Étude biblique : Marc 13 à 15

Résumé-Notes d’études bibliques à Paris rédigé par Jean Muller.

Une partie de l’évangile n’est pas traitée (absence du rédacteur des notes)


Table des matières abrégée :

1 - Marc 12:28-37

2 - Marc 13

3 - Marc 14

4 - Marc 15


Table des matières détaillée :

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1 - Marc 12:28-37

1.1 - Réponse du Seigneur à la question du scribe

1.2 - Le scribe avait répondu avec « intelligence » (12:34).

1.3 - « Personne n’osait plus l’interroger » (12:34).

1.4 - Action du Saint Esprit dans l’Ancien Testament

1.5 - Citation du Psaume 110:1 en Marc 12:36

1.6 - « Assieds-toi à ma droite… »

1.7 - Christ est à la droite de Dieu

1.8 - Question du Seigneur à propos de Lui-même

2 - Marc 13

2.1 - Marc 13:1-8

2.2 - Marc 13:9-13

2.2.1 - Rappel des 5 temples mentionnés dans la Parole :

2.2.2 - Marc 13:9-11

2.2.3 - Marc 13:12-13

2.3 - Marc 13:14 et suivants

3 - Marc 14

3.1 - Résumé de Marc 14:1-42

3.1.1 - Introduction

3.1.2 - 14:1, 2

3.1.3 - 14:3-9

3.1.4 - 14:10, 11

3.1.5 - 14:12-21

3.1.6 - 14:22-26

3.1.7 - 14:27, 28

3.1.8 - 14:29-31

3.1.9 - 14:32-42

3.2 - Marc 14:3-11

3.2.1 - Scène de Béthanie

3.2.2 - Trahison de Judas

3.3 - Marc 14:12 et suivants

3.4 - Marc 14:17 et suivants

3.5 - Marc 14:22-31

3.6 - Marc 14:32-42

4 - Marc 15

4.1 - Marc 15:1-15

4.2 - Marc 15:12-21

4.3 - Marc 15:22-28

4.4 - Marc 15:29-32

4.5 - Marc 15:33-37

4.6 - Marc 15:38-41


1 - Marc 12:28-37

24-08-1965

Nous avons considéré les versets 28 à 34 au sujet du scribe s’approchant du Seigneur pour lui poser une question sur les commandements de la loi.


1.1 - Réponse du Seigneur à la question du scribe

La réponse du Seigneur lui présente l’importance de l’amour, pour Dieu et pour son prochain. Pour nous chrétiens, il en est de même. « L’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom. 5:5). La source de l’amour est en Dieu et non en nous : « Nous, nous l’aimons parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19). C’est pourquoi, la Parole ne dit pas que nous sommes amour, car Dieu seul est amour (1 Jean 4:8), alors qu’il est dit que nous sommes lumière dans le Seigneur, et que nous devons marcher, dans la lumière, et comme des enfants de lumière (1 Jean 1:7 ; Éph. 5:8).

Dans l’Ancien Testament l’amour pour Dieu est lié à la fidélité à garder les commandements de Dieu. Cette vérité se retrouve dans le Nouveau Testament : « Quiconque garde sa parole, — en lui l’amour de Dieu est véritablement consommé » (1 Jean 2:5). Le Seigneur lui-même dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14:23). Cette promesse, liée à la fidélité à la Parole comme conséquence de l’amour pour Christ, se retrouve dans l’épître écrite à Laodicée (Apoc. 3:20).


1.2 - Le scribe avait répondu avec « intelligence » (12:34).

C’est le Seigneur qui donne cette intelligence.


1.3 - « Personne n’osait plus l’interroger » (12:34).

À l’issue de cet entretien du Seigneur avec le scribe, personne n’osait plus l’interroger. Il y avait en Lui, une sagesse divine à laquelle les hommes ne pouvaient pas résister.

Cette sagesse allait être donnée aux disciples du Seigneur, sur la terre, après son départ, pour leur permettre de répondre à leurs adversaires. Marc 13:11 dit : « ce n’est pas vous qui parlez, mais l’Esprit Saint », et Luc 21:15 : « je vous donnerai une bouche et une sagesse, à laquelle tous vos adversaires ne pourront répondre ou résister ». C’est ainsi que s’est réalisé ce qu’a dit l’apôtre Paul : « le Christ Jésus… nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté et rédemption » (1 Cor. 1:30).

C’est l’Esprit Saint qui a agi dans les premiers disciples et qui agit encore en nous et par nous, si nous sommes fidèles.


1.4 - Action du Saint Esprit dans l’Ancien Testament

C’est le même Esprit qui poussait David à parler prophétiquement du Seigneur selon la citation du Ps. 110:1 répétée au v. 36. L’Esprit n’était pas encore descendu et n’habitait pas sur la terre comme maintenant. Il habite dans les vrais croyants et dans l’Assemblée ; toutefois l’Esprit de Dieu agissait déjà dans l’Ancien Testament :


L’Esprit de l’Éternel agissait autrefois, même dans un homme dans la chair, non croyant. Nous lisons ainsi en 1 Sam. 10:6, au sujet de Saül : « Et l’Esprit de l’Éternel te saisira, et tu prophétiseras avec eux, et tu seras changé en un autre homme ».

Un exemple solennel de la manière dont Dieu se sert des esprits pour accomplir ses desseins nous est fourni par le récit de 1 Rois 22 relatif à Achab, désireux de combattre contre les Syriens pour reprendre Ramoth de Galaad. Au v. 20 nous lisons : « et l’Éternel dit : Qui persuadera Achab, afin qu’il monte et qu’il tombe à Ramoth de Galaad ?… Et un esprit sortit et… dit : Je sortirai, et je serai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes… Et maintenant, voici, l’Éternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tous tes prophètes que voilà ».


1.5 - Citation du Psaume 110:1 en Marc 12:36

La citation au v. 36 du Ps. 110 nous dit : « le Seigneur a dit à mon seigneur », alors que le Psaume lui-même dit : « L’Éternel a dit à mon Seigneur », montrant ainsi que le mot Seigneur désigne la première fois Dieu le Père et la deuxième fois Dieu le Fils. Nous devons veiller à cet égard à ne pas confondre les personnes de la Trinité divine, par exemple dans nos prières ; il est important également de distinguer entre les titres intrinsèques des Personnes divines et les noms qui expriment une relation. Dieu est présenté comme le Dieu Éternel, Je suis Celui qui suis. Le nom de Père exprime une relation. Aussi est-il dit que « Christ est l’image de Dieu » (2 Cor. 4:4), ou « l’image du Dieu invisible » (Col. 1:15), mais la Parole ne dit pas que Christ est l’image du Père, bien que ceci ait été exprimé par inadvertance, même par écrit. Rappelons que Christ s’est toujours adressé à Dieu comme à son Père, sauf pendant les trois heures d’expiation où Il dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matt. 27:46) ; avant les trois heures, Il a pu dire : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » ; et après les trois heures : « Père ! entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23:34 et 46).


1.6 - « Assieds-toi à ma droite… »

Cette Parole de Dieu au Seigneur Jésus : « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour marchepied de tes pieds » nous présente les conséquences de l’œuvre de la croix. Christ est descendu du ciel pour mourir, puis a été ressuscité par la gloire du Père ; Il est ensuite remonté vers son Père, au lieu de sa demeure éternelle. Il est maintenant « assis à la droite de la majesté dans les hauts-lieux » (Héb. 1:3), obéissant à Celui qui lui a dit : « Assieds-toi à ma droite » (Marc 12:36 et Héb. 1:13).

Le Seigneur est vu debout à la droite de Dieu par Étienne, au moment où celui-ci allait être mis à mort par les Juifs.

Si les Juifs, qui avaient « mis à mort le Prince de la vie » (et ils l’avaient « fait par ignorance, de même que leurs chefs aussi »), s’étaient « repentis et convertis », « des temps de rafraîchissement » seraient venus sur eux (Actes 3:15, 17, 19), et Christ était debout à la droite de Dieu, en signe qu’Il pouvait revenir au milieu de Son peuple comme Messie. En réponse, les Juifs ont mis à mort Étienne, le sachant et le voulant.


1.7 - Christ est à la droite de Dieu

La droite est la place de la prééminence et de la bénédiction. Jacob a placé sa main droite sur Éphraïm à la fin de sa vie (Gen. 48:14). En Ex. 15, Moïse et les fils d’Israël célèbrent « la droite de l’Éternel », magnifique en force, qui a écrasé l’ennemi.


1.8 - Question du Seigneur à propos de Lui-même

Enfin, le Seigneur pose la question à propos de Lui-même : « David lui-même donc l’appelle seigneur ; et comment est-il son fils ? ». Le Seigneur était Fils de David, l’évangile de Matthieu commence par la « généalogie de Jésus Christ, fils de David » (Matt. 1:1).

À Timothée, l’apôtre Paul dit : « Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, de la semence de David, selon mon évangile » (2 Tim. 2:8).

Christ est présenté dans l’Apocalypse comme le lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David (Apoc. 5:5), et comme la racine et la postérité de David (Apoc. 22:16).

Enfin, l’épître aux Romains nous présente « l’évangile de Dieu touchant son Fils (né de la semence de David, selon la chair, déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts), Jésus Christ, notre Seigneur » (Rom. 1:1-4).

Le Seigneur était Fils de David, selon la chair, mais n’a jamais cessé d’être Dieu, toutes choses et toutes les créatures lui étant à ce titre assujetties. David pouvait par l’Esprit et par la foi l’appeler Seigneur.


2 - Marc 13

2.1 - Marc 13:1-8

7-09-1965

Le ch. 12 marque la fin du témoignage et du ministère du Seigneur vis-à-vis de son peuple. Le témoignage des v. 38 à 41 constate l’hypocrisie des pharisiens, des scribes et des principaux du peuple, et tout le mal qui se trouvait dans le sein de ce peuple. Le Seigneur doit le quitter, et c’est ce que nous présente le ch. 13 : « comme il sortait du temple », accomplissant ainsi ce qu’il annonçait en Matt. 23:38 : « Voici, votre maison vous est laissée déserte ».

Le Seigneur quitte donc le temple comme autrefois la gloire de l’Éternel avait quitté le temple de Salomon. À l’inauguration, l’Éternel avait dit : « mes yeux et mon cœur seront toujours là » (2 Chr. 7:16).

« La gloire du Dieu d’Israël s’éleva de dessus le chérubin sur lequel elle était, et vint sur le seuil de la maison » (Éz. 9:3).

« La gloire de l’Éternel sortit de dessus le seuil de la maison, et se tint au-dessus des chérubins… ils s’arrêtèrent à l’entrée de la porte orientale de la maison de l’Éternel » (Éz. 10:18, 19).

« La gloire de l’Éternel monta du milieu de la ville, et se tint sur la montagne qui est à l’orient de la ville » (Éz. 11:23).

Cette montagne est la montagne des Oliviers, située de l’autre côté du torrent du Cédron, par rapport à la montagne de Morija où était bâti le temple. C’est là que le Seigneur se rend (v. 3 : « il était assis sur la montagne des Oliviers »), alors qu’Il était moralement rejeté par son peuple. Après sa mort et sa résurrection, le Seigneur quitte la terre pour remonter dans le ciel, de la montagne des Oliviers (Actes 1:12), après avoir béni ses disciples (Luc 24:50).

Prophétiquement, Ézéchiel annonce le retour de la gloire de l’Éternel dans le temple du millénium par le même chemin, en Éz. 43 la promesse est faite au v. 7 : « Je demeurerai au milieu des fils d’Israël à toujours », et à la fin du livre, le nom de la ville est Jéhovah-Shamma : l’Éternel est là (Éz. 48:35). Et c’est aussi sur la montagne des Oliviers que le Seigneur redescendra du ciel à son apparition sur la terre (Zach. 14:4).

Le Seigneur annonce la destruction prochaine de ce temple qu’il venait de quitter et dont les Juifs étaient fiers. Il s’agissait du temple d’Hérode, ou du troisième temple qui avait été construit en 46 ans (Jean 2:20), bâtiment magnifique, mais il ne serait « point laissé pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas ». La destruction du temple seul est ici annoncée, alors qu’en Luc 19, le Seigneur pleure sur la ville toute entière et annonce sa prochaine destruction.

On montre aujourd’hui à Jérusalem le mur des lamentations, présenté comme une partie de l’enceinte du temple ; ceci est en contradiction avec la prophétie du Seigneur. Cette prophétie a été réalisée à la lettre 40 ans environ après la mort du Seigneur, lorsque les armées romaines commandées par Titus, ont assiégé et pris Jérusalem, puis pillé et détruit le temple.

Les disciples posent alors au Seigneur une question : « Dis-nous quand ces choses auront lieu… » (13:4). Le Seigneur ne répond pas directement à leur question, mais commence par une mise en garde, puis présente une révélation prophétique à l’égard du peuple Juif. Cette prophétie est donnée également en Matt. 24:1-44 et en Luc 21. La prophétie de Matt. 24 ne traite que des temps de la fin après l’enlèvement de l’Église, alors que celles de Marc 13 et Luc 21 s’adressent en partie aux disciples Juifs devenus chrétiens, vivant pendant la période de la grâce et soumis à des persécutions ; Marc 13:9-11 et Luc 21:12-24 forment ainsi une parenthèse se reliant à des passages de Matthieu autres que le ch. 24 : Matt. 10:17-22, Matt. 23:34-35 et aussi Luc 12:11-12.

Jésus donne ici aux disciples les enseignements et avertissements qui leur seraient utiles depuis le moment de Son départ jusqu’à Son retour en gloire. Tout est en relation avec les Juifs et l’établissement du règne, mais exprimé de manière à s’appliquer au ministère des apôtres, aussi bien qu’au ministère qui reprendra, parmi les Juifs, après l’enlèvement de l’Église. Dans l’évangile de Marc, ces enseignements portent le caractère particulier de cet évangile c’est-à-dire celui du service.

Les v. 5 à 8 se rapportent plus particulièrement à la période de l’heure de l’épreuve : jugements des 7 sceaux et des 6 trompettes d’Apocalypse 6 à 9, bien que le point de vue moral soit différent.


2.2 - Marc 13:9-13

14-09-1965

2.2.1 - Rappel des 5 temples mentionnés dans la Parole :


2.2.2 - Marc 13:9-11

Les v. 9 à 11 se sont accomplis à maintes reprises dans les Actes ; en particulier, Paul a été jusque devant l’empereur, accomplissant la prophétie faite à Ananias à son sujet en Actes 9:15 : « Va ; car cet homme m’est un vase d’élection pour porter mon nom devant les nations et les rois, et les fils d’Israël ».

Les mêmes avertissements sont adressés aux croyants :


À l’inverse, le Seigneur s’adresse aux persécuteurs en Matt. 23:34 à 36 : « C’est pourquoi voici, moi, je vous envoie des prophètes, et des sages, et des scribes ; et vous en tuerez et vous en crucifierez, et vous en fouetterez dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville, en sorte que vienne sur vous tout le sang juste versé sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel ». Étienne a été un de ceux qui ont été ainsi mis à mort ; Actes 7:54-60 nous raconte sa fin.

Les exhortations du v. 11 étaient un encouragement pour les disciples Juifs, mais ces choses sont aussi écrites pour nous : « Ce que je dis à vous, je le dis à tous : Veillez ».

Les chrétiens ont traversé ou traverseront des tribulations, et le secours de l’Esprit Saint est pour eux. En prison, les disciples auraient pu se faire du souci en pensant à leur comparution devant les hommes. Le Seigneur les exhorte à ne pas se soucier de leurs paroles.

L’évangile doit être prêché auparavant dans toutes les nations. L’évangile de la grâce a été prêché par les apôtres ; celui du royaume le sera après l’enlèvement de l’Église. Les disciples ont reçu du Seigneur la mission « de prêcher l’évangile à toute la création » (Marc 16:15), ils ont obéi, et « étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux » (Marc 16:20).

En Actes 3:19, on voit l’apôtre Pierre prêchant encore aux Juifs, leur présentant un Christ glorifié qu’ils ont rejeté, comme ils avaient rejeté un Christ humilié. Le rejet et la mise à mort d’Étienne consomment le refus définitif des Juifs de recevoir leur Messie. La dernière période d’épreuve du peuple Juif de 40 ans se termine par la destruction de Jérusalem, fait de la plus haute importance, et qui clôt judiciairement l’histoire des Juifs et de l’assemblée juive à Jérusalem. La rupture entre le christianisme et le judaïsme était consommée, ainsi que l’apôtre le dit en Héb. 8:13 : « ce qui devient ancien et qui vieillit, est près de disparaître », et les chrétiens avaient été avertis de quitter le camp : « sortons vers lui hors du camp » (Héb. 13:13). L’Assemblée céleste commence lorsque l’esprit d’Étienne est reçu en haut dans le ciel.


2.2.3 - Marc 13:12-13

Au v. 12, on voit que se réalisera ce que le Seigneur avait dit, qu’Il n’apporterait pas la paix sur la terre ; la haine de l’homme se manifeste en brisant les affections naturelles, selon l’esprit de Caïn, qui s’est levé et a tué son frère, parce que ses œuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes (1 Jean 3:12 ; Gen. 4:8).

Dans Apocalypse 6 le cinquième sceau présente les âmes des martyrs, de ceux qui ont été égorgés pour la Parole de Dieu et pour le témoignage qu’ils avaient rendu ; ces âmes réclament la vengeance.

En Daniel 11:33 à 35 et 12:10, on voit les sages enseignant les plusieurs (la multitude). Ce sont les disciples et témoins du Seigneur, suscités pour annoncer l’évangile du Royaume, au temps de la fin. Les antichrists et les faux frères seront manifestés à ce moment-là, mais plusieurs seront blanchis, purifiés et affinés. Le v. 13 s’applique à ceux qui, après l’enlèvement de l’Église, recevront l’évangile du Royaume, l’auront cru, persévéreront, et seront sauvés par l’apparition du Seigneur. Rappelons que pour ceux qui auront entendu l’évangile de la grâce et qui n’auront pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés, une énergie d’erreur sera envoyée pour qu’ils croient au mensonge (2 Thess. 2:10-12), et ils ne pourront pas recevoir l’évangile du Royaume et être sauvés plus tard.

Les rachetés qui recevront l’évangile du Royaume sont mentionnés en Apoc. 7, d’abord les 144000 représentant les Juifs des 12 tribus (sauf Dan l’apostasie, la vipère dans le chemin de Gen. 49), puis la multitude des Gentils.

En Apoc. 14, le Seigneur se tient sur la montagne de Sion avec les 144000 qui représentent le résidu de Juda.

En Apoc. 7, ils sont scellés au front ; en Apoc. 14, le nom de l’Agneau et le nom de son Père sont écrits sur leur front, par opposition à ceux qui reçoivent la marque de la bête et le nombre de son nom.

Apoc. 20:4 montre la part heureuse de ceux qui auront été mis à mort, et de ceux qui n’auront pas reçu la marque de la bête : ils ont part à la première résurrection, et règnent avec Christ.


Jusqu’au v. 13, certaines prophéties se sont déjà réalisées et se réaliseront encore, après l’enlèvement de l’Église, mais, à partir du v. 14, où il est question de l’abomination de la désolation, il ne s’agit que d’évènements futurs.


2.3 - Marc 13:14 et suivants

21-09-1965

Jusqu’au v. 13 nous avons les instructions données par le Seigneur aux croyants Juifs, jusqu’à la destruction de Jérusalem, instructions également données pour le résidu fidèle de la fin.

L’existence d’un résidu Juif pieux est un point très important de la prophétie. Ce résidu, mentionné dans les Prophètes et les Psaumes, a été représenté au temps du Seigneur par les disciples qui étaient autour de Lui, et qui ont formé après l’ascension du Seigneur le noyau de l’Église à partir de la Pentecôte. Ce résidu Juif reparaîtra sur la scène après l’enlèvement de l’Église, et son caractère se reliera à celui du temps du Seigneur. Mais, comme Noé, qui ayant trouvé grâce aux yeux de l’Éternel (Gen. 6:8) a été sauvé à travers le déluge, le résidu Juif sera sauvé à travers les jugements (Matt. 24:39). Noé est devenu héritier de la justice qui est selon la foi (Héb. 11:7). L’Église, au contraire, est enlevée au ciel avant les jugements (Apoc. 3:10 et 12:5). Énoch en est une figure, car il a rendu témoignage au monde de la venue de Jésus en jugement, et a été enlevé au ciel avant cette venue (Jude 14 ; Gen. 5:24).

À partir du v. 14, les prophéties données par le Seigneur concernent les temps de la fin. La prophétie donnée dans Marc 13 est à rapprocher de celle qui est donnée dans Matt. 24:15-28. Le tableau donné dans Matthieu est plus complet, et se rapporte plus spécialement au Messie rejeté. Marc présente plutôt le côté de Christ serviteur.

Ces deux prophéties différent assez profondément de celle donnée en Luc 21, qui a plus en vue la relation historique des faits et la ville de Jérusalem :


L’abomination de la désolation est une idole qui cause la désolation ; elle est annoncée par Daniel 12:11 : « depuis le temps où le sacrifice continuel sera ôté et où l’abomination qui désole sera placée, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. Bienheureux celui qui attend et qui parvient à mille trois cent trente-cinq jours ! ». Cette idole placée dans le temple marque le début de la dernière demi-semaine de Daniel, caractérisée également par le fait que Satan est précipité du ciel sur la terre, étant en grande fureur, sachant qu’il a peu de temps (Apoc. 12:9, 12). Cette demi-semaine est désignée par les trois expressions équivalentes : — un temps, des temps et la moitié d’un temps — 42 mois — 1260 jours — qui désignent la durée de la grande tribulation ; les durées plus longues indiquées par Daniel correspondent à la délivrance complète de Jérusalem, et à l’introduction du peuple dans la bénédiction.

La tribulation est mentionnée au v. 19 de notre chapitre ; elle revêt deux caractères :


Cette tribulation juive est la détresse de Jacob de Jérémie 30:7 : « Hélas ! que cette journée est grande ! Il n’y en a point de semblable ; et c’est le temps de la détresse pour Jacob, mais il en sera sauvé ». Les 4 passages parlant de la tribulation sont : Jér. 30, Daniel 7, Matt. 24, Marc 13. C’est vers un tel avenir que se dirige le peuple juif, rentré maintenant dans son pays et organisé comme État depuis 1948. Il ne rejette pas la Bible, au contraire, mais cherche à s’en servir pour rattacher le présent et l’avenir à un passé sans égal ; mais la Bible est profanée par lui, utilisée pour retrouver et mettre en valeur les ressources naturelles inépuisables de leur pays.

Deutéronome 32:8 nous montre que la Palestine est le centre du monde : « Quand le Très-haut partageait l’héritage aux nations, quand il séparait les fils d’Adam, il établit les limites des peuples selon le nombre des fils d’Israël ».

Mais actuellement la double sentence, prononcée par le prophète Osée, est encore étendue sur le peuple :


Aussi les efforts des Juifs, pour rétablir eux-mêmes leur place dans le monde, après des persécutions épouvantables qui ont mis à mort des millions d’entre eux, sont faits dans l’incrédulité et l’apostasie ; le couronnement en sera l’idole placée dans un temple, dont la construction sera déjà une offense à Dieu.

La désolation (de l’abomination de la désolation) est un jugement destructeur : une consomption décrétée (c’est-à-dire ce qui consume et qui est décrété par Dieu), versée sur la désolée (c’est-à-dire le peuple Juif), Dan. 9:27 et És. 10:23. L’Assyrie est un des instruments employés par Dieu pour ce jugement : « Ha ! l’Assyrie, verge de ma colère ! Et le bâton qui est dans leur main, c’est mon indignation ! » (És. 10:5). L’Assyrien est le roi du Nord, l’ennemi de la fin. Son histoire future, en rapport avec le peuple Juif, est donnée en particulier en Éz. 38 et 39, Daniel 8 et 11. Ésaïe a annoncé prophétiquement au peuple la venue de l’Assyrien, És. 8:7, 8 : « voici, le Seigneur fait monter sur eux les eaux du fleuve, fortes et grosses, le roi d’Assyrie et toute sa gloire… il traversera Juda, il débordera et passera outre ». L’Assyrien viendra dans le pays alors tranquille et en repos (Éz. 38), et s’attaquera à un peuple déjà reconnu par l’Éternel. Le Seigneur régnera d’abord comme David — Israël étant béni et accepté, mais tous ses ennemis n’étant pas encore détruits, — et enfin, comme Salomon, c’est-à-dire comme prince de paix.

L’Assyrien sera détruit par le Seigneur Lui-même, au moment du second siège de Jérusalem (Dan. 11 et Zach. 14), et également par le peuple (Michée 5:6-9).

Les deux sièges futurs de Jérusalem sont distingués dans la Parole :


Toutes ces questions sont d’un immense intérêt et d’un immense profit pour nous ; elles nécessitent du soin et de l’attention dans leur étude. Les différents livres de la Parole ne traitent pas les mêmes sujets du même point de vue, aussi est-il nécessaire de les voir tous, et de ne pas les considérer isolément. 2 Pierre 1:19, 20 : « sachant ceci premièrement, qu’aucune prophétie de l’écriture ne s’interprète elle-même » (ou n’est d’une interprétation particulière), et aussi « nous avons la parole prophétique rendue plus ferme, (à laquelle vous faites bien d’être attentifs, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur) », et enfin, 1 Thess. 5:20 : « Ne méprisez pas les prophéties ».

Nous ne devons pas chercher à acquérir de la connaissance intellectuelle, le Seigneur veut parler à nos cœurs ; tout ce qui Le concerne doit toucher nos cœurs. Nous devons réaliser que nous sommes dans la position d’Abraham qui recevait les secrets de l’Éternel concernant Lot et Sodome : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire… Car je le connais, et je sais qu’il commandera à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l’Éternel, pour pratiquer ce qui est juste et droit » (Gen. 18:17-19).


L’abomination de la désolation marque la chute du peuple dans l’idolâtrie (Matt. 12:43-45).


3 - Marc 14

3.1 - Résumé de Marc 14:1-42

3.1.1 - Introduction

Aux ch. 11 et 12 toutes les catégories du peuple : sacrificateurs, anciens, pharisiens, hérodiens, sadducéens et scribes se présentent pour être jugées par le Seigneur. Les relations sur le pied de l’ancienne alliance allaient être rompues. Le récit s’interrompt au ch. 13, où le Seigneur présente lui-même les prophéties sur Jérusalem, son peuple terrestre et la consommation du siècle de la loi. Au ch. 14, le cours du récit est repris pour donner les derniers moments du Sauveur sur la terre.

Ce chapitre nous présente un modèle, le Seigneur, et deux avertissements solennels, l’un dans Pierre relatif à la faiblesse de la chair, et l’autre dans Judas relatif à la méchanceté foncière de celle-ci.

Le récit de Marc passe rapidement d’un événement à un autre, et les place tous en rapport les uns avec les autres, faisant apparaître que Dieu était derrière toute la scène, et que Ses conseils s’accomplissaient selon les Écritures (1 Cor. 15).

Avant d’être trahi par Judas, Jésus reçoit le témoignage d’affection de Marie ; et avant d’être livré par Judas, Il assemble ses disciples pour le souper de la Pâque. Nous avons là l’institution de la Cène, puis le combat de Gethsémané, où Jésus reçoit la coupe de la main du Père.


3.1.2 - 14:1, 2

Les sacrificateurs voulaient éviter le tumulte pendant la fête. Dieu en avait décidé autrement, car il fallait que Christ, notre Pâque, soit sacrifié le jour de la Pâque, qui rappelait la sortie d’Égypte.


3.1.3 - 14:3-9

Marie qui n’était pas prophétesse, et qui n’avait pas connaissance comme les disciples, de l’inimitié du peuple, manifeste l’intelligence spirituelle que lui donnait son amour profond pour le Seigneur, en brisant le vase d’albâtre et en répandant le parfum sur le Seigneur (sur les pieds du Fils de Dieu, ou sur la tête du Messie, le Roi, ou du Serviteur).

C’était le moment pour accomplir ce service, Marie rentre ensuite dans l’ombre, et n’est plus mentionnée à la croix ni au sépulcre, comme Marie de Magdala.

Le Seigneur a pleinement apprécié l’hommage de Marie et la justifie devant ceux qui la critiquaient. S’occuper des pauvres, alors que toutes les pensées de Dieu se concentraient sur le sacrifice de Christ, c’était les sortir de leur place.


3.1.4 - 14:10, 11

Judas Iscariote livre son Maître aux principaux sacrificateurs pour 30 pièces d’argent (le prix d’un esclave comme l’indique le Lévitique), « ce prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux » (Zach. 11:13 et Matt. 27:10).

Judas avait l’amour de l’argent dans son cœur ; il était voleur, il devient traître. Satan est entré en lui, et Judas est devenu son esclave après avoir été vaincu (2 Pierre 2:19) ; il est alors le fils de perdition (Jean 17), celui que le Seigneur avait appelé son ami (Ps. 41 et 55). Judas pensait secrètement que Jésus se délivrerait comme les autres fois. Effrayé des conséquences de sa conduite il n’a que du remords, qui le conduit à s’ôter la vie, et aucune repentance à salut (2 Cor. 7:10) ; la fin de Judas est donnée en Actes 1 ; sa place est donnée à un autre (Ps. 69 et 109).

Les sacrificateurs étaient responsables d’avoir livré Jésus. Étienne dit devant le sanhédrin : « le Juste, lequel maintenant vous, vous avez livré et mis à mort » (Actes 7:52). Leur endurcissement était tel qu’ils se réjouissent de la trahison de Judas, puis se désintéressent du sort terrible de celui-ci (« Que nous importe ! tu y aviseras. », Matt. 27:4).


3.1.5 - 14:12-21

La Pâque approchait ; elle était célébrée avec la fête des pains sans levain, selon l’ordonnance de l’Éternel à Moïse en Lévitique 23 et Deutéronome 16. La Pâque avait été célébrée par le peuple, puis sera célébrée dans la période millénaire (Éz. 45:21) avec la fête des tabernacles. Les droits du Seigneur sur toutes choses, et la providence divine se manifestent pour que les disciples trouvent tout pour préparer la Pâque.

Jésus allait mourir et accomplir une meilleure rédemption que la délivrance d’Égypte.

Les disciples étaient rendus attentifs à la parole du Seigneur disant que l’un d’entre eux le livrerait : ils se méfiaient d’eux-mêmes et étaient attristés à cette pensée.


3.1.6 - 14:22-26

Le Seigneur institue alors le mémorial de ses souffrances et de sa mort. La Cène et le baptême, sont les deux seules ordonnances établies par le Seigneur, et se rapportent toutes deux à sa mort. Le baptême représente l’identification avec Christ dans Sa mort (Rom. 6), et l’introduction dans le cercle intermédiaire de Éph. 4:5. La Cène est liée en 1 Cor. 10 à la vérité de l’unité du corps de Christ. Nous sommes un seul pain, un seul corps, et nous participons tous à un seul et même pain (1 Cor. 10:17). Le seul corps est en rapport avec le cercle intérieur de Éph. 4:4. La Cène est un symbole, et rappelle la mort du Seigneur. « Le sang c’est la vie » (Deut. 12:23), mais le sang séparé du corps, c’est la mort.

La Cène est différente des vérités présentées par Jésus en Jean 6:55 : « Car ma chair est en vérité un aliment et mon sang est en vérité un breuvage ».

1 Cor. 11 nous parle de l’état moral que doivent réaliser les croyants pour participer dignement à la Cène.

Le sang de Christ est le sang de la nouvelle alliance (Jér. 31:31-33) rappelée en Héb. 8:6-13, (« ce qui devient ancien et qui vieillit, est près de disparaître »), remplaçant l’ancienne alliance conditionnelle, scellée aussi par du sang, mais rompue par l’infidélité d’Israël. C’est la base de la joie du peuple jouissant de son Messie, dont parle le type de la fête des tabernacles. Le sang de Christ est aussi versé pour plusieurs : pour nous qui sommes issus des nations.


3.1.7 - 14:27, 28

Le Seigneur allait être frappé : le berger serait frappé par l’Éternel des armées selon la prophétie de Zach. 13, mais Il « tournerait sa main vers les petits », vers les « pauvres du troupeau ». Jésus pose ici les bases de ses relations après la résurrection, avec Marie image de la semence de l’Éternel, les disciples et les petits en Galilée.


3.1.8 - 14:29-31

Pierre reprend le Seigneur, il se confiait dans son amour pour le Seigneur, et s’il s’avance plus loin que les autres disciples dans le chemin de la mort, c’est pour reculer et renier son maître après L’avoir abandonné. Aux v. 50 et 51, l’exemple du jeune homme nous montre qu’avec la seule toile de fin lin de la profession extérieure, on n’échappe qu’avec honte. Pierre avait aussi peur des hommes, comme on le voit plus tard, où il cède à ceux de la circoncision à Antioche (Gal. 2:12 : « craignant ceux de la circoncision »). Pierre a été restauré ; le travail intérieur commencé lorsque le Seigneur le regarde et où il pleure amèrement, a été achevé lorsque le Seigneur l’interroge par trois fois en Jean 21. Le Seigneur lui accorde à la fin de sa vie d’accomplir par la foi, ce qu’il avait voulu faire par la chair : donner sa vie pour son Sauveur.


3.1.9 - 14:32-42

Le Seigneur vient à Gethsémané pour livrer le combat avec Satan et recevoir la coupe de la main du Père. Il prend Pierre, Jacques et Jean, les disciples présents à la résurrection de la fille de Jaïrus et à la transfiguration, mais il fallait qu’Il soit seul pour le combat, comme sur la croix, et comme autrefois l’arche précédait le peuple de 2000 coudées pour traverser le Jourdain, et ouvrir un chemin à sec à travers la mort.

Jésus avait rencontré Satan au désert, et Il lie l’homme fort (Matt. 12:29) ; à Gethsémané Satan est un lion rugissant, pour empêcher Christ d’accepter la coupe de la main du Père. Le Seigneur prie son Père par trois fois, et se jette contre terre ; Il offre avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications (Héb. 5:7) ; Il a été exaucé à cause de sa piété, bien qu’il ne fût pas possible que la coupe passât loin de Lui, de même qu’il n’était pas possible qu’Il fût retenu par les douleurs de la mort (Actes 2:24).

Le Seigneur s’adresse à Dieu comme à son Père « Abba Père » car Il était en pleine communion avec Lui ; mais il fallait qu’Il passe par la mort, et soit fait péché pour nous afin que nous puissions connaître Dieu comme Père et dire par l’Esprit : « Abba, Père ! » (Rom. 8 et Gal. 4).

Quel amour que celui de Christ, un amour plus fort que la mort qui remplit nos cœurs d’une profonde reconnaissance !


3.2 - Marc 14:3-11

2-08-1966

3.2.1 - Scène de Béthanie

Jésus était venu à Béthanie 6 jours avant la Pâque (Jean 12:1), après avoir quitté Jérusalem. La scène du vase brisé, dans la maison de Simon le lépreux, a lieu 2 jours avant la Pâque, avec Marthe, Marie et Lazare, types d’Israël. Marie n’était pas prophétesse, et n’avait pas connaissance comme les disciples de l’inimitié des chefs d’Israël, mais son affection pour le Seigneur lui donnait l’intelligence et le courage moral. Joseph d’Arimathée et Nicodème aimaient le Seigneur en secret, mais le mal des Juifs, leur devenant intolérable, leur donne le courage de prendre parti pour le Seigneur et d’aller voir Pilate.

L’acte de Marie est donné dans les évangiles de Matthieu, Marc et Jean, en rapport avec le caractère de chaque évangile. En Matthieu le vase est répandu sur la tête du Roi, en Marc sur la tête du Serviteur, en Jean sur les pieds du Fils de Dieu. Marie ne parle pas mais son acte manifeste l’amour de son cœur pour Christ, au moment convenable. L’adoration est liée au souvenir de la mort de Jésus, ici par anticipation. L’adoration est présentée en rapport avec deux femmes : la Samaritaine d’une part, et Marie d’autre part. Les disciples sont absents de cette révélation du Seigneur sur l’adoration.

Marie ne cherche pas à se justifier, le Seigneur s’en charge ; sa récompense c’est qu’on parlera de ce qu’elle a fait dans le monde entier. Les disciples, Judas en tête, critiquent Marie — ils sont indignés — et pensent aux pauvres, alors que les pensées de Dieu étaient concentrées sur Christ et son sacrifice. S’occuper des pauvres était bien, mais à ce moment, c’était les sortir de leur place. Toutefois la bienfaisance est liée en Héb. 13:16 à l’adoration.


3.2.2 - Trahison de Judas

Judas livre le Seigneur, lui l’un des douze, voleur, traître et appelé fils de perdition en Jean 17:12. Il y a contraste entre le prix du parfum de 300 deniers, et le prix auquel le Seigneur est estimé (30 pièces d’argent), le prix d’un esclave : Zach. 11:12, 13 et Matt. 26:15. Judas est encore appelé ami par le Seigneur à Gethsémané lorsque la trahison est déjà consommée (Matt. 26:50), et prophétiquement au Ps. 41:9 et au Ps. 55:13, 14. Dans Jean 13:2 le diable avait mis au cœur de Judas Iscariote de livrer le Seigneur. En Luc 22:3 et Jean 13:27, le diable entre en lui : Judas n’était plus maître de lui : il était esclave de celui qui l’avait vaincu (2 Pierre 2:19). Satan aveugle les hommes pour les entraîner au péché, et les perdre, mais ne leur cache pas les conséquences de leur faute. Judas a eu du remords et s’est ôté la vie, il n’a pas eu la repentance à salut (2 Cor. 7:10). Judas s’est placé dans la lignée des réprouvés : Caïn, Ésaü, Saül. La fin de Judas est donnée en Actes 1:16-20, sa place est donnée à un autre (Ps. 69:25 et 109). Judas avait dans son cœur l’amour de l’argent. 1 Tim. 6:10 en montre le danger : « c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent », et les riches sont exhortés à se confier en Dieu afin de saisir ce qui est vraiment la vie (1 Tim. 6:19) ; « la tromperie des richesses étouffe la parole » (Matt. 13:22), et d’Agur demande en Prov. 30:8 : « ne me donne ni pauvreté ni richesse » ; le riche oublie Dieu, le pauvre est jaloux et plein de convoitise.

La responsabilité des sacrificateurs en rapport avec Judas est soulignée dans le discours d’Étienne en Actes 7:52 : « le Juste, lequel maintenant vous, vous avez livré et mis à mort ». Les principaux sacrificateurs manifestaient des scrupules (ils prétendaient honorer Dieu en respectant la loi), mais en même temps ils participaient à la vente du sang innocent, rejetaient l’envoyé de Dieu et livraient Christ.

Opposition multiple entre les deux scènes du v. 3 et du v. 10 : une femme, un homme disciple — l’adoration pour le Seigneur, la haine pour le Seigneur — l’amour du Sauveur, l’amour de l’argent.


3.3 - Marc 14:12 et suivants

9-08-1966

La Pâque est citée avec les autres fêtes dans le Lévitique et le Deutéronome.

Dans Lév. 23, sept fêtes sont citées : le Sabbat, la Pâque, les Prémices, la Pentecôte (7 semaines), le Mémorial de jubilation, le jour des Propitiations, les Tabernacles.

Dans Deut. 16 : la Pâque, les Semaines et les Tabernacles sont seuls mentionnées.

En ce qui concerne la Pâque, son institution était donnée dans Exode 12 ; elle est seulement rappelée en Lév. 23:4-8 et Deut. 16:1-8. La Pâque, au premier mois, était le début d’une ère nouvelle. Pour les chrétiens, la foi en l’œuvre de Christ met le croyant dans une situation nouvelle, une période nouvelle commence pour lui. Christ lui-même est la pâque sacrifiée (1 Cor. 5:7).

Les Juifs avaient essayé d’éviter que le Seigneur soit livré le jour de la Pâque par crainte du tumulte. Dieu, au contraire, désirait que son Fils, la vraie pâque, soit sacrifié ce jour-là.

On peut souligner aussi la parfaite obéissance du Seigneur qui s’identifie avec le peuple. Il voulait, suivant le commandement divin, manger aussi la Pâque : « J’ai fort désiré de manger cette pâque avec vous » (Luc 22:15).

La Providence divine se manifestait dans toutes les circonstances du Seigneur : l’ânon sur lequel le Seigneur devait monter était préparé ; le maître de maison avait la chambre toute garnie pour la pâque.


14:19 : Effet profond de la parole du Seigneur sur l’âme des disciples ; chacun d’eux ajoutait foi à la parole du Seigneur, et en même temps se méfiait de lui-même ; en Matt. 26 Judas lui-même pose la question au Seigneur.


14:21 : « Il eût été bon pour cet homme-là qu’il ne fût pas né ». Job et Jérémie expriment sur eux-mêmes une pensée analogue :

Paroles produites par l’épreuve de deux croyants qui devaient apprendre à se connaître et aussi à connaître Dieu. Job et Jérémie avaient la vie divine, et Dieu a pris soin d’eux dans leurs épreuves.


14:27 : Le Seigneur connaissait tout par avance, il savait qu’un disciple allait le livrer, un le renier, tous l’abandonner, et c’est avec de tels qu’Il avait fort désiré de manger la pâque. Malgré cela, la joie remplissait le cœur du Seigneur suivant Héb. 12:2 : « à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix ».


3.4 - Marc 14:17 et suivants

16-08-1966

Le Seigneur a célébré la pâque avec ses disciples lorsque le soir était venu. Le soir : c’est le début de la chrétienté, minuit le moyen âge, le chant du coq le réveil du 19ème siècle, et le matin le jour du Seigneur.

Judas est sorti après avoir reçu le morceau (Jean 13:30) ; « or il était nuit », et il ne semble pas qu’il ait participé à la cène avec les autres disciples.

Dans Luc 22:14-20, la distinction est faite entre la Pâque proprement dite, et la Cène. En 1 Cor. 11:23 et suivants, l’apôtre Paul rappelle ce qu’il avait reçu par une révélation du Seigneur sur la signification de la Cène.

La Cène et le baptême sont les deux seules ordonnances établies par le Seigneur et accomplies toutes deux par les chrétiens, en rapport avec la mort du Seigneur.

Le baptême, donné en Matt. 28:19, représente l’identification avec Christ dans sa mort (Rom. 6), et l’introduction dans le cercle chrétien (Éph. 4:5).

La Cène est la commémoration de la mort du Seigneur ; elle est liée à la table du Seigneur et à la vérité de l’unité du Corps : « nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain » (1 Cor. 10:17) ; « il y a un seul corps et un seul Esprit » (Éph. 4:4). La Cène n’est pas un moyen de salut, ni pour les vivants, ni pour les morts, elle est un symbole et un souvenir, celui d’un Christ mort et de son seul sacrifice : « le sang est la vie » (Deut. 12:23), mais le sang séparé du corps, c’est la mort ; c’est ce que rappellent la coupe et le pain séparés. « Christ a souffert une fois » (1 Pierre 3:18), « Il a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice » (Héb. 9:26), « l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » (Héb. 10:10). Le Seigneur ressuscité et glorifié dans le ciel n’est donc pas présent dans la Cène. Celle-ci est différente de ce qui est présenté en Jean 6:55 : « car ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en réalité un breuvage ».

La Cène parle puissamment au cœur du croyant, le Seigneur s’adressant ainsi directement à lui sans aucun intermédiaire humain, comme dans l’exercice des dons, même déployés dans la dépendance de l’Esprit. Comme autrefois les disciples sur la montagne de la transfiguration, nous ne voyons que Jésus seul.

1 Cor. 11:27 à 32 montre l’état moral que les croyants doivent réaliser pour pouvoir célébrer la Cène. Il faut s’éprouver soi-même et notre conscience doit être exercée à ne pas le faire indignement, car le Seigneur juge sa propre maison et le gouvernement de Dieu s’exerce, la discipline pouvant aller jusqu’à la maladie ou même la mort du corps.

Tout chrétien est digne de participer à la Cène, mais le désir de s’approcher de la Table du Seigneur doit résulter d’un travail de la grâce de Dieu dans le cœur, et s’exprimer spontanément, sans pression extérieure des autres croyants, à la différence du salut où les croyants sont invités à « supplier pour Christ » (2 Cor. 5) et à « contraindre les gens d’entrer » (Luc 14:23).


Le sang est celui de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs » (14:24 ; Jér. 31:31-34 ; 32:40). La première alliance était conditionnelle et subordonnée à l’obéissance du peuple : « si vous gardez mon alliance… vous me serez un royaume de sacrificateurs » (Ex. 19:5, 6). Cette alliance avait été scellée par du sang (Ex. 24:8 et Héb. 9). Elle a été rompue par le peuple et remplacée par la seconde alliance, la nouvelle (Héb. 8:6-13 et 10:16, 17). Le siècle actuel de la loi est remplacé par le siècle à venir, celui de la grâce. « Ce qui devient ancien et qui vieillit, est près de disparaître » (Héb. 8:13).

La nouvelle alliance est scellée par le sang de Christ, et concerne le peuple juif auquel le Seigneur s’adresse à travers les disciples. Elle avait été annoncée prophétiquement par Jérémie 31:31-34 et 32 :40.

L’ancienne alliance a entièrement pris fin à la destruction de Jérusalem par les Romains, les disciples Juifs ayant été avertis de quitter le camp, et l’Église ayant dès lors un caractère exclusivement céleste et groupant tous les croyants Juifs et Gentils ; les nations « seraient cohéritières et d’un même corps et coparticipantes de sa promesse » (Éph. 3:6).


Le Seigneur annonce aussi : « Je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu » (Marc 14:25). Le vin est le symbole de la joie, préfigurée par la fête des tabernacles, célébrée en Deut. 16, après que l’Israélite ait reçu le fruit de son aire et de sa cuve (après la moisson et la vendange, le jugement séparatif par lequel les élus sont rassemblés dans les greniers célestes, et la juste vengeance terrestre). Le temps est annoncé en Éz. 45 et 46 où les fêtes du peuple comprendront la Pâque et la fête des tabernacles, mais non pas la Pentecôte : la période actuelle dans laquelle l’Église est une habitation de Dieu par l’Esprit (Éph. 2), et où les saints jouissent de la relation de Père. Pendant le millénium, il n’est pas dit que le chemin dans les lieux saints soit ouvert avec une pleine liberté.


3.5 - Marc 14:22-31

23-08-1966

Rappel de la Cène

Ps. 112:4 : « Il a établi un mémorial de ses merveilles »

La cène est l’expression de l’unité du corps dans le cadre du cercle intérieur de Éph. 4:4 : « Il y a un seul corps et un seul Esprit ». « Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain » (1 Cor. 10:17). Par la cène, les chrétiens se souviennent du Seigneur et de sa mort. En Luc 17:15, des dix lépreux guéris, un seul est revenu (c’était un samaritain). « Il ne s’en est point trouvé qui soient revenus pour donner gloire à Dieu, si ce n’est cet étranger » (Luc 17:19).

Le sang de Christ versé est celui de la nouvelle alliance conclue avec le peuple d’Israël. Celui qui n’était pas un peuple et qui n’avait pas obtenu miséricorde, est devenu ce peuple de Dieu et a obtenu miséricorde, ainsi qu’en témoigne l’apôtre Pierre (1 Pierre 2:10) aux Juifs dispersés parmi les nations.


Après l’institution de la cène, le Seigneur chante une hymne (14:26) avec les disciples. C’était l’expression de la sérénité parfaite qui remplissait son âme. Le Seigneur réalisait le cantique de És. 26:3 : « Tu garderas dans une paix parfaite… » et se réjouissait en anticipant le fruit de ses souffrances. Ps. 126:6 : « Il va en pleurant, portant la semence qu’il répand ; il revient avec chant de joie, portant ses gerbes ». Après la croix, le Seigneur entonne le cantique de la délivrance : « Je te louerai au milieu de la congrégation » (Ps. 22:22), « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu » (Ps. 40:3), « au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges » (Héb. 2:12), « Je louerai le nom de Dieu dans un cantique » (Ps. 69:30). Ce cantique est chanté dans un cantique.

Dieu lui a « répondu d’entre les cornes des buffles » (Ps. 22:21), « Il a mis mes pieds sur un roc, il a établi mes pas » (Ps. 40:2) c’est-à-dire après que le Seigneur ait été le sacrifice pour le péché et le sacrifice pour le délit (Ps. 22 et 69). Le chant de la délivrance est celui du peuple d’Israël en Ex. 15, de Moïse en Deut. 32, de David en 2 Sam. 22, des rachetés en Apocalypse 5.


Brebis dispersées (14:27) en opposition à Jean 11:51, 52 : « Jésus allait mourir… pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés ». « Le loup… disperse les brebis » (Jean 10:12). C’était l’accomplissement de la prophétie de Zacharie 11 et 13 : le berger étant frappé par l’Éternel des armées, les pauvres du troupeau et les petits seraient l’objet des soins du Seigneur. Le Seigneur leur promet de les retrouver en Galilée, terre méprisée, là où son ministère s’était exercé parmi les pauvres du peuple. Matt. 4:12, 15 : « Jésus se retira en Galilée », « Galilée des nations ».

Le Seigneur avait jugé au ch. 12, toutes les classes du peuple ; Il établit maintenant les bases de ses relations en résurrection avec Marie, les disciples, les pauvres du troupeau.


14:29-31 : Pierre

Confiance de Pierre — Il confondait, comme le peuple d’Israël devant Moïse et l’Éternel, responsabilité et puissance : « Tout ce que l’Éternel a dit nous le ferons » (Ex. 24:7, 8). Pierre aimait profondément le Seigneur, mais il mettait sa confiance dans cette affection même, donc en lui-même. Pierre avait souvent contredit le Seigneur (Matt. 16:23 : « Va arrière de moi, Satan ») ; il s’engage plus avant que les autres disciples, mais c’est pour tomber plus profond.

Pierre rentre en lui-même quand le Seigneur le regarde, et sa restauration est complète en Jean 21:19. Le Seigneur lui accorde à la fin de sa vie, d’accomplir par la foi ce qu’il n’avait pas pu faire par la chair, c’est-à-dire de donner sa vie pour Christ.


3.6 - Marc 14:32-42

30-08 1966

Jésus vient avec les onze disciples au jardin de Gethsémané, où Il s’était souvent assemblé avec ses disciples (Jean 18:2). Situé sur les pentes du Mont des Oliviers, Gethsémané signifie « pressoir à olives », image saisissante du combat que Jésus allait livrer et remporter dans la puissance de l’Esprit dont l’huile est une figure. La scène de Gethsémané est rapportée dans les trois évangiles synoptiques et non pas en Jean, car ce n’est pas en puissance divine que Jésus a livré le combat de Gethsémané, mais comme l’homme parfait. C’est pourquoi Luc donne plus de détails et parle du côté humain des souffrances : la sueur devenue comme des grumeaux de sang et l’ange envoyé du ciel pour fortifier le Seigneur. On ne trouve toutefois en Luc que la fin du combat, alors qu’en Matthieu et Marc on voit le Seigneur prier par trois fois.

En ce qui concerne les souffrances expiatoires de Christ, l’évangile de Matthieu qui Le présente comme sacrifice pour le péché, nous les présente sans atténuation, alors qu’elles ne sont pas données en Luc. En Luc le Seigneur pense aux autres et prie pour les autres.


Avant le début de son ministère public, le Seigneur avait rencontré Satan au désert, après avoir reçu l’Esprit Saint. Il « lie l’homme fort », et remporte la victoire sur Satan déguisé en ange de lumière. Satan le laisse pour un temps (Luc 4:13).

En Gethsémané, Satan se présente à Christ comme un « lion rugissant », pour essayer d’empêcher le Seigneur d’accepter de la main du Père la coupe de la colère. Le Seigneur a été obéissant jusqu’à la mort : « qui, durant les jours de sa chair, ayant offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort… a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » (Héb. 5:7).


À Gethsémané, le Seigneur a été seul pour livrer le combat.

Il prend Pierre, Jacques et Jean avec Lui, les trois disciples avec lesquels Il avait eu le plus d’intimité, et qui étaient avec Lui dans deux circonstances solennelles : la résurrection de la fille de Jaïrus (Marc 5:37) et la scène de la transfiguration (Marc 9:2-8) ; puis Il laisse les trois disciples et s’éloigne d’un jet de pierre. Il est seul à Gethsémané comme sur la croix. Il demande à ses disciples de veiller, mais ceux-ci s’endorment de tristesse et trouvent un refuge dans le sommeil. Ps. 69:20 : « J’ai attendu… des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvé », Matt. 26:40, 41 : « vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? Veillez et priez ».

Comme autrefois Abraham était seul avec son fils Isaac pour monter sur la montagne de Morija, Christ est seul ; mais à Gethsémané Il jouissait pleinement de la communion de son Père. Christ était cette parfaite offrande de gâteau, ointe d’huile et d’encens, cuite sur la plaque. L’épreuve ne faisait que manifester les perfections de Christ agréable à Dieu.


Jésus prie son Père, et Il était là devant toute l’horreur de la mort et de l’abîme que le péché et Satan ont creusé sous les pas de l’homme. En Jean 12:27 : « maintenant mon âme est troublée », ici Il est saisi de tristesse jusqu’à la mort.

Dieu a considéré que deux choses n’étaient pas possibles :


4 - Marc 15

4.1 - Marc 15:1-15

25-07-1967

Ce chapitre commence par la fébrile activité de l’homme. « Et aussitôt, au matin », aussitôt, expression souvent rencontrée dans cet évangile pour souligner l’activité du Serviteur parfait ; ici, c’est le pouvoir des ténèbres et Satan en activité ;

Les principaux sacrificateurs, les anciens, les scribes et le sanhédrin (tribunal Juif) tiennent conseil et lient le Seigneur.

Le Seigneur est lié comme un malfaiteur et retenu, non par ces liens, mais par l’amour et l’obéissance.

Le Seigneur est livré à Pilate, c’est-à-dire aux nations : « le fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes ; et ils le condamneront à mort, et le livreront aux nations » (Marc 10:33). Le Seigneur a été livré aux principaux sacrificateurs par Judas et aux nations par tous les Juifs réunis : « Jésus, que vous, vous avez livré, et que vous avez renié devant Pilate » (Actes 3:13) ; « Ta nation et les principaux sacrificateurs t’ont livré à moi » (Jean 18:35). Mais, en fait, Jésus a « été livré par le conseil défini et par la préconnaissance de Dieu » (Actes 2:23).

Il est vrai aussi, qu’Il s’est livré lui-même pour les siens individuellement (Gal. 2:20), et pour l’Assemblée (Éph. 5:25).

L’évangile de Jean nous rappelle que les Juifs, par scrupule, n’ont pas voulu entrer au prétoire, pour ne pas se souiller (Jean 18:28), manifestant leur hypocrisie religieuse.

Le Seigneur a été amené au souverain sacrificateur Caïphe, puis à Pilate, gouverneur Romain, puis à Hérode, tétrarque, puis de nouveau à Pilate. Ici, nous n’avons de détails que sur la comparution devant Pilate ; le Seigneur fait la belle confession devant Ponce Pilate (1 Tim. 6), puis Il garde le silence. Le Seigneur rendait témoignage à la vérité et n’ouvrait pas la bouche selon la parole du Ps. 38:13 : « comme un muet, je n’ouvre pas la bouche » et d’És. 53:7 : « Il a été opprimé et affligé, et il n’a pas ouvert sa bouche… comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert sa bouche ».

Il y avait une coutume des Romains de relâcher un prisonnier. Le Seigneur avait été vendu 30 pièces d’argent, le prix d’un esclave, par Judas, et maintenant on lui préférait un meurtrier, digne de mort. L’apôtre Pierre le rappelle aux Juifs : « vous avez demandé qu’on vous accordât un meurtrier » (Actes 3:14). La foule pousse des cris devant Pilate qui connaissait les motifs (les principaux sacrificateurs l’avaient livré par envie). Le Seigneur avait été ému de compassion envers ces foules, qui étaient comme un troupeau qui n’a pas de berger ; Il les avait guéries, nourries ; les foules avaient été suspendues à ses lèvres pour l’entendre, sensibles à Ses Paroles. Maintenant, elles crient contre Lui pour le mettre à mort : voilà le cœur de l’homme.

Nous ne trouvons qu’en Matthieu la déclaration : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! » (Matt. 27:25), pour faire ressortir toute la responsabilité du peuple Juif.

Pilate, chargé de rendre la justice et investi du jugement, reconnaît l’innocence de Jésus, mais agit pour contenter la foule. Il avait le pouvoir de crucifier le Seigneur (Jean 19:10), et il L’a livré pour être crucifié ; aussi sera-t-il jugé sur ses propres paroles.

Puis Pilate fait fouetter Jésus pour que l’Écriture fut accomplie : « J’ai donné mon dos à ceux qui frappaient » (És. 50:6), « Des laboureurs ont labouré mon dos, ils y ont tracé leurs longs sillons » (Ps. 129:3).

L’apôtre Paul, aussi, portait en son corps les marques du Seigneur Jésus, lui qui avait été frappé comme son Maître.


4.2 - Marc 15:12-21

1-08-1967

Pilate avait essayé par trois fois de sauver le Seigneur Jésus. Finalement, les cris du peuple et des principaux sacrificateurs ont le dessus, et Pilate, pour contenter la foule, livre Jésus pour être crucifié. Après avoir reconnu devant tous que Jésus était innocent, il supporte la responsabilité de le condamner, bien que dans le vain espoir de s’en décharger il ait pris de l’eau pour se laver les mains devant la foule en disant : « je suis innocent du sang de ce juste » (Matt. 27:24).

L’homme dans la chair, cherche toujours à se décharger de sa responsabilité. Adam tombé rejette la faute sur sa femme, et Ève sur le serpent. Tous les hommes sont ainsi représentés dans cette scène, et chacun prend sa place devant cette pierre de touche : un Sauveur rejeté. « Car en effet, dans cette ville, contre ton saint serviteur Jésus que tu as oint, se sont assemblés et Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël » (Actes 4:27).

À partir du v. 16, nous trouvons les soldats romains (qui joignaient la fierté et l’insolence de leur classe à la dureté du bourreau dont ils accomplissaient les fonctions) accablant le Seigneur de leurs insultes.

Par dérision, ils le revêtent de pourpre, l’emblème de la royauté. En Luc, cet acte est attribué à Hérode, le tétrarque de la Galilée (fils de Hérode le Grand, qui avait construit le Temple et fait mourir les enfants de Béthléhem). Son fils Hérode Agrippa 1 est mort misérablement, frappé par Dieu en Actes 12.

Le Seigneur reçoit aussi une couronne d’épines. Les épines, conséquences du péché de l’homme (selon Gen. 3:17, 18 : « maudit est le sol à cause de toi… Et il te fera germer des épines et des ronces »), sont placées sur la tête du Seigneur qui allait être fait péché et devenir malédiction pour nous. Toute cette scène, qui manifeste le pouvoir des ténèbres, est en opposition avec la scène céleste d’Apoc. 19 :


On remarque aussi qu’à l’ironie des soldats, et des soldats qui s’agenouillaient et lui rendaient hommage, répondra un jour la promesse de Dieu pour Son Fils de Phil. 2:9 : « C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom ».

Le Seigneur est alors emmené pour être crucifié. Dans l’évangile de Jean, le Fils de Dieu porte lui-même sa croix ; ici, c’est le serviteur, présenté dans son côté humain, crucifié en infirmité (2 Cor. 13:4), et dont la forme est plus défaite que celle d’aucun fils d’homme (És. 52:14). Aussi, Simon est contraint de porter la croix de Jésus, et il n’y avait personne dans la grande multitude du peuple qui le suivait (Luc 23:27) pour porter la croix de Jésus.

Le monde manifestait qu’il n’avait eu pour le Seigneur qu’une crèche pour le recevoir à son entrée dans le monde, et qu’une croix lorsqu’Il laissait le monde. La prophétie de Zach. 13:5 s’accomplissait : « l’homme m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse », car le supplice de la croix était réservé aux esclaves et aux malfaiteurs.

« Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses ? » (Luc 24:26).

Nous sommes en présence des « immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus » (Éph. 2:7).


4.3 - Marc 15:22-28

8-08-1967

Le Seigneur est mené à Golgotha. Ce lieu était près de la ville (Jean 19:20) sur la montagne de Sion, où Jésus sera vu avec les rachetés terrestres de Juda (Apoc. 14), près de la montagne de la grâce, Morija, où le temple était élevé. Le Seigneur a souffert hors de la porte, hors du camp ; Héb. 13:11, 12 : « les corps des animaux dont le sang est porté, pour le péché, dans les lieux saints, par le souverain sacrificateur, sont brûlés hors du camp. C’est pourquoi aussi Jésus, afin qu’il sanctifiât le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Ainsi donc, sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre ».

Le Seigneur n’a pas accepté le vin mixtionné de myrrhe, breuvage stupéfiant destiné à soulager les douleurs de ceux qui étaient crucifiés. C’est avec toutes ses facultés que le Seigneur voulait prendre la coupe que le Père lui donnait et supporter ce que Dieu voulait qu’Il souffrît.

Le Seigneur est crucifié, « ils ont percé mes mains et mes pieds » (Ps. 22:16). Les soldats romains partagent les vêtements du Seigneur, « ils partagent entre eux mes vêtements, et sur ma robe ils jettent le sort » (Ps. 22:18). Jean nous raconte que les soldats jettent le sort sur la tunique « sans couture, tissée tout d’une pièce depuis le haut jusqu’en bas » (Jean 19:23), image de la vie et de l’humanité parfaites de Christ.

Jésus est crucifié à la troisième heure, 9 heures du matin.

Le Seigneur a souffert de la part des hommes pendant les trois premières heures, de la troisième heure à la sixième heure, — de la part de Dieu, de la sixième heure à la neuvième heure (12 h. à 15 h.). Dans Jean le temps est compté comme nous. Pilate présente Jésus à la foule à la sixième heure (Jean 19:14).

L’écriteau de la croix, portait l’accusation de Jésus « le roi des Juifs » ; Pilate avait présenté le Seigneur aux Juifs : « voici votre roi », et avait fait l’écriteau en hébreu, en grec et en latin, la langue du peuple de Dieu, celle des gens cultivés, celle de l’autorité séculière. Le Seigneur était bien le roi des Juifs et Dieu avait voulu que le témoignage soit rendu aux titres de Son Fils, selon Jean 12 : Fils de l’homme, Fils de Dieu, Roi d’Israël.

Le peuple Juif est maintenant Lo Ammi, sans roi, sans sacrificateur. Un jour ils regarderont vers Celui qu’ils ont percé — avec un esprit de grâce et de supplication.

Crucifié avec deux brigands (deux qui en avaient trop fait, un qui en avait trop dit). Il a été compté parmi les iniques et les transgresseurs — sacrifice de prospérités. En És. 53:7 : « Il a été amené comme un agneau à la boucherie », motif de gloire du Seigneur ; en Apocalypse 5, l’Agneau est au milieu du trône, en Jean 19 Jésus est au milieu des deux brigands.


4.4 - Marc 15:29-32

15-08-1967

Le Seigneur a été crucifié entre deux brigands. Pendant les trois premières heures — de la 3ème à la 6ème — le Seigneur souffre de la part des hommes, et traverse ces souffrances en pleine communion avec Son Père.

Tous les hommes étaient réunis, avant la croix, pour condamner le Seigneur et se rendre coupables de Sa mort, puis l’accabler de leurs insultes et de leurs coups.

Lorsque le Seigneur est sur la croix, au milieu des deux brigands, les mêmes hommes sont là, toutes les classes de la société : les chiens (qui représentent la populace vile et hostile), l’assemblée de méchants, les taureaux, les puissants de Basan, le lion déchirant et rugissant, les cornes des buffles. L’évangile de Marc désigne nommément : ceux qui passaient par-là d’une part, les principaux sacrificateurs et les scribes d’autre part. Les premiers rappellent, en la déformant, une parole du Seigneur concernant le temple de son corps, donnée en Jean 2:19 : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai ». C’était là le faux témoignage retenu par le sanhédrin pour justifier la condamnation du Seigneur, selon Marc 14:58. Puis les uns et les autres, poussés par Satan, provoquent le Seigneur en lui suggérant de descendre de la croix. Le Seigneur pouvait le faire, et même consumer par le souffle de sa bouche tous ses ennemis. Mais comment l’œuvre de la rédemption aurait-elle été accomplie, par Celui qui seul pouvait l’accomplir ? Le Seigneur « ayant dépouillé les principautés et les autorités, il les a produites en public, triomphant d’elles en la croix » (Col. 2:15).

Les deux brigands prenaient part aussi aux insultes adressées au Seigneur. C’est pendant ces trois premières heures de la croix que le Seigneur a prononcé les trois premières des sept paroles de la croix. La parole centrale, la quatrième, a été prononcée à la fin des trois heures de l’expiation, trois l’ont été avant, trois après. Les premières sont :


Ces trois paroles, du moins la seconde et la troisième, non rapportées en Marc, se placent entre les v. 32 et 33.

Mais le Seigneur allait connaître des souffrances d’un tout autre caractère, après avoir supporté comme homme parfait les souffrances de la part des hommes et de Satan, Il allait connaître les souffrances de la part de Dieu qui le frappait.


4.5 - Marc 15:33-37

22-08-1967

À la sixième heure, les ténèbres enveloppent tout le pays, peut-être toute la terre, jusqu’à la neuvième heure. Christ est seul devant Dieu, fait péché et vrai sacrifice pour le péché. Le berger est frappé par l’Éternel des armées. Son épée s’est réveillée contre l’homme qui est son compagnon (Zach. 13:7). Alors que David n’avait jamais vu le juste abandonné (Ps. 37), le vrai David était abandonné de Son Dieu.

Christ était amené dans les ténèbres, et non dans la lumière, Dieu fermait l’accès à sa prière et s’enveloppait d’un nuage, de manière à ce que la prière ne passât point (Lam. 3).

Autrefois Abraham avait répondu à Isaac qui l’appelait en montant à la montagne de Morija (Gen. 22), et Dieu avait délivré ceux qui s’étaient confiés en Lui (Ps. 22). Mais Christ n’a point eu de réponse à son cri : « Mon Dieu, Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

Cette parole centrale, prononcée par le Seigneur à la fin des trois heures sombres, n’est rapportée que dans les évangiles de Matthieu et de Marc, qui nous présentent ici Christ, la sainte victime, comme sacrifice pour le péché et sacrifice pour le délit.

Les souffrances expiatoires de Christ ne sont pas présentées dans les évangiles, et très peu dans la Parole. Quelques Psaumes nous montrent prophétiquement le cœur de Christ souffrant des douleurs inexprimables : Ps. 22, 38, 40, 42, 69.

Ces choses très saintes sont pour nous un sujet d’adoration et d’humiliation. Nous sommes appelés à nous arrêter en chemin pour contempler la douleur de Celui qui a été affligé au jour de l’ardeur de la colère de l’Éternel (Lam. 1:12). Les méchants qui entouraient la croix pensaient que le Seigneur appelait Élie (« Il appelle Élie, celui-ci »). Mais le Seigneur accomplissait l’œuvre, avant de passer par la mort, en vertu de laquelle le prophète Élie avait pu monter aux cieux sans passer par la mort.

À la fin des trois heures, le Seigneur prend le vinaigre. Il fallait que l’écriture du Ps. 69:21 soit accomplie : « dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre ». Et ceci répondait au cri du Seigneur, sa 5ème parole sur la croix : « J’ai soif » donnée en Jean 19:28 seulement. Cette circonstance — différente de celle où le Seigneur a refusé le vin mixtionné de myrrhe qui lui avait été donné à boire avant la croix — est rapportée en Matthieu et Marc comme ayant eu lieu après l’expiation. Luc, qui présente l’ordre moral des faits en négligeant leur succession chronologique, place cette scène avec la méchanceté des soldats romains au début des heures de la croix.

D’après l’évangile de Jean, le Seigneur a ensuite prononcé la parole : « C’est accompli » : l’œuvre que le Père lui avait donnée à faire était achevée. À ces deux paroles, répondent les bénédictions des rachetés Gentils du millénium (Apoc. 7:17 : les fontaines des eaux de la vie), les bénédictions des rachetés célestes (Apoc. 21) et l’expression « C’est fait » de Apoc. 21:5.

Mais le parfait serviteur de Dieu ayant achevé son œuvre, n’avait plus à demeurer plus longtemps dans un monde qui l’avait rejeté, et où son seul but avait été d’accomplir la volonté de Son Père. En jetant un grand cri, Christ expire. Son âme est recueillie dans le sein de la divinité. En Luc, nous voyons l’homme parfait remettre en soumission Son Esprit entre les mains de Son Père (7ème parole).


4.6 - Marc 15:38-41

29-08-1967

Le Seigneur avait expiré en jetant un grand cri ; dans l’obéissance à Son Père, Il laissait sa vie sans que personne ne la lui ôte, en remettant Son Esprit entre les mains de Son Père (Luc 23:46).

Après la mort du Seigneur, Dieu lui-même déchire le voile du temple, du haut en bas, en ouvrant l’accès des lieux saints, c’est-à-dire du ciel, aux rachetés célestes.

Le voile, dans le tabernacle puis dans le temple, séparait le lieu saint du lieu très saint ; il était fait de bleu — caractère céleste de Christ —, de pourpre — qui nous parle des souffrances de Christ et de sa domination universelle future —, d’écarlate — de son sang, de ses souffrances et de sa gloire de Messie —, de fin coton — son humanité, sa marche parfaite et les grâces de Sa personne.

Le voile était, comme les premiers tapis du tabernacle, fait avec des chérubins d’ouvrage d’art, qui nous représentent la puissance judiciaire conférée à Christ homme (Ex. 26:31).

Le voile est la chair de Christ, à travers lequel le chemin nouveau et vivant nous est consacré jusque dans le ciel même (Héb. 10:19).

Dans la dispensation judaïque, nul n’entrait dans le lieu très saint, sauf le souverain sacrificateur une fois l’an, au grand jour des expiations, non sans du sang qu’il offrait pour lui-même et pour les fautes du peuple (Lév. 16 et Héb. 9:7). « Le Seigneur « avec son propre sang, est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle » (Héb. 9:12). « Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité (sans interruption) ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10:14).

Seul l’évangile de Jean nous parle du sang de Christ versé à la croix. Le Seigneur n’a pas versé son sang : le sang et l’eau sont sortis du côté d’un Christ mort ; mais le Seigneur est entré dans le ciel avec son propre sang. Dieu voit le sang comme autrefois, sur les maisons des Israélites à l’abri du jugement destructeur.


Au v. 39, le témoignage du centurion est donné : il reconnaît que Jésus était le Fils de Dieu. Ce païen voyait dans la manifestation d’une telle puissance de vie en Christ, la preuve de son origine divine. Ce témoignage s’ajoute à ceux que Dieu avait désirés qui soient rendus à Son Fils avant la croix et sur la croix (Fils de Dieu, Fils de l’homme, Fils de David, roi d’Israël et roi des Juifs). Dans Luc, le centurion déclare que « cet homme était juste », témoignage en rapport avec le caractère de l’évangile.

Les v. 40 et 41 nous présentent le service humble et dévoué des femmes qui avaient été avec le Seigneur. Les évangiles, et celui de Luc en particulier, nous présentent plusieurs de ces saintes femmes, des femmes qui avaient été guéries d’esprits malins et d’infirmité (on voit la reconnaissance qu’elles avaient vis-à-vis de leur Sauveur) : Marie de Magdala, Jeanne et Susanne et plusieurs autres qui l’assistaient de leurs biens (Luc 8:3).

Auprès de la croix, avant l’expiation, il y avait :


À la fin de la croix, nous retrouvons en Marc 15:40 :


La Parole leur rend ce témoignage simple et touchant : « lorsqu’il était en Galilée, [elles] l’avaient suivi et l’avaient servi » (Marc 15:41).

On a remarqué que Marie de Béthanie n’est pas nommée : son service était déjà accompli ; en face de l’opposition et de l’incompréhension des autres disciples, « elle a anticipé le moment d’oindre mon corps pour ma sépulture » (Marc 14:8). Les autres femmes n’ont pas eu le privilège d’un tel service.

Mais nous voyons toutefois leur profonde affection pour leur Seigneur leur donner le courage de sortir de leurs retraites et d’être là, à la croix — bien que regardant de loin — alors que tous les autres disciples s’étaient enfuis (Matt. 26:56) ; il est vrai toutefois que Jean, du moins, était revenu puisqu’il se tenait près de la croix de Jésus.

Quel exemple d’affection profonde pour le Seigneur nous est donné par ces femmes — qui portent toujours avec elles l’expression de la faiblesse —, exemple donné aux sœurs mais aussi aux frères.