Je te conseillerai (guiderai), ayant mon œil sur toi — Psaume 32:8-9

Darby John N.

Collected writings 16 p.25


1 - [Ceux qui sont qualifiés de bienheureux dans les psaumes]

2 - [Effets du pardon quand le péché est confessé]

3 - [Dieu guide quand la volonté Lui est soumise]

4 - [Dieu guide par « Son œil » quand on est rempli de la connaissance de Sa volonté]

5 - [Dieu dirige différemment selon qu’il y a ou non connaissance de Sa volonté]

6 - [Christ exemple d’une vie consacrée à la gloire de Dieu dans l’obéissance à Sa volonté]

7 - [Différence entre les prières selon qu’on connaît ou non la volonté de Dieu]

8 - [La providence n’est pas Dieu qui guide par « Son œil », mais Dieu qui tient en bride]


1 - [Ceux qui sont qualifiés de bienheureux dans les psaumes]

Il y a trois caractères spéciaux de bénédiction mentionnés dans les Psaumes.

Tout d’abord, celle que nous obtenons en tout premier : « Bienheureux l’homme qui ne marche pas dans le conseil des méchants, et ne se tient pas dans le chemin des pécheurs, et ne s’assied pas au siège des moqueurs, Mais qui a son plaisir en la loi de l’Éternel, et médite dans sa loi jour et nuit ! Et il sera comme un arbre planté près des ruisseaux d’eaux, » etc. ; Ps. 1. C’est ici un contraste entre les méchants et Christ, l’Homme juste.

Dans le Psaume 119, nous allons un peu plus loin. Ce psaume parle de ceux qui ont erré et qui sont restaurés (v. 67, 71, 176). Il dit : « Bienheureux ceux qui sont intègres dans leur voie, qui marchent dans la loi de l’Éternel ». Il parle de quelqu’un qui a la Parole, qui trouve ses délices en elle, qui se confie en elle, et qui cherche à être guidé par elle ; néanmoins, ce n’est pas aussi absolu.


2 - [Effets du pardon quand le péché est confessé]

Dans le psaume qui nous occupe (Ps. 32), nous découvrons le bonheur du pécheur dont les transgressions sont ôtées, et comment Dieu s’en occupe. « Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert (il ne s’agit pas de quelqu'un qui n’a pas transgressé, qui n’a pas péché). Bienheureux l’homme à qui l’Éternel ne compte pas l’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude » (c’est-à-dire, l’âme restaurée — 32:1-2).

Il est important de noter l’œuvre de l’Esprit de Dieu dans le processus par lequel l’âme passe ici (comme il est dit, « Ta main s’appesantissait sur moi », 32:4), les interventions de Dieu avec une âme qui ne se soumet pas entièrement, l’abaissant jusqu’à une entière soumission et confession. « Quand je me suis tu, mes os ont dépéri, quand je rugissais tout le jour, Car jour et nuit ta main s’appesantissait sur moi ; ma vigueur s’est changée en une sécheresse d’été. Je t’ai fait connaître mon péché, et je n’ai pas couvert mon iniquité ; j’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché » (32:2-5). Cela est toujours vrai, si la main du Seigneur est sur un homme, jusqu’à ce qu’il reconnaisse le mal devant Dieu ; et alors il y a pardon de l’iniquité. Il est très important que nous discernions le gouvernement de Dieu envers nos âmes en pardon.

Jusqu’à la confession du péché, et non simplement d’un péché, il n’y a pas de pardon. Nous trouvons David, dans le Psaume 51, quand il confessait son péché, disant : « Voici, j’ai été enfanté dans l’iniquité, et dans le péché ma mère m’a conçu, » etc., pas simplement, j’ai commis cet acte particulier ; cela il le fait (51:1-4), mais il reconnaît la racine et le principe du péché. Quand nos cœurs en viennent à reconnaître la main de Dieu, il ne s’agit pas simplement de la question de quel péché particulier, ou de quelle iniquité particulière nécessite le pardon ; Dieu a abaissé l’âme, par l’opération de Son Esprit, jusqu’à détecter le principe du péché, et alors il y a confession de cela, et non pas simplement d’un péché particulier. Il y a alors une restauration positive de l’âme.

Or ceci est, dans ses conséquences pratiques, et dans les interventions du Seigneur à ce sujet, quelque chose de beaucoup plus profond que ce que nous sommes enclins à supposer. Libérée des entraves de ce qui empêche sa relation avec Dieu, l’âme apprend à s’appuyer sur Dieu au lieu de s’appuyer sur les choses qui, pour ainsi dire, avaient pris la place de Dieu. « C’est pourquoi tout homme pieux te priera au temps où l’on te trouve ; certainement, en un déluge de grandes eaux, celles-ci ne l’atteindront pas. Tu es mon asile ; tu me gardes de détresse, tu m’entoures des chants de triomphe de la délivrance. Sélah » (32:6, 7). Là est sa confiance.


3 - [Dieu guide quand la volonté Lui est soumise]

Et puis suit ce qui est plus particulièrement l’objet de cet article : « Je t’instruirai, et je t’enseignerai le chemin où tu dois marcher ; je te conseillerai, ayant mon œil sur toi. Ne soyez pas comme le cheval, comme le mulet, qui n’ont pas d’intelligence, dont l’ornement est la bride et le mors, pour les réfréner quand ils ne veulent pas s’approcher [ou : de peur qu’ils n’approchent] de toi » (32:8, 9).

Nous sommes souvent, chacun de nous, comme le cheval ou le mulet — et cela, parce que nos âmes n’ont pas été labourées. Lorsqu’il y a quelque chose en quoi la volonté de l’homme est à l’œuvre, le Seigneur agit avec nous, comme avec le cheval ou le mulet, nous tenant en bride. Quand chaque partie du cœur est en contact avec Lui-même, Il nous guide (conseille) avec son « œil ». « La lampe du corps, c’est ton œil ; lorsque ton œil est simple, ton corps tout entier aussi est plein de lumière ; mais lorsqu’il est méchant, ton corps aussi est ténébreux. Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit ténèbres. Si donc ton corps tout entier est plein de lumière, n’ayant aucune partie ténébreuse, il sera tout plein de lumière, comme quand la lampe t’éclaire de son éclat » (Luc 11:34-36). Quand il y a quelque chose où l’œil n’est pas simple, tant que c’est le cas, il n’y a pas de libre communication du cœur et des affections avec Dieu ; et la conséquence en est que notre volonté n’étant pas soumise, nous ne sommes pas dirigés simplement par Dieu. Quand le cœur est dans un bon état, tout le corps est « plein de lumière », et il y a une perception rapide de la volonté de Dieu. Il nous enseigne tout simplement par Son « œil » tout ce qu’Il souhaite, et produit en nous le plaisir dans Sa crainte, la promptitude d’intelligence dans Sa crainte (Ésaïe 11:3). Ayant le Saint Esprit qui demeure en nous, notre part est d’avoir « notre plaisir dans la crainte de l’Éternel » — la promptitude d’intelligence dans Sa crainte, — d’avoir des cœurs n'ayant pas d’autre but que la volonté et la gloire de Dieu. Et c’est précisément ce qu’était Christ : « Voici, je viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre. C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au dedans de mes entrailles » Ps. 40:7-8 ; Héb. 10:7. Quand il y a cela, les circonstances du chemin peuvent être amères et douloureuses, mais il s’y trouve la joie de l’obéissance en tant qu’obéissance. Il y a toujours de la joie, et la conséquence : Dieu nous guide par Son œil.


4 - [Dieu guide par « Son œil » quand on est rempli de la connaissance de Sa volonté]

Avant que quoi que ce soit puisse être fait, si nous n’avons pas cette certitude, avant d’entreprendre aucun service particulier, nous devrions chercher à l’obtenir, juger nos propres cœurs quant à ce qui pourrait entraver. Supposons que je commence à faire quelque chose et que je rencontre des difficultés, je commencerai à douter quant à savoir si c’est la pensée de Dieu ou non ; et par conséquent, il y aura de la faiblesse et du découragement. Mais d’un autre côté, si je suis en intelligence avec la pensée de Dieu en communion, je serai « plus que vainqueur », peu importe ce qui peut se présenter sur mon chemin ; Rom. 8:37. Et notez ici : non seulement la puissance de la foi, sur le chemin de la foi, déplace des montagnes ; mais le Seigneur agit moralement, et ne me laissera pas connaître Sa voie, à moins qu’il n’y ait en moi l’esprit d’obéissance. À quoi cela servirait-il : Dieu pourvoirait-Il à Son propre déshonneur ? « Si quelqu’un veut faire Sa volonté [c’est-à-dire la volonté de Celui qui M’a envoyé] », dit notre Seigneur, « il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu, ou si Moi je parle de par Moi-même » Jean 7:17. C’est précisément l’obéissance de la foi. Le cœur doit être dans la condition d’obéissance, comme l’était celui de Christ, « Me voici », etc. L’apôtre parle aux Colossiens d’être « remplis de la connaissance de Sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle », Col. 1:9. Ici, c’est la promptitude d’intelligence dans la crainte du Seigneur [avoir son plaisir dans la crainte de l’Éternel de És. 11:3], la condition de l’âme d’un homme, bien que son esprit et ses pensées se manifestent nécessairement dans des actes extérieurs, lorsque cette volonté lui est présentée ; comme Paul le dit ensuite (Col. 1:10), « pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu ».

Voici donc l’état béni et joyeux d’être guidé par « l’œil » de Dieu. « Moi, j’ai de la viande [nourriture] à manger que vous, vous ne connaissez pas », disait notre Seigneur aux disciples (Jean 4). Et quelle était cette nourriture ? « Ma viande [nourriture] est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé, et d’accomplir Son œuvre ».


5 - [Dieu dirige différemment selon qu’il y a ou non connaissance de Sa volonté]

Le Seigneur nous guide, ou plutôt nous contrôle, d’une autre manière par les circonstances providentielles, afin que nous ne nous égarions pas, même quand nous sommes sans intelligence. Et nous devrions être reconnaissants qu’Il le fasse. Mais cela se fait seulement comme avec le cheval ou le mulet. Votre volonté étant soumise à la Mienne, Il dit : « Je te conseillerai (guiderai), ayant Mon œil sur toi » — mais si tu n’es pas soumis, Je dois te réfréner avec « la bride et le mors ». C’est évidemment quelque chose de très différent.

Que nos cœurs soient conduits à désirer connaître et faire la volonté de Dieu. Ce ne sera alors plus tellement une question de ce qu’est cette volonté, mais de connaître et de faire la volonté de Dieu. Et alors nous aurons la certitude et la connaissance bénie de savoir que nous sommes guidés par Son « œil ». Il y a tout ce gouvernement de Dieu avec ceux dont les transgressions sont pardonnées, dont le péché est couvert, à qui le Seigneur n’impute pas l’iniquité, et dans l’esprit desquels il n’y a pas de fraude — dont toute la dépendance est sur Lui, et qui sentent qu’ils sont sûrs de s’égarer s’ils ne sont pas guidés par Lui.


6 - [Christ exemple d’une vie consacrée à la gloire de Dieu dans l’obéissance à Sa volonté]

Il y a une conduite opérée par Dieu avec la connaissance, et il y a aussi une conduite sans connaissance. La première est notre privilège béni ; mais la seconde peut être nécessaire pour nous humilier. En Christ, tout était exactement selon Dieu. Dans un certain sens, Il n’avait pas de caractère. Quand je Le regarde, que vois-je ? Une vie constante et jamais défaillante — manifestation d’obéissance. Il monte à Béthanie juste au moment où Il doit y monter, sans tenir compte des craintes des disciples ; Il reste deux jours à l’endroit où Il est après avoir appris que Lazare est malade ; Jean 11. Il n’a rien à faire que de tout faire, tout accomplir pour la gloire de Dieu. Tel homme est tendre et doux ; chez tel autre, la fermeté et la décision prédominent. Il y a une grande diversité de caractères parmi les hommes. Vous ne voyez pas cela du tout en Christ ; il n’y a pas d’irrégularité ; chaque faculté de Son humanité obéissait et était l’instrument de l’impulsion que la volonté divine lui donnait.

La vie divine doit être guidée dans un vase qui doit constamment être maintenu abaissé. Ainsi, même pour l’apôtre, l’ordre de ne pas aller en Bithynie (Actes 16:7) n’était pas une conduite par l’Esprit du plus haut niveau. C’était une conduite bénie, mais ce n’était pas le type de conduite le plus élevé que connaissait un apôtre. C’était plutôt comme le gouvernement du cheval ou du mulet, pas tellement l’intelligence des pensées de Dieu en communion.


7 - [Différence entre les prières selon qu’on connaît ou non la volonté de Dieu]

Une grande partie de la conduite de l’Esprit est précisément ce que nous trouvons en Colossiens 1:9-11 pour ceux qui sont en communion avec Dieu. Là, on voit que l’individu doit être « rempli de la connaissance de Sa volonté ». Le Saint Esprit guide dans la connaissance de la volonté divine, et il n’y a même pas lieu de prier à ce sujet. Si j’ai l’intelligence spirituelle sur une chose donnée, cela peut être le résultat de nombreuses prières préalables, et pas nécessairement de ce sur quoi j’ai prié à ce moment-là. On a souvent dû prier à propos d’une chose, car on n’était pas en communion. Je peux avoir mon esprit exercé à ce sujet aujourd’hui, exercé honnêtement, vraiment, en grâce, alors que, dans cinq ans peut-être, cela ne susciterait aucun doute. Lorsque Dieu nous utilise, si nous sommes libérés de nous-mêmes, Il peut nous mettre à cœur d’aller ici ou là ; alors Dieu nous guide positivement. Mais cela suppose une personne qui marche avec Dieu, et cela diligemment ; cela implique la mort à soi-même. Si nous marchons humblement, Dieu nous guidera. Je peux être dans un certain lieu, et là quelqu’un me dit : Veux-tu aller à tel autre endroit ? Si je n’ai pas la pensée de Dieu quant au fait d’y aller ou non, je devrai prier pour être guidé ; mais cela, bien sûr, suppose que je ne marche pas dans la connaissance des pensées de Dieu. Je peux avoir des motifs qui me tirent vers ici ou vers là, obscurcissant mon jugement spirituel. Le Seigneur dit (Jean 11) — lorsque les disciples parlent de ce que les Juifs cherchaient récemment à Le lapider et Lui demandent : « et tu y vas encore ! » — « N’y a-t-il pas douze heures au jour ? Si quelqu’un marche de jour, il ne bronche pas, car il voit la lumière de ce monde ; mais si quelqu’un marche de nuit, il bronche, car la lumière n’est pas en lui ». C’est là simplement une application du fait simple que, si je marche pendant la nuit, je dois être attentif aux pierres, de peur de trébucher dessus. Ainsi, Paul priait pour les Philippiens, afin que leur amour abonde de plus en plus en connaissance et en toute intelligence ; afin qu’ils discernent les choses excellentes ; afin qu’ils soient purs jusqu’au jour de Christ, sans le moindre trébuchement tout au long du chemin.


8 - [La providence n’est pas Dieu qui guide par « Son œil », mais Dieu qui tient en bride]

Beaucoup parlent de la providence comme d’un guide. La providence contrôle parfois, mais elle ne nous guide jamais à proprement parler ; elle guide les choses. Si je vais à un endroit pour prêcher et que, quand j’arrive à la gare, le train est déjà parti, Dieu a arrangé les choses qui me concernent (et je peux avoir à être reconnaissant pour cette intervention) ; mais ce n’est pas Dieu qui me guide, car j’y serais vraiment allé si le train n’était pas parti : ma volonté était d’y aller. Tout ce que nous obtenons de cette conduite de la providence est très béni ; mais ce n’est pas une conduite par l’Esprit de Dieu, ce n’est pas une conduite par « l’œil », mais plutôt par « le mors » de Dieu. Bien que la providence prédomine, à proprement parler elle ne guide pas.