par Henri Rossier (1916)
Note Bibliquest : les sous-titres ont été rajoutés par Bibliquest
Table des matières :
1 - L’iniquité augmente, mais c’est encore le temps de la grâce
2 - Des jugements actuels pour réveiller la conscience des hommes
3 - L’« heure de l’épreuve » (future)
5.1 - Différence entre Matthieu 24 et Luc 21
5.2 - Le commencement de douleurs
5.3 - Les agents sataniques au jour de la colère
5.5 - Les classes de personnes affectées par la grande tribulation
5.6 - La fin, la venue du Fils de l’Homme (Matt. 24:29-31)
5.7 - Signes de la venue du Seigneur (Matt. 24:32-44)
6 - Les événements actuels ne sont pas l’« heure de l’épreuve »
7 - Les croyants, sel de la terre et lumière du monde
Les événements qui se déroulent depuis une longue année ont prouvé, à ne pas s’y méprendre, ce que l’on peut attendre du coeur naturel des hommes. Le péché sous toutes ses formes : la violence et le mensonge, l’orgueil et l’ambition, l’injustice, la dureté de coeur, la cruauté, la jalousie et la haine implacable, la ruse et l’espionnage abject, l’égoïsme féroce, la calomnie, se donnent partout libre jeu.
Des hommes, doués par nature de conscience et de noblesse relative, mais qui n’appartiennent pas à la famille de Dieu sont indignés de tout ce mal et, devant ce débordement des passions, n’ayant jamais appris à se juger eux-mêmes, en arrivent au mépris hautain de l’humanité. D’autres, sur lesquels le christianisme a exercé une influence bienfaisante, sans toutefois les avoir amenés à la repentance, font des efforts considérables et qu’on aurait tort de méconnaître, pour remédier à toutes les misères matérielles et morales, à tous les fruits du péché, portés par cette guerre sans merci. D’autres enfin, ayant compris, sous l’action du Saint Esprit et de la Parole dans leurs coeurs, que l’homme est perdu, et ayant trouvé à la croix de Christ le remède à leur propre état de péché, se sentent poussés à présenter aux âmes le salut, source même de leur bonheur, tout en désirant être les premiers dans les bonnes oeuvres envers toutes les victimes infortunées de cette terrible guerre.
Tous ceux dont nous venons de parler sentent unanimement que cet
état de choses ne peut durer longtemps, mais, ignorant que l’état du monde est
sans ressource, plusieurs pensent que la victoire de leur parti amènera une ère
de paix, de justice, de sécurité, qui leur permettra de jouir d’un repos
durable, si chèrement acheté ; tandis que les chrétiens, instruits par les
Écritures, ne partagent pas leurs illusions sur l’avenir du monde. Ils savent
qu’une période de jugements se prépare, consistant en désastres beaucoup plus
terribles que la calamité présente ; ils savent qu’avant
la destruction finale de la terre, mais après
une
période de malheurs où elle sera battue comme un tapis qu’on secoue pour en
chasser les ordures, un « royaume inébranlable », un règne de justice et de paix,
sera établi sous le sceptre glorieux du Seigneur (Hébr. 12:26-28).
Cependant le courant actuel de l’iniquité déborde avec une telle
force que, parmi les chrétiens véritables, plusieurs se demandent si nous ne
traversons pas les temps de la fin
, si nous ne sommes pas arrivés à ce
« commencement de douleurs » (Matth. 24:8) qui précède le « jour du Seigneur » (2
Thess. 2:2), nommé dans l’Ancien Testament « le jour de l’Éternel ». Or, quelque
calamiteux que soit le temps présent, nous pouvons affirmer, par la Parole, que
cette pensée est erronée. C’est la venue
du Seigneur pour enlever ses saints, qui sépare le temps actuel, le jour de la
grâce, du jour des jugements
.
Cette, venue, les fidèles doivent l’attendre à toute heure du jour ou de
la nuit, car « ils ne savent pas quand le Maître de la maison viendra, le soir,
ou à minuit, ou au chant du coq, ou au matin » (Marc 13:35). Or, il est
impossible de s’y méprendre, nous sommes
encore au jour de la grâce.
S’il en était autrement, Dieu n’ajouterait pas
chaque jour, par la conversion, de nouvelles âmes au nombre des élus pour le
compléter, car le Seigneur viendra dès que le dernier croyant de l’économie
actuelle aura été ajouté à son peuple céleste ; — s’il en était autrement,
l’Église de Christ ne serait plus ici-bas.
Quand nous parlons du « jour des jugements » nous n’ignorons pas
que, pendant la période de la grâce,
divers
jugements de Dieu sont venus rappeler aux hommes, en les poussant, à la
repentance, que Dieu est juste et ne peut supporter le mal. S’ils ont oublié la
justice (et leurs actes, opposés à l’affirmation qu’ils combattent pour la
justice, le prouvent suffisamment), ne trouvent-ils pas dans les événements
présents une occasion de s’en souvenir ? « Lorsque tes jugements sont sur
la terre, les habitants du monde apprennent
la justice
» (Ésaïe 26:9). La grande
patience de Dieu peut supporter longtemps l’iniquité ; il en fut ainsi
dans le cas de Saül (2 Sam. 21) ; il en est ainsi dans tous les
âges : les hommes oublient leurs actes injustes, mais Dieu s’en souvient.
Tout à coup, après des années peut-être, un jugement inattendu, fondant sur tel
ou tel peuple, vient prouver que Lui
n’a rien oublié. Toute injustice
des hommes recevra une juste rétribution devant le grand trône du jugement final, mais il convient souvent à
Dieu de faire connaître aux jours actuels, dans le gouvernement du monde, et
avant le jugement des morts, sa justice et son horreur du péché, pour réveiller
à salut la conscience des hommes. Sa conduite passée envers les nations sans
loi, envers le peuple d’Israël sous la loi, en est la preuve ; et, à bien
plus forte raison, ses jugements présents, dans le jour de la grâce, ont-ils
pour but le salut des hommes.
Aujourd’hui, c’est donc en vue du salut, que le Seigneur,
tantôt, juge le mal, tantôt aussi le supporte avec patience : « La patience
de notre Seigneur est salut
» (2 Pierre 3:15). Il engage
l’Assemblée de ses rachetés à faire comme Lui. « Parce que tu as gardé la parole
de ma patience », dit-il, « je te garderai de l’heure de l’épreuve
qui
va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur
la terre. Je viens bientôt » (Apoc. 3:11).
La Parole que nous venons de citer est digne de la plus sérieuse
attention. Les croyants qui forment l’Église de Christ, ses témoins dans le
jour de la grâce, ne sont pas dans l’heure de l’épreuve
, puisqu’ils en
seront gardés. La venue du Seigneur aura lieu avant cette heure pour les en
garder dans le ciel.
Remarquez que
l’Assemblée sera gardée, non seulement de la scène, mais de l’heure de
l’épreuve. Il n’en sera pas ainsi du Résidu futur d’Israël qui fuira « dans le
désert, en son lieu,
loin de la face
du serpent » (Apoc. 12:14). Il trouvera un lieu de refuge, préparé pour lui, au
milieu de la scène même du jugement. Tout, en étant gardé, il ne le sera ni de la scène, ni de l’heure
; mais l’Assemblée sera
absolument conservée, dans les lieux célestes, hors de la scène où l’épreuve
s’abattra, hors du temps où elle sévira, car ce n’est pas au ciel que les
heures se comptent.
Ce passage nous enseigne encore une autre vérité :
« L’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière » aura pour but « d’éprouver ceux qui habitent sur la terre »
et non pas d’éprouver l’Assemblée. Depuis une année, les chrétiens traversent
de nouveau un temps très angoissant d’épreuve. Le Seigneur avait formé son
Église ici-bas pour être, en Son absence, son témoin fidèle par une vraie
séparation du monde, mais elle s’y est plus ou moins assimilée, perdant sa
sainteté pratique et son témoignage. L’épreuve présente, l’y rappelle.
Cependant, souvenons-nous-en, l’épreuve du peuple de Dieu diffère essentiellement de l’épreuve du monde.
La première épître de Pierre (chap. 4:12-19) nous renseigne sur le caractère
de l’épreuve chrétienne et sur son but. Le feu
ardent
de la persécution était venu sur les chrétiens pour leur épreuve
. Il était pour eux, d’une part, un privilège
, puisqu’ils
participaient ainsi aux souffrances, qui avaient conduit leur Seigneur et
Sauveur de la croix à la gloire ; — mais ce feu ardent était, d’autre
part, un jugement actuel
sur eux, une discipline, destinée à
les purifier et à réveiller leur espérance. Eux, qui étaient mis à l’abri du
jugement à venir, avaient, un urgent besoin de cette discipline. « Le temps
était venu de commencer le jugement
par
la maison de Dieu ». Jamais, sans cela, ils n’auraient pu atteindre le salut,
c’est-à-dire la victoire finale. Il en est de même pour nous aujourd’hui.
Tout autre est l’épreuve du monde, de « ceux qui habitent sur la
terre », en contraste avec l’Assemblée, dont la bourgeoisie est dans les cieux.
C’est de cette épreuve-là, encore future, que nous parle le verset de
l’Apocalypse, cité plus haut. Elle n’a pour but, ni de purifier
les
hommes, ni de les améliorer,
mais de
les appeler à la repentance.
Toutes
les dispensations actuelles de Dieu envers le monde, sous l’économie de la
grâce, n’ont, de fait, pas d’autre but. Dieu soit béni, par l’action du Saint
Esprit, ces appels sont souvent entendus et un grand nombre d’âmes reçoit
aujourd’hui le salut par la conversion. Mais l’épr
euve future
des « hommes qui habitent sur la terre » (*), — car tel sera leur caractère, toujours plus
accentué, après l’enlèvement de l’Église dans le ciel — différera entièrement
de l’époque actuelle, en ce que les hommes, avant définitivement rejeté les
appels de la grâce ne seront plus mis à l’épreuve que par les jugements
,
quoique l’occasion soit encore laissée à la repentance.
(*) Le terme :
« Ceux qui habitent sur la terre » définit moralement,
dans toute l’Apocalypse, les hommes ennemis du ciel, du Dieu du ciel, des
saints qui habitent dans le ciel (Apoc. 13:6). Ces hommes ont choisi la terre
comme leur part et ont, de leur plein gré, accepté la domination de Satan sur eux,
pour pouvoir conserver la terre comme leur domaine. Voyez pour ce mot :
Apoc. 3:10 ; 6:10 ; 8:13 ; 11:10 ; 12:9 ; 13:8, 12,
14 ; 14:6 ; 17:2, 8.
Le Pharaon, du temps de Moïse, en est un exemple frappant. Lors
des cinq premières plaies il
endurcit son coeur pour ne pas laisser
aller les fils d’Israël. C’est pour lui l’heure
de l’épreuve
, où la
repentance était encore possible.
Lors
des deux plaies suivantes l’Éternel, comme à regret, endurcit son coeur (comp.
Exode 9:12 avec le verset 35), puis l’endurcit définitivement dans les trois
dernières plaies pour que désormais il n’écoute pas, ni ne se repente. L’heure
de l’épreuve est passée, l’heure de la
colère a sonné.
Or la Parole nous apprend qu’au jour de l’épreuve dont il
est parlé, pareils au Pharaon, les hommes refuseront de se repentir. En effet,
l’heure de l’épreuve dont nous parlons et qui suivra immédiatement l’enlèvement
de l’Église, ne portera pas de fruits dans les coeurs. Au moment où elle se
terminera, avec la sixième trompette, ou deuxième trompette de « malheur », il
est dit : « Et les autres hommes, qui n’avaient pas été tués par ces
plaies, ne se repentirent pas
des oeuvres de leurs mains… ils ne
se
repentirent
pas de leurs
meurtres, ni de leur magie, ni de leur fornication, ni de leurs larcins » (Apoc.
9:20-21). (*)
(*) Nous ne
cherchons pas à limiter d’une manière absolue
cette « heure de l’épreuve », car, comme idée
générale,
elle peut embrasser toute la période de la fin, mais notre
distinction a pour but de faire ressortir ce qui caractérise le commencement
de la période prophétique.
En tout cas « l’heure de l’épreuve » commence en deçà des limites de la dernière
demi-semaine de Daniel
Comme nous venons de le voir, la période de l’histoire du monde
à laquelle nous assistons est le jour de la grâce, le temps favorable, le jour
du salut, dans lequel beaucoup de pécheurs sont arrachés au jugement final.
Elle est aussi le temps où les croyants sont éprouvés et jugés (car, dans l’avenir
, ils ne viendront point en jugement) pour être formés
pratiquement à l’image de Christ ou être restaurés s’ils ont perdu de vue leur
témoignage.
La seconde période, encore future, est le jour de l’épreuve de
ceux qui habitent sur la terre, épreuve à laquelle l’Église n’aura aucune part.
Pendant cette période les hommes, si grandes seront leurs souffrances, si
grande aussi leur ignorance du caractère de Christ, s’imagineront
assister « au jour de la colère de l’Agneau » (Apoc.
6:17) ; mais des jugements plus terribles encore leur seront réservés.
La troisième période est le jour de la colère
. Elle
commence au moment où Satan, « l’Accusateur des frères », précipité du ciel sur
la terre (Apoc. 12:7-12), séduit « la terre habitée tout entière ». Les hommes
sont abandonnés à son influence ; Dieu endurcit leurs coeurs, comme il
endurcit jadis le coeur du Pharaon. C’est Lui qui « leur envoie une énergie
d’erreur pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux-là soient jugés
qui n’ont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice » (2 Thess.
2:11-12). Ce jour est l’époque du règne de la Bête et du faux prophète
(l’Antichrist) qui composent, avec le « Serpent ancien », la trinité
satanique ; l’époque encore de la fausse Épouse, de la chrétienté
apostate, sous le nom de la grande prostituée et de la grande Babylone. C’est
aussi l’époque de la grande tribulation
.
Les « hommes qui habitent sur la terre » sont alors irrémédiablement perdus, mais
Dieu se sert de la grande tribulation, suscitée par Satan, pour renouer ses
relations interrompues avec le peuple Juif, et acquérir, au sein de cette
nation incrédule, un Résidu croyant
, noyau futur de son peuple terrestre
(Ésaïe 10:21-22).
Dans ce même temps il sauve, par la prédication de « l’Évangile
du royaume », une grande multitude, d’entre
les nations
, qui n’avait pas encore été mise en rapport avec le Christ.
Les hommes, séduits par Satan, rendent hommage à la trinité
satanique et blasphématoire. « Les sept coupes de la colère de Dieu » (Apoc. 16:1
) n’ont sur eux d’autre effet que de leur faire blasphémer le Dieu du ciel, en
sorte que, même sa colère ne les amène pas à la repentance. Le dernier acte de
cette troisième période est la sortie de Christ du ciel avec ses armées, pour
anéantir ses ennemis et « fouler la cuve du vin de la fureur de la colère du
Dieu Tout-Puissant ». C’est le jour du Seigneur
(*).
Alors commence le Règne. Christ est
proclamé publiquement « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apoc.
19:15-16).
(*) Son apparition, subite en jugement l’inaugure, mais ce jour
se continuera après le règne glorieux de mille ans (qui proprement n’en fait
pas partie) par l’entière destruction des cieux et de la terre (2 Pierre 3:10)
et par le jugement des morts devant le grand trône blanc (Apoc. 20:12-15).
Alors seulement se lèvera le jour de Dieu (2 Pierre 3:12), le jour éternel,
avec « de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habite
».
Les saints d’aujourd’hui n’ont pas plus à faire avec le jour de
la colère qu’avec l’heure de l’épreuve. Ils seront à l’abri de l’un et de
l’autre, dans la gloire, auprès de Celui qui les « délivre de la colère qui
vient » (1 Thess. 1:10) ; ils seront associés avec Lui dans le « jour du
Seigneur » et dans son règne. C’est ce que les Thessaloniciens n’avaient pas
compris, ébranlés qu’ils étaient par le feu ardent de la persécution qui
s’abattait sur eux pendant le jour de la grâce. De faux docteurs les
troublaient en leur annonçant que le jour du Seigneur, c’est-à-dire le jour de
sa colère, était là (2 Thess. 2:1, 2). L’apôtre les met en garde contre de
telles suppositions qui n’étaient autre chose qu’un effort de Satan pour leur
ravir l’espérance de la venue de Christ et de leur rassemblement auprès de Lui.
Cette espérance était leur ressource pour affronter des jours si fâcheux qu’ils
faisaient penser au jour de la colère. Elle est aussi notre ressource, à nous,
chrétiens, au milieu des calamités de la crise présente. Veillons donc
soigneusement à ce que l’Ennemi ne détourne pas nos regards de la venue du
Seigneur en les arrêtant sur les événements dont le monde est aujourd’hui le
théâtre. Acceptons ces événements comme l’épreuve de notre foi et comme le
jugement mérité de Dieu sur nous, chrétiens, sa maison. Voyons dans ces
jugements l’appel pressant, peut-être le dernier, de la grâce de Dieu aux
pécheurs, mais ne nous laissons pas ravir notre espérance, comme si les temps
de la fin étaient là
!
La grande prophétie du Seigneur, au chap. 24 de Matthieu a pour
but de nous renseigner sur les temps de la fin et particulièrement sur « la
consommation du siècle » (v. 4) en rapport avec les circonstances des disciples
juifs. Il est nécessaire que nous considérions ce chapitre en détail, car
aucune partie de l’Écriture ne prouve davantage que les temps de la fin ne
concernent pas l’Église, mais le Résidu
juif
et ceux qui sont convertis par son moyen.
Mais, avant d’entrer dans ce sujet, il est important d’écarter certaines objections qui pourraient troubler le jugement des chrétiens et les induire en erreur à l’égard des temps de la fin. Voici notre observation :
La prophétie de Matth. 24 est encore mentionnée en Marc 13 et en
Luc 21. Dans l’un et dans l’autre de ces deux Évangiles elle est moins
localisée au temps de la fin que dans
l’Évangile de Matthieu. En effet, les vers. 9 à 11 de Marc 13 nous parlent de disciples juifs devenus chrétiens
et de
leurs persécutions (Comparez Matth. 10:17-22 ; 23:34-35 ; Luc
12:11-12). En rapport avec ce caractère, Marc ne parle pas, comme Matth. 24, de
« l’évangile du royaume » mais du simple
évangile
prêché par les apôtres dans toutes les nations, ce qui a lieu
encore aujourd’hui. Les vers. 12 à 15 de Luc 21 nous parlent d’une manière
encore plus accentuée de la période actuelle, de ce qui, dit le Seigneur, aura
lieu « avant toutes ces choses
» (v. 12). Dans ce passage, les
disciples chrétiens, issus du judaïsme (tels que les douze apôtres, puis Paul,
Étienne, Jacques, etc.), seront persécutés, livrés aux synagogues, mis en
prison, menés devant les rois et les gouverneurs, enfin mis à mort (v. 12-17).
Jérusalem sera environnée d’armées (les armées romaines) ; les disciples
qui sont au milieu d’elle devront s’en retirer (fait qui eut lieu
historiquement) (v. 20-21) ; le peuple sera mené captif parmi toutes
les nations ; enfin « Jérusalem, sera
foulée aux pieds des nations
jusqu’à ce que les temps des nations soient
accomplis » (v. 24).
Toutes ces choses ont trait aux jours qui suivirent la mort du
Sauveur et qui, aujourd’hui [écrit en 1916]
même, ne sont pas encore arrivés à
leur terme : Israël est toujours dispersé, Jérusalem, encore foulée aux
pieds des nations ; c’est donc de la période actuelle qu’il s’agit ici.
Elle est intercalée dans la description des temps de la fin dans le but de
relier les souffrances du Résidu juif futur avec celles des disciples juifs qui
entouraient le Seigneur et formaient le Résidu d’alors,
Nous ne poursuivons pas plus loin cette divergence si
instructive entre les divers récits évangéliques (*),
l’ayant mentionnée seulement afin d’éviter toute confusion au sujet de la
prophétie de Matth. 24. Cette dernière ne
traite que des temps de la fin
en rapport avec les circonstances du Résidu
juif. Elle distingue entièrement l’histoire de cette époque de celle de la
période chrétienne, c’est-à-dire du jour de la grâce. Cette période forme le
sujet exclusif
du chap. 25 (**), car Matthieu procède toujours par grands
tableaux d’ensemble. Nous nous occuperons donc uniquement, dans les pages
suivantes, de ce que Matth. 24:1-44 nous enseigne.
(*) Pour s’en rendre compte plus facilement, il suffit d’enfermer dans une parenthèse les deux passages : Marc 12:9-11 et Luc 21:12-24.
(**) Ou plus exactement : du chap. 24:45 au chap, 25:30
Le Seigneur venait de prononcer un jugement définitif sur Jérusalem et le peuple juif qui l’avait rejeté : « Voici, votre maison vous est laissée déserte, car je vous dis : Vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur ! » (23:38-39). Alors « il sort et s’en va du temple » (24:1), acte solennel par lequel, il abandonne déjà, en figure, cette maison au jugement prononcé contre elle. Il dit ensuite (v. 2) qu’il ne sera laissé du temple pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas, événement qui eut lieu environ trente ans plus tard. Les disciples désirent savoir 1° quand ces choses (la destruction du temple) arriveront ; 2° quel sera le signe de sa venue (venue dont il avait parlé au chap. 23:39) ; et 3° celui de la consommation du siècle. À la première question le Seigneur ne répond pas ici ; nous en avons trouvé les détails en Luc 21 ; mais il aborde les deux autres.
Il parle en premier lieu de ce que nous avons désigné plus haut
par : « l’heure de l’épreuve », pendant laquelle des bouleversements
formidables auront lieu : « Vous entendrez parler de guerres et de bruits
de guerre ». « Nation s’élèvera contre nation, et royaume contre royaume ;
et il y aura des famines, et des pestes, et des tremblements de terre en divers
lieux » (v. 6, 7) . de faux christs s’élèveront et séduiront plusieurs ; les
disciples juifs seront haïs des nations et persécutés ; plusieurs seront
mis à mort (v. 5, 9, 10). Enfin « l’évan
gile du royaume
sera prêché dans toute la terre habitée » (terme
qui, comme nous l’avons vu, caractérise le monde des derniers jours) « pour
servir de témoignage à toutes les nations » (v. 14). Tel sera le témoignage
futur des disciples juifs (*). Nous savons,
d’après toute la prophétie de l’Ancien Testament, que ces disciples seront
fidèles à la loi
. C’est d’eux qu’il est dit, dès le début des
Psaumes : « Bienheureux l’homme… qui a son plaisir en la loi
de
l’Éternel, et médite dans sa loi
jour et nuit ». Aussi l’évangile de la
grâce ne leur est pas confié (**). Ces
disciples prêcheront l’évangile du royaume ; ils annonceront parmi ces
nations que le Messie, le roi d’Israël, le fils de David, va établir son règne,
règne qui aura un caractère universel et éternel ; ils diront en tout lieu
que le temps presse, qu’il faut se soumettre à Lui avant qu’il paraisse comme
juge et écrase ses ennemis ; ils diront que ce jugement est à la porte.
(*) Il se relie, avons-nous dit, au témoignage des disciples qui entouraient le Seigneur. Dès le début de son ministère, ils prêchèrent que le « royaume de Dieu était proche » ; Jésus lui-même l’annonçait. Ce ministère fut interrompu par le rejet du Messie et reprendra son cours quand le Fils de David sera près d’entrer dans son règne.
(**) Il n’a été confié aux premiers disciples qu’en tant que devenus chrétiens, et faisant partie de l’Église, par la descente du Saint-Esprit.
Toute cette période si troublée, terminée par l’Évangile du
royaume, n’est cependant pour le monde qu’un « commencement de douleurs ». « La
fin n’est pas encore ; » elle n’arrivera qu’après
la prédication de l’évangile du royaume : « Alors
»,
dit le Seigneur, « viendra la fin
»
(v. 6, 8, 14).
La période dont nous venons de parler, c’est-à-dire le
commencement de douleurs, comprend tous les événements qui ont lieu entre la
fin de l’économie de la grâce, amenée par la venue du Seigneur pour enlever les
saints, et ce qui est appelé « la consommation du siècle » ou « la fin ». En
cherchant où l’Apocalypse place cette période, nous sommes ramenés à ce que
nous avons dit plus haut au sujet de « l’heure de l’épreuve ». Cette dernière
comprend les chap. 6 à 9 de l’Apocalypse, c’est-à-dire les sept sceaux et les
six premières trompettes. Seulement il ne faut pas oublier que l’Apocalypse,
traite des jugements, qui, dans cette période, s’abattront sur la chrétienté
,
tandis que l’évangile de Matthieu nous parle des souffrances traversées par les
disciples juifs
pendant cette même période. Ils sont formés, par
l’épreuve, en vue de traverser la grande tribulation et deviennent les
instruments de Dieu pour préparer le Résidu des nations qui traversera cette
tribulation avec eux, à recevoir le Seigneur, venant dans son règne.
La période qui suit l’heure de l’épreuve est, pour le monde,
celle de la colère de Dieu
; pour le Résidu, celle de la grande
tribulation
; pour tous, la consommation du siècle
. « Celui qui
persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » (v. 13).
La troisième période, avons-nous dit, est le jour de la colère
de Dieu
. Cette colère est déjà révélée
du ciel. contre toute impiété
et iniquité des hommes (Rom. 1:18). Elle sera exécutée
dans « le jour de
la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu » (Rom. 2:5). Dans le
chap. 24 de Matthieu, elle s’ouvre au v. 15 et se termine au v. 28. Dans
l’Apocalypse, elle s’étend depuis le chap. 10 au chap. 19 (*).
(*) Remarquons que la septième trompette, au chap. 11:14-18, est
un court résumé
de cette période, mais toutefois la dépasse
considérablement, car il embrasse le millénium et le jugement des morts.
Un événement capital en marque le début : Satan est
précipité du ciel
(Apoc. 12:7-12).
Dans sa fureur, sachant qu’il a peu de temps, il emploie trois
instruments terribles pour conserver son règne ici-bas en s’opposant à Dieu par
l’anéantissement des saints.
Le premier de ces instruments est « la Bête » du chap. 13:1-10 et
17:11. Elle représente à la fois l’empire Romain
, jadis frappé à mort,
maintenant ressuscité, et son Chef
, l’empereur romain à Rome. Cet
empire, avec ses dix cornes qui sont dix rois ou royaumes, l’union des races
latines, sort de la mer
(13:1).
En langage symbolique, la mer est un état d’anarchie
des peuples.
Cet état n’a pas de rapport avec l’organisation
présente des nations. Il
est possible que la lutte à laquelle nous assistons le prépare
; car, pour un esprit attentif, la
victoire ou la défaite des nations, maintenant en guerre, peut avoir comme
résultat, proche ou éloigné, le triomphe des idées socialistes et anarchistes,
les peuples se déclarant las d’être ruinés et conduits au carnage pour
satisfaire l’orgueil et les ambitions de ceux qui les gouvernent, et s’estimant
maîtres de leurs propres destinées.
Le second instrument de Satan est « la seconde bête » du chap.
13:11 : l’Ant
ichrist,
le
faux prophète, le faux Messie, l’homme de péché. Nous voyons ici le pouvoir spirituel,
satanique,
séducteur, blasphémateur, idolâtre et persécuteur, concentré dans un homme.
Cette Bête monte de la terre.
Elle ne
sort pas de l’anarchie, mais, en langage symbolique, d’une organisation
politique et religieuse qui fait profession d’être en relation avec Dieu. Que
ce soit l’organisation juive nationale future, ou toute autre, n’est-il pas
frappant que l’organisation
tant
vantée de certains peuples ne conduise qu’à l’antichristianisme ? Cette
organisation trouvera son représentant dans un homme qui, d’une part, usurpera
le titre de Messie et d’autre part s’opposera à l’idée chrétienne en niant le
Père et le Fils. Les symptômes précurseurs de l’apostasie finale ne manquent
pas de nos jours.
Le troisième instrument de Satan est la grande Babylone,
la chrétienté apostate, la fausse Église
persécutrice, dernière évolution du Romanisme idolâtre représenté par Thyatire,
et de Laodicée, vomie de la bouche du Seigneur. La grande Babylone aura la
prétention de dominer la Bête romaine, le pouvoir impérial avec ses dix rois,
et sera finalement détruite.
Tout ce dont il vient d’être question n’est pas mentionné, dans
le chap. 24 de Matthieu. La raison en est simple : Ce chapitre, ne traite
pas, comme l’Apocalypse, de l’histoire finale de la chrétienté, mais des
circonstances que traversent les disciples juifs, le Résidu de la fin, pendant
le sombre jour de la colère de Dieu sur le monde. Satan, précipité du ciel où
il ne pourra plus accuser les saints de l’économie actuelle, introduits dans la
gloire, tournera sa rage contre les fidèles du Résidu. Il actionnera toutes les
puissances terrestres et « les hommes qui habitent sur la terre » contre Dieu et
son Christ qu’il persécutera dans la personne de ses témoins. L’Apocalypse, ne
mentionne ce Résidu juif qu’incidemment, pour le situer
dans le cadre
des événements de la fin : tels les 144,000 scellés du chap. 7, les
témoins dont l’histoire est racontée dans le contenu du « petit livre » (chap. 10
à 11:13), enfin la femme poursuivie par le dragon au chap. 12:13-17. Mais, par
contre, l’Apocalypse fait ressortir l’existence du Résidu d’entre les nations,
d’une immense multitude (7:9-17) convertie par l’Évangile du royaume, et nous
parle de ses souffrances et de son triomphe final.
Nous avons dit que l’expulsion de Satan hors du ciel inaugure le
temps de la colère de Dieu sur le monde, mais aussi le temps de la furieuse
activité de l’Ennemi, dont le premier acte, en réponse aux jugements divins qui
s’abattent sur la terre, est de provoquer la
grande tribulation
. Elle a
pour but d’anéantir le témoignage de Dieu dont le Résidu juif est le fidèle
représentant. Elle cherche donc à l’atteindre à Jérusalem, dans le lieu même
où, selon le prophète Daniel et selon les Psaumes, il s’est formé après la
rentrée de la nation juive incrédule dans son pays (*).
Le signal du début de la grande tribulation sera l’établissement d’une idole,
« l’abomination de la désolation » dans le temple de Jérusalem, rebâti et rendu
au culte judaïque sous la garantie du chef de l’empire Romain (Dan. 9:27).
Daniel parle de cet événement prophétique au chap. 12:11 de son livre (**), et le Seigneur le recommande à la sérieuse
méditation de ses disciples (Matth. 24:15), car il inaugure la dernière
demi-semaine de Daniel, ou les trois ans et demi de la grande tribulation et de
la colère de Dieu. La durée de cette période nous est confirmée par un grand
nombre de passages (***), tandis que la durée
de la période précédente, de l’heure de l’épreuve et du commencement de
douleurs, nous est inconnue.
(*) La restauration nationale des Juifs est un des premiers
événements qui présagent
la fin.
(**) La mention qui en est faite au chap. 11:31 en est la
préfiguration historique
sous le règne d’Antiochus Épiphane.
(***) Voyez : Dan. 7:25 ; 9:27, 12:7 ; Apoc. 11:2, 3 ; 12:6, 14 ; 13:5.
La. période de la grande tribulation se terminera à « la venue
du Fils de l’homme »
(24:27).
Quoiqu’elle ait un caractère plus spécialement juif, la grande tribulation
atteindra toute chair
(v. 22). La multitude des sauvés
d’entre les nations la traversera aussi bien que le Résidu juif (Apoc. 7:14),
mais personne
ne sera à l’abri de
cette tourmente. Si Satan la suscite contre les élus, Dieu la permet pour les
purifier, et sa colère l’emploie pour le jugement des hommes qui « habitent sur
la terre ». Au point de vue exclusivement juif, elle est appelée la détresse de Jacob
(*). Cette détresse de Jacob, nous la rencontrons
constamment sous le nom de détresse (tsar, tsarah) dans les prophètes et dans
les Psaumes (**). C’est d’elle qu’il est
spécialement question en Matth. 24.
(*) Jacob
est
d’habitude, dans les prophètes, le peuple d’Israël représenté par la tribu de
Juda, tandis qu’Israël
est souvent le peuple représenté par la tribu
d’Éphraïm.
(**) Dans le reste de l’Ancien Testament, sauf quelques
exceptions, comme par exemple en type, en Gen. 42:21, ce mot signifie
simplement trouble, angoisse.
Nous avons déjà parlé des agents sataniques de la grande tribulation. Revenons encore une fois sur les trois classes de personnes qu’elle affectera : la première, pour y trouver son jugement, les deux autres, en vue de leur délivrance finale.
1° La première est la chrétienté adultère, représentée dans le
temps actuel par Thyatire, le Romanisme, avec « la femme Jésabel qui se dit
prophétesse » (Apoc. 2:40), et dans un temps futur par « la grande Babylone », la
« grande prostituée », la chrétienté apostate et idolâtre (Apoc. 17:1-7). Ce
système existe aujourd’hui en germe, en Jésabel, mais, subira son jugement dans
l’avenir, car le Seigneur dit : « Voici, je la jette sur un lit et ceux qui
commettent adultère avec elle dans une « grande tribulation
», à moins qu’ils ne se repentent de
leurs oeuvres ; et je ferai mourir de mort ses enfants » (Apoc. 2:22). Ce
système acquerra son plein développement après l’enlèvement de l’Église. Il
peut être envisagé au point de vue religieux (Apoc. 17), ou au point de vue
civil et mondain (Apoc. 18). Après l’avoir supporté quelque temps, le pouvoir
politique, représenté dans le monde occidental par les « dix rois », anéantira
« la Prostituée », « mangera sa chair et la brûlera au feu » (Apoc. 17:16). Elle
avait prétendu s’emparer de la puissance religieuse, contrairement aux vues de
l’Antichrist ; et de la puissance politique (la Bête sur laquelle la femme
est assise) contrairement aux vues du pouvoir impérial. C’est alors que la
tribulation tombera sur cette fausse Épouse, devenue un poids insupportable
pour ceux qui l’avaient d’abord tolérée comme agent de persécution, mais qui
sont ensuite les instruments inconscients du terrible jugement de Dieu sur
elle. Toute la civilisation attachée à ce qui s’appelle aujourd’hui la
chrétienté, à ce qui sera alors Babylone, sera anéantie. En un seul jour
viendront ses plaies ; en une seule heure,
toutes ses richesses accumulées seront changées
en désolation (Apoc. 13:8, 10, 19).
2° La seconde classe comprend « une grande foule
que personne ne pouvait dénombrer, de toutes nations,
et tribus, et peuples, et langues » (Apoc. 7:14). L’Évangile de la grâce,
n’étant point parvenu à cette multitude pendant la période actuelle, elle se
convertira à l’ouïe de l’Évangile du
royaume
(Matth.
24:14 ; Apoc. 14:6). Cet Évangile du royaume, nous l’avons dit plus haut,
est la bonne nouvelle portée par les disciples juifs (le Résidu de Juda),
d’abord parmi les villes d’Israël, puis parmi les nations. Ils annoncent que
« le royaume des cieux s’est approché » et que, pour être sauvé, on doit se
soumettre au Roi qui va paraître. Cet Évangile fait donc appel à la foi.
Les douze apôtres et le Seigneur
lui-même furent les premiers porteurs de l’Évangile du royaume : « Le
royaume s’était approché », disaient-ils ; « il était au milieu des Juifs »
dans la personne de Jésus, le Roi ; mais ce premier ministère juif fut
interrompu par la réjection et la mort du Messie. Il fut remplacé par l’Évangile de la grâce
et par l’économie
actuelle qui substitua l’Assemblée à la nation juive. Le Résidu juif de la fin
reliera son témoignage à celui des premiers disciples juifs ; c’est
pourquoi le Seigneur dit à ceux-ci ; « Vous n’aurez pas achevé de parcourir
les villes d’Israël, que le Fils de l’homme ne soit venu » (Matth. 10:23). La
« grande foule », évangélisée par ces disciples, aura part aux bénédictions du
règne de Christ sur la terre pendant le millénium (Apoc. 7:14-17). Auparavant une
partie de ces fidèles sera mise à mort pour avoir refusé de se soumettre à la
Bête et au faux prophète (Apoc. 13:15). Ces bienheureux martyrs seront
ressuscités et auront part, avec tous les saints de la première résurrection, à
la gloire dans les lieux célestes (Apoc. 15:2-4). Ils seront réunis aux martyrs
de l’époque qui précède la grande tribulation (les âmes sous l’autel pendant
« l’heure de l’épreuve », Apoc. 6:9) et aux martyrs du Résidu Juif mis à mort à
Jérusalem (Apoc. 11:7-12). Alors tous
les saints ressuscités et
glorifiés dans les lieux célestes exerceront le jugement avec Christ et
régneront mille ans avec Lui (Apoc. 20:4). La « grande foule », laissée sur la
terre sans subir le martyre, « héritera du royaume qui lui est préparé dès la
fondation du monde » (Matth. 25:34) et vivra en paix et en sécurité pendant
mille ans sous l’heureux sceptre du « Roi des nations ».
3° La troisième classe comprend le Résidu juif, formé à Jérusalem et en Judée, après le retour national des Juifs dans leur pays, et délivré enfin lors de l’apparition du Messie sur la montagne de Sion (Zach. 14:4 ; Actes 1:11). C’est de ce Résidu que parle le cbap. 24 de Matthieu, les chap. 11:1-13 et 12:13-17 de l’Apocalypse, et une quantité innombrable de passages des prophètes. Il est composé de deux compagnies. La première s’enfuit, selon l’ordre donné par le Seigneur, lors de l’établissement de « l’abomination » dans le temple de Jérusalem, au commencement de la seconde demi-semaine de Daniel. Elle traverse la grande tribulation en pays étranger, parmi les nations qui, de toute part, entourent le territoire d’Israël (Matth. 24:21), mais elle y est préservée en totalité, sans que le fleuve des peuples, lancé par Satan à sa poursuite, réussisse à l’engloutir (Apoc. 12:13-16). Ses souffrances seront indescriptibles : « Si ces jours-là n’eussent été abrégés, nulle chair n’eût été sauvée, mais, à cause des élus, ces jours-là seront abrégés » (Matth. 24:22).
La seconde compagnie du Résidu restée à Jérusalem pour y rendre témoignage, ayant continuellement la mort suspendue sur sa tête, mais soutenue de Dieu et agissant contre ses ennemis avec la puissance miraculeuse de Moïse et d’Élie (les deux témoins d’Apoc. 11:1-9), subira le martyre partiellement, mais surtout dans ses chefs. Ceux qui auront péri pour leur témoignage ressusciteront aux yeux de leurs ennemis pour rejoindre, avec tous les martyrs de la fin, les myriades des saints glorifiés dans le ciel (Apoc. 11:11-12 ; 20:4).
Les deux compagnies formant le Résidu de Juda, qui ont été préservées au milieu de cette épouvantable tribulation, — car, à leurs souffrances physiques et morales, s’ajoutera le danger perpétuel d’être séduites par de faux Christs et de faux prophètes, (Matth. 24:24) — seront enfin délivrées par l’apparition glorieuse du Messie que leur peuple avait crucifié, et formeront le noyau de l’Israël millénaire. À ce noyau viendra se joindre, un peu plus tard, le Résidu des dix tribus, ramené dans son pays après d’autres vicissitudes.
* * *
Il nous reste encore à considérer un dernier point, mentionné au v. 29 à 31 du chap. 24 de Matthieu.
Aux v. 4 à 14 le Seigneur décrit à ses disciples « le
commencement de douleurs » ou « l’heure de l’épreuve » qui visitera la terre pour
éprouver ceux qui y habitent. L’épreuve précédera la
fin,
car le Seigneur dit à son
sujet : « La fin n’est pas encore ».
Aux v. 15 à 28 il décrit la fin
qui suit cette première période (v. 14), et nous trouvons ces
paroles : « Alors viendra la fin ». Le Seigneur répond ainsi à la question
de ses disciples au sujet de la « consommation du siècle » (v. 3). Cette fin est
remplie par la grande tribulation, accompagnée des événements et des jugements
terribles qui nous sont révélés dans l’Apocalypse. Le dernier événement de
cette période est l’apparition subite du Seigneur, « la venue
du Fils de l’homme
» pour exercer le jugement sur le
monde rebelle : « Où que soit le corps mort, là s’assembleront les aigles »
(v. 28. Voyez Apoc. 19:11-16, puis 28-29). Sa venue ou son apparition, suivi de
toutes les armées célestes, a pour but l’établissement de son règne par le
jugement guerrier des nations, du peuple juif apostat, et de leurs deux chefs,
la Bête et le faux prophète. C’est le dernier acte de la fin
(*), la dernière explosion de la colère de
Dieu, le dernier rugissement du lion de Juda, prenant possession de la montagne
de Sion et de la sainte cité, capitale de son royaume terrestre.
(*) Nous laissons
intentionnellement de côté le jugement de l’Assyrien
que nous traitons en détail dans d’autres écrits.
Le chap. 24 de, Matthieu laisse entièrement de côté Sa venue pour enlever les saints et les prendre auprès de Lui dans la maison du Père. Le Seigneur fait connaître cette vérité à ses disciples en Jean 14:1-3, mais dans le récit de Matthieu il n’aborde le sujet des saints de l’économie actuelle, de l’Église et de la maison de Dieu, que depuis le v. 45 de notre chapitre jusqu’au v. 30 du chap. 25, c’est-à-dire après avoir traité des temps de la fin en rapport avec le peuple juif au chap. 24:1-43.
Les v. 29 à 31 répondent à la question des disciples : « Quel
sera le signe
de ta venue ? » (v.
3).
Quand le Seigneur viendra enlever son Assemblée, avec tous les
saints ressuscités, il n’y aura pas de
signes.
La « dernière trompette » et « la voix de l’archange » (1 Cor.
15:52 ; 1 Thess. 4:16) ne retentiront qu’aux oreilles de ses bien-aimés.
Les yeux des « hommes qui habitent sur la terre » seront fermés à cet événement.
Par contre, son apparition,
sa venue
comme Fils de l’homme, sera immédiatement précédée de signes
:
« Immédiatement après la tribulation de ces jours-là, le soleil sera
obscurci et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles tomberont du
ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées » (v. 29) (*).
(*) Il y aura des
signes
précédant la période de la grande tribulation (Joël 2:30, 31) ;
il
y en aura à la fin de cette période, avant l’apparition du Fils de l’homme
(Joël 3:15 ; et ici, le vers. 29).
Mais alors paraîtra « le signe
» au sujet duquel les disciples désiraient être renseignés. Ce signe
sera le « Fils de l’homme
paraissant dans le ciel » (*).
De cette manière le Seigneur attache les yeux et les coeurs des disciples de la
fin à sa personne
, à travers tant d’événements qui
pourraient les en distraire. Il en est de même pour nous aujourd’hui. Jésus se
présente personnellement à nous ; il dit : « Je
suis l’étoile
brillante du matin » ; il dit : « Je
viens bientôt », afin que
l’Église n’attende pas autre chose que Lui-même et puisse dire :
« Amen ! viens, Seigneur Jésus ! »
(*) Dans la
Parole, une personne est souvent un signe
. En Luc 2:12, le signe est « le petit enfant couché dans une
crèche ». Le Seigneur ne donne aux Juifs
qui le rejettent que « le signe de Jonas ». En Apoc. 12:1, le signe est « une
femme » ; en 15:1, les « sept anges », etc.
Lorsque le Fils de l’homme, paraîtra sur les nuées, il sera vu
de tous ceux qui n’ont pas voulu croire en Lui, quand il était encore
invisible : « Toutes les tribus de la terre se lamenteront quand elles verront
le Fils de l’homme, venant sur les nuées du ciel, avec puissance et une grande
gloire ».
C’est alors qu’Il « enverra, ses anges avec un grand son de
trompette, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis l’un des
bouts du ciel jusqu’à l’autre » (v. 31). Comme la trompette avait rassemblé les
saints célestes,
elle sera maintenant
le signe du ralliement de tous les saints terrestres,
Juifs ou Gentils, qui auront part aux bénédictions de Son royaume glorieux.
Cet exposé que nous, aurions voulu pouvoir raccourcir, est
destiné à prouver que, les temps de la
fin, le jour de l’épreuve et le jour de la colère
, diffèrent essentiellement du jour de la grâce
et du salut qui luit encore pour un peu
de temps sur le monde, à travers les convulsions dont il est actuellement le
théâtre.
Quelques mots encore, sur les v. 32 à 44 de notre chapitre. Aux
v. 32 à 34 le Seigneur fait savoir à ses disciples ce qui leur permettra de
reconnaître que le temps de leur délivrance est proche. D’abord la parabole du
figuier : « Quand déjà son rameau est tendre, et qu’il pousse des feuilles,
vous connaissez que l’été est proche ». Le figuier, comme la vigne et l’olivier,
est un symbole du peuple d’Israël. Quand donc le Résidu commencera à
bourgeonner et à verdir, les disciples sauront que la saison de la moisson, qui
sera celle de leur délivrance, est proche. De même, quand ils verront « toutes
ces choses », c’est-à-dire leurs premières et dernières afflictions, ils sauront
que « cela » — la consommation du siècle et la venue du Seigneur — « est proche, à
la porte ». Les disciples futurs, traversant de si cruelles angoisses, seront
encouragés — et ils en auront grand besoin, — en voyant se dérouler sous leurs
yeux les événements de la fin, comme ils avaient été prédits. Ils seront ainsi
gardés de se laisser séduire ou d’être portés à des conclusions prématurées
quand « le commencement de douleurs » s’abattra sur eux. Lorsque « l’abomination
de la désolation sera établie dans le lieu saint » ils sauront que les jours de
leur détresse seront abrégés, car elle ne dépassera pas la dernière
demi-semaine de Daniel, c’est-à-dire trois ans et demi. Les fidèles du Résidu,
ne connaissant qu’imparfaitement le Messie, et ne devant avoir les yeux
complètement ouverts que lorsque, pareils à Thomas, ils auront vu « les
blessures à ses mains » (Zach. 13:6), et auront reconnu le Seigneur de gloire
dans le Sauveur, jadis crucifié, — le Résidu, dis-je, sera conduit pas à pas, à
travers les événements de la fin, jusqu’à la pleine connaissance de son
Rédempteur.
Il n’en est pas ainsi pour nous : « Bienheureux », dit le
Seigneur, « Ceux qui n’ont point vu et qui ont cru » (Jean 20:29). « Nous l’aimons sans l’avoir vu, et,
croyant en Lui, quoique maintenant nous ne le voyions pas, nous nous
réjouissons d’une joie ineffable et glorieuse », possédant déjà le salut et la
vie éternelle, et n’attendant plus que la gloire. Devant cette perspective et
afin que, pauvres êtres infirmes que nous sommes, nous ne la perdions jamais de vue, le Seigneur
prend soin de nous affliger pour un peu de temps et d’éprouver notre foi par le
feu de diverses tentations, et c’est à quoi doivent aboutir les événements que
nous traversons aujourd’hui. Ayons pleine confiance dans le résultat que Dieu
veut leur faire produire. Disons-nous avec l’apôtre : « Cela est nécessaire »,
mais ne regardons pas à ces événements comme s’ils étaient le signe
de
la venue prochaine du Seigneur pour son Église, ou même
comme un commencement de douleurs. Le Résidu, lui, aura besoin
de ces choses par lesquelles il sera conduit à la connaissance de Celui que son
peuple avait rejeté. Pour nous
, la venue du Seigneur que nous
connaissons sans l’avoir vu est, non pas une chose future, ni même prochaine,
mais une chose actuelle.
Le Seigneur vient
.
Sommes-nous appelés à attendre autre chose ? Attendons-le aujourd’hui,
tout en profitant des épreuves qu’il lui plait de nous dispenser. S’il nous
faut passer par le feu du creuset, c’est afin que l’or soit purifié de tout
alliage, et que l’espérance remplisse nos coeurs de la joie ineffable de sa prochaine
venue ! Il vient ! Veillons sur l’huile de nos lampes. Si peut-être
leur lumière était près de s’éteindre, hâtons-nous de l’attiser, afin que le
Seigneur nous trouve l’attendant, comme de fidèles serviteurs, pour lui ouvrir
aussitôt, quand lui, le Maître et l’Époux, viendra et heurtera !
« En vérité », ajoute le Seigneur, en parlant à ses disciples des temps de la fin, « cette génération ne passera pas que toutes ces choses ne soient arrivées » (v. 34). Cette génération incrédule qui rejetait son Messie, descendu vers elle en grâce, se retrouvera la même, sans changement, à la fin des temps. Comme le Résidu futur se rejoindra aux premiers disciples qui entouraient Jésus, la nation apostate future se reliera à celle qui, devant son Roi, venu comme Sauveur au milieu d’elle, criait : « Ôte, ôte, crucifie-le ! »
« Quant à ce jour-là et à l’heure, personne n’en avait connaissance », sinon le Père, mais ce dont les disciples pouvaient être assurés, c’est que leurs frères juifs seraient sauvés à la fin des temps, au travers de la tribulation, comme Noé le fut au travers du déluge, et que la venue du Fils de l’homme, en enlevant les méchants, laisserait les justes ici-bas pour jouir du règne du Messie, comme Roi de justice, Roi de paix et Roi de gloire (v. 37-44).
La conclusion que nous pouvons tirer de tout ce qui vient d’être
présenté est celle-ci : Les événements que nous traversons ne sont en
aucune manière, « l’heure (ou le temps) de l’épreuve qui va venir sur la terre
habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre ». Dans le
temps actuel la grâce appelle les hommes par des jugements, après les avoir
appelés maintes fois déjà, soit par l’Évangile, soit par les soins de sa
Providence. Dans un temps prochain le Seigneur éprouvera, une dernière fois les
habitants de la terre par ses jugements, mais sans la ressource de la
grâce,
afin de montrer si le coeur de
l’homme est encore susceptible de repentance. Alors, si les hommes, et cela
arrivera, continuent à endurcir leurs coeurs, Dieu les endurcira et versera sur
eux les sept coupes de sa colère. Cet aveuglement, envoyé de Dieu, a-t-il
quelque chose qui doive nous étonner ?, Dieu ne doit-il pas montrer enfin
sa justice en jugement, quand l’homme a refusé de recevoir sa justice à
salut ? À combien d’épreuves la patience de Dieu n’a-t-elle pas mis le
coeur de l’homme pécheur ? L’homme laissé à ses propres ressources, avant
le déluge ; l’homme éprouvé par la loi, éprouvé par la prophétie, éprouvé
par la grâce, éprouvé enfin par
les jugements de l’heure de l’épreuve qui précède la colère finale !
Ont-elles manqué en un seul point, toutes les voies de Dieu à l’égard de
l’homme ? Eh bien ! soit, il manque un dernier point. Après le
déploiement de sa juste colère, Dieu soumettra encore l’homme à l’épreuve
de la gloire.
Dix siècles de ce régime de paix et de justice, où chacun de
ses péchés était réprimé, modifieront-ils peut-être son coeur ? À la fin
de ce règne merveilleux Satan sera délié, et, sauf la multitude des élus,
toutes les nations se soulèveront contre Dieu et contre son Oint. Le jugement
des morts mettra fin, par une destruction éternelle, à toute l’histoire de
l’homme pécheur !
Bien-aimés ! combien notre sort diffère de celui-là !
Le jugement est derrière nous
et la
croix de Christ est l’éternel témoin qu’il est passé à toujours ; la
gloire de Christ va nous recevoir et rayonnera sur nous éternellement, quand
nous serons dans la maison du Père avec Lui ! Il vient pour nous y
introduire ; mais, en son absence, il nous laisse encore, pour un jour
peut-être, ici-bas, nous demandant de le faire connaître au monde, en
reproduisant ses traits dans notre conduite jusqu’à ce qu’Il vienne. L’offrande
de Lui-même qu’il faisait à Dieu,
soit dans sa vie, soit dans sa mort, était salée
de sel
, selon qu’il est
dit : « Tout sacrifice sera salé de sel » (Marc 9:49 ; Lév. 2:13). Le
sel, était, chez Lui, la sainteté pratique, la séparation entière de tout son
Être pour Dieu. À la veille de son départ il disait à ses disciples :
« Vous êtes le sel de la terre » (Matth. 5:13). L’action et la présence de son
Esprit agissant dans le coeur des croyants pour y produire la sainteté
pratique
, est actuellement la seule barrière au développement final de la
corruption dans ce monde. C’est pourquoi le Seigneur dit : « Ayez du sel en
vous-mêmes » (Marc 9:1). « Si le sel devient insipide, avec quoi lui
donnerez-vous, de la saveur ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors
et foulé aux pieds par les hommes. Il n’est propre ni pour la terre, ni pour le
fumier » (Matth. 5:13 ; Luc 14:34). Sans une vie de sainteté pratique, sans
avoir nos coeurs séparés du monde et de ses convoitises, pouvons-nous être
d’aucune utilité pour Christ et le représenter ici-bas en son absence ? En
nous accommodant au monde nous ôtons toute saveur au nom de Christ et nous
attirons un jugement sérieux sur nous-mêmes. N’en avons-nous pas fait l’épreuve
pendant l’année qui vient de s’écouler ?
Le Seigneur nous dit encore : « Vous êtes la lumière du
monde » (Matth. 5:14). Quel privilège ! Il disait de lui-même
:
« Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde » (Jean 9:5). Il
était la lumière et cette lumière émanait de Lui pour éclairer toutes choses,
tandis qu’Il marchait au milieu des hommes. Et maintenant il fait de nous
cette
lumière, car nous sommes « lumière dans le Seigneur » (Éph. 5:8). Nous sommes
laissés ici-bas pour continuer son témoignage devant les hommes, car, comme le
sel est en nous-mêmes
, la lumière luit au dehors
. Avons-nous mis notre témoignage
sous le boisseau ou sur le pied de lampe ? Notre lumière a-t-elle lui
devant les hommes, comme une ville située sur une montagne, qui ne peut être
cachée ? Avec quelle humiliation ne devons-nous pas reconnaître que nous
avons manqué en sainteté pratique, que nous avons manqué comme témoignage du
Seigneur !
Mais il en est temps encore ! Si la lumière est sous le boisseau, elle n’est pas encore éteinte, et ce n’est pas Lui qui éteindra le lumignon qui fume. Mettons diligemment notre lampe sur un chandelier qui la fasse connaître à « tous ceux qui sont dans la maison ». Nous allons être transportés dans la maison du Père où nous luirons comme le soleil (Matth. 13:43) ; alors la lumière sera parfaite, mais nous sommes la lumière du monde aujourd’hui devant les hommes. Marchons comme des fils de lumière !
Quand l’Assemblée aura été enlevée, le monde sera plongé dans de
profondes ténèbres : « La nuit vient, en laquelle personne
ne peut travailler », et les hommes broncheront en marchant
dans la nuit ! (Jean 9:4 ; 11:10). Ayons à coeur de maintenir dans ce
monde le caractère céleste de Christ, et de répondre à notre vocation tandis
qu’il en est temps encore ! « Toutes choses devant donc se dissoudre, quels
gens devrions-nous être en sainte conduite et en piété, hâtant la venue du
jour de Dieu
!
» (2 Pierre 3:11-12).