SOMMAIRE du LIVRE DE JÉRÉMIE

par Henri Rossier


Table des matières :

1 - PREMIÈRE PARTIE : ch. 1 à 25 : Appels de Dieu à la conscience du peuple

2 - DEUXIÈME PARTIE. 26 à 45 : Jugement de Dieu sur Israël

3 - TROISIÈME PARTIE ch. 46 à 51 : Le jugement des nations, suite du jugement de Dieu sur sa propre maison


La prophétie de Jérémie décrit les voies du gouvernement de Dieu en suite de la corruption irrémédiable de Juda et de Jérusalem : Le peuple est transporté à Babylone. Mais les voies de Dieu à son égard ne s’arrêteront pas là : Il y aura, aux derniers jours, une restauration complète et définitive d’Israël et de Juda qui n’est pas la restauration partielle de Juda sous le règne de Cyrus.

La ruine des misérables restes du peuple, demeurés à Jérusalem après la transportation, est définitive. En dépit des avertissements du prophète, ils fuient en Égypte et y sont exterminés.

Au jugement du peuple succédera celui des nations ennemies d’Israël et, comme dernier acte de ce jugement, celui de Babylone elle-même. Ce dernier fait, capital, clôt la prophétie de Jérémie.

Personnellement, Jérémie est un exemple frappant de l’esprit qui animera le Résidu prophétique dans les derniers jours. C’est un esprit d’indignation sur l’infidélité d’Israël et sur le déshonneur infligé par lui au nom de l’Éternel ; mais il exprime, d’autre part, la douleur inconsolable, l’abattement profond que causent au coeur du fidèle les souffrances de son peuple.

Les jugements prononcés par Jérémie sur cette nation endurcie alternent avec la confiance en l’intervention miséricordieuse de Dieu à la fin, et avec la foi en sa fidélité qui ne pourra jamais renier les promesses qu’il a faites.

Ces sentiments sont, en un sens, ceux de Christ, l’Homme de douleurs pleurant sur Jérusalem. Les affligés trouvent une consolation dans le fait qu’un homme a partagé toutes leurs angoisses. Seulement la douleur du prophète est mélangée de découragement, de désespérance, de doutes et de combats, avant qu’il soit rendu capable d’accepter telle quelle la volonté d’un Dieu juge. La douleur de Christ homme n’a jamais eu ces caractères, alors même qu’il entrait en sympathie et prophétiquement dans toutes les souffrances futures du Résidu fidèle. Même l’histoire de Jérémie a, du reste, de l’analogie avec celle de Christ. Tout en partageant l’affliction de son peuple, il est l’objet de l’inimitié des chefs et des conducteurs spirituels qui complotent pour le faire mourir parce qu’il dit la vérité.


Le livre de Jérémie se divise en trois parties :


Dans la première, ch. 1 à 25, nous trouvons les appels de Dieu à la conscience du peuple.

La seconde partie, ch. 26 à 45, comprend le jugement de Dieu sur Israël.

Cette partie elle-même se divise en deux sections :

Nous trouvons dans la première, ch. 26 à 33, le jugement du peuple suivi de sa restauration définitive.

La seconde section, ch. 34 à 45, fournit les preuves de la méchanceté du peuple.

La troisième partie, ch. 46 à 51 (suivie d’un Appendice ch. 52), nous entretient du jugement des nations.

1 - PREMIÈRE PARTIE : ch. 1 à 25 : Appels de Dieu à la conscience du peuple

Ch. 1. Avant propos. Vocation du prophète.

— Jérémie, sanctifié pour sa mission dès le sein maternel, n’a pas besoin pour prophétiser du charbon ardent d’Ésaïe 6.

— Résumé du contenu de sa prophétie, v. 11-16 : a) Dieu veillant sur sa Parole pour l’exécuter. b) Le jugement de Jérusalem par Babylone.

— Le prophète est fortifié par la grâce et la puissance de Dieu pour cette dangereuse mission.


Ch. 2 à 6. Introduction. Israël a abandonné le premier amour pour le culte des idoles. — Appel à la repentance. Si elle n’a pas lieu le jugement sera prononcé.


Ch. 2. Oubli des bénédictions initiales. Israël a suivi la voie des nations (l’Égypte et l’Assyrie) et s’est plongé dans l’idolâtrie. — Terrible inconscience de sa culpabilité.


Ch. 3 à 4 (*). Prostitution abominable d’Israël et de Juda. — Ces deux chapitres contiennent des appels pressants et réitérés à la repentance, adressés à Israël, puis à Juda et Jérusalem. Toutefois un Résidu de ce peuple infidèle écoutera la voix de l’Éternel, et dans un jour futur, sur le pied de la repentance, les maisons divisées d’Israël et de Juda seront réunies et reviendront au trône de Dieu à Jérusalem. Les nations aussi s’y rassembleront. Cependant, si Juda persiste dans le mal, un jugement terrible l’atteindra, mais l’Éternel ne détruira pas entièrement le pays.

(*) Les premiers chapitres de Jérémie semblent se rapporter au règne de Josias (3 : 6). Au reste l’ordre chronologique n’est nullement observé comme en Ézéchiel. Les prophéties de Jérémie se classent non par la date de leur émission, mais comme on peut s’en convaincre facilement par ce sommaire, selon l’ordre des sujets qui y sont traités.

Ch. 5 à 6. Endurcissement de Juda et de Jérusalem. Leurs adultères, leurs méchancetés, leurs fraudes, leurs injustices s’ajoutent à leur idolâtrie (ch. 2 à 4). Sacrificateurs et prophètes mentent et pratiquent la fausseté. Aussi le jugement par les Chaldéens et la transportation de Juda auront lieu. — Cependant la destruction ne sera pas entière (ch. v.27 ; ch. 5 v.10, 18), car Dieu a en vue le règne du Messie. — Jérusalem sera assiégée par Babylone. Juda et Benjamin sont volontairement sourds, sans honte et sans confusion. Malgré les appels touchants à revenir aux « sentiers anciens » pour trouver le repos, ils ne veulent ni écouter, ni y marcher. Aussi le pays tout entier sera envahi par Babylone. — La parole de Dieu par le prophète met à nu les voies du peuple.

Ch. 7 à 10. Le jugement de Dieu commence par sa propre maison.

Ch. 7 à ch. 8 v.3. Toutes, les causes du jugement sont énumérées : injustice, oppression, violence, crime, adultère, parjure, et avant tout l’idolâtrie. — Il est interdit au prophète d’intercéder (ch. 7 v.16). Le jugement sera exécuté.

Ch. 8 v.4-22. Inintelligence et endurcissement du coeur du peuple. Plus de remède ; le jugement arrive. Le cri d’angoisse du fidèle (Jérémie. Résidu) ne reçoit plus de réponse.

Ch. 9. Lamentation du prophète, qui porte à la fois sur son coeur l’outrage fait à l’Éternel et la douleur de son peuple sous les coups du jugement. — Lamentation des filles de Juda. — Dieu range Israël parmi les incirconcis qui seront jugés.

Ch. 10. Continuation du même sujet. — Idolâtrie abominable d’Israël. Le prophète, représentant le Résidu fidèle, traverse la détresse, l’accepte et la supporte comme étant son propre jugement, mais demande à être corrigé avec mesure.

Ch. 11 à 12. L’alliance est rompue ; la malédiction dont la menace est une partie constituante de cette alliance va s’exécuter ; l’intercession est inutile. — Sentiments du prophète dont la vie est menacée par ces méchants.

Ch. 13. La ceinture symbolique du prophète, indiquant la position première d’Israël ; sa captivité et ce que cette captivité fera de lui.

Ch. 14 à 15. La famine. Confession du prophète et derniers efforts d’intercession. Il n’est plus temps ; Dieu refuse, mais il ne se laisse pas sans témoignage. — Caractère de ce dernier. — Un Résidu prophétique, intègre et persécuté, représenté par Jérémie, porte l’opprobre pour l’Éternel, se nourrit de ses paroles et y trouve sa joie, se sépare des moqueurs (cf. Ps. 1), est rempli d’indignation contre le péché du peuple, est accablé de douleur en présence d’un état dont il porte la responsabilité (v. 15-18). — L’Éternel encourage le Résidu fidèle en lui montrant les suites de sa repentance : Il se tiendra devant Dieu ; il sera comme sa bouche, s’il sépare ce qui est précieux de ce qui est vil ; il résistera victorieusement aux assauts des méchants ; Dieu sera avec lui ; il sera finalement délivré (v. 19-21).

Ch. 16 à 17. Séparation absolue du vrai témoin d’avec le peuple que l’Éternel va juger, mais qu’Il restaurera. — Caractère du Résidu prophétique selon le Ps. 1er (ch.17 v.7-8). — État du coeur d’Israël, et cependant l’Éternel ne lui demande que peu de chose (v. 19-27).

Ch. 18 à 19. Avec l’argile du vase gâté d’Israël, Dieu peut faire un autre vase, mais il brisera le vase actuel.

Ch. 20. Haine contre le prophète fidèle. — Ses combats intérieurs pareils à ceux du Résidu prophétique ses sentiments pareils à ceux de Job (v. 14-18 ; Job 3).

Ch. 21 à 23. Jugement définitif de la maison de David. — Suprême alternative laissée au peuple : Le chemin de la vie ou le chemin de la mort. — Jugement de tous les pasteurs. — Rétablissement de tout Israël sous la conduite du Messie, du Germe juste suscité à David (ch. 33 v.15 ; És. 4 v.2 ; Zach. 3 v.8 ; 6 v.12). — Jugement des prophètes.

24. Comment Dieu estime ceux qui ont suivi ou le chemin de la vie, ou celui de la mort, et le sort qui leur est réservé.

25. Dieu livre Jérusalem, son peuple, puis toutes les nations au roi de Babylone. Après eux tous, ce dernier aussi sera jugé et détruit. — Colère de Dieu contre les pasteurs et les nobles du troupeau.

2 - DEUXIÈME PARTIE. 26 à 45 : Jugement de Dieu sur Israël

A. Première section. 26-33 : Ce jugement sera suivi d’une Restauration définitive.

Ch. 26. Le jugement annoncé par le prophète. — Conduite du peuple envers celui qui en est le messager.

Ch. 27 à 28. Exhortation adressée aux nations et à Jérusalem : Se soumettre au joug de Babylone est le seul moyen d’échapper au jugement. — En présence de cette vérité, conduite du faux prophète ; elle attire le jugement sur lui.

Ch. 29. Les promesses de l’Éternel sont pour ceux qui s’humilient et acceptent le jugement de Dieu. Cependant ce chemin ne préserve pas du mal. — Jugement prononcé sur les corrupteurs et les violents.

Ch. 30 à 33. Restauration d’Israël.

Ch. 30 à 31. Retour de la captivité de Juda et d’Israël.

Ch. 30. Délivrance, principalement de Juda après la « détresse de Jacob » et rétablissement de la maison de David.

Ch. 31. Délivrance, principalement du Résidu d’Israël. — Son retour. La confession et la repentance sont le chemin moral de la restauration. — Ensuite viennent trois promesses : a) Réunion d’Israël et de Juda, b) Nouvelle alliance avec ce peuple (*), c) Reconstruction de Jérusalem.

(*) La nouvelle alliance est faite avec Israël et non pas avec l’Église. Celle-ci est actuellement au bénéfice de toutes les bénédictions de cette nouvelle alliance future, bénédictions qui lui sont acquises par le sang de Christ.

Ch. 32-33. Rétablissement définitif du peuple.

Ch. 32. Le rétablissement du peuple est le même qu’au chap. 31. Mais Dieu montre ici comment il peut concilier sa fidélité à ses promesses envers Israël, avec le jugement qu’il exerce sur ce même peuple envisagé dans sa responsabilité.

Ch. 33. Rétablissement inconditionnel de tout le peuple du pays d’Israël, et de Jérusalem. Joie et louanges millénaires sous le gouvernement du « Germe », fils de David (ch. 23 v.5).

B. Seconde section. 34-45 : Preuves de la méchanceté du peuple.

Ch. 34. Juda viole, au mépris de la loi, son engagement solennel à l’égard de ses frères qu’il asservit de nouveau.

Ch. 35. Contraste entre la tribu des Récabites, fidèle à son nazaréat, pour obéir aux ordres de son père selon la chair, et la tribu de Juda à Jérusalem, désobéissant aux ordres de son Dieu et sourde à sa voix.

Ch. 36. Infidélité et péché du roi, qui cherche à détruire et à anéantir le Livre de la parole prophétique. — Fidélité de Dieu qui conserve sa Parole en dépit de tout et malgré l’emprisonnement de son prophète. (Il en fut ainsi du temps des apôtres ; il en sera ainsi de tout temps).

Ch. 37-39. Péché des princes. Le roi se laisse dominer par eux. Ils persécutent le prophète et leur jugement devient sa délivrance.

Ch. 40-44. Péché des restes du peuple laissés en Judée avec le prophète.

Ch. 40-41. Révolte contre le gouverneur établi par Babylone. Ismaël, fourbe et criminel, cherche à s’emparer de la royauté.

Ch. 42-43. Révolte des restes du peuple contre la parole de l’Éternel, leur enjoignant, par son prophète, de ne pas descendre en Égypte. Une destruction totale leur est annoncée.

Ch. 44. Séjour des transfuges en Égypte. — Leur idolâtrie. — Leur jugement définitif et leur complète destruction, sauf quelques réchappés.

Ch. 45. Le compagnon du prophète, fidèle gardien de la Parole, est préservé au milieu de la ruine et n’attend pas pour lui-même de grandes choses. — (Il en est de même aujourd’hui des gardiens de la Parole.)

3 - TROISIÈME PARTIE ch. 46 à 51 : Le jugement des nations, suite du jugement de Dieu sur sa propre maison

(cf. ch. 7 à 10)

Ch. 46. Jugement de l’Égypte par Nébucadnetsar, d’abord vers l’Euphrate, ensuite en Égypte même ; puis Restauration future de l’Égypte. Restauration finale du Résidu d’Israël (v. 27-28), mais non de ceux qui étaient descendus en Égypte.

Ch. 47. Jugement de la Philistie par Nébucadnetsar. — Pas de restauration future pour elle.

Ch. 48. Jugement de Moab. — Restauration d’un reste de ce peuple à la fin des jours.

Ch. 49 v.1-6. Jugement d’Ammon. — Restauration d’un reste de ce peuple à la fin des jours.

Ch. 49 v.7-22. Jugement actuel d’Édom par Nébucadnetsar, futur par les nations. — Édom n’aura pas de reste et ne sera jamais restauré. (És. 34 ; Ézéch. 35 ; Abdias.)

Ch. 49 v.23-27. Jugement de Damas, capitale.

Ch. 49 v.28-33. Jugement de Kédar et des royaumes de Hatsor, par Nébucadnetsar. — Hatsor devient à jamais un lieu inhabité.

Ch. 49 v.34-39. Jugement d’Élam. — Restauration d’un reste de ce peuple à la fin des jours.

Ch. 50-51. Jugement de Babylone et de la Chaldée. L’importance prophétique de la chute de Babylone, conclusion de tout le livre de Jérémie, car celui-ci ne mentionne que la destruction de ce premier empire de Daniel, nous engage à dépasser les limites de notre cadre en donnant un sommaire plus détaillé de ces deux chapitres.

Ch. 50. Causes de la destruction de Babylone.

50 v. 2-7. Résumé de tout le chapitre.

50 v. 2-3. Jugement exécuté par les Mèdes et les Perses sur Babylone, lieu de naissance et centre de l’idolâtrie.

50 v. 4-7. La chute de Babylone est historiquement le signal du retour d’un faible Résidu appartenant à la transportation de Juda, mais ces versets contemplent le retour prophétique final d’Israël et de Juda réunis, et l’Alliance éternelle (millénaire) établie entre Dieu et son peuple terrestre. Babylone qui ne s’estimait pas coupable parce qu’elle savait être l’instrument du jugement de Dieu contre Israël, n’en est pas moins coupable aux yeux de Dieu.

50 v. 8-13. Les étrangers séjournant à Babylone sont engagés à fuir du milieu d’elle (voyez aussi 51 v.6) pour montrer le chemin au troupeau. Babylone est pillée parce qu’elle a pillé l’héritage de l’Éternel. Elle ne sera jamais habitée, ni restaurée.

50 v. 14-16. Son jugement parce qu’elle a péché contre l’Éternel.

50 v. 17-20. À la suite de ce jugement, le peuple tout entier, le vrai Résidu, sera restauré et ses péchés seront ôtés et pardonnés.

50 v. 21-25. Jugement de Babylone, parce que, en détruisant Israël, elle a combattu contre l’Éternel.

50 v. 26-28. Babylone n’aura rien de reste. Les fuyards (voyez v. 8) annonceront à Sion que la destruction du temple est vengée.

50 v. 29-32. Babylone elle-même n’aura aucun réchappé. C’est le jugement de sa fierté contre l’Éternel et de son orgueil.

50 v. 33-40. L’épée est sur les Chaldéens et sur les habitants de Babylone, parce qu’ils ont retenu captif et opprimé le peuple de Dieu (És. 47 v.6) et refusé de le laisser aller. Mais aussi (le prophète y reviendra) à cause de leur affreuse idolâtrie. Semblable à Édom (49 v.18) Babylone ne sera jamais habitée (v. 3, 13, 39, 40 ; És. ch. 13 v.19, 20).

50 v. 41-46. Son sort sera celui qu’elle-même a fait subir à Jérusalem (ch. 6 v.22-24), son jugement, celui qu’elle a exécuté sur Édom. (ch. 49 v.19-20.)

Ch. 51.

51 v. 1-24. Reviennent sur les deux causes capitales de la destruction de Babylone : la destruction du temple du vrai Dieu et l’adoration des faux dieux.

51 v. 1-6. Destruction de toute l’armée chaldéenne. Babylone est privée de ses dieux, Israël et Juda ne sont pas privés de leur Dieu.

51 v. 7-10. Babylone, définitivement condamnée, ne peut être guérie. Les fidèles de Juda exhortent leurs compagnons de captivité à abandonner cette cité et à retourner chacun dans son pays (cf. 50 v.8). Eux-mêmes vont retourner à Sion pour raconter l’oeuvre de l’Éternel. C’est alors qu’Il manifestera la justice de son peuple, fondée sur l’oeuvre qu’Il a accomplie en sa faveur.

51 v. 11-14. La fin de Babylone est venue. C’est le jour de la vengeance du temple de l’Éternel, première raison capitale du jugement de Babylone (ch. 50 v.28 ; ch. 52 v.13).

51 v. 15-19. Dieu revendique son titre de Créateur et sa Providence vis-à-vis des idoles de Babylone. C’est la seconde raison capitale du jugement. Ces deux choses, la destruction du temple du vrai Dieu et le Culte des idoles sont liées l’une à l’autre. L’Éternel est un Dieu fidèle qui ne peut abandonner Israël, son héritage.

51 v. 20-24. Israël est le marteau par lequel, dans l’avenir prophétique, l’Éternel brisera tout ce qui s’élèvera contre Lui. Quel contraste avec son humiliation passée ! Mais Dieu se réserve de briser Lui-même Babylone.

51 v. 25-58.

Remarquez dans cette seconde division du chapitre 51 les traits constants de similitude entre la Babylone historique de l’Ancien Testament et la Babylone symbolique de l’Apocalypse. C’est que, de fait, la conclusion prophétique du livre de Jérémie ne se trouve que dans l’Apocalypse. Après avoir annoncé le jugement de Babylone par les Mèdes et les Perses, Jérémie enjambe, pour ainsi dire, les empires suivants et voit, dans la destruction de Babylone, la restauration complète et finale d’Israël sous le règne du Messie. La destruction de la Babylone historique n’offre rien de semblable, dans ses conséquences, aux choses que voit le prophète : un Résidu formé au temps de la fin — Israël et Juda ne faisant qu’un seul peuple — une nouvelle alliance le règne glorieux de Christ sur Israël des Résidus d’entre les nations associés à cette « Régénération ». Par contre, la destruction de la grande Babylone apocalyptique, c’est-à-dire de la Chrétienté apostate, donnera le signal de toutes ces bénédictions et en sera le point de départ. Ce que nous disons ici n’est que la confirmation de cette parole : « Aucune prophétie de l’Écriture ne s’interprète elle-même » (2 Pierre 1 v.20).

51 v. 25-26. Babylone, montagne de destruction, sera brûlée et mise en désolations perpétuelles. Aucune pierre d’elle n’entrera dans aucun édifice.. (Voyez pour la Babylone symbolique : Apoc. ch. 17 v.4, 15, 16 ; ch. 18 v.2, 4, 21, 24 ; ch. 19 v.1-3, et comme figure ch. 8 v.8.)

51 v. 27-33. Description historique de la prise de Babylone par les nations et de sa destruction. Le jour de la moisson est venu.

51 v. 34-40. Au cri de l’habitante de Sion contre Babylone, l’Éternel répond qu’Il prend en main la cause de son peuple.

51 v. 41-46. Babylone va être abandonnée et déserte. Israël, reconnu enfin comme peuple de l’Éternel, (car pendant sa captivité il était Lo-Ammi, ce qu’il est encore aujourd’hui) doit sortir du milieu de Babylone. Cela dépasse de beaucoup le fait historique. C’est plus que fuir (ch. 50 v.8 ; ch. 51 v.6) ; c’est rompre désormais toute relation avec elle au point de vue moral. (És. 52 v.11 ; 2 Cor. 6 v.17 ; Actes 7 v.3 ; Apoc. 18 v.4).

51 v. 47-53. Désolation de Babylone, Ses dieux renversés. Chant de triomphe sur elle dans les cieux et sur la terre (Apoc. ch. 18 v.2 ; ch. 19 v.1-5). En elle seront trouvés les tués d’Israël (cf. Apoc. ch. 18 v.24). Les tués de toute la terre tomberont là. La honte tombera sur elle. Dieu fait appel à son peuple ; il doit marcher sans s’arrêter, n’ayant devant ses yeux que l’Éternel à Jérusalem. Le Résidu répond : Nous sommes honteux. C’est la repentance et l’affliction finales en présence du temple de l’Éternel profané à cause de la désobéissance d’Israël. La prophétie de Jérémie dépasse ainsi de tous côtés les temps historiques.

51 v. 54-58. Dieu est le Dieu des Rétributions : parole finale de toute importance, clef de tous les jugements de Dieu sur le monde.

51 v. 59-64.

Remarque supplémentaire : Cette prophétie contre Babylone fut prononcée à Babylone même, sept ans avant la prise de Jérusalem par Nébucadnetsar.


Ch. 52. Appendice au livre de Jérémie.

Résumé de 2 Rois 25 et de Jér. 39. Expose le jugement de Dieu sur Jérusalem, son peuple, son temple et son roi, par le moyen de Babylone, mais explique aussi le jugement de Babylone, dont les chap. 50 et 51 nous ont entretenus.