La louange des saints enseignée et conduite par Christ — Psaumes 19 à 22

J. N. Darby

Collected Writings 17 p.322-329


1 - [Psaume 19]

1.1 - [Deux grands témoins de la puissance et des pensées de Dieu]

1.2 - [Christ a révélé Dieu au milieu de la corruption introduite par l’homme]

1.3 - [Christ témoin de l’amour divin et de la perfection humaine au milieu de la corruption]

1.4 - [Christ rejeté à cause de la perfection de Son témoignage]

2 - [Psaume 20 — Le résidu fidèle contemple Christ rejeté, et désire Sa délivrance avec le secours du sanctuaire]

3 - [Psaume 21]

3.1 - [Les désirs de Christ exaucés, le Messie établi en gloire et en majesté en-haut]

3.2 - [Jugement sur les ennemis]

3.3 - [Dans les souffrances sous la main de Dieu, pour le péché, Christ est alors seul]

4 - [Psaume 22]

4.1 - [Dans le psaume 22, Christ seul parle, car personne ne pouvait sonder ou exprimer Sa souffrance]

4.2 - [Effets de la souffrance de Christ : la grâce sans mélange, l’exercice de l’amour de Dieu en rédemption]

4.3 - [La résurrection a été la grande réponse de Dieu à Sa demande de vie]

4.4 - [Le nom de Dieu qu’Il annonce]

4.5 - [Le nom annoncé, la louange chantée : Ps. 22:22 réalisé historiquement en Jean 20:17 et Héb. 2:12]

4.6 - [La louange répond au nom que Christ annonce et reflète la plénitude de bénédiction dont Christ jouit et la relation dans laquelle Il est entré en tant qu’homme ressuscité]

4.7 - [Que les voix de l’assemblée soient accordées pour suivre la louange que Christ conduit

4.8 - [Pas de jugement, rédemption et victoire par l’expiation parfaite, la louange s’étend à tout Israël, puis jusqu’aux bouts de la terre et aux générations suivantes]

4.9 - [Psaume sujet de méditation par la foi avec en vue la suprématie céleste de Christ


Il y a beaucoup plus de méthode dans les Psaumes qu’on ne le suppose généralement ; mais je ne peux pas aborder un sujet aussi vaste pour le moment. Je voudrais attirer l’attention du lecteur uniquement sur quatre d’entre eux, et en particulier sur certains points du caractère du dernier des quatre, un psaume avec lequel chaque lecteur de l’Écriture est familier : le Ps. 22.


1 - [Psaume 19]

1.1 - [Deux grands témoins de la puissance et des pensées de Dieu]

Dans le Psaume 19, nous avons deux grands témoins de la puissance et des pensées de Dieu. Tout d’abord, dans les v. 1 à 6, le témoignage que la création offre, et surtout les cieux : « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue annonce l’ouvrage de ses mains ». Du v. 6 jusqu’à la fin, il est parlé de la perfection de la loi — la question de la façon dont l’homme la garde n’est pas introduite ici, car c’est la perfection de la loi elle-même qui est soulignée, et sa valeur pour l’âme de l’homme, partout où elle apporte sa lumière et la puissance morale de ses instructions. Ces témoins ont leur propre caractère inaltérable. L’homme a pu corrompre et changer la face de la terre, et le jugement et la destruction lui sont tombés dessus, avec la mort et la misère. Ce qui est atteint par l’homme est, hélas ! corrompu par l’homme. Mais les cieux, et le soleil dans sa course, proclament la gloire de Celui qui les a faits, avec un témoignage lumineux et invariable (Dieu soit béni, hors de portée de la main corruptrice de l’homme), et


« Dès que les ombres du soir prévalent,

La lune reprend le récit merveilleux,

Et chaque nuit à la terre attentive

Répète l’histoire de sa naissance ;

Tandis que toutes les étoiles qui brillent autour d’elle,

Et toutes les planètes à leur tour,

Confirment les nouvelles en circulant,

Et répandent la vérité d’un pôle à l’autre.

* * * *

Chantant éternellement en brillant,

‘La main qui nous a faits est divine,’ »


1.2 - [Christ a révélé Dieu au milieu de la corruption introduite par l’homme]

L’homme a peut-être effectivement perverti en idolâtrie ces témoins de puissance ; mais là où l’homme n’atteint pas, toute la création proclame encore la gloire de Dieu son Créateur. De même avec la loi ; la chair sous la loi est désobéissante et perverse ; la loi elle-même, bien sûr, ne change pas. Elle rend témoignage aux pensées de Dieu quant à l’homme, bien que l’homme sous elle ne puisse pas la garder ; et elle ne donne pas la vie pour qu’il puisse garder la loi, et obtenir ainsi la justice par elle. Mais un autre témoin de caractère plus profond et plus complet est apparu : Il était témoin de la nature de Dieu aussi bien que de la puissance de Dieu ; Il a manifesté la justice que la loi réclamait et enseignait, et en plus de cela, Il a révélé et fait voir l’amour de Dieu au milieu du péché et de la corruption dans lesquels l’homme était ; ce témoin est apparu parmi ceux qui étaient coupables du péché et sous l’esclavage de la corruption.


1.3 - [Christ témoin de l’amour divin et de la perfection humaine au milieu de la corruption]

Christ était parmi les hommes. Ce n’était pas simplement la gloire créatrice donnée à connaître dans les cieux, l’œuvre des mains de Dieu, la lune et les étoiles qu’Il avait ordonnées, brillant au-dessus et inaccessibles à la corruption de l’homme (Ps. 19:1-6) ; ce n’était pas non plus la loi, la règle du bien chez l’homme, que l’homme ne pouvait pas corrompre, mais qui le condamnait parce qu’il lui était désobéissant (Ps. 19:7-11). C’était l’amour lui-même, Dieu, qui est amour, manifesté en tant qu’homme au milieu de la corruption — l’homme, parfait dans l’amour envers Dieu et envers son prochain ; en un mot, le témoin de l’amour divin et de la perfection humaine au milieu de la corruption, la traversant, la rencontrant en grâce, pour montrer que l’amour de Dieu pouvait atteindre ces pécheurs corrompus, et l’a effectivement fait ; la traversant dans une sainteté et une justice parfaites, pour montrer que c’était l’amour de Dieu qui les visitait ainsi, comme il avait seul le droit de le faire. Mais cette Personne bénie est venue d’une manière particulière. Il est venu selon les prophéties et les promesses, au milieu d’un peuple que Dieu avait préparé dans ce but — un peuple à qui les promesses avaient été données selon la chair, parmi lequel tous les prophètes étaient apparus après la rédemption de l’Égypte ; un peuple qui avait les alliances, et le don de la loi, et le culte public, et la révélation de l’Éternel, le seul vrai Dieu, — de qui était la loi, et par qui les prophètes étaient envoyés.


1.4 - [Christ rejeté à cause de la perfection de Son témoignage]

Comment le Messie promis, le Christ, a-t-il été accueilli ? Nous savons tous qu’Il a été méprisé et rejeté par les hommes, objet de mépris du peuple, un paria. Ils ne voyaient en Lui aucune beauté pour Le faire désirer, « Il était dans le monde, et le monde fut fait par Lui, et le monde ne L’a pas connu. Il est venu chez les Siens, et les Siens ne L’ont pas reçu ». La perfection du témoignage qu’Il portait fut la cause de Son rejet ; et pour Son amour, Il a trouvé la haine. Le Christ a connu le jour de la détresse — méprisé et rejeté par le peuple vers lequel Il était venu en amour, et selon la promesse et la prophétie.


2 - [Psaume 20 — Le résidu fidèle contemple Christ rejeté, et désire Sa délivrance avec le secours du sanctuaire]

Il est vu dans cet état dans le Psaume 20, et c’est à Lui que s’adresse prophétiquement le petit résidu dont les cœurs étaient sous l’influence de l’Esprit de Dieu. C’est bien sûr en des termes et des pensées juifs, mais la comparaison avec le Psaume 21 montre clairement à qui cela s’applique. En effet, au v. 6, la personne qui est le sujet du psaume est dite être l’oint de l’Éternel, c’est-à-dire Son Christ. Le petit résidu de ceux qui ont favorisé Sa cause juste, Le voyant rejeté par les hommes, désire ardemment, dans le témoignage prophétique des Psaumes, Son acceptation par Dieu, du secours pour Lui en provenance du sanctuaire, et Sa délivrance. Ils voient la perfection du désir de Son cœur, et le leur aimerait voir l’accomplissement de Ses desseins. Impuissants eux-mêmes, et n’atteignant pas ici la hauteur des desseins de Dieu en rédemption, ces témoins des souffrances du Christ (comme Pierre se qualifie lui-même), sont observateurs de Sa détresse et pénétrés d’amour pour Lui, et c’est ainsi qu’ils se tournent vers Celui qui est leur seule ressource, pour voir le Juste, et L’entendre accorder la délivrance qu’un Juif attendait du sanctuaire en Sion.


3 - [Psaume 21]

3.1 - [Les désirs de Christ exaucés, le Messie établi en gloire et en majesté en-haut]

Dans le Psaume 21, nous avons la réponse inspirée à ce désir pieux, déjà anticipé au Psaume 20:3,6. Ici, ils célèbrent, de manière prophétique, le triomphe du Christ. Il a été exaucé. Comparez le ch. 20 v.4 avec le ch. 21 v.2. Mais maintenant, Ses désirs sont expliqués, Ses douleurs terrestres dévoilées. La mort était devant Lui. Comparez ici Hébreux 5:7. Il demandait la vie à l’Éternel, et Il a été exaucé. Mais comment, après tout ? Par une longueur de jours (en tant qu’homme) pour toujours et à perpétuité (21:4). « Sa gloire », disent-ils à l’Éternel, « est grande dans ta délivrance ; tu l’as revêtu de majesté et de magnificence. Car tu l’as mis pour bénédictions à toujours ; tu l’as rempli de joie par ta face » (21:5-6). Comparez Psaume 16:10-11. Il a été prévenu par des bénédictions excellentes, une couronne d’or pur a été mise sur Sa tête (21:3). En un mot, le Messie rejeté est exalté par la droite de Dieu, et établi en gloire et en majesté en-haut.


3.2 - [Jugement sur les ennemis]

Dans ces deux psaumes, donc, nous avons le Messie rejeté exalté par Dieu, revêtu de majesté et de magnificence, et ayant reçu une longueur de jours pour toujours et à perpétuité. Il avait souffert de la part des hommes, avait été méprisé et rejeté par eux, et Dieu L’avait glorifié en tant qu’homme. Notez le résultat. Sa main trouve tous Ses ennemis, Sa droite ceux qui Le haïssent (21:8). Il les rend comme un four de feu au jour de Sa colère. Car ils avaient projeté de Lui faire du mal, ce qu’ils n’ont pas été capables de faire. Comme Il l’a dit Lui-même en parabole : « Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et tuez-les devant moi » (Luc 19:27). Au jour de Sa colère, le Christ glorifié exercera le jugement sur Ses ennemis. L’homme L’avait méprisé et rejeté, avait imaginé du mal contre Lui, et le jugement sera la conséquence pour les hommes.


3.3 - [Dans les souffrances sous la main de Dieu, pour le péché, Christ est alors seul]

Mais les souffrances de Christ avaient un caractère beaucoup plus profond. Il a souffert de la main de Dieu. Il a souffert pour le péché. De la part des hommes, Il a souffert pour la justice, et a eu la haine pour Son amour. De la part de Dieu, Il souffre pour le péché, étant fait péché pour nous. Ici, Il est seul, sans personne pour sympathiser — sans personne pour se tenir à Ses côtés, sans personne pour s’intéresser vraiment, au moins en esprit, à Sa douleur, même si c’était faiblement. C’est ce que nous avons vu au Psaume 20. Dans les évangiles, on trouve Marie L’oignant pour Sa sépulture, et aussi ceux que le Seigneur reconnaît comme ayant persévéré avec Lui dans Ses tentations : ceux-là reprendraient les paroles du psaume si la détresse venait sur Lui : « Que l’Éternel te réponde au jour de la détresse ! Que le nom du Dieu de Jacob te protège ! » (20:1). Mais quand Il en vient à souffrir de la part de Dieu pour le péché, à traverser la mort comme salaire du péché, qui pourrait L’accompagner là ? Qui pourrait franchir ces eaux du Jourdain, quand elles regorgeaient par-dessus tous ses bords ? « Comme je l’ai dit aux Juifs, je vous le dis maintenant, » déclare le Seigneur à Ses disciples, « là où je vais, vous ne pouvez pas me suivre maintenant » (Jean 13:33). Cela était vrai du pouvoir de la mort elle-même comme chemin vers la gloire.


4 - [Psaume 22]

4.1 - [Dans le psaume 22, Christ seul parle, car personne ne pouvait sonder ou exprimer Sa souffrance]

Mais plus que cela, quelle place le pécheur pouvait-il avoir dans l’expiation ? Christ a bu cette coupe pour que nous ne la buvions jamais. C'est pourquoi, tandis que dans le Psaume 20 les saints en esprit regardent à Christ souffrant avec un profond intérêt et avec affection, et tandis qu’ils peuvent Le contempler et L’observer et L’aimer au milieu des moqueurs qui Le rejettent, – dans le Psaume 22, c’est Christ Lui-même qui parle, et Lui seul. Personne ne pouvait observer avec sympathie, ou sonder, ou exprimer, ce qu’était la souffrance qu’Il y subissait. Les paroles sont dans la bouche de Celui qui souffrait étant seul, et Il était seul à pouvoir les exprimer. Sans doute, Il était là souffrant de la part de l’homme en tant qu’homme. Les chiens et les taureaux de Basan L’avaient entouré, mais Son cri était vers L’Éternel, demandant qu’au moins Il ne se tienne pas loin de Lui. Mais non, les pères avaient mis leur confiance et ils avaient été délivrés ; mais Le Béni devait boire la coupe jusqu’à la lie. Parfait et sans péché, Il pouvait dire : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » Nous avons appris et pouvons dire pourquoi. C’était pour nous. Il portait nos péchés dans Son propre corps sur le bois (1 Pierre 2) ; Il était fait péché pour nous, afin que nous soyons faits justice de Dieu en Lui.


4.2 - [Effets de la souffrance de Christ : la grâce sans mélange, l’exercice de l’amour de Dieu en rédemption]

Ici, le Seigneur souffrait de la part de Dieu dans Son âme ; Il souffrait l’abandon de Dieu, cette coupe redoutable de la part du Saint. Il souffrait pour le péché, non pas comme Il avait souffert de la part des hommes pour la justice. Et maintenant, notez le résultat béni. S’agit-il de jugement ? Il le portait pour nous. — Fallait-il imputer le péché à quelqu’un ? C’était L’Éternel Lui-même qui Le meurtrissait et qui Le faisait souffrir. Le péché était ôté là. — Quel était donc le résultat ? La grâce sans mélange, sans entrave. La barrière à la pleine effusion de l’amour était levée en ôtant le péché. Jusqu’à ce que Jésus soit baptisé de ce baptême, combien était-Il à l’étroit ? (Luc 12:50). Non pas sûrement dans Ses entrailles d’amour ; mais pour être en accord avec Sa gloire, Dieu ne pouvait pas exercer Son amour tout en faisant peu cas de l’injustice. Il est certain que cette souffrance du Seigneur de la part de Dieu ne minimisait pas l’injustice. Dieu pouvait maintenant donner la pleine ampleur à l’exercice très élevé et tout à fait divin de l’amour manifesté dans la rédemption qui y était accomplie, et spécialement dans les résultats fondés dessus. Dieu y était glorifié, et la gloire de Dieu était le résultat pour Celui qui avait accompli cette rédemption, et cette gloire est maintenant pour nous l’espérance de la justice par la foi. Dieu ne pouvait pas supporter le péché, mais Il pouvait l’éliminer parfaitement en grâce comme quelque chose qu’Il ne pouvait pas supporter, plutôt que de chasser le pécheur dans ses péchés de devant Sa face, parce qu’Il ne pouvait pas les supporter. Mais il y a plus que cela : Christ a été exaucé parce qu’Il avait la crainte. Son appel n’est pas resté sans réponse, bien que, s’il fallait que nous soyons sauvés et que Dieu soit pleinement glorifié et que l’homme soit pleinement glorifié en Christ, il était impossible que la coupe ne soit pas bue, que Christ ne subisse pas à la fois le fait de la mort et l’abandon de Dieu.


4.3 - [La résurrection a été la grande réponse de Dieu à Sa demande de vie]

Maintenant, bien que nous voyions le Seigneur remettre Son Esprit à Son Père dans une paix parfaite, c’est néanmoins la résurrection qui fut la grande réponse de Dieu à Sa demande de vie (21:4). C’était la puissance de Dieu entrant dans le lieu et le siège de la mort, et tirant l’homme de Ses délices d’entre les morts dans la puissance d’une vie éternelle, Le déclarant Son Fils avec puissance, et Lui donnant Sa place selon les desseins de Dieu. C’était l’homme placé par la puissance et selon les desseins de Dieu, et par l’amour et la gloire du Père, là où, quant à Christ, Il méritait d’être, et où la joie du Père était de Le placer.


4.4 - [Le nom de Dieu qu’Il annonce]

Il a été placé devant Dieu le Père comme Celui en qui Il trouvait Son plaisir, et comme Son Fils en béatitude (le péché étant ôté). C’était la relation dans laquelle Christ se tenait en tant qu’homme devant Son Dieu et Père. C’était le nom de Dieu à Son égard. Il était un Libérateur de la mort et de toutes les conséquences du péché qu’Il avait porté, et la place qui lui était donnée était dans une gloire juste et un délice infini en Sa présence en tant que Fils. Tel est le nom qu’Il annonce à Ses frères, et qu’Il a entendu d’entre les cornes des buffles (22:22,21). Telle a été Sa première pensée. Combien il est doux de voir cela ! Dès qu’Il est entré dans la jouissance de ce nom, de cette relation avec Dieu, Il doit amener Ses frères dans la même relation et la même joie. Auparavant, en effet (sauf dans l’expression très vague, « mon frère, ma sœur et ma mère » – Marc 3:35), Il ne les avait jamais appelés frères. Le grain de blé demeurait seul. Maintenant, la rédemption étant accomplie, Il pouvait les amener dans la même position de bénédiction que Lui-même : Son amour précieux le fait immédiatement, « Tu m’as répondu d’entre les cornes des buffles. J’annoncerai Ton nom à mes frères ».


4.5 - [Le nom annoncé, la louange chantée : Ps. 22:22 réalisé historiquement en Jean 20:17 et Héb. 2:12]

Or c’est bien ce que nous constatons historiquement. S’adressant à Marie de Magdala, à qui Il est apparu en premier, Il dit : « Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17b). Il leur annonce le nom dans lequel Il trouvait Sa joie avec Son Dieu et Père, les saluant comme Ses frères. Dieu est notre Père aussi bien que le Sien, notre Dieu aussi bien que le Sien. C’est un privilège très béni. Si nous sommes en effet enseignés par l’Esprit, nous entrons dans cet amour. Mais la place que le Seigneur prend alors, montre combien Il nous met entièrement dans cette place de bénédiction parfaite où Il est Lui-même. « Au milieu de l’assemblée, je chanterai tes louanges » (Héb. 2:12). Qu’il est doux de voir le Seigneur conduisant les louanges de l’assemblée, le pauvre résidu qu’Il a rassemblé par Sa mort et vivifié pour la joie par Sa résurrection. Seul, quand il s’agissait de souffrir et de mourir pour le péché, Il les rassemble tous à Lui pour la joie qu’Il a opérée par cela.


4.6 - [La louange répond au nom que Christ annonce et reflète la plénitude de bénédiction dont Christ jouit et la relation dans laquelle Il est entré en tant qu’homme ressuscité]

Et remarquez le résultat quant au vrai caractère de notre louange. Christ étant ainsi ressuscité pour la bénédiction, et ayant annoncé à Ses frères le nom de Son Dieu et Père, Sa louange doit être la réponse parfaite et le reflet de cette bénédiction, de cette relation bénie telle qu’Il la connaît et la savoure en tant qu’homme. Après la peine et la douleur, après la mort et l’angoisse, après la colère et le juste abandon de Dieu, oh ! qu’est-ce que cela a dû être pour Lui d’entrer, comme ressuscité d’entre les morts, dans la lumière et la joie ineffables de la face de Dieu (21:4-6), dans le lieu parfait où Il est arrivé par ce chemin de la vie. « Car tu n’abandonneras pas mon âme au shéol, tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption. Tu me feras connaître le chemin de la vie ; ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours » (16:10-11). C’est dans cela qu’Il introduit maintenant Ses frères. Il conduit le chœur de louange. Ainsi, notre louange doit être conforme à la plénitude avec laquelle Christ connaît et savoure la bénédiction du fruit de Son œuvre, et la relation dans laquelle Il est entré en tant qu’homme en vertu de cette œuvre. Notre louange doit répondre au nom qu’Il nous annonce, qu’Il a entendu comme ressuscité d’entre les cornes des buffles, pour que nous puissions nous joindre à Lui dans la louange de Son Père et notre Père, de Son Dieu et notre Dieu, — sinon elle est discordante de Sa louange à Lui qui conduit si bien ces louanges. Nous devons louer avec Lui sur la base de cette bénédiction dans laquelle Il loue, sinon il y a discordance.


4.7 - [Que les voix de l’assemblée soient accordées pour suivre la louange que Christ conduit

Que le cœur puisse connaître et, dans une certaine mesure, s’élever à cette position et à cette louange, combien c’est une grâce touchante et infinie que cela nous soit donné ! Christ Lui-même conduisant nos louanges après avoir été exaucé et être entré dans cette position : rien ne peut donner une idée plus profonde, plus fascinante de la grâce, la grâce parfaite, dans laquelle nous sommes introduits, et de la grâce de Celui qui nous y a introduits ; et de la délivrance complète et de la relation assurée dont nous jouissons ! Que doit être Sa position ? Mais c’est au milieu de la congrégation qu’Il loue. Que, par l’Esprit, nos voix soient vraiment accordées pour suivre cette louange, pour se laisser inspirer par la voix qui conduit, la voix de Celui qui nous a aimés et n’a pas eu honte de nous appeler frères ; et qui est allé vers Son Père et notre Père, Son Dieu et notre Dieu ! Le degré de réalisation de la joie, la douceur et l’intensité de la note que nous joignons à la Sienne, tout cela dépend bien sûr de notre état spirituel ; pour être en harmonie là, une note chantée est nécessairement fondée sur la paix et la joie parfaites de la rédemption.


4.8 - [Pas de jugement, rédemption et victoire par l’expiation parfaite, la louange s’étend à tout Israël, puis jusqu’aux bouts de la terre et aux générations suivantes]

Mais nous avons vu que les souffrances de Christ de la part des hommes pour la justice ont entraîné un jugement sur l’homme. Sa main trouvera tous Ses ennemis (21:8). Mais Ses souffrances de la part de Dieu pour le péché n’ont apporté que la bénédiction, l’effusion seulement de la grâce. Cela est remarquablement montré dans le Psaume 22. Nous en avons vu le caractère dans le résidu d’Israël, rassemblé par Sa grâce, et qui a formé le noyau de l’Église, qu’ils soient Juifs ou Gentils. Ensuite, comme cela se réalisera dans les derniers jours, Il se tourne vers tout Israël, afin que Sa louange soit dans la grande congrégation (22:23-26). Ensuite, la parole s’étend à tous les bouts de la terre (21:27), pour les amener dans ce cercle béni de louange. – S’agit-il des gras de la terre ? ils mangeront et adoreront (22:29a). – S’agit-il, quels qu’ils soient, de ceux sur lesquels repose la mort, qui descendent dans la poussière (et nul ne peut maintenir sa propre âme en vie) ? (22:29b) ils doivent être témoins de cette puissante délivrance par le Sauveur mourant et ressuscité — cela aura lieu quand le royaume sera à l’Éternel, et qu’Il dominera au milieu des nations (22:28). La semence qui aura alors été épargnée Le servira, et ensuite elle se répandra vers d’autres générations (22:30). « Ils viendront et raconteront à un peuple qui naîtra » cette grande et merveilleuse œuvre de rédemption ; Celui qui est béni, humble et affligé « a fait ces choses » (22:31). Tout est le fruit de la rédemption et de la victoire. Le jugement s’est tu. Cette grande œuvre d’expiation, d’amour et de justice opérée sur la croix, l’a fait taire et il a disparu, pour faire place à la voix d’une louange sans mélange. Ce n’est plus une simple promesse maintenant. Ce n’est plus simplement que ceux qui ont faim et soif de justice seront rassasiés et que les débonnaires hériteront de la terre (Matt. 5:5-6). Ceux qui craignent l’Éternel Le loueront (22:23), les débonnaires mangeront et seront rassasiés (21:26a) ; ceux qui Le craignent loueront l’Éternel, leurs cœurs vivront à toujours (21:26b). Tel est le fruit béni de l’expiation parfaite du péché accomplie pour nous par Le Béni, abandonné de L’Éternel (pensée terrible !) ; Il n’a jamais été autant agréable à l’Éternel, jamais aussi parfait en obéissance, que quand, dans Son âme, Il a souffert pour nous l’abandon dû à Sa colère. Maintenant, le fruit est une louange sans mélange et sans entrave dans une lumière sans nuage ; cette louange est ce que Celui qui a goûté et bu cette coupe redoutable, nous enseigne en tout premier, en annonçant le nom du Père et de Dieu, dans lequel Il prend plaisir en justice et amour ; puis Il conduit le chœur béni de la louange, par laquelle nous adorerons à jamais Son Père et notre Père, Son Dieu et notre Dieu, en Lui, et à travers Lui, et avec Lui.


4.9 - [Psaume sujet de méditation par la foi avec en vue la suprématie céleste de Christ

Maintenant, c’est ce qui est à considérer pour nos cœurs, par la foi ; plus tard, ce sera pour ceux d’Israël et de toute la terre, et du peuple qui naîtra, tous les témoins universels de la puissance de cette œuvre de réconciliation et de bénédiction, quand le royaume sera à l’Éternel, et qu’Il dominera au milieu des nations — pour nous, bien que maintenant dans la souffrance, c’est d’une manière meilleure et céleste ; mais alors ce sera à Sa juste louange sur toute la terre.