LA FORME DE LA MAISON

Ézéchiel 43:10, 11

Monard Jacques-André

ME 1997 p. 7-8

Le prophète Ézéchiel a été emmené à Babylone lors d’une déportation partielle du peuple juif, quelques années avant la destruction de Jérusalem et du temple de Salomon, donc avant la déportation finale et complète du peuple. Il prophétise là, auprès des captifs.

Dans les visions du début de son livre, alors que le temple existe encore, l’Esprit l’emmène à Jérusalem et lui fait contempler les abominations commises par les fils d’Israël pour éloigner l’Éternel de son sanctuaire (8:6). Et dans les chapitres suivants, le prophète voit la gloire de l’Éternel quitter sa demeure, lentement, comme à regret (9 à 11).

Quelque vingt ans plus tard, alors que Jérusalem, son temple et ses murailles ne sont qu’un monceau de ruines, le prophète a les visions rapportées à la fin de son livre (depuis le chap. 40). Pour sa grande consolation, il est invité à voir dans tous ses détails le temple nouveau de la terre millénaire. Plus encore, dans les premiers versets du chapitre 43, il voit la gloire du Dieu d’Israël revenir, entrer dans la maison et la remplir. Le désir de l’Éternel reste le même : demeurer au milieu de son peuple à toujours (43:7, 9).

Mais cette vision d’avenir n’est pas seulement pour Ézéchiel lui-même. Elle est pour la maison d’Israël, en dépit de son misérable état, et doit porter un fruit moral dans les cœurs.

Les versets 10 et 11 du chapitre 43 montrent le double lien qu’il y a entre la connaissance de la maison de Dieu et le travail de repentance qui devait s’opérer dans les cœurs. Il y a là une instruction riche et éloquente pour nous aujourd’hui.

« Toi, fils d’homme, montre à la maison d’Israël la maison, afin qu’ils soient confus à cause de leurs iniquités ; et qu’ils en mesurent la disposition » (v. 10).

En premier lieu, la contemplation de la maison de Dieu telle qu’elle est dans ses pensées, selon sa volonté, bien loin de tout ce que l’homme a pu en faire, devrait nous remplir de confusion et d’humiliation. Quand nous voyons combien pauvrement nous réalisons ce que Dieu nous a enseigné concernant sa maison, n’avons-nous pas lieu d’être confus ?

« Et, s’ils sont confus de tout ce qu’ils ont fait, fais-leur connaître la forme de la maison, et son arrangement,… et toutes ses ordonnances, et toutes ses formes,… afin qu’ils observent toute sa forme, et toutes ses ordonnances, et qu’ils les fassent » (v. 11).

Dieu nous encourage en nous montrant que si le premier message a été reçu, si la confusion a été produite en nos cœurs, nous sommes moralement prêts à recevoir une connaissance plus avancée, plus complète, de sa maison. Nous pouvons entrer plus profondément dans ses pensées et acquérir le discernement de ce qui convient à sa maison. Connaissance dont le secret n’est pas la puissance de l’esprit humain, mais « un cœur brisé et humilié » !