La tente d’assignation et le temple

Remmers Arend [Ajouts bibliquest entre crochets]


Ermunterung und Ermahnung, 1997-12 p. 370-377 et 1998 p. 10


[Le mot « tente d’assignation » de la version Darby de la Bible en français est traduit en allemand (Elberfeld-CSV) par « tente de réunion » ou « tente de rencontre ». Le mot « assignation » ajoute l’idée de convocation à l’idée de réunion ou rassemblement. Pour cet article, nous avons conservé le terme tente d’assignation]


Table des matières :

1 - [Construction lancée juste après la sortie d’Égypte ; temple longtemps après]

2 - Images des choses célestes

2.1 - [Dieu a donné des instructions précises sur la tente et sa réalisation]

2.2 - [Images des choses célestes]

2.3 - [Le Seigneur Jésus, ministre des lieux saints, Homme glorifié dans le ciel]

3 - Accès au sanctuaire

3.1 - [Le lieu saint et le lieu Très-saint, séparés par un voile et accès restreint]

3.2 - [Le voile représentant la chair de Christ vivant sur la terre]

3.3 - [Pleine liberté d’accès par la foi à la présence de Dieu]

4 - La Maison du Père dans les cieux

4.1 - [Proximité des rachetés autour de l’Agneau sur Son trône]

4.2 - [Contreparties célestes des choses et services terrestres]

4.3 - [Accès libre au trône de la grâce]

4.4 - [Choses inexprimables. Plus d’intimité dans la maison du Père qu’autour du trône]

5 - L’assemblée — un temple

5.1 - [Le temple figure de l’assemblée]

5.2 - [3 comparaisons pour l’assemblée : Épouse ou femme de l’Agneau (amour), corps de Christ (unité), temple ou maison de Dieu (sainteté)]

5.3 - [Les pierres de construction : pierres vivantes, pierres de prix]

5.4 - [Table du Seigneur : nourriture spirituelle, unité visible, communion]

5.5 - [Polyvalence de l’image du temple ou de la maison de Dieu]

6 - Comparaison de la tente et du temple

6.1 - [Tente du témoignage — Temple gloire et sainteté]

6.2 - [Reconnaître et trouver le lieu de rassemblement des croyants]

6.3 - [Origine des matériaux de construction de la maison de Dieu : rôle des frères et des sœurs]

6.4 - [Ce que la maison de Dieu a coûté au constructeur]


1 - [Construction lancée juste après la sortie d’Égypte ; temple longtemps après]

La tente d’assignation dans le désert et plus tard le temple à Jérusalem ont formé, selon la volonté de Dieu, le centre spirituel du peuple d’Israël. Il a condescendu dans Sa grâce à habiter au milieu de Son peuple racheté. N’est-ce pas remarquable qu’il est question pour la première fois de la sainte demeure de Dieu immédiatement après la délivrance d’Israël hors de l’Égypte, bien que cette demeure n’existât pas encore ? « Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté ; tu l’as guidé par ta force jusqu’à la demeure de ta sainteté… Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô l’Éternel ! le sanctuaire, ô Seigneur ! que tes mains ont établi » (Ex 15:13, 17).

Pour le voyage du peuple d’Israël à travers le désert, Dieu donna d’abord l’ordre de construire la tente d’assignation et elle fut dressée un an après la sortie d’Égypte (Exode 25 à 30 et 35 à 40). 480 ans après la sortie des enfants d’Israël, le roi Salomon commença la construction du temple de Jérusalem ; celle-ci dura sept ans jusqu’à son achèvement (1 Rois 5 à 7 ; 2 Chr. 2 à 4).


2 - Images des choses célestes

2.1 - [Dieu a donné des instructions précises sur la tente et sa réalisation]

Pendant que Moïse était sur la montagne pour recevoir la loi pour Israël, Dieu lui montra le modèle de la tente et lui ordonna de tout faire exactement selon ce modèle (Exode 25:9, 40). Ce fait est si significatif qu’il est mentionné deux fois dans le Nouveau Testament, la première fois par Étienne dans son discours au sanhédrin (Actes 7:44) et la seconde fois dans l’épitre aux Hébreux (8:5). David reçut également des instructions précises du Saint-Esprit concernant la construction du temple (1 Chr. 28:11, 12, 19).


2.2 - [Images des choses célestes]

Selon Hébreux 8:5, la tente d’assignation et sans doute aussi le temple sont une « image et une ombre des choses célestes ». Dieu a donc fait construire Son habitation terrestre selon le modèle du ciel, afin que nous puissions avoir une certaine notion de la gloire céleste.

Il est vrai que l’épitre aux Hébreux ne parle jamais explicitement du temple, mais toujours seulement du « tabernacle », y compris lorsqu’il s’agit clairement du temple (cf. Héb. 13:10). Le sanctuaire céleste est Lui-même appelé « tabernacle » (peut-être pour indiquer qu’il y a encore quelque chose de plus par-dessus, à savoir la maison du Père). C’est le « tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas fait de main, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création » (Héb. 9:11). Au ch. 9:23 les « images des choses dans les cieux » sont mises en contraste avec les « choses célestes elles-mêmes », puis au v. 24 il est dit : « Car le Christ n’est pas entré dans les lieux saints faits de main, copies des vrais, mais dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu ».


2.3 - [Le Seigneur Jésus, ministre des lieux saints, Homme glorifié dans le ciel]

Alors que le souverain sacrificateur d’Israël entrait chaque année dans le lieu Très-saint du tabernacle au grand Jour des Propitiations, le Seigneur Jésus, notre souverain sacrificateur, est entré dans le sanctuaire céleste une fois pour toutes après avoir accompli Son œuvre de rédemption valable éternellement (Héb. 9:12). Là encore, contrairement au souverain sacrificateur juif, Il s’est assis pour toujours à la droite du trône de Dieu, et Il est maintenant « ministre des lieux saints et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé, non pas l’homme » (Héb. 8:2). En même temps, nous pouvons Le voir là comme notre précurseur, qui est notre garant de ce qu’aussi nous serons bientôt là unis à Lui (Héb. 6:20). Il est en effet revenu là-haut comme homme glorifié, là où aucun homme n’a jamais été auparavant. Nous, nous serons rendus conformes à Son image lors de notre enlèvement et, avec Lui en tant que premier-né parmi de nombreux frères, nous serons là éternellement dans la présence de Dieu.


3 - Accès au sanctuaire

3.1 - [Le lieu saint et le lieu Très-saint, séparés par un voile et accès restreint]

Dans le « tabernacle » céleste, il n’y a pas de séparation ni de différence entre le lieu saint et le lieu Très-saint. Au temps de l’ancienne alliance, les Israélites n’avaient le droit de fouler de leurs pieds que le parvis. Les sacrificateurs avaient accès au lieu saint, mais quant au lieu Très-saint, seul le souverain sacrificateur y entrait une fois par an. Au grand jour des propitiations, le souverain sacrificateur devait passer par le lieu saint depuis le parvis, pour arriver dans le lieu Très-saint à travers le voile, et là il faisait aspersion du sang du sacrifice pour le péché ; pareillement le Seigneur Jésus a « traversé les cieux » après Son œuvre expiatoire (Héb. 4:14). Mais lorsqu’à Sa mort sur la croix, le voile du temple de Jérusalem a été déchiré de haut en bas, ce ne fut pas seulement la fin de la séparation symbolique entre les lieux saint et Très-saint du temple terrestre, mais l’accès à la présence immédiate de Dieu dans le ciel fut en principe rendu libre pour les humains.


3.2 - [Le voile représentant la chair de Christ vivant sur la terre]

Selon Hébreux 9:8-9:l’existence du sanctuaire d’autrefois était un symbole pour le temps du culte par sacrifices en Israël. Tant que ce culte était valide, c’est-à-dire avant l’œuvre expiatoire de Christ à la croix de Golgotha, le chemin vers Dieu n’était pas encore révélé. Au temps de l’Ancien Testament, aucun croyant ne pouvait posséder une certitude parfaite de pardon éternel de ses péchés, parce que l’œuvre de Christ sur la croix, par laquelle ce pardon a été obtenu, n’avait pas encore été accomplie, et le Saint-Esprit, qui nous en rend témoignage, n’était pas encore venu (Héb. 10:15). Ce n’était pas non plus le cas pendant la vie du Seigneur sur terre, car selon Héb. 10:20 le voile qui séparait le lieu Très-saint d’avec le lieu saint est la chair de Christ vivant sur terre. Le voile n’a été déchiré que lorsqu’Il est mort, et alors l’accès à Dieu a été rendu libre !


3.3 - [Pleine liberté d’accès par la foi à la présence de Dieu]

Depuis que l’œuvre de la rédemption a été accomplie, tous les croyants peuvent se tourner vers Dieu et s’approcher de Lui par la foi et en pleine liberté, dans la conscience de l’expiation parfaite que le Seigneur Jésus a accomplie par Sa mort sur la croix. Ses saintes exigences à l’égard du péché sont parfaitement et éternellement satisfaites par le sacrifice de Son Fils, et tous ceux qui croient en ce sacrifice sont rendus parfaits pour toujours. De plus, le Seigneur Jésus, en tant que souverain Sacrificateur, travaille maintenant continuellement pour les Siens afin de les garder des faux pas, de sorte qu’ils puissent avoir une pleine liberté à tous égards quant à l’accès spirituel au sanctuaire.


4 - La Maison du Père dans les cieux

4.1 - [Proximité des rachetés autour de l’Agneau sur Son trône]

Tout cela est maintenant une question de foi, et non de vue par les yeux. Nous attendons encore le moment où le Seigneur Jésus viendra et nous conduira dans la maison du Père. L’expression « maison de mon Père » figure deux fois dans l’évangile de Jean. La première fois le Seigneur Jésus désigne par-là le temple de Jérusalem ; et la deuxième fois, il désigne la maison céleste du Père, la demeure éternelle de Dieu — de Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit (Jean 2:16 ; 14:2). Les « chambres latérales » que Salomon avait installées autour du temple ne sont-elles pas déjà être une allusion aux « plusieurs [nombreuses] demeures » de la maison du Père dans les cieux, où le Seigneur Jésus prépare une place pour chaque enfant de Dieu (1 Rois 6:5,6 ; Jean 14:2-3) ? Cette disposition de chambres latérales du temple autour du sanctuaire se retrouve en Apoc. 5 avec les vingt-quatre anciens réunis en quelque sorte en cercle autour du trône de Dieu. Chacun a sa propre place, et chacun est également proche de l’Agneau au centre du trône, plus proche que les quatre êtres vivants [ou : animaux] et que l’immense armée des anges, qui tous regardent avec adoration Celui qui seul est digne d’être loué éternellement.


4.2 - [Contreparties célestes des choses et services terrestres]

De même que les sacrificateurs faisaient monter vers Dieu les parfums précieux sur l’autel d’or juste devant le voile, de même les vingt-quatre anciens du ciel ont des « coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints » (Apoc. 5:8). Celles-ci sont offertes avec les nombreux parfums du Seigneur glorifié (Apoc. 8:3), qui est appelé ici « un autre ange », sur l’autel d’or devant le trône de Dieu.

Devant le trône de Dieu, il y a la « mer de verre » (Apoc. 4:6), qui évoque le souvenir de la cuve d’airain devant la tente d’assignation et de la cuve encore plus grande, appelée « mer », devant le Temple. La purification journalière nécessaire pour les sacrificateurs sur la terre, ne sera plus nécessaire dans le ciel. La mer de verre parle donc de la pureté parfaite et permanente qui caractérise la sainte présence de Dieu et de tous ceux qui y seront éternellement (Apoc. 4:6 ; Ex. 30:16-21 ; 1 Rois 7:23-26).

Le trône dans le ciel avait également une contrepartie dans le sanctuaire terrestre. Dieu siégeait là sur le trône entre les chérubins au-dessus du propitiatoire dans le lieu Très-saint, et de là Il parlait avec Moïse. C’était à la fois le trône du gouvernement et le trône de grâce de Dieu (Nombres 7:89 ; Ps. 99:1).

Plus tard, lorsque le prophète Ésaïe vit le Seigneur sur un trône haut élevé, il s’écria avec effroi devant ce qu’il voyait : « Malheur à moi ! car je suis perdu ; car moi, je suis un homme aux lèvres impures… », et dans une vision similaire, Ézéchiel tomba à terre sur son visage (Ésaïe 6 ; Ézéchiel 1). Mais les vingt-quatre anciens de l’Apocalypse sont assis en paix et en silence autour du trône de la toute-puissance de Dieu dans le ciel, parce que c’est par Lui qu’ils ont été faits rois et sacrificateurs. Ils peuvent donc être là pleins de joie et d’adoration.


4.3 - [Accès libre au trône de la grâce]

Ce fait nous conduit à une autre caractéristique du trône de Dieu pour les croyants. L’arche de l’alliance et le propitiatoire étaient une image de la personne du Seigneur Jésus et de l’œuvre de propitiation qu’Il a accomplie. Le sang du sacrifice pour le péché sur le propitiatoire formait ainsi, pour ainsi dire, la base du trône de Dieu et de Son habitation parmi Son peuple terrestre. Mais le libre accès au lieu Très-saint n’était pas encore possible, comme nous l’avons vu. C’est seulement lorsque le Seigneur Jésus a opéré par Son propre sang une rédemption éternelle pour les pécheurs perdus, qu’« a été ouvert pour tous ceux qui croient » l’accès à Dieu au « trône de la grâce » (cf. Héb. 4:16). Ceux-ci peuvent y répandre leur cœur, et trouver miséricorde et grâce pour avoir du secours au moment opportun dans toutes les difficultés qu’ils rencontrent sur leur chemin de foi (Héb. 4:16 ; 10:19-22) !


4.4 - [Choses inexprimables. Plus d’intimité dans la maison du Père qu’autour du trône]

N’oublions pas, en méditant ces pensées, que « la loi avait l’ombre des biens à venir, non l’image même des choses » (Héb. 10:1). Au mieux, une ombre représente une esquisse assez précise d’un contour. C’est bien la même chose avec les images du sanctuaire céleste. Elles sont certes données par Dieu Lui-même, mais elles restent terrestres, et par conséquent en retrait de la réalité glorieuse. Comment quelque chose de terrestre pourrait-il refléter parfaitement des choses célestes ou même Dieu et la personne de notre Rédempteur et Seigneur ? Quand Paul a été ravi au troisième ciel et au paradis, il y a entendu des paroles inexprimables qu’il n’est permis à l’homme de répéter (2 Cor. 12:4). Comment cela sera-t-il quand nous verrons dans la gloire notre Seigneur bien-aimé « comme Il est » ? (1 Jean 3:2). Ainsi pareillement, la maison du Père semble présenter une relation plus intime entre Dieu le Père et Ses enfants que le trône de Dieu, autour duquel sont groupés les vingt-quatre anciens. Nous ne devons pas méconnaitre que la description d’Apoc. 4 et 5 ne se rapporte pas à l’état final, éternel, mais à un temps où il y aura encore des gens vivant sur la terre. Le trône comme symbole de la domination suprême se rattache à la création, tandis que la maison du Père est caractérisée par l’amour éternel du Père pour Son Fils. C’est dans le bonheur, l’amour et la sainteté parfaits de cette demeure éternelle du Père, du Fils et du Saint-Esprit, que nous serons introduits !


5 - L’assemblée — un temple

5.1 - [Le temple figure de l’assemblée]

Dans les descriptions de l’assemblée de Dieu dans les épitres du Nouveau Testament, l’image du temple revient sans cesse. On trouve aussi quelquefois quelque chose de plus général avec les images de l’édifice, de la maison et de l’habitation de Dieu. En 2 Cor. 6:16, nous avons une indication sur la correspondance entre le sanctuaire terrestre de Dieu et l’assemblée : « Car vous êtes le temple du Dieu vivant, selon ce que Dieu a dit : « J’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai, et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple ». Paul renforce ici le fait que les croyants sont le temple de Dieu par une citation de Lév. 26:11,12 où Dieu dit à Israël : « Je mettrai mon tabernacle au milieu de vous, et mon âme ne vous aura pas en horreur ; et je marcherai au milieu de vous ; et je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple ». Ainsi, nous ne nous trompons pas en admettant que le temple de Jérusalem est aussi une figure de l’assemblée.


5.2 - [3 comparaisons pour l’assemblée : Épouse ou femme de l’Agneau (amour), corps de Christ (unité), temple ou maison de Dieu (sainteté)]

Bien qu’elle soit encore maintenant sur la terre, au fond l’assemblée n’appartient pas à la terre, mais au ciel. Elle y a son origine et son but éternel. Dieu veut que nous comprenions le vrai caractère de l’assemblée, et Il a déjà pris des dispositions dans la création pour l’indiquer. C’est pourquoi l’Esprit Saint utilise les trois expressions imagées bien connues : Épouse ou femme de l’Agneau, corps de Christ, et temple ou maison de Dieu. L’image de l’Épouse parle avant tout de l’amour de Christ pour Son assemblée ; le corps parle de l’unité ; et le temple parle de la sainteté de Dieu. Plusieurs fois, la sainteté de cette habitation spirituelle de Dieu est mise en avant ; elle doit être réalisée dans la vie pratique de l’assemblée et de ses membres :


5.3 - [Les pierres de construction : pierres vivantes, pierres de prix]

Les croyants qui constituent ce temple spirituel sont considérés comme des « pierres vivantes » (1 Pierre 2:5). Cela ne nous rappelle-t-il pas les « pierres de prix » que le roi Salomon avait fait mettre en place pour construire le temple de Jérusalem (1 Rois 7:9-12) ?


5.4 - [Table du Seigneur : nourriture spirituelle, unité visible, communion]

En outre, la table du Seigneur, que nous trouvons en 1 Cor. 10:16-21 est un terme utilisé dans l’Ancien Testament pour l’autel de l’holocauste (Mal. 1:7,12). C’est sur cet autel qu’étaient offerts les sacrifices qui parlent tous de l’œuvre de notre Seigneur à la croix. Ils sont appelés le pain de Dieu, ils sont Sa nourriture (Lév. 21:6). Les sacrificateurs recevaient également une partie de certains sacrifices, et quiconque était pur en Israël pouvait manger des sacrifices de prospérité (Nombres 7:19-21). De même que les Israélites avaient une communion extérieure avec Dieu dans le sacrifice de prospérité, la participation à la fraction du pain est également l’expression visible de l’unité et de la communion de l’assemblée de Dieu sur la terre. Ici, les images de la maison de Dieu et du corps de Christ se rejoignent, car ce qui est visible à la table du Seigneur est l’unité du corps.


5.5 - [Polyvalence de l’image du temple ou de la maison de Dieu]

La complexité de l’image du temple ou de la maison de Dieu est également démontrée par le fait qu’il est parfois question d’un bâtiment achevé, et dans d’autres passages d’un bâtiment encore en cours de construction. D’un côté le Seigneur Jésus est Celui qui construit (Matt. 16:18), d’un autre côté des gens travaillent à cette construction (1 Cor. 3:10-14). Les croyants ne sont pas seulement les pierres qui constituent le temple, mais ils y servent aussi Dieu comme une « sainte sacrificature » et doivent apprendre « comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité » (1 Pierre 2 et 1 Tim. 3:15).


6 - Comparaison de la tente et du temple

6.1 - [Tente du témoignage — Temple gloire et sainteté]

La tente d’assignation était principalement destinée au voyage d’Israël dans le désert. Tout ce qui en faisait partie devait être porté par les Lévites, ce qui supposait beaucoup de fatigue et d’efforts. La Parole de Dieu parle avec beaucoup de détails des diverses responsabilités des Lévites. Pendant le voyage dans le désert, la tente et l’arche de l’alliance sont appelées à plusieurs reprises l’habitation (ou : tabernacle) et l’arche du témoignage. Le témoignage proprement dit était les deux tables de la Loi que Dieu avait données à Moïse, et il donnait à tout le sanctuaire son caractère. Dès qu’Israël fut arrivé en Canaan, la situation changea. En Josué 4:16, l’« arche du témoignage » apparaît pour la dernière fois historiquement. Nous ne nous trompons donc certainement pas en admettant que la tente d'assignation dans le désert est une image appropriée de l’assemblée en tant que témoignage de Dieu sur la terre.

En revanche, le temple de Jérusalem, qui était situé au lieu que l’Éternel avait choisi pour y faire habiter Son nom (Deut. 12:5), représente un état ordonné et permanent au pays de Canaan. La gloire et la sainteté de Dieu sont les caractéristiques particulières de Sa maison à Jérusalem (Ps. 29:9 ; 93:5).


6.2 - [Reconnaître et trouver le lieu de rassemblement des croyants]

À la fin du voyage dans le désert, juste avant la traversée du Jourdain, Dieu fit donner à Son peuple des instructions détaillées et pressantes sur le lieu qu’Il choisirait : « Vous ne ferez pas selon tout ce que nous faisons ici aujourd’hui, chacun ce qui est bon à ses yeux ; car, jusqu’à présent, vous n’êtes pas entrés dans le repos et dans l’héritage que l’Éternel, ton Dieu, te donne. Mais lorsque vous aurez passé le Jourdain, et que vous habiterez dans le pays que l’Éternel, votre Dieu, vous fait hériter, et qu’il vous aura donné du repos à l’égard de tous vos ennemis, à l’entour, et que vous habiterez en sécurité, alors il y aura un lieu que l’Éternel, votre Dieu choisira pour y faire habiter son nom ; là vous apporterez tout ce que je vous commande, vos holocaustes, et vos sacrifices, vos dîmes et l’offrande élevée de vos mains, et tout le choix de vos vœux que vous aurez voués à l’Éternel » (Deut. 12:8-11). Cependant il fallut plus de 400 ans après l’entrée dans le pays jusqu’à ce que David trouve ce lieu (1 Chr. 22:1). En attendant, il semble que personne ne l’ait cherché sérieusement. Ne voyons-nous pas là une image parlante, d’une part de la valeur que Dieu attribue au lieu de rassemblement des Siens, et d’autre part de l’indifférence et autres difficultés qui nous empêchent de reconnaître et de trouver le lieu dont le Seigneur Jésus a dit : « Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matt. 18:20) ?


6.3 - [Origine des matériaux de construction de la maison de Dieu : rôle des frères et des sœurs]

J’aimerais ajouter quelques réflexions sur les matériaux utilisés pour construire la tente et le temple. Je ne pense pas aux précieux enseignements que nous pouvons tirer de la signification des différents matériaux, mais plutôt à leur origine.

Les matériaux de construction de la tente d’assignation, image de l’assemblée dans sa responsabilité sur terre, furent rassemblés par le peuple, comme nous pouvons le lire en Exode 35. Il est frappant que les femmes sages et intelligentes de cœur soient mentionnées à plusieurs reprises. Ce qui était visible de l’extérieur de la tente d'assignation était l’œuvre des femmes israélites qui avaient filé et tissé les couvertures et les rideaux ou voiles. Aujourd’hui encore, ce ne sont pas seulement les frères qui déterminent le caractère et l’image spirituels d’une assemblée locale, mais ce sont aussi les sœurs. Si, selon la pensée de Dieu, l’assemblée est et demeure la colonne et le soutien de la vérité (1 Tim. 3:15), dans la pratique, elle ne peut que représenter ce que les frères et sœurs apportent individuellement ! N’est-ce pas un appel à nous tous, les frères comme les sœurs, à contribuer autant que possible avec du bien spirituel de valeur, afin que l’assemblée soit pratiquement un témoignage de l’amour et de la sainteté de Dieu ?


6.4 - [Ce que la maison de Dieu a coûté au constructeur]

C’était tout à fait différent avec le temple, qui représente plutôt le côté divin de l’assemblée. Ici, c’est le roi David, une figure du Seigneur Jésus, qui a rassemblé et préparé un grand trésor pour la construction. Écoutons ce qu’il dit à son fils Salomon : « Et voici, dans mon affliction, j’ai préparé pour la maison de l’Éternel de l’or, cent mille talents, et de l’argent, mille milliers de talents » (1 Chr. 22:14) — « Et moi, de toute ma force, j’ai préparé pour la maison de mon Dieu … Et de plus, dans mon affection pour la maison de mon Dieu, je donne pour la maison de mon Dieu, de ce que j’ai d’or et d’argent m’appartenant en propre, — outre tout ce que j’ai préparé pour la maison du sanctuaire … » (1 Chr. 29:2, 3).

Ne pouvons-nous pas voir dans ces paroles de David une « ombre » de ce que notre Seigneur a fait pour Son assemblée ? Avec quel bon plaisir, avec quel amour Il s’est donné Lui-même pour elle, pour la posséder pour toujours ! Mais d’un autre côté, combien de peine, combien de souffrance a-t-Il dû prendre sur Lui ! Et ainsi, selon le propos de Dieu le Père, Il a Lui-même posé le fondement pour l’assemblée. « À lui gloire dans l’assemblée dans le Christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! Amen » (Éph. 3:21).