang, évoquant les souffrances du Seigneur à la croix et la valeur de son sang versé.

Ainsi l’écarlate fait penser aux souffrances qui devaient être la part de Christ et aux gloires qui suivraient (1 Pi. 1:11).


15.2.5 - Il comportait des chérubins

Les chérubins sont des éléments célestes qui ont pour mission de préserver les droits de Dieu. C’est ainsi qu’on les voit fermer l’accès au jardin d’Éden après que le péché fût entré dans le monde. Il n’y avait pas de chérubins pour interdire l’entrée dans le parvis, mais ici ils sauvegardaient l’entrée du lieu très saint. Seuls, Moïse introduit dans une intimité particulière, pouvait y entrer régulièrement (25:22 — Nb. 7:89) et le souverain sacrificateur, Aaron ou ses successeurs, une fois par an lors du grand jour des propitiations (Lév. 16).

« Il fera séparation pour vous entre le Lieu Saint et le Lieu Très Saint ». À la lumière du NT et de l’Esprit Saint nous comprenons que pour le temps du tabernacle, « le chemin des lieux saints n’avait pas encore été manifesté », et qu’il n’y avait pas encore « de liberté pour entrer dans les lieux saints » (Héb. 9:8 ; 10:19). Et il en est toujours ainsi pour ce peuple ; « ce même voile demeure sans être levé » (2 Cor. 3:14 et 15) ; il « prend fin en Christ », car c’est à la mort de Christ qu’il a été déchiré du haut jusqu’en bas par le milieu. Maintenant tout croyant est invité à jouir de la pleine liberté d’entrer dans les lieux saints par le chemin nouveau frayé à travers le voile déchiré (Héb. 10:19-22).


15.2.6 - Pas d’or

Il n’y avait pas de filets d’or broché (à la différence de l’éphod — Ex. 39:3). Le mystère de l’humanité et de la divinité de Christ est voilée aux yeux de l’homme.


15.3 - Les 4 piliers

Ses 4 piliers étaient de bois de Sittim plaqués d’or, avec des crochets d’or, et reposaient sur des bases d’argent. Il n’y a plus d’airain car la question du péché a été réglée.

Les quatre piliers (comme les quatre couleurs du voile) nous parlent aussi des 4 évangiles, déployant devant l’adorateur à l’autel d’or les quatre aspects de la personne de Christ (És. 53:12).


16 - Le sanctuaire — LE LIEU TRÈS SAINT

16.1 - Dimensions

Il est cubique : 10 x 10 x 10 coudées (5 x 5 x 5 m) comme la cité sainte d’Apocalypse 21:16. Dans ce lieu sacré de la présence divine, il n’y a aucun élément caractéristique qui dépasse un autre. Le cube parle de perfection divine.


Les 3 parois sur les côtés et le fond sont constituées par les ais plaqués d’or.

Les chérubins enveloppent le pourtour et le « plafond » du lieu très saint pour en sauvegarder l’accès, à l’exception du sol, car la maison de Dieu est sur la terre, en contraste avec la cité céleste (Apoc. 21:21).

À l’intérieur, dans l’obscurité : un seul objet — l’arche et le propitiatoire


16.2 - C’était le lieu de la présence de Dieu :

Mais c’était un lieu totalement obscur, où l’arche reposait. Fermé par le voile, enveloppé de chérubins sur ses quatre côtés et au « plafond », c’était le lieu où Dieu apparaissait dans la nuée (Lév. 16:2). Même Moïse et Aaron n’y restaient pas. Hors du Lieu Très Saint, l’arche devait être couverte, de sorte qu’aucun Israélite n’a vu l’arche, à l’exception des fils d’Aaron qui la couvrait lors des départs (Nb. 4 et 5) ! Salomon, après avoir mis l’arche dans le temple a exprimé cette réalité solennelle de cette période de la loi, que « Dieu habiterait l’obscurité profonde » (1 Rois 8:12 — 2 Chr. 6:1).

Dans cette économie mosaïque, nous ne sommes pas encore introduits dans la pleine lumière qui est actuellement notre heureux partage. Paul écrivait à Timothée que « Dieu habite la lumière inaccessible qu’aucun des hommes n’a vu ni ne peut voir » (1 Tim. 6:16). En effet, la lumière de la présence divine demeure inaccessible pour l’œil de la chair. Il n’y a que l’œil de la foi qui peut fixer son regard sur le Seigneur, et « contempler sa gloire à face découverte » (Héb. 12:2 — 2 Cor. 3:18).


16.3 - L’exception de Moïse et Aaron (voir le propitiatoire)

Ils étaient les deux seules personnes ayant accès au lieu très saint, occasionnellement :


Aaron comme Souverain sacrificateur, une fois par an (Lév. 16).

Moïse comme apôtre, comme privilège. Dieu se rencontrait là avec lui et parlait avec lui de dessus le propitiatoire (25:22 — 34:34 — Nb. 7:89)


Le Seigneur possède ces deux caractères : apôtre et souverain sacrificateur de notre confession : Héb. 3:1.


17 - L’ARCHE ET LE PROPITIATOIRE

Ex. 25:10-15 — 37:1 à 9 — 40:20 à 21 — Nombres 4:5 et 6


Le chemin de l’homme va de l’extérieur du parvis jusqu’à l’intérieur du sanctuaire ; mais quand Dieu s’adresse à l’homme, Il commence par lui présenter son Fils. Le premier élément dont Dieu parle à Moïse, c’est l’arche ; le Fils est son langage. Décrire l’arche en premier revenait à dire en quelque sorte « J’ai encore un Fils, je vous l’enverrai » — anticipation de ces paroles du NT « …à la fin de ces jours-là, Il nous a parlé en Fils » (Héb. 1:2). « Ayant un unique Fils bien-aimé, il le leur envoya » (Marc 12:6).


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17.1 - Dimensions :

Longueur : 2,5 cd — largeur : 1,5 cd — hauteur : 1,5 cd (soit 1,25m x 0,75m x 0,75m). On remarque que sa hauteur est la même que celle de la table et de la grille de l’autel d’airain. Notre acceptation en Christ et devant Dieu est « au niveau spirituel » de l’œuvre de la croix et de notre position en Lui.


17.2 - Composition

Bois de Sittim (acacia réputé pour sa résistance et son caractère imputrescible)

L’arche était plaquée d’or pur comme le chandelier, la table et l’autel d’or ; ce qui n’est pas dit des ais, plaqués « seulement » d’or (26:29).

Elle était plaquée dedans et dehors, alors que l’autel d’or était plaqué d’or pur seulement à l’extérieur.

Elle comportait un couronnement d’or, comme la table et l’autel d’or (image de Christ glorifié).


17.3 - Signification spirituelle de l’arche

Le Bois de Sittim est l’image de l’incarnation de Christ et de sa vie d’homme sur la terre « saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs » (Héb. 7:26).

L’or pur est un « symbole de la gloire intrinsèque de Dieu dans sa justice, sa sainteté, sa vérité, sa sagesse, sa puissance et son amour » (Apoc. 21:11, 18). Tous les éléments qui parlent du Seigneur Jésus sont d’or pur, alors que ce qui parle des rachetés est simplement d’or (les ais, les traverses, les piliers du rideau). Nous sommes revêtus de Christ.

L’assemblage du bois de Sittim et de l’or pur exprime ce qu’a été le Seigneur Jésus pour Dieu, sur la terre pendant sa vie, parfaitement homme tout en restant parfaitement Dieu. C’est un mystère insondable, que le croyant doit se garder de vouloir sonder, car « personne ne connaît le Fils si ce n’est le Père » (Matt. 11:27). Les hommes de Beth-Shémesh ont voulu regarder dans l’arche et en sont morts (1 Sam. 6:19). Christ seul a révélé la gloire de Dieu (Jean 1:14, 18). Lui seul est le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance (Héb. 1:3).


17.4 - Son contenu

La cruche d’or contenant de la manne

La verge d’Aaron

Les secondes tables de la loi


17.5 - Signification du contenu

17.5.1 - la cruche d’or :

Elle conservait la manne comme souvenir ; celle-ci ne se corrompait pas contrairement à celle que recueillaient chaque matin les Israélites et qui pourrissait au bout d’un jour (Ex. 16:20). La jouissance et l’état pratique du croyant ne sont pas à la hauteur des pensées divines.


Cette manne conservée témoignait des ressources permanentes de la grâce et de la fidélité de Dieu pendant la traversée du désert, et cela malgré les murmures de ce peuple « de cou roide ».

Elle constituait une figure de Christ venu du ciel, véritable pain de vie (Jean 6).


17.5.2 - La verge d’Aaron,

Il s’agit de la verge de la sacrificature, qui avait bourgeonné et poussé des amandes pendant la nuit (Nb. 17). C’est Dieu seul qui avait établi cette sacrificature. C’est en effet pendant cette nuit unique dans les annales de l’éternité, où Christ a connu les trois heures ténébreuses de la croix, que la « souveraine sacrificature » lui a été décernée. Il est alors « devenu souverain sacrificateur pour l’éternité » (Héb. 6:20 — 7:21).


17.5.3 - Les secondes tables de la loi,

Elles sont décrites en Exode 34:1 et en Deut. 10:1 à 5 et comportant les mêmes paroles que les premières que Moïse brisa au pied de la montagne de Sinaï.


17.6 - Plaquage intérieur et extérieur

« Tu la plaqueras d’or pur dedans et dehors ». L’autel d’airain et l’autel d’or étaient plaqués seulement à l’extérieur. Cette spécificité de l’arche exprime que l’excellence du Seigneur Jésus se trouvait aussi bien dans l’essence même de sa personne que dans ses manifestations extérieures. « Tu as sondé mon cœur, tu m’as visité de nuit ; tu m’as éprouvé au creuset, tu n’as rien trouvé ; ma pensée ne va pas au delà de ma parole » (Psaumes 17:3). Voilà ce que Christ a été pour Dieu : son Fils bien-aimé en qui il a trouvé son plaisir.


17.7 - Son transport

L’arche a accompagné le peuple de Dieu dans toutes ses traites à travers le désert. Sa place de choix était au milieu de la caravane (Nb. 10:21), entre les six premières tribus et les six dernières. Mais nous voyons au verset 33, que dès le premier départ, elle est allée se placer devant le peuple le chemin de trois jours, pour lui ouvrir la voie et lui chercher un lieu de repos. Elle précédait encore le peuple de 2000 coudées pour la traversée du Jourdain (Jos. 3:14). Avant le passage de la Mer Rouge, l’arche n’existait pas, mais l’Ange de l’Éternel et la nuée se tinrent derrière le peuple (Ex. 14:19).

Les barres étaient placées dans leurs anneaux et ne devait pas être retirées (v. 15), parce qu’à l’instant décidé de Dieu, la colonne de nuée pouvait se lever, et le camp devait partir. À ce moment là, la première intervention des Kehathites consistait à couvrir l’arche avec le voile tricolore avec les chérubins, puis de peau de taisson, et enfin d’un drap de bleu (Nb. 4:5, 6) ; ce drap de bleu traduit cette expression de l’Écriture : « Dieu était en Christ » (2 Cor. 5:19). Ainsi elle a été portée depuis le Sinaï jusqu’au temple de Salomon où les barres ont alors été retirées. Elle est probablement restée dans le temple jusqu’à la chute finale du peuple et sa déportation à Babylone. L’arche était ainsi l’expression de la présence de l’Éternel au milieu de son peuple. (La dernière mention de l’arche se trouve en 2 Chr. 35:3, ce qui explique son absence dans la maison de Dieu en Esdras 6).

Comme tous les autres objets du tabernacle, elle devait être portée par les Kéhatites sur l’épaule ; et cette obligation n’est pas sans importance. Lorsque David, pourtant si attaché à l’Éternel malgré ses défaillances, a voulu faire monter l’arche de Kiriath-Jéarim à sa maison, il la fit transporter sur un chariot neuf ; mais ce transport a été endeuillé par la brèche d’Uzza, qui avait mis la main sur l’arche parce que les bœufs avaient bronché (2 Sam. 6). Cela nous montre que Dieu ne permet pas un geste qui pourrait manifester la prétention de l’homme à lui venir en aide en appuyant de ses mains un système qui chancelle (HR).


17.8 - Signification spirituelle de « porter l’arche »

Moralement, c’est notre précieux privilège, de porter dans nos cœurs Christ lui-même, et garder tout ce qui est de Lui, pour notre propre joie et aussi en témoignage devant le monde. Si nous portons sur nous le sceau céleste (le drap de bleu) de notre vie cachée en Christ (Col. 3:3), nous rendrons témoignage à un Christ glorifié (le couronnement d’or) assis dans le ciel.


17.9 - Ses différentes appellations : (voir A.G. dans ME 1972 p.227)


17.10 - Le propitiatoire

Ex. 25:17 à 22 — 37:6 à 9


17.10.1 - Description

C’était une sorte de couvercle, posé sur le dessus de l’arche et ayant les mêmes dimensions qu’elle : 2,5 coudées de long x 1,5 coudées de large. L’absence de débordement témoigne du fait qu’il n’y a pas de propitiation en dehors de Christ.

Il était entièrement d’or pur massif, d’or battu comme le chandelier.

Sur ce propitiatoire, étaient deux chérubins tirés de lui, faisant corps avec lui. Ils sont dans une attitude remarquable ; ils n’ont pas d’épée (contrairement aux chérubins barrant le chemin du jardin d’Éden). Leurs faces étaient tournées vers le propitiatoire et ils contemplent le sang mis sur le propitiatoire au grand jour des expiations (Lév. 16:12-14). Le sang n’était pas pour eux mais pour le peuple. Bien que l’œuvre de la croix ne soit pas pour les créatures célestes, la Parole nous dit que les anges désirent y regarder de près (1 Pi. 1:12).


17.10.2 - Signification

L’Arche et le propitiatoire forment un tout : le trône de Dieu est devenu pour les rachetés un trône de grâce duquel nous pouvons nous approcher avec confiance en vertu du sang, et pour avoir du secours au moment opportun (Héb. 4:16).

C’était le seul lieu de rencontre entre l’Éternel et son peuple par l’intermédiaire de Moïse et d’Aaron, deux figures du double caractère du service de Christ envers nous — l’apôtre et le souverain sacrificateur de notre confession (Héb. 3:1).


Moïse, comme apôtre ou envoyé de Dieu, y recevait les communications directement de la bouche de Dieu (Ex. 25:22 — 34:34 — Nb. 7:89), de dessus le propitiatoire, entre les chérubins. Dieu parlait avec Moïse comme un homme parle avec son ami qui transmettait la volonté de Dieu au peuple.

Aaron exerçait son service de sacrificateur et d’intercesseur.


Le souverain sacrificateur entrait une seule fois par an dans le lieu très saint, au grand jour des propitiations (Lév. 16:34), pour que soient maintenues les relations entre le peuple pécheur et l’Éternel, le Dieu Saint. Il y entrait d’une part avec son encensoir plein de charbon ardent pris à l’autel d’airain qui répandait un nuage d’encens, et d’autre part avec le sang du sacrifice pour le péché pour en faire aspersion sur et devant le propitiatoire. À son entrée, ce qui est mentionné en premier, c’est l’encens et ensuite le sang. L’encens nous parle de l’excellence de la personne du Seigneur qui donne efficace à son œuvre accomplie représentée par le sang. Le parfum précède le sang.

Il n’y avait qu’Aaron (ou sa descendance) qui pouvait entrer une fois par an dans le lieu très saint (Lév. 16:34). Le peuple attendait dehors ne sachant s’il serait agréé ou non. Puis il en ressortait et alors, quel sujet de reconnaissance pour le peuple qui comprenait que l’offrande avait été agréée par Dieu ; ce qui assurait le maintien des relations de l’Éternel avec son peuple pour une année.


Dans l’AT le péché était seulement couvert pour quelque temps. Mais le Seigneur a expié et ôté nos péchés une fois pour toutes (Jean 1:29 — Héb. 8:12 = 10:17). Puis il est entré dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle et s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu (Héb. 10:12) ; l’accomplissement de son œuvre a parfaitement répondu aux droits divins et nous assure une relation permanente. L’amour et la grâce nous ont été pleinement et définitivement acquis. Sa position assise à la droite de Dieu est garante de la rédemption obtenue dont nous sommes les objets.

C’est sur ce propitiatoire aspergé de sang que nous avons la rencontre en pleine satisfaction réciproque de la justice et de la grâce (Ps. 85:10). Nous chantons que notre Seigneur est notre saint propitiatoire ; effectivement, c’est à ce lieu là que Dieu nous est propice, en vertu de l’efficace du sang de son propre Fils qui a été versé par des mains iniques et qui est le prix payé par notre divin Sauveur pour nous donner accès par lui jusqu’à Dieu.


18 - UNE ŒUVRE ACHEVÉE

Exode 39 à 40

(Voir « Fondements et achèvement » — Annexe 4)


Un an après la sortie d’Égypte (~ en 1490 A.C.), le tabernacle fut achevé. « Moïse acheva l’œuvre ». On a déjà remarqué au début de ces méditations la rapidité de l’exécution de tous ses éléments en 7 mois environ. Au cours des trois premiers mois de cette première année, ils ont marché, conduits par la grâce de Dieu, de l’Égypte jusqu’au Sinaï. Puis Moïse, appelé par Dieu, est monté sur la sainte montagne. Personne ne devait approcher de cette montagne et encore moins la gravir. Les anciens devaient se prosterner de loin devant cette montagne fumante, et le peuple tremblait (Ex. 19 — 24:9). Après 6 jours passés en compagnie de Josué (24:16), Moïse resta seul sur la montagne, devant l’Éternel durant 40 jours, pendant lesquels il reçut toutes les instructions relatives à la réalisation de ce sanctuaire. Il faut donc soustraire de cette première année ces 3 mois et ces 46 jours, sans compter le temps de la purification du peuple après le veau d’or.

Pendant que Moïse était sur la montagne, Aaron a livré ce peuple au désordre et l’a conduit à l’idolâtrie d’un veau d’or qui n’était pas d’or battu, mais le résultat du ciseau de l’homme. Nous sommes émerveillés d’entendre la supplication de Moïse intercédant pour que l’Éternel ne détruise pas ce peuple qui l’aurait mérité. Il faudra opérer sa purification, mais cela au prix la vie de 3.000 hommes (32:28).

Moïse se séparera du peuple et tendra sa propre tente hors du camp, loin du camp (33:7) ; et c’était pourtant le peuple de Dieu ! Cette démarche de Moïse nous montre qu’il peut y avoir la nécessité de séparation du mal, à cause de ce qui peut se trouver même au sein du peuple de Dieu.

Après cette purification du peuple et le rétablissement des relations entre Dieu et son peuple, Moïse conduira la première réalisation de la maison de Dieu (et non pas la réalisation de la première maison de Dieu, car il n’y a jamais eu simultanément plusieurs maisons de Dieu sur la terre).


18.1 - Une condition — l’obéissance

Certainement Dieu a fourni les moyens, les ressources ; il a doté des serviteurs d’intelligence et de sagesse pour accomplir cette œuvre remarquable, mais par-dessus tout, il leur a accordé, la grâce de la réaliser dans une obéissance implicite. L’obéissance est une contrainte pour la chair, mais Dieu leur a accordé la faveur d’une soumission absolue, alors même qu’ils ne comprenaient pas le sens de ce qu’ils faisaient.

Il est remarquable de trouver 18 fois l’expression : « comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse » dans les chap. 39 et 40. Le chiffre 6 est le chiffre de l’homme et 18 en est un multiple. Sans vouloir sombrer dans l’imagination, il semble que ce « 3 fois 6 » évoque les trois parties constituantes de l’homme : l’esprit — l’âme — et le corps. Ainsi notre être tout entier est engagé dans l’obéissance à Dieu. Cette pensée semble trouver sa confirmation dans l’exhortation de Paul : « Que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entier, soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Thess. 5:23). De cette complète obéissance découle la bénédiction (39:43b). L’obéissance conditionne la présence de Dieu dans sa demeure, au milieu de son peuple ; et il en est de même dans l’assemblée, qui est son habitation par l’Esprit.

Quelle révérence et quelle dignité accompagnent toutes ces institutions divines données 15 siècles avant l’œuvre de Christ ! Cela nous incite à jouir toujours davantage de cette mine inépuisable qu’est la Parole de Dieu. Israël a réalisé toutes ces choses dans une implicite obéissance, sans comprendre que la bonté de Dieu leur donnait ces ordonnances dans la perspective de ce qui trouvera sa réalisation en Christ et par son œuvre. Écrivant aux Corinthiens, l’apôtre Paul, évoquant les dispositions divines envers Israël dans le désert, souligne qu’elles sont des types de ce qui nous concerne (1 Cor. 10).


Dans ce même chapitre, nous trouvons 17 fois la mention du tabernacle qui figure en type l’ensemble des pensées de Dieu relatives à la perfection de la personne de Christ et la perfection de son œuvre. Nous rencontrons 3 fois l’expression « le tabernacle de la tente d’assignation » (40:2, 6, 29, plus une fois dans le chap. 39).


Le tabernacle exprime la pensée de l’habitation de Dieu au milieu de son peuple.

La tente sous-entend le caractère provisoire de cette demeure.

L’assignation évoque un lieu désigné pour la rencontre.


18.2 - « Et Moïse acheva l’œuvre » (33b)

Ce que Dieu se propose, Il l’achève. Il en sera de même pour ce qui concerne son assemblée. Il se la présentera glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable (Éph. 5).


18.3 - « Et la nuée couvrit la tente d’assignation, et la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle… »

Le sanctuaire de Dieu a été réalisé conformément à ses ordonnances et Dieu y appose le sceau de son approbation par sa nuée. La gloire de Dieu, qui est dans la nuée, couvre et remplit la maison de sorte que Moïse ne pouvait entrer dans la tente d’assignation. Cela se reproduira quand Salomon achèvera la construction du temple, les sacrificateurs devront en sortir (1 Rois 8:11 — 2 Chr. 7:1). Le régime légal n’autorisait pas l’homme à entrer dans la sphère de la gloire divine et contraignait le sacrificateur à sortir.

Mais pour nous chrétiens, nous contemplons par la foi, dans la personne de Christ (Jean 1:14 — Héb. 1:3), la gloire divine engagée dans l’assemblée. Maintenant le chemin des lieux saints nous a été ouvert par et en Christ et l’invitation nous est adressée : Approchons-nous. (Héb. 10:19-22).


18.4 - Toutes ces figures sont devenues des réalités dans et par l’œuvre de Christ

Toutes les institutions qui nous ont occupés jusqu’ici quant à la première réalisation de l’habitation de Dieu avec les hommes n’étaient que des ombres et des figures. Elles ont trouvé leur réalité glorieuse en Christ et en vertu de son œuvre. Nous sommes maintenant invités par grâce à entrer, en pleine liberté, non pas dans le lieu saint, mais dans « les lieux saints » (Héb. 19:19 — note 9:8:le voile étant déchiré, les deux n’en sont qu’un). Toutes ces figures sont devenues des réalités dans et par l’œuvre de Christ.


À la mort du Seigneur, trois domaines ont été touchés :

Le voile déchiré. La première des trois choses qui nous sont rapportées après le cri de victoire de notre Seigneur : c’est que le voile a été déchiré par Dieu lui-même du haut en bas — c’est-à-dire du ciel vers le terre (et non pas l’inverse), ouvrant le chemin d’accès à Dieu.

Ensuite les rochers se fendirent. Les éléments les plus durs de la terre se fendirent ; ils se sont montrés plus sensibles que le cœur de l’homme qui n’est pas toujours brisé par la démonstration de l’amour divin. Mais la Parole de Dieu n’est-elle pas un marteau qui brise le roc ? (Jér. 23:29).

La mort ; « et les sépulcres s’ouvrirent ». La mort a été démontrée vaincue par la résurrection des saints qui, plus tard, après la résurrection du Seigneur, sont apparus à plusieurs — plus tard parce que le Seigneur a la prééminence et se présente en premier à ses disciples comme le ressuscité.


Le chemin des lieux saints nous est ouvert et nous sommes invités à en franchir le seuil, sans « sauter par-dessus » comme dit le prophète (Sophonie 1:9). Nous sommes déjà introduits dans la présence du Seigneur, comme un prélude sur la terre de ce que sera notre éternelle condition, lorsque nous lui serons semblables et que nous le verrons comme il est pour lui adresser notre éternel hommage. Que les accents du cantique éternel germent et naissent dans nos cœurs comme une anticipation de ce que sera notre éternelle activité, dans le repos de sa présence. Que dès maintenant, introduits devant Dieu en Lui et par Lui, nos cœurs pleins d’assurance et débordants de reconnaissance, puissent lui exprimer, dans notre mesure, l’adoration qui lui est si justement due, dans l’attente de le faire d’une manière parfaite dans une scène céleste et glorieuse.


19 - Annexe 1 — QUATRE ASPECTS DOUBLES DE L’ŒUVRE DE LA CROIX

Il est frappant de constater que l’œuvre de la rédemption peut être considérée sous 4 doubles aspects évoqués par ces doubles bases d’argent portant chaque ais du sanctuaire. (4 côtés de l’autel — 4 évangiles — 4 sacrifices)


1a — La perfection de la victime 1b — l’efficace parfaite de l’œuvre


2a — La question « du » péché 2b — La question « des » péchés


3a — La propitiation 3b — le pardon (ou expiation)


4a — La réconciliation des personnes 4b — La réconciliation de la création


19.1 - La perfection de la victime et l’efficace parfaite de l’œuvre


19.1.1 - 1a — La perfection de la victime, Christ, l’Agneau sans défaut et sans tache

Qu’est-ce qui rendait imparfaits tous les sacrifices, bien qu’ils soient éloquents comme institution pour montrer ce que nécessite le péché, et les péchés commis par l’homme sur la terre ? Qu’est-ce qui rendait inefficaces ces sacrifices pour satisfaire la justice divine ? C’est qu’ils étaient accomplis avec des victimes qui, bien que choisies sans défaut corporel et sacrifiées sur l’autel, appartenaient à cette création maudite à cause de l’homme, à une scène touchée par les conséquences du péché.

De là provenait leur inefficacité devant Dieu quant à l’effacement du péché : « il y a dans ces sacrifices, chaque année, un acte remémoratif de péchés », c’est-à-dire remettant en mémoire la présence du péché (Héb. 10:3). Toutefois, ils montraient que la relation avec un Dieu saint requérait un sacrifice, ce que les Israélites ne pouvaient pas percevoir comme nous le pouvons maintenant.

Quant à nous, croyants, nous n’avons pas été rachetés (sauvés) « par des choses corruptibles, de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache… » (1 Pi. 1:19), sans la tache du péché, qui a contaminé l’ensemble de la création (Gen. 3:14, 17). Nous avons un sûr fondement dans l’œuvre parfaite de Christ, victime sans défaut et sans tache. C’est en vertu de la perfection du Seigneur Jésus, de l’absence totale de la tache du péché en lui, que nous avons été rachetés. « Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10:14).


L’écriture met très souvent l’accent sur l’excellence, la perfection de cette victime, de l’homme Christ Jésus, celui « en qui la plénitude de la déité s’est plu à habiter » (Col. 1:19 ; 2:9). Quand Dieu habitait avec l’homme dans le tabernacle du désert ou dans le temple de Salomon, c’était une grâce, une condescendance divine ; mais lorsque Dieu habite dans son Fils bien-aimé, c’est un plaisir (Il s’est plu) à cause de la perfection de sa personne. La gloire de Dieu est entrée dans le tabernacle, puis dans le temple de Salomon ; de même, la gloire de Dieu est engagée dans la vie de son assemblée : c’est une grâce ! Mais quant au Seigneur, son corps, tout son être était la gloire de Dieu, le resplendissement de sa gloire, l’empreinte de sa substance (Héb. 1:3).


19.1.2 - 1b — La perfection de l’œuvre

La perfection de l’œuvre de la croix est la source de l’accomplissement de tout le propos de Dieu. Malgré l’éloquence symbolique des institutions lévitiques qui soulignent la place qu’occupe, de toute éternité, Christ et son œuvre dans le propos de Dieu, ces sacrifices répétitifs « ne pouvaient jamais rendre parfait quant à la conscience celui qui rend culte (celui qui s’approchait) » (Héb. 9:9 — 10:1 à 4). En contraste, la même épître souvent appelée « l’épître des cieux ouverts », nous déclare que Christ, « par une seule offrande, a rendus parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (10:14). « Ayant offert un seul sacrifice, il s’est assis à la droite de Dieu, ayant obtenu une rédemption éternelle » (10:12 — 9:12). La foi s’approprie de telles certitudes, sachant que Dieu a apposé le sceau de sa pleine satisfaction en l’œuvre accomplie par son Fils, le ressuscitant d’entre les morts et le faisant asseoir à sa droite. Ce qui est parfait ne se répète pas et ne requiert aucun complément. L’unicité et la perfection de l’œuvre de la croix sont attestées dans les Écritures.


Le Fils de Dieu, après les souffrances expiatoires vécues durant les trois heures d’abandon de Dieu, a scellé son œuvre en disant : « C’est accompli ». N’avait-il pas déjà dit à son Père au terme de son chemin d’homme parfait sur la terre : « Je t’ai glorifié sur la terre », ce qui met encore en évidence la perfection de la victime. Tout est acquis, mais tous les résultats éternels et glorieux de son œuvre ne sont pas encore réalisés (la glorification des croyants, l’établissement de son règne, les nouveaux cieux et la nouvelle terre). Ils le seront quand retentiront, dans une scène immuable de gloire, les paroles de Jésus : « C’est fait, Moi je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin » (Apoc.21:6).


Le psalmiste, conduit par l’Esprit, a déjà dit : « son œuvre est glorieuse et magnifique » (Ps.111:3). Ésaïe, évoquant prophétiquement l’œuvre de Christ, écrit (Ésaïe 53:12) : « C’est pourquoi je lui assignerai une part avec les grands, et il partagera le butin avec les forts,


parce qu’il aura livré son âme à la mort (holocauste — Évangile de Jean — le Fils de Dieu),

et qu’il aura été compté parmi les transgresseurs (sacrifice de prospérité — Évangile de Marc — le parfait serviteur),

et qu’il a porté le péché de plusieurs (sacrifice pour le péché — Évangile de Matthieu — le Roi/ Messie),

et qu’il a intercédé pour les transgresseurs » (offrande de gâteau — Évangile de Luc — le fils de l’homme).


N’avons-nous pas là ce que déployait le voile soutenu par les 4 piliers, devant le sacrificateur, consumant le parfum sur l’autel d’or ?

Le psalmiste ajoute : « Il a établi un mémorial de ses merveilles » (Ps.111:4). C’est ce qu’a institué l’Auteur de notre salut, la nuit qu’il fut livré (Luc 22:19 à 21) ; mémorial auquel les bénéficiaires de son œuvre parfaite ont à cœur de participer, à sa table, chaque premier jour de la semaine.

Le divin auteur de cette œuvre parfaite et glorieuse constituera le thème de la louange éternelle des saints glorifiés. Qu’elle soit déjà aujourd’hui dans le cœur de ceux qui lui appartiennent.


19.2 - La question « du » péché et « des » péchés

19.2.1 - 2a — La question du péché

Il faut distinguer la question du péché et celle des péchés, comme on distingue l’arbre et les fruits de l’arbre. Le péché est cette puissance maléfique, cette énergie qui a sa source dans le cœur de l’ennemi et qui a été insufflée dans le cœur de l’homme : « … par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort… ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché… par une seule faute, les conséquences de cette faute furent envers tous les hommes en condamnation » (Rom. 5:12, 18). Cette puissance maléfique a contaminé toute l’humanité, voire même toute la création, qui sans même avoir péché a été maudite à cause de l’homme : « maudit est le sol à cause de toi » (Rom. 8:20-22).

Parmi les 7 témoignages rendus par Jean le baptiseur, lorsqu’il présente le Seigneur à son peuple, il y a celui-ci : « Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! ». C’est le quatrième témoignage, témoignage central, rendu à l’égard du Seigneur, au but de sa venue et aux effets de son œuvre.

L’épître aux Hébreux, qui nous parle toujours par contraste entre l’ancienne alliance, l’institution donnée pour Israël, et la nouvelle alliance et les ressources de la grâce, se plait à souligner le fait que le Seigneur est venu pour régler de façon définitive la question du bien et du mal.

Nous ne pouvons pas mesurer ce que fut pour le Seigneur cette perspective d’être fait péché, lui qui en était parfaitement exempt. « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché (nature de péché) pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5:21). Il n’a pas commis de péché, mais Dieu se devait à lui-même, pour que son dessein de grâce trouve sa réalisation, de frapper son Fils comme le péché devait l’être (JND). Sa sainteté et sa justice ne pouvaient être satisfaites que par une seule victime, son Fils bien-aimé ; et elles ne le furent que dans un seul moment qui, pour le Seigneur, a été d’une durée que nous ne pouvons pas réaliser, les trois heures ténébreuses de l’abandon de Dieu. Dans ce moment, le grand luminaire, le soleil qu’Il avait créé pour illuminer les œuvres de ses mains, sur lesquelles il avait déclaré que tout était très bon, a été voilé. Il n’a pas été « autorisé » à illuminer son Créateur fait péché. Dieu devait à sa justice et à sa sainteté de détourner son regard et d’être sourd à son cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».


Ces expressions de la parole nous saisissent :

Psaume 76:7 : « Tu es terrible, toi ; et qui est-ce qui subsistera devant toi, dès que ta colère éclate ? »

Nahum 1:6 : « Qui tiendra devant son indignation, devant l’ardeur de sa colère ? Sa fureur est versée comme le feu… »

Lam. 3:8-18, 44 : « Tu t’es enveloppé d’un nuage, de manière à ce que la prière ne passât point ».


Nous ne pourrons jamais saisir ce que furent pour le Seigneur ces trois heures ténébreuses, et c’est la raison pour laquelle elles ne nous sont pas décrites. L’ennemi s’étant retiré pour un temps, la haine brutale des hommes ayant pris fin, le Seigneur, victime sainte et parfaite mais « fait péché », se trouve au-dessus d’une terre qui l’a rejeté, sous un ciel qui lui est fermé, abandonné de Dieu, pour payer la dette que nous avions contractée.

« …mais maintenant, il a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice » (Héb. 9:26). Il est venu pour cela. Le Seigneur ne s’est jamais détourné. Il a dressé sa face résolument vers Jérusalem (Matt. 23:37 ; Luc 13:34). Rien ne pouvait le faire s’écarter de ce chemin d’obéissance parfaite qui le conduisait jusqu’à la mort ignominieuse de la croix !

Nous savons bien, que si la question du péché a été réglée à la satisfaction de la justice et de la sainteté de Dieu, le péché n’est pas encore ôté du monde, puisque il sera encore là, après l’enlèvement des saints auprès du Seigneur. Tout est acquis même si tout n’est pas encore produit ; mais il n’y a rien à ajouter à son œuvre. Nous pensons à tout le déferlement de mal pendant la période apocalyptique, mais le moment viendra où le péché sera ôté du monde, au jour du grand trône blanc, du jugement final. Dès que le péché sera ôté du monde, automatiquement la mort ne sera plus, puisque le salaire du péché, c’est la mort (Rom. 6:23).

L’œuvre étant accomplie une fois pour toute, le Seigneur est entré devant Dieu dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle (Héb. 9:12 — Il faut remarquer que ce passage dit qu’« il est venu… avec son propre sang, puis est entré une fois pour toutes dans les lieux saints… ». Il n’est pas dit qu’il est entré avec son propre sang, car le sang entretient la vie sur la terre, non dans le ciel — Luc 24:39 ne mentionne pas du sang). C’est l’accomplissement en Christ de ce qui avait été institué au grand jour des propitiations (Lév. 16:12-14), où nous voyons le souverain sacrificateur entrant dans le lieu très saint, une fois l’an, derrière le voile, avec du parfum et du sang dont il fait aspersion. Le parfum vient avant le sang. Il nous parle précisément de l’excellence de la personne, alors que le sang nous parle de l’efficacité de son œuvre. Il faut premièrement l’excellence de la victime pour que l’œuvre puisse être acceptée ; c’est pourquoi le souverain sacrificateur devait d’abord faire fumer le parfum sortant de son encensoir plein de charbons ardents et ensuite faire aspersion du sang.

La personne du Seigneur, à cause de sa perfection, « a été flairée » comme un parfum de bonne odeur par Dieu lui-même. À l’égard de son Fils, il est dit : « Ton nom est un parfum répandu » (Cant. 1:3). En vertu de son propre sang, de la valeur de son œuvre, le croyant sait que Christ « a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice » (Héb. 9:26).


19.2.2 - 2b — La question des péchés

À cette pensée fondamentale du péché, s’adjoint celle des péchés. Les péchés sont pardonnés pour ceux qui les confessent, reconnaissant qu’ils sont le fruit d’une nature corrompue. Il n’est pas dit dans la Parole que le Seigneur a porté les péchés de tous les hommes, mais « il a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pi. 2:24). « Il a porté les péchés de plusieurs » (Héb. 9:28). « Nos » péchés, c’est-à-dire seulement les péchés de ces « plusieurs » qui se reconnaissent pécheurs — mais pas de tous. Seuls ceux-là sont mis au bénéfice de cette œuvre glorieuse et magnifique ; il faut non seulement reconnaître que nous avons commis des fautes, des péchés, mais que nous sommes pécheurs, que notre nature ne peut produire que des péchés, des mauvais fruits.

Pierre avait reconnu cela devant le Seigneur : « Retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur ! » (Luc 5:8). De même, entrant dans le temple et confronté au trône de Dieu, Ésaïe a pu dire : « Malheur à moi ! car je suis perdu ; car moi, je suis un homme aux lèvres impures et je demeure au milieu d’un peuple aux lèvres impures » (És. 6:5).

Alors pour ceux-là seulement il faut la repentance. Pierre, s’adressant à ceux d’Israël, dit : « Repentez-vous… en rémission des péchés (afin que vos péchés soient pardonnés) » (Actes 2:38) ; « repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3:19).

Nous sommes tellement exposés à cette pensée trop répandue du salut universel ! Que le salut soit à l’intention de toute l’humanité, c’est vrai ; mais que l’œuvre de Christ ait été accomplie pour régler la culpabilité de toute l’humanité, c’est faux. Le salut demeure personnel. Remarquons que l’appel au salut de Jean 3:16, met l’accent sur la responsabilité personnelle : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ». « Quiconque », c’est chacun de ceux qui croient au Fils et obtient la vie éternelle. Il en est de même de l’appel de Dieu à la fidélité des siens ; c’est toujours à l’adresse personnelle : « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 Tim. 2:19).

« Il a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pi. 2:24) ; Pierre ne peut le dire que de ceux qui sont passés par cette repentance, portant sur eux-mêmes un jugement qui glorifie Dieu. La repentance glorifie et justifie Dieu dans le sens que nous prenons conscience que, à cause de notre culpabilité, le Dieu juste et saint a dû frapper son Fils bien-aimé.


On utilise souvent cette expression : « Le Seigneur est mort à notre place », qui ne se trouve pas dans l’Écriture. La pensée de la substitution est une évidence ; elle est établie avec une clarté divine, en particulier dans les sacrifices. Mais ce que nous trouvons dans le Nouveau Testament, c’est l’expression : « Christ est mort pour nous » (Rom. 5:8). Si juste et vrai que soit le fait qu’Il est mort à notre place dans le sens de la substitution, il semble que l’expression scripturaire : « Christ est mort pour nous » soit plus significative. L’expression « à notre place » pourrait sous-entendre cette pensée : que ce soit l’un ou l’autre qui le fasse, le résultat est le même. Si quelqu’un remplit une tâche à ma place, la tâche est accomplie ; peu importe finalement qui l’a accomplie. Mais aucun homme ne pouvait accomplir la purification et porter les péchés d’un autre : c’est Christ qui est mort pour nous, en notre faveur, et personne d’autre ne pouvait le faire. « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à jamais » (Psaumes 49:7, 8).


19.3 - Propitiation, expiation, pardon

19.3.1 - La propitiation

Le mot « propitiation » traduit la pensée de l’ampleur de la sphère qui peut être mise au bénéfice de l’œuvre de la croix : l’humanité entière.

Personne n’est exclu du profit et des résultats bénis de l’œuvre de Christ : « … lui est la propitiation pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais pour le monde entier » (1 Jean 2:2). Là encore, il n’est pas dit : « pour les péchés du monde entier », mais « il est la propitiation… pour le monde entier ». L’humanité toute entière, moyennant la repentance, peut bénéficier de cette œuvre glorieuse et magnifique. C’est la propitiation. L’épître aux Corinthiens nous dit également : « …si un (Christ) est mort pour tous…il est mort pour tous… » (2 Cor. 5:15). Tous ne sont pas sauvés, mais seuls ceux qui croient.

Soyons en garde, particulièrement la jeunesse, contre le danger que représente cette pensée erronée, pourtant souvent prêchée, du salut universel.


19.3.2 - Le pardon — L’expiation

On ne trouve pas le mot « expiation » dans le Nouveau Testament (pensée traduite dans l’Ancien Testament par les sacrifices), mais le pardon y est clairement établi. Le pardon n’est la part que de ceux qui se reconnaissent pécheurs par nature. Comment quelqu’un qui ne se reconnaît pas pécheur pourrait-il être sauvé ?

Pierre, d’une manière particulière, mais aussi Étienne, premier martyr, (Actes 7), ou Paul (Actes 17:30) ont appelé abondamment à la repentance afin que les péchés soient pardonnés. Dieu, qui dans sa grâce désire le salut de ses créatures, « ordonne maintenant aux hommes, que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Actes 17:30).

Le mot « expiation » traduit la pensée d’une satisfaction donnée, moyennant un châtiment, par une justice qui exige. Il y a toujours la pensée du châtiment liée à l’expiation.

Le Seigneur a accompli cette œuvre de l’expiation, de l’effacement des péchés de ceux qui le reçoivent moyennant la repentance qui produit la nouvelle naissance, la création du nouvel homme. La parole qualifie cette œuvre de la croix de Christ de « glorieuse et magnifique » (Ps.111) et il nous en a laissé un mémorial.


19.4 - La réconciliation des choses (la création) et des personnes

« … en Lui (en Christ), toute la plénitude s’est plu à habiter et par lui à réconcilier


1 — toutes choses avec elle-même (la plénitude de la déité), ayant fait la paix par le sang de sa croix, par lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux.

2 — Et vous (les croyants) qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à vos entendements…il vous a toutefois maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables devant lui… » (Col. 1:19-21).


« …Dieu nous a réconciliés avec lui-même par Christ,…Dieu était en Christ réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leur fautes… » (2 Cor. 5:18).


19.4.1 - La réconciliation actuelle des personnes

Le mot « réconciliation » signifie la cessation d’un conflit. Il n’y avait pas de conflit entre Dieu et sa créature ; au contraire, Dieu a démontré son amour pour ses créatures perdues en leur envoyant un Sauveur parfait. Mais il y a conflit de nature, comme le montrent les épîtres, en particulier (2 Cor. 6:11-16), entre deux natures opposées qui ne peuvent pas être réconciliées entre elles. Il n’y a pas de communion entre ce qui est saint et ce qui est souillé. Et pourtant l’œuvre de la croix, l’œuvre de la rédemption, revêt cet aspect de la réconciliation, combien important et précieux pour nos cœurs.

L’homme a péché ; il est devenu consciemment ennemi (Col. 1:21) et il faut qu’il soit réconcilié avec Dieu. La grâce s’est occupée en premier des coupables, produisant par cette œuvre de Christ la réconciliation au bénéfice de laquelle sont placés tous les croyants comme rachetés du Seigneur.

Il faut remarquer que ce mouvement de la réconciliation vient de Dieu et non de l’homme. L’homme peut se réconcilier avec son semblable, mais pas avec Dieu. En 2 Cor. 5:18 à 20, nous lisons : « … Dieu nous a réconciliés avec lui-même par Christ… Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes et mettant en nous la parole de la réconciliation… nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Corinthiens 5:20)

Dès l’instant où l’œuvre du salut a opéré, produisant la repentance et la nouvelle naissance, le croyant est réconcilié, de telle sorte que l’apôtre peut dire aux Romains : « Il n’y donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (8:1). Qui pourrait porter une condamnation, une accusation, contre des « élus de Dieu » (Rom. 8:33), ayant été réconciliés avec Lui ?

Les croyants sont maintenant réconciliés avec Dieu ; ils n’attendent pas d’être rendus semblables au Seigneur pour être réconciliés : ils le sont maintenant. Il est précieux de rechercher dans la Parole les nombreux « maintenant » qui traduisent ce que le croyant est déjà en Christ.

La réconciliation est donc le privilège comme aussi la bienheureuse certitude de toute âme qui appartient au Seigneur.


19.4.2 - La réconciliation future de la création

La nature, la création tout entière subit les conséquences du péché de l’homme. « Maudit est le sol à cause de toi…et il te fera germer des épines et des ronces » (Gen. 3:17-18). C’est l’expression de la malédiction. Néanmoins, la création reste le témoignage muet qui rend à lui seul l’homme inexcusable (Rom. 1:20). C’est à cause de cette malédiction sur la terre que le Seigneur a dû porter sur sa sainte tête, une couronne d’épine (traduction du fait que le péché était entré dans le monde par Adam et Ève).

Le Seigneur a porté également cette malédiction, non pas pour « pardonner » la création souillée à cause du péché de l’homme, mais pour la réconcilier. La création, n’ayant pas péché, n’est pas coupable et n’a donc pas besoin d’être justifiée ; elle a seulement été souillée et a donc besoin d’être purifiée. Tandis que l’homme est non seulement souillé mais coupable ; il doit être non seulement purifié du péché par le sang, mais aussi justifié.

Alors que le croyant est déjà maintenant réconcilié avec Dieu, la création n’est pas encore purifiée ; elle attend : elle « soupire », en attendant d’être délivrée de « la servitude de la corruption » (Rom. 8:22) ; elle attend cette délivrance des conséquences du péché et sera délivrée dans un temps à venir. La sentence prononcée sur le sol qui n’est pas coupable sera dans une mesure abrogée pendant le règne millénaire.

Mais le péché ne sera pas encore ôté du monde dans cette époque millénaire. Il ne le sera que dans la nouvelle terre et les nouveaux cieux, quand le conseil de Dieu trouvera sa glorieuse et complète réalisation. Alors la création sera définitivement délivrée des conséquences du péché de l’homme.


Ce double effet de la réconciliation est un aspect qu’il est important de connaître, en rapport avec l’œuvre du Seigneur à la croix, là où il a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice (Héb. 9:26).Son œuvre a été annoncée sous cet aspect par Jean-Baptiste : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1:29). Or nous lisons en Col. 1:19, 20, qu’en Lui la plénitude de la déité s’est plu à habiter et que ce fut le plaisir de la déité de réconcilier toutes choses avec elle-même, c’est-à-dire de mettre l’univers (terre et cosmos créés mais souillés, personnes et choses) en harmonie avec la nature de Dieu. Cette réconciliation est fondée sur l’œuvre de Celui qui a fait la paix par le sang de sa croix (v. 20).


20 - Annexe 2 — LE CHANDELIER D’OR PUR

20.1 - Les différentes manières selon lesquelles devait briller le chandelier :

Nous désirons souligner 6 manières dont le chandelier brillait, toujours avec la pensée que ces choses nous concernent. Dieu nous a parlé en types et en figures, et le Saint Esprit nous accorde d’en tirer instruction. Quand le Seigneur dit en Jean 5:« Sondez les Écritures,… car elles rendent témoignage de moi » ou qu’il parle aux disciples d’Emmaüs par les Écritures, il se réfère obligatoirement à l’A.T. puisque le N.T. n’existait pas.

Nous rappelons (voir le sanctuaire) que dans le sanctuaire il n’y avait pas de fenêtre, ni plancher ni siège :


Pas de fenêtre — car le service dans la maison de Dieu devait se réaliser sans aucune autre lumière que celle du Saint Esprit.

Pas de plancher — parce qu’il s’agissait encore d’une maison itinérante, sur le sable du désert. Ce n’est pas le temple de Salomon.

Pas de siège — le service de l’adoration, dans la pensée de Dieu se poursuivra même dans l’éternité. Il n’est jamais terminé.


20.1.1 - Les lampes éclairaient vis-à-vis du chandelier : (Ex. 25:37)

Une lampe qui brille vis-à-vis d’elle-même ! Dieu a toujours en vue la gloire de son Fils. La lumière qui resplendit dans la maison qui lui appartient, dans le sanctuaire, et qui conduit tout service qui y est accompli, a pour effet de faire briller la gloire de Celui qui en est l’objet et la source. Toutes les instructions données quant aux pensées de Dieu, le sont par rapport à Christ, « vis à vis de lui ». La lumière du Saint Esprit répandue par le chandelier fait avant tout éclater la brillance et la splendeur du chandelier lui-même. Nous sommes dans un lieu de lumière, de nourriture, d’adoration et d’intercession.


20.1.2 - Le chandelier était vis-à-vis de la table : (Ex. 26:35)

Le chandelier brille vis à vis de la table. Sur cette table faite de bois de sittim recouvert d’or, avec un rebord, étaient disposés les 12 pains en 2 rangées. Ces 12 pains expriment l’unité du peuple, des 12 tribus. L’action du Saint Esprit nous accorde de réaliser, sur un terrain selon Dieu, l’unité du corps de Christ. Le corps de Christ ne nous est pas révélé dans l’A.T., mais la pensée de l’unité du peuple est établie dès le début. À tel point qu’en dépit des conditions pratiques navrantes de ce peuple terrestre, du déchirement entre les 2 tribus de Juda et les 10 autres et des conflits intérieurs, Dieu voit toujours son peuple comme une unité indivisible.

Lorsque le prophète Élie a bâti un autel, le peuple était déchiré. Cependant, il a fait un autel de 12 pierres (1 Rois 18), qui proclamait, malgré les circonstances douloureuses, l’unité de ce peuple aux yeux de Dieu.

En Esdras 6, lors de la réédification de la maison de Dieu après le retour de la déportation à Babylone, les deux tribus présentes (Juda et Benjamin) ont sacrifié, lors de la dédicace, 12 boucs selon le nombre des tribus d’Israël, rappelant encore l’unité inaltérable du peuple de Dieu, alors que 10 tribus avaient été déportées en Assyrie depuis plus de 2 siècles (en -721).

Il en est de même lorsque les apôtres Pierre et Jacques écrivent aux chrétiens d’origine juive ; ils adressent leur message « aux 12 tribus », bien qu’elles fussent dispersées. Aux yeux de Dieu, elles constituent une seule et même unité.

C’est le cas encore maintenant dans l’Église, où comme fruit de son œuvre, les rachetés, revêtus de Christ et rendus parfaits devant Dieu sont les membres du Corps de Christ. Il ne s’agit pas de notre réalisation pratique, mais de notre position devant Dieu en Christ, qui ne peut subir aucune altération.

Ce que nous vivons si douloureusement dans l’histoire de la vie du peuple céleste de Dieu, auquel par grâce nous appartenons, le fractionnement extérieur qui est à notre humiliation, à notre charge, n’enlève néanmoins rien au fait que Dieu voit toujours les siens comme une unité indivisible. La lumière du Saint Esprit met en évidence, à la gloire de Celui qui a établi ces choses, cette unité inaltérable du peuple de Dieu vue dans ces 12 pains sur la table.

Nous avons le privilège, en dépit de tant de circonstances affligeantes et humiliantes de pouvoir proclamer, à la gloire de son auteur, chaque 1er jour de la semaine, à la table du Seigneur et à la vue d’un seul pain, l’unité du corps de Christ. Ne supprimons pas la 1ère strophe de l’hymne 20 : « que l’unité de ton Église est belle, Seigneur Jésus, qu’elle plait à tes yeux… ! ».

Ne confondons pas la réalité inaltérable de l’unité du corps de Christ, constitué de tous les croyants sur la terre, avec la réalisation de la communion à la table du Seigneur ; ce sont 2 choses distinctes bien qu’elles soient liées.


20.1.3 - Les lampes du chandelier devaient luire continuellement : (Ex. 27:20)

Il y avait des choses qui ne devaient pas s’arrêter pendant la nuit. Principalement le chandelier devait briller toute la nuit comme aussi le feu de l’holocauste (Lév. 6:2 et 6).

Nous sommes dans un monde où les ténèbres s’épaississent de jour en jour, dans une chrétienté qui démontre non seulement de l’indifférence, mais du mépris pour les enseignements divins que les croyants sont appelés à réaliser et à professer. Néanmoins, au sein de cette zone d’ombre, au milieu de ce christianisme expirant, la Parole de Celui qui a communiqué ses pensées pour la bénédiction des siens, nous rappelle que du soir au matin, c’est-à-dire pendant la durée de cette nuit morale et spirituelle, nous avons les permanentes ressources du Saint Esprit, figurées par la lumière constante du chandelier.

Que véritablement dans nos cœurs, la grandeur, l’efficacité des résultats glorieux et éternels acquis par Christ et par son œuvre, occupent et nourrissent nos affections et développent notre attachement à Celui à qui nous devons toutes nos bénédictions, étant bénis « de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1:3). Nous avons tout en Lui et rien en dehors de Lui.

La lumière du chandelier, l’action de l’Esprit, nous est maintenue et le Seigneur nous assure qu’elle ne nous sera pas retirée pendant la nuit de ce monde, jusqu’au jour d’éternité duquel il nous est dit dans l’Apocalypse (21:25 ; 22:5) qu’« il n’y aura plus de nuit là ».


20.1.4 - Les lampes du chandelier sont mentionnées avant LA CONSÉCRATION DES LÉVITES : (Nb. 8:1-3 ; 5-7 ; 10-16…)

Les Lévites sont consacrés, c’est-à-dire, rendus propres à exercer leur fonctions : ils ont reçu en récompense de la part de Dieu le service du sanctuaire ; car au jour du veau d’or, ils se sont séparés du peuple plongé dans le mal (Ex. 32:26-29), tirant même (c’est une figure pour nous) leur épée contre leurs propres frères. Ce mal qui était entré au milieu du peuple de Dieu, avait conduit Moïse à sortir de la congrégation et à dresser une tente pour lui hors du camp, loin du camp (Ex. 33:7). L’accent est mis sur la séparation personnelle. Cet acte de séparation pratique des lévites, qui démontrait la reconnaissance des droits et de la sainteté de l’Éternel, devait coûter très cher à leurs affections ; il a eu pour récompense le service de la maison de l’Éternel. C’est un des multiples aspects d’un résidu se dissociant d’un ensemble qui a failli à son mandat.

C’est à la lumière du chandelier que sont consacrés, préparés, les serviteurs de Dieu, ceux qui sont appelés à participer à l’œuvre, à offrir à Dieu et à sacrifier.

Dans le peuple terrestre, il n’y avait que cette tribu de Lévi qui pouvait accéder à ce service dans le tabernacle et seuls ceux de la famille d’Aaron pouvaient être sacrificateurs. Maintenant, par la grâce de Dieu, dans le peuple céleste de Dieu auquel nous appartenons, tous les rachetés sont invités à entrer dans le sanctuaire pour accomplir le service de l’adoration. Tout croyant, quelque soit son âge, sa maturité spirituelle, du fait qu’il est né de nouveau, qu’il est enfant de la famille du Père, est appelé à être un adorateur. « Celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang… a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père » (Apoc. 1:5-6). Mais malheureusement, beaucoup de croyants l’ignorent et beaucoup le négligent ; et c’est pourtant la bénédiction la plus élevée qui soit accordée au racheté du Seigneur pendant son chemin sur la terre, et qui ne prendra jamais fin, puisqu’elle se poursuivra d’une manière céleste et parfaite pendant l’éternité.

Les lévites avaient diverses fonctions selon qu’ils appartenaient à la famille de Merari, Guershon ou Kehath ; mais ce n’était pas eux qui choisissaient leur service, de porter les bases ou les tentures. Quant à nous croyants, c’est le Seigneur seul, dans sa souveraineté (1 Cor. 12), sa grâce et sa sagesse, qui confère des services différents à l’un ou à l’autre. Les serviteurs de Dieu ne sont pas élus, ni choisis par les hommes. C’est le Seigneur qui choisit, qui appelle, qui forme et qui envoie.

Tout cela se fait dans la dépendance divine et dans les conditions de purification du verset 7 de Nombres 8. La purification par le lavage d’eau de la Parole est toujours nécessaire avant d’entrer dans le service. Si le lavage de la régénération ne s’opère qu’une seule fois, combien nous avons besoin de ce lavage répétitif de la purification pratique.


Lors de la consécration des lévites,


— le rasage intégral qui nous enseigne qu’il faut couper à la base tout ce qui est produit par la chair de l’homme naturel puis,

— le lavage des vêtements. Si le croyant est lavé fondamentalement par le lavage de la régénération, le lavage des vêtements, comme le lavage des mains et des pieds à la cuve d’airain, est la figure d’un lavage répétitif des souillures contractées pendant la marche. Cela représente une préparation spirituelle par l’action de la Parole de Dieu et le jugement de soi-même, pour le service dans la maison de Dieu, pour le Seigneur lui-même, quel qu’en soit la nature. Les vêtements lavés évoquent un témoignage visible, non entaché.


Ensuite au verset 10, nous avons la pensée d’une double identification (le mot communion n’existe pas dans l’AT). Les fils d’Israël posent leur main sur les lévites et les lévites posent leurs mains sur la tête des taureaux sacrifiés.

1— Les fils d’Israël s’identifient aux lévites. C’est l’expression de la « main d’association » (Gal. 2:9) de la part du peuple de Dieu à l’égard des serviteurs appelés à exercer un service (Actes 13:3). Combien cela est nécessaire ! C’est l’opposé d’un service indépendant. Œuvrer dans le sanctuaire, exercer un service pour le Seigneur, que ce soit dans l’assemblée ou dans le monde, suivant la nature de la fonction que Dieu confère à chacun, un tel service doit s’accomplir en communion avec le peuple de Dieu, en communion avec l’ensemble des lévites (Actes 6:6 ; 13:3).

2— Les lévites s’identifient au sacrifice des taureaux. Ce sacrifice est le fondement en vertu duquel un service particulièrement précieux et béni leur était confié….Que le Saint Esprit nous accorde de « poser les mains », c’est-à-dire identifier nos pensées et nos cœurs à la pensée de Dieu, qui nous est communiquée par sa Parole.

3— « Après cela ». C’est frappant de lire ces 2 petits mots : « après cela » au verset 15 ; ce n’est pas « avant cela » ni « en même temps que cela », mais « après cela », quand les conditions sont remplies. Lorsque les serviteurs, dûment préparés, ont la communion de l’assemblée et qu’ils sont pénétrés de la pensée de Christ, après cela, ils peuvent entrer et accomplir leur fonction, réalisant aussi qu’ils sont entièrement donnés à Aaron, figure de Christ lui-même, notre souverain sacrificateur (16-19).


Tout cela nous fait comprendre la raison pour laquelle, lors de la consécration des lévites, nous trouvons la mention du chandelier. Tout devait être conduit selon la pensée de Dieu, à la lumière du chandelier, pour sa gloire premièrement, puis pour la bénédiction de son peuple et pour que la sainteté pratique soit maintenue dans le sanctuaire.


Cela met un accent à la fois solennel et encourageant sur la manière selon laquelle le serviteur de Dieu, à l’instar des lévites, est établi dans un service.

Combien il est nécessaire que la fonction que la grâce nous confère dans le corps, quelle qu’en soit la nature — et nous savons bien que dans notre corps, les organes les plus cachés ont une fonction vitale — s’exerce dans les conditions que la Parole nous enseigne. Ces enseignements donnés il y a 35 siècles, conservent aujourd’hui encore, exactement la même valeur d’application, la même actualité.


20.1.5 - La lumière du chandelier est évoquée avant la mention d’un cas de blasphème : (Lév. 24:1-9)

Dans les passages qui font suite à ces 9 premiers versets, on maudit le Nom de l’Éternel. Au verset 11, le fils d’une femme israélite blasphéma le Nom et le maudit ; c’est une évocation anticipée de l’apostasie, accompagnée de violence, que nous avons déjà aujourd’hui sous les yeux : une scène de rejet du nom et des droits divins. Nous nous trouvons en face d’une telle situation dans la chrétienté professante dont l’apostasie arrive à sa maturité. Le désert moral et spirituel de ce monde, dit christianisé, nous environne : on renie Dieu lui-même ; c’est le prélude à la domination de l’Antichrist.


Face à une telle scène, nous avons des ressources. Nous sommes surpris de trouver le chandelier et la table dans les versets 1 à 9, sans rapport apparent avec la suite ; et pourtant il y a un lien et combien précieux à nos cœurs, à savoir que face à l’égarement d’une profession sans vie, mûre pour le jugement, qui revêt déjà les caractères de la Babylone d’Apocalypse 18 qui sera jetée au cœur des mers et qui ne sera plus trouvée, il reste pour les fidèles du peuple de Dieu des ressources d’un prix sans pareil et indispensables : la lumière du chandelier et la nourriture mangée dans un lieu saint. Dans cette scène de ténèbres, nous connaissons, par la grâce de Dieu, la lumière et celui qui en est la source ; et au milieu d’une chrétienté qui dépérit, nous possédons la nourriture que le Seigneur nous maintient. Nous pouvons la goûter et la partager ensemble dans le sanctuaire. Qu’il nous accorde de le faire !

Ce début du chap. 24 place devant nous, d’une manière très réconfortante, la valeur de la lumière divine qui conduit dans le service ; cette figure du Saint Esprit qui se plait à prendre les choses qui sont de Dieu, pour nous en donner la perception et la jouissance. Dieu veuille que cet Esprit ne rencontre pas dans nos cœurs d’obstacle à son action car il n’a pas d’autre but que la gloire de Dieu et la bénédiction de nos âmes.

Dans la lumière du chandelier qui brille du soir au matin, la famille sacerdotale est réunie pour être nourrie. Les sacrificateurs sont là autour de la table, ayant sous leurs yeux les 12 pains qui constituent « un seul pain », figure de l’unité inaltérable du peuple comme Dieu le voit. Lisons bien ces versets 1 à 9 : « ce sera un pain de mémorial… ». Nous avons 7 fois les mots « continuellement » ou « perpétuel » ; ce n’est pas occasionnellement, mais continuellement. Réunis ainsi chaque sabbat dans le lieu saint, Aaron et ses fils, se nourrissent là, dans la pleine lumière de l’action du Saint Esprit ; alors qu’au dehors, c’est le désert moral et spirituel de ce monde.

La Parole nous montre par ces allégories, la valeur d’application spirituelle et permanente de ces choses. Le Seigneur nous invite à « sonder les Écritures », à y consacrer de l’énergie. Nous savons bien qu’il y a beaucoup de charges légitimes, avec les études, le travail, etc… mais ne devons-nous pas reconnaître que le cœur humain est tel que nous trouvons toujours le temps de faire ce qui nous plait ? Il nous faut, pour notre enrichissement, sonder les écritures, non pas pour meubler notre intellect, mais pour que nos affections pour le Seigneur soient développées et entretenues. La nourriture spirituelle nous est quotidiennement nécessaire, comme le sont les aliments pour notre corps. La vie spirituelle consiste à cultiver jour après jour la relation d’intimité de nos âmes avec le Seigneur. Dieu veuille que l’Esprit ne rencontre pas dans nos cœurs d’obstacle à son action car il n’a pas d’autre but que la gloire de Dieu et notre bénédiction. « J’ai demandé une chose à l’Éternel, je la rechercherai : c’est que j’habite dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie, pour voir la beauté de l’Éternel et pour m’enquérir diligemment de lui dans son temple » (Psaumes 27:4)

Que le Seigneur nous accorde d’apprécier toujours davantage la valeur de cette lumière que personne ne peut éteindre et la saveur de la nourriture qu’il place devant nous et qu’il nous assure continuellement jusqu’à ce qu’il vienne.


20.1.6 - Aaron faisait fumer l’encens sur l’autel, chaque matin et chaque soir, quand il arrangeait les lampes : Ex. 30:1-10

Il s’agit de l’autel d’or dont la mention est absente dans la première description du tabernacle (Exode 25:10 à 27:19), c’est-à-dire le chemin qui va de l’intérieur vers l’extérieur (voir la structure de ces chapitres en introduction) ; par contre nous le trouvons dans le chemin de l’extérieur vers l’intérieur, le chemin du croyant qui s’approche de Dieu et arrive jusque dans le sanctuaire à l’autel d’or, lieu de l’adoration et de l’intercession.

Il faut bien distinguer l’autel d’or dans le lieu saint devant le voile fermé, de l’autel d’airain qui se trouve dans le parvis. Sur l’autel d’airain, on offrait des sacrifices. Il fallait une victime et un sacrificateur à l’autel d’airain, pour qu’il puisse y avoir un adorateur à l’autel d’or. Il était impossible qu’un lévite officie à l’autel d’or, sans qu’il ait réalisé la valeur de ce qui s’était passé à l’autel d’airain, figure de l’œuvre de Christ. Mais ce qui s’est réalisé à l’autel d’airain, ne l’est plus à l’autel d’or. L’autel d’airain, c’est la croix ; l’autel d’or, c’est le sanctuaire. C’est la raison pour laquelle il était défendu de venir à l’autel d’or en y apportant des sacrifices (30:9). Apporter un sacrifice à l’autel d’or aurait signifié que l’on venait adorer le Seigneur dans son sanctuaire pour être sauvé ! Absolument pas ! C’est parce qu’il y a eu un sacrifice offert sur l’autel d’airain, et qu’il a été agréé, consumé par le feu du jugement divin contre le péché, que le sacrificateur, délivré de sa culpabilité, pouvait se tenir devant l’autel d’or dans le sanctuaire et offrir non plus des sacrifices ou des libations mais du parfum.

Ce parfum était constitué de 4 composants (ces 4 composants à poids égaux sont un sujet de méditation : voir composition de l’encens dans le chapitre sur l’autel d’or). C’est l’adoration, et le parfum c’est Christ ; Jésus dont le nom est un parfum répandu (Cant. 1:3). Mis au bénéfice du sacrifice offert à l’autel d’airain, nous sommes invités, tout en nous arrêtant sur le seuil d’airain (les bases d’airain sur lesquelles reposent les colonnes qui supportent le rideau d’entrée) à entrer dans les lieux saints pour offrir le parfum de la louange — car maintenant, le lieu saint et le lieu très saint n’en font qu’un (Héb. 10:19 à 22), le voile ayant été déchiré.


Chap. 30:9 : « vous n’y brûlerez (offrirez) pas d’encens étranger, ni d’holocauste ni d’offrande de gâteau ; et vous n’y verserez pas de libation ».


Pas d’encens étranger, ce serait offrir à Dieu autre chose que l’excellence et le parfum de Christ.

Pas de sacrifice (holocauste ou offrande de gâteau) car l’adorateur ne vient pas à l’autel d’or pour être sauvé, mais parce qu’il l’est.

Pas de feu étranger : Présenter du parfum consumé par un feu étranger était un péché d’une extrême gravité. C’est présenter Christ par la chair (le formalisme, un culte programmé…). Quel enseignement pour nous ! Le feu devait être pris sur l’autel d’airain pour consumer le parfum sur l’autel d’or. Nous savons bien ce qu’il est advenu des 2 fils d’Aaron et nous comprenons, malgré son silence, ce que fût pour Aaron la condamnation de ses fils. « Aaron se tut » (Lév. 10:4).


Cela montre à nos cœurs et à nos consciences le sérieux qui s’attache au fait de s’approcher de l’autel d’or dans le sanctuaire. Nous sommes enseignés à le faire en Esprit et en vérité.


Au verset 7 : « …chaque matin il fera fumer l’encens quand il arrangera les lampes ». Ce service si élevé ne peut se réaliser qu’à la lumière du Saint Esprit. Les lampes réclamaient des soins (mouchettes, vases à cendre…) afin que rien ne vienne altérer la plénitude de la lumière. L’huile était toujours pure (Ex. 26:20) comme l’est le Saint Esprit ; mais toute impureté dans les lampes altérait la lumière ; il fallait donc les entretenir, afin que l’huile pure, broyée, figure du Saint Esprit puisse agir et conduire un service aussi élevé que celui de l’adoration, la présentation du parfum sur l’autel d’or.

Nous comprenons pourquoi la grâce divine nous a conservé ces pages anciennes qui, en dépit des 35 siècles qui nous en séparent, conservent toute leur actualité, car il n’y a rien de suranné dans les Écritures. Quel langage ! Dieu veuille que ces choses si précieuses consignées dans la parole de Dieu produisent dans nos cœurs le désir de répondre à l’invitation du Seigneur : « Sondez les écritures…ce sont elles qui rendent témoignage de moi ».


20.2 - La sainte cité est illuminée par la gloire de Dieu et l’Agneau est sa lampe : Apoc. 21:2, 22-23

Lorsque nous serons introduits dans la dernière demeure, la partie céleste du royaume, quel en sera le chandelier ? « La cité n’a pas besoin de soleil, ni de la lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’a illuminée, et l’Agneau est sa lampe ». Dans cette scène glorieuse et céleste où nous serons introduits, de laquelle il nous est dit « qu’il n’y a pas de nuit là » (v. 25), nous n’y trouvons pas de chandelier. Il n’y aura pas de lampe à entretenir car nous serons à la source de la lumière.

Nous attendons ce moment avec impatience et le Seigneur plus que nous encore, ce moment où il aura tous les siens autour de Lui. Maintenant nous réalisons avec reconnaissance et louange qu’il est avec nous ; tout à l’heure, nous serons avec Lui, dans sa maison, comme le fruit mûr et parfait du travail de son âme (És. 53:11). Dans ce jour éternel, il se présentera son assemblée dans sa perfection, pour la joie éternelle de son cœur. Alors la louange retentira dans l’éternité, à la gloire de l’auteur de toutes nos bénédictions.


21 - Annexe 3 — LES TRAITES DU PÈLERINAGE D’ISRAËL DANS LE DÉSERT

Nombres 33:1-20, 38-49


Chacun des cinq livres du Pentateuque comporte un thème particulier comme aussi une évocation symbolique de l’œuvre de la croix.


Genèse : le livre de l’appel, où sont donnés en germe les principes qui concernent les relations de Dieu avec l’homme.

Exode : le livre de la rédemption (le peuple d’Israël est mis à l’abri du jugement par le sang de l’agneau et délivré de l’esclavage de l’Égypte).

Lévitique : les instructions en rapport avec les sacrifices, comment s’approcher de Dieu (noter que le terme « communion » ne se trouve pas dans l’A.T. et pour ce qui concerne le culte, l’Éternel parle de « son culte », sauf « rendre son culte » en Ézéchiel 46:2, 3, 9. Or le culte selon Jean 4 est collectif).

Nombres : la marche du peuple et les leçons du désert.

Deutéronome : le testament de Moïse (ce livre considère le peuple entré en Canaan, il insiste sur l’obéissance due à l’Éternel). C’est le livre du souvenir.



Thème particulier

Chapitre central

Genèse

L’appel

Ch. 22 : sacrifice d’Isaac

Exode

La rédemption

Ch. 12 : l’agneau pascal

Lévitique

S’approcher de Dieu

Ch. 16 : Le grand jour des propitiations

Nombres

Marche au désert

Ch. 19 : la génisse rousse

Deutéronome

Se souvenir

Ch. 16 : Pâque-Pentecôte-Fête des tabernacles


Dans chaque livre, un chapitre central porte d’une façon particulière nos regards sur Christ et son œuvre :


Gen. 22 : le sacrifice d’Isaac, le fils d’Abraham, est un type de Christ offert en sacrifice.

Ex. 12 : le fondement de la délivrance du peuple se trouve dans l’agneau pascal dont Dieu voit le sang (le lien avec l’Agneau de Dieu sans défaut et sans tache de 1 Pi. 1:19 est éloquent).

Lév. 16 : au grand jour des propitiations, par les sacrifices présentés et l’entrée du souverain sacrificateur dans le lieu très saint, Dieu maintient ses relations avec le peuple d’année en année.

Nom. 19 : avec l’eau comportant les cendres de la génisse rousse (nouveau sacrifice préfigurant celui de Christ), il y a les ressources divines pour remédier aux souillures contractées dans la marche du désert.

Deut. 16 : le rassemblement du peuple à l’occasion de 3 fêtes principales établit le désir de Dieu de voir les siens rassemblés au lieu de son choix pour se souvenir du passé (la Pâque), jouir du présent (la Pentecôte) et se réjouir à la perspective du futur (Fête des tabernacles).


21.1 - Nombres 33

Ce chapitre 33 des Nombres, sur lequel on peut être incité à passer rapidement, est pourtant très riche en instructions. 1 Cor. 10:11 nous rappelle que : « Toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints ».


Il y a dans ce chapitre une rétrospective des quarante années du désert, depuis l’Égypte jusqu’au Jourdain. Elle est présentée, non sous l’aspect de la responsabilité et de la culpabilité du peuple, mais selon la grâce de Dieu qui ne mentionne aucun murmure ou défaillance des Israélites. Considérant son peuple sous le regard de sa grâce, Dieu amène Balaam à déclarer : « Il n’a pas aperçu d’iniquité en Jacob, ni n’a vu d’injustice en Israël » (Nom. 23:21). Cela ne veut pas dire que Dieu passe à la légère sur les fautes, mais que ce qui subsiste à la fin, c’est la pensée de la miséricorde, de la fidélité de Celui qui a porté son peuple (Deut. 1:31).


Dans ces versets, nous notons qu’il est toujours parlé de « départ ». N’est-ce pas une évocation du chemin des croyants, individuellement comme aussi collectivement ? Il y a des étapes successives dans la vie du chrétien, avec des départs et des haltes mais il a devant lui le but final, céleste : le seuil de la maison du Père, terme de la dernière étape, pour être avec Christ (Phil. 1:23). C’est alors « l’arrivée ».


Pour Israël, le désert précédait l’entrée en Canaan. Quant au chrétien, il est simultanément dans le désert (où il chemine encore) et dans le pays (où il entre par la foi). Notons que Canaan n’est pas une image du ciel puisque le peuple avait des combats à y livrer pour prendre possession de l’héritage, en dépossédant les ennemis qui l’occupaient. Canaan représente donc pour le chrétien la jouissance par la foi de l’héritage, alors qu’il est encore sur la terre et non introduit réellement dans cet héritage qui est « conservé dans les cieux » (1 Pi. 1:4).


Nous devons distinguer, dans l’Écriture, ce qui appartient au conseil de Dieu (ou à son propos), de ce qui relève de ses voies :

Le conseil de Dieu est ce qu’Il a établi et qui trouvera inévitablement sa réalisation : « les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir » (Rom. 11:29).

Les voies de Dieu sont ses dispositions ou les moyens par lesquels il réalise son propos ; elles sont insondables : « que ses jugements sont insondables et ses voies introuvables ! » (Rom. 11:33). Elles ont un but éducatif, parfois répréhensif.

Les quarante années du désert appartiennent aux voies de Dieu. Mais tout au long de leurs étapes, Dieu a porté son peuple « comme un homme porte son fils » (Deut. 1:31). Moïse rend ce témoignage : « il a connu ta marche par ce grand désert ; pendant ces quarante ans, l’Éternel, ton Dieu, a été avec toi ; tu n’as manqué de rien » (Deut. 2:7) ; et c’est ce que nous trouvons dans ce chapitre, la seule fidélité de Dieu dans ses voies.


Ce chapitre se divise en 2 grandes parties :


A — Une rétrospective de la grâce de Dieu jusqu’au verset 49, qui présente elle-même 3 divisions :


v. 3 à 15  : les trois mois de la première année (Ex. 19:1 et 2 - env.1491 A.C.) relatent 11 étapes, de Ramsès au désert de Sinaï, où le peuple construisit le tabernacle.

v. 16-36  : les 38 années d’errance dans le désert (env. 1490 à 1451 A.C.) qui comprennent 21 étapes, du désert de Sinaï à Kadès-Barnéa.

v. 37-49  : la 40ème année (env. 1451 à 1450 A.C.) qui comprend 9 étapes, de Kadès au Mont Nebo, le sommet du mont Pisga, en face de Jéricho, d’où l’on voit tout le pays (Deut. 34:1), et d’où ils partirent pour camper près du Jourdain.


B — Une prospective du verset 50 à 56 qui fait appel à sa responsabilité quand il aura passé le Jourdain, et seront entrés dans le pays de Canaan.


A — Considérons maintenant seulement quelques-unes de ces 40 étapes :


21.2 - Les 11 étapes de Ramsès à la montagne de Sinaï (v. 3 à 15)

21.2.1 - Ramsès :

Ce premier départ a lieu le lendemain de la Pâque (v. 3). Le chemin du chrétien a son point de départ dès le moment où il a répondu à l’appel que le Seigneur adresse à sa conscience et à son cœur. Mis au bénéfice de l’œuvre de Christ (figurée par la Pâque), son pèlerinage sur la terre commence ; il a devant lui un but céleste.

Alors que le peuple, après la nuit de la Pâque, quitte le pays d’esclavage et se met en route vers son héritage, les Égyptiens enterrent leurs morts. Ainsi, les rachetés du Seigneur, ayant été pleinement délivrés par son œuvre, se dirigent vers la maison du Père tandis que tous ceux qui ont refusé de croire à l’efficacité de cette œuvre pour les sauver, demeurent dans un état de mort.


21.2.2 - De la Mer rouge à Élim :

Très peu de temps après avoir chanté le cantique de la délivrance (Ex. 15), les murmures commencent à Mara. Moïse intercède pour le peuple et Dieu répond en grâce à sa prière. Ce bois que Dieu lui « enseigne » est une figure de Celui qui est descendu dans les eaux amères et profondes de la mort, comme aussi de la puissance de la croix éprouvée par le chrétien « crucifié avec Christ » (Gal. 2:20), lors des circonstances difficiles, des épreuves qu’il traverse dans le désert. Ensuite, à Élim, le peuple goûte rafraîchissement et repos. Les murmures ont été spontanés, mais l’eau et l’ombrage d’Élim ne produisent pas de reconnaissance ; et pourtant nous avons là l’image du rassemblement des croyants et de la bénédiction goûtée dans le chemin de l’obéissance.


Conduits par Dieu à revenir à la mer Rouge (v. 10), les Israélites peuvent se rappeler la victoire remportée par l’Éternel sur les Égyptiens. Dans sa fidélité, Dieu nous fait prendre conscience de la valeur libératrice de l’œuvre de Christ à la croix. Là, Il a remporté une victoire totale sur Satan et assuré notre délivrance. Pour le peuple, la mer Rouge faisait séparation entre son ancien état et celui où la grâce l’avait amené.


21.2.3 - Rephidim :

Le peuple murmure à nouveau parce qu’il n’y a pas d’eau à boire (Ex. 17). Le rocher frappé évoque Christ crucifié, Celui qui a été « frappé à cause de la transgression de son peuple » (És. 53:8). L’eau vive représente le Saint Esprit. Le combat contre Amalek est remporté par Josué (type du Seigneur qui combat avec nous), mais c’est l’intercession de son fidèle serviteur Moïse sur la montagne (figure de Christ intercédant pour les siens) qui conditionne la victoire.

C’est très probablement près de Rephidim, dans le désert de Sinaï, au pied de la montagne sur laquelle Moïse est monté, que le tabernacle a été construit et dressé (Ex. 19:1 à 3 et 40:1-2).


21.3 - Les 21 étapes d’errance entre Sinaï et Kadès (v. 16 à 36)

À partir de Sinaï, la situation du peuple change. Placé auparavant sous le régime de la grâce, il s’est désormais placé sous celui d’une loi inflexible, ayant déclaré : « tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons » (Ex. 19:8). Les relations de Dieu avec son peuple dépendront maintenant de sa conduite envers lui : c’est le principe de la loi. Avec la loi, Dieu donne à son peuple le tabernacle : Dieu habitera dans le lieu très saint, derrière le voile. La sacrificature assurera et maintiendra les relations de son peuple avec Lui.


Kibroth-Hattaava (« sépulcre de la convoitise ») :

Parmi toutes les étapes d’errance dans le désert, il y a celle de Kibroth-Hattaava, relatée en Nombres 11. Elle constitue un bien triste souvenir. Le Psaume 106 la rappelle aussi : « ils furent remplis de convoitise dans le désert, et ils tentèrent Dieu dans le lieu désolé ; et il leur donna ce qu’ils avaient demandé, de la chair, des cailles, mais il envoya la consomption dans leurs âmes » (Ps. 106:14-15). L’apôtre Pierre exhorte les croyants à « s’abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme » (1 Pi. 2:11).


21.4 - Les 9 étapes de Kadès au Jourdain (v. 37 à 49)

La montagne de Hor — mort d’Aaron

Après avoir erré pendant cette longue période gouvernementale de 38 ans dans le désert de Tsin, conséquence de l’incrédulité du peuple au retour des espions (Héb. 3:19), après la mort de tous les hommes de plus de 20 ans (Nb. 14:28-30) et celle d’Aaron et de Moïse, c’est une nouvelle génération qui va atteindre la terre promise.

Ce sévère gouvernement n’est pas mentionné en Nombres 33. Seule la mort d’Aaron souverain sacrificateur est citée. Il va être « recueilli vers ses peuples » (Nb. 20:24 à la montagne de Hor). La sévérité du gouvernement de Dieu à l’égard du souverain sacrificateur est exercée de façon solennelle ; il fut dépouillé de ses vêtements de souverain sacrificateur (Nb. 20:26-28). Ce gouvernement atteindra également Moïse, qui excédé par le peuple, avait frappé 2 fois le rocher. À lui, comme aussi à son frère, l’Éternel doit dire : « Parce que vous ne m’avez pas cru, pour me sanctifier aux yeux des fils d’Israël, à cause de cela vous n’introduirez pas cette congrégation dans le pays que je leur donne » (Nb. 20:12). Dieu sauvegarde la gloire de son Fils et ne permet pas qu’Il soit déshonoré, même dans ce qui le préfigure, car le rocher, c’était Christ (1 Cor. 10:4).

Toutefois la grâce de Dieu n’est pas dépouillée de son parfum par la sévérité de son gouvernement. Moïse aura le privilège incomparable de voir « tout le pays », depuis le sommet du Pisga ; et cela dans la meilleure compagnie qui soit, celle de Dieu qui ensevelit lui-même son serviteur âgé de cent vingt ans. « Il ne s’est plus levé en Israël de prophète tel que Moïse, que l’Éternel ait connu face à face » (Deut. 34:1, 10).


B — Quelques remarques sur la fin de Nombres 33 (v. 50-56) : Prendre possession du pays


Durant les 49 premiers versets de ce chapitre, le regard était tourné vers le passé. À partir du verset 50, par contraste, le regard se porte vers l’avenir : « quand vous aurez passé le Jourdain et que vous serez entrés dans le pays de Canaan, vous déposséderez tous les habitants du pays devant vous… » (v. 51).

Si le pays a été donné au peuple par Dieu, il doit néanmoins en prendre possession : c’est le côté de sa responsabilité. De même, pour nous, chrétiens, la grâce divine nous donne un héritage précieux mais nous sommes responsables de nous l’approprier par la foi.

Bien des choses constituent des obstacles pour jouir de notre héritage céleste. Bien que nous n’ayons pas à délaisser les choses de la terre, nous devons veiller à ce qu’elles ne prennent pas, dans nos affections et nos priorités, la place qui revient au Seigneur. Des choix seront à faire afin d’ôter, s’il le faut, ce qui ne paraît pas nécessairement mauvais mais occupe une trop grande place dans nos cœurs.

Les fils d’Israël devaient détruire « les figures sculptées » des habitants du pays, « leurs images de fonte » (v. 52). N’y a-t-il pas là l’évocation de toutes sortes de choses attrayantes (dans le domaine de l’art, de la philosophie, de la recherche intellectuelle…) qui suscitent des opinions contraires à la pensée de Dieu ? Dans tout ce qui est véhiculé par les médias, des conceptions opposées à la vérité divine peuvent nous être insidieusement proposées. Prenons garde à ne pas laisser détourner nos âmes !

Un sérieux avertissement était donné au peuple s’il n’obéissait pas à cet ordre de l’Éternel (v. 55). Les habitants du pays non détruits seraient comme :

Les différentes traites du peuple terrestre de Dieu à travers le désert énumérées dans ce chapitre 33 des Nombres, nous fournissent de riches instructions quant à ce qui concerne la marche du peuple céleste en route vers sa patrie. L’Éternel savait exactement où se trouvait son peuple et veillait sur lui. Il accompagne encore aujourd’hui, jour et nuit, ses bien-aimés et les entoure de ses soins. « Sa sagesse, sa grâce et son pouvoir s’unissent pour les conduire au séjour bienheureux » (cant. 62)

Que nous désirions honorer le Seigneur, afin qu’« en toutes choses, il tienne lui, la première place » (Col. 1:18), en attendant que bientôt dans la gloire, Il ait « toute la place » !


22 - Annexe 4 — FONDEMENTS ET ACHÈVEMENTS — Les diverses réalisations de la maison de Dieu

« Si les fondements sont détruits, que fera le juste ? » (Psaumes 11:3)

« Quand il disposait les cieux, j’étais là ; quand il ordonnait le cercle qui circonscrit la face de l’abîme, quand il établissait les nuées en haut, quand il affermissait les sources des abîmes, quand il imposait son décret à la mer, afin que les eaux n’outrepassassent point son commandement, quand il décrétait les fondements de la terre : j’étais alors à côté de lui son nourrisson, j’étais ses délices tous les jours, toujours en joie devant lui, me réjouissant en la partie habitable de sa terre, et mes délices étaient dans les fils des hommes » (Proverbes 8:27 à 31).

La préoccupation de tout architecte construisant un édifice se rapporte d’abord au fondement et s’accompagne de la joie attendue de l’achèvement de l’œuvre qu’il se propose. Nous pourrions considérer quelques illustrations qui confirment l’importance de la pensée que Dieu attache à ce qu’il fonde et à la joie qu’Il éprouve lorsque la chose est réalisée.


LA CRÉATION — Lire Genèse 1:31 à 2:3

Dieu lui-même et son Fils à ses côtés étaient un pour concevoir tout le conseil, tout le décret divin, tant en création qu’en ce qui concerne la rédemption, que le Seigneur lui-même, et Lui seul, pouvait rendre réalisable par son humanité et par l’accomplissement de son œuvre.

À cette pensée se rattache l’appel à l’existence de la création, par sa Parole, « quand Il décrétait les fondements de la terre » ( Prov. 8:29). Dieu crée l’univers, le faisant sortir du néant, et l’appelant à l’existence par sa Parole. Il en sera de même à la fin, lorsque, à sa Parole, les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les œuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement (2 Pi. 3:7).

Dieu crée donc la terre pour l’habitation des hommes, exempte de toute condition fâcheuse et y place le premier homme fait à l’image de Dieu, non pas pour y être oisif mais pour la cultiver et la garder.

Du reste dans tous les domaines successifs de l’histoire de l’homme, nous retrouvons la même pensée à l’égard de ce que la bonté divine lui confie : c’est pour qu’il le cultive et qu’il le garde, depuis le jardin d’Éden jusqu’à la fin. Ce qui sera le certificat d’approbation du Seigneur à l’égard du témoignage fidèle de Philadelphie est cette expression d’Apoc. 3:8 : « Tu as gardé ma Parole, tu n’as pas renié mon nom ». Pour Dieu, c’est tout. Toute l’histoire de l’homme responsable est fondée sur ce que Dieu est en droit d’attendre de lui.

Dieu a pu se reposer parce que tout était très bon ; tout correspondait à sa nature ; tout répondait à sa volonté. Il est satisfait et peut se reposer. Nous savons bien que ce repos a été interrompu. Tout ce qui a été appelé à l’existence a été souillé à cause de la désobéissance de l’homme par lequel le péché est entré dans le monde. Par un geste insidieusement suggéré par Satan, l’homme a ruiné le travail des 6 jours. Mais le divin potier s’est remis au travail sur le tour de la grâce, façonnant un autre vase (figure du croyant) qui plait alors à ses yeux (Jér.18:4).


LA MAISON DE DIEU

La pensée des fondements et de l’achèvement se rattache tout particulièrement à la maison de Dieu, qui n’a pas voulu laisser ses créatures dispersées et sans relation avec Lui. Dieu veut habiter au milieu de son peuple, sur la terre, et faire des siens des habitants célestes.

Selon le choix souverain de sa grâce, de sa miséricorde, Il a appelé un peuple pour habiter au milieu de lui : Israël (Ex. 29:45). C’est ce que nous dit Deut. 7:6 « L’Éternel ton Dieu, t’a choisi, afin que tu sois pour lui un peuple qui lui appartienne en propre, d’entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre ». Les Hébreux n’étaient pas plus attrayants que les autres, pas meilleurs que les autres peuples ; mais le critère du choix divin, c’est l’amour et la fidélité : « …parce que l’Éternel vous a aimé et parce qu’il garde le serment qu’il a juré à vos pères ». Le levier d’intervention de Dieu à l’égard de ses créatures pécheresses, c’est l’amour…Dieu a tant aimé le monde…Christ a aimé son assemblée et s’est livré lui-même pour elle…L’amour et la fidélité divine sont à l’origine de toutes nos bénédictions.

Nous pouvons constater à travers les réalisations successives de la demeure de Dieu avec son peuple l’accent qui est mis sur les fondements et sur l’achèvement.

Il s’agit toujours dans les économies successives de la même demeure de Dieu. Il n’y a jamais eu simultanément deux demeures de Dieu sur la terre. C’est toujours la même maison, mais réalisée selon la mesure des révélations qu’il trouve bon de donner.


22.1 - 1° réalisation : Le Tabernacle

Dans cette demeure itinérante dans le désert, nous retrouvons ces deux mêmes pensées : fondement et achèvement. L’Éternel a donné à Moïse toutes les instructions, lui montrant même un modèle ; instructions qu’il a fidèlement transmises au peuple afin que tout soit fait selon les ordonnances reçues sur la montagne.


22.1.1 - Fondements : Exode 26, 15 à 30


Les ais — figure des rachetés

À partir du verset 15, nous sont présentés les ais du tabernacle, éléments de structure. Il y avait 48 ais et chacun d’eux reposait sur 2 bases d’argent, soit 96 bases au sanctuaire qui comprenait le lieu saint et le lieu très saint. Tout autour, le parvis avec son enceinte qui elle-même reposait alors sur des bases d’airain.

Les ais sont une figure des rachetés. On comprend que pour obtenir un ais, il faut que l’arbre dont il sera tiré soit d’abord abattu, puis fendu jusqu’au centre, pour en retirer une pièce de 0,75m de large et de 0,25m d’épaisseur. C’est là, à l’instar d’un Saul de Tarse jeté à terre sur le chemin de Damas, que l’homme naturel trouve sa place dans la maison de Dieu : il doit être réduit à rien, être atteint jusqu’à son être intérieur le plus profond pour qu’il s’en dégage un élément de la demeure de Dieu dans le désert de ce monde.


Des bases d’argent — figure de la Parole

Les ais ne pouvaient pas reposer de façon stable sur le sable. Il fallait qu’ils aient un fondement, et chacun d’eux reposait sur deux bases d’argent. Le poids de chacune de ces bases était d’un talent, environ 45 kg, donc environ 90 kg d’argent sous chaque ais. Il est instructif de calculer (nous avons à peu près toute les dimensions nécessaires) le poids que pouvait représenter cette maison de Dieu (~ 54 tonnes). Un seul ais pesait environ 650 kg. Chaque ais reposait sur ces deux bases d’argent par ses deux tenons, enchâssés dans chaque base. L’argent est l’image de la Parole de Dieu : « Ta parole est un argent affiné dans le creuset de la terre, coulé 7 fois ». Cet argent avait été recueilli par le dénombrement du peuple (Ex. 38:25), 100 talents utilisés pour les 96 bases et les 4 bases des 4 piliers soutenant le voile. Il n’y a rien de stable sur cette terre, mais nous reposons sur un fondement sûr. Cet argent nous parle de l’Écriture, cette base sûre par laquelle les pensées de Dieu sont données à connaître, qui exalte la valeur de l’œuvre de Christ, du sang versé sur la croix, le prix de notre rachat — « vous avez été acheté à prix » (1 Cor. 6:20 — 7:23). Nous sommes, comme les tenons des ais enchâssés dans les bases, enracinés, maintenus debout, édifiés en Lui. (Col. 1:23 — 2:7 — Éph. 3:18).


Les traverses — une figure du Saint Esprit

Un ais isolé ne constitue pas une habitation ; il fallait que tous ensemble, ils soient liés les uns aux autres par des traverses dont les dimensions et les positions nous sont données, courant soit à l’extérieur, soit à l’intérieur. Ces traverses sont une figure éloquente du Saint Esprit qui nous unit les uns aux autres en un seul corps, « bien ajusté et lié ensemble » (Éph. 4:16). Il y a les manifestations extérieures dont nous parlent les deux traverses extérieures, mais il y a cet élément qui nous unit intérieurement, la traverse intérieure de la structure.


Donc le fondement est posé et l’on peut noter que l’Esprit de Dieu met un accent particulier sur ces points, en rapport avec l’édification de sa maison. Nous comprenons qu’il en est de même pour son assemblée : nous reposons sur un fondement sûr (1 Cor. 3:11).

Le tabernacle est une maison itinérante en contraste avec le temple construit par Salomon qui est une maison fixe. Le tabernacle a été démonté puis remonté à chacune des 41 étapes (au moins) de la marche du peuple à travers le désert (Nombre 33).


22.1.2 - L’obéissance — « comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse » (Ex. 39 et 40)

Tout devait être fait selon les indications de la volonté de Dieu. Ce qui conditionnait l’approbation divine, et plus encore la présence divine sous la forme de la colonne de nuée, c’était l’obéissance ; et cela nous est confirmé dans les derniers chapitres de l’Exode qui évoquent l’achèvement de ce travail merveilleux. Notons que le tabernacle a été réalisé la première année du désert, puisque le peuple a été tiré hors d’Égypte en 1491 avant notre ère et qu’en 1490, il était édifié (Ex. 40:1, 2). Si l’on regarde de près ce que comporte tout ce travail, tous les éléments qui constituent ce sanctuaire, il fallait la puissance et la sagesse divines, pour qu’il puisse être réalisé selon la pensée de Dieu et dans des conditions humainement impraticables dans un désert.

Néanmoins, nous lisons dans le chap. 39:42:« Selon tout ce que l’Éternel avait commandé à Moïse, ainsi les fils d’Israël firent tout le travail. Et Moïse vit tout l’ouvrage, et voici ils l’avaient fait comme l’Éternel l’avait commandé ; ils l’avaient fait ainsi ». Quelle merveilleuse déclaration ! Nous sommes facilement sévères à l’égard d’Israël par le fait qu’à bien des reprises, la Parole nous fait connaître ses défaillances, ses désobéissances, mais il y a des circonstances dans la vie terrestre du peuple de Dieu qui nous sont en exemple. Dans les chapitres 39 et 40, nous trouvons 18 fois la même expression : « …comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse ». L’obéissance implicite était la condition pour que l’approbation divine puisse être démontrée par la colonne de nuée, figure de la gloire de Dieu engagée dans sa propre maison. (Un frère disait : 18 fois = 3 x 6, c’est à dire 3 fois le chiffre de l’homme, ce qui correspond à 1 Thess. 5:23 : « que votre esprit, votre âme et votre corps tout entier soient conservés sans reproche en la venue de notre seigneur Jésus Christ », c’est-à-dire que les 3 éléments de l’être humain soient au service de l’obéissance). Ils ont réalisé cette maison en quelques mois, selon le modèle que Dieu a montré à Moïse sur la montagne (Ex. 26:40), de sorte qu’Il appose, par la présence de la nuée, le sceau de son approbation. Tout est réalisé à la satisfaction de Dieu : « et ils la firent ainsi ».

Si l’obéissance dans la réalisation de la première maison de Dieu, le tabernacle, était si nécessaire, il est facile de comprendre que dans toutes les réalisations successives de sa maison, la même obéissance conditionne la présence divine. Il en est de même pour son assemblée. Si nous avons saisi cette réalité et qu’elle s’impose à nos cœurs, nous avons compris l’essentiel.


22.1.3 - L’achèvement (l’arche et la nuée)

Il nous est dit au verset 33 du chap. 40 : « Et il dressa le parvis tout autour du tabernacle et de l’autel, et mit le rideau à la porte du parvis. Et Moïse acheva l’œuvre. Et la nuée couvrit la tente d’assignation, et la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle ». Quelle merveille !

Il est frappant de constater que les instructions de l’Éternel données à Moïse dans les 8 premiers versets du chapitre 40, se rapportant au tabernacle dressé, sont formulées sous la même forme (tu feras) que celles faisant l’objet des chap. 25:1 au chap. 27:19. De surcroît, ces instructions vont de l’intérieur vers l’extérieur (le chemin de Dieu vers l’homme).

Le premier élément mentionné est à nouveau l’arche, figure de Christ, centre d’attrait. Que serait le rassemblement au nom du Seigneur sans sa présence ? Mais sous la loi, aucun sacrificateur (hors Aaron souverain sacrificateur entrant une fois l’an dans le lieu très saint et Moïse) ne voyait l’arche. Que contenait-elle ?


Les secondes tables de la loi, figure de Christ qui a pu dire : « Ta loi est au-dedans de mes entrailles » (Ps. 40:8).

La cruche d’or contenant la manne qui a nourri le peuple pendant la traversée du désert.

La verge d’Aaron (Nb. 17), qui avait bourgeonnée, produit des fleurs et des amandes (la vie en résurrection), illustration de la souveraine sacrificature de Christ.


À ceci s’ajoute l’onction d’huile du tabernacle, de tout son contenu, comme aussi l’onction, la sanctification d’Aaron revêtu des saints vêtements et de ses fils revêtus de leurs tuniques.

Après cela, le tabernacle étant dressé (réalisation de la maison de Dieu : il mit, il plaça), la nuée couvrit la tente d’assignation et la gloire de l’Éternel la remplit.

Le propos divin est réalisé : l’Éternel habite au milieu de son peuple. La gloire de Dieu qui est dans la nuée (Ex. 16:10 et 24:16) couvre extérieurement et remplit intérieurement la maison. Dieu prend possession de sa maison, à la vue du peuple. Néanmoins Moïse même ne pouvait entrer dans la tente, car la nuée demeura dessus. Ce fait nous rappelle que sous la loi, le chemin des lieux saints était fermé. Maintenant, en vertu de l’œuvre de Christ, il est ouvert à la foi à laquelle l’invitation s’adresse : Approchons-nous (Héb. 10:19-22).


Les traites vont se poursuivre pendant près de 40 ans, ce qui n’était pas dans la pensée de Dieu puisque Deut. 1, 2 nous dit : « Il y a 11 journées depuis Horeb, par le chemin de la montagne de Sehir, jusqu’à Kadès-Barnea ». À cause de son incrédulité, le peuple a dû errer 38 ans. Pendant toutes ces années d’errance, ont été démontrées tout à la fois, la faillibilité du peuple, voire même son incrédulité, et la fidélité de Dieu qui ne renonce jamais à ce qu’Il s’est proposé. Il exerce ses voies gouvernementales à cause de l’infidélité, mais Il accomplit toujours le but qu’il s’est fixé. Ce sont des réalités simples à entendre, importantes pour nos cœurs, qui ne peuvent être réalisées qu’avec le secours divin.

La maison a été achevée, le service va s’accomplir, la présence divine est là. C’est la première manifestation de l’habitation de Dieu avec une collectivité, avec un peuple qui lui appartient.

Dans la Genèse, nous voyons beaucoup d’hommes de Dieu qui ont marché avec Dieu, et même dans une intimité remarquable (Abraham, Henoc qui a marché avec Dieu 300 ans… on a tant de peine à marcher un jour !…), mais nous ne voyons pas de collectivité, toujours des scènes individuelles. En effet, pour qu’une collectivité puisse être formée, il fallait que soit réalisé le sacrifice de l’agneau pascal, préfiguration de l’œuvre de la croix, le sacrifice de l’Agneau divin. Dieu a vu et reconnu la valeur du sang de l’agneau pascal, mis sur les deux poteaux et le linteau des portes, préfigurant la valeur du sang de Christ. Il dit : « je verrais le sang et je passerai par-dessus vous » (Ex. 12:13).


22.2 - 2° réalisation : le temple de Salomon


Deux règnes successifs


Il ne s’agit plus du désert ; la royauté a été instituée. L’Éternel a suscité David, un roi selon son cœur, figure de Christ rejeté. Néanmoins il a commis des fautes dont certaines des plus graves. Mais, à la suite d’un profond travail de Dieu dans sa conscience, il a eu la droiture et l’énergie spirituelle de les confesser, les juger et les abandonner de sorte qu’il a été pleinement restauré. En dépit de ses fautes, il est un remarquable type de Christ, mais de Christ rejeté. David n’est pas le roi de gloire, mais le roi rejeté.

Alors, il fut accordé à son fils Salomon, doté d’une intelligence incomparable, le sage parmi les sages, le privilège particulièrement précieux de réaliser ce que son père David avait à cœur, l’édification de la maison de Dieu. Non plus un tabernacle itinérant, mais une maison fixe dans le pays de la promesse.

Dans sa prière dans 1 Chr. 29, David peut dire qu’il a préparé en abondance tous les éléments nécessaires ; il y a mis toute son énergie, toute sa pensée, tout son cœur, dans son amour (1 Chr. 29:3), et dans son affliction (1 Chr. 22:14), pour que tout soit prêt pour la réalisation de cette maison qu’il aurait tant souhaité édifier lui-même. L’Éternel lui fait savoir que c’est son fils Salomon qui aura ce privilège. Salomon est une figure du Seigneur glorifié, non du roi rejeté. Ces deux règnes, qui se succèdent, sans interrègne, sont ensemble la figure d’une même personne : Christ rejeté et Christ glorifié.

Les voies de Dieu, dans sa sagesse, nous font comprendre que Christ n’a pas bâti son assemblée, pendant le temps de sa vie sur la terre, avant son œuvre. Ce n’est qu’au terme des heures de l’expiation, que le Seigneur a pu dire : « c’est accompli ». À partir de ce moment, tout est acquis ; Il a accompli son œuvre et toutes les bénédictions futures qui seront le partage du croyant sont déjà acquises. Nous bénéficions déjà du salut de nos âmes, des très précieuses promesses, de la jouissance de sa compagnie comme rachetés, enfants du Père, de sa présence dans le rassemblement.

Mais la transformation « de nos corps en la conformité du corps de sa gloire », notre introduction dans la scène céleste pour occuper les places qu’Il a préparées, et tout ce qui suivra : à savoir, ses dispositions en jugement, l’établissement de son règne, l’appel à l’existence des nouveaux cieux et de la nouvelle terre… tout cela, bien que déjà acquis par son œuvre, n’est pas encore produit.


22.2.1 - Les fondements

Il y a un fondement moral et un fondement matériel au temple de Salomon.


Le fondement moral :

« Et Salomon commença de bâtir la maison de l’Éternel à Jérusalem, sur la montagne de Morija, où [l’Éternel] était apparu à David, son père, sur l’emplacement que David avait préparé dans l’aire d’Ornan, le Jébusien. Et il commença de bâtir le second [jour] du second mois, en la quatrième année de son règne… » (2 Chr. 3:1 et 2).


Le fondement moral de la maison de Dieu se trouve au calvaire, figuré par le mont Morija, où Isaac, le fils unique et bien-aimé d’Abraham a été moralement sacrifié (Gen. 22). Abraham a été épargné de la mort de son fils, mais Dieu n’a pas épargné son propre Fils : voilà le fondement de la maison de Dieu. À l’aire d’Ornan, le jugement décrété sur David a pu être arrêté en raison d’un sacrifice agréé de Dieu, de telle sorte que l’ange a remis l’épée dans son fourreau (2 Sam. 24:18 à 25 — 1 Chr. 21:20 à 26). Tel est, en figure de l’œuvre de Christ, le fondement moral de la maison de Dieu.


Fondements matériels :

« Et c’est ici le fondement que Salomon posa pour bâtir la maison de Dieu : la longueur, en coudées, d’après l’ancienne mesure, était de soixante coudées, et la largeur, de vingt coudées. Et le portique qui était devant avait vingt coudées de longueur, selon la largeur de la maison ; et sa hauteur était de cent vingt [coudées] ; et il le recouvrit à l’intérieur d’or pur. Et la grande maison, il la revêtit de bois de cyprès ; et il la revêtit d’or fin, et il y fit des palmiers et des chaînes » (2 Chr. 3:3 à 5).

« La quatrième année, au mois de Ziv, les fondements de la maison de l’Éternel furent posés ; et la onzième année, au mois de Bul, qui est le huitième mois, la maison fut achevée dans toutes ses parties et selon toute l’ordonnance à son égard. Et [Salomon] la bâtit en sept ans » (1 Rois 6:38).


S’il y a le fondement moral, les fondements matériels sont tout aussi éloquents. Nous voyons Hiram (figure du service du Saint Esprit) qui travaille pour Salomon (1 Rois 5).

Les chapitres 6 et 7 de 1 Rois, nous décrivent l’édification de 4 maisons ;


La première à laquelle Salomon consacre toute son énergie est la maison qu’il bâtit à l’Éternel : les fondements furent posés et la maison est achevée (Chap. 6).

Puis il y a sa propre maison, la maison du Fils (7:1 et 8) ;

Puis la maison de la forêt du Liban qui est le siège du gouvernement (7:2 à 7) ;

La maison de la fille du pharaon (7:8 et 9:24), figure des relations de Christ avec les nations pendant le règne millénaire.


Nous avons, notamment en rapport avec le temple de Salomon, ces deux pensées des fondements et de l’achèvement, mises en évidence au début même de l’édification de cette maison somptueuse qui préfigure le règne millénial de Christ.

Les pierres de fondement étaient des pierres de taille (80.000 tailleurs de pierres !), des pierres de prix, dont les dimensions sont impressionnantes de 4 ou 5 m, (1 Rois 5:17 et 7:9). Il y a un parallélisme instructif entre ce passage et 1 Pierre 2, qui nous parle de l’édifice de la grâce : « vous-même aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle… » — une maison spirituelle posée sur le fondement qui est Christ.


22.2.2 - L’achèvement

On est frappé, dans la description de 2 Chr.3:4, de la hauteur du portique : 120 coudées, 6 fois plus haut que large : 20 coudées. C’est étrange, mais cela nous reporte au Psaume 24:7 : « Portes, élevez vos têtes ! Et élevez-vous portails éternels, et le roi de gloire entrera ». Lorsque Christ, le roi de gloire entrera dans sa demeure, Il établira son règne sur Israël et sur la terre entière.

La maison est achevée et ce livre des Rois met plus d’une fois l’accent sur cet achèvement ; par exemple : « Quand Salomon eut achevé de bâtir la maison de l’Éternel … qu’il prit plaisir de faire … l’Éternel lui dit : … j’ai sanctifié cette maison que tu as bâtie, pour y mettre mon nom à jamais ; et mes yeux et mon cœur seront toujours là » (1 Rois 9:1 à 4). Elle serait « grande et merveilleuse » (2 Chr. 2:9).


22.2.3 - L’obéissance

Cette bénédiction est liée à une condition, à la marche fidèle de Salomon (1 Rois 9:4:5). Que d’instructions dans tous ces livres historiques ! Comme pour le tabernacle, ceux qui ont réalisé ces éléments du temple, l’ont fait sans comprendre ce qui était le fond de la pensée de Dieu. Ils ont exécuté ces choses, par une sagesse qui leur a été donnée, avec l’énergie qui leur a été renouvelée, dans une parfaite obéissance. C’était le principe de la loi : fais ces choses et tu vivras. Une seule initiative de l’homme dans le travail de Dieu aurait réduit à néant la réalisation du propos divin d’habiter au milieu de son peuple.

Que cela nous touche profondément en rapport avec la vie d’assemblée. Les Israélites l’ont fait dans une obéissance scrupuleuse, mais ils ne pouvaient pas percevoir qu’au travers de ces éléments matérialisés, Dieu avait une pensée continue, que nous trouvons comme un fil conducteur d’un bout à l’autre de sa Parole : Christ, son œuvre, et l’accomplissement de son propos. Un frère disait : « si nous avons lu une page de l’AT sans trouver quelque chose de Christ et de son œuvre, nous l’avons mal lue ».


22.2.4 - La dédicace du temple

Le temple étant achevé, l’arche y est placée et la nuée le remplit, comme ce fut le cas lorsque le tabernacle fut dressé. Dans les deux premières réalisations de la demeure de Dieu, que ce soit sous la forme d’une habitation itinérante (une tente), ou d’un temple somptueux dans le pays de la promesse, le sceau de la satisfaction et de l’approbation divine est apposé. Toutefois les sacrificateurs doivent sortir du sanctuaire. Le voile demeurait et ne devait être ouvert que lorsque le Seigneur eut scellé son œuvre sur la croix. Dès qu’il eu dit « C’est accompli », et après avoir rendu l’esprit, le voile se déchira du haut jusqu’en bas. Dès lors le chemin des lieux saints était ouvert à la foi. Ici dans ce temple merveilleux, Dieu demeure derrière un voile fermé, dans l’obscurité profonde. Apprécions-nous la pleine liberté accordée à la foi d’entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair ?


Lors de l’inauguration du temple de Salomon dont le règne préfigure l’établissement futur et terrestre du règne de Christ, la dédicace en a été somptueusement célébrée. Qu’est-ce qu’une dédicace, sinon le fait de dédier, de vouer ou d’affecter des personnes, des valeurs à un office, un service particulier ?


En Deut. 20:5, un homme qui avait bâti une maison neuve, devait la consacrer.

Aaron et ses fils ont été consacrés avant d’exercer leur service sacerdotal (Ex. 29:29).

Après leur purification, les lévites étaient entièrement donnés à l’Éternel (Nb. 8:16).

En 2 Chr. 7:4 à 11, nous assistons à la dédicace de la maison de Dieu et de l’autel sur lequel 20.000 bœufs et 120.000 moutons furent sacrifiés pendant 7 jours, puis à la dédicace du temple pendant encore 7 jours, au 7° mois.


Salomon est une figure éloquente du Seigneur établissant son règne glorieux, le règne millénaire. Si Christ fut rejeté et crucifié comme roi, il n’a jamais renoncé à son titre de roi, ni à son droit au royaume. Le jour viendra où il s’assiéra sur le trône de sa gloire et où toutes les nations seront assemblées devant lui (Matt. 25:31).


22.3 - 3° réalisation : le temple de Zorobabel — Esdras 3:1 à 10


Quatre siècle plus tard, l’infidélité d’Israël étant déclarée sans remède, Dieu n’eut plus compassion et envoya les Chaldéens contre Jérusalem qui détruisirent le temple, emportèrent toutes ses richesses à Babylone et déportèrent Juda et Benjamin à Babylone pour 70 ans de captivité. Le chiffre de 70 ans n’est pas arbitraire (cela correspond aux 70 années sabbatiques desquelles l’Éternel avait été frustré).


Au terme de ces 70 ans, en 536 A.C., la miséricorde de Dieu dispose alors le cœur de Cyrus qui accorde à ces juifs déportés qui avaient suspendu leurs harpes aux saules (Ps. 137), ne pouvant pas chanter des cantiques à l’Éternel sur une terre étrangère, la liberté de revenir en Judée. Dieu accorde donc à ceux qui le désiraient de revenir à Jérusalem pour rebâtir la maison de Dieu sur son emplacement. Environ 50.000 personnes remontent de Chaldée à Jérusalem, sous la conduite de Zorobabel, pour y trouver des ruines ; ils ont sous les yeux les conséquences de l’abandon de l’Éternel et de sa maison. Le livre d’Esdras nous décrit ce réveil merveilleux, produit par la grâce de Dieu. La reconstruction fut achevée 21 ans plus tard en dépit d’une interruption d’environ 15 ans, mais en vertu du ministère d’Aggée principalement. Certes, ce n’était plus la splendeur du temple de Salomon, mais la grâce divine qui incline le cœur des rois comme des ruisseaux d’eau (Prov. 21:1), a produit cette restauration passagère, de sorte que la dédicace fut célébrée (Esdras 6:16). Ces circonstances du peuple d’Israël sont un précieux encouragement, nous montrant que la sainteté et la joie dont le Seigneur est la source, peuvent être réalisées dans un temps difficile, voire un environnement hostile.


22.3.1 - L’autel sur son emplacement

Lorsque l’ennemi ruine ce que Dieu confie aux siens, la première chose à laquelle il touche, c’est l’adoration. Ainsi il a su enlever d’un peuple dit christianisé la notion du culte. Lorsqu’il y a un réveil produit par la miséricorde de Dieu, c’est la première chose qui doit être rétablie : la réédification de l’autel de l’adoration. C’est très frappant de constater ce qui anime ces hommes remontés à Jérusalem : craignant Dieu, ils recherchent l’emplacement de l’autel (v. 2 et 3), l’adoration rendue sur le terrain de Dieu selon les ordonnances divines. C’est ce qui caractérise un réveil du peuple de Dieu. C’est ce sur quoi l’ennemi jette ses premiers assauts, l’adoration de Celui qui l’a vaincu. L’œuvre de Christ a démontré sa victoire remportée sur l’ennemi, le péché et la mort ; et il faut rétablir ce terrain-là.

Un réveil témoigne des fautes commises, de l’abandon des valeurs spirituelles. Parfois l’on suggère d’être moins exigeant … d’avoir un peu de tolérance … de ne pas prétendre à un niveau trop haut, etc. Non, car tel n’est pas l’enseignement de la Parole. Ils rétablissent l’autel sur son emplacement et non pas ailleurs. « Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous : si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans le Père » (1 Jean 2:24). Dieu n’abaisse jamais le niveau de la sainteté, et il donne des ressources pour qu’elle soit maintenue.


22.3.2 - Vigilance quant aux droits de Dieu sur sa maison. Unité de l’Esprit

De surcroît on nomme des surveillants, « pour surveiller l’œuvre de la maison de l’Éternel » qui « se tiennent là comme un seul homme pour surveiller ceux qui faisaient l’ouvrage dans la maison de Dieu ». Ils étaient d’un même esprit, d’une même pensée pour exercer cette surveillance, afin que les droits de Dieu sur son peuple et sa maison soient respectés (Esd. 3:8, 9). On n’aime pas être surveillé ! mais s’il est un domaine où la surveillance et la vigilance sont requises, c’est bien celui où le Seigneur a ses droits dans sa propre maison.

Cette très belle expression « comme un seul homme » se trouve plusieurs fois dans ce livre et ailleurs ; elle correspond à l’unité de l’Esprit, qui est à distinguer de l’unité du corps. Nous ne sommes pas exhortés à garder l’unité du corps qui est garantie par l’œuvre de Christ. Mais nous avons à « nous appliquer à garder l’unité de l’Esprit », une même pensée, un même sentiment, auquel l’apôtre exhortait les Philippiens (Phil. 2:2). Il faut s’y appliquer, car cette unité de l’Esprit est très vulnérable (Éph. 4:3). Elle peut très vite perdre son caractère ; il faut de la vigilance. Au verset 1, ils sont unis comme un seul homme pour chercher le terrain de Dieu et au verset 9, ils sont encore unis comme un seul homme pour surveiller l’œuvre de la maison de Dieu.


22.3.3 - Les fondements (Esd. 3:10-13)

Au verset 10, ils « posèrent les fondements du temple de l’Éternel » et aux versets 11 à 13, les uns « pleuraient à hautes voix », alors que d’autres « se réjouissaient, lorsque les fondements de cette maison furent posées devant leurs yeux ». Quelle solennité dans cette scène où les fondements sont posés ! Certainement 2 ou 3 générations assistaient à ce travail.

Les anciens qui avaient vu le temple somptueux de Salomon, ou pour le moins en avaient entendu parler, ont sous les yeux un temple en ruine. Ils ont bien des raisons de pleurer, car ils assistent aux conséquences de leur infidélité.

Les jeunes, remontés de Babylone, qui poussaient des cris de joie n’avaient pas tort. Ils n’avaient pas connu le temple de Salomon, mais on leur avait probablement parlé de la maison de l’Éternel. Pour la première fois ils posent les pieds sur le lieu où elle avait été bâtie. Ils avaient raison de pousser des cris de joie en voyant la pose des fondements.

Un concert conjugué de pleurs amers et de cris de joie, accompagne cette restauration où tout est selon la pensée de Dieu. Ils sont d’une même pensée, mais ils éprouvent les circonstances d’une manière différenciée. Quelle beauté et nous pouvons souhaiter ardemment qu’aujourd’hui encore, dans un christianisme en ruine, lorsque les fondements de la maison de Dieu, de son assemblée, sont évoqués, cela produise de la joie dans le cœur de nos jeunes. Le bruit de ce concert s’entendait de loin (v.13) ; un témoignage public résultait de cette scène !


22.3.4 - L’achèvement — Esdras 6:13 à 18 : La dédicace

La maison a été achevée, non sans peine car l’ennemi, après que son offre simulée de participer à cette restauration fut rejetée, démontra sans équivoque son opposition, cherchant à retarder les travaux, si possible les arrêter (15 ans — 4:24). Au verset 14 : « ils bâtirent et achevèrent selon l’ordre du Dieu d’Israël … et cette maison fut achevée… », et au verset 16 : « …ils célébrèrent la dédicace de cette maison de Dieu avec joie ; et ils offrirent pour la dédicace… ».


Un temps de ruine — les ressources divines inchangées.


Si l’on compare le nombre de sacrifices offerts, ce n’est plus l’ampleur ni le faste de la dédicace du temple de Salomon ! C’est la suite d’un temps de ruine. On ne reviendra pas aux jours printaniers plein de fraîcheur du début du christianisme. On ne va pas revivre le début du livre des Actes. Mais nous avons, aujourd’hui encore, les mêmes ressources qu’à l’aube de l’Église. Le Seigneur ne nous a retiré aucune ressource. Ce n’est pas lui qui a changé. Mais, s’il y a humiliation, la grâce peut nous être accordée, même dans un temps de ruine, de réaliser les caractères inchangés de la maison de Dieu.


L’unité du peuple proclamée


La maison est achevée ; elle est dédicacée et des sacrifices sont offerts, entre autres 12 boucs selon les 12 tribus d’Israël, alors qu’il n’y en avait que deux. Les 10 autres tribus étaient dispersées ; il n’en restait que deux. Néanmoins, l’unité du peuple devant Dieu demeure inaltérable. Nous avons le privilège, même si nous ne sommes que quelques uns, réunis autour du Seigneur à sa table, de proclamer l’unité du peuple de Dieu. Nous sommes devant un seul pain qui proclame la réalité de l’unité du corps de Christ. Par la fraction du pain, nous participons au mémorial de l’œuvre et de la mort de Christ, et cela en qualité de membre de son corps, un organisme spirituel constitué de tous les croyants sur la face de la terre, à quelque moment que ce soit.

Ne confondons jamais la réalité inaltérable de l’unité du peuple et la communion à la table du Seigneur. Ces deux aspects distincts sont rarement évoqués lors de la Cène. S’ils ne le sont pas, on peut induire involontairement la pensée de la communion avec tous les membres du corps de Christ.


Sainteté — Joie - Unité de l’Esprit


Mais il y a une condition spirituelle précisée dans ce chapitre de la dédicace au verset 19 : « …les fils de la transportation célébrèrent la Pâque le 14ème jour du 1er mois, car les sacrificateurs et les lévites s’étaient purifiés comme un seul homme : ils étaient tous purs… » et au verset 21 : « …tous ceux qui s’étaient séparés de l’impureté des nations du pays pour rechercher l’Éternel, le Dieu d’Israël. Et ils célébrèrent la fête des pains sans levain pendant 7 jours avec joie ; car l’Éternel les avait rendus joyeux… ». Quelle fraîcheur ! Ce n’était qu’un réveil, bien loin de l’origine quant aux circonstances extérieures ; mais les cœurs étaient peut-être plus fervents que du temps de la dédicace du temple de Salomon. Ici, la dédicace et la fête des pains sont réalisées avec joie, alors qu’elle n’est pas mentionnée pour la dédicace du temple. Après des siècles d’expériences combien douloureuses, ce rétablissement par la grâce divine est accordé à ceux qui reviennent sur le terrain qui avait été abandonné.


Ils se sont purifiés comme un seul homme, dans une même pensée, séparés de l’impureté des nations du pays. S’il est une circonstance où les pensées divergent, où l’unité de l’esprit est difficile à réaliser, c’est bien quand il faut se séparer et se purifier du mal. C’est là que l’état de nos cœurs est mis en évidence.

Ils ont célébré la Pâque, qui a son antitype dans le sacrifice du Seigneur à la croix, le fondement de notre délivrance, que nous rappelons à la cène. On revient aux choses du commencement, dans la fraîcheur des bénédictions retrouvées. Ils célèbrent la fête des pains sans levain avec joie, pendant 7 jours ; ces 7 jours qui évoquent la vie chrétienne dans la séparation pour Christ, ce qui est la source de nos joies. Malgré la précarité de ce temps, ils étaient heureux de retrouver la maison de Dieu restaurée. Mais la vraie source de la joie était en DIEU lui-même. L’Éternel les avait rendus joyeux.


Dans cette scène où ils retrouvent ce qui avait été perdu, il y a un renouveau de fraîcheur qui nous montre, pour notre plus grand encouragement, ce que nous pouvons goûter s’il y a fidélité, sainteté, un désir profond de cœur, en dépit des temps les plus difficiles.


Note

Plus tard la muraille détruite sera reconstruite sous Néhémie, en 52 jours seulement et la dédicace en sera également célébrée, avec joie (Néh. 6:15 — 12:27). La joie est réalisée dans la séparation pour Dieu.

Citons encore la fête de la dédicace instituée en 165 A.C. par les Macchabées, pour célébrer la restauration du temple, 3 ans après qu’Antiochus Épiphane l’eut profané. Cette fête de la Dédicace de 8 jours est étrangère aux « Fêtes de l’Éternel », mais a continué à être célébrée en décembre, voire le 25. L’Évangile de Jean mentionne la présence du Seigneur à Jérusalem lors de cette célébration. Bien qu’il fut le vrai Salomon, étant rejeté comme tel, il était inutile qu’il leur déclara qu’il était le Christ ; mais il évoque les siens, ses brebis qui connaissent, écoutent sa voix, à qui il donne la vie éternelle.


22.4 - 4° réalisation : L’assemblée — Matthieu 16:18 — 1 Pierre 2:6-7

22.4.1 - Le fondement

Le Seigneur a fondé son assemblée, et plus encore, il en est lui-même le fondement. « Sur ce roc je bâtirai mon assemblée » (Matt. 16:18). Voila le fondement déjà évoqué par le prophète Ésaïe (chap. 28:16). Le sûr fondement, c’est Christ lui-même. L’apôtre Pierre, qui a tiré grand profit des paroles que le Seigneur lui avait adressées personnellement (Matt. 16 et 18 — Jean 21:15-19), souvent au travers de circonstances douloureuses pour la chair, se plait à reprendre dans ses épîtres ce que le Seigneur lui a enseigné concernant la valeur du fondement de l’Assemblée (1 Pi. 2) et les soins à apporter au troupeau de Dieu (1 Pi. 5). Il dépeint la qualité de ce fondement : Christ, la « pierre choisie, élue, précieuse aux yeux de Dieu ». Le fondement est Christ et son œuvre. Paul comme Pierre ont travaillé sur le fondement qui était posé (1 Cor. 3). Ni l’apôtre Paul, ni l’apôtre Pierre n’étaient le fondement. L’un comme l’autre, les deux apôtres donnant tout particulièrement, mais sous des aspects différents, des enseignements quant à l’assemblée, ont travaillé sur ce fondement. L’apôtre Paul, évoquant l’extraordinaire des révélations qui lui ont été faites, les qualifient de « mystère caché » jusqu’alors, de « grand mystère » relativement à Christ et son assemblée (Éph. 5:32). Quels que soient les assauts de l’ennemi, ils ne sauraient prévaloir contre elle.


22.4.2 - Il y a aussi l’achèvement de l’assemblée qui se déroule en 2 phases.


Nous avons une première réalisation, quand après la glorification du Seigneur, le Saint Esprit est descendu en Actes 2. Il a lié en un seul corps les croyants mis au bénéfice de l’œuvre du Seigneur. C’est à ce moment là que l’assemblée a été constituée (1 Cor. 12:13).


Mais nous avons le glorieux et définitif achèvement. Le passage d’Éph. 5, nous décrit en 7 points ce que le Seigneur a fait, fait et fera pour son assemblée.


Dans le passé, il l’a aimée (le mobile) et s’est livré lui-même pour elle.

Dans le présent, le Seigneur accomplit 4 choses : Il la nourrit et la chérit, la purifie et la sanctifie. Nous ressentons dans nos cœurs quelque choses de cet amour de Christ pour son assemblée, son trésor dans le champ, le trésor de son cœur dans ce monde. Il la nourrit de lui-même. Il la purifie pratiquement, par le lavage d’eau par la Parole. Il la sanctifie, la met à part pour lui-même.

Dans l’attente de se la présenter à Lui-même pour l’éternelle joie de son cœur. Le fondement de son assemblée, c’est Lui. L’achèvement de son assemblée, sera quand Il se la présentera comme une vierge chaste au jour des noces (1 Cor.11:2).


22.5 - Les fondements de la nouvelle Jérusalem déployés devant nous en Apocalypse 21.


22.5.1 - La nouvelle Jérusalem

Apoc. 21:9-27 ; 22:1-5

Le chapitre 21 de l’Apocalypse, à partir du verset 9, donne la description figurée de la sainte cité, la nouvelle Jérusalem durant le règne millénaire.


Les fondements de la nouvelle Jérusalem, partie céleste du royaume


« La muraille de la cité est posée sur 12 fondements et sur eux les noms des 12 apôtres de l’Agneau » (v. 14). Ces noms des apôtres sur les 12 fondements relient cette cité céleste au travail qu’ils ont accompli sous la direction de Saint Esprit, après la Pentecôte. L’apôtre Paul particulièrement, puis les autres apôtres, ont édifié sur le seul fondement qui est Jésus-Christ (1 Cor. 3:10, 11). Une sphère de bénédiction et de gouvernement célestes a été ainsi constituée sur la terre. Cette œuvre commencée par le moyen des apôtres est maintenant vue dans son achèvement et en gloire. En effet, la cité céleste ne montre pas l’Église telle que l’apôtre Paul la présente comme corps de Christ ou dans sa relation avec la maison du Père, mais comme vase de la manifestation de la gloire de Dieu devant le monde millénial.


Les portes de la sainte cité — L’achèvement


Si le commencement d’une cité est marqué par la pose des fondements, son achèvement est vu dans l’établissement des portes. Tout est parfait, répondant aux exigences divines. Non seulement les fondements sont ornés de pierres précieuses (v. 19), représentation symbolique des saints reflétant la gloire de Christ, mais chacune des portes est une pierre précieuse (v. 21). Dans cette sphère de lumière et de gloire, les portes ne seront pas fermées (v. 25). Quel contraste avec les précautions prises par Néhémie lors de la reconstruction de la muraille (Néh. 7:3) !

La seule perle dont est formée chacune des portes parle du prix qu’a l’Église pour le cœur de Christ (Matt. 13:46). De quelque côté qu’on l’approche, la cité démontre sa valeur pour Lui. Dans un jour à venir, le monde entier verra dans l’Église, d’une part la valeur que Christ a pour Dieu et d’autre part le prix que l’Église a pour Christ ; alors les paroles du Seigneur à Philadelphie auront leur accomplissement : « Je les ferai venir et se prosterner devant tes pieds, et ils connaîtront que moi je t’ai aimé » (Apoc. 3:9).


Le trône de Dieu et de l’Agneau


Dans cette sainte cité de Dieu, il y aura un fleuve qui ne tarira jamais, et un arbre de vie dont les fruits ne manqueront jamais avec des feuilles qui ne se flétriront jamais.

Alors qu’en Apocalypse 4 (v. 5), il sortait du trône des éclairs et des voix de tonnerre, ici en raison de l’œuvre de Christ et de la présence de l’Agneau, il en sort un fleuve d’eau vive comme du cristal (pureté absolue). S’il y avait deux arbres en Éden, il n’y en a qu’un seul dans le paradis céleste, celui de la vie. Son fruit assuré entretiendra la vie éternelle et son feuillage ne flétrira pas. Quel contraste ! De surcroît, la plénitude des motifs de souffrance vécus sur la terre est ôtée : aux cinq suppressions mentionnées au v. 4 du chapitre 21 — les larmes, la mort, le deuil, les cris et la peine, s’ajoutent celles de la nuit et de la malédiction. Tout sera bénédiction et louange dans cette sphère immuable de lumière et de gloire.


22.5.2 - L’habitation de Dieu avec les hommes (Apoc. 21:1-8)


Le livre de l’Exode annonce prophétiquement le but final de Dieu, le moment où son « habitation » sera avec les hommes. « Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Éternel ! le sanctuaire, ô Seigneur ! que tes mains ont établi » (Exode 15:17). « Nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite » déclare l’apôtre Pierre (2 Pier. 3:13).

Les versets 1 à 8 du chapitre 21 de l’Apocalypse présentent l’état éternel. Les « premières choses » seront à jamais passées et feront place aux choses glorieuses et éternelles. Dieu « habitera (tabernaclera) » avec les hommes ; « ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu » (Apoc. 21:2-3). L’Église, appelée la nouvelle Jérusalem, « préparée comme une épouse ornée pour son mari » (Apoc. 21:2), aussi belle qu’au jour des noces de l’Agneau célébrées mille ans auparavant (Apoc. 19:7), occupera une place privilégiée.

Tout sera achevé, les desseins de Dieu et les vœux de son amour seront parfaitement accomplis : « C’est fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin » (Apoc. 21:6). Ce « c’est fait » vient en écho céleste et glorieux du « c’est accompli » prononcé par le Seigneur sur la croix. « Dieu se reposera dans son amour » (Soph. 3:17) ; Il sera « tout en tous » (1 Cor. 15:28).


22.6 - Conclusion

Celui qui a commencé, achève. « Aura-t-il dit et ne fera-t-il pas ? Aura-t-il parlé et n’accomplira-t-il pas ? » (Nb. 23, 19). « … ce qu’il a promis, il est puissant aussi pour l’accomplir » (Romains 4:21). Quelle grâce d’être assurés de ceci même, que « celui qui a commencé en nous une bonne œuvre l’achèvera jusqu’au jour de Jésus Christ » (Phil. 1:6).

Nous sommes les objets de ce propos. Qu’Il nous donne d’en jouir toujours davantage et nous accorde d’attendre le céleste et glorieux achèvement qui est sûr, qui fait partie de ces très grandes et précieuses promesses (2 Pi. 1:4), de cette espérance glorieuse (Col. 1:27) qui va trouver bientôt sa réalisation. Qu’en attendant, Il nous donne de manifester quelqu’amour pour Lui, en réalisant le prix payé pour acquérir cette assemblée qui lui est si chère ! Que nos affections soient toujours orientées sur Lui dans l’attente de lui être semblables, de le voir comme il est, et de Lui adresser un éternel et céleste hommage !


23 - Annexe 5 — GARDER CE QUE LE SEIGNEUR NOUS CONFIE

Lire : Proverbes 4:1-13


C’est une injonction fréquente dans la Parole, que l’Esprit Saint place devant nos cœurs, à savoir celle de « garder » ce que Dieu, dans sa bonté, nous confie. La connaissance de ses pensées, les révélations données par les Écritures constituent un trésor que nous avons à chérir tout particulièrement.

Cette requête divine est placée sur la conscience de l’homme dès le jardin d’Éden. L’homme n’a pas été placé dans un jardin de délices pour y être oisif, mais « pour le cultiver et pour le garder » (Gen. 2:15) ; il était responsable de garder ce domaine, ce qui conditionnait du reste son bonheur.

La loi que Dieu a donnée à son peuple Israël devait être soigneusement gardée. Elle devait être lue, méditée, afin de guider la marche du peuple terrestre et attacher son cœur à Dieu qui l’avait délivré de l’oppresseur. Nous savons que dès le début l’homme a failli à son noble mandat et a transgressé ce que Dieu lui avait ordonné.


Garder les instructions divines, c’est la part privilégiée des croyants. « Garde le bon dépôt », disait l’apôtre Paul à Timothée (2 Tim. 1:14). La bonté de Dieu et sa miséricorde nous ont confié des valeurs que nous possédons dans des « vases de terre » (2 Cor. 4:7). Dans nos propres corps, dans nos cœurs, nous avons ce « dépôt » que nous sommes appelés à cultiver et à garder.

L’appréciation divine à l’égard du témoignage de Philadelphie, qui pourtant n’avait que peu de force, montre ce qui avait de la valeur pour Dieu dans ce rassemblement : c’est qu’il avait gardé sa Parole et qu’il n’avait pas renié son nom.

À la fin du livre de l’Apocalypse, après l’annonce de solennelles prophéties, il est dit : « Bienheureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre » (Apoc. 22:7).


Cette injonction, quant à garder les valeurs qui nous sont confiées, court tout au long de l’Écriture, comme un fil conducteur, pour attacher nos cœurs et nos consciences à Celui à qui nous devons fidélité et obéissance.


23.1 - Le service des Mérarites (Nb. 3:33-38 ; 4:29-33)

Dès la première année de marche d’Israël dans le désert, Dieu a établi sa demeure au milieu de son peuple, une maison itinérante dont les éléments devaient être transportés de halte en halte, selon que la nuée se levait ou s’arrêtait. D’où la répétition durant ces 39 ans du démontage et du remontage de tous ces éléments du tabernacle, l’habitation de Dieu.


Trois familles des Lévites avaient reçu ce service en récompense de leur fidélité dans l’affaire du veau d’or ; et l’Éternel avait fixé à chaque famille une tâche bien précise :



Aucun d’eux n’avait choisi ce qu’il devait accomplir ; l’Éternel l’avait ordonné de manière très précise.

Notre privilège, qui est aussi notre responsabilité, est de garder, de serrer dans nos cœurs ce que la grâce divine nous confie pour le chemin ici-bas.


Les bases d’argent et d’airain


Sur les bases d’argent, reposaient les ais du tabernacle et les 4 piliers soutenant le voile entre le lieu saint et le lieu très saint

Les bases d’airain soutenaient les piliers du parvis et les 5 piliers du rideau d’entrée du sanctuaire.

Les Mérarites avaient cette grande responsabilité de ne rien perdre en chemin d’une traite à l’autre. Les bases étaient les derniers éléments que l’on prenait en charge, quand tout était démonté, et les premiers que l’on avait à poser à la halte suivante pour remonter le tabernacle. S’il avait manqué l’une des 65 bases d’airain, ou l’une des 100 bases d’argent, à l’arrivée de la traite suivante, lorsque la nuée s’arrêtait, on n’aurait pas pu dresser la maison de Dieu.

Ces éléments matériels sont très parlants pour nous, chrétiens : ils nous font déjà percevoir la pensée de Dieu au sujet de ce qui se rattache à la maison de Dieu et conditionne la vie collective des croyants. L’Assemblée repose sur des bases spirituelles fondamentales qui conditionnent sa réalisation.


L’Écriture et le Saint Esprit, dans le Nouveau Testament, nous font comprendre ce que figurent les métaux précieux utilisés pour la construction de la tente d’assignation :

l’airain est une image de la justice de Dieu contre le péché, justice manifestée dans le jugement. Sur l’autel d’airain, les sacrifices étaient consumés par le feu (Ex. 27:1- 8). Les bases d’airain soutenant les piliers du parvis montraient que l’on entrait dans une enceinte où le péché n’avait ni droit ni place.


l’argent constituant les bases placées sous chacun des ais et sous chacun des 4 piliers soutenant le voile nous parle de la Parole de Dieu : « les paroles de Dieu…un argent affiné dans le creuset de terre, coulé sept fois » (Ps. 12:6). La Parole nous instruit sur les voies de Dieu et ses desseins au sujet de l’œuvre de Christ en rédemption. L’argent est une figure du prix que le Seigneur a payé pour le rachat des pécheurs.


l’or est un symbole de la gloire de Dieu qui se révèle dans sa justice, sa sainteté, sa puissance et son amour. Les éléments du tabernacle qui parlent du Seigneur Jésus étaient d’or pur (l’arche et le propitiatoire, la table des pains de proposition, le chandelier, l’autel de l’encens). Les éléments présentant les rachetés étaient d’or ou recouverts d’or (les ais et leurs traverses, les agrafes des tapis et les piliers du rideau). Les ais n’étaient pas revêtus d’airain, mais d’or qui parle de la justice de Dieu en faveur de tous les rachetés, des pécheurs ayant reçu le salut, revêtus de Christ.


Les deux éléments utilisés pour les bases du tabernacle (l’airain, justice de Dieu contre le mal, et l’argent, figure de la rédemption ou rachat) constituent les fondements de la maison de Dieu. C’est pour cela que les ais, type des rachetés, revêtus d’or et non pas d’airain, reposaient sur des bases d’argent sur lesquelles ils étaient enchâssés.

Les Mérarites se mettaient donc en route les derniers, et on devait les attendre pour qu’ils posent toutes les bases afin de pouvoir édifier le tabernacle. Nous avons ainsi, par ces premières illustrations que Dieu nous donne, des enseignements pour nous aujourd’hui. Sans doute les Israélites ont-ils accompli ce qui leur était demandé sans comprendre ce que nous pouvons maintenant saisir, dans la période de la grâce. Au sujet des expériences faites par les Israélites dans le désert, l’apôtre Paul précise que « toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement… » (1 Cor. 10:11). Nous avons le privilège d’entrer par le Saint Esprit dans le sens spirituel de ces choses matérielles que Dieu a ordonnées sous la Loi.

Rien n’est suranné dans l’Écriture ; nous avons une Parole vivante et permanente, comme Celui qui nous l’a donnée. Elle ne contient aucune page inutile ! (2 Tim. 3:16).


Le transport des éléments de la tente d’assignation devait se faire avec un grand soin et beaucoup de vigilance. Il fallait surveiller attentivement afin que rien ne soit perdu en chemin. Ce qui devait être transporté était inscrit, enregistré : « vous les compterez en les désignant par nom » (Nb. 4:32).

Nous qui sommes par grâce les dépositaires de ce que la grâce divine nous a confié, laissons-nous instruire par le Saint Esprit pour comprendre ce que le Seigneur veut nous dire au sujet de sa maison dans l’économie présente : son assemblée. Elle repose, elle aussi, sur des bases, et si nous les perdons en chemin, la maison ne peut pas être réalisée.


23.2 - Les biens de la maison de Dieu confiés à Esdras (Esd. 7:11-26 ; 8:15-36)

À cause de son infidélité, le peuple d’Israël a été déporté en Babylonie pendant 70 ans (cela correspond aux 70 années sabbatiques desquelles l’Éternel avait été frustré). Au bout de ces 70 ans, Dieu dans sa grâce, se sert du grand roi Cyrus pour accorder à tous ceux qui le voulaient l’autorisation de remonter à Jérusalem.

Un premier convoi, sous la direction de Zorobabel, fils de Shealtiel, est remonté en l’an 536 avant notre ère. Environ 50.000 personnes se sont retrouvées à Jérusalem pour constater les ruines ; le temple et la ville étaient réduits à un monceau de pierres. Ils avaient sous les yeux les conséquences de leur désobéissance et du gouvernement de Dieu à leur égard. Néanmoins, ils étaient revenus dans le pays de la promesse, et ils étaient là « comme un seul homme » pour retrouver les fondements de l’autel. C’est ce qu’ils ont fait avec le secours divin, en dépit des accusations et menaces de la part du monde ; car le monde sera toujours opposé à la pensée de Dieu.

Puis ce peuple s’est découragé dans la réédification de cette maison, à cause des menaces, des interdictions, de la lassitude… Cela ne les empêchait pas, hélas, de s’occuper de leurs maisons lambrissées ! Le travail de la maison de l’Éternel a été interrompu pendant 15 ans (4:24).

En 519, après ces 15 ans de sommeil spirituel, avec le secours de la grâce divine et à la suite du message que leur a adressé le prophète Aggée, messager envoyé de la part de l’Éternel, un réveil s’est produit dans leurs cœurs. Ils reprennent le travail en 3 semaines et 4 ans plus tard, en 515, la maison de l’Éternel fut terminée. La dédicace est prononcée dans des conditions merveilleuses de sainteté pratique.


23.2.1 - Esdras, serviteur de Dieu, discerne l’appel à remonter à Jérusalem

47 ans plus tard, l’Éternel permet un nouveau réveil parmi les Juifs restés à Babylone (Esdras 7). Esdras remonte de Babylone avec un petit convoi de 1500 personnes environ qui empruntent le même chemin. Cet homme était d’une fidélité à l’Éternel et d’une piété toutes particulières, puisqu’il nous est dit « qu’il avait disposé son cœur à rechercher la loi de l’Éternel, et à la faire, et à enseigner en Israël les statuts et les ordonnances » (Esd. 7:10).

— Dieu dispose favorablement le roi Artaxerxès qui l’autorise à retourner à Jérusalem. Dieu dispose de qui Il veut, quand Il veut, pour faire ce qu’Il veut.

— Artaxerxès leur confie (leur rend) des valeurs d’or et d’argent qui étaient à Babylone. Au nombre de ces valeurs, il y avait certainement les ustensiles du temple de Jérusalem ravis à Israël, durant les derniers règnes de Juda (2 Chr. 36:7, 10, 18). Ils s’étaient laissé spolier des ustensiles de la maison de l’Éternel, des vases d’or et d’argent qui avaient été transportés en Babylonie.

— De surcroît, Esdras remonte avec la protection et la recommandation du roi Artaxerxès pour rebâtir la « maison de ton Dieu ».


S’il est profondément triste de constater que le peuple s’était laissé ravir ces valeurs, combien il est beau de voir que la grâce de Dieu leur accorde la possibilité de retrouver ces bénédictions qu’ils avaient négligées et abandonnées autrefois. Quelle bonté de Dieu !


23.2.2 - Le rassemblement près du fleuve Hahava

Esdras, près du fleuve Hahava, cherche des Lévites et n’en trouve aucun (Esd. 8:15) Ce n’est qu’après une soigneuse recherche qu’il parvient à trouver 38 lévites, alors qu’il y en avait des milliers. Les Lévites étaient issus de la tribu qui avait reçu le service de la maison de Dieu. Mais quand la ruine du peuple est là, on doit constater que les serviteurs sont absents ; le service a été abandonné ! En revanche il est très frappant que l’on ait trouvé 220 Néthiniens. C’est un temps de précarité, mais c’est aussi un temps de grâce.

Les Lévites étaient du peuple de Dieu, alors que les Néthiniens étaient des étrangers qui s’étaient joints au peuple. C’est parfois le cas même dans le peuple céleste auquel nous appartenons ; il y a quelquefois plus de zèle et d’intérêt pour la Parole et le peuple de Dieu chez ceux qui sont venus du dehors dans la maison de Dieu, et qui en ont découvert les valeurs, que chez ceux qui sont nés dans cette sphère de privilèges.

Cette disposition favorable d’Artaxerxès ne conduit pas Esdras à rechercher des ressources dans le monde, dans l’homme ; il ne va pas chercher la cavalerie du roi. Mais que fait-il ? Il s’humilie. Même dans un temps de réveil, dans un temps où la grâce de Dieu se manifeste, où l’on a pris conscience des conséquences des infidélités passées, il convient d’emprunter le chemin du retour sur un terrain d’humiliation. Esdras s’arrête au bord du fleuve Hahava (Il est instructif de voir dans la Parole ce qui se passe au bord des fleuves) pour supplier, s’humilier et demander la direction divine pour eux et pour la génération suivante, leurs enfants et pour tout leur avoir. Quelle disposition favorable en Esdras, et cela dans un temps de petite choses ! Il aurait pu penser que c’était inutile, que les ennemis les entoureraient et leur déroberaient tout en chemin. Il aurait pu renoncer à se mettre en route ou, au moins, faire appel à la puissante cavalerie du roi. Ni l’un ni l’autre ! Le siège de la force pour trouver ce « vrai chemin » semé de périls et d’écueils, était l’humiliation au bord du fleuve, et la prière pour demander à Dieu son secours et sa protection. De cette manière, en dépit du peu de force, ce départ pour un long trajet depuis la Babylonie jusqu’à Jérusalem pouvait être assuré du secours et de la protection de Dieu. Ce n’est qu’après cela qu’ils se mettent en route.

Ils demandent l’indication du « vrai chemin » ; il y a beaucoup de chemins !

Nous sommes dans des temps difficiles ; l’ennemi est actif et subtil, redoublant d’efforts, car il sait qu’il ne lui reste que peu de temps pour agir. Il déploie toute son énergie pour égarer et nuire au témoignage que la grâce de Dieu nous accorde de connaître et nous demande de réaliser. Mais peu importe les ressources qui sont en nous-mêmes ; Esdras et ses compagnons n’ont pas cherché la protection dans l’homme. C’est Dieu lui-même qui est la source de nos forces. « La main de notre Dieu est en bien sur tous ceux qui le cherchent… » (Esd. 8:22).

La grâce de Dieu accorde à ceux qui se confient en Lui un exaucement merveilleux. « Et nous jeûnâmes et nous demandâmes cela à notre Dieu et il nous exauça » (v. 23). Ce sont des circonstances où la chair n’est pas nourrie : « nous jeûnâmes ». Il y a alors du discernement pour demander ce qui convient : « nous demandâmes cela à notre Dieu ». La prière est suivie de l’exaucement divin.

Ces illustrations revêtent pour nous une actualité particulière et notre foi doit s’en emparer. Que sa grâce produise dans nos cœurs des dispositions telles que celle-ci !


23.2.3 - La distribution des charges

Esdras désigne les chefs des sacrificateurs qui devront servir les intérêts divins en portant les charges qui constituaient une fortune colossale (8:26 — un talent pesant environ 45 kg : 650 talents d’argent = 30 tonnes et 100 talents d’or = 4,5 tonnes d’or !). Ils sont responsables de ce trésor pour le porter à la maison de l’Éternel à Jérusalem. On comprend l’exercice de dépendance, la crainte d’un Esdras, rempli de sagesse, pour se mettre en route pour un tel voyage. Tout est pesé (v. 26), pour rapporter à Jérusalem l’ensemble de ces trésors qu’ils s’étaient laissé ravir. Ils retournent enfin, dans un sentiment de petitesse, d’humilité et d’humiliation, mais animés d’un ardent désir de retrouver le lieu où l’Éternel rassemble les siens et où se trouvent toutes les valeurs spirituelles matérialisées dans ce passage.

On trouve au verset 27 la mention de 2 vases d’airain d’un beau brillant, précieux comme l’or. Cela peut surprendre car il n’y a pas de lien entre ces 2 métaux. Si l’airain — justice de Dieu s’exerçant contre le péché (donc la séparation du mal), est identifié à l’or — justice de Dieu en faveur des pécheurs justifiés (sa position en Christ), nous avons dans cette association l’expression d’un niveau pratique de sainteté (l’airain) dont l’élévation reflète sa position en Christ (l’or).

Ces trésors sont pesés et ceux qui les portent sont appelés à la sainteté. Il n’est pas possible d’être porteur de choses saintes tout en étant dans la souillure. « Soyez purs, vous qui portez les vases de l’Éternel », disait déjà le prophète Ésaïe (52:11). « Vous êtes saints, consacrés à l’Éternel, et les ustensiles sont saints, et l’argent et l’or sont une offrande volontaire à l’Éternel, le Dieu de vos pères » (Esd. 8:28).

« Veillez, et gardez-les jusqu’à ce que vous les pesiez … » (v. 29) : voilà ce que le Seigneur attend de nous. Il a placé dans nos cœurs des révélations relatives à sa maison, cette assemblée pour laquelle il s’est livré lui-même, ce « mystère caché dès les siècles en Dieu » (Éph. 3:9), révélé à l’apôtre Paul seulement. Nous avons ces valeurs dans des vases de terre, nos corps ; mais dans nos cœurs, nous sommes appelés à la vigilance afin de ne rien perdre en chemin et les garder là où ils ont leur place.


23.2.4 - Le voyage et l’arrivée à Jérusalem

Soulignons ces 2 expressions : « nous partîmes » et « nous arrivâmes à Jérusalem » (Esd. 8:31-32) :


— « nous partîmes » : comme rachetés du Seigneur, nous nous sommes mis également en chemin, au jour où nous avons réalisé notre état de pécheur et où nous sommes venus au Seigneur. Depuis ce jour-là, nous sommes en route, sur un chemin nouveau, mais semé d’embûches. Nous voyons deux mains qui œuvrent en même temps mais de façon absolument opposée : « la main de notre Dieu fut sur nous et nous délivra de la main de l’ennemi et de toute embûche sur le chemin. Et nous arrivâmes… » (v. 31). S’il y a la main de l’ennemi qui ne cherche qu’à dresser des embûches et dépouiller les porteurs de ces valeurs, la main de l’Éternel prévaut et préserve les porteurs de telles richesses. Durant tout le voyage, la « main de leur Dieu » a été sur les siens pour les garder et les délivrer de « la main de l’ennemi » ; les deux mains sont actives, mais c’est la main de Dieu qui a prévalu !

Nous pouvons de la même manière, comme croyants marchant par la foi, expérimenter le secours de « la main de notre Dieu ». Si Satan ne peut nous enlever notre bienheureuse espérance en Christ, il cherche constamment à nous priver de la jouissance de la communion avec le Seigneur, à entraver notre marche. Souvenons-nous, comme Esdras en a fait l’expérience, que la bonne main de notre Dieu « garde les âmes de ses saints et les délivre de la main des méchants » (Ps. 97:10), « qu’elle est en bien sur ceux qui le recherchent » et qu’elle prévaudra toujours sur celle de l’adversaire !


— « nous arrivâmes à Jérusalem » : nous sommes sûrs d’arriver au bout du chemin ; nous allons arriver dans la présence du Seigneur. Que le Seigneur nous rende profondément désireux de ne pas perdre en chemin ces valeurs spirituelles révélées par sa Parole, ce que sa grâce nous accorde de connaître et de posséder. Si nous nous confions dans la main du Seigneur, nous serons gardés. « Près de moi, tu seras bien gardé » (1 Sam. 22:23). « Personne ne les ravira de ma main… » (Jean 10:28). Il n’y a pas de position plus sûre !


23.2.5 - La réception de l’argent, de l’or et des ustensiles

À l’arrivée, « l’argent et l’or et les ustensiles furent pesés dans la maison de notre Dieu… et tout le poids en fut inscrit… » (Esd. 8:33-34). C’est dans la maison de l’Éternel, au lieu où les vases devaient être déposés, que le pesage est effectué. C’est là qu’est mise en évidence la fidélité pendant ce long voyage. Tout a été inscrit au départ et tout est inscrit à l’arrivée. Ces valeurs sont déposées là pour vérifier que rien n’a été perdu en chemin.

N’est-ce pas l’évocation du tribunal de Christ ? Lorsque nous serons introduits auprès du Seigneur, nous en aurons fini avec les menaces et les assauts de l’ennemi. Le temps de notre responsabilité comme porteur aura pris fin ; alors nous comparaîtrons devant le Seigneur. Notre vie d’ici-bas sera passée en revue et appréciée du Seigneur. Nous précisons bien qu’au tribunal de Christ, il n’y a aucun condamné ; il n’y a que des rachetés qui entendront de la part du Seigneur son appréciation à l’égard de leur chemin comme croyants sur la terre.

Il n’y a rien de commun avec le « grand trône blanc » où il n’y aura aucun racheté, mais que des condamnés (Apoc. 20:11-13).

Certes, dans le ciel, nous en aurons fini avec notre responsabilité. Dès maintenant, nous qui appartenons au Seigneur, sommes justifiés, rendus agréables dans le Bien-aimé ; mais là nous serons glorifiés, rendus semblables à Lui. Cependant cette comparution dans le ciel des rachetés est nécessaire. Sur la terre, dans nos corps et nos limites humaines, nous ne pouvons pas connaître pleinement l’appréciation du Seigneur. S’il n’y avait pas cette scène-là, dans le ciel, nous ignorerions éternellement comment le Seigneur a apprécié notre vie de croyants sur la terre. Il faut que nous le connaissions ; et pour le comprendre, il faut que nous soyons délivrés de nos limites, que nous lui soyons semblables. Comme il n’y aura pas d’uniformité en peines, en jugements, il n’y en aura pas non plus en gloire (1 Cor. 15:41). On peut avoir une récompense ; on pourra éprouver une perte ; mais il n’y aura jamais la perte du salut.

Ayant appris, mieux que nous ne le pouvons aujourd’hui, la grâce dont nous avons été les objets, il en résultera un chant de louange éternel.


23.2.6 - La présentation des holocaustes, expression de l’unité du peuple de Dieu

Les sacrifices offerts pour les 12 tribus d’Israël rappellent l’unité indestructible du peuple, alors qu’il y avait si peu de personnes.

Ces divers sacrifices, les 12 taureaux, les 96 béliers, les 77 agneaux, les 12 boucs, sont offerts en sacrifice pour le péché ; mais le tout est offert en holocauste à l’Éternel. Il y a une grande différence entre les holocaustes et les sacrifices pour le péché ; mais dans cette scène de gloire préfigurée dans ce passage, tout ce qui a réglé la question du péché, les divers aspects du sacrifice de Christ pour le péché à la croix, aura pour effet dans la gloire d’entretenir la louange et l’adoration parfaite des rachetés célestes, rendus semblables au Seigneur. Les sacrifices pour le péché prennent le caractère d’holocauste dans cette scène céleste où il ne reste que l’excellence du sacrifice de Christ.


Ce récit du livre d’Esdras fournit d’une part un rappel solennel et frappant des privilèges dont nous sommes les dépositaires, et d’autre part un encouragement à serrer dans nos affections et dans nos cœurs ces valeurs spirituelles. Ces valeurs, sur lesquelles repose l’assemblée de Dieu, constituent et conditionnent la réalisation de Sa présence.


23.3 - La parabole des talents (Matthieu 25:14-30)

L’enseignement de cette parabole illustre la responsabilité du croyant de garder fidèlement les biens confiés par le Maître et de les faire valoir pendant le temps de son absence.


23.3.1 - Des dons différents

Le maître ne donne pas à chacun des 3 esclaves la même valeur ; à l’un 5 talents, à l’autre 2 talents et 1 talent au troisième, « à chacun selon sa propre capacité » (v. 15). La capacité de chacun n’est pas à la responsabilité du porteur. Le Seigneur est le dispensateur des biens qu’il confie aux uns et aux autres ; Il connaît la capacité de chacun. On n’est donc pas responsable, si notre capacité n’est que de 1 ou 2 talents, d’en produire 5 autres ; et il n’y a pas lieu de se glorifier si notre capacité est de 5 talents, mais il faut être conscient de ce que le maître est en droit d’en attendre.


23.3.2 - Une même responsabilité

En revanche la responsabilité de chaque esclave est la même, selon ce qu’il a reçu : faire fructifier ce qui lui a été confié. Il aura à répondre en fonction de sa fidélité. Le cas des 2 premiers esclaves est démonstratif. Le maître, lors de son retour après une longue absence, exprime la même appréciation favorable, mot pour mot, tant à celui à qui il avait donné 5 talents qu’à celui qui en avait reçu 2 : « Bien, bon et fidèle esclave, tu as été fidèle… » (v. 21, 23).

De la même manière, nous comparaîtrons devant le Seigneur pour connaître son appréciation quant à ce que nous avons fait de ce qu’Il nous a confié. Chacun est responsable d’être fidèle, quelle que soit sa capacité. Paul dit que chacun opère dans le corps, selon « sa mesure » (Éph. 4:16). Si nous ne sommes pas responsables de notre mesure (c’est le Seigneur qui nous l’a donnée), nous sommes responsables de la façon dont nous aurons répondu à ce qu’il est en droit d’attendre.


23.3.3 - La récompense

« Tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître » (v. 21) .Cette déclaration nous montre que le Seigneur n’est jamais débiteur ; le peu qui est fait pour Lui est largement récompensé : « je t’établirai sur beaucoup ». Il se plaît à récompenser les siens.

« Entre dans la joie de ton maître ». S’il était dit : « Entre et sois heureux auprès de moi », ce serait déjà merveilleux ! Mais cela va beaucoup plus loin : « Entre dans la joie de ton maître », c’est-à-dire : « Tu vas partager ma propre joie ». C’est l’enseignement que nous trouvons à de nombreuses reprises dans l’Écriture, et particulièrement dans la promesse que le Seigneur fait à Philadelphie : elle jouira de ce qui est la part du Seigneur. Il veut que sa joie soit en nous.


23.3.4 - Le sort du troisième esclave

Le troisième esclave a reçu un talent et aurait dû normalement en rapporter deux, un talent de plus. Au lieu de cela, il a caché son talent dans la terre, c’est-à-dire qu’il l’a foulé au pied ! C’est l’expression du mépris de ce que la grâce accorde et dépose dans un cœur.

De surcroît, quand il comparaît devant le maître, il l’accuse : « je te connaissais… » ! Il prétendait le connaître, mais en réalité, il ne le connaissait pas du tout. Et il le qualifie d’homme dur. Quelle attitude effrontée et irrespectueuse ! Quant au talent que tu m’as confié, pour le faire valoir, je l’ai caché dans la terre ! Je le ressors, je te le rends, prends ce qui est à toi ; je ne veux plus rien savoir de ce que tu m’as donné ! C’est rejeter ce que le Seigneur a confié, le mépriser et le rendre à son donateur de manière insolente.

Nous avons là une bien triste, mais réelle illustration de la chrétienté professante sans vie, à qui un talent avait été remis — d’une manière particulière, depuis la Réformation — et qui l’a rejeté. Elle a exactement l’attitude de cet homme qui a reçu un talent, mais qui l’a méprisé, l’a foulé au pied. Néanmoins le christianisme expirant, devenu l’Église apostate, un vaste champ de ruines, reste toujours responsable de ce qui lui avait été confié.

Remarquons que le talent, en lui-même, n’a pas perdu sa valeur. Bien que mis dans la terre, foulé au pied, méprisé, le talent ressorti a conservé toute sa valeur. Les vérités spirituelles méprisées par l’église professante sans vie — condition démontrée d’une manière accentuée de jour en jour — gardent néanmoins toute leur valeur en dépit du mépris que l’on peut en avoir et retournent à Celui qui en est la source.


« Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les 10 talents…. » (v. 28), « car l’homme fidèle abonde en bénédictions » (Prov. 28:20a). Telle est la sentence du maître. Le méchant esclave est l’objet d’un jugement sans appel. Il y a ici comme une anticipation de la condamnation de « Babylone la grande » décrite dans le terrifiant chapitre 18 de l’Apocalypse : « elle est tombée, Babylone la grande… ». On comprend que l’apôtre Jean soit amené à dire par deux fois : « mystère » en parlant de cette Babylone. Quelle stupeur pour cet apôtre, à qui le Seigneur a donné de telles révélations, de devoir écrire la sentence divine prononcée sur l’Église apostate devenue génératrice d’abominations, repaire de tout esprit immonde (17:1-7 ; 18:2-3). Pour l’apôtre, c’est un mystère, celui de l’iniquité (2 Thess. 2:7).


Tournons-nous alors du côté de Celui qui nous a confié ce trésor inestimable que constitue pour nous, chrétiens, notre « héritage incorruptible, sans souillure, immarcescible, conservé dans les cieux … » (1 Pier. 1:4). Que le Seigneur nous accorde de serrer dans nos cœurs ces valeurs immatérielles et impérissables, en attendant le jour où nous arriverons au but céleste.

Nous sommes partis et malgré les écueils, les dangers, mais en vertu du secours et des ressources de la grâce divine, nous arriverons. Alors, aux pieds de Celui qui nous a rachetés, introduits dans sa présence, nous pourrons déposer nos couronnes. Autour de Lui, le cantique nouveau retentira éternellement !


Du ciel Jésus viendra ;

Au ciel Il nous prendra :

Vivons pour Lui.

Il dit : « Je viens bientôt ».

Gardons le bon dépôt.

Veillons ; déjà la nuit

Pâlit et fuit.