Qu’aurait fait le Seigneur Jésus ?Que ferait le Seigneur Jésus ?

Mark Grasso

Truth and Testimony 2022-2 p.77

Table des matières :

1 - [Suivre l’exemple du Seigneur Jésus]

2 - Danger de se laisser conduire par nos propres pensées

3 - Prises de parti contradictoires

4 - Quelques instructions de l’Écriture

5 - Les « derniers jours » justifient-ils un autre comportement ?

6 - Le Modèle du Seigneur ou les modèles des hommes ?


1 - [Suivre l’exemple du Seigneur Jésus]

Beaucoup d’entre nous connaissent le slogan « Que ferait Jésus ? » (ou en anglais « WWJD », what would Jesus do), comme on en trouve l’abréviation sur des vêtements, des bijoux, des post Instagram et autres, à titre de guide pour aider les chrétiens dans les prises de décision de leur vie. Il va sans dire que le Seigneur Jésus nous a laissé un exemple afin que nous marchions dans la trace de Ses pas à Sa suite (1 Pierre 2:21), et Son exemple, aussi bien que celui de ceux qui L’ont imité et dont nous avons à être les imitateurs (1 Cor. 11:1), sont consignés dans l’ Écriture (la Bible). C’est en lisant, considérant et méditant le récit biblique de Sa vie, que nous nous nourrissons de Lui comme du pain du ciel (Jean 6) ; ce récit de Sa vie a été établi par le Saint-Esprit dans les Évangiles et ailleurs dans le Nouveau Testament (par exemple Actes 20:35), et présenté sous forme de type dans tout l’Ancien Testament. C’est par la communion quotidienne avec Lui et dans Sa dépendance qu’Il nous conduit dans les sentiers de justice (Ps. 23:3). C’est en marchant par l’Esprit que nous n’accomplissons pas les désirs de la chair (Gal. 5:16). La Bible ne suggère nulle part qu’un chrétien doive suivre une voie qui semble juste à l’homme, même si c’est ce qu’il lui semble à lui-même : une telle voie mène à la mort (Prov. 14:12).


2 - Danger de se laisser conduire par nos propres pensées

Bien que superficiellement attrayante, la question « Que ferait Jésus dans cette situation ? » peut s’avérer dangereuse, car elle introduit un élément de jugement subjectif et supplante l’Écriture et la direction du Saint-Esprit. Bien que nous soyons exhortés à orienter nos pensées dans une direction particulière dans diverses portions du Nouveau Testament (par exemple Rom. 12, Col. 3), l’esprit naturel ne peut pas entrer dans les choses de Dieu. Bien qu’exprimé dans le contexte du salut, Ésaïe 55:8 formule un principe général en affirmant que les voies de Dieu ne sont pas nos voies et vice versa. En conséquence, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que le raisonnement de notre esprit nous conduise à une conclusion juste quant à la manière dont nous devrions marcher.


3 - Prises de parti contradictoires

Pour donner un exemple de cas où des arguments fondés sur « ce que Jésus aurait fait » mènent à des conclusions erronées, on a vu couramment lors des élections présidentielles américaines des groupes alignés les uns sur le parti démocrate et les autres sur les républicains, affirmer tous deux que le Seigneur aurait voté pour leur candidat. Comme nous l’avons exposé dans d’autres articles de ce magazine, les chrétiens n’ont pas leur place dans la politique ou en relation avec elle, étant donné notre position céleste. Nous ne nous abstenons pas de participer aux débats sur les questions sociales par ambivalence ou par dédain. Notre attitude est plutôt une attitude de sobriété en considérant ce que la Bible nous dit sur les questions du jour et sur la fin du monde (1 Pierre 4.7 ; 2 Pierre 3.11). Par exemple :

(a) La dégradation de l’environnement est réelle, mais elle a commencé il y a 6000 ans quand, par un seul homme, le péché est entré dans le monde (Rom. 5:12), affectant chaque aspect de la création de Dieu de telle sorte qu’elle gémit depuis lors jusqu’à maintenant (Rom. 8:22) et sera finalement consumée par le feu (2 Pierre 3:7).

(b) Le capitalisme conduit à l’inégalité — peut-être plus que d’autres formes d’ordre économique avant lui, mais l’homme n’a jamais été capable, et ne sera jamais capable, d’éradiquer la pauvreté comme l’a dit le Seigneur Jésus : « vous avez toujours les pauvres avec vous » (Matt. 26:11). Lui seul pourra établir une société égalitaire (et Il fera beaucoup plus : pour paraphraser un hymne bien connu, la bénédiction abondera partout où Il règnera).

(c) En raison de ce qu’est la chair, l’orgueil des nations, le racisme et les discriminations fondées sur la supériorité de certains par rapport à d’autres sont et resteront inhérents à la société humaine. Malheureusement, ceux qui prétendaient être le peuple de Dieu se sont rendus coupables de telles pratiques, comme en témoignent l’attitude des Juifs à l’égard des Samaritains (Jean 4:9) et l’empressement des scribes et des pharisiens à exécuter une femme pour adultère alors que son partenaire s’en sortait sans peine (Jean 8:3-4).


4 - Quelques instructions de l’Écriture

En même temps, les Écritures contiennent des injonctions positives à notre égard en rapport avec chacune de ces questions, non pas avec l’intention d’améliorer le monde, mais pour avoir et manifester l’esprit du Christ en toutes choses. Prenons des exemples dans les trois domaines précédemment évoqués :

(a) Nous devons être de bons administrateurs de tout ce que Dieu nous a confié, y compris les choses naturelles.

(b) Avoir de la nourriture et des vêtements devrait être suffisant (1 Tim. 6:8). Si nous avons plus que ce dont nous avons besoin, pensons à ceux qui sont moins fortunés, en particulier les membres de la famille de la foi (Gal. 6:10).

(c) Chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu. Quelles que soient les qualités que nous pensons avoir, celles-ci doivent être considérées comme des ordures (Phil. 3:8). Comme l’a dit Paul, « c’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis » (1 Cor. 15:10).


5 - Les « derniers jours » justifient-ils un autre comportement ?

Alors que les exemples mentionnés ci-dessus peuvent concerner des idéaux associés à des groupes plutôt libéraux, le monde entier gît dans le méchant (1 Jean 5:19) — y compris tous ses systèmes politiques (et tous leurs bords). Nous faisons certes souvent la remarque (à juste titre) que nous vivons dans les « derniers jours » (2 Tim. 3:1 ; 2 Pierre 3:3), et même dans la « dernière heure » (1 Jean 2:18), ces deux expressions sont vraies depuis près de 2000 ans. De plus, elles s’appliquent principalement à la profession chrétienne, et non au monde. Le monde a été montré pour ce qu’il était à la croix (Jean 12:31). Bien que le jugement de ce monde n’ait pas encore eu lieu en raison de l’intervention de Dieu en ce jour de grâce, le plus grand acte de mal, la pire manifestation du péché et de la haine déterminée du diable ont eu lieu lorsque le Seigneur Jésus a été crucifié. Les restrictions pandémiques, l’acceptation et même l’encouragement de péchés grossiers et l’invasion de pays étrangers ne sont rien en comparaison du rejet du Seigneur Jésus par le monde et de Sa condamnation à mort. Le croyant audacieux qui a défendu le Seigneur à ce moment-là a été réprimandé par lui (Jean 18:11). En revanche, le Seigneur « était comme une brebis muette devant ceux qui la tondent, et … il n’a pas ouvert la bouche » (Ésaïe 53:7). Non seulement Il n’a pas résisté ni s’est rebellé, mais Il est resté silencieux. Même un re-tweet, un « like » ou une mise à jour du statut sur des questions politiques n’aurait pas été admis par le Seigneur si la technologie d’aujourd’hui avait existé de Son temps sur terre.


6 - Le Modèle du Seigneur ou les modèles des hommes ?

Qu’a fait le Seigneur Jésus lorsqu’Il était sur terre ? Tout au long de Sa vie, Il a obéi aux autorités terrestres qui étaient au-dessus de Lui (en tant qu’homme). Il a toujours été la lumière du monde et le sel de la terre. Il a pris soin de Sa famille terrestre et a assumé les responsabilités associées à chaque situation dans laquelle Il était placé, qu’il s’agisse de payer des impôts du fait de vivre à Jérusalem ou de fournir de la nourriture et du soutien à ceux qui étaient venus apprendre de lui. En toutes ces choses, Il a donné un exemple que nous devrions suivre à Sa suite (par exemple Rom. 13:1 ; Phil. 2:15 ; Matt. 5:13 ; 1 Tim. 5:4, 8 ; Rom. 13:7-8). D’un certain point de vue, il peut y avoir beaucoup de choses admirables dans la vie des chrétiens qui se sont consacrés à l’abrogation de lois injustes, à l’amélioration des conditions sociales et économiques et des perspectives pour les pauvres, etc. Ceux qui ont bénéficié des résultats de ces efforts peuvent en rendre grâce au Seigneur. Cependant, c’est toujours le Seigneur qui est à l’origine de ces résultats. Le fait que son instrument ait pu être l’un des Siens ne justifie pas que nous nous écartions du chemin qu’Il nous a donné à voir dans le Nouveau Testament. Nous devrions plutôt attendre « le monde à venir » (Héb. 2:5), lorsque toutes choses Lui seront soumises et qu’Il corrigera toute injustice, remettra tout en ordre et gouvernera avec une sagesse parfaite et sans pareille, de sorte que la terre jouira d’une paix et d’une prospérité universelles pendant 1000 ans.