À la découverte de l’Apocalypse
Période de temps suivant l’enlèvement de l’Église :
Sceaux et Trompettes

Grant Leslie


Traduit de l'anglais ; original anglais sur Stempublishing.com


1 - Apocalypse 6

1.1 - Le premier sceau : le cheval blanc (6:1-2)

1.2 - Le second sceau : le cheval roux (6:3-4)

1.3 - Le troisième sceau : le cheval noir (6:5-6)

1.4 - Le quatrième sceau : le cheval livide (6:7-8)

1.5 - Le cinquième sceau : les martyrs (6:9-11)

1.6 - Le sixième sceau : apostasie et anarchie (6:12-17)

2 - Apocalypse 7

2.1 - Deux visions intermédiaires

2.2 - Les 144000 scellés d’Israël

2.3 - Une multitude de Gentils

3 - Apocalypse 8 : Le septième sceau est ouvert

3.1 - Introduction aux trompettes

3.2 - La première trompette (8:7)

3.3 - La seconde trompette (8:8-9)

3.4 - La troisième trompette (8:10-11)

3.5 - La quatrième trompette (8:12-13)

4 - Apocalypse 9

4.1 - La cinquième trompette. Une infestation de démons (9:1-12)

4.1 - La sixième trompette : invasion par une grande armée (9:13-21)

5 - Apocalypse 10

5.1 - Un long intervalle avant la septième trompette

6 - Apocalypse 11

6.1 - Deux témoins exceptionnels à Jérusalem (11:3-14)

6.2 - La septième trompette : l’annonce du royaume de Christ (11:15-18)

6.3 - Le temple et l’arche


1 - Apocalypse 6

1.1 - Le premier sceau : le cheval blanc (6:1-2)

À l’ouverture des sceaux par l’Agneau, le regard se porte de nouveau vers la terre sans que Jean y retourne. Il voit les choses depuis le ciel. Le premier sceau (6:1) indique le commencement de la soixante-dixième semaine de Daniel (Dan. 9:27). En Daniel 9 à partir du verset 24, il est dit à Daniel qu’après sept semaines et soixante deux semaines, le Messie serait retranché (Daniel 9:25-26). Cela s’est avéré être soixante neuf semaines d’années, ce qui amène à la date exacte de la présentation de Christ à Israël, monté sur un ânon et allant à Jérusalem (Matt. 21:6-11) juste avant Sa crucifixion. Depuis lors, le temps n’a plus été décompté dans l’histoire d’Israël, car Israël a rejeté son Messie, et la soixante-dixième semaine (les derniers sept ans) de cette prophétie ne peuvent commencer qu’après que l’Église soit partie au ciel, et que Dieu ait recommencé à s’occuper de la nation d’Israël. Cette prophétie est extrêmement importante à considérer en relation avec le livre de l’Apocalypse.

Avec un bruit comme de tonnerre, l’une des créatures vivantes (ou « animal » selon la traduction Darby ; certainement le lion) fait retentir un appel : « viens ! ». L’Agneau contrôle ces évènements prédits dans la prophétie, et Il les fera débuter exactement au moment approprié. Un cheval blanc apparait portant un homme ayant un arc (6:2). Une couronne lui est donnée, ce qui indique une prise d’autorité sur la terre. L’arc (sans flèche dans ce cas) dépeint un état de guerre à distance, ainsi que ce par quoi il est rendu capable de conquérir. On trouve une interprétation cohérente en comparant Apoc. 17:11-13 avec Daniel 9:27. La Bête romaine, le futur chef de l’empire Romain restauré (le prince qui viendra) fera une conquête sans verser de sang au moyen de guerre à longue distance procédant par amalgamation, — en attirant la subordination de dix nations européennes, — ce qui formera le futur empire Romain restauré. Au commencement de cette soixante-dixième semaine (souvent appelée la période de Tribulation), il confirmera une alliance avec « la multitude » en Israël. Aujourd’hui les conquêtes de ce genre sont classées parmi les « guerres froides », et on a des signes clairs du renouveau de cet ancien empire romain en Europe (cf OTAN). Le cheval blanc parle de victoire : tout ici apparait à l’avantage de son cavalier. Cet homme va réapparaitre souvent dans le livre de l’Apocalypse, habituellement appelé une Bête parce qu’il sera « comme les bêtes qui périssent » (Ps. 49:20), — ne vivant que pour cette vie, sans reconnaitre Dieu (Daniel 4:29-33).


1.2 - Le second sceau : le cheval roux (6:3-4)

Quand le second sceau est ouvert (6:3), la seconde créature vivante (ou : animal, JND ; le veau) appelle « viens ». Un cheval roux apparait et il est donné à son cavalier d’ôter la paix de la terre. Il semble que le point important ici n’est pas de savoir qui est le cavalier, mais c’est la violence et le sang versé qui suivront rapidement dans le sillage de la montée en puissance de la Bête romaine en Europe de l’Ouest. Sa grande confédération de nations n’empêchera pas cette violence, malgré qu’elle sera censée apporter la stabilité, mais les projets de la Bête seront contrecarrés. Ce ne sera qu’un commencement de troubles pour elle.


1.3 - Le troisième sceau : le cheval noir (6:5-6)

Le troisième sceau est ouvert et la troisième créature vivante (ou : animal, JND ; avec la face d’un homme) appelle : « viens » (6:5). Le cheval noir qui apparait porte un cavalier ayant une balance dans sa main (pour mesurer soigneusement) et une voix annonce le prix élevé du blé (froment) et de l’orge (la nourriture des gens du commun), tandis que l’huile et le vin (le luxe des riches) ne sont pas affectés. La famine est le résultat habituel des ravages de la guerre, mais ce sont les pauvres qui en souffrent. Les sceaux ne sont pas le déversement direct des jugements de Dieu (comme on le verra dans le cas des coupes), mais ils sont un tableau des opérations souveraines de Dieu en coulisse, par une action providentielle précurseur d’un jugement solennel ultérieur.


1.4 - Le quatrième sceau : le cheval livide (6:7-8)

On entend la voix de la quatrième créature vivante (ou : animal, JND ; l’aigle qui vole), au moment où le quatrième sceau est ouvert (6:7) ; elle s’adresse à un cheval livide dont le cavalier s’appelle « la Mort ». Le hadès suit avec lui. Un quart de la terre est affecté par la souffrance de la mort causée par l’épée, la famine, la peste, les bêtes sauvages de la terre (peut-être des meurtriers au caractère bestial). Ceci est simplement l’effet naturel de ce qui a précédé. L’orgueil de l’homme (qu’on voit dans le cheval blanc) désire conquérir. Cela se heurte à l’orgueil des autres, et il en résulte du sang versé (le cheval roux). Le sang versé conduit forcément à la famine (le cheval noir), et la triste pâleur de la mort provient de la famine, des pestes, etc. (le cheval livide) qui suivent de près ensuite. Un quart seulement de la terre est affecté. Le tiers (8:7-12) se réfère à l’empire romain de sorte que, dans ce cas, il y a moins que tout l’empire romain.


1.5 - Le cinquième sceau : les martyrs (6:9-11)

Quand l’Agneau ouvre le cinquième sceau (6:9) nous sommes amenés à voir les âmes de ceux qui ont souffert le martyre durant les premiers trois ans et demi de la soixante-dixième semaine d’années de Daniel. Dans tous les évènements des quatre premiers sceaux, la puissance de Dieu a été à l’œuvre pour réveiller et amener des gens à la foi en Lui. Au temps de l’enlèvement, des millions vivant sur la terre n’auront jamais entendu ou connu l’évangile de la grâce de Dieu, de sorte que ce ne sera pas de ceux qui ont rejeté Christ durant notre dispensation de la grâce. En fait ceux qui connaissent l’évangile maintenant et qui le refusent n’auront aucun espoir de salut durant la Tribulation, car Dieu enverra une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge de l’Antichrist (2 Thess. 2:10-11) ! Mais beaucoup d’autres ne l’auront pas connu et auront l’occasion, même dans la Tribulation, de se tourner vers le Seigneur Jésus. Beaucoup de ceux-là seront mis à mort parce qu’ils auront cru à la Parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils Lui auront rendu. On les voit criant vengeance à Dieu contre ceux qui habitent sur la terre et qui les ont mis à mort. Ils savent que leur Souverain est saint et véritable, et ainsi ils n’ont pas de doute qu’Il jugera, mais ils s’étonnent de la longueur de Sa patience (6:10). Nous ne prions pas de cette manière aujourd’hui, mais il nous est plutôt dit de prier pour la bénédiction de nos ennemis (Matt. 5:44-45), car aujourd’hui est le jour de la grâce. Quand le jour du jugement de Dieu commencera, ce sera juste que les gens prient pour que Dieu juge les impies.

Des robes blanches leur sont données ce qui signifie l’approbation en grâce de Dieu pour eux. Ce n’est qu’une disposition provisoire, car ils ne sont pas encore dans une forme corporelle et ils doivent rester dans leur état décorporé pendant quelque temps jusqu’à ce que les autres qui seront mis à mort pour l’amour du Seigneur durant le reste des sept ans soient au complet (6:11). Du fait que la grande masse des croyants aura été ressuscitée préalablement à l’enlèvement (1 Thess. 4:15-17), il n’y aura là que les martyrs attendant d’être ressuscités pour le ciel après l’enlèvement. Le nombre de martyrs ne sera complet qu’à la fin de la Tribulation de sorte que les premiers doivent attendre les derniers pour être ressuscités ensemble. Dans la dernière moitié de la Tribulation, beaucoup souffriront le martyr pour avoir refusé d’adorer la bête (Apoc. 13:15). Quand la Tribulation sera finie, ils seront ressuscités pour achever « la première résurrection » (Apoc. 20:4-5). La première résurrection est une résurrection de croyants ; elle commence par la résurrection de Christ ; sa partie principale est au moment de l’enlèvement ; et elle sera achevée quand les martyrs seront ressuscités.


1.6 - Le sixième sceau : apostasie et anarchie (6:12-17)

L’ouverture du sixième sceau (6:12) nous amène presqu’à la fin des premiers trois ans et demi de la soixante-dixième semaine de Daniel. Il n’y a certes aucun doute quant aux perturbations physiques telles que le grand tremblement de terre et ce qui affectera le soleil, la lune et les étoiles ; cependant la signification spirituelle de ces phénomènes est beaucoup plus importante. Le tremblement de terre (6:12) parle d’une convulsion générale sur la terre ce qui indique que les gouvernements seront secoués par l’anarchie (Héb. 12:26-27). Le soleil devenant noir parle de la lumière de Dieu qui sera ôtée à cause d’un athéisme grossier, car le soleil est la source suprême de lumière pour la terre, et le refus de Dieu de la part des gens les laissera dans des ténèbres spirituelles (Mal. 4:2). La lune parle d’Israël dans sa place de responsable de refléter la gloire de Dieu, mais qui virera à un état de violence et de sang versé. Les étoiles des cieux représentent ceux qui professent avoir une lumière spirituelle (Gen. 15:5), mais leur chute sur la terre en grand nombre, indique une apostasie générale — un abandon de toute profession céleste et une chute ramenant les esprits au niveau du terre-à-terre. N’ayant aucune stabilité, ils sont facilement secoués par le vent des circonstances adverses (Éph. 4:14 ; Juges 12).

Le ciel se retirant comme un livre qui s’enroule signifie que, depuis que les hommes ont rejeté la domination du ciel, Dieu les laisse, pour un temps, exposés aux résultats de leur propre folie, comme si on enroulait le rouleau du livre de Son gouvernement direct. Les montagnes transportées de leur place (6:14) parlent du renversement des puissances de gouvernement solidement établies, tandis que les îles indiquent des puissances neutres (isolationnistes) qui ne seront pas capables de s’isoler du bouleversement général : elles ne peuvent pas maintenir leur neutralité.

Au verset 15 il est parlé d’individus : les rois de la terre (ceux qui ont l’autorité), les grands (les hommes de dignité), les gens riches, les chiliarques (ou capitaines, ceux qui sont capables d’organiser), les forts (ceux qui ont le pouvoir), les esclaves (ceux qui sont dans la servitude), et les hommes libres (ceux qu’on considère comme étant en liberté). Tous ces gens ensemble, grands et petits, sont réduits au même niveau d’avoir des cœurs défaillant de peur. Ils se cachent, mais non pas dans le secret de la présence de Dieu (Ps. 31:19-20). Ils préfèrent les cavernes et les rochers des montagnes (6:16) qui parlent d’institutions que les hommes considèrent comme stables, lesquelles ont également été ébranlées. Bien qu’ils sentent que ceci est le jugement de Dieu et la colère de l’Agneau, ils ne se repentent pas et pensent seulement échapper au jugement par des mesures de protection humaines improvisées. Ils ne réalisent guère qu’ils sont en train, virtuellement, d’appeler leur propre destruction.

Ils ont tort de supposer que le grand jour de la colère de l’Agneau est venu (6:17). Ils ne font que récolter à ce moment-là les conséquences normales de leur folie, car on approche juste du milieu de la soixante-dixième semaine de Daniel et le jugement de Dieu ne tombe qu’après. Notez cependant l’expression frappante « la colère de l’Agneau ». Celui qui, sur la croix du calvaire, était l’Agneau de sacrifice doux et soumis, sera le Juge impitoyable de tous ceux qui L’ont méprisé.


2 - Apocalypse 7

2.1 - Deux visions intermédiaires

Le chapitre entier s’intercale entre le sixième et le septième sceau. Pareillement entre la sixième et la septième trompette nous verrons une insertion encore plus longue (Apoc. 10:1 à 11:14). Le dernier sceau n’est pas ouvert tant qu’il n’a pas été montré clairement que la souveraineté divine a décrété le salut et la préservation d’un grand nombre en Israël (représentés par les 144000) et chez les Gentils qui viendront de la Tribulation avec la bénédiction de Dieu. Les quatre anges du verset 1 retiennent le vent (les fortes influences de jugement) pour qu’il ne fasse aucun tort au pays (Israël), à la mer (les nations), ni à aucun arbre (les hommes en général).

Un autre ange monte (7:2) de l’orient (du soleil levant), ce qui est prophétiquement une manifestation de Christ. Il crie à voix forte comme les quatre anges du ch. 6, et il ajoute « jusqu’à ce que nous ayons scellé au front les esclaves de notre Dieu ». Le sceau de Dieu sur le front est en contraste avec la marque de la bête reçue par les incroyants en Apoc. 13:16-18.


2.2 - Les 144000 scellés d’Israël

Le nombre total des scellés est de 144000, 12000 pour chaque tribu d’Israël (7:4). Leur sceau est une garantie de ce qu’ils seront préservés à travers la grande Tribulation, — préservés non pas simplement comme individus, mais spécifiquement comme faisant partie d’Israël, avec en vue une bénédiction terrestre comme nation. Les tribus sont mentionnées par nom (7:5-8), ce qui serait hors de propos si leur destinée était céleste. Quand le verset 8 parle de Joseph, cela se réfère évidemment à Éphraïm, le fils de Joseph, car Manassé, l’autre fils de Joseph, est aussi inclus.

La tribu de Dan est totalement omise, tandis que celle de Lévi est ajoutée, alors que cette tribu n’avait pas d’héritage, mais était dispersée parmi les autres tribus (Nomb. 3:12-13). La raison de l’omission de Dan parait ressortir de la prophétie de Jacob en Genèse 49:16-18 qui est une histoire prophétique de la nation d’Israël, chaque tribu correspondant à une phase distincte dans le temps. Dan signifie la période de la Tribulation, et il est dit que « Dan est un serpent sur le chemin, une vipère sur le sentier, qui mord les talons du cheval, et celui qui le monte tombe à la renverse ». Ceci est une activité méchante et satanique, et semble se référer à l’avènement du faux prophète, l’Antichrist avec sa doctrine satanique. Apparemment l’Antichrist sera issu de la tribu de Dan. Ainsi l’Esprit de Dieu ignore cette tribu dans ce chapitre. Cependant Dan sera finalement restauré, car Jacob dit que « Dan jugera son peuple, comme une autre des tribus d’Israël » (Gen. 49:16).


2.3 - Une multitude de Gentils

Le verset 9 introduit une foule innombrable d’entre toutes les nations, tribus, peuples et langues. Ce sont des Gentils, ni d’Israël, ni de l’Église. Ils se tiennent « devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de longues robes blanches et ayant des palmes dans leurs mains ». C’est clairement une vision d’anticipation. Cela n’aura pas lieu au moment de la vision, mais après la Tribulation. C’est donné à l’avance pour insister sur le caractère absolu des conseils souverains de Dieu, indépendamment du caractère épouvantable de l’épreuve de la Tribulation.

À cause du fait qu’ils se tenaient « devant le trône et devant l’Agneau », certains supposent qu’ils sont dans le ciel, mais dans tout ce passage il n’est question ni de résurrection ni d’enlèvement au ciel. Les martyrs seront ressuscités et transportés au ciel à la fin de la Tribulation (Apoc. 20:4), mais ce n’est pas la grande foule de Gentils qu’on voit ici en Apoc. 7.

Ils seront bénis sur la terre, dans le règne millénaire. Ils n’ont pas à être dans le ciel pour reconnaitre pleinement l’autorité universelle du trône de Dieu et de l’Agneau. Il est donné à Israël la promesse d’une grande bénédiction dans le millénium selon ce que les v. 2 à 8 déclarent, et les v. 9 à 17 montrent que beaucoup de Gentils aussi seront bénis avec la vraie et pure connaissance du Seigneur Jésus. Ce passage apparait donc comme décrivant tous les Gentils qui auront été sauvés par la grâce de Dieu durant la Tribulation. « Ils crient à haute voix, disant : Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau » (7:10), mais ils ne règnent pas avec Lui comme le feront les martyrs ressuscités (Apoc. 20:4) et tous les saints qui sont au ciel.

Au verset 11 nous voyons de nouveau tous les anges, les 24 anciens et les quatre créatures vivantes (ou : animaux, JND) se tenant « à l’entour du trône », non pas simplement « devant le trône ». Ils se réjouissent dans le salut de cette foule de Gentils qui ont des affections nouvellement éveillées pour l’Agneau. Ceci fournit une nouvelle occasion aux anges d’annoncer : « La bénédiction, et la gloire, et la sagesse, et l’action de grâces, et l’honneur, et la puissance, et la force, à notre Dieu, aux siècles des siècles ! » (7:12). Il y aura une joie semblable pour les rachetés d’Israël (Apoc. 14:3) qui sont aussi vus « devant le trône », bien que sur la terre.

L’un des anciens stimule l’intérêt de Jean pour ces gens en robes blanches en lui demandant qui ils sont et d’où ils sont venus (7:13). Jean lui retourne la question, car Jean veut prendre la place de celui qui apprend (7:14). La réponse lui est donnée que ces gens sont venus de la grande Tribulation : Ils l’ont traversée en étant préservés. Avant la Tribulation, tous les saints vivants (avec ceux qui ont été ressuscités) auront été enlevés, de sorte qu’il y aura beaucoup de Gentils qui seront nés de nouveau pendant la période de la Tribulation. Nous avons vu dans la première partie de ce chapitre, que des Juifs sont scellés, de sorte qu’il ne s’agit ici que de Gentils. Les robes blanches parlent de justice pratique qui a prouvé la réalité de leur foi durant la Tribulation. Les robes sont lavées et blanchies dans le sang de l’Agneau : elles sont purifiées du mélange de la simple propre justice et ou de la pratique incohérente. Une telle purification n’est possible qu’en vertu du sacrifice du Seigneur Jésus.

Le fait de servir Dieu nuit et jour dans son temple (7:15) se réfère au temple terrestre, car il n’y a pas de temple dans la cité céleste (Apoc. 21:22). Cependant cela ne peut pas être littéral dans le temple millénaire d’Israël, car cela serait impossible vu le caractère innombrable de cette foule. Cela parle plutôt de l’œuvre vitale de l’Esprit de Dieu dans leur cœur, qui fait qu’ils sont continuellement en train de servir Dieu dans Son temple de manière spirituelle. Ensuite il est ajouté « celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux ». Ceci est une indication supplémentaire du caractère terrestre de leur bénédiction.

La description n’est pas limitée à leur bénédiction millénaire, mais s’étend jusque dans l’éternité, car tous ceux qui sont nés de nouveau partageront finalement ce qui est déclaré aux versets 16 et 17 : « Ils n’auront plus faim et ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera plus, ni aucune chaleur, parce que l’Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux fontaines des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ». Tout cela montre que les conseils de Dieu subsistent quelle que soit la grandeur de l’épreuve de la Tribulation.


3 - Apocalypse 8 : Le septième sceau est ouvert

3.1 - Introduction aux trompettes

Le dernier des sept sceaux est maintenant ouvert (8:1). Il y a un silence au ciel d’environ une demi-heure avant que Jean voie sept trompettes données aux sept anges.

Les sept sceaux n’ont été que le commencement des actions de Dieu derrière la scène en jugement. Les trompettes font retentir une sonnerie, un témoignage annoncé au monde entier. Le silence préalable montre qu’elles sont le résultat d’une délibération calme et tranquille, de sorte que rien ne sera fait avec une hâte intempestive. Avant donc que les anges sonnent de leur trompette, ils « se tiennent devant Dieu » (8:2). Ils doivent premièrement être en ordre dans la présence de Dieu pour Le servir correctement.

Il y a une préparation supplémentaire : « un autre ange vient et se tient debout devant l’autel, ayant un encensoir d’or ; et beaucoup de parfums lui furent donnés, pour donner efficace aux prières de tous les saints, sur l’autel d’or » (8:3). Il ne s’agit pas de l’autel de l’holocauste, mais de l’autel de l’encens (selon l’image dans le tabernacle, Exode 30:1-10), qui évoque l’adoration des saints de Dieu rachetés. L’ange ici est Christ Lui-même, car il agit en tant que sacrificateur présentant les prières des saints en odeur agréable à Dieu, et Il y ajoute une abondance de parfums. Plus que cela : Il remplit l’encensoir du feu de l’autel et le jette sur la terre (8:5). Aucun sacrificateur de la descendance d’Aaron n’a jamais été appelé à faire une chose pareille. Les prières des saints dans ce cas sont celles des enfants de Dieu qui souffrent sur la terre (et aussi des martyrs, Apoc. 6:9-11) ; ils plaident pour une intervention de Dieu en jugement. Le contenu de l’encensoir jeté sur la terre indique le commencement de réponse de Dieu à de telles prières de supplication, car il en résulte « des voix et des tonnerres et des éclairs et un tremblement de terre ».


3.2 - La première trompette (8:7)

La préparation préalable étant complète, les anges commencent maintenant à sonner des trompettes. La première sonnerie de trompette est suivi de grêle et de feu, mêlés de sang (8:7). À ce moment-là, le milieu de la soixante-dixième semaine de Daniel n’est pas encore atteint, mais « le tiers de la terre fut brûlé, et le tiers des arbres fut brûlé, et toute herbe verte fut brûlée » ; les arbres parlent de la propre importance que les hommes se donnent, et l’herbe verte parle de prospérité.

Que signifie le tiers ? Quand Jean écrit, le monde romain était divisé en trois parties, l’Orient, le Centre et l’Occident. Il est vraisemblable que le verset 7 se réfère à l’empire sous la septième « tête » ou chef, la Bête d’Apoc. 13:1-10, et donc du tiers occidental. Cet empire est vu comme une puissance conquérante sous le premier sceau, mais ici elle est vue comme affligée par Dieu.


3.3 - La seconde trompette (8:8-9)

Cette septième tête est évidemment visée au v. 8 lors de la sonnerie de la deuxième trompette. Une grande montagne parle d’une grande puissance de gouvernement (Jér. 51:24-25), tandis que le fait d’être toute en feu indique un caractère terrible d’oppression. « Jetée dans la mer » parle de la puissance souveraine de Dieu infligeant ce fléau aux nations (la mer des Gentils). Les eaux de la mer parlent « des peuples et des foules et des nations et des langues » (Apoc. 17:15). Les nations veulent un champion, et Dieu leur accorde le type d’homme qu’elles désirent, mais l’expérience leur fera saisir que ce champion est ennemi de toute justice. Le tiers est de nouveau affecté, car le tiers de la mer devient du sang ce qui signifie un état stagnant de mort, une mort surement pire que la mort naturelle.

La mort du tiers des créatures dans la mer indique que les gens de cet empire d’occident, dans leur soumission à la bête et à ses revendications monstrueuses de titres divins, deviendront raides morts aux exigences de Dieu. Les hommes deviennent « deux fois morts » (Jude 12) — premièrement par leur nature de péché (Éph. 2:1), secondement par l’apostasie, le refus glacial de Dieu, même s’il n’y a pas la mort physique (voir Apoc. 16:3). Le trafic et le commerce seront affectés comme cela est suggéré par la destruction du tiers des navires.


3.4 - La troisième trompette (8:10-11)

Avec le son de la troisième trompette, une grande étoile tombe du ciel (8:10). En Apoc. 6:13 nous avons vu que la chute d’étoiles indique une apostasie générale de ceux qui ont professé être soumis à l’autorité du ciel. Ils abandonnent cette profession en faveur d’honneurs et d’avantages terrestres. Cette grande étoile est le chef de tous, l’Antichrist Juif, appelé l’homme de péché et le fils de perdition (2 Thess. 2:3).

D’autres noms lui sont aussi donnés qui décrivent son caractère. Il apparaitra premièrement comme un Juif pieux, entrant dans la maison de Dieu avec d’autres et ayant un profond respect pour le Dieu d’Israël (Ps. 55:11-14). Gagnant ensuite une place de prééminence par le moyen de ce subterfuge, il se tournera délibérément contre le Dieu d’Israël et prendra Son trône dans le temple de Dieu à Jérusalem, revendiquant l’honneur qui ne revient qu’à Dieu seul (2 Thess. 2:3-4). Sa prétention de donner une grande lumière spirituelle est rendue par l’expression « brûlant comme un flambeau », non pas effectivement une lampe, mais simulant une lampe. De nouveau c’est la terre de l’empire romain d’Occident (le tiers) qui est affectée, les fleuves et les fontaines des eaux parlant de sources de rafraichissement spirituel.

Beaucoup de noms sont donnés à cet homme et il en est ajouté un autre ici : « Absinthe », ce qui parle de dureté et d’amertume, car il fait devenir les eaux amères. Il corrompt la vérité de Dieu par sa doctrine qui est un poison (1 Jean 2:22). Beaucoup meurent par ce moyen, non pas physiquement, mais par l’apostasie ils deviennent morts quant à toute connaissance ou reconnaissance du Dieu vivant.


3.5 - La quatrième trompette (8:12-13)

Le quatrième ange sonne de sa trompette (8:12) et « le tiers du soleil fut frappé, et le tiers de la lune, et le tiers des étoiles » : le tiers de chacun est obscurci pour ne pas briller ; bien sûr cela ne peut pas être littéral. Le soleil, qui est la source suprême de lumière sur la terre, parle de la lumière de la gloire de Dieu. Cet obscurcissement parle donc de gens qui sont plongés dans les ténèbres de l’athéisme, ne voyant pas le soleil. Ils deviennent inaccessibles même à la lumière réfléchie de la lune et des étoiles. La lumière du témoignage céleste est éliminée dans tout le royaume de la bête.

À ce moment-là, un aigle vole par le milieu du ciel disant à haute voix : « malheur, malheur, malheur, à ceux qui habitent sur la terre, à cause des autres voix de la trompette des trois anges qui vont sonner de la trompette ! » (8:13). Il insiste sur la malheureuse solennité des trois trompettes qui sont sur le point de sonner. La raison en est claire : avec la cinquième trompette, nous arrivons au milieu de la soixante-dixième semaine de Daniel, et « la grande Tribulation » commence. À ce moment-là, la méchanceté s’élève au sommet de son défi le plus arrogant contre Dieu.


4 - Apocalypse 9

4.1 - La cinquième trompette. Une infestation de démons (9:1-12)

La cinquième trompette sonne et Jean voit « une étoile tombée du ciel » : elle est déjà tombée (9:1). C’est la même étoile que celle tombée lors de la troisième trompette (8:10). Le faux prophète, l’Antichrist, reçoit ainsi la clef du puits de l’abîme. Quand il l’ouvre (9:2), une fumée monte du puits qui obscurcit le soleil et l’air : c’est l’obscurcissement et la pollution de l’atmosphère même de l’existence des gens par une doctrine satanique qui polluera aussi leurs esprits.

De cette fumée sort une plaie de sauterelles auxquelles il est donné un pouvoir semblable à celui des scorpions de la terre (9:3). Les sauterelles mangent la végétation, et leur nombre gigantesque les rend pratiquement irrésistibles quand elles dévastent un pays, tandis que le scorpion laisse un aiguillon qui tourmente. Ces sauterelles ne nuisent pas à la végétation, mais seulement aux personnes qui n’ont pas le sceau de Dieu sur leur front. Ceci indique le caractère de ce fléau comme étant celui d’esprits mauvais. L’Antichrist proclame effrontément sa doctrine polluante qui nie le Père et le Fils, et en même temps il fait l’image de la bête romaine et exige d’Israël qu’ils rendent les honneurs divins à la Bête : voilà la fumée odieuse qui ouvre la voie aux esprits mauvais de Satan pour prendre possession d’un grand nombre de gens. Ceci apparait être infligé spécialement sur Israël, bien que tout le royaume de la bête soit affecté du fait que la majeure partie de la population acceptera le mensonge de l’Antichrist (Apoc. 16:13-14).

Ce tourment continue pendant 5 mois (9:5). Cinq est un nombre qui parle de responsabilité humaine, car les victimes ont elles-mêmes invité ce fléau à venir. L’horreur d’une telle possession démoniaque fait que les gens désirent la mort (9:6), mais Dieu ne permet pas qu’ils meurent : il faut qu’ils apprennent les résultats de leur folie.

« La ressemblance des sauterelles était semblable à des chevaux préparés pour le combat » (9:7) : cela parle de leur force pour conquérir : elles assujettissent les hommes. « Et sur leurs têtes il y avait comme des couronnes semblables à de l’or » : cela parle d’une dignité qu’elles affectent et qui trompe les gens, tandis que « leurs faces étaient comme des faces d’hommes » ajoute à cette tromperie un abord vantard et humaniste. Les cheveux de femmes parlent de sujétion, et rappellent leur totale sujétion à l’autorité infernale satanique. Leurs dents comme des dents de lion manifestent néanmoins leur rapacité et leur ténacité : si elles attrapent quelqu’un, elles ne le lâchent plus.

Elles ont des cuirasses semblable à des cuirasses de fer (9:9). En contraste avec la cuirasse de la justice du croyant (Éph. 6:14), celles-ci parlent de consciences endurcies auxquelles il ne reste plus de sentiments propres. Le bruit de leurs ailes inspire la terreur comme une armée de chevaux de guerre courant au combat. Quand les gens ont rejeté Dieu de manière effrontée, il reste toute la place pour une grande et terrible infestation de démons qui font sentir leur puissance.

Ces démons sont comme des scorpions avec des aiguillons dans leur queue, ce qui montre que les gens finiront par sentir les résultats de leurs œuvres mauvaises (9:10). Comme l’alcool et les drogues, les gens sentent un effet exhilarant au début, mais l’effet de l’aiguillon vicieux vient plus tard. Leur roi est l’ange de l’abîme dont le nom est Abaddon ou Apollyon, un autre nom pour désigner Satan et qui signifie « un destructeur ». Cette plaie de démons sans pareille est le point culminant de la doctrine de l’Antichrist quand il implante l’idolâtrie grossière dans le saint lieu (la zone du temple à Jérusalem), en défi lancé au Dieu vivant. Ce malheur sera terrible, mais deux autres pires vont suivre.


4.1 - La sixième trompette : invasion par une grande armée (9:13-21)

Le sixième ange sonne de la trompette, et une voix sort des quatre cornes de l’autel d’or qui est devant Dieu (9:13). C’est Dieu Lui-même qui appelle le jugement, Lui dont la gloire a été outragée. Quatre anges liés sur le fleuve Euphrate sont déliés (9:14-15). L’autel d’or nous rappelle que c’est la gloire de Dieu qui doit être maintenue. Le fleuve Euphrate était la limite ancienne de l’empire romain et doit être la frontière future d’Israël. Les quatre anges liés sont des anges de Satan dont la puissance se rattache au roi du Nord, l’Assyrien, qui sera à la tête d’une alliance forte avec une animosité acharnée contre Israël. Il est beaucoup parlé de cet homme dans la prophétie de l’Ancien Testament. L’empire Assyrien a été, durant un temps, un empire de grande importance ; sa capitale était Ninive (dans l’Irak d’aujourd’hui). Il comprenait la Syrie, le Liban, la Jordanie, une partie de l’Iran et une partie de la Turquie. À un moment il a mené les 10 tribus d’Israël en captivité. La Russie n’est pas le roi du Nord : c’est l’Assyrien qui l’est. En Ézéchiel 38:15 et 39:2, « le prince de Rosh, de Méshec et de Tubal » est vu comme venant « du fond du Nord », ce qui correspond à la Russie, tandis que le roi du Nord est proche d’Israël, comme une carte du temps de l’empire d’Assyrie peut le montrer.

Daniel 8:21-22 montre que le royaume d’Alexandre le Grand serait brisé en quatre royaumes. L’un d’eux serait le précurseur du futur roi du Nord dont il est parlé au verset 23 comme étant « un roi au visage audacieux, et entendant les énigmes ». Le verset 24 dit « sa puissance sera forte mais non par sa propre puissance » indiquant qu’une autre puissance le soutient par derrière, peut-être la Russie.

Ésaïe 10:5-6 est le passage le plus important à ce sujet. Là, Dieu parle de l’Assyrien comme la verge de sa colère, disant qu’Il l’enverrait contre une nation profane (Israël). Alors au v. 12 de ce chapitre : « Et il arrivera que, quand le Seigneur aura achevé toute son œuvre contre la montagne de Sion et contre Jérusalem, je visiterai le fruit de l’arrogance du cœur du roi d’Assyrie et la gloire de la fierté de ses yeux ». Daniel 9:27 nous donne une instruction supplémentaire quant à la raison pour laquelle Dieu envoie l’Assyrien contre Israël : « à cause de la protection des abominations il y aura un désolateur, et jusqu’à ce que la consomption et ce qui est décrété soient versés sur la désolée ». Du fait qu’Israël sera coupable d’avoir protégé l’idolâtrie dans la zone du temple, Dieu enverra le roi du Nord pour le punir, bien qu’ensuite le jugement soit versé sur celui-ci à son tour. Ésaïe 28:14-18 parle de l’Assyrien comme du « fléau qui inonde » pour punir Israël qui a fait « une alliance avec la mort » et un « pacte avec le shéol », ce qui correspond à l’alliance idolâtre avec la Bête romaine.

Jusqu’à ce moment-là Dieu a empêché le roi du Nord d’attaquer Israël, mais suite à l’infestation démoniaque amenée par l’idolâtrie de l’Antichrist, Il donne le commandement de délier les quatre anges liés sur le fleuve Euphrate, ce qui ouvre la voie à la grande invasion par le roi du Nord. C’est ce dont il est parlé également en Daniel 11:40. Le roi du midi (l’Égypte) voudra « attaquer » l’Antichrist et « le roi du Nord fondra contre lui comme un vent de tempête, avec des chars et des cavaliers, et avec beaucoup de navires, et entrera dans les pays et inondera et passera outre ».

Ceci est un évènement extrêmement significatif dans la prophétie, et auquel bien des passages de l’Ancien Testament font référence, car Dieu lui-même commence à mettre Sa main nettement, publiquement et directement contre l’orgueil idolâtre de l’homme qui s’est élevé aux sommets les plus effrontés de provocation contre Son autorité, comme on le voit dans l’homme de péché s’asseyant comme Dieu dans le temple à Jérusalem (2 Thes. 2:4). Ces anges déliés sont préparés pour l’heure et le jour et le mois et l’année (9:15), ce qui semble impliquer que ce temps va graduellement croissant comme si Dieu voulait à quelques moments intervenir en grâce si Israël voulait se repentir. L’antagonisme de cet ennemi est contre « un tiers des hommes », la terre romaine, bien qu’Israël soit le point d’attaque direct.

Leur nombre 200 millions (9:16) doit inclure non seulement l’armée effective engagée dans le combat littéralement, mais les peuples de ces pays du Moyen Orient qui seront animés d’un antagonisme hostile contre l’Ouest, comme en fait on le voit se développer fortement dans leur caractère aujourd’hui.

Les chevaux (9:17) ne sont pas à prendre littéralement, mais ils parlent d’une influence quelconque portant les cavaliers à la guerre. Les cuirasses des cavaliers ne sont pas comme du fer (selon 9:9) qui parlent de consciences endurcies, mais elles sont des cuirasses de feu qui impliquent plutôt des consciences trompées par des fausses doctrines religieuses et qui sont dévorées par le fanatisme religieux. Tout ceci est cohérent avec le caractère de leur chef à cette époque : « un roi au visage audacieux et entendant les énigmes » (Daniel 8:23), c’est-à-dire un roi impitoyable et familier avec des esprits mauvais.

Les têtes de lion parlent de la férocité de cette attaque. Le feu, la fumée et le soufre qui sortent de leur bouche sont comparables aux menaces, aux subterfuges et aux blasphèmes du Rab-Shaké, le général de l’armée assyrienne qui assiégeait Jérusalem en Ésaïe 36 après sa conquête des autres nations. Cette attaque du roi du Nord a un caractère semblable à celui de l’infestation de sauterelles des v. 1-11, mais, tandis que les sauterelles frappaient les gens sans les tuer, les chevaux « tuent » par le feu, la fumée et le soufre qui sortent de leur bouche. Il ne s’agit pas d’une mort physique, mais de conduire les gens dans un état d’incrédulité mortelle. Le fanatisme religieux de l’Assyrien dans son traitement méchant d’Israël et de l’Occident servira à tourner l’Occident encore davantage contre la religion et contre toute reconnaissance de Dieu. L’attaque sera physique et violente, aussi bien que complétée par une foule de discours. Les chevaux semblent être tout le système religieux complet qui soutient l’attaque, car ils ont le pouvoir dans leur bouche aussi bien que dans leur queue (9:19) — non seulement dans leur queue comme c’était le cas des sauterelles. Leurs paroles sont féroces et le résultat final est désolant.

Cependant les v. 20-21 nous montrent que ceux qui ne sont pas tués par ces plaies restent froidement sans repentance quant à leur religion corrompue de culte idolâtre. Les gens ne se tournent pas vers Dieu en dépit de tous les avertissements solennels et des expériences qui les secouent. Leur idolâtrie leur semble un prétexte suffisant pour justifier leurs meurtres, leur magie, leur fornication et leurs larcins.


5 - Apocalypse 10

5.1 - Un long intervalle avant la septième trompette

Nous trouvons un long intervalle entre la sixième et la septième trompette, allant de Apoc. 10:1 à Apoc. 11:14. Il n’y a pas de doute quant à l’identité de l’ange puissant qui descend du ciel (10:1), car Son visage est comme le soleil. C’est Lui en qui la gloire de Dieu est révélée, le Seigneur Jésus, certes encore revêtu d’une nuée, indiquant quelque obscurité : la gloire de Dieu est présente, mais voilée dans une certaine mesure. L’arc-en-ciel est la promesse de la lumière de Dieu qui reste encore à manifester dans sa pleine mesure, avec toutes les couleurs du spectre témoignant de la grande magnificence de la gloire de Dieu. Les pieds comme des colonnes de feu parlent de la sainteté brûlante de Dieu qui doit premièrement fouler aux pieds tous les adversaires mauvais.

Le petit livre ouvert (10:2), si nous considérons les versets 8 à 11, semble se rapporter aux prophéties de l’Ancien Testament qui traitent des jugements de Dieu sur la terre. Elles doivent être complètement accomplies. Son pied droit sur la mer exprime le fait que les nations Gentiles Lui sont assujetties : Son pied gauche sur la terre signifie qu’Israël Lui est assujetti. Sa voix est celle d’un lion rugissant : Il revendique la puissance sur les nations à laquelle Il a droit. Les sept tonnerres sont la réponse de Dieu en plénitude de ressources de puissance divine (Ps. 29:3). Dieu est pleinement en appui à Son Fils quand Il revendique la terre et la mer comme Lui appartenant. Mais bien que les tonnerres parlent de manière compréhensible, il n’est pas permis à Jean de transcrire leurs paroles (10:4) : ce n’est donc pas nécessaire pour nous de savoir ce qui a été dit.

L’ange « lève sa main droite vers le ciel et jure par le Dieu vivant, Celui qui vit aux siècles des siècles, le créateur du ciel, de la terre et de la mer, et de toutes les choses qui y sont, qu’il n’y aurait plus de délai » (10:6). Il est un avec Dieu, de sorte que c’est réellement Dieu qui jure par Lui-même. Il avait déjà fait cela quand Il avait montré la grâce à Abraham et à sa semence (Héb. 6:13-14) ; maintenant Il le fait en exécutant le jugement qui Lui assujettit toutes choses.

L’ange annonce ensuite que le son de la trompette du septième ange va être le signal clôturant le mystère de Dieu selon les prophéties données par Ses esclaves les prophètes dans le passé (10:7). Son achèvement est suspendu seulement jusqu’à ce que d’autres affaires soient mises en bon ordre. De nouveau nous voyons une délibération, calme et en ordre, du jugement de Dieu : il n’y a aucune action précipitée. Le mystère de Dieu s’achèvera au son de la septième trompette. Le mystère de Dieu inclut ici le mystère de l’aveuglement d’Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée (Rom. 11:25), ainsi que le mystère d’iniquité (2 Thess. 2:7) et tout ce qui a été obscur dans les grandes voies souveraines de Dieu. Ces choses deviendront claires lors de la manifestation en gloire du Seigneur.

La même voix qui avait interdit à Jean d’écrire les paroles prononcées par les sept tonnerres lui dit maintenant d’aller et de prendre le petit livre de la main de l’ange qui se tient sur la mer et sur la terre (10:8). L’ange, qui est le Seigneur Lui-même, lui donne l’instruction de dévorer le livre, ce qui remplirait son ventre d’amertume, mais qui, dans sa bouche, serait doux comme du miel ; c’est ce que Jean constate effectivement (10:10).

Ceci montre qu’avant que le jugement s’abatte, notre grand Dieu a considéré tous les détails du caractère de ce jugement, et la manière dont la création sera affectée ; et Il désire que Ses serviteurs y entrent au moins dans une certaine mesure. Le prophète doit ressentir quelque chose de la solennité de ses prophéties. Si c’est une chose douce à notre goût que le Seigneur Jésus soit sur le point d’accomplir Sa grande œuvre d’assujétissement de toutes choses sous Ses pieds, et d’accomplir les prophéties de l’Ancien Testament, cependant cette œuvre produire inévitablement l’amertume de ses résultats tristes, terribles et éternels pour tous ceux qui ne veulent pas se soumettre, par la foi, à ce saint Seigneur de gloire.

La sérieuse réalité de tout cela est communiquée de façon insistante à Jean dans le fait qu’il lui est dit de prophétiser encore devant beaucoup de peuples, de nations, de langues et de rois (10:11). Cette œuvre comporte une amertume profondément ressentie parce que la plupart des gens ne croiront pas, tandis que, pour un vrai prophète, cela soit d’une douceur incontestable.


6 - Apocalypse 11

Nous avons vu sous la sixième trompette l’invasion d’Israël par le roi du Nord et la désolation qu’elle produit, en conséquence de l’image idolâtre de la Bête établie par Israël dans le temple au milieu de la soixante-dixième semaine de Daniel. Apoc. 11:1 à 13:18 traite des conditions de la dernière moitié de cette période de sept ans désignée dans l’Écriture par l’expression « la Grande Tribulation ».

Il est donné à Jean un roseau semblable à une verge et l’Ange (le Seigneur) lui dit de mesurer le temple de Dieu, et l’autel, et ceux qui y adorent (11:1). Le parvis est donné aux nations pour le fouler aux pieds pendant quarante-deux mois » (c’est-à-dire trois ans et demi) (11:2). Il ne s’agit pas d’une mesure littérale en mètres ou centimètres, car les adorateurs eux-mêmes sont aussi mesurés. Il est clairement fait référence au temple et à l’autel d’Israël, et à une période où ceux-ci auront été grossièrement profanés par l’Antichrist et les Juifs eux-mêmes du fait de l’idolâtrie de l’image de la Bête au milieu de la soixante-dixième semaine de Daniel ; une profanation supplémentaire sera due à l’invasion de l’Assyrien qui suivra immédiatement.

Le fait de mesurer parle d’une véritable discrimination spirituelle séparant la minorité pieuse en Israël d’avec la masse de la nation ; la minorité pieuse sera celle prenant soin des intérêts de Dieu dans Son temple et dans Son autel. L’autel, celui des holocaustes, parle de la nécessité absolue du sacrifice du Messie d’Israël (béni soit-Il), et le temple parle de la demeure de Dieu parmi Son peuple. La valeur de ces choses sera appréciée par la minorité, mais méprisée par la majorité de la nation.


6.1 - Deux témoins exceptionnels à Jérusalem (11:3-14)

Deux témoins remarquables revêtus de puissance par le Seigneur, apparaitront à Jérusalem durant la Grande Tribulation, mais ils seront mis à mort à la fin de cette période de trois ans et demi, c’est-à-dire juste avant l’apparition du Seigneur en gloire. Ces prophètes ne sont que deux d’entre un grand nombre qui rendra aussi quelque témoignage ailleurs dans le pays en dehors de Jérusalem, mais ceux-ci auront une puissance spéciale donnée de Dieu. Revêtus de sacs, ils ressentiront la honte de la culpabilité d’Israël. Leur prophétie sera spécialement nécessaire à Jérusalem à cause de l’idolâtrie qui y prévaudra.

Au verset 4 ils sont désignés comme les deux oliviers et les deux lampes ou chandeliers de Zacharie 4:2-3, autrement dit ceux qui sont oints (les fils de l’huile) et qui rendent témoignage (les luminaires). Ils rendent témoignage au fait qu’il y a un vrai Messie d’Israël oint (oint à la fois comme Roi et comme Sacrificateur) qui sera manifesté à Israël. En effet « Lui bâtira le temple de l’Éternel, et Il portera la gloire, et Il s’assiéra et dominera sur Son trône ; et Il sera Sacrificateur sur Son trône » (Zacharie 6:13).

Le feu sortant de leur bouche (11:5) rappelle les paroles brûlantes d’Élie aux deux chefs de cinquantaine insolents qui furent dévorés immédiatement par le feu, eux avec leur cinquantaine (2 Rois 1:9-12). La puissance pour retenir la pluie du ciel (11:6) avait aussi été donnée à Élie (Jacques 5:17). La puissance de changer l’eau en sang se retrouve dans le conflit de Moïse avec les Égyptiens (Exode 7:19-20) aussi bien le fait de frapper la terre de nombreuses plaies. Ce serait complètement contraire à notre caractère chrétien d’essayer de faire de telles choses aujourd’hui (voir Luc 9:54-56), car aujourd’hui est un jour de grâce, mais quand Dieu commencera Ses jugements, Il le fera accompagné d’un témoignage clair. Ces deux prophètes ressembleront à Moïse et à Élie sans être les mêmes personnes, comme certains l’ont supposé à tort sur la base de Malachie 4:5 ; le fait de venir dans l’esprit et la puissance d’Élie a été aussi le cas de Jean le baptiseur (Luc 1:17).

Dieu permet que rien ne les arrête tant que leur témoignage n’est pas achevé. Il permet alors à la Bête romaine (le dictateur de l’Europe de l’Ouest) qui monte de l’abîme (Apoc. 17:8), et dont il est aussi dit qu’elle monte de la mer (Apoc. 13:1) — de leur faire la guerre et de les mettre à mort de sorte que la puissance de Dieu sur la Bête soit encore plus clairement manifestée (11:7). Le fait que la Bête monte de l’abîme parle du caractère directement satanique de la puissance qui l’anime et lui communique son énergie. Ce personnage ne sera pas personnellement à Jérusalem, mais il y aura là beaucoup d’instruments qui seront dévoués à son service. Cependant très peu après, cette Bête romaine en personne avec le faux prophète (l’Antichrist), seront terrifiés par l’apparition soudaine du Seigneur Jésus du ciel à Armageddon au Nord d’Israël, et les deux personnages seront pris par puissance divine et jetés vivants dans l’étang de feu (Apoc. 19:11-20).

Les deux témoins souffriront un rejet acharné et subiront une défaite apparente honteuse. Non content de les avoir mis à mort, leurs ennemis laisseront leurs corps morts exposés sur la place à Jérusalem (appelée Sodome à cause de sa corruption révoltante, et Égypte à cause de son indépendance de Dieu orgueilleuse ; Apocalypse 11:8-10). Se délectant avec un plaisir diabolique de leur horrible besogne, ils s’enverront les uns aux autres des cadeaux de congratulation. Les corps morts des deux témoins seront contemplés pendant trois jours et demi y compris par ceux des autres nations, peut- être par le moyen de la télévision. Il n’y a pas de doute qu’il s’agit d’une mort physique effective.

Cependant la méchante folie des chefs d’Israël fournira le témoignage à leur propre défaite. Aux yeux mêmes de leurs ennemis, les deux témoins ressusciteront d’entre les morts et se tiendront sur leurs pieds (11:11). S’ils avaient été ensevelis, on n’aurait pas vu ce grand spectacle, mais ayant eu la joie morbide de se repaitre de la vision de leurs corps morts, ils s’exposeront eux-mêmes à la terreur de les voir revenir à la vie. Ces témoins se tiendront là debout suffisamment longtemps pour impressionner les gens par la réalité de leur résurrection, et alors une grande voix venant du ciel les appellera à y monter. La voix sera entendue par leurs ennemis qui les regarderont en train de monter au ciel dans une nuée.

Immédiatement « à cette heure-là », il y aura un grand tremblement de terre (littéralement et moralement) qui secouera la ville, détruisant la dixième partie et tuant 7000 personnes (11:13). Ceci précède tout juste l’apparition du Seigneur en majesté terrible. Il semblerait que Jérusalem n’aura presque pas le temps de récupérer après le tremblement de terre, avant que le roi du Nord revienne d’Égypte pour faire le siège de la ville. L’ébranlement produit quelque bien cependant, car ceux qui n’ont pas été tués sont épouvantés et donnent gloire au Dieu du ciel. Sont-ils réellement amenés à la foi en Dieu ? c’est une autre question.


6.2 - La septième trompette : l’annonce du royaume de Christ (11:15-18)

Le troisième malheur arrive avec la septième trompette. De grandes voix du ciel annoncent que « le royaume du monde de notre Seigneur et de son Christ est venu, et il régnera aux siècles des siècles » (11:15). Loin d’être un malheur pour le cœur renouvelé, ce grand royaume apportera une bénédiction inexprimable, mais pour les rebelles impies ce sera le pire de tous les malheurs, car chacun de ces rebelles devra maintenant faire face à l’exposé de toute l’accumulation de sa culpabilité et il sera jugé par Celui qu’ils ont méprisé et rejeté, Jésus, le Fils de l’homme exalté, le Fils éternel de Dieu. Tous les autres royaumes tomberont, « et l’Éternel seul sera haut élevé en ce jour-là » (És. 2:11).

Les rachetés dans le ciel (les 24 anciens) répondent par une profonde adoration : « ils tombèrent sur leurs faces et rendirent hommage à Dieu, disant : Nous te rendons grâces, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, celui qui est et qui était, de ce que tu as pris ta grande puissance et de ce que tu es entré dans ton règne » (11:16-17). Ils diront clairement que cette grande dignité appartient pleinement au Seigneur Jésus qui a affirmé Ses droits d’autorité absolue pour régner comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

Les propos qu’ils tiennent au v. 18 embrassent une longue période de temps, et les évènements dont ils parlent ne sont pas mis en ordre chronologique. L’irritation des nations et la colère de Dieu contre eux seront manifestes au moment de la révélation du Seigneur venant du ciel, mais « le temps des morts pour être jugés » anticipe la fin du règne millénaire de Christ. S’Il doit juger les vivants, il n’y a aucun doute qu’Il jugera les morts. Toutes ces choses sont liées au royaume du Fils de l’homme qui assujettira toutes choses avant de remettre le royaume à Dieu le Père (1 Cor. 15:24-28). Les récompenses données aux serviteurs, aux prophètes, aux saints et à tous ceux craignent Son nom, sont aussi en rapport avec le royaume, de même que la destruction de ceux qui corrompent la terre. Cela inclura les jugements de la Tribulation et le jugement par le feu du ciel descendant sur Gog et Magog à la fin des mille ans (Apoc. 20:7-9), et cela est complété par le jugement au grand trône blanc de tous les morts qui ne sont pas sauvés (Apoc. 20:11-15).


6.3 - Le temple et l’arche

Le verset 19 commence un nouveau sujet et se rattache au ch. 12. Les trompettes nous amènent à la fin de tous les jugements. La scène retourne maintenant pour considérer le développement de divers détails liés à l’espace de temps couvert par les trompettes.

Le temple de Dieu ouvert dans le ciel n’est pas lui-même un temple céleste, car dans la cité céleste il n’y a pas de temple (Apoc. 21:22). Le temple et l’arche sont vus ici en liaison avec Israël, à une époque où Israël sur la terre sera dans un état d’apostasie coupable, s’étant délibérément détourné de la vérité qu’il proclamait croire autrefois, apostasiant de Dieu et de toute reconnaissance du Messie qui vient. Mais les conseils de Dieu concernant sa bénédiction sont encore établis dans le ciel, le temple parlant de la demeure de Dieu parmi les Siens et l’arche parlant de Christ glorifié, centre de toute bénédiction pour Israël. L’arche littérale sera oubliée (Jér. 3:16) : sa signification spirituelle est le sujet vital. C’est pourquoi Israël apprendra que « les cieux dominent » (Dan. 4:26), mais les conseils de Dieu en bénédiction ne seront pas accomplis avant que des jugements terribles prennent place : c’est ce que nous assurent les éclairs, les tonnerres, les voix, le tremblement de terre et la grosse grêle.