Témoignages DE Jésus et rendus À Jésus

dans les écrits de Jean

J.-A. Monard

ME 2005 p. 65-76

Table des matières :

1 - Le témoignage de Jean le baptiseur (Jean 1)

2 - Le témoignage de Jésus, l’envoyé du Père (Jean 3)

3 - Les quatre témoignages de Jean 5

4 - Le témoignage des œuvres de Jésus (ch. 5 et 10)

5 - Les deux témoignages de Jean 8

6 - Les deux témoignages de Jean 15

7 - Le témoignage de l’apôtre Jean (ch. 19 et 21)

8 - Les trois témoignages de 1 Jean 5

9 - Le témoignage de Jésus Christ dans l’Apocalypse

10 - Conclusion


« Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1:18). L’évangile de Jean, qui place devant nous de façon particulière le Seigneur Jésus comme Fils de Dieu, nous présente la révélation que Jésus a apportée de Dieu comme étant un témoignage divin venant du ciel. La valeur et la puissance de ce témoignage découle de la personne qui l’a rendu, aussi l’évangile mentionne-t-il à plus d’une reprise les témoignages qui sont rendus à la personne de Jésus, dans le but essentiel d’établir sa gloire divine.


1 - Le témoignage de Jean le baptiseur (Jean 1)

En raison du service particulier que Dieu lui avait confié, Jean peut être appelé le plus grand des prophètes. Il avait été envoyé de Dieu pour préparer la venue de Jésus sur la terre, pour préparer les cœurs à le recevoir. « Celui-ci vint pour rendre témoignage, pour rendre témoignage de la lumière, afin que tous crussent par lui » (Jean 1:7). Ainsi qu’on l’a dit : Il allume sa lampe dans la nuit, pour que des âmes, réveillées, attendent le jour qui va luire.

« Jean rend témoignage de lui » (v. 15). Instruit par Dieu, il annonce la grandeur de Christ en criant : « Celui qui vient après moi prend place avant moi ; car il était avant moi ».

Jean baptise au Jourdain et les Juifs de Jérusalem envoient vers lui des messagers pour l’interroger. Il rend témoignage qu’il n’est pas le Christ, mais qu’il n’est qu’une voix qui crie dans le désert, et que sa mission est de préparer le chemin du Messie qui va venir (v. 19-23).

Puis le jour vient où Jean voit Jésus venir à lui. Il peut alors déclarer : « Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (v. 29).

Lorsque Jésus était venu au Jourdain, l’Esprit était descendu sur lui comme une colombe. Jean l’a vu et peut en rendre témoignage (v. 32). Or Dieu lui avait dit : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint » (v. 33). C’est pourquoi Jean peut déclarer : « Et moi, j’ai vu et j’ai rendu témoignage que celui-ci est le Fils de Dieu » (v. 34). Il pouvait rendre un témoignage clair et puissant. Dieu lui avait parlé explicitement du Messie qu’il envoyait à Israël, et l’avait désigné personnellement par le Saint Esprit qui était descendu sur lui sous une forme corporelle.


2 - Le témoignage de Jésus, l’envoyé du Père (Jean 3)

En Jean 3, le Seigneur lui-même explique à Nicodème le caractère de son témoignage : « En vérité, en vérité, je te dis : Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu » (v. 11). Personne n’était jamais monté au ciel pour s’enquérir des choses divines, ni n’était descendu du ciel pour les rapporter sur la terre, sinon « le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (v. 13). L’envoyé du Père était venu sur la terre. Personne ne pouvait comme lui rendre témoignage des choses divines, des choses qu’il connaissait parfaitement parce qu’elles appartenaient au lieu d’où il était descendu. Et parce qu’il était en même temps Dieu et homme, il pouvait se présenter comme étant « dans le ciel ». Nous nous serions attendus à ce que le Seigneur dise ici : « le Fils de Dieu qui est dans le ciel », mais il dit : « le Fils de l’homme… ». Cela attire notre attention sur le fait que son humanité est inséparable de sa divinité, et que nous devons nous garder d’introduire la logique humaine dans les choses divines.

Ayant dans sa pensée les chefs religieux d’Israël, le Seigneur ajoute : « et vous ne recevez pas notre témoignage » (v. 11). Nicodème, toutefois, le recevra pour lui-même. La suite de son histoire le montre.

À la fin de ce chapitre, on retrouve les mêmes pensées, mais exprimées par Jean le baptiseur. Parlant de Christ, il dit : « Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous… Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous ; et de ce qu’il a vu et entendu, de cela il rend témoignage ; et personne ne reçoit son témoignage » (v. 31, 32). Le témoignage était merveilleux, mais, de façon générale, « les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (v. 19). Néanmoins, quelques-uns l’ont reçu, pour leur bonheur présent et éternel. Il peut être dit de ceux-ci : « Celui qui a reçu son témoignage a scellé que Dieu est vrai » (v. 33). Les autres font Dieu menteur (cf. 1 Jean 5:10).

Lors de sa comparution devant Pilate, le Seigneur parle encore une fois de ce témoignage qu’il est venu rendre ici-bas : « Moi, je suis né pour ceci, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde, afin de rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute ma voix » (Jean 18:37). Mais la conscience endurcie du gouverneur n’a pas été sensible à cette voix fidèle.


3 - Les quatre témoignages de Jean 5

Au début de ce chapitre, le Seigneur guérit le paralytique qui était couché depuis trente-huit ans au réservoir de Béthesda. Les circonstances de cette guérison donnent aux Juifs l’occasion de montrer leur opposition farouche à Jésus. Ils « cherchaient d’autant plus à le faire mourir, parce que non seulement il violait le sabbat, mais aussi parce qu’il disait que Dieu était son propre Père, se faisant égal à Dieu » (v. 18). Jésus ne fait rien pour éviter leurs attaques. Au contraire, il déclare que toutes les œuvres qu’il fait, il les accomplit dans une dépendance parfaite du Père, et qu’il accomplira des œuvres encore plus grandes que celles qu’ils ont vues : non seulement il opérera des guérisons miraculeuses, mais il vivifiera des morts.

Alors, le Seigneur fait appel à leurs consciences en plaçant devant eux quatre témoignages qu’ils auraient dû recevoir. Il se place ici sur le terrain humain, où l’on ne rend pas témoignage de soi-même (v. 31), et où, sur la déposition de deux ou de trois témoins, toute chose est établie (Deut. 19:15 ; 2 Cor. 13:1). Mais c’est un témoignage plus que complet qu’il peut produire : il mentionne ici quatre témoins.


1° Jésus rappelle aux Juifs le témoignage de Jean le baptiseur, auprès duquel ils avaient précédemment envoyé des messagers (v. 33 ; cf. 1:19). Ce n’est qu’un témoignage d’homme, mais s’il peut contribuer à les éclairer, le Seigneur veut bien le rappeler (v. 34). D’ailleurs, plusieurs des Juifs avaient considéré Jean comme un prophète envoyé de Dieu.


2° Mais le Seigneur avait « un témoignage plus grand que celui de Jean ». C’était celui des œuvres que le Père lui avait donné d’accomplir. Ces œuvres mêmes rendaient témoignage de lui, que le Père l’avait envoyé (v. 36).


3° Et le Père lui-même avait rendu témoignage à son sujet (v. 37). Il l’avait fait lors du baptême de Jésus, lorsque sa voix venue du ciel avait proclamé : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3:17). Il l’avait fait en termes analogues, sur la montagne de la transfiguration, aux oreilles de trois disciples (Matt. 17:5). Il l’a fait à d’autres occasions, comme celle qui nous est rapportée en Jean 12:28 — une voix que la foule a entendue.


4° Finalement, le Seigneur mentionne les Écritures : « Sondez les Écritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (v. 39).

Mais ce quadruple témoignage, si riche et si complet qu’il soit, ne servait de rien à ceux qui avaient un parti pris contre Jésus. Il doit constater avec tristesse : « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (v. 40).


4 - Le témoignage des œuvres de Jésus (ch. 5 et 10)

Le témoignage que rendaient les œuvres de Jésus — le deuxième de ceux qui sont mentionnés dans le chapitre 5 — sera rappelé plus d’une fois dans l’évangile.

Au chapitre 10, le Seigneur déclare : « Les œuvres que moi je fais au nom de mon Père, celles-ci rendent témoignage de moi » (v. 25). On accuse Jésus de blasphème parce qu’il a dit : Je suis le Fils de Dieu. Mais il suffirait d’ouvrir les yeux sur les œuvres qu’il accomplit pour saisir qu’il est un avec le Père (v. 36-38).

La résurrection de Lazare avait frappé plusieurs personnes d’étonnement et les avait amenées à croire en Jésus (12:11). Lors de son entrée à Jérusalem sur un ânon, « la foule… lui rendait témoignage, parce qu’il avait appelé Lazare hors du sépulcre » (v. 17). Comme Jésus l’avait annoncé, la maladie de Lazare était véritablement « afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle » (11:4).

Au chapitre 14, le Seigneur parle à ses disciples de son unité avec le Père. Il leur dit : « Moi je suis dans le Père » et « le Père est en moi » (14:10). Ainsi toutes les paroles qu’il disait étaient celles que le Père lui donnait à dire et toutes les œuvres qu’il accomplissait étaient celles que faisait le Père qui demeurait en lui : « Les paroles que moi je vous dis, je ne les dis pas de par moi-même ; mais le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres » (v. 10).

Si ceux qui ont entendu ses paroles et vu ses œuvres n’ont pas cru en lui, ils n’ont aucune excuse. Parvenu à la fin de son ministère sur la terre, le Seigneur doit conclure : « Si je n’avais pas fait parmi eux les œuvres qu’aucun autre n’a faites, ils n’auraient pas eu de péché ; mais maintenant ils ont, et vu, et haï et moi et mon Père » (15:24 ; cf. v. 22).


5 - Les deux témoignages de Jean 8

Dans ce chapitre, le Seigneur Jésus se présente de façon particulière comme étant la lumière : « Moi, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (v. 12).

Les pharisiens, toujours prompts à contredire Jésus et à le trouver en défaut, rétorquent : « Tu rends témoignage de toi-même, ton témoignage n’est pas vrai » (v. 13). Peut-être pensaient-ils à ce que Jésus lui- même avait dit précédemment (cf. 5:31) et se sentaient-ils forts.

Il est vrai que dans les affaires humaines, on ne rend pas témoignage de soi-même. Mais quand il s’agit du témoignage au Fils de Dieu, nul autre qu’une personne divine n’est en mesure de le rendre véritablement. Une lampe peut avoir son utilité pour éclairer un objet ou le chemin, lorsqu’il fait nuit. Mais elle n’ajoute rien à la lumière du soleil. Si le soleil brille et répand sa lumière, toutes les lampes du monde sont inutiles.

Et ainsi, le Seigneur ne mentionne ici que les deux témoins divins : « Il est écrit aussi dans votre loi, que le témoignage de deux hommes est vrai. Moi, je rends témoignage de moi-même ; et le Père qui m’a envoyé rend aussi témoignage de moi » (8:17, 18).

Mais, comme Jésus l’avait dit au verset 12, ce ne sont que ceux qui le suivent qui peuvent profiter de la lumière qu’il répand. Ce sont eux qui ne marcheront pas dans les ténèbres, mais auront la lumière de la vie. Ceux qui rejettent Jésus rejettent en même temps Celui qui l’a envoyé, et demeurent dans les ténèbres.


6 - Les deux témoignages de Jean 15

Dans ses entretiens avec ses disciples, le Seigneur annonce la venue du Saint Esprit sur la terre. Il allait le leur envoyer du ciel après sa mort, sa résurrection et son élévation dans la gloire. Il leur décrit la bénédiction qui résultera pour eux de sa présence avec eux et de son activité en eux. Cette bénédiction est telle qu’il peut dire : « Il vous est avantageux que moi je m’en aille » (16:7).

À la fin du chapitre 15, le Seigneur parle du témoignage que rendra cette personne divine : « Quand le Consolateur sera venu, lequel moi je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité, qui procède du Père, celui-là rendra témoignage de moi. Et vous aussi, vous rendrez témoignage ; parce que dès le commencement vous êtes avec moi » (v. 26, 27).

Le début du livre des Actes nous montre comment, par l’action du Saint Esprit dans les apôtres, un puissant témoignage a été rendu au Seigneur Jésus. « Les apôtres rendaient avec une grande puissance le témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus » (4:33). Lorsqu’ils sont interrogés devant le sanhédrin, Pierre et les apôtres répondent courageusement, et, parlant de Jésus ressuscité et exalté à la droite de Dieu, ils disent : « Nous lui sommes témoins de ces choses, ainsi que l’Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (Act. 5:32).

Le Saint Esprit est encore sur la terre. Il est encore aujourd’hui la puissance du témoignage que les rachetés peuvent rendre à leur Sauveur. Qu’en est-il de celui que nous rendons ?


7 - Le témoignage de l’apôtre Jean (ch. 19 et 21)

Le disciple que Jésus aimait — celui qui, peut-être plus que d’autres, connaissait l’amour de Jésus — se tenait près de la croix durant la crucifixion du Sauveur (19:26). Une des choses dont il a été le témoin l’a particulièrement frappé et il la mentionne avec solennité dans son évangile et dans sa première épître. Lorsqu’un soldat perça de sa lance le côté de Jésus, après sa mort, « il en sortit du sang et de l’eau » (v. 34). Jean souligne l’importance de ce fait en disant : « Et celui qui l’a vu rend témoignage ; et son témoignage est véritable ; et lui sait qu’il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez » (v. 35). Nous verrons un peu plus loin la signification profonde de ce sang et de cette eau.

À la fin de l’évangile encore, Jean se présente comme témoin oculaire de ce qu’il a écrit concernant Jésus : « C’est ce disciple-là qui rend témoignage de ces choses, et qui a écrit ces choses, et nous savons que son témoignage est vrai » (21:24). Son témoignage, c’est son évangile.


8 - Les trois témoignages de 1 Jean 5

« Il y en a trois qui rendent témoignage : l’Esprit, et l’eau, et le sang, et les trois sont d’accord pour un même témoignage » (v. 7, 8). Il s’agit sans doute d’un passage difficile. Mais le verset 9 nous en fournit la clé : « C’est ici le témoignage de Dieu qu’il a rendu au sujet de son Fils ». Le sang et l’eau qui sont sortis du côté du Seigneur, lorsque la lance du soldat l’a percé, après sa mort, sont un ultime témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils. C’est un témoignage à l’efficacité de son œuvre. L’eau est un symbole de ce qui purifie et le sang nous parle de ce qui expie. Du corps du Seigneur ont jailli ce qui répond respectivement à la souillure et à la culpabilité amenées sur nous par le péché.

Nous étions souillés, et à des degrés divers, plongés « dans un bourbier de corruption » (cf. 1 Pierre 4:4). « Mais vous avez été lavés… » (1 Cor. 6:11). Nous étions coupables — « …mais vous avez été justifiés » (id). Dans ces passages de l’évangile et de l’épître où le sang et l’eau sont présentés conjointement, il est clair que l’eau évoque la purification et le sang l’expiation. Mais cela ne signifie nullement que la pensée de la purification ne soit pas aussi liée au sang. Elle l’est dans d’autres passages, notamment : « Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:7) et « À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang… » (Apoc. 1:5).

Revenons au passage de 1 Jean 5. Nous y trouvons au verset 10 : « Celui qui croit au Fils de Dieu, a le témoignage au-dedans de lui-même ». L’Esprit de Dieu qui habite en nous rend un témoignage divin à la pleine suffisance de l’œuvre de Christ pour notre salut. Mais celui qui ne croit pas le témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils fait Dieu menteur (v. 10).

« Et c’est ici le témoignage : que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (v. 11:12). Celui qui croit en Jésus a la vie. Il la possède actuellement.


9 - Le témoignage de Jésus Christ dans l’Apocalypse

Dans ses premiers versets, le livre de l’Apocalypse se présente comme une révélation prophétique que Jésus a reçue de Dieu, à l’intention de ses esclaves. Il l’a transmise à son esclave Jean par l’intermédiaire d’un ange. Cette communication inspirée a pour objet « les choses qui doivent arriver bientôt ». Jean lui- même « a rendu témoignage de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus Christ, de toutes les choses qu’il a vues » (1:2). Le témoignage de Jésus Christ est ici un témoignage essentiellement prophétique. Par l’Esprit, Jean communique ce qui lui a été montré concernant les événements futurs. L’ange dit à Jean, au chapitre 19 : « L’esprit de prophétie est le témoignage de Jésus » (v. 10). C’est le caractère particulier du témoignage de Jésus Christ dans ce livre.

Quand il a reçu cette révélation divine, Jean se trouvait dans l’île de Patmos, probablement en exil, victime de la persécution qu’il avait subie comme fidèle témoin de Christ. Il était là, dit-il, « pour la parole de Dieu et pour le témoignage de Jésus Christ » (1:9). Ici, l’expression « témoignage de Jésus Christ » a une portée plus générale qu’au verset 2. Obéissant à la mission que le Seigneur avait confiée à ses disciples, Jean avait prêché la parole de Dieu et rendu témoignage à Jésus Christ. Il était de ceux qui avaient vu le Seigneur de leurs yeux, l’avaient entendu de leurs oreilles et l’avaient touché de leurs mains (cf. 1 Jean 1:1-3). Le témoignage qu’il pouvait rendre à Jésus était l’écho du témoignage que Jésus lui-même avait rendu sur la terre — de ce témoignage du Fils de Dieu qui était venu faire connaître le Père.

Le témoignage de Jésus Christ se poursuivra encore après la venue du Seigneur pour enlever l’Église. Dans ces temps extrêmement difficiles où les jugements divins seront sur la terre, le Seigneur aura encore ses témoins. Dans la vision du chapitre 6, lors de l’ouverture des sceaux, Jean voit « les âmes de ceux qui avaient été égorgés pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu’ils avaient rendu » (v. 9). Le chapitre 11 nous parle des « deux témoins » qui prophétiseront 1260 jours et qui seront mis à mort « quand ils auront achevé leur témoignage » (v. 3, 7). Au chapitre 12, nous voyons les fidèles du résidu juif persécutés par le dragon durant la grande tribulation. Ce sont « ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus » (v. 17).

Mais cette fidélité aura sa pleine récompense. Lors de l’établissement du Millénium, au chapitre 20, on voit ces fidèles assis sur des trônes, associés à Christ pour l’exercice du jugement. Ce sont en particulier « ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, et pour la parole de Dieu » (v. 4).

Ces événements concernent une période qui suit celle de l’assemblée sur la terre. Néanmoins, toute cette révélation est pour nous. Le Seigneur lui-même déclare près de la fin du livre : « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les assemblées (22:16)

« Celui qui rend témoignage de ces choses dit : Oui, je viens bientôt. — Amen ; viens, Seigneur Jésus » ! (22:20).

Dans l’évangile et dans l’épître, nous avons pu considérer distinctement le témoignage rendu par Jésus (Jean 3) et les témoignages rendus à Jésus (notamment Jean 1, 5, 8, 15 ; 1 Jean 5). Dans l’Apocalypse, « le témoignage de Jésus », c’est tout à la fois le témoignage que Jésus a rendu et celui dont ses témoins sont les hérauts. Cette expression s’y trouve associée trois fois à « la parole de Dieu » (1:2, 9 ; 20:4).


10 - Conclusion

Jésus, « le témoin fidèle et véritable » (Apocalypse 3:14), est venu de Dieu afin de rendre témoignage sur la terre de ce qu’il connaît parfaitement. Le Fils a fait connaître le Père. Mais Jésus a aussi fait connaître à l’homme son état de perdition. Et ce témoignage — celui de la lumière qui luit dans les ténèbres et qui manifeste le vrai état de tout — lui a attiré la haine des hommes (Jean 3:19:20). Dans sa grâce et sa patience, Dieu a pris soin que tous les témoignages possibles soient rendus à son Fils. Mais il a été rejeté ; son témoignage a été rejeté.

Quelques-uns pourtant l’ont reçu. Ils ont passé de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière. Ils sont laissés sur la terre en attendant le retour de Jésus. Qu’ils nourrissent leur foi du témoignage que Jésus Christ a rendu, et qu’ils soient ainsi les témoins de leur Sauveur !