Darby J.N.
ME1925 p. 153 et 184
1 - [La gloire de Dieu est désormais dévoilée, mais reste cachée pour les incrédules]
2 - [L’apostolat de Paul n’avait pas besoin de lettre de recommandation]
3 - [Le chrétien est
la lettre vivante de Christ qui est gravé sur son cœur]
4 - [La loi, un ministère de mort]
5 - [L’homme ne peut supporter de voir même un reflet de la gloire, d’où le besoin du voile]
6 - [Si Dieu se révèle, même en bonté mais sans justification du coupable, il faut un voile]
8 - [La loi réclame l’obéissance, et est donc un ministère de mort et de condamnation]
10 - [La paix vient d’une relation connue d’enfants avec leur Père]
13 - [Suprématie de la grâce divine à la croix, au-dessus du péché et de la puissance de Satan]
14 - [Évangile de la gloire parce que Christ n’est plus sur la croix, mais dans la gloire]
15 - [Le Saint Esprit fait connaître la justice divine qui rend propre à la gloire]
Dans ce chapitre l’apôtre nous apprend qu’il n’y a désormais plus de voile sur la gloire de Dieu. C’est une vérité solennelle. Toute la gloire de Dieu, tout ce que Dieu est, brille dans la face de Jésus ; et il n’y a sur elle aucun voile. Le voile est tout entier sur les cœurs. Nous trouvons cette vérité dans le ch. 4 : « Si aussi notre évangile est voilé, il est voilé en ceux qui périssent, en lesquels le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules pour que la lumière de l’évangile de la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu, ne resplendît pas pour eux » (4:3, 4). Si la gloire de Christ est cachée, c’est que le voile est sur nos cœurs ; car l’apôtre dit des chrétiens : « Or nous tous, contemplant, à face découverte (ou sans voile) la gloire du Seigneur… », qui est la gloire de Dieu déployée en Christ.
Maintenant, nous allons voir ce qu’est le chrétien, quelle est sa position dans ce monde et comment il l’obtient. L’apôtre nous montre tout cela en contraste avec la loi. Les Corinthiens avaient mis en doute l’apostolat de Paul ; ils avaient dit qu’il n’était pas un des douze choisis par le Seigneur. Paul avait parlé un peu de lui-même dans le ch. 4 ; les Corinthiens l’avaient forcé de le faire. Dans la première épître, ils avaient mal marché, maintenant ils marchaient mieux ; Paul pouvait donc dire que sa bouche était ouverte pour eux et que son cœur s’était élargi. Il leur avait donné plusieurs signes de son apostolat ; mais, après tout, cela n’était nullement nécessaire. Lui n’avait pas besoin, comme d’autres, ou comme nous-mêmes maintenant, de lettres de recommandation pour eux ou de leur part ; car eux-mêmes étaient sa lettre de recommandation, connue et lue de tous les hommes. Ils étaient les témoins de la vérité de son ministère ; et cela parce qu’ils étaient manifestés comme étant la lettre de Christ — écrite, non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant ; non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair du cœur.
estla lettre vivante de Christ qui est gravé sur son cœur]
Voilà donc le chrétien : un homme en qui le monde peut lire
Christ, parce que Christ a été gravé sur son cœur par le Saint Esprit.
Rappelons-nous que cela ne signifie pas qu’il doive
en être ainsi, mais
qu’il en est
ainsi — soit que le chrétien marche ou ne marche pas de
manière à le manifester
. Un enfant est un enfant, qu’il agisse ou non
conformément à cette relation. Le chrétien est l’épître de Christ, qui doit
être lue de tous les hommes ; c’est sa vocation, aussi véritablement que
la loi fut écrite sur des tables de pierre. Il a à la réaliser. Et bien plus :
contemplant à face découverte la gloire du Seigneur il est transformé en la
même image par des progrès graduels. C’est de gloire en gloire et par l’Esprit
.
Tel est le christianisme en contraste avec la loi. La loi montre ce qu’un
enfant d’Adam devrait être
. Le chrétien est
la lettre vivante de
Christ. Le Saint Esprit grave Christ sur nos cœurs, et cela se manifeste
ensuite dans notre vie.
Il y a le plus grand contraste possible entre la loi et l’Évangile. Paul appelle la première le ministère de la mort et de la condamnation, et l’autre le ministère de l’Esprit et de la justice.
Examinons un peu cela. Lorsque Moïse reçut pour la première fois les tables de pierre et descendit de la montagne, il ne nous est pas parlé de gloire sur sa face. Il n’apporta jamais ces premières tables dans le camp. Il apprend de Dieu comment les Israélites se conduisent ; intercède auprès de Lui pour l’amour de Son grand nom, lorsqu’Il propose de les détruire et de faire de Moïse une grande nation ; mais lorsque descendu il voit le veau d’or et les danses, il jette les tables à terre et les brise au pied de la montagne. Comment aurait-il pu introduire la loi de Dieu au milieu d’un peuple qui enfreignait son premier commandement ? Lorsque Moïse supplie le Seigneur en vue de son gouvernement actuel, Celui-ci pardonne au peuple son péché. Moïse ne peut pas faire propitiation pour eux et ils sont replacés sous la loi : « l’âme qui péchera, celle-là mourra ». Il prend alors avec lui deux autres tables semblables aux premières, puis, encouragé par la bonté de Dieu à son égard, il lui demande de voir Sa gloire. Cela ne peut se faire, mais Dieu fait passer sa bonté devant Moïse et proclame devant lui Son nom de grâce en gouvernement, puis Il remet de nouveau son peuple sous la loi.
Moïse avait proposé de faire propitiation pour eux, mais cela
était impossible ; et Dieu proclame qu’Il est Lui-même Celui qui ne tient
nullement le coupable pour innocent. Après ces choses, lorsque Moïse descend de
la montagne, son visage rayonne parce qu’il avait parlé avec Dieu. Mais le
peuple ne pouvait supporter de voir même le reflet de la gloire
du
Seigneur, en sorte que Moïse met un voile sur son visage.
Nous apprenons ici que Dieu agit en grâce envers son peuple, mais aucune propitiation réelle n’est faite. La promesse d’un libérateur avait été introduite dès le commencement, même dans le jardin d’Eden ; mais il n’y avait que Christ seul qui pût faire cette propitiation. Dans toute occasion où Dieu révélait sa bonté, il manquait un point fondamental qui était la justification du coupable. Israël coupable demande donc à Moïse de mettre un voile sur son visage et depuis ce jour-là le voile reste sur leurs cœurs, mais, lorsqu’ils se tourneront vers le Seigneur, le voile sera ôté.
l’évangile de la gloire]
Les nombreux sacrifices de la loi ne pouvaient que faire
allusion au seul Agneau parfait, et Israël ne pouvait pas voir la chose cachée
par des figures ; mais le voile prend fin en Christ. Il n’y a plus
désormais aucun voile sur les pensées de Dieu à notre égard, quoique le dieu de
ce monde puisse encore garder le voile sur le cœur des hommes. C’est parce que
ce voile a pris fin que l’Évangile est appelé l’évangile de la gloire
.
Nous voyons Dieu agir suivant deux grands principes : la loi et la grâce. La loi exige de la part de Dieu que l’homme soit ce qu’il devrait être. Elle s’occupe de toutes les relations que Dieu avait établies entre Lui et l’homme. Les devoirs existaient tous avant que la loi fût donnée, mais cette dernière en fournit la règle et y attacha la sanction expresse de Dieu. La loi réclame l’obéissance de la part de l’homme. Le Seigneur la résume tout entière en deux sentences : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, etc. », et : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». La loi ne donnait ni vie, ni pouvoir, ni délivrance, ni objet comme motif d’action ; elle ne pouvait pas justifier un coupable, elle n’était ni une aide, ni une puissance pour agir, quoique Dieu aide son peuple en tout temps. Mais la loi elle-même ne pouvait rien faire que réclamer l’obéissance ; et, comme l’homme était un pécheur, incapable d’obéir à une loi sainte, celle-ci était un ministère de mort et de condamnation. Il n’y a pas de grâce dans la loi (ces deux choses sont opposées l’une à l’autre), mais la grâce de Dieu s’exerçait envers les individus. La loi était un ministère de mort et de condamnation, parce que par elle Dieu montrait ce que l’homme devrait être et ce qu’il n’est pas.
Quand un homme n’a pas le cœur exercé à l’égard de Dieu, la loi ne l’inquiète pas beaucoup. Il pense qu’il n’a rien fait de très mal ; il n’est pas pire que les autres ; il n’a commis aucun péché grossier. « D’ailleurs », dit-il, « Dieu est miséricordieux » ; car il ne manque pas de mentionner un peu de miséricorde qui lui vienne en aide. En effet, au fond du cœur de chaque homme il y a le sentiment qu’il a péché. Il se sent assez à l’aise, et tout va bien aussi longtemps qu’il s’agit de sa conscience naturelle, et non pas de l’œil de Dieu atteignant son cœur et ses pensées. Lorsque la loi dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », nous sommes en même temps convaincus de péché ; nous savons que nous n’agissons pas ainsi. Quel homme sera aussi affligé si son voisin fait une perte que s’il en fait une lui-même ? Mais si, avec la loi, nous recevons une révélation de Dieu, si petite soit-elle, nous sommes entièrement condamnés, car nulle chair ne peut soutenir Sa vue. Il arrivera alors l’une ou l’autre de ces deux alternatives : Ou vous chercherez à vous cacher de Dieu, comme le fit Adam dans le jardin d’Eden, ou vous chercherez à cacher Dieu de vous, comme le firent les Israélites lorsqu’ils prièrent Moïse de mettre un voile sur son visage ; car si un homme, ne fut-ce qu’une fois, aperçoit Dieu, il peut dire avec Job : « Si je me lave avec de l’eau de neige et que je nettoie mes mains dans la pureté, alors tu me plongeras dans un fossé, et mes vêtements m’auront en horreur ». Quoi que je puisse avoir pensé de moi auparavant, je vois qu’aux yeux de Dieu je suis semblable à un homme qui vient d’être retiré d’une fosse, c’est-à-dire qui est entièrement impur. Sous la loi une âme peut se sentir à l’aise lorsqu’elle n’a pas affaire à Dieu ; mais aucun homme ne peut supporter sa présence, car la convoitise est là, dans le cœur.
Selon le principe de la loi, ce que Dieu est pour moi dépend de ce que je suis pour Lui. Mais Dieu a prouvé que je suis un pécheur, car la connaissance du péché vient par la loi. C’est un ministère de mort et de condamnation et rien d’autre. La loi ne procurera jamais la paix. Elle n’est pas la grâce, elle ne regarde pas à ce que le Seigneur a fait pour moi, mais à ce que je trouve en moi-même pour Lui ; or je puis être sous la loi, même en considérant la croix. Ainsi je constaterai un amour parfait déployé à mon égard à la croix, tandis que je vois dans mon cœur une si faible réponse à Son amour que je me mets à douter si je l’aime réellement. Il est très vrai que je désire l’aimer ; mais ce n’est pas l’Évangile et vous n’obtiendrez jamais la paix par ce moyen. C’est mettre en doute votre relation avec Dieu et c’est la fonder sur votre conduite. Quelle confusion se produirait dans une famille quand les enfants se mettraient à demander s’ils sont ou non les enfants de leur père ! Ce que je puis mettre en question, c’est si je marche selon ma relation d’enfant de Dieu ; mais la question contraire est la loi, bien que présentée sous une forme plus subtile. Je cherche encore à obtenir la paix par ma conduite envers Dieu et non par ce que Dieu est envers moi. Cette condition d’un chrétien qui n’a pas encore la paix est semblable à celle du fils prodigue qui, lorsqu’il est éloigné de son père, demande à être traité comme un de ses mercenaires. Il ne parle plus ainsi lorsqu’il est dans Sa présence : il connaît sa relation de fils. Auparavant il songeait seulement à ce qu’il était pour son père et non à ce que son père était pour lui. Dans les deux premières paraboles du chapitre 15 de Luc, nous voyons la grâce qui va chercher ce qui était perdu, et l’accueil qui lui est réservé ; dans la troisième le Seigneur montre l’œuvre qui se produit dans le cœur et comment les âmes sont souvent encore sur un principe de loi en disant qu’elles ne sont pas ce qu’elles voudraient être. Elles regardent au-dedans d’elles-mêmes pour voir si elles aiment Dieu et lorsqu’elles ne découvrent pas de signes d’affection dans leurs propres cœurs, elles commencent à douter de Son amour à Lui. C’est une forme plus subtile de la loi ; mais c’est encore le même principe : — regarder à ce que je suis pour Dieu et non pas à ce qu’Il est pour moi.
J’en viens maintenant à l’Évangile de la gloire. Dieu est venu en grâce au milieu d’un monde transgresseur. Avant la venue de Jésus, Dieu n’était pas sorti vers l’homme et l’homme n’était pas entré vers Dieu. Celui-ci avait donné à l’homme la loi et les promesses, mais Il n’était pas venu Lui-même vers l’homme. Or le grand fait qui nous est présenté maintenant, c’est que Dieu est venu à nous. « La Parole devint chair et habita au milieu de nous » ; et l’homme est entré directement en la présence de Dieu. En disant « l’homme » j’entends Christ Lui-même ; mais entrant pour nous comme Précurseur au-dedans du voile. Je trouve que Dieu est venu en parfaite grâce et non dans la manifestation de Sa gloire. Il est venu quand nous étions des pécheurs et des transgresseurs, quand nous étions bien loin de Lui. « Dieu a tant aimé le monde, qu’Il a donné son Fils unique ». Nous trouvons la manifestation de l’amour le plus pur dans la vie du Seigneur ici-bas. Ses miracles n’étaient pas seulement un témoignage de Sa puissance, mais de Sa puissance en amour pour répondre à chaque besoin de chaque homme. Sa présence abolissait tous les résultats du péché ; Il était la manifestation de Dieu en parfaite grâce, et la conséquence en fut que l’homme lui cracha au visage et Le rejeta.
Que le Seigneur nous donne de nous rappeler toujours que nous sommes dans un monde qui a rejeté Dieu lorsqu’Il y était venu en grâce. Le monde est aussi mauvais maintenant qu’alors ; il n’a pas de relation plus intime avec Dieu qu’autrefois ; les âmes ne sont pas aujourd’hui par nature plus près de Dieu que jadis. En réalité, lorsque nous regardons autour de nous, nous voyons que toutes choses sont dans une condition pire qu’auparavant. Le péché a atteint son comble. Ce n’est pas seulement que Dieu a banni l’homme du jardin d’Eden, mais l’homme a rejeté Dieu lorsqu’Il est venu dans ce monde. Jésus a dit Lui-même : « Si je n’avais pas fait parmi eux les œuvres qu’aucun autre n’a faites, ils n’auraient pas eu de péché : mais maintenant ils ont et vu, et haï et moi et mon Père ». Le Seigneur a traversé ce monde en grâce, « guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ; car Dieu était avec Lui ». Dieu s’est révélé à nous dans la personne de son Fils alors que nous étions des pêcheurs. Jésus montre sa sainteté parfaite dans sa vie. Il est au milieu des pécheurs sans être souillé par eux, mais montrant un amour parfait. Cela nous est manifesté d’une manière touchante lorsque le pauvre lépreux vient à Lui. Cet homme venait, connaissant Sa puissance, mais doutant de Son amour. Quelle est Sa réponse : Lui fait-Il des reproches ? Non, il dit : « Je veux, sois net » ; et étendant la main, Il le toucha. Tout homme qui touchait un lépreux était impur comme lui ; mais Christ ne contracte aucune souillure par ce contact ; Il purifie en grâce l’homme pécheur et souillé. C’était la puissance divine en contact avec le péché pour l’ôter ; expression particulièrement belle de Sa grâce. Cependant, tel qu’Il était, Il fut rejeté par les hommes ; et par cet acte le péché fut pleinement manifesté, car c’était rejeter Dieu venu en grâce. Or Dieu se sert de cet acte, couronnement du péché de l’homme, pour le salut de l’homme.
Christ était l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ; et ici nous arrivons à la croix. L’œuvre est désormais accomplie, expression complète de la perversité de l’homme arrivée à son comble ; mais manifestation parfaite de la suprématie de la grâce divine. Maintenant Dieu est parfaitement glorifié ; Sa justice au sujet du péché est pleinement manifestée. Toute la puissance de Satan et la méchanceté de l’homme ont été déployées mais n’ont pu que faire ressortir l’amour parfait de Dieu pour le pécheur. Là où le péché abondait, la grâce a surabondé.
Si vous ne voulez pas venir à Christ, c’est que vous lui préférez autre chose ; mais cela fait naître une question très solennelle pour vous à laquelle il vous faut répondre. Où allez-vous passer votre éternité ? Cette question doit être réglée dans cette vie. Les hommes craignent la pensée de l’éternité ; et ceux qui ont des pensées incrédules à l’égard de Dieu la nient tout à fait ou du moins espèrent qu’il n’y en aura point.
Si je viens à la croix sachant que mes péchés y ont amené
Christ, l’y trouverai-je ? Non. Et où la foi m’apprend-elle à le trouver ?
Je sais que mes péchés l’ont amené là, mais ma foi le voit à la droite de Dieu
et c’est pourquoi cet évangile est appelé l’évangile de la gloire. Christ n’est-il
pas entré dans la gloire pour moi ? Il est là maintenant, assis à la
droite de Dieu ; mais Il ne porte plus mes péchés sur Lui maintenant
.
Il y est assis parce que tous mes péchés sont entièrement et à jamais effacés.
Par un seul sacrifice pour le péché, Il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui
sont sanctifiés. Lorsque je viens devant le tribunal rendre compte de moi-même,
qui est-ce que j’y trouve comme juge ? Celui qui a fait par Lui-même la
purification de mes péchés. Pour une âme parfaitement établie dans la grâce, il
n’y a pas de plus heureuse pensée que celle du tribunal de Christ ; car,
lorsque je serai manifesté devant Lui ; ce sera dans mon corps glorifié,
semblable au Seigneur lui-même. Il a dit : « L’œuvre est accomplie » et
celui qui me juge est le même qui a porté et aboli mes péchés. L’évangile de la
gloire, — et c’est là qu’il commence dans sa plénitude — m’annonce que Celui
qui est mort pour mes péchés se trouve dans la gloire, tous mes péchés ayant
été abolis à jamais. Le Saint Esprit ne descendit ici-bas et, par sa puissance,
les disciples ne purent proclamer cet Évangile, que lorsque Christ se fut assis
à la droite de Dieu. La justice de Dieu l’a établi à sa droite parce qu’Il a
porté mes péchés. Il est là, sans mes péchés sur Lui ; et, lorsqu’Il a
glorifié Dieu par cette œuvre, le ministère de l’Esprit commence — le Saint
Esprit attestant par sa présence ici-bas que Celui qui a tout accompli est
maintenant exalté à la droite de Dieu.
Je vois un homme dans la gloire ; le Précurseur qui y est
entré pour moi. Nous n’avons de part à cette œuvre merveilleuse que par nos
péchés et notre haine qui l’a mis à mort. Il est mort et Dieu L’a établi dans
la gloire parce qu’Il a accompli une œuvre qui a parfaitement glorifié Dieu. Le
Seigneur dit dans l’évangile de Jean, à propos du Saint Esprit : « Il
convaincra le monde de justice »
parce que je m’en vais à mon Père » [Jean
16:8-10]. La justice de Dieu L’a placé dans la gloire aux yeux de tous, parce que
l’œuvre est parfaitement accomplie. Le Saint Esprit convainc aussi de péché,
parce que c’est mon péché qui a amené Christ à la croix où Il a tout porté et
parfaitement satisfait la justice de Dieu.
La loi ne peut pas donner la vie ; elle peut seulement convaincre de péché. L’œuvre a été faite entre Dieu et Christ ; toute la question du péché a été définitivement réglée et Il est ma justice devant Dieu. La justice de Dieu s’est manifestée en établissant l’Homme qui a porté mes péchés à sa droite dans la gloire. Le Saint Esprit vient et me dit : « Tu n’as pas de justice pour Dieu ». Alors je m’efforce de croître en sainteté. Il est tout à fait juste en soi-même que j’y aspire ; mais cela ne sert de rien comme moyen d’obtenir la paix. Seulement ici en Christ je possède une justice divine qui est propre à m’introduire dans la gloire.
« Ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont Fils de Dieu ». Dans la croix de Christ, il n’y a pas seulement le fait que ma dette est payée, car cela pourrait être sans que, pour ainsi dire, j’aie de quoi vivre ; mais Dieu m’a fait cohéritier de Christ, et maintenant je vis ici-bas dans l’espérance de Sa venue pour me prendre à Lui, afin que je sois pour toujours avec Lui dans Sa propre gloire !