Paul Fuzier
(Délivrances de l’Éternel et état d’esprit qui s’y rapporte)
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest — ME 1955 p. 3
Table des matières :
2 - Quand la délivrance ne vient pas
4 - Des actes suivent l’humiliation
Au début de l’année écoulée, notre
attention avait été arrêtée sur les chapitres 4 à 7 du premier Livre de Samuel (M.E.
1954, p. 3). La méditation de cette portion de la Parole de Dieu nous conduisait
à remarquer que le secours d’en-haut n’avait pas été accordé à Israël en 1 Samuel
4, mais seulement en 1 Samuel 7. Dans le premier de ces deux chapitres, c’est :
« Pourquoi l’Éternel nous a-t-il battus
aujourd’hui… ? » ; dans le second : « L’Éternel nous
a secourus
jusqu’ici », et les versets
2 à 9 de ce chapitre 7 nous disent pourquoi il put en être ainsi : en premier
lieu, « toute la maison d’Israël se lamenta après l’Éternel », exprimant
une réelle souffrance et soupirant après le retour de l’arche ; ensuite, l’Éternel
encourageant en cela le peuple dans le cœur duquel Il avait discerné les premiers
indices d’un retour vers Lui, Samuel trace devant eux le seul chemin qu’ils avaient
à suivre pour obtenir la délivrance (v. 3) ; enfin, les fils d’Israël conformèrent
leurs voies à l’enseignement du prophète (v. 4), de sorte qu’ils furent dans la
condition morale qui leur permettait de venir à Mitspa (v. 5), le lieu où jadis
Israël était « sorti en bataille à la rencontre des Philistins » et où
l’arche de Dieu avait été prise pour être ensuite transportée à Asdod (4:1 ;
5:1). À Mitspa, le peuple répand de l’eau devant l’Éternel, jeûne et fait sa confession :
« Nous avons péché contre l’Éternel » (7:6). Désormais, l’Éternel peut
secourir ! C’est Lui qui, par le moyen des Philistins, avait agi à l’égard
de son peuple pour le discipliner. « Il a commandé, et a fait venir un vent
de tempête » (Ps. 107:25) ; c’est Lui qui, maintenant, déploie sa puissance
en faveur d’Israël restauré et met en déroute les Philistins. « Il arrête la
tempête, la changeant en calme, et les flots se taisent » (Ps. 107:29). Samuel
peut ainsi dresser « la pierre de secours » et dire : « L’Éternel
nous a secourus jusqu’ici ». « Et ils se réjouissent de ce que les eaux
sont apaisées, et il les conduit au port qu’ils désiraient. Qu’ils célèbrent l’Éternel
pour sa bonté, et pour ses merveilles envers les fils des hommes ; et qu’ils
l’exaltent dans la congrégation du peuple, et le louent dans l’assemblée des anciens ! »
(Ps. 107:30 à 32).
En commençant l’année nouvelle, peut-être convient-il de revenir sur l’enseignement contenu dans ces chapitres : il nous sera particulièrement utile si nous avons connu des circonstances au cours desquelles nous n’avons pas été délivrés, bien que nous ayons soupiré après la délivrance et prié pour cela. Sans doute avons-nous rappelé ce que Dieu a fait pour nous dans le passé et répété : « L’Éternel nous a secourus jusqu’ici », comptant sur son aide encore une fois, mais il semble qu’il n’y a pas de secours, que Dieu nous dit, comme autrefois à son peuple : « Vous m’avez abandonné, et vous avez servi d’autres dieux ; c’est pourquoi je ne vous sauverai plus » (Juges 10:13). N’aurions-nous pas oublié de mettre en pratique ce que nous lisons en 1 Samuel 7:2 à 12, perdu de vue que l’Éternel ne « fut en peine de la misère d’Israël » qu’après que les Israélites eurent ôté « du milieu d’eux les dieux étrangers, et servirent l’Éternel » (Juges 10:16).
Si la main de Dieu est sur nous,
« humilions-nous donc sous la puissante main de Dieu » (1 Pierre 5:6).
Les exhortations à l’humiliation ne manquent pas dans les Écritures, elles sont
particulièrement de saison aujourd’hui. Mais ce que Dieu nous demande, ce n’est
pas tant de prendre une attitude extérieure de contrition, si bonne qu’elle soit,
ou bien de multiplier des réunions d’humiliation, si nous ne sommes pas dans l’état
moral convenable pour cela ; nos paroles risqueraient alors d’aller au-delà
de ce que nous éprouvons et de viser peut-être le cas d’un autre, tandis que nous
perdrions de vue notre propre état. Nous nous humilions volontiers pour les manquements
de nos frères, oubliant que la question du prophète Oded n’est pas seulement pour
l’armée d’Israël revenant à Samarie : « N’avez-vous pas avec vous, ne concernant que vous,
des péchés contre
l’Éternel, votre Dieu ? » (2 Chron. 28:10).
C’est par l’humiliation individuelle qu’il faut commencer, un travail de Dieu dans nos cœurs et nos consciences nous amenant à la repentance, au jugement de nos voies et au rejet des idoles, car l’humiliation vraie se traduit par des actes. Ce n’est qu’après que les fils d’Israël eurent ôté « les Baals et les Ashtoreths » que Samuel put convoquer le peuple : « Assemblez tout Israël à Mitspa » (1 Sam. 7:4 et 5). Que rien en nous ne s’oppose à ce travail que Dieu veut opérer en chacun de nos cœurs afin de pouvoir ensuite nous secourir et nous bénir !
« C’est à celui-ci
que je regarderai : à l’affligé,
et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole » (Ésaïe 66:2).
Chacun pour ce qui nous concerne, et en vérité, puissions-nous être « celui-ci » !