Légalisme

Le légalisme est le souci de respecter scrupuleusement la lettre de la loi et les formes qu’elle prescrit, sans que le coeur et la conscience soient réellement engagés devant Dieu.
Spirituellement, il conduit à observer certains commandements de la parole de Dieu, en les séparant de leur portée morale ; on néglige ainsi le jugement, la miséricorde et la fidélité (Mat. 23:23).

Les deux aspects du légalisme

1. Le légalisme substitue les oeuvres de l’homme au don de la grâce et de la foi, seul moyen de salut que Dieu donne (Gal. 2:16 ; Éph. 2:8, 9). Or, le salut de l’âme ne peut pas s’acquérir par l’obéissance à des commandements, même donnés par Dieu à l’origine (dans la loi de Moïse par exemple) ; c’est un don gratuit de Dieu. Les oeuvres prouvent la foi, mais ne la donnent pas.

2. Dans la vie chrétienne, le légalisme remplace la piété et la communion avec Christ par des règles destinées à soulager la conscience. La vraie liberté chrétienne est perdue.

Les causes du légalisme

1. Causes personnelles : Le chrétien légaliste désire mériter la faveur de Dieu, plutôt que de jouir de sa grâce qui nous tient dans l’humilité. La peur du jugement des autres (Gal. 2:11-14) et le désir de dominer conduisent aussi au légalisme. Une conscience coupable se soumet à des ordonnances légales pour se justifier à ses propres yeux et devant les autres.

2. Causes collectives : En face du sommeil spirituel, d’un enseignement défectueux de la parole de Dieu ou du désordre, la tendance légaliste sera de créer des ordonnances, plutôt que de prêcher Christ et la grâce (Éph. 5:14 ; 1 Cor. 2:2).

La propagation du légalisme.

L’épître aux Galates indique trois moyens par lesquels le légalisme peut se propager parmi les chrétiens :

1. La prédication d’erreurs doctrinales ; par exemple, en ajoutant à l’oeuvre de Christ pour obtenir le salut (Gal. 1:6-10).

2. L’oppression des consciences ; on en vient à « épier la liberté que nous avons dans le Christ Jésus » (Gal. 2:1-7).

3. L’hypocrisie, appelée par le Seigneur le levain des Pharisiens (Luc 12:1), qui impose aux autres des choses qu’on ne respecte pas soi-même : on maintient ainsi les âmes dans l’esclavage (Gal. 5:1).

Les conséquences du légalisme

1. Sur le plan personnel : La jouissance de la liberté chrétienne est perdue ; la joie en Christ fait place au doute et à la tristesse. La fausse humilité du légalisme risque de conduire à l’esprit de supériorité et de jugement des autres. 2. Sur le plan collectif : Le légalisme engendre des querelles et la jalousie, et favorise l’esprit de parti (Gal. 5:15 ; Jacq. 4:11).

Comment résister au légalisme

Le piège qui guette chacun est de résister à la chair par la chair, et de tomber dans le laxisme, pour échapper au légalisme. Pour trouver et garder l’équilibre entre ces deux dangers, la Parole nous donne les enseignements nécessaires à la fois pour notre conduite personnelle et pour notre vie collective.

1. Pour la vie personnelle : Le jugement de soi-même dans la présence de Dieu (Ps. 139:23, 24), nous gardera dans l’humilité et dans la droiture.

2. Pour la vie collective : Dans les temps de déclin, le remède est de prêcher la grâce du commencement. Alors que toute forme d’autorité est aujourd’hui contestée dans le monde, la tendance parmi les chrétiens pourrait être de tout remettre en cause. La Bible nous invite à distinguer entre la « tradition » des hommes qui annule en pratique la parole de Dieu (Marc 7:13), et la « coutume » dans la vie des assemblées de Dieu (1 Cor. 11:16). La première est à rejeter, tandis que le respect de la seconde est une preuve de soumission au Seigneur.

Conclusion

Si l’homme (fût-il chrétien) réunit les idées de devoir et de péché, sans saisir la portée du pardon divin, il demeure dans l’esclavage. On ajoute alors des règles humaines pour soulager la conscience. On établit des formes pour créer la piété, là où manquent la communion avec Dieu et la jouissance de sa grâce. C’est à cela que le christianisme risque d’être réduit.

D’un autre côté, l’absence de règle (Gal. 6:16), et la remise en cause de tout principe moral sont aussi destructrices de la liberté chrétienne.

Le chemin droit entre ces deux dangers est celui de la justice et de la droiture (Prov. 4:18), dans la jouissance de l’amour de Dieu (Rom. 6:22 ; 8:35), et dans l’humble soumission à sa volonté. Car nous avons été « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père pour l’obéissance de Jésus Christ » (1 Pier. 1:2).