CHRIST NOTRE AVOCAT


Si un croyant pèche
Le jugement de soi-même est la seule manière de rétablir la communion
Péchés inconscients
Christ, notre avocat
Le lavage des pieds
Le reniement de Pierre
Restauration


Chers amis,

J'aimerais maintenant m'occuper du point suivant :

Si un croyant pèche

Lorsque nous, comme croyants, péchons, que se passe-t-il ? Cela peut-il changer notre position comme enfants de Dieu ? Sommes-nous alors éloignés de la présence de Dieu ?

Nous avons la réponse en Hébreux 9 et 10. Christ a obtenu une rédemption éternelle. « Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10: 14). Notre relation de créatures envers Dieu est à jamais établie. Nous sommes amenés dans la relation d'enfants envers leur Père. Cette relation ne peut plus être changée par quoi que ce soit.

Est-ce qu'alors notre Père passe par-dessus les péchés de ses enfants ? Notre Père est le Dieu qui est lumière et en qui il n'y a aucunes ténèbres. Il a les yeux trop purs pour voir le mal, et il doit être sanctifié en ceux qui s'approchent de Lui. Il peut supporter les péchés des incrédules, oui, du monde impie, mais jamais les péchés de ses enfants. Comment Lui, le Saint, pourrait-il avoir communion avec le péché ou avec quelqu'un qui est souillé par le péché ? Aussi notre communion avec le Père et avec son Fils est-elle immédiatement interrompue par toute pensée pécheresse, toute parole pécheresse ou oiseuse, tout acte d'indépendance, donc de péché. La communion n'est pas rétablie avant que le péché ne soit ôté selon la pensée de Dieu : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1: 9). Nous ne sommes purifiés que par la confession et le jugement de nous-mêmes.

Le jugement de soi-même est la seule manière de rétablir la communion

C'est un principe que nous trouvons dans toute l'Ecriture, tant dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau. Considérons quelques exemples typiques de l'Ancien Testament. En Lévitique 4 et 5: en partie aussi dans les chapitres 6 et 7: nous avons les instructions données pour un Israélite qui avait péché. Il ne s'agit pas là d'un pécheur venant à la repentance, quoiqu'un évangéliste puisse très bien se servir de ces chapitres pour présenter les principes de l'évangile. Dans ces chapitres, Israël est vu comme un peuple qui, par le sacrifice du grand jour des propitiations (Lév. 16) est amené à Dieu et au milieu duquel Dieu habite en vertu de l'holocauste continuel (Ex. 29: 38 à 46). Mais maintenant que ce peuple est amené dans la proximité de Dieu, comme peuple de Dieu, et qu'il peut se reposer dans l'assurance qu'il est rendu agréable dans le Bien-aimé (Eph. 1: 6; Lév. 1 et 7: 8) ; maintenant qu'il a reçu un objet pour son cœur pour la traversée du désert (l'offrande de gâteau, Lév. 2) et qu'il peut avoir communion avec Dieu, dans la participation et la jouissance du même objet (le sacrifice de prospérités, Lév. 3 et 7: 11-34), la question de la souillure journalière doit être traitée.

Lévitique 5: 1-4 place d'abord devant nous les trois grands groupes de souillures qui se présentent à nous dans la vie de tous les jours : verset 1: lorsqu'on omet de témoigner soit contre le mal, soit pour le bien. Une omission peut aussi être un péché. Le verset 2 parle de souillures résultant d'influences extérieures, de souillures provenant donc du fait que nous ne sommes pas véritablement séparés des choses de ce monde. Le verset 4 parle des conséquences du manque de sobriété et de maîtrise de soi, donc des souillures venant de notre propre cœur. Verset 15: Lorsque quelqu'un porte atteinte aux choses que Dieu s'est réservées pour Lui-même. Enfin, dès le verset 20: il est encore question du vol ou de la rétention de ce qui appartient à autrui.

De quelle manière un Israélite pouvait-il être purifié lorsqu'il avait failli ? Le seul chemin est indiqué au chapitre 5: 5: 6: « Et il arrivera, s'il est coupable en l'un de ces points-là, qu'il confessera ce en quoi il aura péché ; et il amènera à l'Eternel son sacrifice pour le délit ». D'autres choses pouvaient encore s'y ajouter (par exemple, on devait ajouter un cinquième à l'objet restitué, lorsqu'on avait pris quelque chose à l'Eternel ou à son frère, chapitre 5: 6: 23: 24), mais le premier point, la condition fondamentale est : confesser le péché et apporter un sacrifice pour le délit.

Le jugement de soi-même - la déclaration de ses propres péchés, donc de son propre manquement est la condition indispensable à tout pardon et à toute restauration (voir par exemple 1 Cor. 11: 31 et 1 Jean 1: 9). Afin de nous amener à un véritable jugement de nous-mêmes - c'est-à-dire à juger non seulement l'acte commis, mais aussi notre état comme le fit David dans le Psaume 51: 5-7 - Dieu dirige nos yeux sur la croix, pour que nous comprenions ce qu'est le péché. Non pas comme si le sang de Christ devait nous être appliqué à nouveau - cela a eu lieu une fois pour toutes - mais afin que nous soyons amenés à reconnaître combien affreux sont les péchés, celui que je viens de commettre aussi ; et cela quand nous considérons ce que le Seigneur a dû endurer pour nos péchés à la croix (sacrifice pour le délit). En Lévitique 1 à 7 nous n'avons pas la croix à proprement parler, mais le rappel de la croix. La croix proprement dite, comme fondement du fait que nous pouvons être dans la proximité de Dieu, nous la trouvons en Lévitique 16 et Exode 29.

Ce n'est qu'en considérant ce que le Seigneur Jésus a dû endurer à Golgotha pour nos péchés que nous apprenons à connaître combien odieux sont les péchés. Là il a dû être abandonné de Dieu, il a dû subir le jugement de Dieu et mourir, parce que « lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (l Pierre 2: 24). Nous sommes alors amenés à un véritable jugement de nous-mêmes, à une vraie tristesse au sujet de ce que nous avons fait. Nous ne voulons plus jamais passer à la légère sur le péché ni oublier que la confession est l'unique voie pour la restauration et la communion avec Dieu ; la confession devant Dieu d'abord, mais aussi devant les hommes, pour autant qu'ils sont lésés.

Péchés inconscients

Une grosse difficulté se présente ici : souvent nous péchons sans en être du tout conscients, parfois même en pensant avoir fait quelque chose de bon. Mais l'ignorance ne nous rend pas innocents. « Si quelqu'un a péché, et a fait, à l'égard de l'un de tous les commandements de l'Eternel, ce qui ne doit pas se faire, et ne l'a pas su, il sera coupable, et portera son iniquité » (Lév. 5: 17).

Aussi dans le Psaume 19 David demande-t-il : « Purifie-moi de mes fautes cachées ». Pour pouvoir confesser ses péchés, il nous faut donc d'abord y avoir été rendus attentifs. C'est pourquoi il est dit en Lévitique 4: 23: 28: « On lui a fait connaître son péché … ». Mais qui le fera, s'il s'agit de pensées ou de paroles et d'actes dont les autres ne savent rien ? Qui nous convaincra quand nous pensons être dans le vrai ? L'amour de Dieu a pourvu à cela aussi : « Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas ; et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste » (1 Jean 2: 1). Lisons avant tout bien ce verset et méditons-le.

Christ, notre avocat

Le mot grec « parakletos », traduit ici par « avocat », ne se trouve qu'en Jean 14 et 16 et dans notre passage. En Jean 14 et 16: où il est traduit par « Consolateur », il est appliqué au Saint Esprit.

Ce service d'avocat, le Seigneur Jésus l'exerce maintenant pour nous dans le ciel, non pas devant Dieu, car en ce qui concerne Dieu, notre cause a été parfaitement réglée sur la croix, mais devant le Père.

Dans l'une des lettres précédentes, nous avons vu que le Seigneur Jésus est notre souverain sacrificateur, qui intercède pour nous auprès de Dieu, quant à nos faiblesses et à nos circonstances sur la terre. Ici nous trouvons ce que le Seigneur Jésus est en rapport avec nos péchés quotidiens. Il est notre avocat auprès du Père, lorsque nous péchons. Il ne l'est pas seulement lorsque nous sommes affligés et confessons nos péchés. Au moment même où je pèche, il est l'avocat dans le ciel, celui qui me défend et défend mes intérêts auprès du Père.

Qui est cet avocat ? C'est Jésus Christ, le Juste. Il répond parfaitement à la justice du Père, et il est en même temps ma justice (1 Cor. 1: 30) : Mais plus que cela. Il a accompli une œuvre qui est tellement parfaite, qu'il n'est pas seulement la propitiation pour nos péchés, mais aussi la propitiation pour le monde entier. Il est donc quant à sa Personne et quant à son œuvre parfaitement agréable devant le Père, et il l'est également comme mon avocat, lorsque j'ai péché.

Nous avons vu cependant dans ce qui précède qu'il y a pardon seulement après la confession. Aussi la seconde partie du service d'avocat du Seigneur Jésus consiste-t-elle à s'occuper de nous et à nous amener à la confession de nos fautes.

Le lavage des pieds

La nuit où le Seigneur fut livré, il montra ce qu'était ce service par un acte symbolique. Il voulait instituer la Cène, signe de la communion du Sauveur mort avec tous les membres du corps de Christ (1 Cor. 10: 16: 17). Mais comment pouvait-il y avoir communion entre des disciples pratiquement souillés et un Seigneur, qui devait mourir précisément pour abolir le péché ? Cela ne pouvait signifier que le jugement pour les êtres souillés (l Cor. 11: 26-32).

Aussi le Seigneur, dans la pleine conscience de ce qu'il était, et parce que son amour était extrême, un amour qui allait jusqu'à la fin, prit la position d'esclave et lava les pieds de ses disciples. Dieu se servit du manque d'intelligence de Pierre (qui ne discernait pas que tout ce que le Seigneur fait est bon et que, même si nous ne comprenons pas, nous avons toujours à nous incliner) pour nous donner clairement la signification du lavage des pieds. Les disciples étaient purs, car ils étaient entièrement lavés (baignés) (lors de la nouvelle naissance). Mais, pour avoir part avec Lui, pour vivre donc dans une communion pratique, ils devaient également être purifiés des souillures de la marche journalière (Jean 13: 8-11).

Le reniement de Pierre

Les évangiles nous montrent, dans le cas de Pierre également, de quelle manière le Seigneur exerce ce service. Pierre avait perdu la communion pratique avec le Seigneur. Il n'y avait pas eu d'incident grossier, car lui-même ne le savait pas et personne ne l'y avait rendu attentif. Mais lorsque le Seigneur dit à ses disciples que tous seraient scandalisés en Lui, on voit que Pierre avait bonne opinion de lui, qu'il était convaincu que son amour et sa fidélité étaient supérieurs à ceux des autres. « Si tous étaient scandalisés en toi, moi, je ne serai jamais scandalisé en toi » (Matt. 26: 33). Pierre n'aurait jamais pu dire cela s'il avait été véritablement en communion avec le Seigneur. Là la chair et l'orgueil n'ont point place. Le Seigneur se sert de ces paroles de Pierre pour l'avertir, mais aussi pour lui donner à connaître qu'il sait tout, afin que Pierre puisse s'en souvenir lorsqu'il l'aurait renié. Il pourrait alors être restauré par la pensée que le Seigneur avait tout su et ne l'avait pourtant pas rejeté, et avoir confiance que le Seigneur ne le rejetterait pas non plus maintenant. Quelle bonté et quelle grâce ! Quel amour ! Quels soins ! - Avant que Pierre eût péché, le Seigneur priait pour lui ; non pas cependant pour que Satan fût empêché de tenter Pierre. Pierre avait besoin de cette chute pour apprendre à se connaître. Les paroles douces et pleines d'amour du Seigneur n'avaient pas pu atteindre ce but, et même ce sérieux avertissement de la bouche du Seigneur n'eut aucun résultat (v. 34). Aussi le Seigneur ne demanda-t-il pas que la tentation soit épargnée à Pierre, mais que sa foi ne défaille pas. Pour le préserver d'un trop grand découragement, après la chute, le Seigneur lui confiait déjà un service pour le temps qui suivrait son retour.

Mais Pierre était tellement occupé de lui-même que rien ne pouvait atteindre sa conscience. Les paroles du Seigneur, adressées à lui personnellement : « Ainsi, vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi » (Matt. 26: 40), l'ont sans doute peiné ; elles ne l'amenèrent cependant pas à se connaître lui-même ; et pas davantage le fait que lui aussi s'enfuit, laissant le Seigneur seul sous la puissance de l'ennemi (Matt. 26: 56). Oui, même lorsqu'il renia le Seigneur, lorsqu'il commença à faire des imprécations et à jurer : « Je ne connais pas cet homme » (ce même Pierre qui avait dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »), même à ce moment Pierre ne revint pas à lui. Combien le cœur humain est corrompu !

Mais, ô amour merveilleux ! Dans le moment même où les soldats le frappaient, lui donnaient des soufflets et lui crachaient au visage (Matt. 26: 67), le Seigneur se retourna et regarda Pierre. Ce regard, à ce moment, venant s'ajouter aux paroles du Seigneur Jésus que le chant du coq lui remit en mémoire, ouvrit les yeux à Pierre. « Et étant sorti dehors, il pleura amèrement ».

Restauration

Le service du Seigneur ne prenait cependant pas fin ici. Après sa résurrection, le Seigneur envoya aussitôt un message dans lequel il nomme expressément Pierre (Marc 16: 7) et ensuite il eut une rencontre spéciale avec lui (Luc 24: 34). Ce qui fut dit alors, l'Ecriture ne nous le rapporte pas. Le Seigneur a pour chacun des siens des paroles particulières, destinées à celui-là seul. Mais ensuite nous trouvons la rencontre si douloureuse, mais si bénie pour Pierre, qui est décrite en Jean 21.

N'aurions-nous pas dit que cette humiliation publique de Pierre n'était plus nécessaire ? Lorsque nous nous y arrêtons, ne la trouvons-nous pas un peu dure ? Pierre était pourtant revenu à lui ! Il avait pleuré amèrement !

Mais Celui qui, à la connaissance parfaite du cœur humain joint un amour parfait pour les siens et le manifeste dans une sagesse parfaite, sait ce qui est vraiment le meilleur pour Pierre.

Lorsque Pierre s'est véritablement jugé lui-même, lorsqu'il condamne non plus seulement son acte, mais lui-même, lorsqu'il reconnaît que la toute-connaissance de Dieu est nécessaire pour découvrir, en lui, l'amour pour le Seigneur, alors le Seigneur peut le restaurer complètement et le charger d'être le berger de ses brebis, de paître ses agneaux et ses brebis.

C'est là le service du Seigneur comme notre avocat auprès du Père. Où serions-nous si nous ne l'avions pas Lui comme avocat ? Toute pensée pécheresse, toute parole oiseuse, tout acte d'indépendance interrompt la communion. Et celle-ci n'est rétablie que par la confession du mal et le jugement de soi.

Notre avocat prie pour moi avant que je pèche, afin que ma foi ne défaille pas. Il me parle par sa Parole pour m'amener à me juger moi-même avant de commettre un acte de péché. Il me regarde au bon moment et se sert de frères, de lectures, de circonstances, d'un coq même, lorsque c'est nécessaire, pour me rappeler ses paroles. Il me conduit au jugement de moi-même et à la confession, afin que la communion avec le Père et avec le Fils soit rétablie. Il est mon avocat auprès du Père. Il ne se repose pas avant de m'avoir tout à fait ramené et qu'une complète restauration ait eu lieu. Même maintenant, dans la gloire, il me sert et me lave les pieds, afin que je puisse avoir une part avec Lui et que, ici-bas déjà, ma joie soit accomplie.

Avec mes affectueuses salutations.