Chacun dans son héritage
[Connaître les dons de Dieu et en jouir]

Arend Remmers [ajouts bibliquest entre crochets]


Im Glauben leben, 2020-4 p.27


« Et le reste d’Israël, les sacrificateurs et les Lévites, habitèrent dans toutes les villes de Juda, chacun dans son héritage » (Néh 11:20).


À l’origine, les héritages des tribus de Juda et de Benjamin se trouvaient autour de Jérusalem. La frontière entre les deux s’étendait à l’ouest et au sud de la vieille ville, qui était cependant partagée entre les deux tribus (voir Jos. 15 et 18:11-28). Après la transportation de ces deux tribus à Babylone, toute la région est devenue le « pays de Juda ». Cet état ne changea pas durant la période persane (voir Esdras 5:8). Les Juifs revenant de Babylone s’installèrent immédiatement dans leurs habitations ancestrales, comme nous le lisons dans Esdras 2:70. Après le dénombrement des habitants de Jérusalem au temps de Néhémie, il est à nouveau constaté que tous les autres membres des tribus de Juda, Benjamin et Lévi habitaient en dehors de Jérusalem dans « toutes les villes de Juda, chacun dans son héritage ».

Cette constatation devrait toucher nos cœurs. Tout d’abord, les Juifs sont appelés ici « le reste d’Israël ». On trouve cette appellation à plusieurs reprises dans Esdras comme dans Néhémie (voir 2:10). Les quelques Juifs retournés au lieu que Dieu avait choisi comme son habitation, sont considérés comme les représentants de tout le peuple d’Israël. Cependant, les Juifs revenus ne se sont pas installés dans le pays à leur guise. Il est expressément indiqué ici qu’ils habitèrent « chacun dans son héritage ».

Avant d’entrer dans le pays de Canaan, Dieu avait promis à ceux du peuple d’Israël qu’ils recevraient chacun un héritage dans le pays de Canaan (Exode 32:13 ; Nombres 26:53-56). Après leur entrée dans le pays, Josué distribua le pays parmi les Israélites. Chaque tribu et chaque famille reçut son propre héritage, pour toujours. Ainsi, tous ceux qui revinrent de la captivité babylonienne retrouvèrent leur héritage au pays de Canaan et y habitèrent. Ils pouvaient cultiver la terre et en vivre, comme Dieu l’avait promis. C’était la bénédiction d’Israël promise par Dieu.

Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? Nous aussi, nous avons reçu une bénédiction (*) par la foi au Seigneur Jésus, comme l’écrit Paul en Éphésiens 1, en adorant : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ; selon qu’Il nous a choisis en Lui avant la fondation du monde, afin que nous soyons saints et irréprochables devant Lui en amour ; et Il nous a prédestinés pour être fils pour Lui-même par Jésus Christ, selon le bon plaisir de Sa volonté, à la louange de la gloire de Sa grâce, dans laquelle Il nous a rendus agréables dans le Bien-Aimé ; en qui nous avons la rédemption par Son sang, la rémission des fautes, selon les richesses de Sa grâce » (Éph. 1:3-7).


(*) Quand le Nouveau Testament parle d’un héritage chrétien (en grec « kleronomia » ; voir Éph.1:11,14.18 ; 1 Pierre 1:4 ; cf. Col. 3:24), il se réfère généralement à ce que nous recevrons avec Christ glorifié quand Il régnera dans le Royaume Millénaire. Notre part céleste et éternelle, à laquelle nous sommes déjà présentement rendus capables de participer par la foi, est appelée quelquefois en grec « kleros » (proprement un « lot » — Actes 26:18 ; Col. 1:12).


Les bénédictions des chrétiens ne sont pas matérielles et terrestres, comme c’était le cas en principe avec Israël, mais elles sont spirituelles et célestes. Elles ne sont pas non plus passagères, mais éternelles. Voici quelques-unes de ces bénédictions spirituelles [*] :



[(*) Note Bibliquest : voir autre récapitulé de nos bénédictions spirituelles dans « le chemin de la croissance spirituelle » du même auteur.]


Ce sont probablement les bénédictions durables des chrétiens les plus élevées. Elles ont en commun de n’avoir rien à faire avec cette terre et sont offertes à tous ceux qui croient au Seigneur Jésus. Mais combien y a-t-il de chrétiens qui connaissent vraiment ces bénédictions et s’en réjouissent ? Comme pour le peuple d’Israël, il y a aussi le danger de ne plus connaître consciemment et personnellement les grands dons de Dieu. Si c’est le cas, nous ne pouvons pas non plus en jouir.

Il y a donc beaucoup à apprendre de ces Juifs à l’époque de Néhémie. Nous les voyons d’abord reconstruire l’autel et le temple de Dieu à Jérusalem sur son emplacement (Esdras 3). Une autre tâche importante consistait à restaurer les murailles et les portes de la ville de Jérusalem. La condition préalable à ces activités en commun des membres du peuple de Dieu était que chacun ait un endroit pour y vivre, qui soit en harmonie avec les pensées de Dieu. À l’époque, l’héritage donné par Dieu était visible ; pour nous aujourd’hui, il est du domaine spirituel. Pour Le servir effectivement, nous avons besoin de ce lieu personnel où nous apprenons à connaître la bénédiction de Dieu et à nous en réjouir. Les animaux en sacrifices et les prémices qu’Israël apportait à Dieu provenaient de leurs fermes et de leurs domaines ruraux (Deut. 12 et 26). La bénédiction de l’héritage donné par Dieu était donc la base pour que Dieu soit adoré au lieu choisi par Lui. Ne l’oublions jamais !


« Rendant grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière » (Colossiens 1:12).