Comment bien courir ?

D’après Frank Binford Hole

STEM Publishing

1 - Un bon départ

2 - Confession publique

3 - La première chute

4 - Les anciennes associations

4.1 - Mise en garde

4.2 - Rupture, comment se détacher

4.3 - Les nouvelles associations

5 - Les faux docteurs ou faux enseignants

6 - Passe-temps, distractions, hobbies

6.1 - Temps perdu

6.2 - Rejeter péchés et fardeaux

7 - Le soutien du chrétien — Jésus le Sauveur

8 - La puissance du chrétien, le Saint Esprit

9 - Ce qui guide le chrétien

10 - La prière, ressource essentielle du chrétien

11 - La compagnie du chrétien. Pas d’isolement

12 - Le service du chrétien


1 - Un bon départ

Si vous venez de vous convertir, vous vous trouvez, au seuil d’une phase absolument nouvelle de votre existence. Sans doute les choses vous semblent-elles nouvelles, et le chemin que vous commencez à parcourir un peu mystérieux. Permettez-moi de vous indiquer une ou deux choses qui, avec la bénédiction de Dieu, pourraient vous aider au début de votre carrière chrétienne.

Nous n’avons pas grand-chose à dire sur votre passé (qui est réglé), ni sur votre avenir (qui est assuré), tous deux grâce à la valeur du précieux sang de Christ. Nos pensées doivent être concentrées sur le présent. Vous êtes une perte sèche définitive pour Satan, et il le sait — il va donc concentrer ses efforts dès maintenant pour gâcher votre témoignage pour le Seigneur.

S’il peut faire en sorte que vous Le déshonoriez le plus possible, c’est tant mieux de son point de vue. Sinon, il a quelques moyens très efficaces pour freiner la croissance spirituelle et empêcher sa pauvre victime de devenir un chrétien accompli.

Le règne animal se classe en vertébrés — ceux qui ont une colonne vertébrale — et invertébrés — ceux qui n’en ont pas. Les croyants aussi peuvent être classés de cette manière, et nous souhaitons ardemment que vous soyez un chrétien « vertébré », ayant une colonne vertébrale, marqué par la décision et la vigueur spirituelle, et non par la stagnation et la décadence.

Rejetez d’emblée l’idée qu’en vous convertissant vous avez atteint le sommet de toute ambition, le but de la course chrétienne. La vérité est que, loin d’être un but, la conversion est un point de départ. La course ne fait que commencer, et ce n’est vraiment pas le moment de se relaxer, mais plutôt de se préparer à l’action. Il serait bon que tout nouveau converti imite Saul de Tarse (nommé ensuite l’apôtre Paul) dans les questions qu’il a posées lors de sa conversion (Actes 9:5-6). La première était : « Qui es-tu, Seigneur ? » La seconde : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? ».

Or pour vous aussi, Jésus est non seulement votre Sauveur, mais aussi votre Seigneur, — que Son Nom soit béni ! Vous le reconnaissez, bien sûr, sinon vous n’êtes pas un vrai converti ; préparez-vous donc à vous lever et à partir à Sa demande comme Saul l’a fait. Dans l’épître adressée à certains convertis de la religion juive, nous trouvons l’exhortation suivante : « Avançons vers la perfection (ou l’état d’hommes faits, adultes) » (Hébreux 6:1). Prenez ce mot « Avançons », comme une devise, et gardez-le continuellement à l’esprit ; car, de même qu’un cycliste doit aller de l’avant s’il veut poursuivre, de même nous devons avancer si nous voulons que notre christianisme soit beaucoup plus qu’une étiquette sans valeur.

Vous désirez cependant un bon départ. Alors, tout d’abord, soyez réaliste. Si vous avez encore des doutes et des craintes quant à votre position vis-à-vis de Dieu, ayez le courage de le dire, plutôt que de continuer à prétendre que tout va bien alors que vous n’êtes pas sûr. Peu importe si vous avez dit à votre prédicateur et à vos amis, même plusieurs fois, que vous êtes sauvé ; votre confession ne les surprendra pas beaucoup — s’ils connaissent leur propre cœur — et ils pourront peut-être vous aider. Quoi qu’il en soit, soyez vrai. Ne dites pas « Je vois » si vous ne voyez pas. N’allez pas un centimètre au-delà de ce que vous êtes, pour plaire à vos meilleurs amis. Il vaut mieux prendre son temps et assurer ses pieds solidement, sinon vous ne commencerez jamais bien.


2 - Confession publique

Une fois que vous avez la Parole de Dieu comme fondement et que vous êtes sûr, confessez Christ immédiatement, que rien ne vous retarde. Il y a un dicton tout à fait vrai : « Celui qui hésite est perdu ». L’Écriture dit : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu L’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé » (Romains 10:9). Tu ne seras jamais heureux sans cela, car tu serais un hypocrite. Chrétien à l’intérieur, homme ou femme du monde à l’extérieur, vous dérivez au gré du courant, vous faites comme les autres, vous souriez faiblement lorsque les mondains dirigent leurs flèches ironiques ou injurieuses sur des sujets sacrés, de peur de vous faire remarquer, et chaque fois vous avez honte intérieurement. Ah ! quelle misère !

Ne restez pas plus longtemps à trembler sur le bord de « l’eau », mais plongez-y courageusement. Ne vous souciez pas du choc, du ridicule, des ricanements, du rejet glacial ; ce ne sera pas moitié aussi grave que vous l’imaginez, et ce sera suivi d’une chaleur de paix et de joie que vous n’avez jamais connues auparavant. Commencez chez vous. « Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait, et comment il a usé de miséricorde envers toi » (Marc 5:19).

Après avoir confessé le Seigneur, vous avez bien commencé votre vie comme chrétien, et si vous me demandez ce qui donnera de la vigueur à votre christianisme et vous assurera une carrière heureuse à la gloire de Dieu, je vous répondrai : « Allez de tout-cœur ».

Vous avez entendu parler du général qui, après avoir débarqué ses hommes, brûla le navire d’où il avait débarqué, ôtant délibérément sa seule chance de retraite. Il le fit pour que pas un seul de ses hommes ne soit tenté de jeter un regard en arrière. Agissez vous-même selon ce principe, rompez nettement avec le monde derrière vous et faites-vous à l’idée que, par la grâce de Dieu, Christ et ce qu’Il demande seront votre priorité, votre considération principale en toute circonstance. Dans le monde, l’homme qui réussit est celui qui, ayant choisi son objectif —argent, savoir, pouvoir ou autre — s’y attache avec une constance inébranlable et une persistance obstinée. Son objectif l’accapare, tout lui est subordonné, et il finit par devenir millionnaire, grand scientifique ou premier ministre, selon le cas. Si vous faites de Christ votre objectif, il vous prendra entièrement, vous serez capable de tout mettre au service de Ses intérêts, et finalement vous recevrez de Ses propres lèvres la plus grande des récompenses : « Bien, bon et fidèle esclave ».


3 - La première chute

Vous ne serez pas converti depuis longtemps, voire depuis quelques heures, que vous découvrirez que les pièges se multiplient devant vous. Permettez-moi de vous en indiquer quelques-uns, afin que, prévenus, vous puissiez, avec l’aide de Dieu, vous prémunir.

Tout d’abord, la première chute après la conversion est un moment assez angoissant, surtout si vous étiez auparavant asservis par une mauvaise habitude ou un péché particulier. Aucun de nous n’échappe à cette expérience. La joie du salut est dans nos cœurs, les heures heureuses s’écoulent, il semble qu’aucune peine ou nuage ne se trouve désormais sur notre chemin, et voilà que soudain, de façon inattendue, nous sommes effondré ! Ah ! la honte amère et la douleur qui remplissent nos cœurs, et, qui sait ? — peut-être que certains d’entre vous, dont les yeux lisent ces pages, ont cette tristesse et cette honte dans leur cœur pendant qu’ils lisent. Peut-être, pour aggraver le cas, vos amis mondains l’ont-ils remarqué et leur amusement devant votre défaite est mal dissimulé ; vos amis chrétiens ne sympathisent pas plus, et vous ne savez pas quoi faire.

C’est l’occasion pour Satan de vous donner des conseils de ce genre : « Quel beau gâchis tu as fait en essayant ainsi d’être chrétien. Ne vaudrait-il pas mieux abandonner tout de suite, et éviter ainsi de te déshonorer davantage et de déshonorer ton Seigneur ? ». Il voudrait t’amener à te méfier de Dieu. Abandonner est toujours ce qu’il suggère.


Mon ami, laissez-moi vous dire ce que vous devez faire : N’abandonnez pas, prenez une position d’abaissement et poursuivez.

S’abaisser, je veux dire, dans l’humiliation et le jugement de soi devant Dieu, en vous rappelant que si vous avez changé, Lui n’a pas changé. Votre péché est l’un des nombreux péchés pour lesquels Christ a souffert sur la croix, et Il est maintenant monté au ciel pour être votre Avocat (1 Jean 2:1). Dieu est toujours votre Père, et la parole qui vous est adressée est la suivante :

« Si nous confessons nos péchés, Il [le Père] est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9).

Abaissez-vous donc dans la confession à Dieu, et vous recevrez le pardon de Lui, votre Père ; le processus même par lequel vous passez aura un effet purificateur sur vous, et, poursuivez avec davantage de confiance en Lui et moins en vous.


4 - Les anciennes associations

4.1 - Mise en garde

Autre chose. Méfiez-vous des anciennes fréquentations et associations. Parfois, lorsque le converti prend un départ brillant, confesse le Seigneur et cherche à rompre avec ses anciens compagnons, ceux-ci, pour des raisons qui leur sont propres, ne veulent pas se séparer de lui et remuent ciel et terre pour le retenir. Parfois, il arrive qu’après des années, l’amour se refroidit et le croyant commence, d’abord lentement, puis plus rapidement, à revenir vers les gens et les choses qu’il avait abandonnés.

Parfois, ce qui est très subtil et le plus dangereux de tout, nous entretenons l’idée que si nous nous arrivons à joindre nos anciens associés impies, nous parviendrons plus efficacement à gagner leur attention et à les influencer pour le bien. C’est une grande erreur. Nous ne les élèverons pas. Ils nous tireront vers le bas.

L’expérience confirme universellement cette affirmation, et l’Écriture aussi.

Josaphat était l’un des meilleurs rois de Juda, Achab le pire qui ait jamais déshonoré le trône d’Israël ; et pourtant nous lisons : « Josaphat… s’allia par mariage avec Achab » (2 Chr. 18:1).

Quel fut le résultat ? Josaphat a-t-il élevé Achab à son propre niveau, au point de pouvoir dire avec satisfaction : « Tu es devenu comme moi » ? Non, au contraire. Au v. 3 du même chapitre, Josaphat dit : « Je suis comme toi », et cet aveu ne l’a même pas fait rougir !

S’ensuivit l’expédition à Ramoth de Galaad, au cours de laquelle Achab perdit la vie et Josaphat s’en tira de justesse, pour être confronté à un message très solennel de Dieu, par l’intermédiaire du prophète Jéhu : « Aides-tu au méchant, et aimes-tu ceux qui haïssent l’Éternel ? À cause de cela il y a colère sur toi de la part de l’Éternel » (2 Chr. 19:2). Le résultat final de toute cette affaire fut que le fils de Josaphat, Joram, épousa la fille d’Achab (2 Chr. 21:6) – la méchante Athalie, vraie fille de sa mère, Jésabel, qui fut la cause d’innombrables malheurs pour Juda.


4.2 - Rupture, comment se détacher

Si vous voulez d’autres preuves tirées de l’Écriture, lisez attentivement Genèse 13, 14 et 19, qui donnent l’histoire de la triste chute de Lot par son alliance avec les hommes de Sodome. Il ne les a pas améliorés, ils le dégradèrent, au point que personne ne lui prêta la moindre attention lorsqu’il tenta de témoigner de la catastrophe imminente ; et nous-mêmes nous n’aurions pas eu la certitude qu’il fut un vrai saint de Dieu si l’Esprit de Dieu, connaissant la difficulté, n’avait pas réglé la question en le qualifiant de « juste » dans le nouveau Testament (2 Pierre 2:8).

Bien sûr, vous devez rencontrer vos anciens compagnons, mais ne perdez pas de temps pour leur faire savoir que les anciennes relations n’existent plus. Parlez-leur de Christ. Quoi que vous fassiez, ne redescendez pas à votre ancien niveau de relation, et ne faites pas « salut les copains » comme avant. Si vous le faites, votre puissance s’envolera comme pour Samson, et vous deviendrez facilement leur proie.

Dans la grande majorité des cas, une confession franche et audacieuse de Christ est suffisante. Certains peuvent en recevoir un choc qui aboutira finalement à leur conversion ; d’autres peuvent simplement vous quitter. Sinon, le mieux sera que ce soit vous qui les laissiez. Si vous ne pouvez pas les aider, ils vous feront du mal. Ne leur en donnez pas l’occasion.


4.3 - Les nouvelles associations

Les remarques qui précèdent s’appliquent avec la même force à la formation de nouveaux liens et associations. L’étoile qui guide votre vie chrétienne devrait être la Parole suivante : « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules » (2 Cor. 6:14, lire 2 Cor. 6:14-18). Encadrez ce texte dans vos prières et accrochez-le en bonne place sur les murs de votre cœur et de votre mémoire. S’il est respecté, il vous épargnera beaucoup de souffrances. Vous en aurez besoin, car vous ne pouvez pas passer dans le monde sans y former toutes sortes de compagnies et associations.

Méfiez-vous du « joug mal assorti » en société, gardez-vous-en dans les affaires professionnelles. Plus d’un chrétien a vu son témoignage ruiné parce qu’il s’était associé à un homme inconverti et s’est ainsi trouvé mêlé à ses pratiques douteuses ; surtout, gardez-vous-en dans le mariage. Quelques jours ou quelques semaines suffisent pour rompre le joug mal assorti dans la société ou dans les affaires, mais dans le mariage vous y êtes pour toute la vie, vous et votre partenaire inconverti. Combien de jeunes vies prometteuses ont été assombries, et combien de chapitres de tristesse pourraient être écrits à la suite de la désobéissance au commandement divin. Si seulement je pouvais élever ma voix comme une trompette et avertir tous les jeunes convertis du pays !


5 - Les faux docteurs ou faux enseignants

Prenez également garde aux faux docteurs et à leurs doctrines. Ne soyez pas surpris qu’il y en ait : Satan a ses serviteurs aussi bien que Dieu, et il travaille en copiant. L’apôtre Paul, parlant de certains agents de Satan, disait : « Ce sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, se transformant en apôtres de Christ ; et ce n’est pas étonnant, car Satan lui-même se transforme en ange de lumière » (2 Cor. 11:13-14). Il est donc très probable que vous ne tarderez pas à rencontrer des hommes ou des femmes apportant des doctrines étranges, étayées avec beaucoup de vraisemblance et recouvertes d’un mince vernis de vérité.


Acceptez quelques conseils :

S’ils viennent à vous avec des doctrines qui ne sont pas conformes au simple évangile que vous avez reçu, dépréciant la mort et la résurrection de Jésus, refusez-les et évitez-les. Ils sont de faux docteurs, de faux enseignants (Gal. 1:6-8).

S’ils ne reconnaissent pas Jésus comme leur Seigneur (1 Cor. 12:3), ni que Lui — une Personne divine — est venu en chair, c’est-à-dire qu’Il s’est fait homme ; autrement dit, s’ils ne confessent pas Sa Divinité et Son Humanité (1 Jean 4:3), ils ne sont pas de Dieu.

Si Christ n’est pas le centre de leur enseignement, mais qu’ils apportent plutôt une mode religieuse, ou s’ils demandent votre soumission à l’enseignement d’un homme ou d’une femme qui prend une place de prophète, ou s’ils annoncent une nouvelle révélation que quelqu’un professe avoir reçue, — vous pouvez vous détourner d’eux en toute certitude. S’ils sont mis à l’épreuve, ils se révèleront n’être que des menteurs (Apocalypse 2:2).

Si celui qui enseigne, lui-même n’est pas converti, ne l’écoutez pas. Bien sûr, il peut dire des choses justes, tout comme un perroquet fait parfois des remarques très appropriées. L’Écriture, cependant, est très affirmative : « L’homme naturel [c’est-à-dire l’homme dans son état naturel ou inconverti] ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement » (1 Cor. 2:14).

Ne prêtez donc aucune attention aux théories contraires à la vérité de la Parole de Dieu, qu’elles soient avancées honnêtement par des incroyants avoués, ou dissimulées malhonnêtement par de prétendus théologiens ou conducteurs religieux, avec des mouvements de noms divers, comme « Haute critique théologique » ou « Pensée moderne ». Les pauvres auteurs de ces illusions qui détruisent l’âme, n’ont pas l’Esprit de Dieu et, même s’ils sont très savants, ils ne sont au fond pas chrétiens et ne connaissent rien de la véritable vie chrétienne du cœur.

Encore une fois, si quelqu’un vient à vous avec des doctrines pour lesquelles il doit tordre l’Écriture, soit en donnant un sens incertain aux mots, soit en se référant continuellement à l’original grec ou hébreu et en le traduisant pour qu’il corresponde à ses idées, soit s’il sort les textes de leur contexte ou de leur environnement qui déterminent leur signification, alors vous avez toutes raisons de considérer ses doctrines avec la plus grande suspicion. Aucune prophétie de l’Écriture ne relève d’une interprétation isolée, séparée du reste de l’Écriture (2 Pierre 1:20). N’oubliez pas non plus que la Bible est un tout ; une partie s’imbrique dans le reste, non seulement en s’accordant avec lui, mais en l’expliquant.


6 - Passe-temps, distractions, hobbies

Encore un avertissement, même s’il peut paraître étrange. Demandez à Dieu la grâce de vivre votre vie sans distractions.


6.1 - Temps perdu

Beaucoup de chrétiens estimables, jeunes ou vieux, manquent cruellement de fraîcheur et de force. Ils sont comme une plante dont on a enlevé les fleurs, et cela est souvent dû non pas à un péché positif ou à de la mondanité, mais au fait qu’ils s’adonnent à une activité ou à un passe-temps qui occupe leurs pensées et un temps précieux, lesquels pourraient être bien mieux employés. Certains ont pour passe-temps le foot, d’autres les romans, d’autres l’habillement, l’automobile, les loisirs sous toutes leurs formes, et surtout aujourd'hui, internet et les réseaux sociaux. Ne vous méprenez pas sur mes propos. Je ne plaide pour un isolement monacal. Si je vous poussais à montrer une piété factice avec de simples apparences ou pratiques religieuses, ce serait seulement vous faire passer du mal au pire. Non ! Bien sûr, vous avez besoin d’exercice et de loisirs, surtout si vous êtes jeune, sinon votre santé en souffrira ; mais, attention — c’est là le point important — gardez-les dans une place tout à fait secondaire, subordonnée à Christ et à Ses intérêts. Ne les laissez pas dévorer votre temps ; si vous le faites, ils deviendront des boulets-fardeaux.


6.2 - Rejeter péchés et fardeaux

« Rejetant tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience » (Héb. 12:1) : voilà la direction inspirée de l’apôtre. Remarquez que cette exhortation distingue les fardeaux des péchés. Les fardeaux sont un poids supplémentaire et sont différents du péché. Le « péché » est comme un obstacle en travers du chemin du coureur ; s’il s’y prend les pieds, il chute. Le fardeau est plutôt un poids, une charge qui ralentit, même s’il s’agit d’une chose utile ou même bonne en soi ; pour gagner la course, il faut le mettre de côté. L’athlète ne porte même pas d’objets de valeur. Il n’a pas de poches dans ses vêtements légers.

Si jamais, dans votre vie chrétienne, vous trouvez qu’une chose, même bonne en soi, devient un poids lourd pour vous, ayez le courage moral de la mettre de côté. Nous désirons que vous tiriez le maximum de joie et de bénédiction de votre connaissance de Christ.


7 - Le soutien du chrétien — Jésus le Sauveur

Je peux tout à fait imaginer que certains commencent à penser qu’être chrétien est un chemin difficile et trop compliqué, presque sans espoir. Cela ne vous fera pas de mal de découvrir que c’est effectivement une tâche sans espoir pour vos propres forces, mais n’oubliez pas que la puissance de Dieu est à votre disposition, et en votre faveur. Il y a certainement des lions sur le chemin, mais ne jouez pas au timoré, d’autant plus que Dieu vous fournit Lui-même de grandes ressources.

Vous n’avez pas cru à un Sauveur mort, mais à un Sauveur vivant. On ne Le voit pas car Il a quitté ce monde. Il est votre grand Souverain Sacrificateur dans le ciel, Il est entré « dans le ciel même, afin de paraître pour nous devant Dieu » (Héb. 9.24).

De là, Il prend en charge ce qui vous concerne. Appuyez-vous sur Lui, faites-en votre Ami. Confiez-vous à Lui. Ne Lui cachez rien, mais laissez-Lui la clé qui ouvre toutes les cases de votre âme.

Allez-vous rencontrer de nombreuses tentations ? « Il est capable de secourir ceux qui sont tentés » (Héb 2:18).

La faiblesse et l’infirmité vous accableront parfois. Il est capable de compatir. Il peut certainement « sympathiser à nos infirmités » (Héb. 4:15).

Des vagues de difficultés et de dangers peuvent déferler sur votre âme et menacer de vous engloutir. « Il est aussi capable de sauver… entièrement » (Héb. 7:25), c’est-à-dire jusqu’au bout.

Vos amis chrétiens vous apporteront peut-être leur aide et leur sympathie. Nous espérons qu’ils le feront, mais si vous voulez une certitude absolue, c’est vers Lui qu’il faut regarder !


8 - La puissance du chrétien, le Saint Esprit

Le fait que le Saint Esprit de Dieu, une personne divine soit sur la terre, et en vous si vous êtes croyant, est lié à cette question. « Mais, disent beaucoup de jeunes convertis, je n’ai rien ressenti de spécial. Est-il possible pour quelqu’un de recevoir le Saint-Esprit sans faire une expérience extraordinaire et unique ? ».

C’est certainement possible, et deux choses l’expliquent :


Il occupe sa demeure dans le croyant en silence, sans bruit, mais les effets de Sa présence se font bientôt sentir. Peut-être ne vous est-il jamais venu à l’esprit que les sentiments que vous avez au sujet de Christ et de Sa valeur et de l’amour de Dieu sont produits par Lui ; le fait que la Bible devienne un livre si précieux pour vous, et que la prière devienne une réjouissance au lieu d’être de l’ennui — voilà tout des résultats de Sa présence.

« Mais dans mon cas », dira quelqu’un, « je crains que ces résultats ne brillent que par leur absence, et pourtant je crois en Jésus. Je crains de n’avoir jamais reçu l’Esprit ». La raison probable de cette difficulté n’est pas que vous ne L’avez jamais reçu, mais que, l’ayant reçu, vous l’avez attristé.

« N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous êtes scellés pour le jour de la rédemption », disait l’apôtre Paul aux croyants d’Éphèse (Éph. 4:30). L’attrister, c’est perdre les avantages pratiques de Sa présence. Il se met alors à vous attrister, et du coup il n’est pas étonnant que vous soyez malheureux, puisqu’Il est Celui qui enseigne dans les choses de Dieu, et qu’Il est la puissance pour le culte, pour la communion et pour le service.

Gardez donc toujours à l’esprit que « votre corps est le temple du Saint-Esprit » (1 Cor. 6:19). Fuyez tout ce qui vous souille, car si l’Esprit de Dieu n’est pas attristé, vous avez une puissance plus grande que tout ce qui peut être dressé contre vous (1 Jean 4:4).


9 - Ce qui guide le chrétien

Il y a trois autres choses d’une grande utilité pratique, des aides pour le chrétien, jeune ou âgé ; l’Esprit de Dieu vous conduira certainement à être très diligent pour en faire bon usage.

D’abord et avant tout, la Parole de Dieu. Lisez votre Bible, et lisez-la bien. Faites-en, de loin, le livre principal de votre bibliothèque. Vous trouverez d’autres livres utiles, en particulier ceux qui vous renvoient continuellement à la Bible, mais ne leur permettez jamais de supplanter, dans votre lecture, la Parole de Dieu elle-même.

Nous vivons à une époque de grande infidélité, dont l’une des plus grandes causes est l’ignorance des Écritures (Matthieu 22:29). Armons-nous donc d’une connaissance approfondie du saint Livre, et avec prière.

Une voie royale pour comprendre la Bible, est bien la lecture de la Bible elle-même, dans la prière et sous la dépendance de l’enseignement du Saint-Esprit.

Lisez consécutivement ; ne sautez pas d’un endroit à l’autre, et n’ayez pas de passages favoris que vous lisez et relisez, en négligeant d’autres parties.

Lisez également de manière exhaustive ; pas rapidement au point de ne pas penser à ce que vous lisez, mais suffisamment vite pour garder à l’esprit le sens de l’ensemble du passage ou de l’argument, pour avoir une vue d’ensemble.

Fouillez l’Écriture en plus de la lire. Il se présentera souvent dans votre vie des points sur lesquels vous devrez chercher la pensée de Dieu. Parfois, vous trouverez un passage traitant directement de la question, parfois non ; vous devrez alors chercher un principe divin qui s’appliquera à votre cas et éclairera votre chemin. La Bible est un livre fournissant des principes : soyez comme les Béréens, qui « examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si les choses étaient ainsi » (Actes 17:11).

Cultivez aussi l’habitude de méditer les Écritures dans votre esprit. Pour être bien nourri, il faut non seulement manger mais aussi digérer. Le bœuf ne doit pas seulement brouter l’herbe fraîche, mais aussi ruminer ; ainsi, ne nous contentons pas de lire et de chercher, et donc de collecter des informations, mais après l’avoir fait, repassons-les sans cesse dans la méditation, afin qu’elles imprègnent nos âmes. L’effet en est la prospérité. Paul a dit à Timothée : « Occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier, afin que tes progrès soient évidents à tous » (1 Tim. 4:15).


10 - La prière, ressource essentielle du chrétien

Après la Parole de Dieu, la deuxième ressource en importance est la prière. Si vous voulez avoir une idée de sa nécessité, prenez votre Bible et lisez l’Évangile de Luc en suivant et en soulignant au crayon chaque passage où Jésus était en prière. Lui qui était une Personne divine, lorsqu’Il était ici sur terre, priait fréquemment.

Ou bien lisez les épîtres de Paul, et ce qu’il dit des prières : « priant nuit et jour très instamment » (1 Thes. 3:10), et ainsi de suite. Si Paul devait prier, vous et moi nous en avons sûrement besoin.

Vous pouvez tout simplement prier sur tout et n’importe quoi, tout ce qui vous préoccupe (Phil. 4:6-7). Rien n’est trop petit. Notre Dieu est assez grand pour répondre à votre plus petit besoin.


Quel Ami nous avons en Jésus,

Il a porté tous nos péchés et nos douleurs !

Quel privilège de tout Lui apporter,

Apporter tout à Dieu dans la prière !


Déchargez votre cœur, et faites votre requête avec des actions de grâce. Que vous obteniez ou non la réponse que vous souhaitez, vous obtiendrez au minimum Sa paix dans votre cœur.

N’oubliez pas l’intercession, c’est-à-dire la prière pour les autres, sauvés ou non. Nous risquons d’être à l’étroit dans nos pensées et nos prières. Il y a toujours une grande bénédiction à penser aux autres.

Mais, en tout cas, prions, et prions « sans cesse ». Restez dans une attitude de dépendance et de compter sur Dieu en permanence. Que votre cœur respire toujours l’esprit de prière, même si vous ne pouvez pas toujours être à genoux. En plus d’être utile, c’est la sécurité. Un ancien dicton disait :

Satan tremble quand il voit

Le saint le plus faible à genoux.


11 - La compagnie du chrétien. Pas d’isolement

Permettez-moi maintenant de vous faire saisir qu’il est très important de rester dans une compagnie chrétienne. Une grande partie de ce qui a été dit au sujet des anciennes compagnies et associations serait appropriée ici, mais il est inutile de répéter. Il suffit de dire que la meilleure façon d’éviter les anciennes associations est d’en former de nouvelles et de les cultiver de bon cœur.

David a dit : « Je ne connaîtrai pas l’homme méchant… Mes yeux seront sur les fidèles » (Ps. 101:4-6), et en disant cela, il était sans doute un type du Seigneur Jésus Christ. Fuir le mal et cultiver le bien, telle a toujours été Sa manière de faire, et s’il en est ainsi, nous ferons bien d’avoir cette habitude.

Le tout premier acte de la vie de Moïse qui mérite d’être mentionné et loué, c’est qu’après avoir pris un peu d’âge, il a mis tout son cœur sur le peuple de Dieu méprisé. « Il a préféré être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché » (Héb. 11:25).

Ne commencez pas avec l’idée que les chrétiens sont parfaits, auquel cas vous auriez bien vite de grandes déceptions. Ils ne le sont pas, loin de là, mais vous trouverez parmi eux une chaleur et un amour que vous ne trouverez jamais dans le monde. Tenez-vous près d’eux, et s’ils ne répondent pas tout à fait à vos attentes ou ne correspondent pas à vos idées, restez quand même près d’eux. Même s’ils sont un peu froid, rendez-leur en retour un cœur chaleureux, et votre investissement sera bientôt remboursé avec les intérêts.

En général, cependant, les choses se passent dans l’autre sens. J’ai entendu bon nombre de personnes affirmer que leurs amis chrétiens sont si froids qu’ils ne leur adressent jamais la parole après le service ou la réunion. En y regardant de plus près, je me suis aperçu presque toujours que ces mêmes personnes ont la réputation de se lever dès la fin de la réunion et de s’enfuir sans laisser à quiconque la chance d’une poignée de main amicale. Ce sont eux qui sont froids, pas leurs amis. Un symptôme fréquent de maladie est que l’on se plaint d’avoir froid quand en réalité il fait plutôt chaud.

Fuir la compagnie des chrétiens est un symptôme précoce de maladie spirituelle. Lorsque les propriétaires de troupeaux ou leurs bergers voient une brebis se tenir à l’écart des autres dans un champ, ils en concluent immédiatement qu’elle est malade. Lorsqu’elles vont bien, elles restent toutes ensemble. Attention, donc, à ne pas vous isoler en boudant dans votre coin. Les traînards sont une proie facile pour l’ennemi rusé.

Certains, cependant, peuvent vouloir un conseil pratique pour savoir où aller, car, hélas ! les chrétiens, même les vrais, sont divisés en de nombreux groupes, certains grands, d’autres petits, réunis en divers endroits.

Mon conseil est le suivant : allez là où la Parole de Dieu vous conduira.

Mais souvenez-vous de ceci : ce qui vous plait, ou ce que vos parents ont fait avant vous, n’est pas ce qui est décisif. La question doit être tranchée absolument par la Parole de Dieu, comme si l’enjeu était votre salut. Voici donc un point sur lequel vous ferez bien de consulter l’Écriture dans la prière.

Ne devenez pas une pierre roulante ou itinérante dans la chrétienté, ce qu’on appelle communément, un « électron libre ». Il vaut mieux rester là où vous êtes, aussi longtemps que la Parole de Dieu, une bonne conscience et un amour sincère pour notre Seigneur Jésus-Christ vous le permettront.


12 - Le service du chrétien

Enfin, n’oubliez pas de servir le Seigneur. Je ne veux pas dire par là simplement que vous devez faire tout pour le Seigneur (Col. 3:22-24), y compris le plus petit travail quotidien, si c’est votre tâche. Mais vous devez absolument vous intéresser à l’œuvre pour le Seigneur Jésus Christ, et entreprendre une activité dans cette œuvre, même si c’est très petit à vos yeux.


Que dois-je faire ? C’est la question qu’on pose souvent. Posez cette question à votre Maître, qui seul a le droit d’y répondre, et vous découvrirez bientôt ce que vous devez faire. Les occasions abondent, et les besoins sont grands.

Il est possible que vous ayez déjà commencé à servir le Seigneur, presque sans le savoir.

Comme André, vous avez cherché un frère, un ami, pour l’amener à Jésus (Jean 1:40-42). Ayant vous-même trouvé le Seigneur, vous l’avez fait sans qu’on vous le dise, tout comme un caneton qui sort de l’œuf va tout de suite vers la mare. Si c’est le cas, remerciez Dieu et ne vous lassez pas de cette œuvre bénie. Continuez, et après avoir cherché à amener vos amis à Jésus, élargissez vos limites et continuez encore !

Que de façons de servir le Seigneur — par des conversations personnelles, n’importe où et à tout moment, par la distribution de tracts, par la visite des malades, par de l’enseignement à des jeunes (école du dimanche), en plus de la prédication publique de l’Évangile et du ministère de la Parole aux croyants. Demandez au Seigneur ce que vous devez faire et, une fois que vous l’avez découvert, FAITES-le.


La santé corporelle est impossible si nous ne travaillons pas, et restons immobiles. Salomon l’avait observé quand il disait : « Le sommeil est doux pour celui qui travaille … mais l’abondance du riche ne lui permet pas de dormir » (Ecclésiaste 5:12).

Beaucoup de gens en vogue dans la société souffrent nerveusement et d’autres maux semblables, simplement parce qu’ils n’ont rien à faire, et l’on peut trouver des chrétiens qui ne font rien pour la même raison ; ils font partie des gens au chômage, à moins qu’ils ne consacrent leur énergie à des activités inutiles, voire malfaisantes. La vieille maxime est plus vraie que jamais :

Satan trouve toujours quelque chose à faire pour les mains oisives.


Soyons donc comme les croyants de Thessalonique, à qui l’on pouvait dire : « Vous vous êtes tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils » (1 Thess. 1:9-10).

Si ce verset devient le vrai sommaire de nos vies, elles auront été des vies qui valaient la peine d’être vécues.


Puissiez-vous ÊTRE richement BÉNIS et DEVENIR ainsi une BÉNÉDICTION.