Esquisse de Josué 3 à 6

Darby John N. [ajouts bibliquest entre crochets]


CW 19 p.337-342

[Survol de ces chapitres en tirant instruction des types, spécialement du chrétien mort et ressuscité avec Christ.]


1 - Josué 3

1.1 - Ch. 3:1-14 [La traversée du Jourdain : Christ a complètement brisé le pouvoir de la mort]

1.2 - Ch. 3:15-17 [Le Jourdain traversé à sec : le chrétien mort avec Christ, ressuscité avec Lui]

2 - Josué 4 [Les 2 mémorials de pierres : la mort de Christ, fin de l’ancienne création et fondement de toute bénédiction]

3 - Josué 5

3.1 - Ch. 5:1-9 [Guilgal, circoncision et accès aux lieux célestes]

3.2 - Ch. 5:10-12 [Nouvelle nourriture de l’âme]

3.3 - Ch. 5:13-15 [Apparition du chef de l’armée de l’Éternel]

3.3.1 - [Un choix irréductible : pour nous ou pour nos ennemis]

3.3.2 - [Se juger soi-même : la circoncision prend place après la mort avec Christ au Jourdain]

3.3.3 - [L’accès aux lieux célestes amène à entrer en conflit avec Satan, mais en préalable il y a le dépouillement du vieil homme, la circoncision qui n’est pas faite de main]

3.3.4 - [L’Éternel s’adaptant aux situations de Son peuple : Rédempteur en Égypte, habitant dans des tentes au désert, nourrissant de Christ ressuscité en Canaan, chef de l’armée devant les puissances de méchanceté]

4 - Josué 6 [Destruction de la ville maudite par la seule puissance de l’Éternel. Ne pas toucher aux trésors de Satan]


1 - Josué 3

1.1 - Ch. 3:1-14 [La traversée du Jourdain : Christ a complètement brisé le pouvoir de la mort]

Le passage du Jourdain est le point essentiel. L’arche devait s’y trouver, et « il y aura entre vous et elle un espace d’environ deux mille coudées : N’en approchez pas, afin de connaître le chemin par lequel vous devez passer, car vous n’avez pas encore passé par là » (3:4). Il s’agissait de descendre dans la mort, là où le Jourdain avait coulé. C’est ce que le Seigneur dit à Pierre : « Où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard » (Jean 13:36). Jésus doit d’abord entrer dans cette scène de mort ; ensuite, nous pourrons Le suivre dans les lieux célestes. Il n’y a plus d’eau du tout une fois que l’arche est là : le fleuve se retire, et l’arche reste, jusqu’à ce que tous soient passés de l’autre côté. C’est ainsi que Christ a complètement brisé le pouvoir de la mort, et qu’Il l’a définitivement détruit en résurrection. Dès l’instant où Christ a traversé tout cela, le croyant peut entrer librement au ciel, d’abord en esprit, puis plus tard en réalité. Il ne s’agit pas maintenant de la délivrance d’Égypte, mais de l’entrée en Canaan, en passant par-dessus le Jourdain, comme auparavant à travers la Mer Rouge. Pour le croyant, la mort signifie qu’il en a fini avec la vie, les péchés, la souffrance, les épreuves, les tentations, le monde ; car il va être avec Christ, tout en attendant un corps glorifié, jusqu’à ce qu’Il vienne ressusciter ceux qui sont endormis. J’appartenais à la mort, maintenant la mort m’appartient. « Toutes choses sont à vous… vie, ou mort, ou choses présentes, ou choses à venir, toutes choses sont à vous, et vous à Christ, et Christ à Dieu » (1 Cor. 3:21-23). Sinon, comment pourrait-on dire, par exemple, que le jugement est à moi, ou que la justice est à moi, etc. Maintenant je le peux, car le jugement ne peut pas m’atteindre, parce que Christ a pris mes péchés.


1.2 - Ch. 3:15-17 [Le Jourdain traversé à sec : le chrétien mort avec Christ, ressuscité avec Lui]

Ici, il ne s’agit pas du désert, mais de la seconde partie de la vie chrétienne, les lieux célestes, auxquels nous accédons par notre association avec Christ. Il ne s’agit pas simplement de Sa mort pour nous, mais de notre mort avec Lui. Tout est fait : le Jourdain, nous l’avons vu, est tout à fait à sec. L’Écriture ne dit pas que nous devons mourir. Nous avons à traverser le Jourdain, non pas comme un fleuve, mais comme un chemin sec, vers Canaan. Nous sommes vivifiés avec Christ, étant pardonnés de toutes nos fautes ; nous sommes ressuscités ensemble, et assis en Lui dans les lieux célestes (Éph.2). Le lit à sec du fleuve montre à quel point le pouvoir de la mort a disparu.

Au v. 13, le titre de l’Éternel est « Seigneur de toute la terre » ; c’est Son caractère en relation avec Israël.


2 - Josué 4 [Les 2 mémorials de pierres : la mort de Christ, fin de l’ancienne création et fondement de toute bénédiction]

Un mémorial de douze pierres est dressé dans le Jourdain, et autant en sont retirées et dressées sur la terre ferme en Canaan. C’est le témoignage que c’est par la mort que j’entre au ciel, et je regarde constamment en arrière vers la mort de Christ. L’arche est descendue dans le Jourdain et y est restée jusqu’à ce que le peuple ait traversé. Je suis sorti de la mort, et pourtant mon privilège est de regarder en arrière vers la mort de Christ en toutes choses. C’est ce qui nous permet de gagner sur tous les tableaux. Il a tout transformé en la plus grande bénédiction. Le vieil homme a été jugé, et il est passé pour la foi. N’est-ce pas là un grand bienfait pour l’âme ? Ce qui était le jugement de Dieu est le fondement même de toute bénédiction — d’abord en ce qui concerne Christ Lui-même, et ensuite en ce qui concerne mon association avec Christ dans ce jugement. En ce qui concerne ma position, j’en ai fini avec l’ancienne création. Le fait que la bénédiction passe par la mort, la mort du Fils de Dieu, en dit long sur ce que rien d’autre ne peut faire. Tant que je ne considère pas la mort comme la fin de tout ici-bas, de tout ce qu’Adam était, quelle part ai-je avec Dieu ? De nos jours, on essaie de réformer et d’améliorer Adam par des écoles, des associations, etc. Les chrétiens, hélas ! se joignent aux incrédules pour réparer les vieilles choses. C’est mépriser la mort de Christ, ce qui est tout à fait différent de faire le bien en tant que chrétien, car cela c’est l’esprit de Christ. En Israël, Dieu a fait l’expérience, aux yeux de tous, de faire tout ce qui était possible pour corriger l’homme, si c’était possible ; mais ce n’était pas possible, comme Lui le savait, bien sûr, dès le début. L’homme est irrémédiable, mais Dieu peut sauver quelqu’un de cet état, ou n’importe qui. Pourtant, tout a d’abord été essayé. « Ayant donc encore un unique Fils… ». La croix était le jugement moral final de l’homme.

Les pierres furent placées au milieu du Jourdain, car nous retournons toujours en arrière, et nous voyons le peuple de Dieu dans la mort de Christ. Le Jourdain débordait alors par-dessus tous ses bords ; la puissance de la mort et de Satan n’a jamais été aussi visible que dans la croix de Christ.


3 - Josué 5

3.1 - Ch. 5:1-9 [Guilgal, circoncision et accès aux lieux célestes]

Guilgal, le lieu de la circoncision d’Israël, est l’étape suivante ; elle signifie rouler. C’est là qu’ils se soumirent à ce signe de l’alliance, et qu’ils roulèrent l’opprobre de l’Égypte. Ils n’avaient jamais été circoncis dans le désert. On peut être délivré de l’Égypte, mais il n’est pas possible d’être crucifié au monde par le seul fait d’appartenir au désert, bien que nous ayons à le traverser, et à le surmonter. Mais en accédant aux lieux célestes, on en a fini avec lui, et on est circoncis.


3.2 - Ch. 5:10-12 [Nouvelle nourriture de l’âme]

Israël n’avait pas encore pris possession du pays, bien qu’il ait traversé le Jourdain et campé à Guilgal. Mais ils célébrèrent la Pâque, et dès le lendemain ils mangèrent du vieux blé du pays, et la manne cessa. Il faut un Christ ressuscité pour nourrir l’âme (2 Cor. 5).


3.3 - Ch. 5:13-15 [Apparition du chef de l’armée de l’Éternel]

3.3.1 - [Un choix irréductible : pour nous ou pour nos ennemis]

Le Chef de l’armée de l’Éternel apparaît, l’épée dégainée. Voyez ce à quoi ils sont amenés en traversant le Jourdain. D’abord ils sont circoncis, ils l’appliquent à leur condition ; ils ne sont plus « dans la chair » quant à leur propre estimation ou leur propre expérience. Étant mort avec Christ, je ne suis plus « dans la chair », ayant dépouillé le vieil homme et revêtu le nouvel homme. En traversant le monde maintenant, je dois manifester la vie de Christ. Si Satan vient me tenter, j’ai le droit de dire que je suis mort. Une fois entré en Canaan, tout est soit pour moi soit contre moi (5:13). En supposant que j’aie même une nature aimable, c’est un piège en traversant ce monde, comme c’était le cas, par exemple, pour le jeune homme riche. Mais devant Dieu, tout s’efface. L’affection est une belle chose en tant que faisant partie de la création ; mais on voit la même chose chez un chien, sauf que l’homme s’en vante, et que le chien ne s’en vante pas ! Il n’y a rien de moral là-dedans. Qu’est-ce qui est le mieux : un homme aimable et satisfait de lui-même, ou un homme maussade qui crie à Dieu de lui accorder Sa grâce ? L’amabilité ne suffit pas du tout — vous devez avoir Christ, même si vous serez fâché parce que vous aurez renoncé à ce qui était votre sujet d’orgueil. Lorsque nous entrons dans les choses célestes, la question est : « Es-tu pour nous, ou pour nos ennemis ? »


3.3.2 - [Se juger soi-même : la circoncision prend place après la mort avec Christ au Jourdain]

La circoncision ici est l’application (pour ainsi dire) du Jourdain ; car tant que vous n’êtes pas entré dans les lieux célestes, vous ne pouvez jamais vous juger vous-même — vous jugez les péchés. Si je commençais à le faire, je serais désespéré, car je ne pourrais pas m’en débarrasser tant que je ne suis pas mort avec Christ. C’est cela le Jourdain. La chair n’est jamais autre chose que foncièrement mauvaise. Je dois être mort avec Christ avant de pouvoir avoir la circoncision, ou la mortifier. Les plaisirs ? L’affirmation « je suis mort » met fin à toute question à ce sujet. Dès l’instant où on reçoit la vérité d’être céleste, on voit les incohérences. Dans l’Écriture, nous ne sommes jamais appelés à mourir au péché ; Christ est mort, et dans le fait qu’Il soit mort, Il est mort au péché une seule fois. Bien sûr, Il n’avait pas de péché, mais c’est justement pour cette raison que Dieu a pu Le faire être péché pour nous en grâce, afin que nous puissions devenir justice de Dieu en Lui. Quant à moi, j’ai le péché, et je ne peux donc pas mourir au péché ; mais Lui l’a fait ; et moi, étant mort avec Lui en tant que croyant, je suis appelé à me tenir comme mort au péché, et vivant pour Dieu en Lui. Voilà pour la mort, premièrement.


3.3.3 - [L’accès aux lieux célestes amène à entrer en conflit avec Satan, mais en préalable il y a le dépouillement du vieil homme, la circoncision qui n’est pas faite de main]

Cet accès aux lieux célestes en Christ est précisément ce qui m’amène à entrer en conflit avec Satan. Dans le désert, on a tendance à être impatient, et les exercices et les évènements viennent de Dieu ; mais, une fois entré en Canaan en esprit, je suis appelé à combattre l’ennemi, et je le peux. La circoncision signifie que je renie et mortifie la chair, et que je n’ai plus rien à voir avec elle et que j’en suis dépouillé. C’est la réalisation pratique de ce à quoi j’ai droit en Christ (Col. 2:11), c’est-à-dire qu’en figure j’ai dépouillé le vieil homme, non pas que je doive m’en débarrasser. Ayant Christ pour ma vie, Christ mort et ressuscité, je peux dire que ce n’est pas moi, mais le péché dans la chair [Rom. 7:17] ; mais alors je suis tenu, s’il en est ainsi, à ce que le péché n’agisse jamais ; je suis inexcusable si je lui permets de se manifester. C’est pourquoi j’ai besoin de la circoncision ou de la mortification du péché. « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre » (Col. 3:5). Cela suppose une puissance en Christ, car cela signifie non pas que je dois mourir, mais que je dois mettre à mort. Je dois agir en puissance, je dois tuer ou mettre à mort ce qui opère en moi ; je ne dois rien épargner en moi de ce qui est contraire à Dieu, mais je dois utiliser la puissance pour anéantir ces choses. Le fait de ne pas être appelé à mourir au péché rend cela très clair. Voyez la réalisation de cela chez l’apôtre (en 2 Cor. 4) — « Portant toujours dans le corps la mort du Seigneur Jésus », le faire effectivement journellement. J’obtiens ma position en sainte liberté lorsque je peux dire que je suis mort avec Christ et crucifié avec Lui ; mais étant également ressuscité avec Lui, et ayant en Lui la puissance de vie en résurrection, je peux prendre la position d’être circoncis d’une circoncision qui n’est pas fait de main [Col. 2:11], comme la condition de l’âme intérieurement désormais ; et maintenant je dois toujours appliquer la vraie signification de la croix. Si la chair tente de se manifester, je peux dire : « Je ne te reconnais pas, car je suis mort et ressuscité avec Christ ».


3.3.4 - [L’Éternel s’adaptant aux situations de Son peuple : Rédempteur en Égypte, habitant dans des tentes au désert, nourrissant de Christ ressuscité en Canaan, chef de l’armée devant les puissances de méchanceté]

Je mange alors la Pâque et rappelle le mémorial de cette œuvre bénie qui m’a fait sortir d’Égypte. Christ est alors mangé comme le blé du pays ; en tant que chrétien céleste, je vis des fruits de Canaan, les choses célestes que Dieu nous a révélées. La manne signifie Christ descendu jusqu’à nous dans ce monde. Au ciel, il sera précieux de manger la manne cachée, mais ce n’est pas la nourriture pour nous comme ceux qui entrent en Canaan. La manne n’est pas Son côté céleste, mais Christ pour nous ici-bas, alors que nous traversons le désert — comme le vieux blé est Christ ressuscité et dans les lieux célestes.

Le Saint-Esprit occupe une place analogue. Il est les arrhes de l’héritage (Rom. 8), nous montrant toutes les joies de l’avenir, et du ciel ; mais Il vient en aide aussi à notre infirmité et soupire (gémit) en nous, conscient de toutes les épreuves et de toutes les difficultés du chemin. Les deux sont vrais, bien sûr, pour le chrétien.

Il est beau de voir comment l’Éternel s’adapte à Son peuple. Lorsqu’ils étaient en Égypte, ils voulaient un Rédempteur, et la parole est : « Restez tranquilles, et voyez le salut de l’Éternel ». Lorsqu’ils étaient dans le désert, ils restaient un certain temps ou voyageaient, et l’Éternel vient et habite dans une tente au milieu d’eux, ou va à leur tête. En Canaan, il apparaît comme Chef de l’armée de l’Éternel, l’épée dégainée, car il s’agissait pour eux de combattre. Lorsqu’ils sont installés en paix dans le pays et qu’Il a construit une maison au roi, Il fait construire pour Lui un grand palais, un temple de l’Éternel.

Nous ne sommes pas comme Israël en train de lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, la puissance spirituelle de méchanceté dans les lieux célestes. Les traducteurs de la version anglaise King James en Éph. 6:12 ont écrit « hauts lieux » au lieu de « lieux célestes) : ils ont eu peur de représenter des esprits mauvais dans les lieux célestes. Pareillement en Apoc. 4:4, ils ont changé les trônes en « sièges » pour les vingt-quatre anciens ou saints glorifiés. Ils ont jugé l’Écriture avec présomption, au lieu d’apprendre d’elle en toute simplicité.

Nous avons maintenant toute la position : les principes sur lesquels nous devons marcher au ch. 1 ; le Jourdain, ou la mort et la résurrection avec Christ pour le ciel, aux ch. 3 et 4 ; l’application de ces principes au ch. 5.


4 - Josué 6 [Destruction de la ville maudite par la seule puissance de l’Éternel. Ne pas toucher aux trésors de Satan]

Le ch. 6 est consacré à la guerre ou conflit. La première chose montrée pour le conflit est la puissance absolument divine qui est nécessaire et donnée. Ils reçoivent l’ordre de marcher autour de Jéricho, avec l’arche et tout le reste ; et au moment donné, les murailles — justement ce qui les avait alarmés auparavant — s’écroulent sans coup férir ; mais ce n’est qu’au septième tour, le septième jour de leur cortège autour de la ville. C’est alors qu’elle est maudite (déclarée anathème), et qu’elle doit être détruite. Le « moi » ne doit pas s’y mêler ; c’est la puissance de l’Éternel, et Israël ne doit avoir aucun lien avec elle, si ce n’est pour obéir à Sa parole, et aucun butin ne peut en être pris pour leur propre usage. Israël ne doit rien s’approprier. L’Éternel ne veut pas qu’ils soient mêlés à la grande ville du monde vouée à la destruction. Au contraire, quiconque touche à ses trésors doit être détruit. Ce sont les biens de Satan.