Seconde Épître de Pierre

Plan ajouté par Bibliquest

F.B. Hole


Table des matières abrégée :

1 - Chapitre 1

2 - Chapitre 2

3 - Chapitre 3


Table des matières détaillée :

1 - Chapitre 1

1.1 - 2 Pierre 1:1-11

1.1.1 - 2 Pierre 1:1

1.1.2 - 2 Pierre 1:2-3

1.1.3 - 2 Pierre 1:3-7 — Plan

1.1.4 - 2 Pierre 1:3-4

1.1.5 - 2 Pierre 1:5a

1.1.6 - 2 Pierre 1:5b

1.1.7 - 2 Pierre 1:6

1.1.8 - 2 Pierre 1:7-8

1.1.9 - 2 Pierre 1:8-9

1.1.10 - 2 Pierre 1:10

1.1.11 - 2 Pierre 1:11

1.2 - 2 Pierre 1:12-21

1.2.1 - 2 Pierre 1:12

1.2.2 - 2 Pierre 1:13-14

1.2.3 - 2 Pierre 1:15

1.2.4 - 2 Pierre 1:16

1.2.5 - 2 Pierre 1:16-18

1.2.6 - 2 Pierre 1:19

1.2.7 - 2 Pierre 1:20

1.2.8 - 2 Pierre 1:21

2 - Chapitre 2

2.1 - 2 Pierre 2:1-3

2.2 - 2 Pierre 2:4-10

2.3 - 2 Pierre 2:10-22

2.3.1 - 2 Pierre 2:10-12

2.3.2 - 2 Pierre 2:13-14

2.3.3 - 2 Pierre 2:15-16

2.3.4 - 2 Pierre 2:17

2.3.5 - 2 Pierre 2:18

2.3.6 - 2 Pierre 2:19

2.4 - 2 Pierre 2:20-22

3 - Chapitre 3

3.1 - 2 Pierre 3:1-10

3.1.1 - 2 Pierre 3:1-2

3.1.2 - 2 Pierre 3:3

3.1.3 - 2 Pierre 3:4-5

3.1.4 - 2 Pierre 3:3-6

3.1.5 - 2 Pierre 3:7-10

3.2 - 2 Pierre 3:11-18

3.2.1 - 2 Pierre 3:11-14

3.2.2 - 2 Pierre 3:15-16

3.2.2.1 - 2 Pierre 3:15a

3.2.2.2 - 2 Pierre 3:15b

3.2.2.3 - 2 Pierre 3:16a

3.2.2.4 - 2 Pierre 3:16b

3.2.3 - 2 Pierre 3:17-18


1 - Chapitre 1

1.1 - 2 Pierre 1:1-11

1.1.1 - 2 Pierre 1:1

Dans sa seconde épître, l’apôtre Pierre s’adresse aux mêmes croyants que dans la première, les chrétiens juifs dispersés dans l’Asie Mineure. Cela n’est pas dit expréssément dans les premiers versets, mais le v. 1 du ch. 3 nous le fait comprendre. Dans la salutation du début de l’épître, il les décrit simplement comme ceux qui ont reçu en partage une foi de pareil prix, « par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ ».

Ils avaient cru l’évangile, comme lui-même l’avait cru ; et une telle foi dans le cœur, où qu’elle se trouve, est en effet précieuse. Mais ici, il se réfère à la foi du christianisme, si précieuse au-delà de toute expression. La religion juive ne pouvait pas être appelée une foi. Elle avait commencé par la vue au Sinaï. Elle consistait en une loi d’exigences couplée à un système visible (« des ordonnances pour le culte, et un sanctuaire terrestre », Héb. 9:1) qui était l’ombre des biens à venir. Ils s’étaient détournés de ce culte qui paraissait être la réalité, alors qu’il n’en était que l’ombre, et ils avaient embrassé la précieuse foi en Christ qui, pour les incrédules, semble n’être qu’une ombre, alors que c’est elle qui a la réalité.

Cette foi précieuse ne nous est apparue que par la venue du Seigneur Jésus comme Sauveur, et Il est venu comme la démonstration de la justice de notre Dieu (1:1b). Le mot « notre » vaut la peine d’être noté. Sous la plume d’un Juif converti écrivant à des Juifs convertis, l’expression « notre Dieu » signifiait « le Dieu d’Israël » qui avait manifesté Sa justice dans Sa fidélité à Ses anciennes promesses, et qui était intervenu en leur faveur, et en notre faveur, en envoyant le Sauveur, ce qui avait eu pour résultat la foi si précieuse qui est la nôtre.


1.1.2 - 2 Pierre 1:2-3

Or le Seigneur Jésus qui est venu comme notre Sauveur, selon le v. 1, est aussi le Révélateur par lequel nous avons la vraie connaissance de Dieu, comme l’indique le v. 2, et nous jouissons de toute grâce et paix en proportion de ce que nous connaissons réellement Dieu Lui-même et le Seigneur Jésus. En effet c’est vraiment par la connaissance de notre Dieu Sauveur que tout ce qui regarde la vie et la piété est à nous (1:3a).


1.1.3 - 2 Pierre 1:3-7 — Plan

Pour faciliter la compréhension du passage, notons que :


1.1.4 - 2 Pierre 1:3-4

Qu’est-ce que la puissance divine nous a donné ? Tout ce qui regarde la vie et la piété. Nous n’avons pas simplement reçu la vie, mais avec elle tout le nécessaire pour que la vie nouvelle se manifeste dans la manière chrétienne pratique de vivre et de se conduire pieusement. L’apôtre ne s’arrête pas pour spécifier les choses données, sauf pour nous rappeler que nous avons de très grandes et précieuses promesses. Il utilise le superlatif « les très grandes », car rien ne pourrait surpasser les espérances du chrétien, qui sont centrées sur la venue du Seigneur. Réfléchissons quand même un peu pour nous rappeler quelques-uns des dons que la puissance divine nous a conférés : le Saint Esprit habitant en nous, la parole de Dieu écrite pour nous, le trône de la grâce dont l’accès nous est ouvert, pour n’en citer que trois. Cependant nous avons reçu TOUT ce qui regarde la vie et la piété, non pas seulement quelques éléments. C’est pourquoi nous sommes envoyés en étant parfaitement équipés. Rien ne manque de la part de Dieu.

Tout cela nous a atteints par le moyen de la connaissance de Dieu comme Celui qui nous a appelés « par la gloire et par la vertu ». Nous sommes bien sûr appelés à la gloire (1 Pierre 5:10), mais l’accent est mis ici sur le fait que la gloire et la vertu caractérisent toutes les deux notre appel. Nous sommes appelés à vivre dans l’énergie de cette gloire qui est notre destinée et notre but, et dans l’énergie de cette vertu, ou courage, qui nous portera jusqu’à la fin.

Ces choses, chacune et toutes ensemble, sont à nous afin que, par elles, « nous participions de la nature divine ». Chaque vrai croyant est « né de Dieu » et, dans ce sens, il participe de la nature divine (1 Jean 3:9), en conséquence de quoi, il pratique la justice et marche dans l’amour (1 Jean 2:29 & 3:10). Cependant notre passage ne signifie pas que, par ce qui nous est donné, nous pouvons naître de nouveau, car Pierre écrivait à des gens déjà régénérés (c’est à dire nés de nouveau — 1 Pierre 1:23), — mais plutôt que, par ces choses, nous pouvons être conduits à une participation pratique et expérimentale de la nature divine. En bref, l’amour est la nature divine, et par suite les v. 5 à 7 dépeignent la croissance du croyant comme culminant dans l’amour. L’amour, ou « charité », la nature divine, voilà la chose ultime. Le croyant dont le cœur est plein de l’amour de Dieu est vraiment participant de la nature divine, dans le sens de ce passage.

Toute la corruption qui est dans le monde est le fruit de la convoitise. Le terme « convoitise » recouvre tous les désirs qui jaillissent de la nature déchue de l’homme. La loi de Moïse est venue imposer un frein aux désirs de l’homme déchu, mais au lieu que la loi ait eu pour effet de restreindre la convoitise, les convoitises ont au contraire éclaté au travers des contraintes de la loi, et elles ont continué à répandre leur corruption alentours. Toute la corruption du monde provient de la nature déchue de l’homme. Nous, croyants, nous sommes amenés à participer de la nature divine, d’où jaillit la sainteté, et nous sommes donc retirés de la corruption, et nous y échappons. Dans la force de ce qui est divin, nous sommes retirés de ce qui nous est naturel comme pécheurs, et il n’y a pas d’autre façon d’y échapper.


1.1.5 - 2 Pierre 1:5a

Remarquez maintenant la première partie du v. 5 : « Pour cette même raison aussi », c’est-à-dire : « Outre tout ce qui nous est librement conféré par Sa divine puissance », il y a besoin de quelque chose de notre part, et ce quelque chose c’est « tout empressement » ou « toute diligence ».

Le travail, même dans nos cœurs et nos vies comme croyants, est entièrement le travail de Dieu. Ce n’est pourtant pas une raison pour tomber dans une sorte de fatalisme comme s’il n’y avait rien à faire de notre côté. Nous devons plutôt nous souvenir qu’il plaît à Dieu d’utiliser des moyens humains en rapport avec une grande partie de Son travail, et qu’Il a établi que le chemin vers la prospérité spirituelle de chaque croyant individuellement passe par l’empressement spirituel propre à ce même croyant. Ce n’est pas surprenant, car c’est tout à fait en accord avec ce que nous voyons dans les choses naturelles. Dans le livre des Proverbes où l’on a la sagesse divine appliquée aux choses naturelles, nous lisons : « As-tu vu un homme diligent dans son travail ? Il se tiendra devant les rois, il ne se tiendra pas devant des gens obscurs » (Prov. 22:29).


1.1.6 - 2 Pierre 1:5b

C’est pourquoi, c’est avec tout empressement que nous avons à ajouter à notre foi la vertu, et tout le reste de ce qui est énuméré dans les v. 5 à 7 : « Joignez à votre foi, la vertu ; et à la vertu, la connaissance ». On a à la fois l’idée de construction, comme si on ajoutait brique à brique, et l’idée de croissance. Le bourgeon de pommier au printemps a en lui le germe de la pomme succulente qui pendra au même endroit en automne. Mais dans la production de la pomme, de nombreuses choses sont intervenues, le soleil et la pluie, l’énergie vitale de l’arbre qui lui a permis d’absorber du sol sa ration d’eau, etc. Sans l’énergie vitale de l’arbre, tout le reste aurait été en vain pour la production de la pomme.

Or c’est de cette manière que nous devons être caractérisés par l’énergie empressée ou diligente. Les beaux traits du caractère chrétien qui sont en germe chez chaque croyant doivent croître en nous, et c’est dans notre foi que se trouve la vertu, ou courage. S’il n’y avait pas la vertu qui nous rend capables de nous tenir nettement à part du monde, notre foi deviendrait bien malingre.

À la vertu il nous faut joindre la connaissance. La vertu communique une grande force de caractère, mais la force peut devenir dangereuse si elle n’est pas utilisée selon la connaissance, c’est-à-dire la connaissance la plus haute et la meilleure de toutes : la connaissance de Dieu et de Sa volonté.


1.1.7 - 2 Pierre 1:6

À la connaissance nous devons ajouter la tempérance, ou modération. Si nous ne sommes guidés que par la connaissance, nous pouvons très facilement devenir extrémistes. Le croyant pourvu d’une grande clarté intellectuelle peut facilement agir de manière à mettre en péril le bien-être de ses frères moins clairvoyants, comme Romains 14 et 1 Corinthiens 8 nous le montrent. D’où le besoin de tempérance.

À la tempérance nous avons à ajouter la patience, ou endurance. Nous ne pouvons qu’être éprouvés et testés. Le croyant pourvu de patience surmontera cela.

« Et à la patience, la piété ». Nous apprenons à vivre dans la conscience de la présence de Dieu. Nous voyons Dieu dans nos circonstances, et nous agissons comme sous Ses yeux.


1.1.8 - 2 Pierre 1:7-8

« Joignez … à la piété, l’affection fraternelle », car nous sommes maintenant en mesure de nous ajuster correctement à nos frères et sœurs en Christ. Nous les voyons eux aussi en relation avec Christ, et comme nés de Dieu, et non selon nos caprices et nos lubies, nos partis pris, nos goûts ou nos aversions.

Dans cette affection fraternelle, il doit y avoir l’amour ; c’est-à-dire l’amour divin, l’amour qui continue à aimer ce qui n’est pas aimable naturellement, vu que maintenant la source de l’amour est intérieure, et qu’en conséquence cet amour n’a pas besoin d’être excité par la présentation, au dehors, de ce qui attire personnellement. Le croyant qui, par une croissance spirituelle diligente (empressée), aime de cette manière, participe de la nature divine d’une manière très pratique, et porte du fruit comme le v. 8 le déclare très simplement.


1.1.9 - 2 Pierre 1:8-9

Vous remarquerez que ces choses doivent être en nous et y abonder. Elles ne sont pas comme des vêtements qu’on revêt et qu’on ôte selon les occasions. Elles sont comme des fruits, le produit et l’extériorisation de la vie divine intérieure ; et si elles abondent en nous, elles prouveront que nous ne sommes « ni stériles ni oisifs pour ce qui regarde la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ ».

L’oisiveté est l’opposé de l’empressement ou diligence. Que sommes-nous, oisifs ou diligents, empressés ? Certains chrétiens sont très diligents pour gagner de l’argent et chercher des plaisirs, mais oisifs dans les choses de Dieu. Est-il alors étonnant qu’ils soient spirituellement languissants ? D’autres, tout en menant à bien correctement leurs affaires ou leur travail, sont diligents (ou : empressés) dans les choses de Dieu. On ne s’étonne pas de les voir prospérer spirituellement.

Les v. 8 et 9 de notre chapitre présentent un contraste fort. Le croyant diligent qui croît spirituellement, et en qui, par conséquent, le fruit de l’Esprit abonde, n’est ni oisif ni stérile pour ce qui regarde la connaissance du Seigneur Jésus. D’un autre côté, il est hélas possible qu’un croyant soit, au moins temporairement, à la fois oisif et stérile, et qu’il soit par conséquent dans la triste situation décrite au v. 9 : aveugle et ne voyant pas loin (myope), avec une mémoire spirituelle délabrée.

Celui qui chute selon le v. 9 est évidemment un vrai croyant. Il n’est pas dit qu’il n’a jamais été purifié de ses péchés d’autrefois, et encore moins qu’ayant été autrefois sauvé, il n’est plus maintenant purifié de ses péchés ; mais ce qui est dit, c’est qu’il a oublié la purification de ses péchés précédents. Il était purifié, mais il l’a oublié. Il faut donc bien distinguer entre celui qui est en chute selon ce verset, et ceux qui se retirent selon Hébreux 6 et selon la parabole du semeur (Luc 8:13).

En Hébreux 6, celui qui se retire est un apostat qui abandonne la foi chrétienne au point de la répudier jusqu’à crucifier à nouveau, quant à lui, le Fils de Dieu ; son cas est absolument sans espoir.

Dans la parabole du semeur, ceux qui se retirent sont ceux qui reçoivent la parole dans leurs pensées et dans leurs émotions, sans que cela pénètre leur conscience. Ils professent être convertis, mais sans réalité, et bientôt abandonnent. Leur cas, bien que difficile, n’est pas sans espoir, car il se peut qu’ultérieurement ils se convertissent vraiment et réellement à Dieu.

Cependant, il est question ici en 2 Pierre 1:9 d’un vrai croyant, et si quelqu’un était disposé à douter que cela puisse arriver à un vrai croyant, nous rappelons le triste épisode de la propre histoire de Pierre où il illustre ce qu’il affirme dans ce verset. On voit l’aveuglement de Pierre à l’égard de sa propre faiblesse la nuit de la trahison ; on le voit se précipiter dans une situation périlleuse, à cause de sa « myopie » (= ne pas voir loin), se chauffant près du feu au milieu des ennemis du Seigneur ; on le voit pris au piège par une servante, puis éclater en blasphèmes et jurements, à l’image pénible de ses péchés d’autrefois ; tout cela nous fait voir un Pierre ayant oublié qu’il avait été purifié de ces péchés d’autrefois.

Nous ne sommes certainement pas meilleurs ni plus forts que Pierre. Combien de fois avons-nous été chacun une triste illustration de ce v. 9 ?


1.1.10 - 2 Pierre 1:10

Le moyen d’être préservé de cela réside, bien sûr, dans cette diligence (ou : empressement) à laquelle Pierre nous exhorte. Pour ne pas reculer, il faut avancer. Ayant ces choses abondant en nous (1:8), et les faisant (1:10), nous serons préservés de chute, et ainsi il sera manifeste que nous sommes effectivement appelés et élus de Dieu.

Comment les autres disciples ont-ils regardé Pierre après son désastreux recul ? Ils craignirent probablement pendant un moment qu’il se révèle être un second Judas. Il est évident qu’ils se demandèrent s’il était encore l’un d’entre eux. D’où le message spécial : « Dites à ses disciples, et à Pierre » (Marc 16:7). Ils n’étaient pas du tout sûrs de son appel et de son élection.

Aux chrétiens sincères et simples de cœur de Thessalonique, l’apôtre Paul écrivit : « sachant, frères aimés de Dieu, votre élection » (1 Thes. 1:4). Comment le savait-il aussi sûrement ? Lisez le ch. 1 de cette première épître aux Thessaloniciens, et vous verrez les progrès étonnants qu’ils avaient faits en si peu de temps depuis leur conversion. Il était donc impossible de douter de leur élection. Ils l’avaient rendue certaine.


1.1.11 - 2 Pierre 1:11

La vitalité et l’abondance de fruits qui marquent le croyant diligent ne sont pas seulement une démonstration de son appel et de son élection dans le temps présent, mais elles sont aussi pleines de promesses pour le futur. Devant nous se trouve « le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » ; or, même s’il est vrai que tout vrai chrétien y entrera, c’est le chrétien qui porte du fruit qui aura une riche entrée, comme le v. 11 le déclare clairement.

Le « royaume éternel », ce n’est pas le ciel. Personne ne gagne le ciel comme résultat de sa diligence ou de l’abondance de son fruit ; et personne non plus n’y gagne une riche entrée, tandis que d’autres n’auraient qu’une pauvre entrée. La seule manière d’entrer au ciel est par le moyen de l’œuvre de Christ, une œuvre parfaite dont tous ceux qui croient peuvent bénéficier pareillement — de sorte que tous ceux qui entrent le font de la même manière et sur la même base, sans distinction.

Le royaume éternel sera établi quand Jésus reviendra, et c’est en rapport avec lui que les récompenses seront attribuées, selon l’enseignement de la parabole des mines de Luc 19:12-27. Il y aura par conséquent de grandes différences quant aux places occupées par les croyants dans le royaume, et notre entrée y sera riche ou pauvre. Tout dépendra de notre diligence et de notre fidélité. Souvenons-nous de ceci pour raviver notre zèle et notre dévouement.


1.2 - 2 Pierre 1:12-21

1.2.1 - 2 Pierre 1:12

Sachant cela, et sachant aussi combien nous oublions très facilement et rapidement même les choses auxquelles nous sommes bien habitués, l’apôtre Pierre en pasteur d’âmes diligent, leur rappelle ces choses de manière répétée. Ils connaissaient ces choses ; ils étaient en effet établis dans la vérité qui avait été révélée en Christ — la vérité présente — mais ils avaient besoin qu’on la leur rappelle. Combien plus avons-nous besoin de ces rappels dont l’objet, comme le disait Pierre, était de les réveiller.

Notez ceci ! Nous pouvons écouter des messages ou lire des articles qui ne contiennent aucune vérité nouvelle pour nous. Ne les méprisons pas pour autant. La fonction principale d’un docteur (enseignant) est d’instruire dans la vérité du christianisme, — vérité certes ancienne en elle-même, mais en grande partie nouvelle pour ceux qu’il instruit. La principale fonction d’un pasteur ou berger est d’atteindre les cœurs et les consciences des croyants, leur appliquant les choses dans lesquelles ils ont été instruits, les réveillant et les gardant vigilants et exercés. N’avons-nous pas davantage besoin, pour la plupart d’entre nous, du second ministère (pasteur) que du premier (docteur) ? Pratiquer de manière plus conséquente ce que nous connaissons est probablement pour nous une nécessité plus urgente que d’élargir le champ de nos connaissances.


1.2.2 - 2 Pierre 1:13-14

Pierre considère ensuite l’heure de sa mort. Le Seigneur Jésus avait fait allusion à sa mort et à la façon dont il mourrait, selon Jean 21:18-19. Au moment où Pierre écrit, il savait que cela aurait lieu dans peu de temps. N’est-il pas frappant que Pierre ait eu besoin qu’on lui dise qu’il allait mourir ? Quel témoignage au fait que l’espérance réelle du chrétien n’est pas la mort, mais la venue du Seigneur Jésus !


1.2.3 - 2 Pierre 1:15

Et voyez l’usage que Pierre fait de cette connaissance de son départ, et comment il met en pratique la diligence à laquelle il incitait les autres au début du chapitre. Le v. 15 dit littéralement : « Mais je m’étudierai [ou : j’userai de diligence pour que] à ce qu’après mon départ vous puissiez aussi en tout temps vous rappeler ces choses ». Et il poursuit en insistant sur la réalité et la certitude du royaume qui vient et dont il a déjà parlé au v. 11, sans cependant s’arrêter pour préciser ce qu’il se proposait de faire selon ce v. 15. Il est bien évident que ce qu’il se proposait d’accomplir sous la direction et l’inspiration du Saint Esprit, c’était d’écrire l’épître que nous sommes en train de lire maintenant. C’est par son moyen que nous pouvons maintenant nous rappeler en tout temps ces choses, bien que la voix de Pierre se soit tue depuis longtemps.

Observez qu’il n’est fait mention ici ni de l’émergence d’une autre race d’apôtres ni de celle d’hommes inspirés, ni de succession apostolique. Ce qui est indiqué comme prenant la place des apôtres, c’est l’Écriture — spécialement les écrits apostoliques, en d’autres termes le Nouveau Testament. Aucun docteur ne peut parler avec l’autorité inspirée de l’Écriture. Si nous négligeons nos Bibles, c’est en vain que nous écouterons les meilleurs des hommes.


1.2.4 - 2 Pierre 1:16

Nous venons d’avoir nos pensées ranimées par le fait que la diligence doit avoir sa récompense à la venue du jour du royaume éternel de notre Seigneur. Cependant, Pierre écrivait à des gens qui, dès les jours de leurs pères, avaient chéri l’espérance du royaume du Messie, et qui avaient vécu pour Le voir rejeté et crucifié. Ils pouvaient être tentés de se demander si, après tout, les prophéties de Son royaume glorieux et effectif, embrassant à la fois la terre et les cieux, ne devaient pas être interprétées comme n’étant que du langage figuré, des descriptions ardentes et poétiques de ce qui ne serait, après tout, qu’un état spirituel et invisible dans les cieux ? Il se peut bien qu’ils aient eu ces pensées, car nous sommes naturellement portés aux extrêmes. Des gens qui autrefois portaient au pinacle la venue en gloire publique du Messie promis, et qui méconnaissaient Sa venue en humiliation, — une fois qu’ils étaient convaincus de Sa venue pour souffrir, ils avaient tendance à porter cette dernière au pinacle et d’oublier Son royaume et Sa gloire.

La puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, prédites depuis si longtemps dans le témoignage prophétique, ne sont pourtant pas « des fables ingénieusement imaginées », et Pierre peut rendre un témoignage déterminant à sa réalité concrète. Ce qu’il dit dans les v. 16 à 18 revient à ceci : « le témoignage prophétique est vrai, et le royaume prédit est une réalité concrète qui doit être manifestée en son temps, car nous en avons déjà vu un échantillon ». C’est évidemment une allusion à la scène de la transfiguration relatée dans trois des quatre évangiles, et dont il avait été lui-même témoin avec Jacques et Jean.

Il y a quelques années, quelques hommes commencèrent à parler d’une nouvelle sorte de tissu soyeux (la rayonne) produit, non pas à partir des cocons d’une chenille comme la soie, mais à partir de bois. Les gens étaient incrédules, voyant cela comme une fable. La preuve fut bientôt produite, très concluante. Un échantillon fut présenté — non pas des tonnes, mais quelques grammes seulement. La réalité de la soie artificielle fut alors autant prouvée par ces quelques grammes qu’elle l’est maintenant par les milliers de bas dans toutes les vitrines de magasins du monde.


1.2.5 - 2 Pierre 1:16-18

Le glorieux royaume de notre Seigneur Jésus a été vu, il y a longtemps, sous forme d’échantillon par des témoins choisis. Ils n’ont pas seulement vu, mais ils ont aussi entendu. Ils avaient été « témoins oculaires de Sa majesté », et Pierre peut ajouter : « nous entendîmes cette voix venue du ciel » — la voix venue de « la gloire magnifique » disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ».

Certains pourraient cependant demander en quoi la scène de la transfiguration était un échantillon « de la puissance et de la venue » du Seigneur, et en quoi confirme-t-elle Son royaume glorieux. Il en était ainsi dans la mesure où Lui était glorifié et était le centre de tout ce qui les occupait. Les saints jouissant d’une part céleste étaient représentés par Moïse et Élie. Les saints sur la terre étaient représentés par Pierre, Jacques et Jean. Les saints célestes étaient associés au Seigneur et entraient avec intelligence dans Ses pensées dans leur entretien ; les saints terrestres étaient bénis par Sa présence, bien qu’éblouis par Sa gloire. C’était un aperçu du « Fils de l’homme venant dans Son royaume » (Matt. 16:28), un aperçu du « royaume de Dieu venu avec puissance » (Marc 9:1), un aperçu du « royaume de Dieu » (Luc 9:27).

Le royaume glorieux et éternel du Seigneur Jésus est donc une réalité bénie et concrète. Il va sûrement venir. Nous y entrerons dans son « côté céleste » en tant qu’appelés de Dieu (2 Tim. 4:18). La question qui reste à résoudre est celle-ci : de quelle manière y entrerons-nous ? Votre entrée et la mienne seront-elles de riches entrées ? Entrerons-nous comme un navire bien tenu et bien équipé, entrant au port à pleines voiles ? Ou bien entrerons-nous plutôt comme une épave cabossée et déguenillée ? C’est à chacun de donner la réponse, soit au moyen de la diligence spirituelle, soit par une indolence et une négligence spirituelles de tous les jours.


1.2.6 - 2 Pierre 1:19

La transfiguration du Seigneur Jésus n’était pas seulement une confirmation particulière et spéciale de la réalité de Son royaume à venir, mais elle était aussi d’une manière générale une confirmation de tout le témoignage prophétique de l’Ancien Testament. C’est ce que déclare la première partie du v. 19 : « Et nous avons la parole prophétique rendue plus ferme ». Ce n’est pas difficile à comprendre si nous cherchons dans l’Ancien Testament, et observons comment toutes ses prédictions ardentes se concentrent sur le royaume terrestre du Messie, en sorte qu’établir la réalité de Son glorieux royaume à venir, c’était confirmer la totalité du témoignage prophétique de l’Ancien Testament.

Ces chrétiens juifs du début étaient peut-être enclins à ignorer la prophétie de l’Ancien Testament, comme si elle était supplantée par les développements relatifs aux souffrances de Christ, si inattendues pour eux. L’apôtre Pierre ici les assure de sa valeur et de son importance, car elle est comme « une lampe qui brille dans un lieu obscur ». Le mot du texte original, traduit par « obscur » signifie « sordide », « dégoûtant ». Le monde avec toutes ses inventions intelligentes et sa splendeur élégante n’est qu’un lieu sordide selon l’estimation de Dieu, et aussi selon l’estimation de tout chrétien enseigné par Lui. La seule vraie lumière qui brille dans cette condition sordide est celle qui provient de la lampe de la prophétie. Les hommes se livrent à de vaines imaginations sur le « millénium » qu’ils voudraient voir émerger de la fange actuelle. De telles imaginations ne sont que des étincelles. La lampe de la prophétie nous introduit dans la lumière des propos de Dieu, et de Son œuvre à venir à la fois en jugement et en salut, et elle nous permet de voir la condition sordide du monde actuel, ainsi que la gloire du monde à venir.

Nous devons faire attention à la lumière de la lampe prophétique « jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire et que l’étoile du matin se soit levée dans vos cœurs ». « Le jour » est bien sûr le « jour de Christ » — le jour de Sa gloire — alors il n’y aura plus besoin de la lampe. Cependant, avant que ce jour commence à luire, l’étoile du matin se lève, et avant qu’elle se lève effectivement, elle doit se lever dans nos cœurs.

L’étoile du matin est une allusion à la venue de Christ pour les Siens, qui L’attendent, avant qu’Il n’apparaisse publiquement aux yeux du monde comme « le Soleil de justice » (Mal. 4). Comme l’étoile du matin, Il est spécifiquement l’espérance du chrétien ; et quand l’étoile du matin se lève dans le cœur d’un croyant, ce croyant est dans l’heureuse attente de la venue de son Sauveur céleste. Nous avons alors à faire attention à la parole de la prophétie jusqu’à ce que le jour de la gloire de Christ ait commencé à luire, et jusqu’à ce que nous soyons conduits par-là dans la pleine jouissance de l’espérance chrétienne qui nous est propre, car la prophétie du Nouveau Testament a fait apparaître ce qui n’avait jamais été mentionné dans l’Ancien Testament. Pour dire les choses autrement, le but de la prophétie est double : D’abord, répandre ses rayons dans les ténèbres jusqu’à ce que le jour de la gloire de Christ arrive effectivement — et d’autre part, en attendant, conduire le cœur du croyant dans la pleine réalisation et la pleine jouissance de son espérance propre.


1.2.7 - 2 Pierre 1:20

En fait beaucoup de chrétiens font tout pour éviter la prophétie parce que, disent-ils, elle est devenue un simple champ de bataille entre vrais chrétiens pour des écoles d’interprétation rivales, et trop souvent elle est aussi une sorte de terrain de chasse pour des meneurs de faux systèmes religieux, qui s’en servent pour développer leurs idées hérétiques. Ce n’est que trop vrai, cependant le remède n’est pas d’ignorer la prophétie, mais plutôt d’en tenir compte, en restant attentifs au v. 20 qui donne la première règle d’utilisation correcte de la prophétie.

« Aucune prophétie de l’écriture ne s’interprète elle-même ». Cela ne signifie pas, comme les Romanistes le prétendent, qu’aucune personne privée n’a la droit de s’occuper du sens des Écritures, si ce n’est en acceptant avec confiance ce que l’église romaine, représentée par le pape ou les conciles, déclare être sa signification. — Le sens de ce verset est plutôt un avertissement contre le fait de traiter chaque parole prophétique individuellement, comme si elle était complète en soi, une sorte d’oracle autonome à interpréter séparément de la masse de l’enseignement prophétique. Toute prophétie est reliée aux autres et interconnectée avec elles, et ne doit être comprise qu’en relation avec l’ensemble. La prophétie n’a jamais été prononcée par la volonté de l’homme, mais par l’inspiration de l’Esprit de Dieu. Il s’est servi de divers hommes à des périodes diverses, mais Sa pensée unique la pénètre toute entière. Chaque oracle prophétique individuel ne sera donc compris et interprété correctement qu’en relation avec l’ensemble de la prophétie, dont il n’est qu’une partie.

Aucune interprétation fiable et satisfaisante ne peut être trouvée à moins de voir la relation d’une partie avec l’ensemble. Voilà la raison de tant d’opinions diverses, et même d’hérésies, qu’on ne peut que déplorer.


1.2.8 - 2 Pierre 1:21

Remarquez comment il est parlé de l’inspiration au v. 21 : « De saints hommes de Dieu » ont parlé et écrit, étant « poussés par l’Esprit Saint ». Ils ont pris leur plume et du papier, étant poussés par Sa puissance, en sorte que le Saint Esprit est l’Auteur réel de ce qu’ils ont ainsi écrit.


2 - Chapitre 2

2.1 - 2 Pierre 2:1-3

Cependant tout ce qui est de Dieu, et qui est donc bon, est contrefait par la puissance satanique ; c’est pourquoi le ch. 2 commence par un avertissement. Quand le Saint Esprit poussait autrefois de saints hommes à nous donner des oracles de la part de Dieu, le grand adversaire poussait et produisait parmi le peuple des faux prophètes. Nous en avons de nombreux exemples dans l’Écriture. Aux jours d’Achab, les choses en vinrent au point qu’Élie put dire : « Je reste, moi seul, prophète de l’Éternel, et les prophètes de Baal sont quatre cent cinquante hommes » (1 Rois 18:22), et même après la destruction des prophètes de Baal, il y avait encore environ quatre cents prophètes trompant Achab en le poussant vers une voie de mort, et s’opposant à Michée fils de Jimla qui lui disait la vérité ; or tous ces prophètes ne parlaient pas au nom de Baal, mais disaient : « Monte à Ramoth de Galaad, et prospère ; et l’Éternel la livrera en la main du roi » (1 Rois 22:12).

Or une fois de plus, Dieu donnait un témoignage prophétique par des paroles inspirées, par le moyen de l’apôtre et d’autres, et l’adversaire se préparait à répéter ses tactiques. Pierre avertit donc ces premiers chrétiens d’être sur leurs gardes contre de faux docteurs qui voulaient introduire furtivement des sectes ou hérésies de perdition. Satan n’est jamais plus dangereux que quand il œuvre en cachette ou furtivement, au lieu de se lancer dans une attaque frontale niant effrontément la vérité ; il s’infiltre alors par côté, faisant trafic du peuple de Dieu avec des paroles artificieuses, comme le dit le v. 3. Notez bien l’expression « qui introduiront furtivement » au v. 1.

L’attaque par le flanc réussit bien mieux que l’attaque frontale. On en trouve de nombreuses illustrations. Il y a de nombreuses années, une attaque directe et effrontée contre la Déité de Christ a été lancée, et le mouvement Unitarien a été formé. Ce qui reste aujourd’hui de ce mouvement est plutôt insignifiant. Plus récemment la doctrine unitarienne a été introduite de manière détournée dans les dénominations soi-disant orthodoxes, et la plaie s’est répandue comme une traînée de poudre.

Soyez donc sur vos gardes contre ces faux docteurs. Ils veulent avoir un aspect extérieur tout à fait plaisant, et leurs paroles sont feintes ou bien tournées — astucieusement adaptées pour que le simple croyant ne soit pas sur ses gardes. Ils vous disent combien ils croient à la « divinité de Christ », mais bien sûr ils tiennent tout homme comme plus ou moins divin. Ils acceptent la vérité de « l’expiation » [atonement en anglais] — aussi longtemps que vous leur permettez de l’écrire « at-one-ment » [c’est-à-dire, en anglais, « d’une même pensée »]. Ils peuvent jongler merveilleusement avec le mot « éternel », et vous montrer qu’il signifie simplement « pour la durée d’une ère » quand il se rapporte à un châtiment. Et ainsi de suite.

Ils vont jusqu’à « renier aussi le maître qui les a achetés » (2:1). Il les a achetés, car, par sa mort, Il a acheté le monde entier à cause du trésor qui y était caché (voir Matt. 13:44). Il ne les a pas rachetés, car la rédemption ne s’applique qu’au vrai croyant. Manifestant ainsi leur vrai caractère, ils attirent sur eux une prompte destruction — ce qui signifie, non pas que la destruction va les atteindre bientôt, mais que, quand elle viendra, elle tombera sur eux rapidement, car leur culpabilité ne souffre aucun doute, et aucun procès traînant en longueur ne sera nécessaire pour l’établir. Leur jugement ne sommeillera pas. Mais, hélas, nombreux sont ceux qui les suivront, comme nous le voyons ; et l’effet de leurs hérésies n’est pas simplement leur propre ruine et celle de leurs dupes, mais il discrédite la voie de Dieu de sorte qu’elle est blasphémée. Voilà comment Satan agit toujours. Dans sa haine aveugle, il se peut qu’il désire ruiner des âmes, mais il désire encore plus ardemment discréditer Dieu et Sa vérité.


2.2 - 2 Pierre 2:4-10

Or Dieu est tout à fait à la hauteur pour traiter la situation ainsi créée. Il est parfaitement capable de démêler toute confusion comme les v. 4 à 10 nous le disent. Lisez ces sept versets et vous verrez qu’il n’y a pas de point de ponctuation jusqu’au milieu du v. 10, mais qu’ils ne forment qu’une seule phrase formidable. « Car, si Dieu n’a pas épargné les anges… et s’il n’a pas épargné l’ancien monde… faisant venir le déluge sur un monde d’impies… et condamné [les villes] par une totale subversion… et s’il a délivré le juste Lot… le Seigneur sait délivrer… les hommes pieux, et réserver les injustes … pour être punis » (2:4-9). Voilà un fait très consolant pour le croyant, aussi effrayant soit-il pour les impies.

Le « dieu » créé mentalement par la « théologie moderne » est à la fois trop faible et trop indifférent, aussi épargne-t-il toutes les personnes et toutes les choses pour montrer par là qu’il est « amour » : mais ce n’est pas là le Dieu du Nouveau Testament, ni celui de l’Ancien Testament. Le Dieu du Nouveau Testament est le même que le Dieu de l’Ancien, comme l’affirme ce passage. Quand autrefois les anges ont péché, Il ne les a pas épargnés, mais Il les a livrés pour être gardés dans des chaînes en vue du jugement. Quand le monde antédiluvien eut rempli la coupe de son iniquité, Dieu ne l’a pas épargné, quoiqu’Il ait sauvé un petit résidu de huit âmes dans l’arche. Plus tard Il renversa Sodome et Gomorrhe, mais délivra le juste Lot. Cela se répétera. Il délivrera les saints, et réservera les injustes pour le jugement, et cela spécialement ceux qui sont marqués par la débauche et le mépris de l’autorité.

Cependant des hérésies très destructrices sont introduites, et en conséquence les gens sont trompés, et le chemin de la vérité blasphémé ; mais le Seigneur saura comment dépêtrer les Siens, et juger les impies. Nous trouvons habituellement que cela est même impossible à discerner, et encore moins à démêler. Qui d’entre nous, lisant seulement l’histoire de Lot selon la Genèse, pourrait discerner avec tant soit peu de certitude quel était son état véritable devant Dieu ? Il suivit un temps le chemin d’Abraham, mais partagea-t-il sa foi ? Il ne le semble pas d’après son histoire ultérieure, mais qui d’entre nous pourrait le dire ? Or notre passage règle la question. Il est affirmé avoir été juste, bien que tristement empêtré dans le monde, et vivant par conséquent une vie de vexations continuelles. Dieu le connaissait, et Il le fit délivrer par des mains d’anges.

Combien cela nous parle ! Combien il est pitoyable d’être si empêtrés dans le monde qu’il semble impossible à l’entourage de dire ce qu’il en est de ceux qui, pourtant, sont de vrais croyants, — la question ne pouvant être tranchée que si Dieu lui-même se prononce dessus. Le chemin que montre la Parole est au contraire que nous nous distinguions du monde clairement et nettement comme étant des lettres de Christ, lues et connues de tous les hommes (2 Cor. 3:2-3). Voilà ce qui sera profitable pour nous au jour à venir. Cela nous délivrera aussi dans le temps présent de beaucoup de tourments d’âme, dont Lot a souffert. Le chrétien mondain est tout proche du plus misérable de tous les hommes.


2.3 - 2 Pierre 2:10-22

2.3.1 - 2 Pierre 2:10-12

Les deux maux mentionnés au v. 10 semblent avoir toujours pour résultat naturel « les hérésies damnables », ou « sectes de perdition » (2:1). La chair est attirée par les hérésies ou sectes, parce qu’elle aime se faire plaisir, faire sa propre volonté, mépriser et parler contre tout ce qui voudrait la freiner. La vérité prononce une sentence de condamnation sur la chair ; l’hérésie ou secte, au contraire, la stimule.

Ces deux maux — l’assouvissement des convoitises, et cela au niveau le plus bas, et l’insubordination sous prétexte d’obtenir une plus grande liberté — voilà ce qui ressort de manière très saillante dans la seconde partie de ce ch. 2. Le contraste entre les v. 11 et 12 est très frappant. Ces faux docteurs ne sont que des hommes. Les anges qui sont plus grands que les hommes par leur pouvoir et leur puissance n’attaqueraient jamais la dignité de ceux qui possèdent dignité et autorité, même lorsqu’ils méritent fort d’être censurés, tandis que ces hommes n’hésitent pas à le faire de manière téméraire. En fait ces docteurs qui parlent de dignités au point de suggérer qu’eux-mêmes sont plus grands que les anges, — les voilà non pas élevés au niveau des anges, mais réduits au niveau de « bêtes sans raison, purement animales, nées pour être prises et détruites ». Le pauvre animal sans raison (c’est le sens du mot ‘bête’) peut détruire avec inconscience ce qu’il n’est pas capable de comprendre, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ces hommes sont comme cela ; ce qu’ils ne comprennent pas, ils l’attaquent violemment et le détruisent, autant qu’on peut le faire par des paroles.

On en trouve de nombreux exemples parmi les docteurs de conviction ‘moderniste’. Combien ils sont tranchants dans leurs attaques contre les anciens fondements de la foi ! Quelle est l’autorité d’un Paul, d’un Pierre, d’un Jean, voire de Jésus Lui-même, devant leurs paroles et leurs plumes cinglantes ? Pourtant le plus simple des enfants de Dieu, né de nouveau, est bien conscient qu’ils ne comprennent rien du tout à ce qu’ils attaquent. La valeur, pour un éléphant, de la porcelaine la plus précieuse, voilà ce qu’est, pour eux, la vérité des Écritures.

Nous qui sommes croyants en Christ à l’ancienne mode, avons-nous à trembler et à être intimidés par ces assauts ? Pas du tout. On croirait que rien ne peut subsister devant eux dans leur course folle, mais il n’en est ainsi qu’à cause de la grande patience de Dieu, qui a tout Son temps pour régler leurs comptes. Nous nous souvenons d’un livre d’enfant illustré qui nous amusait étant petits. Il y avait l’histoire d’un chien courant comme un fou et mordant un homme à la jambe, et le récit se terminait par les derniers mots suivants : « L’homme se remit de la morsure, mais le chien mourut ! »

Nous ne pouvons nous empêcher de nous souvenir de cela quand nous lisons la fin du v. 12. La foi en Dieu survit à tout en excellente santé, tandis que les faux docteurs « périront dans leur propre corruption et recevront la juste récompense de leur iniquité ».


2.3.2 - 2 Pierre 2:13-14

Combien l’accusation portée contre eux aux v. 13 et 14 est terrible ! L’adultère couché à leur porte peut ne pas être littéral dans tous les cas, mais dans sa signification spirituelle il s’applique certainement à tous les faux docteurs, car ils enseignent ou approuvent tous une alliance profane avec le monde. En suite de cela, non seulement ils s’amusent avec leurs propres tromperies (les idées folles ayant germé dans leurs esprits), mais ils trompent les âmes instables et mal affermies. Ils se détruisent eux-mêmes et se placent sous la malédiction de détruire les autres.


2.3.3 - 2 Pierre 2:15-16

Au v. 15 leurs motifs secrets sont démasqués. Ils ont suivi la voie de Balaam. Il n’y a rien d’original dans leurs manœuvres. Ils suivent les traces bien marquées de l’infâme Balaam, qui vendait ses dons prophétiques pour de l’argent. Il n’était pas le premier à prophétiser pour de l’argent, car cela a toujours été la coutume des religions idolâtres, mais il apparaît être le premier à offrir de prophétiser « au nom de l’Éternel » pour de l’argent. Avec Balaam, la question suprême était : « Cela va-t-il rapporter ? » Si on le payait, il prophétisait à la demande, dans la mesure du possible. C’était une terrible folie impliquant une terrible dégradation morale. Remarquez que tandis qu’au v. 12 les faux prophètes sont mis au même niveau que les bêtes sans raison, aux v. 15-16 Balaam est en dessous d’elles : un âne muet est capable de le réprimander.

Quel est donc le motif secret qui se cache derrière les nombreuses attaques variées des faux docteurs modernes ? C’est la même vieille histoire. Ce qui les fait marcher, c’est que ça rapporte !

Généralement, cela rapporte financièrement. Il y a des années, le ‘pasteur’ Russel conduisit une grande campagne à Londres, louant les salles les plus chères et l’annonçant à grande échelle ; un quotidien rapporta qu’il avait dit ne pas savoir que faire de tout l’argent qui lui parvenait. [note Bibliquest : Aujourd’hui le train de vie luxueux de télé-évangélistes ou de prédicateurs de l’évangile de la prospérité est un objet de scandale].

Cela rapporte toujours si l’objectif visé est le renom et la notoriété. Les journaux à sensations patronnent toujours l’homme qui vend une fausse nouveauté. Le modernisme bien calculé est, hélas ! l’autoroute vers la promotion dans les cercles ecclésiastiques.


2.3.4 - 2 Pierre 2:17

Et une fois promus à de hautes fonctions, qu’ont-ils à donner ? Rien du tout. Ce sont des « fontaines sans eau » (2:17) qui ne peuvent étancher aucune soif spirituelle. Ce sont « des nuages poussés par la tempête » qui ne déversent peu ou rien pour rafraîchir la terre altérée.


2.3.5 - 2 Pierre 2:18

Accomplissent-ils quelque chose ? Hélas, oui ! Ils prononcent « d’orgueilleux discours de vanité » pour prendre au piège de nombreuses âmes. Oh ! combien les paroles inspirées de l’Écriture frappent à cœur et avec exactitude. Certains journaux du monde se sont récemment moqués du méli-mélo de jargon scientifique utilisé lors des séances récentes de l’Association Britannique. De grands discours pompeux étaient largement mis en avant ; il y avait aussi des discours de vanité, chaque fois qu’ils touchaient aux choses de Dieu, — des choses qui ne sont pas connues de l’homme naturel, sauf par l’Esprit de Dieu (1 Cor. 2:11). Par ces paroles vaines, ils attrapaient certains de « ceux qui avaient depuis peu échappé à ceux qui vivent dans l’erreur », leur promettant la liberté.


2.3.6 - 2 Pierre 2:19

Liberté ! Voilà un mot de résonance très familière. N’a-t-on pas déjà essayé de vous dire, en effet : « Pourquoi être esclave d’une adhésion aveugle à la Bible que vous imaginez être inspirée ? Pourquoi ne pas adopter un point de vue moderne éclairé ? Traitez-la comme un livre ordinaire, classique et intéressant certes, mais sans autorité surnaturelle. Vous émanciperez ainsi votre esprit de ses entraves, et vous commencerez à vous mouvoir en pleine liberté dans les vastes champs de la spéculation moderne ». Oh, combien la proposition est séduisante ! Combien elle réussit à avoir son action fatale parmi les gens bien intentionnés à l’esprit instable, qui viennent juste d’échapper à ceux qui marchent dans l’erreur et dans les bourbiers grossiers du monde, — des gens déjà réformés, mais pas encore nés de nouveau. Cela ouvre devant eux un chemin, de premier ordre et scientifique, mais qui les renvoie directement à la vieille corruption d’où ils venaient juste d’émerger.


2.4 - 2 Pierre 2:20-22

Les pauvres victimes de ces faux docteurs, ceux qui sont ainsi fraîchement et finalement empêtrés dans le bourbier du monde de sorte que « leur dernière condition est pire que la première », — ce ne sont pas des âmes vraiment converties, mais simplement des gens qui, par une certaine connaissance acquise sur le Seigneur, sont extérieurement réformés dans leurs voies. Ils ressemblent par conséquent au chien et à la truie, tous les deux des animaux impurs. Le chien, par nature, a la désagréable habitude de retourner à ce qu’il a vomi. La truie, même bien lavée, aime la fange, et s’y plonge à la première occasion. On peut être intellectuellement éclairé, et par conséquent réformé dans ses actions extérieures, et pourtant ne pas avoir vécu ce changement fondamental de nature produit par la nouvelle naissance : cela crée une victime facile. Le faux docteur lui promet la liberté et, par ses grands et orgueilleux discours de vanité, il coupe le frêle lien mental qui constituait encore un frein pour cette victime, et la voilà revenant à ses anciennes voies de péchés, que ce soit le vomi (l’impureté générée de l’intérieur) ou la fange (impureté extérieure).

Ils avaient une « connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2:20), ils connaissaient « la voie de la justice » (2:21), ils « avaient échappé à ceux qui vivent dans l’erreur » (2:18), mais les voilà de retour sur le chemin de la perdition éternelle. C’est triste, bien triste pour eux, mais qui décrira le jugement qui s’abattra sur les faux docteurs qui ont consommé leur ruine ? En son temps, leur jugement ne sommeillera pas (2:3).


3 - Chapitre 3

3.1 - 2 Pierre 3:1-10

3.1.1 - 2 Pierre 3:1-2

Le ch. 2 est vraiment très sombre. Il introduit, sous forme de parenthèse, un avertissement tellement nécessaire. Au ch. 3, l’apôtre Pierre revient à son thème principal, l’immense importance de la vraie prophétie. Le vrai chrétien, étant né de nouveau, a une intelligence pure. Mais, bien que pure, elle a besoin d’être réveillée pour être constamment attentive à ce que Dieu dit, soit par les saints prophètes du temps de l’Ancien Testament, soit par les apôtres et prophètes du Seigneur Jésus dans les Écritures du Nouveau Testament. Ce chapitre montre clairement l’effet produit quand on amène la vérité prophétique à peser sur la pure intelligence du croyant ; elle sert à le séparer dans son cœur et dans sa vie, du monde qui doit venir sous le jugement, non seulement spirituellement, mais aussi matériellement, et qui doit disparaître à la suite de ce jugement (voir 3:10-14).

Notez bien que c’est exactement l’opposé de ce qu’on trouve au ch. 2. Au ch. 2, on trouve l’enseignement inique du faux prophète avec l’effet inévitable d’empêtrer ses adeptes dans le monde et ses corruptions. Ici, on trouve la lumière de la vérité donnée par le prophète suscité par Dieu, qui a l’effet de séparer du monde et de ses corruptions ceux qui reçoivent cette lumière.

Cette distinction est vraie toujours et partout, — tant et si bien que nous pouvons juger la vérité et le caractère correct de tout enseignement qu’on nous présente en nous posant la simple question suivante : si je reçois cet enseignement comme la vérité, aura-t-il sur mes pensées l’effet de me séparer du monde ou de m’y établir davantage ? Il y a d’autres tests, bien sûr, qu’il ne faut pas ignorer, mais celui-ci pris tout seul est tout à fait déterminant.


3.1.2 - 2 Pierre 3:3

Dès qu’il est revenu au sujet de la vraie prophétie, il semblerait que l’apôtre Pierre a été conscient de l’antagonisme féroce qui sévit contre elle de la part des adversaires. C’est pourquoi il commence par donner un avertissement tout spécial au sujet de l’opposition à laquelle il faut s’attendre aux derniers jours de la part des moqueurs marchant selon leurs propres convoitises. Désirant laisser libre cours à leurs désirs charnels, ils tournent en dérision ce qui devrait le plus les freiner.


3.1.3 - 2 Pierre 3:4-5

Il y a toujours eu des moqueurs de ce genre. Le v. 4 cependant prédit qu’aux derniers jours ils baseront leurs moqueries sur la continuité stable de toutes choses depuis des temps immémoriaux, ce qui rend impensable, assureront-ils, une catastrophe soudaine telle que la venue du Seigneur dans les jours à venir. Le v. 5 complète en disant que, pour fortifier leur négationnisme, ils nieront aussi qu’une intervention catastrophique comme le déluge ait jamais eu lieu dans le passé. Ils sont volontairement ignorants. La chose leur est cachée car ils le veulent ainsi.


3.1.4 - 2 Pierre 3:3-6

La prédiction des v. 3 à 6 est réellement très encourageante pour nous. Voici une prophétie de l’Écriture dont l’accomplissement nous a été répété aux oreilles presque tous les jours. Au 19ème siècle, l’attente de la venue du Seigneur a été grandement ravivée parmi les vrais chrétiens, et depuis on voit une résistance accrue à l’idée de Sa venue, accompagnée de mépris, car cette idée va directement à l’encontre des théories de l’évolution qui font fureur. Pour un esprit obsédé par la théorie de l’évolution, il est tout aussi impossible de croire au déluge dans le passé, tel que raconté dans la Genèse, qu’à la venue personnelle de Christ dans le futur. Ils ignorent volontairement l’un, et nient l’autre avec moquerie. Pendant vingt siècles les moqueurs se sont moqués. Ce n’est que pendant le dernier siècle et demi qu’ils se sont moqués à ce sujet. Or les moqueurs doivent se moquer là-dessus aux derniers jours. La conclusion est donc nette et précise : nous sommes dans les derniers jours, ce qui est très encourageant. Nous pouvons bien louer Dieu ! Aujourd’hui cette Écriture est accomplie, vous l’entendant (Luc 4:21).

Comment le déluge eut-il lieu ? La réponse est : « Par la parole de Dieu » (3:5). Par cette même Parole (3:7), les cieux et la terre de maintenant sont réservés pour le feu pour le jour du jugement prochain. L’œil de la foi voit écrits, sur les plus belles constructions des hommes, les mots sinistres : « RÉSERVÉ POUR LE FEU ».


3.1.5 - 2 Pierre 3:7-10

La question moqueuse du railleur provient, bien sûr, du fait que de nombreux siècles se sont écoulés depuis que le Seigneur a quitté cette terre en laissant la promesse de Son prochain retour. Il faut donc reconnaître le fait, énoncé au v. 8, que les idées de Dieu sur le temps sont très différentes des nôtres. Pour Lui, mille ans sont comme un jour, selon le Psaume 90 v. 4 ; et aussi un jour est comme mille ans d’après le v. 10. On ne doit donc pas trouver Dieu négligent si beaucoup de temps s’est écoulé selon notre façon de penser.

La raison de cette longue attente n’est pas la négligence, mais la patience (3:9). La seconde venue verra un coup formidable frappé en jugement. Bien que nécessaire, ce n’est pas un sujet de joie pour Dieu. Il ne désire pas que quiconque périsse, mais que tous viennent à la repentance. L’alternative est très clairement établie dans ces mots : Se repentir ou périr.

Or le jugement frappera certainement, le moment venu. Le Seigneur viendra quand les hommes ne l’attendront pas, comme un voleur dans la nuit, et Il introduira ainsi Son jour. Ce « jour » du Seigneur comprendra mille ans comme d’autres passages de l’Écriture le montrent. Il commencera à Sa venue, et ne s’achèvera pas avant la disparition de la terre et des cieux qui l’environnent, détruits par le feu. Cela n’aura pas lieu avant la fin du règne de mille ans, selon Apoc. 20:7-11. Cette même destruction des cieux et de la terre introduira « le jour de Dieu » dont parle Apoc. 21:1-8, c’est-à-dire l’état éternel. Le « jour du Seigneur » et le « jour de Dieu » sont comme deux cercles qui se touchent juste au point où les cieux et la terre sont détruits.

Le jour du Seigneur est la période spécialement caractérisée par l’exaltation de Christ, en tant que Seigneur et Administrateur de la volonté de Dieu, quand la justice règnera. Cela durera mille ans. Le jour de Dieu est l’état éternel qui suivra et dans lequel Dieu habitera avec les hommes dans de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera sans un seul ennemi pour défier la paix.


3.2 - 2 Pierre 3:11-18

Ces choses sont déclarées clairement dans la parole prophétique, et nous les connaissons. Mais dans quel but nous sont-elles révélées ? La réponse à cette question se trouve aux v. 11 et 14 à 18. Tout est disposé pour avoir un effet actuel sur nos caractères et nos vies.


3.2.1 - 2 Pierre 3:11-14

Sachant que la dissolution de la terre et de toutes les œuvres qui sont en elles est décrétée par la Parole de Dieu, nous devrions être caractérisés par une « sainte conduite », c’est-à-dire une manière de vivre séparée du monde, et par la piété. Nous devrions être comme ceux qui attendent et hâtent la venue de ce jour. Le chrétien qui dépense toutes ses énergies à tirer le meilleur parti de ce monde peut affirmer qu’il sait ces choses, mais il ne les croit guère en vérité. Lot s’était enraciné bien profond dans le sol de Sodome, ignorant que son jugement était décrété. Qu’aurait-il fait s’il l’avait su ? De fait la lumière de la vraie prophétie a un effet de séparation et de sanctification.

Nous savons aussi que nous entrerons dans la bénédiction de l’état éternel dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Sachant cela, nous nous étudierons (3:14, ou : « nous serons diligents » ; c’est le même mot que « empressement » en 1:5) à marcher déjà maintenant en paix, sans tache et irréprochables. L’état éternel sera une scène de paix parce qu’il ne s’y trouvera aucune tache ni rien de blâmable. Aussi, nous aspirerons aux caractéristiques des nouveaux cieux et de la nouvelle terre avant qu’ils soient là.


3.2.2 - 2 Pierre 3:15-16

3.2.2.1 - 2 Pierre 3:15a

De plus, nous estimerons que « la patience de notre Seigneur est salut » (3:15a), et par conséquent le temps d’attente qui nous est imposé ne sera pas pour nous un sujet d’énervement. Nous saurons que chaque jour d’attente, et peut-être de souffrance que cela entraîne, vaudra le salut de multitudes. Et non seulement cela — car l’estimation ne s’arrête pas à une reconnaissance mentale du fait, mais se traduit expréssément en action — nous appliquerons nos énergies à placer devant les hommes ce qui est ordonné pour leur salut, jusqu’à ce que le Seigneur vienne. L’évangile de Dieu est « la puissance de Dieu en salut à quiconque croit » (Romains 1:16).


3.2.2.2 - 2 Pierre 3:15b

Pierre avait commencé sa première épître en s’adressant aux Juifs dispersés, et il semble qu’il se réfère maintenant au travail de Paul parmi ces mêmes Juifs dispersés. Ici, à la fin de cette seconde épître, il le nomme spécialement, et il mentionne non seulement « toutes ses lettres » en général, mais aussi un écrit spécial qu’il leur avait adressé, selon la sagesse qui lui avait été donnée d’en haut. Il est donc évident que Paul a écrit aux Hébreux. Il se peut, bien sûr, qu’il s’agisse d’un écrit non prévu pour être conservé comme faisant partie des Écritures, et donc disparu aujourd’hui. Il est bien plus vraisemblable qu’il s’agit de cette merveilleuse épître aux Hébreux que nous possédons pour le bonheur de nos âmes. Dans cette épître il parle justement de ces choses. Voyez spécialement Héb. 12:25-29. Il parle aussi d’eux dans ses autres épîtres.

Remarquez la manière dont Pierre écrit au sujet de Paul, l’homme qui avait dû lui résister et le reprendre à Antioche (Gal. 2:11). Il n’y a aucune trace d’amertume, ni de cet esprit judaïsant auquel Paul avait dû résister. Le martyre approchait pour tous les deux, et il parle de « notre bien-aimé frère Paul ». N’est-ce pas délicieux ? Voilà le flot de l’affection chrétienne qui coule très librement, et celui de la reconnaissance la plus complète de la grâce et du don accordé à autrui. Nous voyons le cœur vibrant et aimant qui bat chez Pierre sans le moindre égoïsme, après avoir été une source de trouble lorsqu’il était jeune, et qu’il pensait aimer davantage que les autres apôtres.


3.2.2.3 - 2 Pierre 3:16a

Mais Pierre reconnaissait qu’il y avait des choses « difficiles à comprendre » dans les épîtres de Paul. En disant cela, il écrivait sans aucun doute en tant qu’apôtre de la circoncision, s’identifiant lui-même avec les croyants de sa nation. Toutes les vérités concernant l’église, sa place dans les desseins de Dieu, ses privilèges, sa composition constituée d’élus rassemblés d’entre les nations aussi bien que d’entre les Juifs, en bref tout ce dont parle Paul comme étant le « mystère de Christ » (Éph. 3:4), — tout était tenu pour difficile pour un Juif. Cela allait à l’encontre de toutes les fibres de leur sentiment national entretenu depuis des siècles. La vérité était assez simple d’un point de vue intellectuel, mais les yeux de leurs cœurs avaient besoin d’être ouverts pour la voir. Paul le reconnaît en Éph. 1:18. À moins d’avoir les yeux de notre cœur ouverts, nous devons tristement confesser que la Parole de Dieu est difficile à comprendre quand nous la lisons.


3.2.2.4 - 2 Pierre 3:16b

L’Écriture peut aussi être faussée ou tordue pour la destruction de ceux qui la traitent ainsi. Ceux qui le font sont « ignorants et mal affermis ». Ignorant signifie bien sûr sans instruction, non pas dans la sagesse du monde, mais dans les choses de Dieu. Il se peut que Pierre se réfère ici spécialement à un danger encouru par les Gentils, le genre de choses contre lesquelles Paul lui-même met en garde les nations en Romains 11:13-29. Si les Gentils comprennent mal, et utilisent mal la vérité de Dieu, jusqu’à devenir sages à leurs propres yeux, ils sont très près de la destruction. Cependant même si Pierre fait spécialement référence à cela, ses paroles sont susceptibles d’une application bien plus large. Prenons garde à ne pas tordre la parole de Dieu !


3.2.3 - 2 Pierre 3:17-18

Maintenant nous avons été prévenus. Nous sommes donc prémunis contre l’erreur des méchants de peur que nous ne chutions. L’erreur des méchants a été pleinement développée au ch. 2. Il ne suffit pourtant pas d’être avertis contre le mal, il nous faut une jouissance positive de la vérité. Pour ne pas reculer, il faut avancer. C’est comme en bicyclette, le chrétien doit aller de l’avant s’il veut éviter de tomber. C’est pourquoi il nous faut « croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ ».

Ce verset résume bien l’enseignement principal de l’épître. La croissance spirituelle était le grand thème du ch. 1, et l’apôtre y revient dans ses paroles de conclusion. Toute croissance vraie est dans la grâce, la grâce de Dieu. Alors en nous développant dans la grâce, nous croissons dans l’esprit de grâce. Toute croissance vraie est aussi une croissance dans la connaissance du Seigneur Jésus (1:8), par qui la grâce de Dieu nous a atteints.

Qui mettra une limite à notre croissance dans la grâce (3:18) et dans la connaissance du Seigneur (1:8) ? Les deux sont sans limite. Planté ici, nous sommes comme des arbres qui ont plongé profondément leurs racines dans un sous-sol d’une richesse fertile sans fond.

« À lui la gloire, et maintenant et jusqu’au jour d’éternité ! Amen ».