Les guérisons par la prière, le don des langues, les signes et les miracles

à la lumière des Écritures


H.L.Heijkoop
Table des matières

« Soyez remplis de l'Esprit »
La demande du Saint Esprit et le baptême du Saint Esprit
Parler en langues
La position de la femme selon les Écritures
Signes et miracles
Les guérisons
Guérisons d'incrédules
La signification de Jacques 5
Miracles ou obéissance
La guérison du corps est-elle comprise dans l'expiation .
Quelques signes caractéristiques de l'erreur
Reconnaître le Seigneur Jésus comme Seigneur
La divinité du Seigneur Jésus

« Soyez remplis de l'Esprit »

On a beaucoup parlé ces dernières années du fait d'être rempli de l'Esprit Saint et bien des choses sont mises en relation avec ce fait. Pour juger de la justesse de ce qui est avancé, nous avons une pierre de touche infaillible : la parole de Dieu. L'Écriture qualifie les Juifs de Bérée de plus nobles que ceux de Thessalonique, parce que non seulement ils reçurent la parole de Paul avec tout empressement, mais qu'ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si les choses étaient ainsi. Et en Gal. 1: 8: Paul écrit : « Mais quand nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu'il soit anathème ».

Combien donc il est nécessaire pour nous, qui vivons à une époque où de nombreux faux prophètes sont sortis dans le monde (1 Jean 4: 1) et où beaucoup de chrétiens professants détournent leurs oreilles de la vérité et se tournent vers les fables (2 Tim. 4: 3, 4), que nous éprouvions avec soin, à la lumière de la parole de Dieu, tout ce qui nous est présenté. « Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, se transformant en apôtres de Christ ; et ce n'est pas étonnant, car Satan lui-même se transforme en ange de lumière : ce n'est donc pas chose étrange si ses ministres aussi se transforment en ministres de justice, desquels la fin sera selon leurs œuvres » (2 Cor. 11: 13-15).

J'aimerais d'abord souligner quelques points. La Bible est la parole de Dieu. De saints hommes de Dieu l'ont écrite, poussés par l'Esprit Saint. Ainsi c'est l'Esprit Saint qui est en réalité l'auteur de toute la Bible. Et cela signifie que la Parole est parfaite. Tout ce que nous devons savoir s'y trouve. Si nous la lisons avec précision et soin, comparant les passages entre eux, nous constaterons que tout y est suffisamment clair.

Il s'ensuit que chaque mot de l'Écriture a sa signification, donnée par l'Écriture même ; et que jamais deux ou plusieurs mots différents n'ont un sens identique. Il nous arrive à nous, dans nos paroles ou dans nos écrits, d'employer de temps à autre un mot impropre. La parole de Dieu, jamais. Si elle emploie un autre mot, c'est que la signification est autre. Pour celui qui s'est arrêté une fois sur ce point, cela est parfaitement clair. Mais souvent on le réalise peu et l'on en vient parfois alors à une représentation tout à fait fausse des pensées de Dieu.

Examinons d'abord l'expression « rempli de l'Esprit ». Elle revient trois fois dans les évangiles, six fois dans les Actes et une fois dans les épîtres. Nous trouvons en outre en Ex. 31: 3 et 35: 31: que Betsaleël avait été rempli de l'Esprit de Dieu, « en sagesse, et en intelligence, et en connaissance, et pour toutes sortes d'ouvrages, pour faire des inventions » et pour les exécuter. En Ex. 28: 3, tous ceux que Dieu avait remplis de l'Esprit de sagesse, devaient faire les saints vêtements sacerdotaux d'Aaron. Enfin de Josué, il est dit qu'il était rempli de l'esprit de sagesse (Deut. 34: 9).

En Luc 1: 15, il est rapporté de Jean le Baptiseur qu'il serait rempli de l'Esprit Saint déjà dès le ventre de sa mère et qu'il ferait « retourner plusieurs fils d'Israël au Seigneur leur Dieu ». Dans les v. 41 et 67: Elisabeth et Zacharie sont l'un et l'autre remplis de l'Esprit Saint, pour rendre témoignage.

En Actes 2: 4, lors du don du Saint Esprit, tous les disciples furent remplis de l'Esprit Saint et rendirent un témoignage si puissant que, ce jour-là, trois mille âmes furent ajoutées.

En Actes 4: 8, Pierre, étant rempli de l'Esprit Saint, rend témoignage avec hardiesse devant le sanhédrin. Et nous lisons au v. 31: « Et comme ils faisaient leur supplication, le lieu où ils étaient assemblés fut ébranlé, et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et annonçaient la parole de Dieu avec hardiesse ».

En Actes 9: 17, le Seigneur dit à Ananias d'aller vers Saul qui était destiné à devenir un instrument éminent. Ananias va et lui dit : « Jésus qui t'est apparu dans le chemin par où tu venais, m'a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli de l'Esprit Saint ». Au chap. 13: 9, nous voyons comment Paul, rempli de l'Esprit Saint, brise la résistance d'Elymas, le magicien. Et au v. 52, après que les Juifs eurent suscité de l'opposition et des persécutions contre les messagers de l'Evangile, nous lisons : « Et les disciples étaient remplis de joie et de l'Esprit Saint ».

Éph. 5: 3-21 nous dit comment les enfants de lumière sont appelés à marcher au milieu des fils de la désobéissance. Et c'est en relation avec cela qu'il est ajouté au v. 18: « Et ne vous enivrez pas de vin, en quoi il y a de la dissolution ; mais soyez remplis de l'Esprit ».

Ce sont là tous les passages de l'Écriture dans lesquels il est parlé d'être rempli de l'Esprit Saint. En lisant ces versets, nous constatons que :

1. - « Être rempli de l'Esprit Saint » n'est pas la même chose qu'être l'habitation du Saint Esprit. Le Saint Esprit n'habite dans les croyants que depuis la Pentecôte (Actes 2), comme Jean 14: 16-18 et 26 et d'autres passages le disent expressément. De même, le Saint Esprit ne vient habiter dans un chrétien, selon Éph. 1: 13: 14 et 2 Cor. 1: 22, qu'après que celui-ci a cru l'évangile, tandis que Jean le Baptiseur devait en être rempli déjà dès le ventre de sa mère selon Luc 1: 15. Et en Actes 4: 31, tous furent remplis de l'Esprit Saint, bien qu'ils eussent reçu le Saint Esprit en Actes 2 et qu'ils eussent été remplis du Saint Esprit en cette occasion, comme il est dit de Pierre aussi, en Actes 4: 8: qu'il était rempli de l'Esprit Saint. Et après que les Éphésiens eurent reçu le Saint Esprit, selon Éph. 1: 13 (comp. 2 Cor. 1: 22), il est dit au chap. 5: 18 qu'ils devaient être remplis de l'Esprit. Cela leur est présenté comme leur responsabilité : ils doivent être remplis.

2. - De tous ces passages, il ressort que « être rempli de l'Esprit Saint » n'est pas un état permanent, mais plutôt temporaire quand bien même Jean le Baptiseur semble avoir été une exception, du fait de sa position unique et particulière.

3. - Il en ressort en outre que « être rempli de l'Esprit Saint » est donné en vue de l'œuvre du Seigneur et pour son témoignage.

4. - Il en ressort enfin que les Écritures ne lient pas le fait d'être rempli de l'Esprit Saint à l'accomplissement de signes et de miracles ou au don de parler en langues étrangères. Aucun des passages de l'Ancien ou du Nouveau Testament où il est parlé d'être rempli de l'Esprit Saint, ne mentionne des signes ou des miracles, à l'exception d'Actes 2: 4: où il est question « d'autres langues », et d'Actes 13: 9: où Elymas est rendu aveugle. Les trois chapitres des Actes dans lesquels est mentionné ce fait de parler en langues (Actes 2: 4, 8, 11; 10: 46 et 19: 6) montrent bien plutôt que parler en langues est en relation avec le don du Saint Esprit (aux Juifs à Jérusalem ; aux nations et aux disciples de Jean le Baptiseur en dehors de Palestine), et non pas, par conséquent, avec le fait d'être rempli de l'Esprit Saint (voir aussi 1 Cor. 12 et 14). Il ressort aussi clairement des passages des évangiles, comme des dix-sept passages des Actes dans lesquels il est parlé de signes, que l'Écriture ne lie pas les signes avec le fait d'être rempli de l'Esprit Saint, quand bien même il est dit dans un cas où quelqu'un (Paul) fait un miracle, qu'il est rempli de l'Esprit Saint.

Il est à remarquer que les croyants dont il est question en Actes 4: 23-31 priaient, disant : « Donne à tes esclaves d'annoncer ta parole avec toute hardiesse, en étendant ta main pour guérir, et pour qu'il se fasse des miracles et des prodiges … ». Dieu leur donne la hardiesse demandée, mais non par des signes, etc. Il les remplit de l'Esprit Saint et ensuite ils annoncent la parole avec hardiesse.

5. - Nulle part il n'est dit que quelqu'un a été rempli de l'Esprit Saint après qu'on lui eut imposé les mains. Actes 9: 17 semble faire exception : là Ananias impose les mains à Paul et lui dit être envoyé du Seigneur afin qu'il soit rempli de l'Esprit Saint ; mais l'Écriture ne dit pas que Paul en fut rempli à ce moment, et en tout cas pas que cela eut lieu par l'imposition des mains. Dans tous les autres passages, cela ne peut pas s'être produit par l'imposition des mains.

À part le fait d'« être rempli », nous trouvons quatre fois dans l'Écriture l'expression « plein de l'Esprit Saint ». Cela est dit du Seigneur Jésus (Luc 4: 1) ; d'Etienne (Actes 6: 5 et 7: 55) et de Barnabas (11: 24). Si nous lisons ces passages, nous voyons qu'il ne s'agit pas tellement là de la puissance pour le service, mais plutôt de l'état pratique. Le croyant se trouve là d'une manière permanente dans un état dans lequel le Saint Esprit dirige toute sa vie et peut le faire sans empêchement. Tant chez Etienne que chez Barnabas cela va de pair avec être « plein de foi », mais jamais l'expression n'est liée avec le fait de parler en langues ou d'accomplir des signes et des miracles.

L'Écriture parle également de l'onction et du sceau du Saint Esprit. Nous ne trouvons l'onction qu'en 2 Cor. 1: 21 et en 1 Jean 2: 20, 27. Il ressort clairement de ces deux versets cités qu'il est question d'être amené dans la proximité de Dieu et de pouvoir ainsi discerner ce qui n'est pas de Dieu. Comp. Apoc. 3: 18.

Le sceau n'est mentionné qu'en 2 Cor. 1: 21; Éph. 1: 13 et 4: 30, et dans les trois passages, il est en relation avec la certitude de recevoir dans l'avenir l'héritage. Dieu a maintenant déjà mis son sceau sur nous et nous a donné ainsi l'assurance que nous lui appartenons (comp. Apoc. 7: 3). Tant l'onction que le sceau se rapportent à tous les croyants et sont considérés en 2 Cor. 1: 21: 22 comme ne faisant qu'un avec l'habitation du Saint Esprit.

La demande du Saint Esprit et le baptême du Saint Esprit

De nombreux passages, notamment Rom. 8: 11; 1 Cor. 6: 19; 2 Cor. 1: 21, 22; Éph. 1: 13, établissent que le Saint Esprit, aujourd'hui, habite en tout croyant. Considérons la chose de plus près, car Luc 11: 13 est souvent avancé comme preuve qu'il convient maintenant aussi de demander le Saint Esprit.

La question se pose : est-ce que cela est encore valable pour nous aujourd'hui ? Car en Luc 11: le Seigneur n'avait pas encore accompli son œuvre merveilleuse sur la croix et n'était pas encore monté au ciel. Or la mort du Seigneur, sa résurrection et son ascension ont tout changé, y compris la position des croyants.

En Jean 7: 39: nous lisons : « Or il disait cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié ». Il est donc dit expressément ici que les croyants n'avaient alors pas encore reçu le Saint Esprit. Cela ne devait avoir lieu qu'après la glorification du Seigneur, donc après son ascension. En Jean 14: 16-18: 25: 26 et 16: 5-7: la chose est confirmée très clairement Le Seigneur lui-même dit dans ce dernier passage : « Il vous est avantageux que moi je m'en aille ; car si je ne m'en vais, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai ».

Nous trouvons dans les Actes l'accomplissement de cette promesse du Seigneur. Au chap. 1: 5: le Seigneur ressuscité dit aux disciples : « … Mais vous, vous serez baptisés de l'Esprit Saint dans peu de jours », exactement comme Jean le Baptiseur l'avait annoncé. Dix jours après l'ascension du Seigneur, le don du Saint Esprit eut lieu (Actes 2). Pierre dit aux Juifs qui avaient été saisis dans leurs cœurs par la Parole : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit ». Cela concorde exactement avec ce que l'apôtre Paul écrit aux Éphésiens : qu'ils avaient été scellés du Saint Esprit de la promesse après avoir reçu l'évangile par la foi. Aux croyants à Rome, à Corinthe, et à Thessalonique aussi, il a écrit qu'ils avaient reçu l'Esprit Saint et qu'il habitait maintenant en eux (Rom. 8: 11; 1 Cor. 6: 19; 2 Cor. 1: 22; 1 Thess. 4: 8). Rom. 8: 9 dit même que quelqu'un en qui l'Esprit de Dieu n'habite pas, n'est pas un chrétien.

Après que le Seigneur est remonté au ciel et a été glorifié, et que le Saint Esprit est venu sur cette terre pour constituer l'Assemblée (= l'Eglise) par le baptême du Saint Esprit (1 Cor. 12: 13) et pour habiter en elle (1 Cor. 3: 16; Éph. 2: 22), quiconque accepte par la foi l'Evangile reçoit l'Esprit Saint qui alors habite et demeure en lui. Cette habitation de l'Esprit Saint dans un croyant ne doit donc pas être rattachée au fait de prier pour demander le Saint Esprit, mais à la foi à l'évangile (Éph. 1: 13). Prier pour demander l'Esprit Saint peut avoir été à propos avant la glorification du Seigneur et avant la descente du Saint Esprit sur cette terre ; aujourd'hui, ce ne peut être qu'un signe d'incrédulité à l'égard de ce que Dieu nous certifie dans sa Parole.

Il en va exactement de même pour le baptême du Saint Esprit. Les six passages de la parole de Dieu où il en est parlé sont Matt. 3: 11; Marc 1: 8; Luc 3: 16; Actes 1: 5; 11: 16 et 1 Cor. 12: 13. Dans les trois premiers, Jean le Baptiseur annonce que le Seigneur baptisera de l'Esprit Saint. En Actes 1: 5: le Seigneur lui-même dit que cela allait avoir lieu « dans peu de jours ». C'est ce que Pierre rappelle en Actes 11: 16: lorsqu'on lui reprocha d'avoir admis dans l'assemblée Corneille et d'autres croyants non juifs. Enfin, en 1 Cor. 12: 13: la signification de ce baptême nous est indiquée : « Car aussi nous avons tous été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ».

Le but de la mort du Seigneur n'était pas seulement de sauver des pécheurs, mais de « rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11: 52). Lorsqu'il eut accompli l'œuvre de la rédemption et posé ainsi le fondement du rassemblement en un de tous les croyants, le Saint Esprit vint sur cette terre pour en assurer la réalisation. Le Saint Esprit est le lien par lequel tout croyant est uni au Seigneur glorifié dans le ciel ainsi qu'à chaque croyant sur la terre. C'est ce qui nous est présenté dans le baptême du Saint Esprit qui eut lieu le jour de la Pentecôte (Actes 2).

Ce baptême a donc été un événement unique, et pour tous ceux qui alors croyaient au Seigneur Jésus et à son œuvre. Il ne peut jamais se répéter, car le corps de Christ a alors été constitué et il subsistera éternellement ; il ne peut jamais être anéanti. Tout pécheur qui aujourd'hui se convertit et qui croit l'évangile, reçoit le Saint Esprit qui habite désormais en lui ; il est en même temps, ajouté comme membre au corps de Christ qui a été formé par le baptême du Saint Esprit le jour de la Pentecôte. C'est pourquoi aussi nous voyons que ce baptême n'est jamais mis en relation, dans les Écritures, avec un croyant individuellement, mais toujours avec les croyants comme ensemble.

Si quelqu'un pense ou enseigne qu'un croyant doit encore aujourd'hui être baptisé du Saint Esprit, il le fait soit par ignorance de la vraie signification de ce baptême, soit parce qu'il rejette volontairement la parole de Dieu (Pour plus de détails, voir « Le Saint Esprit » par le même auteur.)

Parler en langues

Le fait de parler en d'autres langues sans les avoir apprises n'est pas mentionné dans l'Ancien Testament. On ne trouve qu'une seule prophétie à ce sujet (Esaïe 28: 11-13), et si elle n'était pas citée expressément en 1 Cor. 14: 21 en relation avec le fait de parler en langues, nous n'aurions sans doute pas fait le rapprochement. La signification de ce passage d'Esaïe ressort clairement du contexte. Puisque les sacrificateurs et les prophètes en Israël n'étaient plus accessibles à la vraie connaissance et au message divin (v. 7-10), Dieu leur parlerait par des hommes s'exprimant dans une langue inintelligible et étrangère. Ce sont leurs ennemis, qui amèneront sur eux le jugement. Et le Saint Esprit emploie en 1 Cor. 14 ce passage pour montrer clairement que les langues sont un signe pour les incrédules et non pour les croyants (v. 21 et 22).

Dans les évangiles, nous ne trouvons pas davantage le fait de parler en langues, sinon dans la prophétie du Seigneur Jésus en Marc 16: 17. Mais comme on recourt souvent à ce verset de Marc, je désire m'y arrêter un peu. Au v. 14: le Seigneur apparait aux onze et leur reproche leur incrédulité et leur dureté de cœur. Puis au v. 15: il leur donne mandat de prêcher l'évangile à toute la création, et ajoute, au v. 16: quelles en seraient les conséquences pour les auditeurs. Alors au v. 17: il leur dit (aux onze, en relation avec le reproche d'incrédulité qu'il leur avait adressé au v. 14), que des signes accompagneraient ceux qui auront cru. Au v. 20: ils partent et le Seigneur accomplit sa promesse et confirme la parole par les signes qui l'accompagnaient.

Nous constatons donc que :

1. - Les signes ne sont donnés que comme confirmation de la Parole (comp. Jean 2: 23-25).

2. - Il n'est pas dit que les signes accompagneraient tous ceux qui viendraient à croire.

3. - La promesse n'est faite directement qu'aux onze, et le v. 20 dit que lorsque cet évangile fut écrit, la promesse était accomplie. C'est en accord avec Héb. 2: 3: 4: « Un si grand salut, qui, ayant commencé par être annoncé par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'avaient entendu, Dieu rendant témoignage avec eux par des signes et des prodiges, et par divers miracles et distributions de l'Esprit Saint, selon sa propre volonté ».

Il ressort également de 2 Cor. 12: 12, que les signes étaient une preuve de l'apostolat, de même qu'un apôtre devait avoir vu le Seigneur (Actes 1: 21-26; 1 Cor. 9: 1; 15: 8, 9).

En Actes 2: pour la première fois nous trouvons que des hommes parlent en langues ; le Saint Esprit vient sur la terre et baptise en un seul corps, l'Assemblée, ceux qui avaient été jusque là, dans un certain sens, des croyants isolés (l Cor. 12: 13). Précédemment, le Saint Esprit avait bien opéré sur la terre, mais il n'y avait jamais habité, sinon dans le Seigneur Jésus (Jean 3: 34; Col. 1: 19). Maintenant il était venu sur la terre, pour y demeurer, tant dans l'Assemblée qu'il avait constituée par son baptême, que dans chaque croyant individuellement. Est-ce que ce fait extraordinaire, la venue de Dieu le Saint Esprit pour habiter sur la terre, devait passer inaperçu ? Comme la venue du Fils de Dieu sur la terre avait été accompagnée de signes : une multitude d'anges dans le pays de Bethléhem, et une étoile dans l'orient - il devait en être de même de la venue du Saint Esprit. Là également, les signes ne sont pas visibles pour tout le monde, mais seulement pour un petit groupe d'hommes. Toutefois les conséquences de ce grand fait sont visibles à tous ceux qui veulent être convaincus (Jean 7: 17).

En Actes 2: le Saint Esprit ne vient pas sous la forme d'une colombe. Ce n'était possible que pour le Seigneur Jésus, le seul être pur, sans tache, qui allait son chemin dans la débonnaireté et la droiture. Ici l'accent est mis sur le témoignage : des langues divisées, comme de feu. [Remarquons que le mot grec « glossa » employé ici, signifie à la fois (comme en français) le langage et la langue. Quand par exemple il est parlé de la langue dans l'épître de Jacques, c'est ce mot qui est utilisé ; mais il l'est aussi pour le langage, comme en 1 Cor. 13: « Si je parle dans les langues des hommes et des anges », et en Apoc. 5: 9; 7: 9; 10: 11; 11: 9; 13: 7; 14: 6; 17: 15: « De toute tribu, et langue, et peuple, et nation », etc. C'est ce mot (langue) que nous trouvons en Actes 2: 3 (des langues divisées, comme de feu), mais aussi au v. 4: (ils commencèrent à parler d'autres langues), et encore au v. 11: où la foule des Juifs étrangers dit : « Nous les entendons annoncer dans nos langues les choses magnifiques de Dieu ». Ce mot glossa est en outre utilisé partout où il est question de « parler en langues » (Actes 10: 46; 19: 6 1 Cor. 12; 13 et 14. Le grec connaît un mot de plus : dialektos, mais il apparaît seulement en Actes 1: 19; 21: 6, 8; 21: 40; 22: 2 et 26: 14.]

Le Saint Esprit - comme l'avait annoncé le Seigneur Jésus (Jean 15: 26; 16: 7-14) - se révèle donc en Actes 2 sous le caractère de témoignage : « des langues divisées, comme de feu ». Ce n'est pas une langue, mais des langues divisées. Le témoignage ne sera donc plus limité à une seule langue, comme avant la Pentecôte (voir par exemple Matt. 10: 5), mais il sortira vers beaucoup de peuples. Et par conséquent, ils parlent en d'autres langues, et tous les Juifs avec les prosélytes venus d'ailleurs les entendent annoncer, dans leurs propres langues, les choses magnifiques de Dieu. Cela nous fait connaître le but du don des langues : permettre que la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu franchisse les limites d'Israël et sorte vers tous les peuples, nations et langues, et servir ainsi au Saint Esprit à enlever l'obstacle, qui subsistait depuis la confusion de Babel (Gen. 11: 1-9), à la prédication de l'évangile à tous les peuples (Actes 2: 7, 8). Les disciples, qui étaient des hommes illettrés et du commun (4: 13), parlent de Dieu à des hommes de langues étrangères, dans leurs propres langues, bien que ne les ayant pas apprises.

Le côté surnaturel, divin de leur message est ainsi prouvé. Les foules, convaincues, écoutent avec recueillement, tandis que Pierre leur parle, et 3000 âmes sont converties.

Comme nous l'avons vu plus haut, à part le chap. 2: il n'est question de parler en langues dans les Actes que dans les chap. 10: 46 et 19: 6. Au chap. 10: il s'agit de ceux des nations, alors qu'au chap. 19: cela est dit de croyants juifs qui jusqu'à ce moment étaient bien des disciples de Jean le Baptiseur, mais non pas des chrétiens ; ils furent ajoutés à l'assemblée.

Ces trois occasions portent donc manifestement le caractère du début de l'assemblée et concernent tout un groupe d'hommes, qui tous se mettent à parler en langues et reçoivent ce don, sans avoir prié pour la chose.

Dans les épîtres, le don des langues n'est mentionné que dans 1 Cor. 12 à 14: où nous relevons que :

1. - Toutes les manifestations de l'Esprit, donc le don des langues aussi, sont données en vue de l'utilité (12: 7).

2. - Tous ne parlaient pas en langues, mais seulement quelques-uns à qui l'Esprit avait donné ce don (12: 8-11, 28-30).

3. - Dans le rang donné par la parole de Dieu, le don des langues vient en dernier lieu (12: 8-10, 28-30). La lecture de ces versets montre clairement qu'il s'agit véritablement d'un rang. Tant dans le v. 28 que dans le v. 29: les apôtres sont nommés en premier.

4. - On ne saurait ainsi nullement conclure que le don des langues serait permanent, car les apôtres qui sont mentionnés en premier, n'étaient également que pour le commencement. Selon 1 Cor. 9: 1 (voir aussi Actes 1: 21, 22), un apôtre devait nécessairement avoir vu le Seigneur ; aussi ne pouvait-il plus y avoir de nouveaux apôtres. Mais en outre, 1 Cor. 3 et Éph. 2 et 3 disent que les apôtres ont posé le fondement de l'Assemblée. Or il est évident que cela n'a eu lieu qu'une seule fois au commencement.

5. - Le don des langues n'a pas été donné pour être exercé dans l'assemblée, mais comme signe pour les incrédules (1 Cor. 14: 19-25). Et pas davantage pour les incrédules qui ne peuvent les comprendre (14: 23), mais pour ceux qui peuvent les entendre et là où elles sont vraiment un signe de la puissance de Dieu. Cela s'accorde pleinement avec ce que nous avons vu en Actes 2.

Nous avons donc constaté que :

a) Le don des langues n'est annoncé qu'en Marc 16; est donné comme une confirmation de la parole évangélique proclamée, et n'est appliqué qu'à la prédication des apôtres.

b) Nous ne le trouvons qu'en Actes 2: 10 et 19 où il est clairement en relation avec le commencement de l'Assemblée.

c) Il n'en est parlé, à part cela, qu'en 1 Cor. 12 et 14, et dans le sens de corriger des excès.

d) Il ressort tant des Actes que de 1 Cor. que les langues étaient parlées là où elles étaient comprises, et que le don de parler en langues n'était pas conféré pour être exercé dans l'assemblée, même si dans une mesure restreinte, cela a été admis, mais seulement s'il y avait un interprète.

e) Le don des langues n'est pas en relation avec le fait d'être rempli du Saint Esprit.

Si donc tout dans les Écritures indique que le don des langues est en relation avec le commencement de l'assemblée, il est indispensable d'être très prudent et d'examiner soigneusement toutes ses manifestations à la lumière de la parole de Dieu. Cela d'autant plus que l'Écriture nous dit expressément que le diable et ses anges se transforment en anges de lumière, et aussi que des signes et miracles et esprits de mensonges peuvent venir du diable (2 Thess. 2: 9; 2 Chron. 18: 21; Actes 16: 16, etc. ).

L'histoire profane le confirme aussi. Le fait de parler en langues qui n'étaient pas connues, se trouve également dans le monde païen. L'écrivain païen Platon, qui vivait environ 400 ans avant Christ, écrivait déjà que certaines personnes ne parlaient pas leur propre langue, mais celle des démons qui habitaient en elles. Virgile en parle aussi.

Des anabaptistes au temps de la Réformation, qui vivaient dans une grande immoralité et dans le mal, parlaient en langues. Irving qui enseignait que le Seigneur Jésus avait une nature pécheresse, parlait en langues. Les Mormons professent parler en langues, etc.

D'ailleurs, nous constatons que Satan ne se transforme pas seulement en ange de lumière, mais que souvent aussi il mêle son œuvre à de bonnes choses, et la fait exécuter par de vrais croyants (Matt. 16: 21-23). Mais le bien que l'on trouve parfois au sein d'un mouvement ne rend pas pour autant celui-ci bon. Si de vrais croyants s'y trouvent, tout ne peut pas être mauvais. Néanmoins la question n'est pas non plus de savoir si tout est mauvais, mais si tout est en accord avec l'Écriture. C'est alors qu'il apparaît par exemple (ce qui n'est pas enseigné publiquement par ceux qui parlent en langues, mais qui est cependant une manifestation pratique caractéristique) que partout où le fait de parler en langues a une place prédominante, ce sont principalement des femmes qui sont à la tête, et que, par conséquent, 1 Tim. 2: 11-15 est entièrement mis de côté. Et c'est là une manifestation notoire dans tous les groupes clairement condamnables et antichrétiens. Pensons seulement à la Science chrétienne (Mme Eddy) ; aux théosophes (Mme Blavatsky et plus tard Annie Besant), aux adventistes du septième jour (Mme White), etc. Il est connu que chez les spirites, pour chaque médium masculin, il y a au moins une douzaine de médiums féminins.

La position de la femme selon les Écritures

Dieu a donné à la femme une place honorable et remarquable. Eve est appelée la mère de tous les vivants (Gen. 3: 20; 1 Cor. 11: 12). Une femme a eu le privilège infini d'être couverte par l'ombre de la puissance du Très-Haut et de devenir ainsi la mère du Fils de Dieu. Une femme a pu oindre les pieds et la tête du Seigneur et c'est aussi une femme qui, la première, a vu le Seigneur ressuscité. Et à cette occasion, il lui donna la révélation du résultat le plus élevé et le plus glorieux de son œuvre à la croix : « Je monte vers mon Père et votre Père » - une vérité que nous ne pouvons considérer qu'avec adoration, oui, je pourrais presque dire, une vérité qui nous fait tressaillir quand nous y pensons. Le conseil de Dieu pour la femme n'est cependant pas qu'elle se place publiquement au premier rang. Elle est une image de l'Assemblée, de l'Épouse de Christ (Éph. 5: 32) ; aussi la place de soumission à l'homme lui convient, car l'homme est l'image de Christ, l'Époux de l'Eglise.

Dans toutes les voies de Dieu envers l'homme, nous voyons pour les femmes cette place à l'arrière-plan, en retrait. Aucun des écrivains choisis par Dieu pour rédiger les 66 livres de la Bible n'était une femme. Les généalogies nous donnent les générations des hommes. Ce furent des hommes que Dieu appela pour commencer un témoignage (Noé, Abraham, Moïse, etc. ). Les douze apôtres que le Seigneur a choisis, et les soixante-dix qu'il envoya plus tard, étaient tous des hommes. Les sept en Actes 6 qui avaient un bon témoignage et étaient pleins de l'Esprit Saint et de sagesse, étaient des hommes. Parmi tous les témoins de la résurrection du Seigneur, nommés en 1 Cor. 15: nous ne trouvons pas une seule femme, et cela bien que Marie eût été la première à avoir vu le Seigneur après sa résurrection, et que ce fût elle qui l'annonça aux apôtres. Lorsqu'il est parlé d'anciens, de surveillants et de serviteurs, il n'est question que d'hommes. Les deux témoins d'Apoc. 11 également sont des hommes. Et je pourrais continuer.

Nous voyons cela aussi dans les instructions qui ont été données aux femmes pour les réunions et pour tout le service public. 1 Cor. 11 dit expressément que la femme, lorsqu'elle accomplit un service dans lequel il pourrait sembler qu'elle se place au même niveau que l'homme, doit se couvrir la tête, reconnaissant ainsi qu'elle doit prendre une place de dépendance sous l'homme. Et pour qu'il ne subsiste aucun doute quant à ce qu'elle ne peut prier ou prophétiser publiquement que lorsque aucun homme en état de le faire n'est présent, l'Écriture dit expressément, trois chapitres plus loin, que les femmes dans les réunions de l'assemblée, qui pourtant étaient le moins publiques, doivent se taire tout à fait (1 Cor. 14: 34-38). En 1 Tim. 2: 11-15, il est encore spécifié qu'une femme ne doit en aucun cas enseigner [Le mot « enseigner » signifie ici l'exercice du don de docteur]. Et l'Écriture donne pour motif que la femme, la première fois qu'elle l'a fait, a entraîné son mari et nous tous, dans la ruine.

On affirme parfois que le mot « parler » en 1 Cor. 14: 34 et 35: signifie uniquement « bavarder ». Ce n'est qu'une grossière fausseté. Exactement le même verbe revient vingt-cinq fois dans ce chapitre et au v. 21: il s'applique à ce que Dieu dit. Il ne peut donc nulle part être traduit par « bavarder ».

Or, il est notoire que dans les mouvements dits pentecôtistes et dans d'autres groupes dans lesquels le don des langues est pratiqué, les femmes ont en général le rôle principal ; en tout cas elles prient en public et parlent dans les réunions. Est-ce que ce ne sont pas là des indices évidents permettant de reconnaître les esprits qui sont à l'œuvre ? N'est-ce pas un refus et un rejet manifestes de la parole de Dieu ?

Signes et miracles

Les signes et les miracles ne sont pas une même chose. Un signe est toujours un miracle, mais tous les miracles ne sont pas des signes. Est-ce que la naissance d'un homme n'est pas un miracle ? Est-ce que le corps humain avec tous ses organes n'est pas un miracle ? Est-ce que la nature avec tout ce qui s'y produit n'est pas un miracle ? Et est-ce que la nouvelle naissance d'un homme n'est pas un miracle encore plus grand ?

Mais tous ces miracles se renouvellent si souvent que nous y sommes accoutumés et ne pensons plus que ce sont des miracles. Habituellement nous ne considérons comme miracles que les choses qui se produisent rarement et qui par conséquent s'écartent des phénomènes habituels, de la manière habituelle d'agir de Dieu.

Depuis que l'homme a été créé, il a pu voir des miracles et il pourra en voir jusque dans l'éternité. Car Dieu n'est limité par rien et il s'écarte lorsqu'il le veut de ce que lui-même a établi comme habitude ou loi de la nature.

Les signes, en revanche, présupposent le péché, et que les hommes ne croient pas Dieu, ou même qu'ils ne croient pas en Lui. Un signe est un miracle que Dieu accomplit pour faire connaître aux hommes qu'il existe et qu'il est au-dessus de tout. C'est pourquoi dans l'éternité il n'y aura plus de signe, parce qu'il n'y aura plus d'incrédulité.

Nous nous limiterons ici toutefois aux signes et aux miracles que Dieu a accomplis par des hommes.

Pendant les premiers 2500 ans après la création de l'homme, nous ne trouvons pas un seul signe fait par l'homme. N'y avait-il alors pas de croyants ou de serviteurs de Dieu ? Oh ! certes. Pensons seulement à un homme comme Hénoc, duquel la parole de Dieu dit qu'il marcha avec Dieu et qu'il fut pris par Dieu. Pensons à Noé qui marcha avec Dieu et que la parole de Dieu nomme un prédicateur de justice. Pensons à Abraham, le père de tous les croyants. Y a-t-il dans l'Ancien Testament un homme plus grand et plus fidèle qu'Abraham ? Et nous pourrions encore citer d'autres croyants. Mais tous ceux-ci n'ont pas fait un seul signe.

Nous trouvons les premiers signes avec Moïse, au début de l'Exode. Lorsque Dieu envoya Moïse pour délivrer Israël, il savait que le Pharaon n'écouterait pas Moïse. C'est pourquoi Il annonce : je frapperai « I'Egypte par toutes mes merveilles que je ferai au milieu d'elle ; et après cela il vous renverra » (Ex. 3: 20). Et lorsque Moïse craint que les anciens d'Israël ne veuillent pas non plus le croire, Dieu donne aussi des signes afin qu'ils soient persuadés que Moïse était vraiment envoyé par l'Eternel (4: 1-9).

Nous voyons ainsi que les signes étaient donnés :
1. comme jugement sur les incrédules ;
2. comme preuve que celui qui accomplissait le signe avait vraiment un mandat particulier de Dieu.

Quel est donc l'élément qui distingue Moïse d'Abraham, de Noé, etc., pour qu'il fît des signes et pas eux ? Avait-il plus de foi que ces deux hommes ? Si nous lisons Ex. 4: nous voyons que ce n'était pas le cas. La foi d'Abraham et de Noé était beaucoup plus grande que celle de Moïse. De plus Moïse n'a pas été le seul à annoncer le jugement et à indiquer la manière d'y échapper : cela a aussi été la part de Noé. Enfin, ce n'est pas uniquement en relation avec Moïse, mais également en relation avec Abraham que nous trouvons le début d'une nouvelle période dans les voies de Dieu sur la terre.

Quel est donc le point particulier qui distingue Moïse des autres ? Ce n'est pas seulement qu'il a reçu de la lumière sur des choses nouvelles et a été le commencement, choisi par Dieu, de cette nouvelle économie. Noé et Abraham l'ont été également. Mais il a reçu de Dieu un mandat spécial pour annoncer cette chose nouvelle à ceux qui ne savaient pas que ce témoignage était de Dieu.

Nous voyons aussi que ces signes ont été faits pendant une très courte période de temps, au début. Où trouvons-nous d'autres signes accomplis par Moïse après les premières semaines de la sortie d'Égypte, à l'exception peut-être du fait de frapper le rocher ? Des miracles, nous en trouvons assez ! N'était-ce pas un miracle que Moïse restât 40 jours sur la montagne sans manger ni boire (Ex. 34) ? Et nous pourrions citer d'autres miracles encore. Mais ce n'étaient pas des signes qu'il faisait.

Puis, lorsque Josué introduisit le peuple dans le pays, nous trouvons le signe de Josué 10: 12-14. Mais ensuite, pendant 700 ans, bien peu de signes jusqu'à Elie et Elisée. Ceux-ci firent bien de nouveau des signes et des miracles, non pas toutefois en Juda où étaient le temple et la loi, mais seulement en Israël qui, après s'être séparé de Juda, avait officiellement aboli le culte de l'Eternel et s'était publiquement tourné vers l'idolâtrie. Dieu donne à son peuple déchu un témoignage particulier par deux serviteurs spécialement appelés pour cela, comme il le fera aussi aux derniers jours (Apoc. 11: 3-6).

Après le rejet par Israël de ce témoignage, nous ne trouvons guère de signes tels que Moïse et Elie les faisaient. Nous devons de nouveau franchir 700 ans jusqu'au moment où le Seigneur parcourait le pays et où nous voyons de nouveau des signes.

Il est remarquable que Jean le Baptiseur n'ait fait aucun signe (Jean 10: 41), bien que le Seigneur dise de lui que Moïse et Elie n'étaient pas plus grands que lui et qu'en outre, il ait été rempli de l'Esprit Saint déjà dès le ventre de sa mère (Luc 1: 15). Notons également que le Seigneur Jésus lui-même n'a fait aucun signe avant de commencer son ministère public (Matt. 4: 23: 24). Matt. 11: 3-5 nous dit quel était le but de ces signes : prouver qu'il était envoyé de Dieu. Voir aussi Jean 2: 23; 4: 48; 5: 36; 6: 2, 30; Actes 2: 22, etc.

Le Seigneur choisit les douze apôtres et les envoie avec le mandat exprès d'annoncer l'évangile du royaume et d'accomplir des signes (Matt. 10). Puis les soixante-dix, avec la même mission, mais un peu moins étendue. Il nous faut remarquer ici que la mission de ces deux groupes était expressément limitée à Israël. Ils ne devaient pas sortir des frontières d'Israël. Le temps de la grâce pour les nations n'était pas encore venu.

Lorsque, ensuite, le Seigneur a été rejeté par Israël et que l'œuvre de la rédemption a été accomplie, Il envoie à nouveau les apôtres, comme étant Lui-même le Seigneur ressuscité qui allait monter au ciel (Marc 16: 14-20). Mais alors, il ne s'agit plus de l'évangile du royaume. C'est la nouvelle économie de la grâce, et ainsi l'évangile devait être annoncé au monde entier, y compris les nations également qui, dans l'économie de la loi, étaient dehors (Éph. 2). Le Seigneur lie de nouveau à ce témoignage des signes, des signes qui, comme pour Moïse, portaient le caractère de ce que Dieu offrait dans le message annoncé. Marc 16: 20 nous dit que les apôtres ont rempli leur mission et que Dieu a accompli sa promesse à l'égard des signes, confirmant ainsi la Parole. C'est ce que nous lisons aussi en Héb. 2: 3, 4.

Dans les Actes, nous voyons comment les apôtres ont rempli le mandat du Seigneur. Ils prêchent l'évangile et font des signes pour confirmer leur parole. Il est à remarquer que des onze apôtres (et si nous lisons les passages dans leur contexte, nous constatons que, pratiquement, c'était Pierre), il est dit sept fois qu'ils ont accompli des signes (2: 43; 3: 7; 5: 5-10: 12: 15: 16; 9: 34: 42). Puis cela est dit sept fois de Paul (13: 11; 14: 10; 16: 18; 19: 12; 20: 10; 28: 3-6 et 28: 8-10) et trois fois d'Etienne et de Philippe (6: 8; 8: 6, 13).

Une lecture attentive des Actes nous fera faire d'intéressantes découvertes en rapport avec ce sujet :

1. - À part les apôtres, seuls Etienne et Philippe, ces serviteurs spécialement appelés par Dieu, accomplissent des signes et, de fait, seulement une ou deux fois. Il y est insisté à plusieurs reprises ; voir par exemple, 2: 43; 5: 12, 15; 13: 7-9: etc. Aucun des autres serviteurs nommés dans les Actes, tels Barnabas, Jacques, Silas, etc., n'ont opéré de signes.

2. - Les sept premiers signes rapportés dans les Actes ont tous été accomplis à Jérusalem. Puis Philippe en fait en Samarie. Pierre ensuite, deux signes en terre juive en dehors de Jérusalem. Et enfin Paul, sept fois parmi les nations.

3. - Les signes hors de Jérusalem ont lieu tous dans des endroits différents. Il n'est jamais rapporté que des signes se sont produits deux fois au même endroit. Et presque toujours ces signes sont accomplis lorsque celui qui les opère annonce l'évangile pour la première fois dans le lieu en question. Les seules exceptions sont :

a) Éphèse : selon le chap. 18: 19, 20, Paul s'y était déjà trouvé, mais très brièvement, n'ayant alors pas le temps.

b) Troade : il y avait été deux fois, selon le chap. 16: 8-11 et 2 Cor. 2: 12: mais vraisemblablement sans ou presque sans y annoncer l'évangile.

4. - Au début des Actes, nous trouvons une quantité de signes. Plus le témoignage devint connu et étendu, plus ils furent espacés.

5. - Ceux qui furent guéris par un signe étaient des incrédules. Seule exception : la croyante Dorcas qui fut ressuscitée d'entre les morts. Parfois il y avait chez les malades la foi en la puissance pour être guéri. Dans d'autres circonstances, comme par exemple Actes 3: ce n'était assurément pas le cas. L'homme ne savait pas qui il avait devant lui et n'attendait rien d'autre qu'une aumône. Dans d'autres cas, le signe était un jugement de Dieu.

Dans les épîtres, il n'est parlé qu'en 1 Cor. 12 de miracles et de dons de guérisons. Dieu avait donné ces dons à quelques-uns. Il n'est cependant pas dit qui sont ces « quelques-uns » ; et il n'est pas davantage parlé de l'exercice de ces dons (12: 28-31). La première épître aux Corinthiens a été écrite à l'époque d'Actes 19 (cf. 1 Cor. 15: 32; 16: 5-9). Dans aucune des épîtres écrites après Actes 28: 29: nous ne trouvons de signes, de guérisons ou de dons des langues.

Remarquons bien qu'il n'est parlé du don des langues et du don de guérisons qu'à Corinthe, où l'état était très mauvais : ils étaient charnels, avaient des procès entre eux, s'en prenaient à l'autorité de l'apôtre. Il y avait parmi eux une fornication terrible et non jugée, et cela n'avait pas l'air de faire la moindre impression sur eux. Certains s'enivraient lors de la Cène, et il y avait de faux docteurs au milieu d'eux. Dans les autres épîtres adressées à des assemblées dans lesquelles l'état était beaucoup meilleur, ces dons ne sont pas mentionnés, et en particulier pas dans les épîtres écrites après la fin des Actes.

En 2 Thess. 2: 9: il est bien question de « toute sorte de miracles et signes et prodiges », mais ce sont des manifestations de l'Antichrist, opérées par la puissance du diable. Voir aussi Apoc. 13.

Nous trouvons encore en Matt. 7: 22 des hommes qui ont prophétisé au nom du Seigneur Jésus, qui ont chassé des démons et fait beaucoup de miracles, et auxquels le Seigneur doit néanmoins dire : « Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l'iniquité » ! Est-ce que Judas Iscariote n'a pas fait aussi des miracles ? Il était l'un des douze envoyés !

Des influences sataniques peuvent également se manifester chez des croyants, même si elles sont liées à des choses produites par le Saint Esprit. Voyez Pierre en Matt. 16: et ceux qui annonçaient l'évangile par envie et par un esprit de querelle (Phil. 1: 15-17).

En résumé, nous pouvons dire que dans l'Ancien Testament les signes n'étaient faits que par quelques serviteurs de Dieu, ayant reçu un mandat spécial de Dieu pour annoncer aux incrédules un témoignage nouveau. À côté d'eux vivaient, à la même époque, des milliers d'autres hommes qui n'ont pas opéré de signes. Dans les évangiles nous voyons que, à part le Seigneur Jésus, seuls les douze et les soixante-dix accomplissaient des signes ; et dans la suite du Nouveau Testament, seuls les apôtres, ainsi que, une fois Etienne, et deux fois Philippe.

Nous avons encore vu que tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament, ces signes étaient donnés comme confirmation de la prédication de ces serviteurs spécialement mandatés. C'est pourquoi les signes diminuèrent, puis cessèrent tout à fait lorsque le témoignage fut établi.

Nous avons aussi vu que des incrédules peuvent accomplir des miracles au nom du Seigneur Jésus, et apparemment ne pas toujours être démasqués sur la terre ; de même des croyants peuvent, sous l'influence de Satan faire aussi des choses admirables, du fait qu'elles sont liées avec des choses bonnes.

Les guérisons

L'Esprit de Dieu a été envoyé dans le monde pour conduire les croyants « dans toute la vérité » (Jean 16: 13) et pour les occuper de Celui qui, après avoir accompli l'œuvre de la rédemption, s'est assis à la droite de Dieu et reviendra de là pour chercher les siens afin qu'ils soient pour toujours auprès de Lui.

Dans l'incapacité de ravir le salut à ceux qui le possèdent en Christ, l'ennemi s'emploie à les détourner au moins de la contemplation de Christ et à leur dérober ainsi la seule source de bonheur, de progrès et d'un témoignage béni. Pour parvenir à ce but, il recourt principalement à un moyen : il cherche à occuper les croyants d'eux-mêmes et de leurs circonstances terrestres. Il place devant leurs yeux toute sorte de choses, dont beaucoup peuvent être bonnes en elles-mêmes, mais qui visent à absorber leurs pensées et leur activité au détriment de la gloire du Seigneur. Ces choses sont soi-disant destinées à servir mieux le Seigneur et à procurer au chrétien un plus grand bonheur que celui que donne l'obéissance implicite à la Parole. Or c'est le contraire qui se produit.

Ces dernières années, on a attribué dans ce domaine un rôle particulièrement grand au thème des souffrances, par lesquelles Dieu fait passer les siens. Les souffrances étant contraires à la nature humaine, créée à l'origine pour vivre sur cette terre et pour en jouir, il est compréhensible que les hommes prêtent une oreille attentive à tout ce qui, comme on le leur présente, doit délivrer de ces souffrances. De ce fait on donne un poids particulier aux passages des Saintes Écritures se rapportant à la prière, et dans lesquels Dieu promet de répondre à ceux qui s'approchent de lui avec foi.

Si nous recherchons d'abord ce que l'Écriture dit des souffrances, nous verrons que toute épreuve est, dans la main de Dieu, un moyen de bénédiction dont les résultats pour l'âme sont éternels. La maladie, bien qu'étant, comme la mort, une conséquence du péché, fait aussi partie des épreuves que le Seigneur envoie aux siens pour atteindre ce but. En Rom. 8:18-23 où il est parlé des souffrances liées à cette création déchue, une création qui soupire et au milieu de laquelle nous soupirons aussi en attendant la délivrance de notre corps, il n'est pas dit que Dieu épargnera les souffrances à ses enfants. Il est déclaré, en revanche, que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (v. 28). Et en 2 Cor. 4: 17: 18: nous lisons : « Car notre légère tribulation d'un moment, opère pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire, nos regards n'étant pas fixés sur les choses qui se voient, mais sur celles qui ne se voient pas : car les choses qui se voient sont pour un temps, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles ». Cette « légère tribulation d'un moment », qui a des résultats si glorieux, dure parfois toute une vie, car les soins de Dieu envers nous ont pour but non pas cette terre, mais le ciel. Jacques dit même : « Estimez-le comme une parfaite joie, mes frères, quand vous serez en butte à diverses tentations (ici dans le sens d'épreuves), sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais que la patience ait son œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne manquant de rien » (Jacq. 1: 2-4). Le but pour lequel Dieu envoie des épreuves de foi aux résultats glorieux ne peut pas être atteint si l'on cherche à écarter l'épreuve. La Parole nous recommande au contraire de demander avec foi la sagesse pour nous conduire selon les pensées de Dieu au travers des épreuves, en sorte que leurs résultats aient leur œuvre parfaite (comp. v. 5-8). L'épreuve n'est donc nullement une chose extraordinaire (voir aussi 1 Pierre 4: 12), dont on devrait chercher à se débarrasser le plus vite possible. Qu'il s'agisse de persécution, de maladie ou de quelque épreuve que ce soit, les enfants de Dieu en ont autant besoin aujourd'hui qu'à n'importe quelle époque ; et même, aujourd'hui d'autant plus que Dieu commence le jugement par sa maison, avant de l'exécuter sur le monde (1 Pierre 4: 17). Il purifie et sanctifie les siens pour les rendre capables de marcher fidèlement et de jouir de sa communion. Les épreuves sont par conséquent des preuves de l'opération de la grâce de Dieu, de son amour et de sa sagesse envers ses bien-aimés, et cela en vue de la gloire où tous les résultats de ses soins à notre égard seront manifestés. Vouloir L'amener à renoncer à exercer la discipline envers les siens, trahit donc déjà une méconnaissance singulière et profonde des voies de Dieu.

Cela dit, il n'est pas difficile de voir combien les guérisseurs des temps modernes sont loin des pensées de Dieu lorsqu'ils nous affirment : « Vous n'avez pas besoin d'être malades. Vous pouvez être guéris sur-le-champ, à la seule condition d'avoir la foi ». N'est-ce pas dire en d'autres termes : « Dieu n'est pas juste envers vous. Il se trompe à votre égard et nous voulons vous rendre la santé ! » ? Tout ce mouvement nie les voies gouvernementales du Père envers ses enfants ou, pour le moins, passe la chose sous silence. Que font les gens dont nous parlons de l'enseignement de Héb. 12: 4-17: par exemple ? Où la volonté d'être guéri trouve-t-elle place dans ce chapitre, lorsque Dieu nous dit : « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne perds pas courage quand tu es repris par lui ; car celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette tout fils qu'il agrée. Vous endurez des peines comme discipline : Dieu agit envers vous comme envers des fils, car qui est le fils que le père ne discipline pas ? » Comment ? veut-on vraiment priver les chrétiens du résultat de la discipline qui seule est à même de faire en sorte « que nous participions à sa sainteté » et qui « rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle » (v. 10 et 11).

Répétons-le : la volonté arrêtée de guérir quelqu'un revient à mépriser la discipline ; elle ne tient aucun compte de celle-ci. Ceux qui donnent de tels conseils découragent les affligés en les accusant de ne pas avoir la foi, ou en éveillant en eux la pensée que leurs souffrances n'ont pas d'utilité. De tels conseils sont en contradiction flagrante avec les pensées de Dieu et privent les âmes des bénédictions résultant des voies parfaites de Dieu. En outre, ce n'est pas manifester de la crainte de Dieu que de vouloir prescrire à Dieu, de vouloir même le forcer, de faire ou de ne pas faire quelque chose.

Les guérisseurs d'aujourd'hui auraient sans doute poussé l'apôtre Paul à se débarrasser de « son écharde pour la chair ». L'apôtre lui-même, avant de connaître les pensées du Seigneur à cet égard, avait supplié trois fois le Seigneur, afin qu'elle se retirât de lui, pensant qu'elle serait pour lui un obstacle dans l'œuvre qui lui était confiée. Mais pour lui, comme pour nous aujourd'hui, la réponse parfaite du Seigneur est : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans l'infirmité ». Paul savait dorénavant que le désir, qui l'avait poussé à prier pour que l'écharde fût enlevée, se trouverait bien plus sûrement réalisé si l'écharde lui était conservée. Et ainsi il pouvait se glorifier en elle. Ou bien dira-t-on que l'écharde ne lui a pas été enlevée parce qu'il n'avait pas assez de foi, comme on le reproche à ceux qui restent insensibles à ce genre de conseils ?

Ces guérisseurs n'ont-ils jamais été frappés par le fait que parmi les nombreuses guérisons miraculeuses rapportées dans le Nouveau Testament, il n'est pas cité un seul cas où un croyant a été guéri ? Non pas qu'il n'y eût point de croyants malades. Dieu a veillé à ce que nous apprenions que ses enfants aussi ont part à la maladie, tant qu'ils sont sur cette terre maudite.

Épaphrodite a été malade, fort près de le la mort (Phil. 2: 25-30). Et cela non pas à cause d'un péché, comme en 1 Cor. il, mais pour l'œuvre du Seigneur. Et Paul ne l'a pas guéri par un miracle.

Timothée souffrait de maux d'estomac et avait de fréquentes indispositions (1 Tim. 5: 23). Le péché en était-il la cause ? Il ressort clairement de tout ce qui nous est dit que tel n'était pas le cas. Paul cependant ne le guérit pas, mais lui conseille de ne plus boire de l'eau seulement, mais d'user d'un peu de vin, à cause de son estomac, Pourquoi Paul laisse-t-il Trophime malade à Milet et ne le guérit-il pas ? (2 Tim. 4: 20). Enfin ne peut-on pas déduire de 3 Jean 2 que Gaïus était quelquefois malade ? Sinon pourquoi l'apôtre Jean lui souhaite-t-il expressément « que tu sois en bonne santé comme ton âme prospère » ?

Les apôtres ne faisaient rien qui pût entraver les voies de Dieu envers ses enfants ! Est-ce qu'ils auraient eu tellement moins de lumière quant aux pensées de Dieu que ces guérisseurs ? Oh ! non, ils savaient que si leur Père les faisait passer par la maladie, c'est qu'il avait en vue des choses plus élevées que la santé du corps.

Guérison d'incrédules

S'il n'est pas selon les pensées de Dieu de guérir d'une telle manière des croyants, est-ce que la guérison d'incrédules ne demeure pas en tant que signe ?
Car il est incontestable que tant le Seigneur Jésus que les apôtres ont guéri de nombreux incrédules de leurs maladies. Les guérisseurs invoquent le fait que Dieu reste le même et que, comme il y a eu des guérisons autrefois, il y en a aujourd'hui aussi. Il est tout à fait vrai que Dieu ne change pas. « Car moi, l'Eternel, je ne change pas » (Mal. 3: 6). « Jésus Christ est le même, hier, et aujourd'hui, et éternellement » (Héb. 13: 8). Mais cela ne signifie pas que Dieu se manifeste toujours de la même manière ! Héb. 13: 8 ne dit pas : Jésus Christ fait la même chose, hier… (Le texte grec dit seulement : « Jésus Christ le même, hier, et aujourd'hui, et éternellement ». Il s'agit ici de l'immutabilité de sa Personne, non pas de sa façon d'agir.)

Dans chacune des diverses époques de l'histoire de l'homme, Dieu s'est manifesté d'une manière différente.

À Adam, il s'est révélé comme le Créateur. À Noé, comme Celui qui avait conclu une alliance avec la terre. À Abraham, comme le Tout-Puissant. À Israël, comme l'Eternel, Celui qui subsiste à toujours. Aux croyants aujourd'hui, comme Père. Et dans le Millénium, il se manifestera comme « le Dieu Très-Haut, possesseur des cieux et de la terre ». Sa manifestation est toujours en relation avec le caractère des choses à un moment donné.

Bien que Dieu soit l'Immuable, il n'agit pas pour autant toujours de la même manière. Il se manifeste et opère selon les circonstances. Nous le voyons par exemple clairement dans ses jugements. Quelle différence entre le déluge, la confusion des langues à Babel, les dix plaies, la destruction du Pharaon dans la mer Rouge, le jugement sur Coré, Dathan et Abiram, ou sur Nadab et Abihu ou encore sur Marie !

Après avoir, en Genèse 7, exterminé de dessus la face de la terre tout ce qui existait, à l'exception de ce qui était avec Noé dans l'arche, Dieu dit au chap. 8: « Je ne frapperai plus de nouveau tout ce qui est vivant, comme je l'ai fait ».

Le péché d'Ananias et de Sapphira se produit aujourd'hui sûrement très souvent en principe (on veut paraitre plus que ce qu'on est en réalité), et pourtant Dieu ne le châtie pas maintenant comme alors (Actes 5). L'apôtre a été emprisonné et mis à mort par Hérode, tandis que Pierre a été délivré de la prison d'une manière miraculeuse.

Ce que nous avons vu sous le titre « Signes et miracles » se trouve confirmé par la guérison d'incrédules. Ce sont des signes, car nous ne parlons pas maintenant de l'exaucement de prières. Dieu entend les prières de ses enfants, et il exauce parfois aussi les prières d'incrédules. « Ils le flattaient de leur bouche et ils lui mentaient de leur langue ; et leur cœur n'était pas ferme envers lui, et ils ne furent pas fidèles dans son alliance. Mais lui, étant miséricordieux, pardonna l'iniquité et ne les détruisit pas » (Ps. 78: 36-38). « Et il leur donna ce qu'ils avaient demandé, mais il envoya la consomption dans leurs âmes » (Ps. 106: 15). Je connais personnellement un cas où Dieu a répondu à la prière d'une mère incrédule pour son enfant mourant, d'une telle façon, que le médecin dit qu'un miracle s'était produit. Et cela a été le moyen de la conversion de cette mère et de son mari. Et qui n'a pas fait l'expérience que Dieu répond aux prières de ses enfants, même dans des cas de maladie ! Toutefois il ne s'agit pas ici d'exaucements miraculeux de prières, mais de faits visibles, de signes. « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes » (2 Cor. 5: 19). Preuve en est que le Seigneur Jésus est venu dans une grâce merveilleuse sur cette terre, comme un homme. Il manifesta sa bonté en guérissant leurs malades, en purifiant leurs lépreux, en nourrissant leurs affamés. Il donnait même à connaître qu'il voulait enlever toutes les conséquences du péché en ressuscitant leurs morts.

Le monde a rejeté la grâce de Dieu : il a crucifié le Seigneur de gloire. Mais Dieu l'a ressuscité d'entre les morts et l'a fait asseoir à sa droite, en lui disant : « Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds » (Héb. 1: 13). Le moment arrive où Dieu réunira en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre (Éph. 1: 10). Et Dieu peut le faire en vertu de l'œuvre du Seigneur Jésus à la croix, où il a posé le fondement en vertu duquel toutes choses seront réconciliées avec Dieu (Col. 1: 20). Nous sommes maintenant déjà réconciliés. Mais toutes choses (non pas tous les hommes) seront bientôt réconciliés.

Lorsque le Seigneur Jésus viendra sur la terre pour prendre possession de tout (Matt. 24: 30: 31; Apoc. 1: 7), la malédiction sera ôtée de la terre. Alors la création sera affranchie (Rom. 8: 21). Le désert et la terre aride se réjouiront (Es. 35: 1). « L'habitant ne dira pas : Je suis malade ; l'iniquité du peuple qui demeure là sera pardonnée » (Es. 33: 24). Il n'y aura plus ni maladie ni mort (Es. 25: 8; 65: 20-22), à l'exception des cas d'opposition ouverte au Seigneur Jésus (66: 24; Ps. 101: 6-8).

Mais cela est futur. Le Seigneur Jésus est encore rejeté et caché sur le trône du Père. Par les apôtres toutefois, il a été présenté aux Juifs (et plus tard aux nations) comme Celui par qui viendraient des temps de rafraîchissement s'ils le recevaient (Actes 3: 19- 21). Et pour confirmer leur parole, Dieu coopérait par des signes et des prodiges, les miracles du siècle à venir (Héb. 6: 5). Dieu reconnaissait ainsi la chose nouvelle comme venant de lui et montrait par là que la pleine bénédiction était prête à venir, si le peuple acceptait le Seigneur Jésus.

Mais Israël rejeta aussi le témoignage du Saint Esprit et fut mis de côté (Actes 7: 51-60; 28: 28). Et Dieu a donné sa Parole écrite, le Nouveau Testament, de sorte qu'aucun miracle n'était plus nécessaire pour confirmer que le témoignage émanait de Lui. Dieu ne pouvait plus s'identifier officiellement avec ceux qui s'écartaient de Lui et poursuivaient leur chemin dans la désobéissance.

La signification de Jacques 5

Il est peut-être bon d'ajouter quelques mots sur le passage de Jacq. 5: 14-16: car ces versets sont souvent cités et employés à tort. Si nous les lisons attentivement, nous verrons clairement qu'ils n'ont rien affaire avec les « dons de grâce de guérisons » de 1 Cor. 12: 9. Il ressort du contexte qu'en Jacq. 5: il s'agit de justice pratique en relation avec les voies gouvernementales de Dieu et cela répond aussi au caractère de l'épître tout entière. Comme nous le lisons en Job 36: 7: Dieu ne retire pas ses yeux de dessus le juste. Mais les versets suivants de Job 36 montrent qu'il en résulte, en cas d'écart, la discipline, en vue de produire la conviction de péché et un retour. D'après le contexte, nous pouvons voir que Jacques parle de maladies qui sont la conséquence de péchés ; de cas où Dieu envoie des maladies comme discipline, parce que l'intéressé a péché et ne s'en est pas humilié.

S'il revient à lui et se tourne vers Dieu dans l'humiliation, Dieu est prêt à agir en grâce (Job 36: 11- 14) - sauf évidemment s'il s'agit d'un péché à la mort (1 Jean 5). Cette puissance de pardonner les péchés (dans les voies gouvernementales de Dieu, donc pour ce qui concerne cette terre), Dieu l'a aussi donnée à l'assemblée (Matt. 18: 18; 2 Cor. 2: 7-10) ; et dans certains cas même, à tous les disciples.

Le malade qui faisait un retour sur lui-même pouvait alors s'adresser aux anciens, comme établis par Dieu pour accorder ce pardon. En tant qu'« anciens », ils ont l'expérience et le sobre bon sens spirituels pour connaître les pensées de Dieu dans de telles circonstances. Chez les Juifs, et dans les assemblées des Juifs, nous ne trouvons pas d'anciens officiellement établis. Il y avait là simplement des frères d'âge qui étaient aussi spirituellement parlant des anciens. Actuellement, nous ne pouvons pas avoir d'anciens établis, car il n'y a personne qui puisse les établir. De plus, nous ne sommes pas l'Assemblée, mais seulement une petite partie de celle-ci.

Ce fait n'est cependant pas déterminant, car le v. 16 contient la ressource de Dieu pour notre époque aussi : « Confessez donc vos fautes l'un à l'autre, et priez l'un pour l'autre, en sorte que vous soyez guéris ». En relation avec le v. 14: nous voyons donc qu'un croyant peut demander aux frères qui portent le caractère et les qualités spirituelles d'anciens, de venir à son chevet ; il leur confesse ses péchés qui, selon les voies gouvernementales de Dieu, sont la cause de sa maladie, et leur demande de prier avec lui et pour lui afin qu'il soit guéri. Et si sa prière et la prière de ces frères est une prière de foi, Dieu le rétablira.

Il est important de remarquer que dans ces versets, la guérison ne dépend pas de la position des anciens, ni de l'onction d'huile, mais de la prière de la foi. Ce n'est donc pas qu'ils espèrent que Dieu donnera la guérison, mais ils en sont convaincus. Est-ce que le malade pourrait avoir cette certitude s'il ne s'était pas vraiment humilié, s'il n'avait pas accepté la maladie comme une discipline de la main de Dieu et ne savait pas alors que Dieu veut pardonner ? Est-ce que les anciens peuvent prier avec cette foi, s'ils n'ont pas la ferme assurance que Dieu a atteint son but par la maladie et que ce n'est pas une maladie à la mort (1 Jean 5: 16: 17) ? Ce n'est possible que s'ils ont reçu cette foi dans la communion avec le Seigneur et qu'ils sont aussi sûrs que Dieu veut donner la guérison au malade.

Il est parfaitement clair que c'est là quelque chose de tout différent de ce qui se passe avec tant de prétendues guérisons de malades. Il nous faut encore tenir compte du fait que l'épître de Jacques est une épître de transition, la seule épître du Nouveau Testament qui soit adressée aux douze tribus d'Israël, même si elle distingue les croyants de la masse du peuple.

Miracles ou obéissance

Nous vivons dans des jours de déclin. Un signe caractéristique du temps de la fin, de ces temps difficiles dans lesquels nous vivons, est que l'on parle beaucoup de puissance, mais peu d'obéissance à la parole de Dieu. La connaissance acquise par une foi simple aux Écritures est rejetée. En revanche, on est enclin à croire à l'une ou l'autre de ces manifestations de puissance qui n'ont rien affaire avec le Saint Esprit, mais qui font l'admiration des hommes et qui plus tard, concentrées dans « l'homme de péché », seront pleinement manifestées. Satan donnera très volontiers sa puissance à ceux qui recherchent avidement l'une ou l'autre de ces forces surnaturelles au lieu du Saint Esprit. Il n'est pas nécessaire d'avoir un regard particulièrement exercé pour reconnaître aujourd'hui les précurseurs de l'« énergie d'erreur », dont l'apôtre parle en 2 Thess. 2. Dès que l'Assemblée aura été enlevée de la terre, cette puissance sera pleinement manifestée, elle qui, déjà aujourd'hui, s'annonce et prend les hommes dans ses filets.
Beaucoup de chrétiens éprouvent de grandes aspirations, mais aussi des déceptions dans le domaine spirituel. Ils sentent que leur vie est stérile et languissent après un niveau plus élevé dans leurs expériences. Souvent ils connaissent beaucoup trop peu leur Bible et leurs bénédictions glorieuses en Christ ; il s'ensuit chez eux un désir malsain d'expériences toujours nouvelles, concrètes, et d'émotions fortes. Par manque de discernement spirituel, on attribue à Dieu et à son Esprit ce qui au fond n'est que le fruit de l'imagination ou n'a qu'une origine psychique, voire satanique (spiritisme, occultisme).

Beaucoup peuvent être sincères, mais la sincérité n'est pas la vérité ; la sincérité seule n'est pas une protection contre les séductions variées. Seuls l'amour de la vérité et l'obéissance à la vérité nous protègent contre la confusion religieuse de notre époque. Si la vie d'un croyant est stérile, le diagnostic est le plus souvent très simple : il y a manque de connaissance et de consécration.

Le premier souci des fidèles qui discernent le vrai état de l'assemblée (= l'Eglise) est la santé spirituelle : une marche dans la vérité, dans une vraie séparation du monde et de tout ce qui n'est pas selon la volonté du Seigneur. Ils désirent que toute la place soit donnée au Saint Esprit et à son service pour la glorification de Christ ; que les relations entre Christ et l'assemblée soient connues et goûtées ; que les membres du corps de Christ reconnaissent leur union entre eux et la réalisent là où Dieu les a placés ; que les jointures et les liens soient dans une association si vivante avec la Tête que Sa plénitude puisse sans empêchement alimenter tout le corps, afin que celui-ci, alimenté et bien uni ensemble, croisse de l'accroissement de Dieu (Éph. 4: 16; Col. 2: 19), et que les saints, étant vrais dans l'amour, croissent en toutes choses jusqu'à lui qui est le chef, le Christ.

Celui qui est prêt à poursuivre ainsi son chemin dans la simple obéissance reçoit de Dieu la réponse à la prière sublime que le Fils Lui a adressée la nuit où il fut livré : « Sanctifie-les par la vérité ; ta parole est la vérité » (Jean 17: 17).

La guérison du corps est-elle comprise dans l'expiation ?

Pour donner du poids à leur affirmation qu'un croyant n'est pas assujetti à la nécessité d'être malade, les guérisseurs (ceux qui prient pour la guérison) déclarent que le Seigneur Jésus a aussi porté nos maladies et que, par conséquent, la guérison du corps est comprise dans l'œuvre de l'expiation. Bien qu'ils soient tous d'accord sur ce point et citent tous Es. 53: 4, 5 et Matt. 8: 17 comme preuves scripturaires, ils divergent dans leurs argumentations.

Matt. 8: 17 dit expressément qu'Es. 53: 4 a été réalisé dans la vie du Seigneur Jésus et non par sa mort. Et Matthieu en donne aussi l'explication. Le Seigneur chassait les démons et guérissait tous ceux qui se portaient mal « en sorte que fût accompli ce qui a été dit par Esaïe le prophète, disant : « Lui-même a pris nos langueurs, et a porté nos maladies » (Matt. 8: 17).

Jamais notre Seigneur n'a guéri un malade sans porter dans son esprit et sur son cœur le poids de cette maladie comme fruit de la puissance du mal. C'est à cela que se rapporte Es. 53: 4 (J. N. D.).

Plusieurs disent que Satan, par la chute, a amené une double malédiction, à savoir le péché et la maladie ; mais que le Seigneur Jésus a donné dans son œuvre expiatoire une double restauration, le salut et la guérison. Ils divisent arbitrairement en deux parties le passage d'Es. 53: 5 et par là aussi l'œuvre de rédemption du Seigneur Jésus. « Mais il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur lui » : cela se rapporte à nos péchés et a été accompli sur la croix. La suite, prétendent-ils : « et par ses meurtrissures nous sommes guéris » a trait à nos maladies, et aurait été accompli avant la croix, lorsque le Seigneur a été frappé et maltraité devant le souverain sacrificateur et devant Pilate.

Il semble qu'on est simplement parti des mots « meurtrissures » et « guéris », pour en tirer cette conclusion. Mais en cela on a oublié que le livre d'Esaïe est une prophétie et que, comme dans toutes les autres prophéties, un langage imagé est employé. Et en outre on a oublié la règle fondamentale que la parole de Dieu donne elle-même pour l'interprétation de la prophétie en 2 Pierre 1: 20: 21: « Sachant ceci premièrement, qu'aucune prophétie de l'écriture ne s'interprète elle-même. Car la prophétie n'est jamais venue par la volonté de l'homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l'Esprit Saint ». Ce n'est qu'en comparant l'Écriture avec l'Écriture que nous apprenons à connaître la vraie signification d'un passage.

De quel droit alors séparons-nous le verset d'Es. 53: 5, qui parle de l'œuvre de l'expiation pour nos péchés - et par là aussi l'œuvre du Seigneur - en une partie qui a eu lieu à la croix, et une partie qui a eu lieu avant la croix ? Aucun passage ne nous y autorise. L'Écriture ne parle-t-elle pas de la guérison de l'âme en relation avec le péché (Ps. 41: 4; Matt. 13: 15b et Marc 4: 12; Jér. 3: 22; 6: 14; 14: 19) ? Et est-ce que Pierre n'applique pas précisément les paroles d'Es. 53: 5 à l'œuvre du Seigneur Jésus pour nos péchés (1 Pierre 2: 24) ? Nous avons là l'explication donnée par l'Écriture elle-même.

Un théologien a aussi soutenu que tant la traductions anglaise que la traduction française d'Es. 53: 4: rendent très imparfaitement le sens du texte hébreu. Selon lui, cela doit en fait être : Certainement, lui a pris nos langueurs, et a enlevé nos douleurs. Et les mots « pris » et « enlevé » ne signifient pas d'après lui la sympathie, mais une vraie substitution et la disparition totale de ce qui est pris ou enlevé. Il s'agissait d'un docteur en théologie et beaucoup sont prêts à croire sans autre ce qu'un tel homme écrit, parce qu'ils ne peuvent pas en juger par eux-mêmes. La véracité de la déclaration de J.N.D. se trouve aussi vérifiée : Si quelqu'un veut justifier son enseignement devant un public qui ne connaît ni l'hébreu ni le grec par des preuves tirées de ces langues, cela réussit presque toujours. Un examen de la déclaration de ce théologien le confirme.

Par exemple, le mot hébreu en Es. 53: 4: que ce docteur veut traduire par « prendre » se retrouve d'Es. 1 à 53: 4 dans les passages suivants : 5: 26: « Il élèvera un étendard » ; 10: 24: « Il… lèvera son bâton » ; 11: 12: « Il élèvera un étendard » ; 14: 4: « Tu prononceras ce cantique sentencieux » ; 22: 6: « Elam porte le carquois » ; 37: 4: « Fais donc monter une prière » ; 52: 8: « Tes sentinelles ! - elles élèvent la voix ». Il est clair que, de tous ces passages, aucun ne peut avoir le sens de substitution. Pourquoi alors, précisément en Es. 53: 4: ce mot devrait avoir cette signification ?

On pourrait demander alors : est-ce que le « Lui-même a porté nos péchés », dit du Seigneur en 1 Pierre 2: 24 ne parle donc pas de substitution ? Et si oui, pourquoi le « Lui-même… a porté nos maladies » de Matt. 8: 17 ne parle-t-il alors pas de substitution ?

Sans aucun doute Pierre parle de substitution et emploie le mot grec anaphero. À part trois fois dans les évangiles, ce mot ne revient qu'en Héb. 7: 27; 9: 28; 13: 15; Jacq. 2: 21; 1 Pierre 2: 5: 24; le dernier passage cité est celui dont nous nous occupons. Dans tous les versets mentionnés, il est question de sacrifices.

En Matt. 8: 17: un autre mot grec est utilisé, à savoir bastazo. Outre ce verset, ce mot se retrouve treize fois dans les évangiles et treize fois dans le reste du Nouveau Testament, en Matt. 3: 11 et 20: 12: par exemple, et toujours dans le sens de porter une charge, comme en Gal. 6: 2: « Portez les charges les uns des autres », où cela ne peut certainement pas indiquer une substitution. Et jamais ce mot n'est employé en relation avec des sacrifices, comme anaphero.

Nous voyons donc qu'aucun des arguments avancés ne s'appuie sur l'Écriture.

D'un autre côté, les déclarations des guérisseurs conduisent aux pires conséquences. Si le Seigneur a porté nos maladies et nos douleurs en substitution, c'était, selon Matt. 8: 17: dans sa vie avant la croix. Mais alors son œuvre se trouve partagée en deux parties : une partie sur la croix et une partie avant la croix. C'est aussi ce qu'écrit le docteur en théologie cité plus haut : « Trois années comme le grand Médecin, et ensuite six heures comme l'Agneau donnant sa vie ».

Pendant trois années, le Seigneur aurait donc accompli une expiation sans du sang pour nos maladies, puis sur la croix, une expiation avec son sang pour nos péchés. C'est une hérésie qui ne sera défendue par aucun chrétien ayant du discernement.

On entend aussi l'opinion suivante :

« Ces trois choses : le péché, la maladie et la mort, sont les œuvres du diable ; Jésus était venu pour les détruire (1 Jean 3:8). Et elles sont anéanties par les souffrances, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Jésus a porté nos maladies à Golgotha ». Et l'on en conclut que Dieu ne veut pas que nous soyons malades, pas plus qu'il ne veut que nous péchions.

Or, si cela était vrai, nous nous attendrions à le trouver mentionné dans l'épître aux Romains. Car c'est dans cette épître que la doctrine du salut est présentée le plus clairement : le pardon des péchés et la délivrance du péché.

Mais cette épître n'en dit pas un mot. Au contraire, Rom. 8: 23, 24 déclare que nous vivons dans une création qui soupire et que nous-mêmes nous soupirons, attendant la délivrance de notre corps ; car nous avons été sauvés en espérance. Et Rom. 8: 11 dit que nos corps mortels seront vivifiés, dans l'avenir.

Si la délivrance de la maladie et de la mort, quant à nos corps, avait effectivement été opérée par l'œuvre de la rédemption, comme l'a été l'expiation de nos péchés, nous devrions alors admettre que, dans les trois cas, les résultats doivent être les mêmes.

Or, aucun de ceux qui connaissent l'Écriture ne niera que quiconque a accepté le Seigneur Jésus, a pleinement part à son œuvre. La question de ses péchés est alors définitivement réglée : ils sont ôtés à jamais. Rom. 4: 7; 5: 1, 9, 19; Éph. 1: 7; Col. 1: 12-14: 21; 2: 13; Héb. 10: 14-18; 1 Pierre 2: 24: etc. Cela ne dépend pas de ses œuvres avant ou après sa conversion, ni de son intelligence de l'étendue de l'œuvre du Seigneur. C'est par pure grâce.

Mais alors nous devrions, dès notre conversion, ne plus connaître ni maladie ni mort. Les croyants ne devraient plus être atteints ni par les misères de l'âge, ni par la mort. Et cela ne devrait pas non plus dépendre de nos œuvres, car alors ce ne serait plus la grâce.

Et si Dieu ne nous avait effectivement donné d'avoir part à ce côté de l'œuvre du Seigneur qu'à la condition que nous l'acceptions, cela signifierait que ni Paul, ni Pierre, ni Jean, ni aucun autre croyant ne l'a accepté durant ces quelque 2000 ans, puisque tous sont morts - de même d'ailleurs que ceux qui ont enseigné cette doctrine.

S'il en était ainsi, ce que nous lisons en Phil. 1: 21: à savoir que mourir est un gain, ne pourrait pas être vrai. Est-ce qu'un état qui est en contradiction avec la volonté de Dieu et qui a son origine dans l'incrédulité à l'égard des pensées de Dieu, pourrait être supérieur à ce que le Seigneur Jésus nous a acquis à la croix et à tout ce que Dieu veut nous donner ?

Combien terribles seraient alors les paroles de Paul en 2 Tim. 4: 6: « Le temps de mon départ est arrivé », et celles de Pierre en 2 Pierre 1: 14: « Sachant que le moment de déposer ma tente s'approche rapidement, comme aussi notre Seigneur Jésus Christ me l'a montré ». Et tous les martyrs, depuis Etienne, qui pensaient mourir pour le Seigneur, ne seraient alors morts qu'à cause de leur incrédulité.

Mais, arrêtons-nous ! Pour toute personne non prévenue, il est clair que cette doctrine est en opposition flagrante avec la parole de Dieu et qu'elle ne peut avoir que des résultats néfastes.

La parole de Dieu nous enseigne que la maladie, les souffrances et la mort sont des conséquences du péché. Par son œuvre à la croix, le Seigneur Jésus a posé le fondement pour l'abolition du péché par son sacrifice (Héb. 9: 26-28), et pour qu'un jour le ciel et la terre, la création tout entière soit purifiée et ramenée à Dieu (Col. 1: 20, 22). Nous sommes maintenant déjà réconciliés et nous avons le pardon de nos péchés. La question du péché, ce qui concerne notre relation comme créature vis-à-vis du Créateur, est parfaitement réglée. Nous avons été rendus parfaits à perpétuité (Héb. 10: 14). Tel est le salut de 1'âme que nous possédons maintenant déjà (1 Pierre 1: 9).

Quant à notre corps, nous sommes encore de cette création. Et quoique le Seigneur Jésus ait aussi acheté notre corps (1 Cor. 6: 20), celui-ci n'a en fait pas encore part à la délivrance. Nous attendons le Seigneur Jésus comme Sauveur « qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire » (Phil. 3: 21). Maintenant nos corps participent encore à la mort et à la corruption (1 Cor. 15: 48-54).

Nous soupirons avec toute la création, attendant la délivrance de notre corps (Rom. 8: 23). Nous avons part aux tribulations et aux souffrances ici sur la terre (Rom. 5: 3-6). Mais parce que le Saint Esprit habite en nous, nous savons que notre Père se sert de ces souffrances pour notre discipline (Rom. 5: 5; Héb. 12). En outre, l'Écriture nous donne la précieuse assurance que le Seigneur Jésus a participé, comme Homme sur la terre, à toutes les souffrances qui sont notre part ici-bas, afin de pouvoir maintenant, comme Souverain Sacrificateur dans le ciel, sympathiser à nos infirmités, nous venir en aide, comme notre Médiateur et notre Avocat, dans la pleine connaissance de notre situation, de nos difficultés, de nos sentiments et des dangers auxquels nous sommes exposés (Héb. 2: 10, 11, 18; 4: 15, 16; 5: 7, 8; 7: 25, 26: etc. )
Telle est l'explication que nous donne l'Écriture d'Es. 53: 4 et de Matt. 8: 17: dans la mesure où nous pouvons nous appliquer ces passages.

Nous ne devons pas oublier qu'Es. 53 est une prophétie. Elle nous donne les sentiments de ceux qui composeront le Résidu croyant des deux tribus (Juda et Benjamin), lorsqu'ils verront le Seigneur Jésus venir du ciel et reconnaîtront qu'ils ont rejeté et crucifié leur Messie (Zach. 12: 10-14; 13: 6-9). Si nous lisons en Esaïe les chapitres 52 à 54: 10; cela est parfaitement clair. C'est le commencement du règne de paix de 1000 ans, où la malédiction sera véritablement ôtée de la terre et où les hommes ne mourront plus si ce n'est par un jugement public de Dieu, lorsqu'ils auront ouvertement péché (Es. 65: 19-25).

Il en va de même pour le Ps. 103: qui a souvent été cité par un autre célèbre guérisseur par la prière pour justifier les prétendues guérisons par la prière. Là aussi nous trouvons le résidu croyant d'Israël attendant le jour glorieux de la domination de Christ. Lorsqu'il détruira chaque matin tous les méchants du pays (Ps. 101: 8), lorsque son royaume dominera sur tout (Ps. 103: 19), alors il pardonnera l'iniquité de Jacob et guérira ses infirmités (Rom. 11: 26). Alors il rachètera sa vie de la fosse (Ps. 103: 3-5), comme nous l'avons vu en Es. 65.

Si ceux qui prônent les « guérisons par la prière » avaient découpé droit la parole de la vérité, ils n'auraient pas à avoir honte et ils pourraient se présenter approuvés à Dieu (2 Tim. 2: 15). Mais alors ils ne seraient pas venus avec cette doctrine misérable qui contredit ouvertement les Saintes Écritures, et par laquelle tant d'âmes simples sont induites en erreur, outre tout le mal qu'elle cause à la vie de la foi.

Quelques signes caractéristiques de l'erreur

Nous avons déjà vu que les principes de ces mouvements de guérisons sont en opposition avec les Saintes Écritures ; mais nous devons aussi constater que malheureusement ils ne portent pas le caractère du Saint Esprit. D'une façon générale, dans les écrits qu'ils publient, les passages de la parole de Dieu sont sortis de leur contexte, mélangés, et ils en tirent ensuite des conclusions si incroyables qu'il ne serait pas possible d'entrer dans tous les détails sans écrire des livres entiers. La citation de quelques passages suffira à montrer clairement de quel esprit sont animés leurs auteurs.

En bien des occasions, Jean 14: 12 est cité : « Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci ; parce que moi, je m'en vais au Père ». Ils appliquent ce verset uniquement à l'accomplissement de miracles. Chaque croyant peut et doit ainsi faire des œuvres (ils lisent : des miracles) plus grandes que celles que faisait le Seigneur Jésus.

Cela montre clairement que le sens du verset n'est pas compris. Le Seigneur ne parle pas de miracles, mais d'œuvres. Ainsi, à la Pentecôte et plus tard, nous voyons des œuvres plus grandes. Jamais, par la prédication du Seigneur, 3000 hommes n'ont été convertis en un jour. Le nombre le plus élevé de croyants dont il est parlé avant la Pentecôte est 500 (1 Cor. 15: 6). À Jérusalem, après l'ascension, le nombre de ceux qui étaient réunis était seulement d'environ 120.

Un trait distinctif de ces sectes est que, pour elles, les choses terrestres sont plus importantes que les choses célestes, spirituelles. Parmi tous les signes que Dieu fit accomplir par ses serviteurs, il y avait aussi celui de donner la vie. Nous le voyons pour Moïse en Ex. 8: 16-19. Les magiciens imitèrent tous les signes. Mais lorsque Moïse fit de la poussière des moustiques, ils en furent incapables. Satan peut imiter beaucoup de choses, mais il ne peut pas donner la vie. Il peut accomplir, par ses serviteurs, des signes et des prodiges, voir par exemple Matt. 24: 24: « Car il s'élèvera de faux christs et de faux prophètes ; et ils montreront de grands signes et des prodiges, de manière à séduire, si possible, même les élus ». La venue de « l'inique » sera « selon l'opération de Satan, en toute sorte de miracles et de signes et prodiges de mensonge » (2 Thess. 2: 8, 9). Bientôt il imitera même la résurrection, comme s'il pouvait aussi donner la vie (Apoc. 13: 3). Mais la parole de Dieu nous montre que la bête était « comme frappée à mort », mais non pas véritablement morte. L'Antichrist fera de grands signes ; il fera même descendre le feu du ciel signe reconnu de la présence de Dieu. Mais il ne peut donner à l'image de la bête que la respiration, pas la vie véritable (Apoc. 13: 15).

Dieu est la source de toute vie. C'est pourquoi l'Écriture le nomme « le Dieu vivant ». Ainsi Dieu a conféré à ses serviteurs, outre les signes qu'il accomplissait par leur moyen, la puissance de donner la vie. Car cela, Satan ne pouvait pas l'imiter et c'était finalement le signe le plus sûr que Dieu agissait.

Nous l'avons vu déjà chez Moïse. Nous le trouvons aussi chez Elie et Elisée (1 Rois 17: 22; 2 Rois 4: 32-36). Nous le voyons chez le Seigneur Jésus qui a ressuscité aussi bien quelqu'un qui venait de mourir que quelqu'un qu'on portait au tombeau ou que quelqu'un qui était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre, de sorte que personne ne pouvait objecter qu'il n'était pas véritablement mort. Le Seigneur a aussi donné aux douze lorsqu'il les envoya le mandat de ressusciter les morts (Matt. 10: 8). Et dans les Actes, nous lisons que les apôtres ont aussi ressuscité des morts (Actes 9: 36-41; 20: 9-12).

Je n'ai jamais entendu dire que des hommes se rattachant à de tels mouvements aient ressuscité un mort. J'ai reçu une fois une lettre disant : « Satan a de nouveau conduit ce malade au bord de la tombe, par une pneumonie et d'autres complications (après qu'il eut été guéri 14 jours auparavant), mais le Tout-Puissant n'a pas permis que l'âme quitte le corps ». Vingt-quatre heures après, l'homme mourait et toute tentative pour le ramener à la vie échoua.

Dans le périodique « Fleuves de puissance » de février 1955: on peut lire : « Le fond de tout cela est le retour tout proche de notre Seigneur Jésus Christ. Il l'a promis et tout croyant l'attend de tout son cœur. Mais il ne viendra pas avant que l'évangile ait été préché en témoignage à toutes les nations. Et l'on n'en est pas là. Plus de deux milliards d'hommes vivent actuellement sur la terre. Un demi-milliard a d'une façon ou d'une autre entendu l'évangile de Jésus Christ. Des millions d'autres vivent dans des contrées où la porte pour la prédication de l'évangile est fermée pour le moment… ».

Remarquons d'abord qu'ils sortent le passage de Matt. 24: 14 de son contexte pour l'employer comme il leur plaît. Le verset parle de l'évangile du royaume, qui n'est pas annoncé maintenant, mais qui le sera après l'enlèvement de l'Assemblée (Eglise). Pour tous ceux qui lisent la Parole dans son contexte, cela est parfaitement clair. Mais l'usage qu'ils en font est profondément triste. Est-ce là la voix du Saint Esprit qui, avec l'Épouse, appelle : « Viens ! » ? et qui a inspiré la Parole dans laquelle le Seigneur Jésus dit plusieurs fois : « Je viens bientôt ! » ? Il a aussi fait écrire les paroles : « Veillez donc ; car vous ne savez pas quand le maître de la maison viendra … » (Marc 13: 35). « Veillez donc ; car vous ne savez ni le jour ni l'heure » (Matt. 25: 13). N'est-ce pas bien plutôt la voix du méchant esclave qui dit en son cœur : « Mon maître tarde à venir » ?

Ce qu'ils écrivent dans le No de mai 1954 de ce périodique est franchement mauvais : « Christ a porté pendant toute la durée de sa vie, mais particulièrement à la fin de sa vie, la colère de Dieu contre le péché de toute la race humaine. Ainsi la colère de Dieu est apaisée. Jésus a apporté le sacrifice pour le monde ». Et encore « Que signifie l'ascension ? … que, comme souverain sacrificateur, il paraît devant le trône de la grâce et que, devant Dieu, il y donne plein effet à l'expiation par son propre sang ».

Il est ici porté directement atteinte à l'œuvre merveilleuse que le Seigneur Jésus a accomplie à la croix. Il n'a pas porté nos péchés pendant sa vie sur la terre, mais « sur le bois » (1 Pierre 2: 24). Le Seigneur Jésus n'a pas porté la colère de Dieu contre le péché de toute la race humaine. L'Écriture ne le dit nulle part. Et en tout cas il ne l'a pas fait pendant sa vie. C'est sur la croix, qu'il a été fait péché pour nous. Si le Seigneur avait été sous la colère de Dieu avant la croix, il n'aurait pas pu accomplir l'œuvre. Et comment alors le Père aurait-il pu dire de Lui : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » ?

Sur la croix, le Seigneur a dit : « C'est accompli », et partout la parole de Dieu met l'expiation en relation avec la croix, et déclare qu'il « a été ressuscité pour notre justification » (Rom.4: 25). Comment alors peut-on écrire que l'œuvre n'a pas été accomplie à la croix et que l'expiation n'était pas encore parfaite là, mais qu'elle l'a été seulement après l'ascension ?

Reconnaître le Seigneur JÉSUS comme SEIGNEUR

Rom. 10: 9 dit : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé ».

En 1 Cor. 1: 2: tous les disciples sont englobés dans les paroles : « avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, et leur Seigneur et le nôtre ». Et en 1 Cor.12: 3: nous lisons : « Nul ne peut dire « Seigneur Jésus », si ce n'est par l'Esprit Saint ».

Il ressort de ces passages que la parole de Dieu donne comme trait distinctif d'un disciple qu'il confesse le Seigneur Jésus comme Seigneur, et parle de Lui comme du « Seigneur Jésus » ; elle lie même cela au salut. Et ce n'est que par l'action du Saint Esprit qu'un homme peut dire Seigneur Jésus, car jamais un mauvais esprit ne le fera. Les démons ne reconnaissent jamais Jésus comme Seigneur. Satan peut se transformer en ange de lumière (2 Cor. 11: 14). Ses anges peuvent appeler le Seigneur Jésus « Fils de Dieu » (Matt. 8: 29) ou « le Saint de Dieu » (Marc 1: 24). Ils peuvent rendre publiquement hommage à des serviteurs du Seigneur (Actes 16: 17). Mais nous ne trouvons jamais qu'un mauvais esprit appelle le Seigneur Jésus : Seigneur.

Le titre Seigneur n'est pas la gloire la plus élevée du Seigneur Jésus. Il ne témoigne pas de sa gloire personnelle et éternelle, mais d'une position qui lui a été conférée après l'œuvre de l'expiation et après la résurrection (Actes 2: 36). Le reconnaître comme Seigneur est la connaissance la plus élémentaire que peut posséder un professant, car cela signifie seulement reconnaître que le Seigneur Jésus a autorité sur lui. Or, les mauvais esprits ne reconnaissent pas cette autorité ! Le jour vient où « au nom de Jésus » se ploiera tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, et où toute langue confessera « que Jésus Christ est Seigneur » (Phil. 2). Il n'en est pas encore ainsi maintenant. Mais le Père attend cette confession et en fait la condition pour être sauvé. Cela ne signifie évidemment pas que quiconque dit « Seigneur Jésus » soit, de ce fait, né de nouveau. 1 Cor. 12 déclare seulement qu'en aucun cas un mauvais esprit ne peut amener un homme à dire « Seigneur Jésus ».

Or, ce caractère de tout disciple n'apparaît pour ainsi dire pas dans ces différents mouvements.

Dans leurs écrits on trouve très souvent « Jésus » ou « Christ » ou « Jésus Christ », mais presque jamais « Seigneur Jésus ».

Lors d'un entretien avec un membre d'une telle secte, affligé que j'étais de l'entendre parler du Seigneur Jésus d'une manière que je jugeais peu respectueuse, je lui demandai s'il ne pouvait pas dire « Seigneur Jésus » ; mais il qualifia cela de « mesquinerie et de chicane ».

La divinité du Seigneur Jésus

Dans une de leurs brochures, intitulée « Vie en abondance », nous lisons : « Peut-être quelqu'un pense-t-il que Jésus pouvait faire des miracles parce qu'il était Dieu ; mais ce n'est pas le cas. Il était Dieu avant la création, mais il a mis de côté toute sa divinité et est devenu un homme comme nous, à part les péchés ».

Même les premiers mots de la deuxième phrase, qui sonnent peut-être bien à l'oreille d'un lecteur superficiel, ne sont, considérés à la lumière de la Parole, rien moins que la doctrine blasphématoire des Ariens. Le Seigneur Jésus n'est pas « Dieu dès avant la création », mais il est le « JE SUIS », l'ÉTERNEL, comme le Père et comme le Saint Esprit. Et il l'était aussi sur la terre. Il était le Dieu éternel alors qu'il était couché dans la crèche à Bethléhem. Il l'était, lorsque fatigué du chemin, ayant faim et soif, il était assis sur la fontaine de Jacob (Jean 4). Et il l'était lorsqu'il accomplit à la croix la merveilleuse œuvre de la rédemption.

Il est devenu véritablement homme, né de femme. Mais il était « Dieu… manifesté en chair » (1 Tim. 3: 16) ; « le Fils unique, qui est dans le sein du Père » (Jean 1: 18). En lui habitait toute la plénitude de la déité corporellement (Col. 2: 9). Dieu a parlé dans le Fils (littéralement : Dieu a parlé « en Fils » - sans article - Héb. 1: 1). Dieu pouvait-il cesser d'être Dieu ? La Trinité pouvait-elle cesser d'être la Trinité ?

Il était véritablement Dieu et il était véritablement Homme. Pourtant une Personne. Malheur à l'homme qui veut percer ce mystère. Malheur à l'homme qui veut L'abaisser sur le même plan que nous, même en faisant de Lui le plus excellent (Luc 9: 33-36). Le Père veille sur la gloire de son Fils qui a condescendu, dans une gloire merveilleuse, à prendre volontairement la place de soumission à la volonté du Père (Jean 8: 50).

Même les deux derniers mots de la phrase citée plus haut sont faux et portent atteinte à la gloire du Fils de Dieu. Ce n'est pas « à part les péchés », mais « à part le péché ». Non seulement il n'avait pas péché, mais il n'y avait pas trace en Lui d'une nature pécheresse. « Celui qui n'a pas connu le péché » (2 Cor. 5: 21). « Il n'y a point de péché en lui » (1 Jean 3: 5). « La sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu » (Luc 1: 35). Cela évoque pour moi les paroles de Marie : « … Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l'a mis » (Jean 20: 13).

Le plus triste est que ce sont des hommes qui prétendent avoir reçu la plénitude de l'Esprit qui écrivent et enseignent cela ; et qui affirment que ce qu'ils disent et écrivent est inspiré par le Saint Esprit.

La parole de Dieu nous enseigne que les signes, les miracles, les prophéties, les guérisons, etc., peuvent venir de trois sources :
1. La source divine, Joël 2: 28-32;
2. Une source humaine, Jér. 23: 16: 25-27; Ezéch. 13: 2;
3. La source satanique, Apoc. 16: 13: 14; Actes 16: 16; 1 Rois 22: 21:22.

Et en outre la parole de Dieu nous enseigne qu'il peut y avoir un mélange d'influences (voir Matt. 16: 21-23; Phil. 1: 14-17).

Est-ce qu'un mouvement peut être de Dieu alors que tant ses principes que les manifestations extérieures sont si contraires à la parole de Dieu et alors qu'il s'y trouve tant de choses qui déshonorent le Seigneur Jésus ? Mais quelle est alors sa source ?

Certes, il y a des croyants dans ces mouvements. J'en connais quelques-uns personnellement, que j'aime beaucoup et je prie pour eux, afin que Dieu les libère de ces liens.

Si donc on y trouve des croyants, peut-être même nombreux, tout ne peut pas être faux. Car là où est la nature divine, elle doit se manifester d'une manière ou d'une autre. Mais la question n'est pas de savoir si tout est mauvais ; la seule question est de savoir si les principes sont selon les pensées de Dieu et si c'est l'obéissance au Seigneur Jésus qui nous y amène. Et pour moi, la seule réponse est : Non ! La voix qui se fait entendre dans ces mouvements n'est pas la voix du bon Berger, la voix de Celui qui a laissé sa vie pour moi. Et ma prière journalière est :

Accorde-moi la grâce De vivre tout pour toi.

Fais-moi d'un cœur fidèle Marcher en ton chemin.