Méditations de J. N. Darby

1 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 1

2 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 2

3 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 3 et 7:11-36

4 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 4:1-26 ; 6:17-23

5 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 9

6 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 9:22-24

7 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 14:1-20 — La Purification du Lépreux

8 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 14:10-20

9 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 16

10 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:1-3

11 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:1-4

12 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:4-14

13 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:4-22

14 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:15-22

15 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:23-36

16 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:33-44


1 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 1

n°12 : ME 1886 p. 316

Héb. 10 nous rappelle les quatre espèces de sacrifices dont parle le Lévitique. Ils sont tous des types de Christ, montrant les desseins de Dieu en lui, et Dieu nous l’a présenté ainsi de près, afin que nous puissions contempler sa gloire infinie.

C’est du tabernacle d’assignation (v. 1), que toutes ces choses ont été communiquées à Moïse. Le tabernacle représentait les choses célestes ; on y trouvait le parvis, le lieu saint et le lieu très-saint, ce dernier fermé par un voile, au delà duquel Moïse seul entrait, et Aaron une fois l’an. Dans le lieu très-saint se trouvait l’arche, le trône de Dieu. Dans le lieu saint étaient le chandelier (lumière, sainteté) et la table avec les pains de proposition ; dans le parvis, l’autel d’airain des holocaustes et la cuve avec l’eau de purification. Le peuple entrait dans le parvis ; les sacrificateurs, types des enfants de Dieu, entraient dans le lieu saint ; le souverain sacrificateur, seul, entrait une fois l’an dans le lieu très-saint. Le tabernacle d’assignation, vu comme un tout, était le lieu où Dieu assignait son peuple en sa présence (Exode 29:42, 43). Pour nous, c’est en Christ que nous pouvons nous approcher de Dieu.

Comme moyen de s’approcher de Dieu, les sacrifices sont de deux sortes : l’holocauste, et le sacrifice pour le péché. Christ a été la réalisation de l’un et de l’autre.

On peut contempler Jésus dans la gloire, dans le ciel, — vu dans le détail de sa bonté, de son amour, de ce qu’il a souffert ici-bas comme ayant pris part à toutes nos afflictions. Plus nous le considérons de cette seconde manière, plus nous trouvons en lui l’objet de notre joie et de notre affection. Il devient pour nous un ami intime et bien connu. Son sacrifice résume tout.

Les sacrifices nous montrent la mort de Christ. Celle-ci a deux caractères : 1° Jésus s’est présenté de plein gré pour nous. 2° Il a été fait péché pour nous. — Nous voyons dans l’holocauste Christ s’offrant volontairement ; dans le sacrifice pour le péché, Christ fait péché pour nous. Ces deux caractères sont importants ; le premier nous montre l’amour infini de Christ. Dans le détail des sacrifices, l’holocauste se présente le premier ; dans l’application de ces sacrifices à l’homme, c’est, au contraire, l’offrande pour le péché qui occupe la première place.

L’holocauste est une odeur agréable (v. 9) ; cela n’est jamais dit du sacrifice pour le péché, où la victime était brûlée hors du camp, type de Christ offert à notre place et rejeté, parce qu’il est fait péché pour nous ; c’est pourquoi il s’écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Jésus s’est offert complètement, c’est pourquoi le Père l’aime ; il a eu la volonté parfaite de souffrir : « Me voici pour faire, ô Dieu, ta volonté ». Du moment qu’il entre dans cette carrière, c’est avec une obéissance parfaite ; on peut voir la perfection de Christ à cet égard au jardin de Gethsémané. Mais nous sommes les objets de tout ce que Christ a fait comme homme obéissant. Ce dévouement est nécessairement agréable à Dieu. Il le fallait pour ôter la méchante volonté de l’homme. Tout le mal consiste en notre volonté qui est contraire à celle de Dieu. Christ, lui, n’a point d’autre volonté que celle du Père ; il s’est dévoué, tout entier, à la gloire de Dieu ; en ce sens, Dieu a pu se reposer en Christ ; son dévouement était une agréable odeur à l’Éternel. Christ renonçait à lui-même pour obéir en toutes choses. Lorsqu’il est tenté par Satan, le Seigneur refuse tout, parce qu’il n’avait aucun ordre, aucun commandement du Père de faire ce que Satan voulait. Il a fait cela, non comme Dieu, mais comme homme, sans quoi ce ne serait pas un exemple pour nous de la manière dont nous devons repousser les tentations, par la Parole et par l’entière obéissance à Dieu.

L’offrande devait être sans défaut (v. 3). Christ a été sans tache, même quant à la chair ; tandis que nous sommes conçus dans le péché ; Christ, même selon la chair, a été conçu du Saint-Esprit.

Christ ne donne pas pour nous ses oeuvres seulement, mais aussi sa vie. La mort de Christ est le jugement de Dieu ; la tentation de Christ a montré que Satan n’avait rien en lui. Nos tentations sont une épreuve de ce qu’il y a en nous, et servent à le manifester ; elles exercent un effet sur nous à cause de la convoitise. En Adam, la tentation a trouvé de la faiblesse et non du péché ; il a succombé devant un être plus fort et plus rusé que lui. Dans l’épreuve, Christ se repose sur son Père. La tentation devait éprouver sa sainteté, non aux yeux de Satan, mais à ceux de Dieu : l’effet de cette épreuve a été une bonne odeur à l’Éternel ; elle a manifesté la sainteté de Christ ; elle a été le moyen de mettre au jour toute sa perfection. Héb. 5:7, montre que Jésus a craint ; il a été angoissé et a sué des grumeaux de sang, mais il s’est soumis entièrement. Les hommes, les anges même ne peuvent sonder une telle chose jusqu’au fond.

Jésus qui était la sainteté même, a pu, d’autant mieux, éprouver l’horreur d’être fait péché. L’amour du Père lui faisait sentir d’autant plus la colère qui tombe sur le péché. Il s’est humilié, afin que Dieu fût exalté, glorifié en lui. Il s’est soumis au jugement de toute la sainteté et de toute la puissance de l’Éternel.

Tout cela a été manifesté dans l’homme, dans le Fils de l’homme. L’oeil de Dieu ne pouvait se reposer sur aucun des fils des hommes, ni sur Abraham qui avait menti, ni sur Moïse qui avait péché. Mais en Jésus, Satan ne trouve rien ; l’oeil de Dieu se repose sur lui. Tout ce que Dieu demande à l’homme, il le trouve en Jésus. C’est dans l’homme, c’est en Christ, que les anges voient l’amour, la sainteté, la justice de Dieu. Si Dieu veut se satisfaire à lui-même, il faut qu’il contemple l’homme en Jésus. Le plus petit des enfants de Dieu est présenté dans tout ce que Christ est, dans toute la bonne odeur de Christ devant Dieu. Après le déluge, Dieu flaire le sacrifice de Noé comme une odeur agréable. L’Éternel dit en son coeur : « Je ne maudirai plus ». C’était un type de l’effet du sacrifice de Christ. Christ nous représente et glorifie parfaitement Dieu.

Il est difficile de se dévouer à la colère quand tout est contre nous, et c’est ce que Christ a fait. Christ a été en butte à la haine de l’homme, à la colère de Dieu et à la puissance de Satan. Quand nous le voyons dans ses souffrances, nos coeurs se lient à lui.

Nous sommes présentés à Dieu selon la bonne odeur du sacrifice de Christ. Ma présence devant Dieu est un témoignage de plus de l’efficace de ce sacrifice.


2 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 2

n°15 : ME 1886 p. 396

En Christ, se trouve l’accomplissement de toutes les cérémonies de la loi. Les Juifs devaient sonder les Écritures, parce qu’elles rendaient témoignage de Lui ; en effet, elles contiennent l’histoire du second Adam aussi bien que celle du premier. L’histoire de Christ est la clef de l’Ancien Testament qui montre, par des types, tout ce qu’Il a été et ce qu’il sera.

Les holocaustes, les sacrifices d’agréable odeur et les offrandes pour le péché, diffèrent beaucoup les uns des autres. Les dernières ne sont jamais de bonne odeur à l’Éternel ; elles étaient brûlées hors du camp.

Notre chapitre parle des offrandes faites par feu, en agréable odeur à l’Éternel. On n’y trouvait pas de sang ; c’était une offrande de gâteau. Ce sacrifice correspond à Christ vu dans son humanité. Abel offrit des victimes et reconnut la nécessité d’un sang expiatoire ; Caïn, venant avec les fruits du sol, méconnaît cette nécessité ; il veut se présenter à Dieu avec ses propres forces, comme s’il n’eût pas été chassé du paradis ; il apporte à Dieu le travail de ses mains, fruit de la malédiction, puisque le sol était maudit et que le travail était un châtiment. Aussi la foi aux promesses manquait-elle au sacrifice de Caïn, et Dieu n’eut pas égard à son offrande.

Christ était pur et peut se présenter dans son humanité comme offrande d’agréable odeur. L’holocauste, c’est Jésus se donnant de plein gré pour nous ; l’offrande du gâteau, c’est l’humanité de Christ, dans sa sainteté parfaite et dans sa bonne odeur. Le regard de Dieu ne pouvait découvrir aucun homme sur qui il pût se reposer ; Christ était le seul homme en qui l’oeil de Dieu ne trouvât rien qui fût souillé, car il était parfait dans son humanité ici-bas. Le gâteau représente tout ce que Jésus était dans sa perfection comme homme : tout en lui était pur et dévoué à Dieu.

Les gâteaux ne devaient avoir ni levain, ni miel. Le levain est l’image du péché, le miel représente les affections naturelles. Le miel est doux et agréable, mais il ne peut entrer dans un sacrifice fait par feu. Les affections naturelles sont gâtées par le péché et la corruption de la volonté ; elles sont des liens qui nous retiennent à la terre ; il faut les briser quelquefois pour le Seigneur ; elles appartiennent à l’homme naturel, et ne peuvent subir l’épreuve du jugement de Dieu, sans que leur origine devienne manifeste. Ainsi, elles ne peuvent être d’agréable odeur à l’Éternel.

Les choses qui contiennent du levain et du miel (v. 12) peuvent être offertes comme prémices. Le jour de la Pentecôte (jour où l’Église fut formée), il fallait mettre du levain dans le gâteau, mais il ne pouvait fumer en agréable odeur. Quand l’Église est présentée à Dieu comme prémices, elle contient du levain, et il faut, en outre, un sacrifice pour le péché (Lév. 23:17-19). Il y avait aussi du pain levé avec les gâteaux du sacrifice de prospérité (Chap. 7:13). Mais si ce qui figure l’Église contient du levain, ce qui figure Christ ne doit point en contenir : son corps avait été formé par le Saint-Esprit ; tout en lui, corps et âme, était pur.

Le gâteau (v. 4) était de fine farine, pétri d’huile et oint d’huile : pétri, c’est-à-dire pénétré dans toutes ses parties. Jésus, né du Saint-Esprit, était parfait et saint dans sa nature humaine, mais on peut aussi dire du nouvel homme en nous, qu’il est pétri d’huile ; ses désirs, ses facultés, ses mouvements, sont saints. Mais le gâteau était aussi oint d’huile. À son baptême, le Seigneur a vu l’Esprit de Dieu descendre sur lui ; il a été oint du Saint-Esprit avant de commencer son ministère. Dès ce moment, il s’élève au-dessus de ses relations avec ses parents selon la chair, et dit à Marie : « Qu’y a-t-il entre moi et toi, femme ? » La sainteté en lui n’était pas différente de ce qu’elle était auparavant, mais c’en était une autre manifestation. Christ est humble, doux, se soumet à ses parents, jusqu’au moment de son onction par le Saint-Esprit, et cependant, même dans sa soumission, il a la conscience d’être le Fils de Dieu.

Chez nous, la chair se mêle à notre activité, même si celle-ci est selon Dieu ; jamais chez le Seigneur : il n’a jamais rien fait qui ne fût la volonté de Dieu dont, pour agir, il attendait la manifestation. C’est là sa perfection. Quand Dieu veut, Jésus agit ; quand la volonté de Dieu ne se manifeste pas, il attend. Notre activité, dans le bien, est mélangée d’erreur et d’ignorance, quand notre coeur ne s’attend pas complètement à Dieu. C’est seulement quand nous sommes sûrs d’obéir à Dieu que nous sommes forts. Nous résisterions au monde entier avec ce sentiment, que nous ne pouvons pas faire autrement sans déplaire à Dieu. Combien ne mêlons-nous pas notre volonté à celle de Dieu ! Nous avons de la complaisance pour nous-mêmes : être content de soi-même est le caractère de la chair. C’est l’onction du Saint-Esprit qui nous donne la connaissance, la joie et la force.

Il y avait de l’encens (v. 2) sur le gâteau ; le parfum du nom de Christ. Ce nom a quelque chose d’extraordinaire, de précieux, qui touche le coeur d’un enfant de Dieu ; il est comme un charme sur ceux qui ont le Saint-Esprit. Jésus est toute la perfection de Dieu déployée dans l’humanité ; perfection venue de Dieu, retournant à Dieu. Tout cet encens fumait sur l’autel, en agréable odeur.

Combien souvent, ayant en nous des pensées qui viennent de Dieu, nous les laissons retomber sur nous-mêmes, au lieu de nous élever en haut ! En Jésus, tout remonte à Dieu. Dieu a toujours devant lui cette bonne odeur du parfum de Christ.

Aaron et ses fils mangeaient du gâteau, ce qui figure la communion avec Dieu. Une partie du gâteau était brûlée, le reste était mangé par Aaron et ses fils qui figurent l’Église. Cette dernière se nourrit du pain descendu du ciel. Il faut que nos coeurs soient nourris de tout ce que Christ est comme homme, pour que nous partagions ses affections et soyons transformés à son image. Le Seigneur nous deviendra ainsi de plus en plus agréable. C’est là la sainteté.

Quand je prends plaisir en Jésus, je suis en communion avec Dieu ; c’est Dieu en moi ; c’est la joie et la nourriture du chrétien ; c’est ce qui le sanctifie.


3 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 3 et 7:11-36

n°19: ME 1887 p. 256

Sauf les sacrifices pour le péché, qui ont une place à part, tous les sacrifices mentionnés dans les premiers chapitres du Lévitique supposent que le peuple est déjà en relation avec Dieu. Le sacrifice de prospérités vient après l’holocauste (chap. 1) : c’est-à-dire que le croyant, quand il a compris le sacrifice de Christ, a pour état normal d’entrer en communion avec le Père. C’est une chose bien fâcheuse quand un chrétien n’est pas dans cet état, car, pour y être, il ne lui manque rien. Le sang de Christ est toujours devant Dieu et nous sommes toujours acceptés en vertu de ce sang ; la vie de Christ nous a été donnée et doit nous faire comprendre les pensées de Dieu à l’égard de Christ.

Quand nous considérons le sacrifice de Christ, nous lui trouvons deux faces : sa nécessité pour notre salut et sa sainteté devant Dieu. La connaissance de la seconde nous met en communion avec le Père. C’est ce que représentent les sacrifices de prospérités ; ils nous montrent Dieu ayant part avec son peuple à une joie commune. Ils reproduisent les principales circonstances de l’holocauste (Chap. 3:1-3 ; 1:3-6). La graisse représente la vigueur de la volonté, l’énergie intérieure du coeur : elle devait être offerte comme un sacrifice, par feu, à l’Éternel. Le sang est la vie. Ces deux choses étaient la part de l’Éternel. Toute la vie, toutes les affections, toute la force, toutes les pensées du coeur de Christ, ont été offertes à Dieu.

Dans le désert, l’Israélite ne pouvait manger la chair d’une bête sans l’avoir amenée auparavant, comme offrande, au tabernacle. Les païens en agissaient de même à l’égard de leurs idoles, et c’est à quoi 1 Cor. 10:14-22, fait allusion. Les fidèles mangeaient le même animal dont la graisse et le sang avaient été offerts à l’Éternel. Une partie de l’animal était mangée par celui qui faisait l’offrande et ceux qu’il avait conviés. Une autre partie était mangée par Aaron et ses fils. L’épaule droite était la part du sacrificateur qui avait répandu le sang.

Le sacrifice de prospérités était donc un repas de communion entre Dieu et son peuple. Toutes nos actions de grâces et nos louanges sont offertes par Christ et, par lui, mettent en communion Dieu et l’Église. Il ne peut y avoir une prière présentée à Dieu qui ne le soit par Christ selon ses pensées et son sacrifice. Si nous avons de la joie, c’est que nous participons à la joie de Dieu. Dieu trouve sa joie dans tout ce qu’il y a en Christ. Christ, éprouvé par la sainteté de Dieu, n’a rien offert qui ne fût en bonne odeur à l’Éternel. Dieu en jouit, y trouve ses délices. Les fidèles partagent cette joie avec Dieu, en même temps qu’ils y participent en commun. Cette communion est particulièrement représentée et réalisée dans la cène. Toute l’Église de Dieu, représentée par Aaron et ses fils, y a sa part ; Christ, lui-même, le sacrificateur qui a offert le sang et la graisse du sacrifice de prospérités, n’en est pas exclu. L’auteur de la rédemption a part à la joie de la rédemption ; il a la joie de voir des pécheurs sauvés par l’efficacité de son sacrifice.

Il ne peut y avoir dans le coeur de Dieu une joie qui ne soit, en même temps, celle de Christ et de l’Église. Dans les choses de ce monde, un homme ne peut participer à ce qu’un autre possède ; dans l’Église, tout est en commun ; un membre de Christ ne peut souffrir sans que tout le corps souffre. La santé générale de l’Église peut n’en pas être affectée d’une manière sensible et visible, mais la chose n’en est pas moins réelle, parce que toute l’Église n’a qu’un seul Esprit. L’Église est dans l’incrédulité à l’égard de cette vérité ; elle oublie l’action de l’Esprit de Dieu, ne croit et ne sait voir que l’action de l’homme.

Les sacrifices de prospérités représentaient donc la joie commune de Dieu, de Christ et de l’Église.

Une personne souillée ne pouvait avoir part à la communion de ces sacrifices. Si la souillure d’un frère est venue à la connaissance de l’assemblée, c’est une affaire de fidélité pour celle-ci de l’avertir et de ne pas l’admettre à la table du Seigneur. Si un frère a manqué, il doit tout premièrement s’humilier pour pouvoir prendre part au culte ; non pas s’abstenir, mais retrouver par l’humiliation la communion rompue par le péché, la joie et la paix de la présence de Dieu.

Si notre culte ne se rattache pas directement au prix du sacrifice de Christ, tout y devient péché. C’est ce que signifie Lév. 7:15 à 17. Un culte séparé de l’efficacité du sacrifice et de sa parfaite acceptation devant Dieu, est devenu un culte charnel, un culte de forme dans lequel la chair pourra trouver beaucoup de charme (chants, musique, prières, discours), mais qui est absolument étranger à la communion de l’Esprit.

Il faut que le culte soit en esprit et en vérité. Les Samaritains n’avaient ni l’un ni l’autre. Les Juifs avaient la vérité sans l’Esprit ; il en est de même aujourd’hui des chrétiens professants. La chambre est balayée et ornée, mais vide ; l’Esprit est absent, la source jaillissante en vie éternelle manque. Chaque chrétien qui réalise le culte ne se borne pas à recevoir, mais boit à la source pour que l’eau vive, l’Esprit, coule de lui, et ainsi il règne une communion de joie entre Dieu, Christ et l’Église. Un cantique apportant Christ à notre âme et chanté par l’Esprit, nous remplit de joie. Si l’Esprit n’est pas là, je n’y trouverai que de belles paroles et une belle mélodie, et le cantique ne sera plus qu’une chanson et une abomination devant Dieu. Tout ce qui, dans le culte, n’est pas vivifié par l’Esprit, est de la chair et du péché. Tout doit y être lié à Dieu dans la bonne odeur de Christ ; nous devons nous y nourrir avec Dieu de la perfection du Bien-aimé. C’est là le droit de l’onction (Lév. 7:35). Nous sommes oints par le Saint-Esprit qui nous donne le droit d’avoir part à ces choses.

Cette onction est notre part perpétuelle. Quand il est dit : « N’éteignez pas l’Esprit » (1 Thess. 5:19), cela signifie « les dons de l’Esprit ». Il n’est pas possible que le Saint-Esprit soit éteint dans le coeur d’un fidèle ; mais toute pensée qui vient de la chair le contriste. Le Saint-Esprit est le propriétaire de notre coeur et il n’y souffre pas la présence du mal ; il est contristé de tout ce qui ne vient pas de lui. En ce sens, tout péché est contre le Saint-Esprit.


4 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 4:1-26 ; 6:17-23

n°24 : ME 1887 p. 337

Le sujet qui nous occupe ce soir est le sacrifice pour le péché. Les chapitres qui précèdent nous montrent Christ dans la perfection de son sacrifice qui l’a fait se dévouer jusqu’à la mort (chap. 1) ; dans la perfection d’une vie de consécration à Dieu (chap. 2) ; et comme objet de la communion du peuple avec Dieu (chap. 3). Le chap. 4 nous présente Christ fait péché pour des coupables.

L’offrande pour le péché devait être parfaite (v. 3), mais comme la victime était identifiée avec le pécheur, elle ne pouvait, comme telle, être une odeur agréable à l’Éternel (conf. 1:9). Christ a été traité de la part de Dieu comme s’il avait été le pécheur lui-même.

Quand il s’agit de l’application des sacrifices à l’individu et de leur efficacité pour lui, le sacrifice pour le péché vient le premier, comme étant celui qui est nécessaire avant tout autre ; ici, il vient en dernier lieu, parce qu’il s’agit, dans les chap. 4 et 5, non pas d’établir les relations du pécheur avec Dieu, comme au grand jour des expiations, mais de la restauration du coupable dans la communion avec Dieu, perdue par sa faute. Nous considérons, ce soir, le sacrifice pour le péché au premier de ces deux points de vue.

Le sang de Christ présenté à Dieu, voilà ce qui nous donne de la hardiesse en Sa présence. Dieu me voit selon l’efficacité du sang de Christ, et c’est ce que Dieu pense de ce sang qui fait ma confiance. Il l’estime comme il doit être estimé ; il l’a reçu et accepté pour l’expiation de mes péchés. Quand l’Esprit de Dieu agit en nous, il nous remet en mémoire nos péchés ; il nous les présente et nous fait sentir ce que nous sommes devant Dieu, en nous retraçant toutes nos souillures. Alors notre âme est angoissée et travaillée, mais ce travail de conscience ne suffit pas ; il nous faut comprendre clairement que Christ a pris et ôté tous nos péchés, car il est des âmes qui se fondent sur le sang de Christ sans avoir compris toute son efficacité. Cette parfaite efficacité nous est présentée très particulièrement dans les sacrifices pour le péché.

Les mondains passent légèrement sur le péché et pensent que Dieu ne tiendra pas compte de leurs fautes. Mais rien ne lui échappe, ni les torts envers autrui, ni les péchés commis par erreur. C’est le péché qui est la cause de l’erreur ; sans le péché, on n’errerait point. Si je n’aime pas comme Christ aime, le péché en est la cause. Si je pèche par ignorance, c’est que l’ignorance est une conséquence de mon caractère de pécheur. Une erreur de jugement provient toujours de ce que nos affections sont éloignées de Dieu, car nos affections dirigent nos jugements. Si mon oeil est simple, tout mon corps sera éclairé. C’est notre privilège à nous, croyants, de participer à la sainteté de Dieu ; tout ce qui, en nous, n’est pas selon cette sainteté est péché.

Dieu nous montre ce qu’il voit en nous, et plus sa lumière pénètre dans nos coeurs, plus nous sommes à même de le découvrir. Une mauvaise conscience nous met en opposition avec cette lumière ; quand nous péchons par erreur, c’est que nous avons mis quelque obstacle à ce que la lumière pénétrât pleinement en nous. Plus j’avance dans la connaissance de la sainteté de Dieu, plus j’apprends à connaître le péché en moi. Cherchons auprès de Dieu lui-même, l’idée que nous nous faisons du péché. Dieu juge du péché selon ses pensées à lui et non pas selon les nôtres. Pour lui, on ne peut toucher à ce qui est souillé, sans être soi-même souillé et coupable (chap. 5:2).

Nos privilèges sont la mesure de notre responsabilité. Dieu nous a admis en sa présence ; le sang de Christ est le témoin de notre pleine acceptation devant lui ; dès l’entrée de la carrière chrétienne, nous sommes affranchis et placés dans une pleine liberté devant Dieu ; mais tout cela ne rabaisse nullement le jugement de Dieu à l’égard de ce qui convient à sa sainteté et du péché dans les siens ; bien au contraire, ce sont ceux dont les vêtements ont été lavés dans le sang de l’Agneau qui doivent garder leurs vêtements purs, veiller à ne pas les souiller, et marcher jour après jour dans la sainteté, sous le regard de Dieu.

Dans le sacrifice qui était offert pour le souverain sacrificateur et pour tout le peuple (chap. 4:1-21), le sang était porté dans le lieu saint et le corps de la victime était brûlé hors du camp, tandis que, dans les autres cas, où le sang n’était pas porté dans le sanctuaire (chap. 4:22-35), le sacrificateur mangeait la victime dans un lieu saint, faisant ainsi le péché sien, s’identifiant de coeur avec le sacrifice pour le péché. C’est ce que Christ a fait pour nous.

Et désormais, Dieu serait injuste envers Christ, s’il ne nous pardonnait pas nos péchés, mais il est fidèle et juste pour le faire et nous purifier de toute iniquité. Notre pardon est une justice que Dieu doit à Christ.


5 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 9

n°72 : ME 1894 p. 453

Sous la loi, les sacrifices répétés de tant de manières et continuellement, types de la perfection de l’oeuvre de Christ, ne pouvaient qu’apporter à la conscience du peuple le sentiment du poids de ses péchés, mais ils ne pouvaient ôter les péchés. Et de plus, l’accès en la présence de Dieu n’était pas ouvert.

Pour nous, ces types sont l’image d’une oeuvre faite. Le péché demandait l’expiation, et la justice de Dieu contre lui s’est manifestée dans le sacrifice pour le péché. L’holocauste représente la bonne odeur de l’oeuvre de Christ. Nous avons maintenant part à ces choses par la foi en lui. Avec des consciences purifiées, nous entrons dans le sanctuaire pour nous tenir devant Dieu selon la bonne odeur et l’acceptation de Christ lui-même. Voilà ce qui nous est assuré par sa mort, sa vie et son élévation à la droite de Dieu.

Dans ce chapitre, nous trouvons en outre ce que Christ est comme sacrificateur pour nous dans la présence de Dieu. Sans Christ, nous serions complètement privés de la gloire de Dieu (9:6, 23), et la manifestation de cette gloire serait notre condamnation éternelle. Cette gloire, au contraire, sera la joie du peuple de Dieu quand elle sera manifestée. Au lieu d’être privés de la gloire de Dieu, les croyants jouiront de toute la bénédiction qu’elle apporte. La gloire de Dieu ne peut supporter la présence du mal. Ceux qui seront glorifiés jouiront de cette gloire, sans que le mal puisse l’entraver. Alors nous entrerons dans la plénitude de notre jouissance (v. 24). Ce sera une joie, une adoration sans nuage et sans empêchement, car Dieu a ôté de dessus nous ce qui pourrait nous priver de cette gloire.

Nous sommes ici-bas dans une position intermédiaire. Comme croyants, nous ne sommes pas privés de la gloire de Dieu, mais nous ne sommes pas encore sous la bénédiction qui accompagnera la manifestation de cette gloire. Mais nous avons la certitude que le Seigneur Jésus est lui-même entré dans la gloire pour nous. Il est entré dans le tabernacle d’assignation, après avoir offert le sacrifice, puis il en sort pour bénir le peuple, et la gloire de Dieu apparaît (v. 23).

Dieu ne peut plus s’occuper de nos péchés comme juge, sans quoi Jésus serait mort en vain. L’amour de Dieu désire que ses enfants jouissent avec Christ de tout ce dont Il jouit lui-même Il veut que nous partagions Sa gloire en la présence de Dieu. Il ôte ce qui pourrait nous en empêcher, et c’est pour cela qu’il est venu. Il a fait cette oeuvre entièrement et complètement ; tout cela a été le fruit de son amour et le moyen de glorifier son Père par son obéissance et son dévouement à la gloire de Dieu. Cette oeuvre honorait Dieu et lui était agréable. « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que je laisse ma vie, afin que je la reprenne ». Comme cette oeuvre est parfaite, Christ s’est présenté devant Dieu selon cette perfection. Dieu peut jouir de cette oeuvre dans un homme. Il trouve en Christ, non seulement un sacrifice pour le péché, mais un homme parfait, un homme obéissant jusqu’à la mort, un homme sans péché. Il prend plaisir à cette obéissance de Christ, et comme il est amour, il prend plaisir à la joie de ses enfants, à leur communion avec lui, dont il est la source.

Jésus ayant accompli l’oeuvre qui est le fondement de notre salut, est devant Dieu, dans sa présence, comme homme. Il obtient pour nous tout ce qui nous est nécessaire ici-bas. Dieu l’a accepté, et Christ, selon tout le bon plaisir que Dieu met en lui, obtient pour nous la bénédiction de Dieu. Il est en outre notre Avocat auprès du Père. Étant glorifié, il nous fait comprendre que toute la gloire dont il jouit nous appartient, que l’amour de Dieu dont il est l’objet, est sur nous, que sa gloire, au lieu de nous condamner, sera notre héritage. C’est là ce que Christ avait à coeur en agissant envers nous et pour nous. Au milieu du sentiment de toute notre faiblesse, nous avons une espérance vivante qui nous rend joyeux. Christ nous bénit selon nos besoins et selon sa gloire.

Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu ; nous avons en cela une confiance parfaite. Les épreuves de la foi sont l’occasion pour que la puissance de Dieu s’accomplisse dans notre infirmité. Nos péchés sont effacés par l’expiation qui est la démonstration de l’amour de Dieu. Nos péchés, le plus grand obstacle à son amour, ont fait éclater cet amour. Nous avons, dans la mort de Christ, la certitude que Dieu est pour nous ; en cela, nous sommes plus que vainqueurs.

Les épreuves sont la démonstration que j’ai quelque chose de meilleur, un héritage, et ces épreuves tournent à honneur et à gloire à la venue de Christ. La gloire nous appartient, parce que Christ nous aime et a voulu que nous fussions où il est. Christ mort pour nous, vit toujours pour nous. Il s’est identifié avec nous dans la mort, et nous sommes un avec lui en vie. Nous en jouissons dès ici-bas, par la puissance de son Esprit, en attendant que la gloire soit manifestée.

Christ nous bénit, en nourrissant l’homme intérieur de toute l’efficace de ce qu’il a fait. Cela fortifie la foi. Que ces pensées remplissent nos coeurs, par la communion avec Jésus qui vit et intercède pour nous et nous bénit dans nos âmes. La mondanité et les brouillards de ce monde obscurcissent l’oeil. Quand le fidèle voit Christ, assis à la droite de Dieu, il est au-dessus de toutes les circonstances.


6 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 9:22-24

23 juin 1844 — n°208 : ME 1915 p. 433

Nous trouvons deux grandes bénédictions dans ces versets : 1° La gloire de l’Éternel apparaît, preuve évidente et visible que Dieu approuve et reçoit l’offrande d’Aaron. Mais cette gloire apparaît à tout le peuple, car il est purifié par l’offrande, selon cette parole : « Ceux qui sont purs de coeur verront Dieu » (Matth. 5:8). 2° Dès lors le peuple commence à présenter quelque chose à Dieu. Ils poussent des cris de joie et tombent sur leurs faces. Les fils d’Aaron ont le même privilège. Une fois purifiés par l’eau (Lév. 8:6), leurs mains sont remplies. Nous aussi, ayant été nettoyés et purifiés, nous pouvons adorer Dieu et lui présenter nos louanges.

Mais la première vérité que nous trouvons ici, c’est que, pour nous acquérir cette position, les mains de Christ lui-même ont été remplies, et ont présenté à Dieu ce qui le glorifiait et convenait à sa sainteté. Le mal n’a jamais été plus affreux, ni mis davantage en évidence que dans la mort de Jésus, mais aussi, rien n’a plus manifesté son dévouement que sa mort. C’est à la croix que l’on voit du côté du Père la perfection du bien, et le dévouement du Fils, pour que ce bien soit accompli selon les conseils de Dieu. On voit, dans ce dévouement de Christ, la perfection, dans l’homme, de l’oeuvre du Saint Esprit. C’est une agréable odeur pour Dieu. De même aussi, les hommes peuvent respirer la bonne odeur de notre vie, quand elle est tout entière offerte à Dieu. Il n’y avait pas chez Christ une seule pensée qui ne fût l’expression de la puissance du Saint Esprit. Nos mains ont pu toucher, dans cet homme, la vie éternelle qui est auprès du Père, et cela, au milieu des mêmes circonstances de mal et de misère où nous nous trouvons nous-mêmes. Sa vie était une offrande continuelle à Dieu. Il a fait tout ce qui pouvait ouvrir les écluses de l’amour de Dieu envers nous, car Lui, un homme au milieu du mal, déployait, par la puissance du Saint Esprit, tout ce qui pouvait engager le coeur de Dieu à être pleinement satisfait.

Aussi, comme Moïse et Aaron, Christ est entré, comme roi et sacrificateur, dans le tabernacle céleste (v. 23), et c’est de là qu’il nous bénit. Lorsqu’il en sortira, ce sera l’accomplissement des conseils de Dieu, et son peuple terrestre sera béni ; mais, avant d’entrer dans le repos, nous, chrétiens, avons quelque chose de plus précieux qu’Israël, nous possédons déjà la bénédiction de la part de Christ.

Si nous considérons la manière dont Dieu envisage le mal, cela ne donne aucune paix à notre âme, mais, quand le Seigneur nous bénit d’en haut, nous savons que cette bénédiction est le fruit de son sacrifice qui a réglé toute la question du mal devant Dieu. L’imputation du mal n’existe plus : Christ ayant été accepté, bénit. Dieu lui-même, quand il pense au mal, a Christ devant les yeux. Il bénit, car le sang est sur le propitiatoire, remplaçant le mal à ses yeux, et c’est la chose la plus précieuse qu’il puisse y avoir devant Lui, quand il s’occupe du mal. Il regarde le mal en grâce, parce que le sang l’a entièrement effacé, et notre coeur peut le considérer selon cette mesure.

Tout ce que le monde contient s’est réuni pour crucifier Christ. Si j’ai le moindre goût pour les choses du monde, c’est parce que Jésus est devenu moins précieux pour mon coeur. Puis-je désirer acquérir quelque importance ici-bas, en présence de la croix de Christ, et si mon âme jouit de la bonne odeur que Dieu a flairée dans ce sacrifice ? Quand je porte les yeux autour de moi, tout me paraît souillé en comparaison de ce que je possède. Le sang de Christ donne la mesure du mal. S’il est moins précieux pour moi, c’est que j’ai cherché et ai cru trouver quelque bien dans le mal lui-même. Il en est autrement si j’ai trouvé en Christ la bénédiction qui découle de son sacrifice, pendant que je suis encore dans mon état d’infirmité et que je traverse, par la puissance de la vie intérieure, un monde de péché, dans un corps de péché. Je trouve, dans ma faiblesse, ce qui met en jeu les affections qui sont la suite de ma relation avec Dieu. Toutes nos faiblesses et les exercices moraux qui s’y rattachent, ne sont que l’occasion du développement de nos affections. C’est une chose plus intime que la manifestation de la gloire. Nous sortons des angoisses que nous cause la faiblesse, et nous trouvons alors toutes les clartés de la face de Dieu : il ne nous reste qu’à nous reposer dans la lumière.

Quand la conscience est pure, je n’ai plus besoin de penser au mal, et les affections peuvent avoir tout leur développement. Christ verse dans nos coeurs toutes les affections qui, dans le coeur de Dieu, répondent à son sacrifice. Il nous introduit devant Dieu, purifiés du mal par son sang, et nous fait part de tout ce que Dieu est, en réponse à tout ce qu’il y a de précieux dans le sacrifice qu’Il lui a présenté. C’est à cause de notre faiblesse que nous possédons ces choses. Adam ne les possédait pas dans son innocence. Quant à nos affections, si nous voulons garder quelque chose du monde, c’est que nous n’estimons pas le sang de Christ qui montre que ce que nous voulons garder est mauvais. Semblable à Moïse et Aaron, Christ sortira du sanctuaire comme roi et sacrificateur, et la gloire de Dieu apparaîtra. Nous n’avons pas encore cela, mais les choses que nous avons sont plus précieuses, même que cela, pour nous, car elles sont, par le Saint Esprit descendu ici-bas, la communion avec Dieu dans ce qui fait ses délices, dans la perfection du sacrifice de Jésus !


7 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 14:1-20 — La Purification du Lépreux

Lausanne, 19 septembre 1850 — n°241 : ME 1930 p. 113 / 140

Nous avons à apprendre beaucoup dans ce chapitre quant à la perfection de la position dans laquelle Dieu nous place. En effet, nous trouvons ici, en type, comment la conscience est nettoyée et jusqu’à quel point elle peut l’être. En d’autres termes, de quelle façon nous pouvons nous tenir en la présence de Dieu.

Le sujet est la purification du lépreux. Le péché a deux caractères : souillure et culpabilité. D’un côté, responsables devant Dieu de nos actes, nous sommes coupables de violer Sa volonté. D’un autre côté, Il est lumière, le péché souille l’âme, et il est impossible de concilier la présence de Dieu avec cette souillure due au péché.

La lèpre nous présente le péché sous ce caractère de souillure. L’effet de cette souillure est de nous séparer de toute manière de la présence de Dieu. Le lépreux était hors du camp, placé en dehors de toute relation avec Dieu et avec le lieu où Sa présence se manifestait. Rien de souillé ne peut entrer là. Le sacrificateur lui-même doit sortir pour s’occuper du lépreux. Lors même que celui-ci, déjà net en un sens, peut entrer dans le camp, il y a encore quelque chose à faire pour sa purification. Dieu a les yeux trop purs pour regarder l’iniquité, et tant que l’âme n’est pas entièrement purifiée de toute trace de la souillure qu’apporte le péché, elle ne peut se tenir devant Lui. Mais Dieu a pourvu pleinement à cette purification, et c’est ce que nous allons considérer.

Tant que le lépreux est dehors, il n’y a pas de sacrifice brûlé pour lui. Le sacrificateur prend deux passereaux. L’un est égorgé sur de l’eau vive. L’autre est trempé dans le sang qui a été recueilli dans cette eau vive ; il en est fait aspersion sur l’homme. Remarquez cet emploi de l’eau purifiante pour l’aspersion. Celle-ci exigeait le sang, mais l’opération est faite avec de l’eau. L’eau est la puissance purifiante de l’Esprit de Dieu, car l’eau vive est toujours un symbole du Saint Esprit agissant par la Parole ; on comprend d’ailleurs que cette Parole ne puisse avoir d’efficace si elle n’apporte pas toute l’efficace du sang de Christ. Christ « est venu par l’eau et par le sang ». La purification est impossible, moralement, sans l’expiation, parce que, sans elle, le péché ne serait pas jugé du tout. Si je n’ai pas compris la condamnation du péché en Christ, j’ignore absolument ce qu’est le péché. Le sacrifice est nécessaire pour que la Parole agisse dans le coeur. L’homme montre son total éloignement de Dieu en ce qu’il appelle péché cela seulement qui fait tort à l’homme, et ne se préoccupe pas de ce qui est contre Dieu ; il n’y voit rien ; peu importe la religion, pourvu qu’on soit heureux ; je puis laisser Dieu de côté pourvu que je n’en souffre pas. Cette manière humaine de juger du péché prouve que Dieu est complètement ignoré. Mais c’est la mort de Christ qui nous montre ce qu’est le péché aux yeux de Dieu.

Avec l’oiseau vivant, du bois de cèdre, de l’écarlate et de l’hysope, étaient trempés dans le sang. Du cèdre, grand arbre, à l’hysope, plante minuscule, nous avons un résumé de toute la création. L’écarlate est un signe de la gloire royale. Tout cela est trempé dans le sang. L’homme est éloigné de Dieu, et tout ce qui tient à lui doit être purifié. Désirs du coeur, gloire de l’homme, de la nature, intérêt, pouvoir, tout ce dont l’homme fait cas, s’est réuni pour crucifier Christ. Le monde entier est jugé pour moi si je vois dans la croix la chose la plus précieuse aux yeux de Dieu. L’apôtre se glorifiait « en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle, dit-il, le monde m’est crucifié, et moi au monde ». Tout objet auquel le coeur de l’homme s’attache est marqué par là même de la tare du péché et est jugé.

Cela est appliqué au coeur par la puissance du Saint Esprit, figurée par l’eau vive. Comment le coeur serait-il disposé à confesser un homme cloué à un gibet ? Mais le Saint Esprit fait comprendre que tout le propos du coeur est péché, que Jésus Christ a été crucifié par ces choses et pour ces choses. Nettoyé par la Parole, dans le lavage de la régénération, on reçoit la vie de Dieu en vertu du sacrifice de Christ.

Tout est basé sur ce sacrifice. C’est parce que Christ s’est donné pour nous, que le Saint Esprit a une parole à nous adresser. Sans le sacrifice de Christ, l’amour de Dieu ne pourrait s’exercer, et l’Esprit n’aurait rien à nous dire pour le salut. Mais le sang a coulé, l’aspersion peut être faite sur celui qui doit être nettoyé. Cela avait lieu sept fois pour le lépreux guéri. Tout est ôté, la preuve est faite de la sincérité du coeur, content de faire le sacrifice de tout ce qui est souillé du péché comme étant soi-même.

Une fois purifié, ses vêtements et son corps lavés, l’homme pouvait entrer dans le camp. « Il sera pur », est-il dit (v. 8). Le pécheur, régénéré en vertu du sacrifice de Christ, est pur aux yeux de Dieu. Ayant jugé le péché dans sa racine, le voyant comme Dieu le voit, il est introduit par grâce dans le lieu même de la présence de Dieu. C’est Dieu qui déclare : « Il sera pur ». Ainsi Jésus pouvait dire à ses disciples : « Vous êtes tous nets ». Ils étaient bien ignorants, mais parce qu’ils avaient cru la parole et la personne de Jésus, ils étaient nets, avant même que le sacrifice de Christ eût été offert. Ils n’avaient pas compris cela, mais ils L’avaient cru, Lui. Et c’est là ce que nous sommes appelés à croire ; la personne du Seigneur est le seul objet présenté à la foi. Ce n’est pas, remarquez-le, le sang de Christ, c’est la personne de Christ. Il s’agit de croire que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu. À quiconque le croit, Dieu applique la valeur du sang qui purifie, mais il est net dès qu’il a reconnu Christ. L’ignorance des disciples quant au fondement de leur purification n’empêche pas l’affirmation du Seigneur : « Vous êtes nets ». La connaissance est importante pour affermir la foi, et Dieu veut la produire, mais c’est Lui qui déjà a déclaré net le croyant avant que celui-ci en ait conscience. On voit même que le premier effet de la foi peut être une extrême angoisse. Pierre dit aux Juifs : « Vous avez renié le Saint et le Juste ». Les voilà au désespoir. Pourquoi ? Ils reconnaissaient que Jésus était le Messie, et ils l’avaient rejeté ! Ils croyaient en Lui, mais Il était Celui qu’ils avaient crucifié ! Ils avaient besoin de comprendre que le sacrifice de Christ les purifiait du péché même de l’avoir mis à mort. Si j’ai négligé Christ toute ma vie, je serai angoissé en découvrant la gloire de sa personne, tant que je n’aurai pas compris la valeur de son oeuvre. Mais Dieu, je le répète, applique la vertu de cette oeuvre à quiconque croit, avant qu’il ait compris celle-ci. Puis la Parole lui fait comprendre que désormais il est « tout net ». Ainsi l’homme est régénéré — la lèpre étant guérie — en vertu du sacrifice de Christ, et la Parole appliquée à nos coeurs nous introduit en la présence de Dieu, comme étant nets. Cela va plus loin que la régénération : le péché qui nous arrêtait, est jugé, l’accès à Dieu nous est ouvert à cause du sacrifice de Christ.

Que rencontre-t-on constamment ? Un homme est régénéré ; mais il commence par examiner s’il est bien régénéré, il ne fait pas intervenir Christ, il cherche en lui-même le fruit d’une vie nouvelle, sans regarder, pour y fonder sa paix avec Dieu, à ce que Christ a fait. Cela le trouble. Pourtant l’oeuvre est accomplie, il est régénéré. Pour s’approcher de Dieu en liberté, il lui faut comprendre la valeur de cette oeuvre de Christ, par laquelle il est crucifié au monde et au péché, et que précisément la régénération est l’introduction directe et réelle de l’âme là où Dieu se trouve, sans conscience de péché. Il n’y a qu’à se reposer hardiment sur la Parole qui le déclare.

C’est là ce que présente en figure le lépreux guéri qui, après s’être lavé, entre dans le camp. Mais il habite sept jours hors de sa tente (v. 8). Il n’a pas encore la pleine jouissance du camp. Le chrétien est chez lui dans le camp de Dieu, sa tente est une partie de ce camp, il n’est pas un étranger là où Dieu se trouve ; l’enfant ne s’étonne pas qu’il y ait du pain sur la table paternelle et il en mange. Pourtant avant d’arriver à la pleine liberté de celui qui est chez lui dans le camp de Dieu, de nouvelles expériences sont nécessaires. « Il habitera sept jours hors de sa tente ».

Il est pur, mais il n’est pas à son aise, pas au large devant Dieu. Il doit être amené, par la foi, dans toute l’intelligence de ce que Christ a fait pour lui, et dans la jouissance des résultats de cette oeuvre. Il est accepté, il y a des relations établies entre lui et Dieu ; mais il faut, pour qu’il y ait pleine liberté et pleine paix avec Dieu, que sa conscience soit purifiée. Il faut qu’il apprenne à connaître Dieu lui-même sous un jour nouveau, pour venir sans arrière-pensée à Sa maison. En d’autres termes, il faut qu’il jouisse, dans leur réalité, de ses relations qui sont établies avec Dieu.

Ce qui entrave sa liberté vis-à-vis de Dieu, c’est la pensée des péchés commis. Je vois telle et telle faute, telle habitude de péché, tel péché particulier, et je vois dans ces choses la cause des souffrances de Christ. Sans doute, je suis dans le camp, objet de la grâce, en rapport avec Dieu, je sais que Christ a souffert pour ces choses, et qu’elles ne me seront pas imputées. Mais la pensée d’avoir fait souffrir Christ me poursuit. Il a dû souffrir parce que j’ai commis cela ! Il a été en agonie ; il a été abandonné, à cause de cela ! Mon âme voit l’horreur du péché, et je me trouve jugé par moi-même, me reprochant les fautes pour lesquelles Dieu m’aurait jugé si Christ n’était pas mort pour moi.

Ce travail peut être long. Il faut qu’il soit profond. Je n’ai d’abord devant moi que des choses positives, et dont j’ai honte en pensant que Christ a souffert à cause d’elles. Mais je pense qu’il en est dont le souvenir s’est perdu… Plus encore, il en est que je ne sais pas même voir, fautes cachées pour lesquelles Christ pourtant a aussi souffert. J’apprends à connaître que je porte la racine de tous les péchés, par le péché qui habite en moi.

Que me faut-il donc pour être en paix ? Saisir que Christ a été jugé pour le péché et non pour les péchés seulement. Voici que j’apprends que Christ a souffert pour cet état, qu’il a été fait péché. Ce principe du péché contre Dieu, cette volonté mauvaise que je découvre en moi, tout cela a été jugé en Christ, Il l’a aboli par son oeuvre. Quelle efficace donc dans cette oeuvre ! Désormais, au lieu du péché entre moi et Dieu, j’y trouve Christ qui a été fait péché. Tout est entièrement changé. Dieu voit Christ, le péché lui-même est ôté, l’idée du péché est enlevée. Il y a Christ seul, qui a laissé sa vie pour moi, répondant à toute la pensée de Dieu. « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne ».

Ainsi, dans mes relations avec Dieu, j’en ai fini avec le péché autant que Lui-même. Cela, est important, parce que quelqu’un pourrait dire : « Mais je ne me suis pas jugé à fond ! » C’est vrai, et personne ne le peut. Mais Dieu l’a fait, il a mis à nu tout le péché ; il a donné Christ pour l’abolir, et Christ a accompli cette oeuvre. Désormais je suis vis-à-vis de Dieu sur le même pied que Christ.

Ce sont toutes ces phases de la purification de la conscience que présentent, en type, les versets 10-20 : le sacrifice pour le délit, exprimant l’application de l’oeuvre de Christ aux fautes particulières, puis le sacrifice pour le péché, exprimant le fait que le péché même a été jugé, Christ ayant été fait péché pour nous. Enfin vient l’holocauste. Le lépreux purifié s’approche de Dieu en offrant quelque chose de bon gré. Ainsi le pécheur purifié vient à Dieu selon la perfection de l’offrande de Christ, dont l’inestimable valeur a pleinement glorifié Dieu que le péché avait déshonoré. Il s’est offert volontairement, et en offrande parfaite. « À cause de ceci, dit-il, le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie ».

Quelle valeur dans cette-obéissance et dans ce dévouement absolu à la gloire de son Père ! Or c’est selon toute cette valeur que nous sommes présentés à Dieu. Je suis aimé comme Jésus est aimé. Le père peut se jeter au cou du fils prodigue en haillons, il a pour le revêtir la plus belle robe ! Comme nous sommes loin ici du pauvre lépreux souillé hors du camp.

Le lépreux guéri offrait ensuite une offrande de gâteau. C’est la perfection de Christ dans sa vie. Notre âme considère cette vie, y trouve ses délices, comme Dieu trouve les siennes en ce Fils bien-aimé en qui Il a mis tout son plaisir. Et c’est dans ce Bien-aimé que nous sommes rendus agréables.

Ainsi l’homme, net enfin, peut se trouver parfaitement à l’aise dans la présence de Dieu, beaucoup plus qu’à l’état d’innocence. Il est revêtu de toute la valeur de l’oeuvre de Christ. Christ l’a accomplie à la gloire de Dieu, et Christ nous reçoit à la gloire de Dieu. Cette oeuvre ne perdra jamais sa valeur, notre place est là pour toujours, dans la joie et la paix d’une conscience désormais à l’aise devant Dieu. Nous sommes appelés à en jouir sans cesse.

En est-il ainsi de vous, chers amis. ? Pouvez-vous dire que votre conscience et votre coeur se trouvent en la présence de Dieu, satisfaits, non de vous-mêmes, certes, mais de la valeur de l’oeuvre de Christ ! Grâces à Dieu, Lui voit le croyant net dès le début de cette oeuvre de purification, mais ce que vous avez à chercher c’est la jouissance de cet état, et pour cela vous avez seulement à considérer l’efficace de l’oeuvre de Christ elle-même, la valeur de sa personnes devant Dieu. Que Dieu vous amène à comprendre qu’en Sa présence vous êtes vus, en vertu de cette oeuvre, selon les perfections de cette personne.


8 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 14:10-20

n°6 : ME 1886 p. 132

Nous trouvons ici les cérémonies de la loi pour la purification du lépreux, figure de la purification que Christ nous procure, car la lèpre est une image du péché.

Il faut distinguer entre la purification du lépreux et celle du sacrificateur. Il n’y avait que trois aspersions de sang dans l’Ancien Testament. L’aspersion du lépreux, celle du peuple, celle du sacrificateur ; elles se faisaient une fois pour toutes et ne se répétaient pas. Il n’y avait rien à faire pour la guérison du lépreux ; elle était l’oeuvre de Dieu. Pour constater sa maladie, le lépreux était mis à part et observé de sept en sept jours. Quand le lépreux était entièrement blanc de lèpre, ou que la plaie était devenue blanche, il était purifié (Comparez Ps. 32:3-5). Quand le péché est caché et la lèpre intérieure, le mal est plus grand. La manifestation, la confession du péché, conduisent à la paix et mettent le coeur à l’aise ; c’est là le coeur intègre et sans fraude.

Les symptômes de la lèpre sont décrits en Lév. 13. La guérison venait de Dieu ; le sacrificateur devait seulement la constater et accomplir les actes de la purification. La lèpre mettait le lépreux hors du camp ; le péché empêche la communion avec Dieu et le peuple de Dieu. Après sa purification, le lépreux était réintégré dans la communion des enfants d’Israël ; mais le premier effet de la connaissance du péché est de nous ôter le désir de la communion avec Dieu, l’intelligence de cette communion et sa recherche.

La purification nous place de fait et de droit dans la communion des enfants de Dieu, quoique l’âme ne comprenne souvent pas, dès l’abord, qu’elle ait ce droit. La guérison précède souvent la connaissance de cette guérison ; l’âme convertie se place sous la loi au lieu d’accepter tout l’évangile avec joie.

Quant aux moyens employés pour la purification du lépreux, ce sont : 1° Les passereaux, l’un mort, figure de la mort de Christ, on l’égorgeait sur un vase de terre, sur de l’eau vive ; le passereau vivant est le symbole de la résurrection de Christ (Lév. 14:4-7). Nos péchés ont mis Jésus dans le tombeau ; mais il en est sorti et les y a laissés ; il avait tout accompli. 2° (v. 8-9). Le lépreux devait être lavé d’eau ; Jésus nous rend nets par la Parole qu’il nous a dite. Sa Parole fait pour nos âmes ce que la purification d’eau faisait pour le corps (Éph. 5:25-27). Cette purification se faisait une fois pour toutes. La sanctification est une, mais le chrétien doit y croître. Tous les croyants sont justifiés en Christ, c’est un fait accompli ; le Saint-Esprit nous place dans cette position. Il y a la sanctification de Dieu le Père (Jean 17:17), celle de Jésus par son sang, et celle du Saint-Esprit qui rend efficace et la volonté du Père et l’oeuvre du Fils. Le Saint Esprit accomplit la chose individuellement dans le corps. Il nous communique la vie par la Parole, et nous sanctifie entièrement. 3° Après la purification suit l’intelligence de ce qui a été fait ; il faut que le lépreux le comprenne et en reçoive l’efficace dans son coeur (v. 10-20). Le lépreux est présenté à Dieu avec un sacrifice pour le délit. On le marquait de sang comme signe de sanctification. L’intelligence du chrétien ne doit rien laisser entrer par l’oreille de ce qui serait incompatible avec le sang de l’agneau ; la main droite est le symbole de nos actions. Le chrétien ne doit rien faire qui déshonore le sang de Christ ; tout ce qu’il fait chaque jour, il doit le faire au nom du Seigneur Jésus, et ne rien faire qui ne soit selon la mesure des pensées de Dieu dans la mort de Jésus. Tout ce qui, dans nos actions, n’est pas saint comme le sang de Christ, est péché. Le sang sur le gros orteil représente la sanctification de toutes nos démarches. Nous ne sommes pas des êtres négatifs ; la vie de Christ doit toujours agir en nous. Pensées, actions, démarches, tout est sous le sang de Christ, et ce sang est la mesure de ce que doit être notre sainteté. Il faut être sous le sang de Christ ou en dehors. L’enfant de Dieu a sur lui ce sang qui ne peut ni être effacé, ni perdre de sa valeur. Il n’est jamais besoin d’une nouvelle aspersion. Chaque jour, nos âmes sont renouvelées intérieurement par le Saint-Esprit, et nous demandons pardon de nos péchés à notre Père. 4° Ce n’était pas seulement le sang qu’il fallait, c’était aussi l’huile. L’huile ou le Saint-Esprit est donnée, parce que le sang est là. Ce n’est pas après l’eau, c’est après le sang que l’huile est appliquée. Le Saint-Esprit vient en nous, parce que le sang de Christ est sur nous. Si nous sommes devant Dieu aussi purs que le sang de Christ, comment l’Esprit ne serait-il pas en nous ? Le sang de Christ a épuisé la colère de Dieu contre le péché. Tout est amour pour celui qui est sous l’aspersion de ce sang. Le Saint-Esprit est un Esprit d’intelligence, de joie, de paix, d’amour. Ce sont là ses premiers fruits ; c’est un Esprit de force et de puissance pour vaincre les obstacles qui se montrent sur notre chemin.

L’effet de tout cela était de rétablir le lépreux dans la communion de Dieu. Nous sommes devant Dieu dans toute la bonne odeur du sacrifice de Christ.


9 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 16

n°29 : ME 1888 p. 235

Ce chapitre traite du grand sacrifice qui était offert pour le peuple une fois l’an, type du sacrifice de propitiation offert par Christ une fois pour toutes (Hébr. 9:11-14) Une chose indispensable aux sacrifices était la présence de Dieu ; sans cette présence, il ne pouvait y avoir pour le peuple aucune communion.

Le souverain sacrificateur entrait seul devant Dieu, et commençait par faire expiation pour lui et pour sa maison, après quoi il faisait expiation pour le peuple. Aaron et ses fils représentent toujours l’Église, non pas sous l’aspect d’un seul corps, mais comme une famille de sacrificateurs. Mais de plus, Jésus qui a intercédé pour le peuple sur la croix, est encore là devant Dieu pour lui ; seulement, il n’est pas encore sorti du tabernacle pour apporter à Israël l’assurance de l’acceptation du sacrifice. Nous qui avons cru, nous avons d’avance espéré en Christ. Les Juifs croiront quand ils verront, ; nous croyons sans avoir vu. C’est là la bénédiction de l’Église ; elle participe aux promesses et à l’appel de Dieu et à toute l’efficacité du sacrifice.

Il y avait deux boucs, l’un pour l’Éternel, l’autre pour être Azazel (le bouc qui s’en va) pour le peuple. Le premier était tué et son sang offert à l’Éternel, type de la présentation du sang de Christ à Dieu ; l’autre était chargé vivant du péché du peuple et envoyé au désert.

Afin que Dieu fût pleinement glorifié et pût agir en amour envers les pécheurs, il fallait qu’une expiation fût faite et que le sang fût offert à Dieu. Si Dieu tolérait le péché, ce ne serait pas de l’amour pour les pécheurs, mais une indifférence pour le mal qui déshonorerait son caractère ; ce serait l’amour de Dieu, comme le comprennent les mondains. Mais il y a une intelligence spirituelle qui comprend que Dieu ne peut agréer le mal en sa présence. Il était convenable que le chef du salut fût consacré par les souffrances ; il fallait que le Fils de l’homme fût élevé ; il fallait que le caractère de Dieu fût pleinement glorifié, et que nos péchés fussent complètement éloignés de nous, afin que nous pussions avoir communion éternelle avec Dieu.

Le sang ayant été présenté et l’expiation faite, l’amour peut découler librement du trône de Dieu, et la grâce être annoncée aux pécheurs. Ce qui met la conscience à l’aise quant à nos péchés, c’est que tous ont été mis sur la tête de Jésus qui les a confessés. Il est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.


On trouve dans ce chapitre trois grands faits :

1° Le sang présenté à Dieu.

2° Les souillures du tabernacle purifiées par le sang.

3° Les péchés du peuple, confessés par le souverain sacrificateur et mis sur le bouc Azazel.


Considérons ces points l’un après l’autre :

1° Jésus est entré dans le ciel, dans le lieu très-saint, où Dieu habite une lumière inaccessible. Le chemin des lieux saints n’était pas encore manifesté, tant que le premier tabernacle était debout. Ce chemin est manifesté aujourd’hui ; le voile a été déchiré, et nous contemplons la gloire de Dieu à face découverte. Cela établit un grand contraste entre les Juifs et nous. Les Juifs pouvaient, selon leurs lumières, faire des choses qui seraient pour nous de grands péchés. Nous avons été admis dans la présence de Dieu sans voile, quant au principe de nos relations avec lui. Il n’y a rien entre Dieu et nous. Si le voile a été déchiré, Dieu dans toute sa sainteté, et le monde dans tous ses péchés, sont en présence sans intermédiaire. Comment Dieu ne consume-t-il pas le monde ? Jésus a pris sur lui le péché et l’a ôté de devant Dieu ! — Tous les moyens que Dieu avait employés jusqu’à la mort de Christ, se sont montrés vains ; tel est le résultat de l’expérience que Dieu a faite de l’homme pendant 4000 ans. Alors la grâce, c’est-à-dire l’activité de Dieu en amour envers les pécheurs condamnés, s’est manifestée. Elle se manifeste aujourd’hui, jour favorable, jour de salut, tandis que le monde est condamné, mais que le jugement n’est pas encore exécuté. Telle est l’économie actuelle. Le sang de Christ, présenté à Dieu, permet à Dieu d’agir saintement dans son amour envers les pécheurs. Ce sang est la voie, le chemin de l’amour de Dieu. Il n’y a aucune inconséquence en Dieu, sans quoi on ne pourrait se reposer sur lui. Le sang n’est pas sur nous, il est devant les yeux de Dieu ; il a été répandu par aspersion sur le trône de Dieu, qui devient ainsi nécessairement un trône de grâce. Si je possède la vie divine, je vois combien ce sang est précieux, mais ce n’est pas la mesure de mes pensées qui est la mesure de mon assurance ; la foi regarde aux pensées de Dieu, et je sais par la foi que Dieu estime le sang de Christ comme il doit être estimé. Il voit toujours des mêmes yeux : « Quand je verrai le sang, je passerai par-dessus vous ». C’est là l’assurance de la foi et notre sécurité. Rien n’a fait ressortir, comme la rédemption, l’horreur de Dieu pour le péché. Pour être toujours en la présence de Dieu, pour être en repos quant à nos relations avec lui, nous n’avons qu’à voir le sang de Christ, accepté de Dieu. Dieu a accepté l’expiation ; il n’est donc plus question de péché entre moi et Dieu. Je ne parle pas ici du combat contre le péché. Quand je pense à moi-même, j’ai nécessairement la conscience du péché ; si je pense à Dieu, je n’en ai plus aucune conscience. Le sang est devant Dieu, et si le péché n’est pas entièrement expié, le sang n’a aucune valeur. Le sang est la réponse de Dieu à toute accusation de Satan contre moi. C’est ainsi que ces accusations tombent, et c’est là une source de paix continuelle.

Il y a une expression parfaite de l’amour de Dieu envers nous. Dieu nous a aimés quand nous étions dans nos péchés et, lorsqu’il a été fatigué de nos iniquités, au lieu de se débarrasser de nous, il s’est débarrassé d’elles par Christ ! Dieu nous a tant aimés qu’il a donné son Fils ; à la croix, il a manifesté son amour. Il n’a point épargné son Fils pour moi ; ce que le ciel contient de plus précieux a été livré pour moi. L’amour de Dieu, l’expiation pour l’homme, voilà ce qu’enseigne et ce que manifeste la croix de Christ. La conscience se réveille devant la croix, mais elle trouve en Christ un plein repos.

2° La purification du lieu saint figure la purification de ce monde et de toute la création dans ses relations avec Dieu. C’est dans ce monde que Christ a souffert ; afin que Christ prenne son héritage, il faut que cet héritage soit purifié. Le péché a tout souillé ; il faut une réconciliation de toutes choses par le sang de Christ. C’est de cette purification du lieu saint, qu’il est question en Col. 1:19, 20 : « En lui, toute la plénitude s’est plue à habiter, et, par lui, à réconcilier toutes choses avec elle-même, ayant fait la paix par le sang de sa croix, par lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses lui sont dans les cieux ».

3° Dans le bouc Azazel, nous voyons Christ substitué à nous, comme s’il avait commis tous nos péchés qui sont mis sur sa tête et qu’il a confessés, car il était à la fois victime et sacrificateur. C’est un grand soulagement de comprendre qu’il n’y a aucun de nos péchés qui n’ait déjà été confessé devant Dieu. C’est ce qui m’engage à les confesser. Impossible de le faire, si l’on pense que ces péchés nous feront condamner. Mais si Christ l’a fait et si la colère est déjà tombée sur lui, notre coeur est soulagé et nous pouvons hardiment confesser nos péchés sans crainte d’être condamnés. C’est ce qui ôte la fraude du coeur (Ps. 32:2). C’est ainsi que je sais que je suis éternellement sauvé, sinon Christ serait mort en vain. Dieu serait injuste s’il m’imputait mes péchés, puisque Christ en a déjà porté la peine. Ils sont tous sur le bouc Azazel. « Mon serviteur juste… portera leurs iniquités ». Impossible de sonder cet amour de Christ. Plus il était saint, plus il était accablé du poids de nos péchés. Plus il comprenait la sainteté de Dieu, plus il avait horreur du péché. Plus il connaissait l’amour de Dieu, plus il a senti sa colère.

Mes péchés sont, avec le bouc Azazel, dans une terre inhabitable. Ils sont restés dans la tombe de Christ. Le même coup qui a déchiré le voile, a ôté tous mes péchés de devant la face de Dieu !


10 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:1-3

20 juin 1843 — n°187 : ME 1912 p. 376

La grande pensée de toutes les fêtes mentionnées dans ce chapitre est que Dieu veut s’entourer de son peuple, d’êtres heureux qui partagent sa joie, et qu’il leur donne rendez-vous au tabernacle d’assignation. Les fêtes solennelles, ou temps fixés pour s’approcher de Dieu, et l’assignation sont le même mot en hébreu. Dieu donne assignation, ou rendez-vous, à tout le peuple pour lui manifester sa grâce et son amour.

Pour faciliter l’intelligence de ce chapitre, il faut remarquer que la formule : « L’Éternel parla à Moïse, disant », annonce chaque fois un nouveau sujet, comme partout, du reste, dans les quatre derniers livres de Moïse. Nous avons donc ici

1° Le sabbat, la Pâque et les pains sans levain, le sabbat étant mis à part en quelque mesure, comme nous allons le voir (v. 1-8).

2° La gerbe tournoyée et la Pentecôte (v. 9-12).

3° Le mémorial de jubilation (v. 23-25).

4° Le grand jour des expiations (v. 26-32).

5° La fête des tabernacles (v. 33-44).

Il s’agit naturellement des choses que Dieu fait pour rassembler son peuple sur la terre ; ce qu’il fait dans le ciel pour son peuple n’étant pas le sujet de l’Ancien Testament. Il y a, en effet, un repos de l’Église dans le ciel, un repos d’Israël sur la terre, et enfin, un repos de la création dans la bénédiction générale.

Comme nous l’avons dit, le sabbat est en quelque sorte mis à part ici (v. 3). Il est le grand résultat auquel aboutissent toutes les autres fêtes. Il y a sept fêtes, représentant la perfection des voies de Dieu pour amener son peuple dans son propre repos, représenté par le sabbat. La première chose dans la pensée de Dieu, son repos avec son peuple, est la dernière qu’il accomplira.

Le sabbat était le repos de Dieu lui-même. Dieu s’était reposé de toutes ses oeuvres à la création. L’homme n’avait aucune part à ce repos. Il était déjà tombé dans le péché quand Dieu descendit en Eden pour le visiter la première fois. Mais Dieu n’était pas satisfait de se reposer seulement en lui-même ; il voulait introduire un peuple dans son repos ; et comment cela pouvait-il avoir lieu quand le péché était là ? Pour avoir un repos en commun, il ne faut pas qu’une seule chose reste incertaine ; il ne faut pas une seule pensée qu’on ne puisse avoir ensemble. Il faut que le coeur de l’homme et le coeur de Dieu soient complètement d’accord. L’homme régénéré peut sans doute jouir de ce repos avant qu’il soit pleinement réalisé ; il n’en jouira en perfection que dans la résurrection, mais y entre déjà par la foi.

La Bible nous présente le coeur de l’homme complètement vidé et mis à nu ; le résultat est bien triste. Vous voyez, en Matth. 15, ce qui sort du coeur de l’homme. La Parole apprend ainsi à l’homme à se juger, mais la mort de Christ intervenant, la vie nouvelle que nous avons en Lui nous rend capables de jouir de la révélation que Dieu fait de lui-même. L’apôtre ne craint pas de dire : « Que Christ habite dans vos coeurs par la foi… afin que vous soyez capables de comprendre… et de connaître l’amour du Christ… afin que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Éph. 3). « L’amour de Dieu est versé dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné ».

Ce sera, en réalité, le repos parfait, lorsque dans la présence du Père, semblables au Fils, nous jouirons des rapports entre le Père et le Fils.

Mais le repos comprend en outre la bénédiction de la création. Pour que nous jouissions de la plénitude de la bénédiction, il faut aussi que la création soit bénie. Les créatures soupirent après le moment où toutes choses seront réunies en un dans le Christ. Osée 2:21-22, nous montre clairement la bénédiction de la partie inférieure de la création. Aucun chaînon ne doit manquer à ce repos universel. Rien n’empêchera la pleine manifestation de la bénédiction jusque dans les parties inférieures de la création, rachetée de la puissance de Satan ; car tout était tombé dans les cieux et ici-bas, et, par Satan, les cieux avaient agi en mal sur la terre.

La première idée du sabbat suppose une alliance entre Dieu et le peuple, et par conséquent l’appel d’un peuple. La loi ne peut pas être la première pensée des relations de Dieu avec des pécheurs ; cette première pensée est la promesse. Dieu a donné à Israël le sabbat avant la loi (Ex. 16) ; mais seulement après avoir appelé et racheté d’Égypte un peuple dont il veut s’entourer. Depuis le sang de l’agneau pascal placé sur les portes, jusqu’au Sinaï, tout a été pure grâce de Dieu envers Israël, et l’on trouve, dans l’Exode, avant la promulgation de la loi, toute l’histoire des voies de la grâce de Dieu jusqu’au millénium.

Dans ce court tableau des voies de la grâce qui va du 12° au 18° chap. de l’Exode, le sabbat est donné pour la première fois. Il est donné comme le repos attaché à Christ, qui est la manne, le pain descendu du ciel ; de même que l’activité est attachée à la présence du Saint-Esprit, eau du rocher, et le combat, à Josué, conducteur du peuple

Il est évident que, lorsqu’en Sinaï les relations de Dieu avec Israël deviennent une loi, le sabbat prend aussi ce caractère : on lapide celui qui le viole. La loi conclut toujours à la malédiction de celui qui ne fait pas les choses qui y sont contenues.

Quand les prophètes entrent sur la scène, la grâce commence à reluire de nouveau. Le seul fait de leur témoignage était déjà une grâce envers un peuple qui avait violé la loi. S’ils venaient chercher du fruit et ne trouvaient que du verjus, ils annonçaient néanmoins aux élus les promesses de Dieu en grâce, la grâce comme réparation des choses que le peuple avait gâtées. L’Évangile, survenu après cela, parle d’une nouvelle création, d’une vie nouvelle, et non d’une réparation.

En És. 58, on voit le caractère différent du sabbat de la loi et du sabbat annoncé par les prophètes : « Si tu appelles le sabbat tes délices… alors tu trouveras tes délices en l’Éternel ». Comme cela diffère des malédictions de la loi ! En Ézéch. 20:12, 20, le sabbat est donné comme signe de l’alliance. Dieu prend tous les soins possibles pour mettre en relief qu’il ne peut trouver son repos dans un peuple infidèle et désobéissant.

Quand le Seigneur vint comme Messie au milieu de son peuple, sa présence était déjà la preuve que, sous le rapport du sabbat, du repos de Dieu, tout était dans un complet désordre. David rejeté mange, le jour du sabbat, les pains de proposition. Tout était profané, violé, rompu, impossible, dans les relations entre l’Éternel et son peuple, du moment que le Messie, le vrai David, était rejeté (Matth. 12). Le sabbat et le Messie tombaient ensemble.

De leur côté, les gentils avaient abandonné Dieu et avaient été livrés à un esprit dépourvu d’intelligence. Dieu ne pouvait donc avoir aucune relation avec l’homme, Juif ou gentil. Il fallait quelque chose de nouveau. Désormais, Dieu base le repos du ciel et de la terre sur la résurrection de Christ. Il faut que Jésus monte en haut pour que la bénédiction en descende ; il ne peut avoir de repos avec les hommes avant cela. Dieu ne peut goûter le repos et y introduire les hommes que par ce moyen. La résurrection de Christ place l’homme nouveau devant Dieu, selon la puissance de Dieu, et de là découle toute bénédiction. Le premier chaînon, Christ glorifié, est déjà monté au-dessus de toute puissance, tandis que l’homme sur la terre, est privé de toute puissance ; il a suffi d’une simple servante pour lui faire renier le Sauveur qu’il connaît. Pour nous, il faut que, saisissant par la foi la puissance de Celui qui est en haut, nous remportions la victoire sur Satan et que nous le serrions, pour ainsi dire, entre la puissance de la foi dans le coeur et la puissance de Christ dans le ciel.

Que Dieu, par sa grâce, nous fasse saisir la joie de ce repos. Celui qui en est le centre et en sera la gloire est déjà dans le repos près de Dieu !


11 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:1-4

20 juin 1843 — n°172 : ME 1909 p. 472

La grande pensée de toutes les fêtes, mentionnées dans ce chapitre, est que Dieu veut s’entourer de son peuple, d’êtres heureux et joyeux, et il leur donne, dans ce but, rendez-vous au tabernacle d’assignation.

Dieu ne laissera pas son peuple, Israël, tel qu’il est aujourd’hui, dispersé parmi les nations ; il le rassemblera sur la terre, pour jouir de Son repos au milieu d’eux. Il n’aura pas non plus un seul des membres de son Église qui ne jouisse de Son repos en gloire. Ce sera alors le Sabbat de Dieu. Il nous est parlé du repos de l’Église dans le ciel, du repos d’Israël sur la terre, du repos de la création dans la bénédiction future.

Pour faciliter la division de ce chapitre, je ferai remarquer que le sabbat, le repos, y occupe une place à part ; il est le grand résultat de tout, et chaque semaine Dieu le rappelle à Israël. Depuis le verset 4, nous trouvons le détail des fêtes, ou des moyens employés de Dieu pour rassembler son peuple et l’amener au repos (*). La première est la Pâque et les pains sans levain (v. 5-8) ; la seconde, la gerbe d’épis tournoyée et la Pentecôte (v. 9-22) ; la troisième, la fête du Jubilé (v. 23-25) ; la quatrième, le grand jour des expiations (v. 26-32) ; la cinquième enfin, la fête des tabernacles (v. 33-44). La Pâque et les pains sans levain vont ensemble, de même la gerbe d’épis et la Pentecôte ; les trois dernières fêtes sont chacune à part. Ces sept fêtes représentent la perfection des voies de Dieu pour amener le peuple dans son repos. La première chose dans la pensée de Dieu, le repos de Dieu avec son peuple, est la dernière qui s’accomplira.

(*) La formule : « L’Éternel parla à Moïse », annonce toujours, dans les quatre derniers livres de Moïse, un nouveau sujet.

La sabbat était le repos de Dieu lui-même. En ce jour-là, Dieu se reposa de toute son oeuvre, en création. Mais l’homme n’eut aucune part à ce repos ; il était déjà tombé dans le péché quand Dieu le visita pour la première fois. Seulement Dieu n’était pas satisfait de se reposer en lui-même. Il voulait avoir un peuple dans son repos, mais cela n’était pas possible avec le péché. Pour jouir vraiment du repos, il ne faut pas qu’une seule chose reste incertaine, ou qu’il reste une seule pensée qui ne puisse être partagée en commun ; il faut que le coeur de l’homme et le coeur de Dieu soient parfaitement d’accord. L’homme régénéré peut jouir de ce repos avant qu’il soit définitivement accompli, mais il n’en jouira pleinement qu’en résurrection. Par la foi, nos coeurs et nos consciences sont déjà en repos avec Dieu.

La Bible met complètement à nu le coeur de l’homme, et certes, le résultat de cet examen n’est pas fait pour nous réjouir. Le chapitre 15 de Matthieu nous détaille ce qui sort du coeur de l’homme. Lorsqu’il est vidé par le jugement du « moi » et par la mort, la vie nouvelle que nous possédons en Christ jouit pleinement de la révélation que Dieu a faite de lui-même. Aussi l’apôtre ne craint-il pas de dire : « Que Christ habite dans vos coeurs par la foi, afin que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour… et connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Éph. 3:18-19). Et encore : « L’amour de Dieu est versé dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom. 5:5). De fait, ce sera le repos, lorsqu’en la présence du Père, semblables au Fils, nous jouirons pleinement de son amour et de la relation entre le Père et le Fils.

J’ajoute encore le repos de la création inférieure, comme on le voit en Osée 2:21-22. Dieu veut qu’elle soit bénie, afin que tout jouisse de la plénitude de la bénédiction. Les créatures soupirent après ce moment où toutes choses seront réunies en Christ devant Dieu. Il ne manquera ainsi aucun chaînon, depuis la bénédiction la plus élevée, jusqu’à celle de la création. Rien n’empêchera la pleine manifestation de cette bénédiction jusqu’aux parties les plus inférieures de la création rachetée de la puissance de Satan, car tout participait à la chute de l’homme.

La seconde mention du sabbat (Exode 16:23) suppose l’appel d’un peuple et une alliance entre Dieu et lui. Ce n’est pas la loi, mais la promesse, qui est la première pensée des relations de Dieu avec des pécheurs. Dieu donne à Israël le sabbat avant la loi. Il appelle un peuple racheté, dont il veut s’entourer, entre le sang de l’agneau pascal placé sur les portes, et l’arrivée d’Israël en Sinaï. Jusque-là tout est pure grâce de Dieu envers son peuple.

Après le sabbat nous trouvons, dans notre chapitre, toute l’histoire des voies de grâce de Dieu, jusqu’au repos millénaire. Dans le court exposé des voies de la grâce, compris entre le 12° et le 18° chapitre de l’Exode, le sabbat est donné avant Sinaï, au chapitre 16, comme le repos attaché à la manne, Christ. Au chapitre 17, nous trouvons le combat qui suit l’eau du rocher, c’est-à-dire la présence du Saint-Esprit.

En Sinaï, où toutes les relations de Dieu avec Israël dépendent de la loi, le sabbat prend le même caractère ; l’homme qui le viole doit être lapidé, car la loi conclut toujours à la malédiction.

Quand, plus tard, les prophètes entrent en scène, la grâce commence à reluire de nouveau. Le seul fait de leur témoignage était une grâce envers le peuple qui avait violé la loi. L’Éternel venait chercher du fruit dans sa vigne et ne trouvait que du verjus, mais annonçait en même temps aux élus, par les prophètes, les promesses de la grâce de Dieu, comme réparation des choses que l’homme avait gâtées.

L’Évangile parle d’une nouvelle création, d’une vie nouvelle, non d’une réparation, tandis que le prophète disait : « Si tu appelles le sabbat tes délices… alors tu trouveras tes délices en l’Éternel » (És. 58:13-14). Le sabbat prend donc, dans l’Évangile, un caractère différent du sabbat de la loi. Dieu prend tout le soin possible pour mettre en relief le fait qu’il ne peut trouver son repos au milieu d’un peuple infidèle et du péché. Quand le Messie paraît, sa présence prouve que tout est en désordre. Comme David rejeté mange les pains de proposition, — quand le vrai David est rejeté, tout, parmi le peuple, est profané, violé, rompu, et la relation de l’Éternel avec les Juifs rendue impossible. Pour eux le sabbat tombait avec le Messie, et tout était perdu par leur faute ; mais les gentils, de leur côté, avaient été livrés à un esprit dépourvu d’intelligence. Dieu ne pouvait donc avoir aucune relation avec l’homme ; il fallait quelque chose de nouveau.

Alors Dieu établit le repos du ciel et de la terre sur la résurrection de Christ, car, à part la personne de Christ, il ne pouvait rien goûter sur la terre avant cette résurrection. Comme toute bénédiction descend du ciel, il faut que Jésus y monte. Il ne peut avoir de rapport avec les hommes avant cela (Jean 20). Dès lors, la chaîne ininterrompue des bénédictions pourra s’étendre jusqu’ici-bas, de la part du Père lui-même.

En vous présentant la pensée du repos de Dieu, j’ai un peu touché aux moyens employés de Dieu pour y parvenir. La résurrection de Christ place l’homme nouveau devant Dieu, selon Sa puissance ; de là découle la bénédiction. Le premier chaînon, Christ glorifié, est déjà monté au-dessus de toute principauté et puissance, tandis que l’homme sur la terre est privé de toute puissance. Nous le voyons dans le cas de Pierre, à qui une servante fait renier le Sauveur qu’il aime. Ce qui caractérise le nouvel homme, c’est que, saisissant par la foi la puissance de Celui qui est en haut, il remporte la victoire sur Satan et se trouve placé, par la foi, entre la puissance de la foi dans le coeur, et la puissance de Christ dans le ciel.

Que Dieu, par sa grâce, nous fasse saisir la joie du repos, avant d’y entrer. Celui qui en est le centre et dont il sera la gloire, est déjà dans ce repos auprès du Père.


12 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:4-14

n°188 : ME 1912 p. 390

Nous avons vu la force de l’expression des fêtes solennelles, fêtes dont le nom est celui d’assignation, et dans lesquelles Dieu veut s’entourer de son peuple ; nous avons vu que le sabbat, la première pensée qui nous est présentée, mais la dernière en résultat, est le repos de Dieu et de la création. Le repos de la création ayant manqué le premier, Dieu veut arriver à un repos de rédemption. Il éprouve, jusqu’à Christ, l’homme de toutes manières. Jésus étant rejeté, le sabbat, signe de l’alliance, tombe avec Lui, et Dieu recommence, en résurrection, les gratuités assurées à David. Ce repos-là est le repos de Dieu dans le second Adam, et enfin dans la création. Dieu trouve son repos en Jésus et en nous, car nous sommes en Lui, et avec Lui en Dieu.

Le Saint-Esprit présente, dans les fêtes qui suivent, tout ce que Dieu a fait pour s’entourer de son peuple dans la bénédiction du repos. Ayant parlé du sabbat, il recommence, au v. 4, à parler des fêtes, comme si le sabbat n’y entrait pas. Elles finissent, par la fête des tabernacles, dans la bénédiction du repos de son peuple sur la terre.

Il n’y a point de division depuis le v. 4 jusqu’à la fin du v. 8, parce que la Pâque et les pains sans levain sont la grande base du repos. Dans les deux fêtes qui suivent, la gerbe tournoyée et les premiers fruits, nous trouvons la puissance de la résurrection et la puissance du Saint-Esprit ; la résurrection de Christ et la vie de résurrection de l’Église. Elles préfigurent l’économie actuelle.

La Pâque et les pains sans levain figurent la mort qui est la base de tout.

Ces fêtes sont les fêtes de l’Éternel ; elles mettent les âmes en rapport immédiat avec Lui. C’est Lui qui se met en avant, rassemble le peuple, et l’oblige de penser à Lui. La tendance de l’homme est de s’éloigner constamment de Dieu, et il faut que Dieu agisse pour le ramener vers Lui. C’était cette assignation qu’il donnait au peuple.

La Pâque est la base inébranlable du repos, parce que Dieu a trouvé son repos absolu dans l’oeuvre de Christ. Tout le travail qui se poursuit est basé sur cette oeuvre accomplie. Dieu travaille en vertu d’elle et cherche des âmes, mais il ne fait rien pour lui-même. Le repos dans le désert se rattache à la manne ; le repos de Dieu se rattache à la mort de Christ et à son oeuvre.

Le grand principe de la Pâque est le sang de Christ, présenté à Dieu. Le sang placé sur la porte était vu de Dieu, non d’Israël. Dieu, au moment de juger, aurait frappé le peuple, aussi bien que les Égyptiens, parce que sa justice ne connaît point de restrictions, mais la justice demandait que l’Ange exterminateur n’entrât pas là où le sang se trouvait ; cela aurait été une injustice. Dieu voit le sang ; voilà ce qui donne le repos. Il veut rencontrer le sang, comme réponse à sa justice, et cette dernière y trouve tout ce qui la satisfait. C’est une question entre Dieu et Christ, de savoir si le sang du Sauveur satisfait à tout ce que Dieu peut exiger. La preuve que le sang y a satisfait, c’est que Christ est à la droite de Dieu. Dès ce moment-là, Dieu est entièrement pour le peuple. Trouvant le sang, tout compte avec la justice est réglé. Dieu peut encore avoir à reprendre, à châtier, mais il est pour le peuple.

La pensée dominante ici, c’est le repos ; mais il faut que le peuple sorte d’Égypte et qu’il mange l’agneau, afin de trouver des forces pour le chemin.

Les pains sans levain figurent Christ, en qui il n’y a pas de péché. Il faut bannir tout levain des maisons, car le peuple est censé être en rapport avec Dieu, sans péché. C’est la position de l’Église en 1 Cor. 5 : « Vous êtes une pâte sans levain » ; « ôtez le vieux levain » ; « celui qui est mort est quitte du péché ». La mort de Christ en est la démonstration. Christ a été mis à l’épreuve par Satan jusqu’à la mort, mais il aimait mieux tout souffrir, quelque amère que fût la coupe, plutôt que de ne pas obéir à Dieu, ne fût-ce qu’un seul instant, et ainsi il peut remettre à son Père son esprit, absolument sans levain. Sur ce pied-là, l’Église, les pains sans levain, est devant Dieu sans qu’il soit plus question de sacrifice pour le péché. Les offrandes faites par feu correspondent à un culte sans conscience de péché.

Il faut comprendre cela en toute simplicité ; c’est ce qui donne le repos. Christ, mort pour le péché, place l’Église dans la position de pouvoir offrir à Dieu ses louanges et ses adorations sans conscience de péché. Tout cela est l’oeuvre de Dieu, basée sur ce que Christ a tout accompli et est entré dans le repos comme parfaitement agréable à Dieu.

Si nous n’avons pas ce repos devant Dieu, nous ne pouvons avoir l’idée de ce que c’est que d’être sans levain, ni de ce qu’est le levain. On n’aurait jamais l’idée de l’absence de péché en regardant à soi. C’est un repos pour le coeur qui aime la sainteté, de savoir qu’en Christ nous sommes sans levain. S’il n’en est pas ainsi, la sainteté devient une loi pour l’âme et l’on se décourage, à moins qu’on ne rabaisse la notion de la sainteté.

C’est une grande joie pour le coeur qui est en combat avec le mal, de sortir de ses combats, et de dire : Voilà ce qui m’appartient. L’oeuvre est parfaite et Christ est là ; le peuple le mangeait, se nourrissait de Lui, et c’est la Pâque. Mais Lui, au lieu d’avoir une volonté, a souffert jusqu’à la mort, pur de tout péché ; nous avons donc à nous armer de ce même sentiment.

C’est là que la vie commence ; les pains sans levain ont lieu le lendemain du sabbat. Tout ce qui s’attachait à Christ est resté dans le tombeau. Christ dans la chair a été mis à l’épreuve jusqu’à la mort, et si nous l’avions connu selon la chair, toutefois nous ne le connaissons plus ainsi. Le chef de la bénédiction a été fait péché, a dû être traité comme tel, pour être consommé par les souffrances.

Le lendemain du sabbat, une chose nouvelle a lieu, la résurrection. C’est ce qui suit dans les versets 9 à 14. Le lendemain du sabbat de la Pâque, Christ est ressuscité. C’est une nouvelle création. « Si quelqu’un est en Christ, il y a une nouvelle création ». La mort est intervenue, et Christ est le chef d’un tout nouvel ordre de choses, sans liaison avec l’ancien. Lorsqu’Israël en jouira, il faudra qu’il y entre sur le pied de la grâce.

La poignée d’épis non broyés, c’est Christ qui n’a pas senti la corruption. Nous ne pouvons être agréables à Dieu, avant que Christ lui soit présenté comme homme ressuscité. Il est les prémices ; jusqu’à ce moment-là, rien ne pouvait être présenté à Dieu.

Dans cette fête des prémices, on voit aussitôt le développement du culte et des relations avec Dieu. On n’y trouve point de sacrifice pour le péché ; la chose étant faite, tout est sacrifice par feu, de bonne odeur et de joie. Christ lui-même est l’holocauste à l’Éternel ; le gâteau est Christ ; la libation est la joie des relations avec Dieu. Christ, le nouvel homme, est présenté à Dieu ; il n’y a plus pour nous que joie, sans question de mort, ni de péché.

Aux v. 15 à 22, l’offrande de gâteau nouvelle est l’Église. Ce ne sont pas des épis non broyés. On pétrit le gâteau avec du levain, et il ne peut être offert en bonne odeur. Ce n’est plus Christ. Dans l’Église, on trouve toujours le principe du péché, quelle que soit la puissance du Saint-Esprit au milieu d’elle. Toutes les choses figurées ici ont lieu sur la terre.

Il y a, avec l’offrande du gâteau et les holocaustes, un sacrifice pour le péché. Il n’y en avait point dans la gerbe tournoyée, figure d’un Christ ressuscité. Le gâteau ayant du levain, il fallait une offrande pour le péché ; il n’aurait pu, sans cela, être présenté à Dieu.

L’offrande du gâteau représente cette économie où Dieu a déployé l’excellente grandeur de sa puissance dans la résurrection de Christ, au milieu des ruines de la première création. Christ devient source de vie pour une nouvelle race, fruit de la puissance de Dieu, développée au milieu de la mort — non de la faiblesse de l’homme — et ainsi toute la position de l’homme est basée sur la puissance de Dieu lui-même. Pour faire valoir cela dans les hommes sur la terre, il faut la puissance du Saint-Esprit qui les identifie avec Christ ressuscité, du Saint-Esprit ici-bas qui exerce sa puissance dans le coeur et dans l’Église, pour faire face au mal au dehors, et au levain dans nos coeurs. Nous avons besoin de la Pentecôte, aussi bien que de la gerbe des prémices.

Les jours qui suivent sont ceux de la moisson, mais tous les élus ne sont pas rassemblés pour cette économie ; il y a un résidu pour l’économie à venir ; il reste quelques épis aux coins des champs (v. 22).

L’Église est fondée sur la présence et la puissance du Saint-Esprit. Otez cela, vous ôtez la puissance qui édifie, quand même la base sur laquelle on édifie, la résurrection de Christ, demeure.

Que Dieu, par son Esprit, nous fasse entrer dans la jouissance de ces choses !


13 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:4-22

n°173 : ME 1910 p. 248

Les fêtes solennelles, dont le nom est le même que celui d’assignation, sont celles dans lesquelles Dieu veut s’entourer de son peuple. Comme nous l’avons vu précédemment (*), la première pensée et le dernier résultat que Dieu nous présente, c’est son repos et celui de la création. Le repos de la création ayant manqué, Dieu veut arriver à un repos de rédemption. Jusqu’à la venue de Christ, il éprouve l’homme de toutes manières. Jésus étant rejeté, le sabbat, signe de l’alliance, tombe avec Lui et Dieu renouvelle, par la résurrection, les gratuités assurées à David. C’est le repos de Dieu dans le second Adam, dans l’Église et dans la création. Nous sommes en Christ, et avec Christ en Dieu, qui trouve son repos en Lui et en nous.

(*) Méditation n° 172 sur Lévitique 23:1-4 (ME 1909 p. 472)

Dans ce chapitre, après la mention du repos sabbatique, l’Esprit de Dieu indique en figure, par les fêtes solennelles, tout ce que Dieu a fait pour s’entourer finalement de son peuple dans la bénédiction qui accompagne le repos. Ces fêtes se terminent par celle des tabernacles, bénédiction millénaire d’Israël sur la terre.

On ne trouve pas de division nouvelle jusqu’à la fin du verset 8, parce que la Pâque et les pains sans levain sont le grand fondement du repos. Dans les deux fêtes qui suivent celles-là, nous avons la résurrection de Christ et la puissance du Saint-Esprit comme vie de résurrection de l’Église. Ces deux choses préfigurent l’économie actuelle. La Pâque figure sa mort qui est le fondement de tout le reste, la base inébranlable du repos, parce que Dieu a trouvé son repos absolu dans l’oeuvre accomplie de Christ, sur laquelle toute l’oeuvre subséquente est établie. En vertu de cette oeuvre, Dieu travaille et cherche des âmes, mais il ne fait rien pour lui-même. Le repos dans le désert se rattache à la manne ; le combat, à l’eau de Réphidim, mais le repos de Dieu se rattache à la Pâque, à la mort de Christ et à son oeuvre.

Le grand principe présenté dans la Pâque est le sang de Christ, offert à Dieu. Ce sang, placé sur la porte, était vu de Lui, non d’Israël. En exerçant le jugement, Dieu aurait frappé le peuple, parce que sa justice ne fait point de différence, mais cette justice exigeait que l’ange exterminateur n’entrât pas là où l’aspersion du sang avait été faite, ce qui aurait été une injustice. Dieu voit le sang ; c’est ce qui donne le repos. Il veut trouver le sang comme réponse à sa justice, et celle-ci trouve dans le sang tout ce qui peut la satisfaire. C’est une question entre Dieu et Christ ; et la preuve qu’il est satisfait, c’est que sa justice a élevé Christ à sa droite. Dès ce moment, Dieu est entièrement pour son peuple ; il a trouvé le sang, et tout compte avec la justice est définitivement réglé. Dieu peut avoir encore à reprendre, à châtier, mais il est pour son peuple. La pensée dominante est ici le repos, mais il faut que le peuple quitte l’Égypte pour en jouir. Il mange l’agneau pascal et acquiert ainsi des forces pour le chemin.

L’absence de tout levain préfigure Christ en qui il n’y a pas de péché. Israël devait ôter tout levain de ses maisons, car il était censé être en rapport avec Dieu sans péché. En 1 Cor. 5, l’Église a le même caractère : « Vous êtes une nouvelle pâte sans levain », « ôtez le vieux levain ». Celui qui est mort est quitte du péché, et la mort de Christ est la démonstration de ce fait. Jusqu’à sa mort et dans la mort, il a été éprouvé par Satan, mais il a préféré tout souffrir, quelque amère que fût la coupe, plutôt que de ne pas obéir à Dieu un seul instant, aussi peut-il remettre son esprit entre les mains du Père, en étant absolument sans levain. L’Église est placée, dès lors, sur ce pied-là devant Dieu ; il n’est plus question pour elle d’un sacrifice pour le péché. Les offrandes faites par feu sont un culte sans question de péché.

Christ, mort pour le péché, met l’Église en position de pouvoir offrir à Dieu ses louanges et ses adorations sans conscience de péché. Tout cela est l’oeuvre de Dieu, dont la base est, d’une part, ce que Christ a accompli sur la croix, d’autre part, le fait qu’il est entré dans le repos comme parfaitement agréable à Dieu.

Si nous n’avons pas ce repos devant Dieu, nous ne pouvons nous représenter ce que c’est que d’être sans levain, ni ce qu’est le levain. On ne peut jamais avoir l’idée de l’absence du péché en regardant à soi. Le repos, pour le coeur qui aime la sainteté, c’est de savoir qu’en Christ nous sommes sans levain. S’il en est autrement, la sainteté devient une loi pour l’âme, et l’on se décourage ou bien on rabaisse l’idée de la sainteté.

Le peuple mangeait la Pâque ; sa sainteté commençait là ; il s’agissait dès lors de manger les pains sans levain, d’entrer dans le même chemin que Christ qui a glorifié Dieu dans une marche pure de tout péché, étant mis à l’épreuve jusqu’à la mort.

(v. 9-14). — Christ est ressuscité le lendemain du sabbat de la Pâque. C’est une nouvelle création, et nous y appartenons si nous sommes en Christ. La mort est intervenue ; Christ est maintenant le Chef d’un tout nouvel ordre de choses, sans aucune liaison avec l’ancien. Quand Israël en jouira, il faudra qu’il y entre sur le pied de la grâce.

La gerbe d’épis non broyée, c’est Christ qui n’a pas senti la corruption. Rien ne peut être agréable à Dieu, tant que Christ ne lui a pas été présenté comme homme ressuscité. Il est les prémices de ceux qui dorment. Jusqu’à ce moment, rien ne pouvait être présenté à Dieu.

On voit aussitôt le développement du culte et des relations avec Dieu. Il n’y a point de sacrifice pour le péché avec la gerbe tournoyée ; la chose est accomplie et maintenant tout est un sacrifice par feu, de bonne odeur et de joie. Christ lui-même est l’holocauste à l’Éternel ; le gâteau, c’est Christ ; l’aspersion du vin est la joie des relations avec Dieu, d’une communion parfaite en Christ avec lui. Nous avons Christ, le nouvel homme, présenté à Dieu, et l’on ne trouve plus que la joie, sans question de mort, ni de péché.

(v. 15 - 22). — Le gâteau nouveau n’est pas Christ, mais l’Église. Ce ne sont plus des épis non broyés ; le grain est pétri avec du levain, et il ne peut être offert en bonne odeur. Dans l’Église, on trouve toujours le principe du péché, quelle que soit la puissance du Saint-Esprit au milieu d’elle. Aussi trouvons-nous ici le sacrifice d’un bouc pour le péché. Les deux pains, avec du levain, n’auraient pu, sans cela, être présentés à Dieu. Il n’y avait rien de semblable dans la figure de la résurrection de Christ.

Au v. 23, les glanures de la moisson représentent cette économie où Dieu déploie sa puissance, dans la résurrection de Christ, au milieu des ruines de la première création. Christ devient la source de vie d’une race nouvelle, fruit de la puissance de Dieu au milieu de la mort. Pour faire valoir cela dans les hommes sur la terre, il faut la puissance du Saint-Esprit qui les identifie avec Christ ressuscité.


14 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:15-22

n°189 : ME 1912 p. 415

Après la pensée générale du sabbat et de la Pâque, nous avons trouvé, aux v. 9 à 14 de ce chapitre, une figure de la résurrection de Christ dans la gerbe tournoyée au « lendemain du sabbat ».

L’économie du christianisme est basée sur deux grands faits : la résurrection de Christ, et la présence du Saint-Esprit dont nous entretiennent les v. 15 à 22, que nous venons de lire.

Lors de la gerbe tournoyée, il y a l’holocauste, mais point de sacrifice pour le péché. Sept semaines après, à la Pentecôte (v. 15), les deux pains offerts sont cuits avec du levain. La résurrection ôte le péché, mais le don du Saint-Esprit ne l’ôte pas. De là vient aussi qu’à la Pentecôte, un bouc est offert en sacrifice pour le péché. La vie que nous avons reçue de Jésus ressuscité est essentiellement sans péché ; le péché ne peut y entrer, pas plus qu’il n’est jamais entré en Christ. Il touchait le péché à chaque instant sans jamais en être touché ni souillé. L’Esprit de sainteté qui était en lui pendant sa vie, était le même Esprit selon lequel il a été déclaré Fils de Dieu en puissance, par la résurrection des morts (Rom. 1:4). La résurrection laisse entièrement de côté la nature humaine déchue. Celle de Christ forme la base de la présentation de l’Église devant Dieu, en lui communiquant une nouvelle vie. Cette vie de résurrection est cachée avec Christ en Dieu ; mais la présence du Saint-Esprit manifeste tout particulièrement le caractère du chrétien ici-bas.

Christ glorifié, qui nous représente devant Dieu, envoie le Saint-Esprit ici-bas et manifeste sa présence par certains résultats. Si le Saint-Esprit est contristé, le témoignage est proportionnellement perdu ; s’il agit avec puissance, le témoignage est éclatant. Ce « Consolateur » nous a été donné pour demeurer avec nous éternellement, et le jugement de Dieu sur son Église consiste simplement à prononcer jusqu’à quel point elle a répondu à la présence du Saint-Esprit au milieu d’elle. Cette puissance du Saint-Esprit se manifeste dans les croyants au milieu du mal qui les entoure, sans que, pour cela, le monde soit changé en aucune manière.

On ne peut pas séparer l’Esprit agissant en grâce, de l’Esprit agissant en puissance, car il n’y a qu’un seul Esprit. Il y avait à Corinthe plus de puissance que de grâce, et le Saint-Esprit reprend les Corinthiens à ce propos ; mais l’une et l’autre manifestent la présence du Saint-Esprit. Les miracles sont appelés « miracles du siècle à venir » ; ils étaient des échantillons de la puissance de Christ qui chassera le mal du monde. Par l’Esprit, Christ est venu en puissance et en grâce au milieu du mal. La grâce est éternelle, mais la puissance qui chasse le mal n’aura plus besoin de se manifester, quand elle aura fini son oeuvre.

Si l’Église n’agit pas, dans la puissance de l’Esprit, vis-à-vis du monde, ce dernier agira, contre l’Église, avec la puissance de Satan, son prince, qui est toujours prêt à le conduire. Christ nous rassure en nous montrant que l’Esprit qui est en nous est plus puissant que celui qui est dans le monde ; mais si l’Église ne se manifeste pas en puissance, elle est envahie par l’erreur et conquise par le monde. C’est aussi ce qui lui est arrivé.

Le don des langues, tel qu’il fut manifesté d’abord à la Pentecôte, était le plus petit des dons, mais il était une grande manifestation de grâce envers les gentils. À Babel, Dieu avait frappé l’orgueil de l’homme et séparé les peuples par la confusion des langues. Du moment que le Saint Esprit est donné, il franchit la barrière juive et parle des merveilles de Dieu à toute nation, dans sa propre langue. Ce fait signalait la puissance du christianisme, il était le signe que l’Évangile s’adresse à tous ceux qui en ont besoin.

La Pentecôte était donc la manifestation bénie que Dieu était dans ce monde et y déployait en grâce une puissance plus grande que celle de Satan.

Cela me conduit à une autre remarque. Ces choses ont lieu sur la terre ; le Saint-Esprit est envoyé d’en haut ici-bas, et y demeure comme Consolateur. Il manifeste le nom du Père et du Fils. Il est Dieu de toute éternité, un avec le Père et le Fils ; il n’est pas une incarnation, mais il est une puissance dans l’homme ici-bas, sur la terre.

Plus je lis le Nouveau Testament, plus je suis frappé de voir combien la présence du Saint Esprit y est mise en lumière. En Rom. 7, où il s’agit de l’état d’une âme réveillée sous la loi, il n’est fait mention ni de Christ, ni du Saint-Esprit ; mais, au chap. 8, c’est la présence du Saint Esprit qui signale l’état de l’âme affranchie, jusqu’à la résurrection du corps. L’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. Dieu lui-même est là par son Esprit. Le salut dépend entièrement de Son amour pour nous, et le coeur réalise pratiquement cela en répondant par l’amour à la nature de Celui qui est amour, et qui est en nous. Les affections ne peuvent se manifester sans que le coeur ait un objet, et il nous faut pour cela, outre la vie de résurrection, la puissance du Saint-Esprit qui prend les choses de Christ et nous les apporte, mettant en jeu à leur égard les facultés du nouvel homme.

Par sa présence, le Saint-Esprit rend témoignage que nous sommes enfants de Dieu. En Lui, nous possédons quelqu’un qui nous donne plus qu’une règle de vie, qui nous conduit dans la sainteté. Il nous donne l’intelligence de la volonté et de la pensée de Dieu, car nous avons une onction de la part du Saint, et nous connaissons toutes choses. Le Saint-Esprit nous attache au ciel par des besoins et intercède par des soupirs inexprimables. Il glorifie Christ en nous communiquant les choses qui sont de Lui ; il entretient l’Église de ses relations avec l’Homme glorifié. Il ne témoigne pas seulement de l’amour de Dieu, il manifeste la gloire donnée au Fils de l’homme. Il agit selon cette gloire, et l’Église est le vase appelé à la contenir au milieu de ce monde ; car l’Église est le tabernacle de Dieu en Esprit.

De fait, extérieurement, une telle chose n’existe presque plus, et il est impossible que l’Église puisse être satisfaite de la manière dont elle manifeste cette gloire avant de la posséder en réalité. En tant qu’il est amour, le Saint-Esprit soupire après le temps où toute corruption ayant pris fin, la gloire sera pleinement manifestée. Plus l’Église la comprend, plus elle soupire, même pour le monde, après le moment où elle sera manifestée. C’est ce qui lui fait dire : « Viens ! » Elle désire voir le jour du Fils de l’homme briller partout, et en attendant elle dit, par l’Esprit : « J’ai déjà le fleuve d’eau vive », et s’adressant au monde, elle lui offre le salut : « Que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ».

Quand nous avons vraiment saisi la vérité de la présence du Saint-Esprit ici-bas, nous avons un sentiment profond de notre propre misère, et nous sommes confondus en voyant dans quel état l’Église est tombée, en regard de la manière dont l’Esprit se manifestait en elle au commencement.

Le Saint-Esprit est venu manifester ici-bas la gloire de Christ, avant de la manifester en haut.

Outre le sacrifice du gâteau, il y avait à la Pentecôte un sacrifice pour le péché. Nous en avons besoin, tant qu’il y a du levain dans l’offrande.

Avec la Pentecôte, la moisson n’est pas encore complète (v. 22). Cette économie ne sera pas le moyen de rassembler tout ce qu’il y aura d’âmes sauvées. Il y aura du bon grain laissé dans le champ de ce monde pour le pauvre (le Juif) et l’étranger (le gentil), outre la grande moisson de l’Église. Les « coins du champ » ne seront pas moissonnés ; il y aura encore des épis à glaner.

Au septième mois, c’est le mémorial de jubilation : le rappel d’Israël (v. 23-25) ; puis aura lieu le jour des expiations : l’affliction et la repentance du peuple (v. 26-32) ; enfin la fête des tabernacles : la joie avec la présence de Christ au milieu d’Israël


15 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:23-36

n°190 : ME 1912 p. 434

Nous avons considéré les deux premières sections de ces fêtes : 1° Le sabbat, la Pâque et les pains sans levain. 2° La gerbe tournoyée et les premiers fruits.

Dans les versets que nous venons de lire, quand la moisson était terminée, au septième mois, figure d’un temps parfait écoulé, il y avait la « Jubilation », le rassemblement d’Israël, et sa joie d’être l’objet de la faveur de l’Éternel. Quoique rejeté, ce peuple est encore aujourd’hui l’objet de l’intérêt de Dieu. S’il avait reçu le Messie, il n’aurait pas été proprement question d’une pure grâce envers lui, car, en recevant Christ, il aurait démontré que l’homme pouvait être béni sans expiation et sans Sauveur. Ayant rejeté Jésus, Israël devient l’objet de la pure grâce de Dieu et se trouve sur le même pied que les gentils. Il a perdu tout droit aux promesses. « Jésus-Christ était serviteur de la circoncision pour la vérité de Dieu, pour la confirmation des promesses faites aux pères et pour que les nations glorifiassent Dieu pour la miséricorde » ; or, pour qu’Israël devînt objet de miséricorde, il fallait qu’il entrât par grâce, comme les nations.

Une fois le temps des gentils terminé, Dieu reprend ses voies avec son ancien peuple sur la terre, et la pensée de célébrer un sabbat sur la terre, se présente de nouveau. Il y a un repos, un mémorial de jubilation.

C’est à la nouvelle lune : la lumière d’Israël recommence à se manifester. Toute nouvelle lune était une fête, mais celle du septième mois typifiait particulièrement le rassemblement d’Israël.

Au v. 27, on voit dans le grand jour des propitiations, l’application à Israël du sacrifice de Christ. Ce n’est que par une expiation qu’on peut s’approcher de Dieu. On trouve les détails de la fête des propitiations, dans ce même livre du Lévitique, au chap. 16. C’est là qu’on voit le sacrifice pour le péché. Ici, il n’en est rien dit, parce que, en tant qu’application à l’histoire future d’Israël il n’y a pas de sacrifice pour le péché ; mais, dans ce jour, ils affligeront leurs âmes, en regardant à Celui qu’ils ont percé, et alors ils saisiront l’efficace du sang de Christ, déjà versé pour eux, et sans lequel il n’y a point d’expiation. Pour jouir du sacrifice de Christ, il faut que l’âme soit devant Dieu, dans la position à laquelle ce sacrifice s’applique, et qu’elle réalise que Dieu a vu, mis et visité notre péché sur Lui.

Pour que Dieu soit en relation avec nos âmes, il faut que nous soyons en relation avec Lui, selon ses pensées et que nous voyons, tel qu’il est, le péché dont il a pris connaissance en Christ. Nous jugeons ainsi le péché dans son horreur, mais cependant dans le calme d’une âme, attendrie à la pensée de ce qu’il a souffert pour nous. En présence du fait que Dieu a pris connaissance de nos péchés en Christ, nous en prenons aussi connaissance, mais en paix, parce que dans le sang de Jésus tout est grâce, et que Dieu ne peut nous imputer le péché, puisqu’il a condamné « le péché dans la chair » sur Celui qui a été fait péché pour nous.

En ce temps futur, Israël « affligera son âme ». Zach. 12:10-14, nous montre que, dans ce temps-là, les liens de famille ne sont plus rien, quand le coeur est convaincu de péché. Chacun est absorbé par son deuil, sachant qu’il a rejeté son Messie. La grâce qui les ramène leur fait voir leur péché, et ils en gémissent, mais ils sont, en même temps, ramenés aux pensées de Dieu, en voyant que Sa fidélité merveilleuse les a gardés, malgré leurs iniquités, pour les faire enfin jouir des promesses. Ils comprennent que Jésus est non seulement un Messie, mais un Sauveur, et, appelés à jouir de la faveur de Dieu, ils jugent le péché comme Dieu le juge.

C’est devant l’expiation que nous comprenons combien le péché est horrible aux yeux de Dieu, et combien parfait est l’amour de Christ, qui, au lieu de couvrir notre haine de son mépris, se voue à la mort, sans aucune pensée de lui-même. Toujours l’homme se recherche lui-même ; le chrétien hait cet égoïsme et néanmoins y retombe continuellement ; mais, s’il a par le Saint-Esprit la conviction du dévouement de Christ, il est absolument dégoûté de tout ce qu’il trouve dans son propre coeur.

Devant ces choses, l’âme s’afflige ; elle est dans l’amertume. Tout est remué dans le coeur ; il faut qu’il soit vidé. Il renonce même au jugement de lui-même, parce qu’il a perdu toute espérance d’une amélioration quelconque. Il laisse le jugement au Seigneur, mais voici que ce jugement révèle l’amour. Le péché est condamné en Christ ; l’âme s’en rapporte au jugement de Dieu et entre en plein dans la paix. Elle ne se juge plus ; elle s’en remet à Dieu, et Dieu est tout grâce ; il ne lui reste plus qu’à se juger continuellement dans sa marche.

Il est question dans cette fête, telle que notre chapitre la présente, de l’application à l’âme d’un sacrifice fait depuis longtemps ; il n’est donc pas question d’imputation. D’abord, tout est jubilation ; puis Dieu révèle à l’âme du peuple son état, comme ayant rejeté le Messie. « Toute âme qui ne s’affligera pas en ce même jour, sera retranchée de ses peuples ». L’expiation est faite et, en ce jour, c’est la seule chose qui soit placée devant Dieu. Malheur à qui la repousse !

Du v. 33 à 36, nous trouvons tout autre chose. C’est la seule fête qui soit appelée une assemblée solennelle : la grande congrégation. Elle n’a eu lieu que deux fois en Israël, à la dédicace du temple par Salomon, et quand Néhémie rétablit le culte. Sauf ces deux cas, Israël n’a jamais célébré proprement la fête des tabernacles, non plus que le repos de la terre.

Le peuple, épargné alors, sera un peuple juste, parce que les méchants auront été retranchés ; il entrera dans le repos de la terre. Il lui faudra une nouvelle naissance pour jouir des bénédictions terrestres (Voyez Ézéch. 37 ; Jean 3). Impossible, à plus forte raison, que nous jouissions sans cela des choses célestes. Le Seigneur présente ce contraste à Nicodème. La chair ne comprend pas le principe sur lequel on peut entrer dans le royaume de Dieu ici-bas. Seuls, ceux d’Israël qui auront reçu l’efficace de la croix de Christ, jouiront des « grâces assurées de David ». Ils auront communion avec Dieu au sujet de ces bénédictions ; de plus, la malédiction sera ôtée, et la liberté de la gloire des enfants de Dieu introduite.

La fête des tabernacles avait un huitième jour ; les autres grandes fêtes n’en avaient que sept. Ce jour se rattache à la résurrection. Il fallait se réjouir ce jour-là, en se rappelant la condition d’Israël dans le désert, et la bonté et la fidélité de Dieu qui les y avait conduits et gardés.

Nous aussi, quand nous serons entrés dans le repos, nous saurons que la grâce nous a conduits tout le long de notre vie ici-bas. Notre condition extérieure est actuellement l’affliction, mais en même temps nous pouvons entrer, par la croix, dans la jouissance de la gloire céleste où tout est joie, pure joie pour nous.

Cette fête des tabernacles n’a point encore eu d’accomplissement ; elle est entièrement à venir. Elle est le repos d’Israël dans le pays, quand il sera revenu à Christ et l’aura reconnu


16 - Méditations de J. N. Darby — Lévitique 23:33-44

n°191 : ME 1912 p. 451

Il y a une chose spéciale à la fête des tabernacles, c’est qu’elle n’a pas d’antitype.

Il y avait trois grandes fêtes, la Pâque, la Pentecôte et les Tabernacles, où tout Israélite devait se présenter devant Dieu à Jérusalem. Christ est notre Pâque, le Saint-Esprit notre Pentecôte ; la fête des tabernacles n’est pas encore venue, et rien, dans l’histoire du peuple de Dieu, n’y répond encore. Cette fête avait lieu après la moisson et après la vendange. La moisson est « la consommation de ce siècle-ci » ; la récolte, le jugement où Dieu distingue le bon grain de l’ivraie et les sépare. La vendange est la vengeance pure et l’indignation de Dieu contre la vigne de la terre, dont les grappes sont mûres, pour être foulées dans la cuve de la colère de Dieu.

La fête des tabernacles ne peut être célébrée que quand Israël est dans sa terre, après le temps du désert. C’est en mémoire de ce temps, que le peuple passait sept jours sous des tentes.

Nous trouvons ici la « joie » du peuple de Dieu, quand tout est terminé, quand il jouit du plein accomplissement des promesses. Ce n’est pas seulement la jouissance du salut dans le coeur. Dieu qui veut avoir son peuple autour de Lui, l’attire par la grâce, présentée dans le sacrifice de Christ (la Pâque), le rassemble par le Saint-Esprit (la Pentecôte) et, après avoir jugé le mal et délivré le peuple, le met en possession de la joie goûtée dans l’accomplissement des promesses (fête des tabernacles).

Le chapitre 16 du Deutéronome (v. 1-17) nous présente aussi ces trois grandes fêtes, mais le centre moral y est différent (v. 5 et 7). Il y a dans la Pâque, en un sens, la joie de ne plus être esclave en Égypte, mais il y a en même temps des pains d’affliction (v. 3). Les moyens par lesquels Dieu nous délivre sont une chose infiniment précieuse, mais à cela s’attache l’idée que nous avons été esclaves en Égypte. Le pain levé qu’il faut ôter de ses maisons, rappelle l’interdit ; il faut se hâter de l’enlever. Il y a délivrance, mais après en avoir joui comme d’une délivrance extraordinaire, Israël se hâte de retourner dans ses tentes (v. 7).

La Pentecôte (v. 9-12) allait un peu plus loin. La pensée dominante est ici la joie, non la repentance ; la présence du Saint-Esprit apportant la communion, la joie et la grâce qui s’étend même à l’étranger, l’orphelin et la veuve (v. 11). Le nom de l’Éternel devient le centre de la joie du peuple qui l’entoure. Tout en se réjouissant, le peuple se souvient qu’il n’est plus esclave ; cela répond, pour nous, à ce qui nous est dit : « Marchez par l’Esprit ».

Aux v. 13-15 — la fête des tabernacles — il n’est plus même recommandé de garder ces statuts. C’est joie pure ; c’est même un commandement de se réjouir. Quand Dieu aura terminé toute son oeuvre pour rassembler son peuple, que ce dernier jouira de tout, que Satan lié ne pourra plus entraver la joie, elle sera sans mélange, sans crainte et sans fin. À la Pâque, il y avait les « pains d’affliction » ; à la Pentecôte, il fallait encore prendre garde, dans un monde de péché, de « pratiquer les statuts » ; mais, quand tous sont rassemblés auprès de Dieu, en possession définitive des promesses, le seul commandement est : « Tu ne seras que joyeux » (v. 15).

Il en est de même pour l’enfant de Dieu aujourd’hui : il est encore dans le cas de se souvenir de son esclavage en Égypte ; il lui faut encore veiller, afin de marcher par l’Esprit ; il soupire après le temps de la pleine bénédiction, et d’autant plus, qu’il comprend mieux les choses que Dieu a préparées à ceux qu’il aime. En résurrection, plus nous laisserons aller notre coeur, plus nous glorifierons le Seigneur. Maintenant, la joie laisse toujours une porte ouverte à quelque chute, dès que nous ne nous souvenons pas de la délivrance d’Égypte, ou que nous ne veillons pas à marcher par l’Esprit pendant que nous sommes encore dans ce monde.

Apoc. 14:15-20, parle de la moisson et de la vendange sur la terre. En Matth. 13:39, la moisson est la consommation du siècle ; ce n’est pas un simple jugement, car il y a récolte de bon grain et séparation de l’ivraie. La vendange a lieu, quand tout ce qui restait est mauvais et sans mélange. Dieu le foule alors dans la cuve de son indignation et de sa colère.

Après l’exécution de ce jugement, nous trouvons la pleine joie du peuple de Dieu, le mal qui nous empêchait de jouir de Sa bonté étant détruit.

La fête des tabernacles se divise en deux parties : la gloire terrestre et la gloire céleste. Il conviendra alors à Israël de se souvenir qu’il a été dans le désert, où son péché l’a retenu pendant quarante ans, loin de la bénédiction. Quand même, il jouira pleinement de cette dernière ; il gardera le mémorial d’avoir été dans le désert.

Quant à nous, ce n’est pas à la suite de notre péché que nous avons été retenus dans le désert, car ce dernier est notre part, comme étant conformes aux souffrances et à la mort de Christ. Quand la gloire arrivera pour nous, il n’y aura que de la joie. Ayant trouvé, en tant que fidèles, que le monde est un désert et l’ayant traversé fidèlement, nous n’aurons que de la joie au bout de notre course. Telle est notre position à nous, chrétiens ; c’est pourquoi un huitième jour est ajouté à la fête des tabernacles, le commencement d’une nouvelle semaine, dans laquelle on ne peut entrer que par la résurrection. C’est le grand jour de la fête : tous s’y trouvent. Ce jour dépassait les sept jours ; tout ce que Dieu donnait à son peuple sur la terre appartenait à un état de choses dans lequel la résurrection seule introduit. Jean 7 en donne le commentaire. Au v. 8, il n’était pas encore temps pour Christ de se montrer au monde. Cela aura lieu lorsqu’il paraîtra dans la vraie fête des tabernacles. Les frères du Seigneur représentent ici les Juifs incrédules. Plus tard (v. 9-10), Jésus monte en secret à la fête ; mais au huitième jour, le grand jour, il se montre publiquement, figure de ce qui devait arriver par sa mort et sa résurrection. Il annonce les fleuves d’eau vive pour ceux qui croiront en Lui, la grâce à quiconque a soif, le Saint-Esprit qui serait les arrhes de la gloire céleste dans laquelle Jésus allait entrer. Le Saint-Esprit est, dans nos coeurs, le témoin de la gloire du Fils de l’homme, le sceau, les arrhes de l’héritage. Il nous est donné, en attendant la pleine manifestation de la gloire. Ce n’est pas seulement le Saint-Esprit comme principe de vie, mais un fleuve qui déborde et coule de nous, parce que nous avons la connaissance de la gloire et de la joie qui nous appartiennent. Cela nous fait soupirer après le temps où cela arrivera et où nous jouirons en liberté de tous les résultats de la grâce !