Darby John N. [ajouts bibliquest entre crochets]
1.1 - [Trois manières de se nourrir de Christ]
1.2 - [Christ comme nourriture permanente et comme nourriture selon les circonstances]
1.4 - [En rapport avec la croix où nous sommes morts avec Christ, penser à ce que Dieu y a fait]
1.5 - [En contemplant Christ comme Homme glorifié, se nourrir du vieux blé du pays]
2.1 - [Le croyant chrétien appelé à être comme Christ]
2.3 - [Trois caractères du chrétien]
2.4 - [Le but de Dieu pour le chrétien est le ciel]
2.5 - [Se nourrir de Christ dans la gloire implique de connaître le plein salut en Christ]
2.7 - [Deux manières d’apprécier Christ : la manne qui cesse et le vieux blé du pays]
2.9 - [Besoin de se nourrir de Christ comme la manne pour marcher dans le désert]
2.10 - [Besoin de se nourrir chaque jour et de la manne et du vieux blé du pays]
CW 19 p.316-318
Je voudrais dire un mot sur la manière dont Christ peut être considéré comme notre nourriture. Il peut être considéré comme la nourriture du chrétien de trois manières.
Mais ce dernier point est simplement accessoire et ne constitue pas la part propre du chrétien. Le Seigneur a dit à Israël qu’Il était descendu pour les délivrer de l’Égypte et les amener au pays de Canaan. Quand Il est venu les délivrer de l’Égypte, Il n’a pas dit un mot du désert, car Son intervention en leur faveur était dans la puissance de la rédemption et pour l’accomplissement de Ses promesses. Cependant, il y a eu le désert autant que la rédemption de l’Égypte et l’entrée en Canaan ; et à ces trois choses Christ répond comme notre nourriture. Deux d’entre elles sont permanentes ; car nous sommes nourris par Christ de deux manières en permanence, en rédemption et en gloire. La troisième façon est comme la manne que nous avons tout au long du chemin. C’est de ces trois manières que Christ vient au-devant de Son peuple et le nourrit tout le long du chemin. Deux d’entre elles demeurent, comme nous l’avons vu, mais la troisième cesse lorsque les circonstances qui la nécessite disparaissent. Ils ont mangé la Pâque et la manne jusqu’à ce qu’ils arrivent dans le pays, puis la manne a cessé ; mais ils ont continué à manger la Pâque.
Il y a deux façons dont il est bon que nous nous nourrissions toujours de Christ. Premièrement, comme la Pâque, car ils mangeaient l’agneau pascal lorsque le désert avait cessé et que l’Égypte était depuis longtemps derrière eux. En Égypte, le sang était sur le linteau et les montants de la porte, et les Israélites mangeaient l’agneau à l’intérieur de la maison. Pendant qu’ils le mangeaient, leur pensée était que Dieu parcourait le pays en tant que juge vengeur ; et l’effet du sang sur les montants de la porte était de tenir Dieu en dehors, ce qui était très important, car s’ils étaient mis en présence de Dieu en tant que juge, malheur à celui en qui du péché était trouvé.
L’état de celui qui mange de Christ maintenant est juste selon
son estimation de la valeur de la croix, sous l’effet de la crainte de ce que
le péché mérite réellement. Quand nous avons compris l’effet du sang de l’agneau
pascal, nous sommes entrés en Canaan, et nous jouissons de la paix du pays en
tant que peuple délivré, ayant traversé le Jourdain — non pas seulement la mer
Rouge. C’est-à-dire que nous sommes passés par la mort et la résurrection, non
pas en sachant simplement que Christ est mort et ressuscité pour
nous,
comme présenté dans la mer Rouge, mais comme étant morts avec
Lui et
entrés avec Lui dans les lieux célestes, comme dans le Jourdain. Alors, le
caractère de Dieu est connu comme leur Dieu
, c’est-à-dire l’auteur de
tout ce qu’Il s’est proposé à leur égard. Il ne s’agit pas maintenant de garder
Dieu dehors, mais de jouir de Son amour ; il ne s’agit pas de regarder
Dieu comme déversant à la croix Sa colère en jugement contre le péché. En Jésus
sur la croix, il y a eu une justice parfaite et un amour parfait. Quel
dévouement envers le Père, et quel tendre amour pour nous ! Et c’est ainsi
que le saint qui est en paix se nourrit de la croix. Il ne s’en nourrit pas simplement
par le fait de savoir qu’il est en sécurité ; car la manière dont Israël
célébra la Pâque après être entré en Canaan, était très différente de celle
dont ils la célébrèrent lorsque le jugement passait. En Canaan, ils étaient en
paix et ils pouvaient glorifier Dieu de cette manière, en se souvenant de leur
rédemption d’Égypte.
Dans ce type, nous voyons présenté, non pas le pécheur se sentant en sécurité, mais le saint qui peut glorifier Dieu dans ses affections ; son cœur s’épanchant en confiance vers Lui, et se nourrissant de Christ comme le vieux blé du pays — le dernier Adam, le Seigneur des cieux. Nous voyons maintenant Christ par la foi à la droite de Dieu en tant qu’homme glorifié, non pas seulement en tant que Fils de Dieu, mais en tant que Fils de l’homme ; comme Étienne, quand les cieux s’ouvrirent à lui, il vit Jésus à la droite de Dieu. Nous aussi, nous Le voyons là. Nous ne Le voyons pas tel qu’Il est représenté dans l’Apocalypse, assis sur un cheval blanc, sortant du ciel. Il viendra en effet, et nous recevra là où Il est, et nous serons comme Lui et serons pour toujours avec Lui. Mais nous nous nourrirons de Lui comme le vieux blé du pays quand nous serons là-haut, et c’est là notre juste part déjà maintenant : la manne n’est pas notre part, bien qu’elle soit notre provision en chemin.
Josué voit l’Éternel comme le chef de l’armée de l’Éternel, et Israël se nourrit dans le pays avant de combattre. Notre part est de nous y asseoir avant de combattre, parce que Dieu nous l’a donné. Ils ne mangent pas la manne en Canaan, car elle est pour le désert. La manne n’est pas Christ dans les cieux ! C’est Christ ici-bas. Ce n’est pas notre part ; notre part, c’est le vieux blé du pays. C’est-à-dire que tout, selon les conseils de Dieu, est rédemption et gloire. Mais toute notre vie ici-bas consiste en exercices, ou en péché (sauf que Dieu nous donne des moments de joie), car, tant que nous sommes ici, il n’y a que ce qui agit sur la chair, ou ce qui donne l’occasion de servir Dieu. Nous pouvons faillir, et alors Christ vient nous nourrir de manne, c’est-à-dire de Sa compassion pour nous ici-bas, et Il montre comment Sa grâce s’applique à toutes les circonstances de notre vie journalière : c’est une chose heureuse. Pendant la majeure partie de notre temps, la plus grande partie de notre vie, nous sommes occupés par ces choses, des choses nécessaires et légitimes sans aucun doute, mais nous ne sommes pas occupés par la joie céleste en Christ. Et ces choses ont tendance à détourner le cœur du Seigneur et à empêcher notre joie. Mais si nous voulons que nos appétits se nourrissent de Lui comme le vieux blé du pays, nous devons avoir l’habitude de nous nourrir de Lui comme de la manne.
Par exemple, quelque chose peut me rendre impatient pendant la journée : eh bien, Christ est ma patience, et donc Il est la manne qui me soutient dans la patience. Il est la source de grâce, et pas seulement l’exemple que je dois copier. Il est plus que cela, car je dois puiser ma force en Lui, me nourrir de Lui chaque jour : car nous avons besoin de Lui, et il est impossible de jouir de Lui comme l’agneau pascal si nous ne nous nourrissons pas aussi de Lui comme la manne.
Nous savons que Dieu a Ses délices en Christ, et qu’Il nous donne la capacité de jouir aussi de Lui. Avoir de telles affections est le plus grand privilège possible, mais pour jouir de Lui, nous devons nous nourrir de Lui chaque jour. C’est connaître Christ venu ici-bas pour apporter la grâce nécessaire et transformer les circonstances dangereuses qui nous entourent en des occasions de nous nourrir de Lui comme la manne pour nous soutenir et nous fortifier dans nos épreuves.
CW 19 p.329-334
L’appel du chrétien est une chose merveilleuse. Je ne parle pas seulement de la gloire ; mais en disant cela, je pense aussi au fait d’être appelé à être comme Lui, à participer de Sa nature ; et je deviens spirituellement comme Lui. C’est pourquoi l’apôtre dit (Éph. 5:25) que Christ a aimé l’assemblée, et s’est donné Lui-même pour elle, afin de la sanctifier et de la purifier par le lavage de l’eau par la Parole, pour se la présenter à Lui-même glorieuse. La Parole ne rend pas l’assemblée glorieuse, elle sanctifie l’assemblée ; ce qui glorifie, c’est la communion avec Christ dans la gloire. C’est en vertu de la puissance de ce qu’Il est que nous partageons Sa gloire.
En Éphésiens 4 et 5, nous voyons que nous sommes rendus conformes à ce que nous connaissons. Voici le raisonnement de l’apôtre : vous avez connu ce qu’est Dieu en pardon, en amour et en gloire ; si vous vous êtes saisis de cela, c’est bien, mais vous devez le reproduire dans votre conduite. Ce qui est spirituellement reçu dans le cœur se reproduit. C’est pourquoi il est dit : Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Matt. 5:48). Dieu vous a aimés alors que vous n’étiez que Ses ennemis. Je ne parle pas maintenant de notre perfection en Christ, car elle est déjà accomplie ; mais il s’agit de réaliser sur terre ce que nous connaissons. Jean dit : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché concernant la Parole de vie » (1 Jean 1:1). Plus j’apprécie, plus je reproduis. Quand je réalise ce que Christ est, c’est la joie de mon âme. Sans aucun doute, cela jugera la chair ; car quand Christ entre, tout ce qui Lui est contraire est manifesté. Nous allons voir un peu comment Christ nourrit, et comment on est soutenu par Lui dans la vie ordinaire, de sorte que la puissance de Christ ne peut pas être affaiblie, même au milieu de tous les soucis qui tendent à nous distraire. Si nous ne pouvons pas les traverser en nous occupant du Seigneur, alors si nous voulons revenir à Lui, le cœur est froid. Son amour est affaibli en nous si nous n’avons pas ce que nous avons utilisé pour traverser toutes les circonstances avec Lui.
Nous pouvons distinguer trois caractères chez le chrétien. Premièrement, il est un pécheur racheté. Nous voyons en lui un objet de grâce dans la rédemption. Il y a en lui deux opposés très proches, Dieu et le pécheur. Jamais, on n’a vu, ni ne verra, une telle manifestation avec un ange. Deuxièmement, il a une part avec Christ dans la gloire. Plus tard, nous verrons l’autre caractère ; il a Christ comme la manne pour le passage à travers le désert. C’est donc de nature passagère, tandis que car les deux autres caractères sont éternels.
Lorsque Dieu a visité son peuple en Égypte, il ne lui a pas parlé du désert qu’ils devaient traverser, mais de Canaan. Ainsi, en nous retirant du monde pour être en communion avec Jésus, Dieu nous parle du ciel ; Il a la gloire en vue pour nous. Mais nous avons tendance à nous arrêter et à considérer nos circonstances dans le désert, mais quand l’Esprit agit, on ne voit que le but final.
Paul ne vivait pas dans les choses qui se voient, parce qu’elles sont passagères, et sont nulles en ce sens ; mais il demeurait dans les choses éternelles. Par conséquent, la première condition pour nous permettre de considérer le monde comme nul, c’est de savoir que nous n’en faisons pas partie. Dieu nous a trouvés dans le péché, entièrement éloignés de Lui ; et la question est de savoir comment nous placer dans le ciel. Comme Il a fait sortir Christ du tombeau et L’a placé à Sa droite au ciel, par la même puissance, Il nous a sortis de nos péchés pour nous placer dans le ciel, tout le reste étant effacé.
Dans le ch. 5 qui nous occupe, nous trouvons deux choses : la Pâque et le vieux blé du pays. Tout le reste est mis de côté. Il s’agit d’être au ciel pour quitter la manne. Il y a beaucoup à dire ; cela suppose non seulement un abri contre le jugement de Dieu, mais une place dans le ciel. Même quand Israël n’était plus en Égypte, ils ne désiraient pas le vieux blé du pays tant qu’ils étaient dans le désert. Le Pharaon n’était plus là. Israël était délivré de l’esclavage de l’Égypte, mais ils ne mangeaient pas le vieux blé du pays. Il en va de même pour le chrétien qui n’a pas appris le salut qu’il a en Christ. Il n’est plus sous la condamnation, mais il ne peut pas glorifier Dieu. Il est à l’abri du jugement, mais il ne connaît pas l’efficacité de l’œuvre de Christ pour la gloire.
Il faut en avoir fini avec tous les efforts, et comme Israël hors d’Égypte et hors d’atteinte de la puissance de Satan, nous devons connaître Dieu comme un Sauveur, sans plus aucune crainte. Un chrétien est celui qui peut dire : Tout est accompli par Christ pour mon salut ; Il m’a arraché pour toujours de la puissance de Satan : comme Israël pouvait dire : Nous ne connaîtrons plus Pharaon ; il est au fond de la mer.
Satan a été vaincu lorsque Jésus a bu la coupe que Son Père Lui
a donnée à boire. La délivrance est complète pour nous, car Dieu a manifesté
notre Sauveur, et comme le dit l’apôtre Paul, Si Dieu est pour nous, qui peut
être contre nous ? (Rom. 8). Peu importe alors que Satan et le désert
soient toujours là. Je laisse tout de côté, car je sais que Dieu est pour moi.
Mais il y en a autre chose que je dois connaître. Le Jourdain demeure, et cela
c’est différent. Christ est mort et ressuscité pour
moi : c’est ce
que me dit la mer Rouge ; mais le Jourdain déclare que je suis mort et
ressuscité avec
Christ. C’est la connaissance et la jouissance de mon
union avec Lui. Lorsque nous avons cela, nous commençons à manger le vieux blé
du pays. Nous sommes assis dans les lieux célestes en Christ. Étant ainsi
introduits en Canaan, nous commençons à combattre les ennemis qui y sont, mais
nous mangeons le blé du pays. Et il y a Guilgal et la circoncision, ce qui
signifie que, ayant la conscience d’être ainsi dans les lieux célestes en
Christ, nous jugeons tout selon la norme du ciel. Si je suis là, en face de
telle ou telle chose que je vois dans le monde, je dis : « Cela n’est
pas du ciel, et je le laisse ; je dois demeurer là, et je dois juger la
chair en présence de Dieu.
Revenant à la manière d’être nourri de Christ, nous voyons que la manne a cessé après qu’on ait mangé du vieux blé du pays ; c’est-à-dire que nous jouissons de la rédemption d’une manière toute nouvelle. Le principe de la différence réside en ceci : Au début, je pensais à mes péchés et à Christ ; c’est la porte par laquelle il faut entrer. Nous devons être humiliés et entrer par Christ. Mais ensuite, sachant que Dieu nous aime comme Il aime Christ, et que Sa faveur repose sur nous, et connaissant toute la portée de la rédemption accomplie par Jésus, je commence à estimer l’amour de Jésus comme Dieu l’estime, à avoir les mêmes pensées que Lui à cet égard. Alors je vois Christ d’une manière tout à fait différente d’auparavant ; je me nourris de Lui d’une manière entièrement nouvelle. Il ne s’agit plus seulement d’être abrité, mais je suis uni à Christ Lui-même. Je contemple toute la perfection de l’Agneau qui est là ; et quand je pense à l’abaissement qu’Il a subi à la croix, comment Il s’est abaissé pour mettre en valeur le caractère de Dieu, afin que Dieu soit juste sans renoncer à l’amour, et qu’Il agisse selon l’amour sans renoncer à la justice, alors j’adore Christ. Le Fils de l’homme a été glorifié, parce que Dieu a été glorifié en Lui (Jean 3:31). Il a accepté de perdre son honneur pour que Dieu soit glorifié. Il a renoncé à tout, mais Il a gardé une confiance absolue en Son Père. « Mais toi, tu es saint, toi qui habites au milieu des louanges d’Israël » (Ps. 22). Il est allé jusqu’au bout, et a bu la coupe pour que le Père soit glorifié et que nous soyons sauvés. Maintenant, je me nourris de tout cela ; non seulement je suis à l’abri, mais j’adore. Celui qui est dans ses péchés cherche avant tout à être à l’abri ; mais celui qui se nourrit de Christ, tout en l’adorant, se réjouit en Le contemplant, car Il est assis dans Christ dans les lieux célestes.
Plus nous sommes spirituels, plus nous connaissons ce qu’est la gloire que Christ veut partager avec nous. Ce qu’Il a été pendant toute l’éternité, et tout ce qu’Il a gagné par Son obéissance nous est donné, et nous serons comme Lui.
Christ n’est-il pas, au ciel, un objet de mon affection ? Ne suis-je pas heureux de Le voir là-haut ? Il souhaite que nos affections se nourrissent de Le voir dans la gloire. « Si vous m’aviez aimé », dit-il aux disciples, « vous vous seriez réjoui de ce que je m’en vais au Père » (Jean 14:28). Et quand je pense que Jésus a été banni et rejeté par le monde, je suis heureux de Le voir dans le ciel. Il est le vieux blé du pays, car il est du pays céleste. Il est aussi la nourriture qui nous convient. Le chrétien est céleste, et doit s’occuper et se nourrir de Celui qui est là comme l’Agneau.
Quand je dis que nous devons demeurer en Canaan, c’est en Canaan que se déroule la guerre dont je parle. Il y a des conflits continuels dans les lieux célestes représentés par Canaan, mais il est clair que dans le ciel bientôt, il y aura un repos parfait. En tant que pécheur, le croyant était de l’Égypte ; en tant que chrétien, il est de Canaan ; mais il traverse le désert, et parfois son esprit est encore en Égypte, parce qu’il se lasse du désert et que le cœur retourne alors en arrière. Le monde ne devrait être pour lui, comme pour Jésus, qu’une terre aride, où il n’y a pas d’eau (Ps. 63). Ici-bas, nous n’avons rien, qu’un désert, où se trouvent des serpents brûlants ; mais il faut le traverser et poursuivre avec Dieu. Si nos affections sont capables d’être nourries de Christ, nous pourrons tout supporter. Je me dis : « Pourquoi ne suis-je pas là-bas ? » Je sais pourtant que Christ est mon Sauveur. Oh ! c’est quand on ne se nourrit pas de Christ comme du vieux blé du pays qu’on ne demeure pas en communion avec Lui. La manne est pour le désert, mais le vieux blé du pays est pour Canaan.
L’autre caractère que j’ai nommé est Christ comme manne pour le peuple en marche à travers le désert. Jésus en parlait lorsqu’Il disait aux Juifs : « Mon Père vous donne le véritable pain qui vient du ciel » (Jean 6:32) ; c’était ce que la manne présentait.
Si le chrétien néglige de se nourrir de Christ dans ce sens, il n’a pas de force pour revêtir Christ ici-bas dans sa marche. S’il marche mal, s’il y a des chutes, il ne peut pas être à Guilgal (car il faut bien y arriver après tout) et se nourrir là de Christ comme du vieux blé du pays, c’est-à-dire profiter du repos céleste en communion avec Lui. Dans ce cas, il faut s’humilier, et régler ses comptes avec Christ, ce qui fait une immense différence dans l’état moral de l’âme. Quand Christ est monté sur la montagne, c’est alors qu’est survenue la transfiguration ; c’était pour Lui le vieux blé du pays ; Il se nourrissait, pour ainsi dire, de la gloire ; mais quand Il est redescendu, Il a trouvé en bas de la montagne la puissance de Satan. Dans toutes les circonstances du désert, cependant, Jésus vivait à cause du Père. Nous aussi, nous devrions vivre à cause de Jésus. C’est quand nous rencontrons la puissance de l’ennemi que Jésus est notre nourriture comme la manne. Jésus pouvait toujours dire : « Comme le Père qui m’a envoyé est vivant, et que moi je vis à cause du Père, de même celui qui me mange vivra à cause de moi » (Jean 6:57). Comme Christ Lui-même a traversé le désert, et y a marché par la foi, nous sommes appelés à faire de même. En toutes circonstances, Il priait ; si les difficultés augmentaient, il priait plus ardemment. Il était là en tant qu’homme, et traversait toutes les épreuves avec l’aide du Père.
Le chrétien se nourrit d’un Christ qui a été éprouvé et humilié, et doit lui-même être comme Christ, traversant le monde avec toute la grâce nécessaire, afin que l’on reconnaisse en Lui son Maître. S’il marche avec Christ, on verra en lui toutes sortes de bonté, de douceur, de longanimité. Pour Jésus, la tentation avait pour effet de faire ressortir la grâce. Si je suis avec Lui et que les gens m’insultent, je supporte ; je ne cesserai pas d’être débonnaire, car je me nourris de Celui qui était tel. Ce n’est pas que mon caractère chrétien m’oblige à être ainsi, mais j’ai tout ce qu’il faut pour y parvenir, et je les oublie parce que je ne suis pas de ce monde, mais d’ailleurs. Si je marche avec Christ en moi, si je mange la manne dans le désert, je me nourris aussi du vieux blé du pays en Canaan. Chaque jour, on peut faire les deux. La manne est nécessaire, ainsi qu’une diligence quotidienne (car la manne se gâte). Ils avaient besoin de la manne pour aller en Canaan.
Mais pour glorifier Dieu et reproduire le caractère de Jésus,
dans toutes les positions de mari, de femme, de maître, de serviteur, il faut
se nourrir de Christ, le vieux blé du pays. Une autre circonstance peut être
soulignée. Israël voulait le vieux blé du pays dans la plaine de Jéricho avant
que la victoire soit remportée ; alors Christ se présente Lui-même comme
le chef de l’armée de l’Éternel (Jos. 5:13). « Es-tu pour nous ou pour nos
adversaires ? » dit Josué. Il faut être pour
ou contre
quand il s’agit de Christ. En tant qu’homme, je peux avoir des relations avec
d’autres dans certaines choses, mais tout homme que je rencontre est
« pour » ou « contre », quand il s’agit de suivre Christ
dans le ciel. Si je rencontre quelqu’un de plus spirituel que moi, il est pour
moi ; si c’est quelqu’un de moins spirituel, il est contre moi, car il
pourrait m’entraîner dans le mal.
Si nous voulons jouir de la joie céleste, nous devons nous nourrir de Jésus comme de la manne descendue du ciel, qui est tout ce dont nous avons besoin pour toutes les circonstances où nous nous trouvons. Alors nous jouirons de Lui et de la gloire comme de notre part éternelle.