Manquer le but ? — un appel actuel

Manuel Seibel

Bibelpraxis.de, 23 août 2021

Table des matières :

1 - Première ruse du diable : entraver un jugement correct et monter les chrétiens les uns contre les autres

2 - Deuxième ruse du diable : inciter à s’immiscer dans le monde en tant que citoyen du ciel

3 - Troisième ruse du diable : préconiser de s’adresser au gouvernement comme le faisaient les prophètes de l’Ancien Testament

4 - Quatrième ruse du diable : L’affirmation que le témoignage et la responsabilité devant le monde seraient prioritaires

5 - L’aide de la Parole de Dieu


Dieu nous a donné Sa Parole, à nous les chrétiens. Avec elle, nous avons le fondement divin de notre vie de foi. Elle nous permet avant tout de juger tout ce qui nous arrive. C’est encore vrai dans nos temps remplis de défis ! Elle est aussi spécialement importante du fait que tant de voix différentes nous assaillent. La vie de foi des rachetés doit avoir un but. Il serait dommage de manquer notre véritable objectif à cause de luttes inutiles ou de convictions mal orientées.

Or il y en a un qui veut nous détourner de ce chemin fondé sur l’Écriture, où nous sommes lumières dans le Seigneur : c’est le diable. Tantôt il teste notre résistance par un assaut direct, tantôt il utilise la ruse. Dans le temps actuel il donne l’impression de poursuivre les deux stratégies en même temps. C’est justement ce qui peut nous embrouiller, nous chrétiens, et nous faire manquer le but. C’est pour cela que nous avons besoin d’être formés par la Parole de Dieu pour évaluer correctement les deux tactiques de l’ennemi.

De nombreux croyants se demandent ce qui se cache derrière la situation actuelle du virus Corona. Bien sûr, nous savons que Dieu est au-dessus de tout. De Sa main proviennent non seulement la lumière et la paix, mais aussi les ténèbres et le malheur (És. 45:7) selon un point de vue humain. C’est Lui qui met les gens à l’épreuve, y compris ceux de Son peuple, par des défis (des malheurs). C’est ce que nous vivons aujourd’hui.


1 - Première ruse du diable : entraver un jugement correct et monter les chrétiens les uns contre les autres

Sans aucun doute, c’est le diable qui veut empêcher la louange de Dieu (par exemple, le chant de louanges dans les réunions). C’est l’ennemi qui veut entraver la communion des croyants aux heures de réunion et hors de ces heures. Il est cependant également vrai que Dieu a permis la situation du Covid et les décisions gouvernementales correspondantes. Cela nous met, nous chrétiens, en danger de souligner exclusivement soit que Dieu est actif, soit que l’ennemi est derrière tout. La vérité est que Dieu est actif, et le diable aussi. Pour avoir une vision équilibrée, nous devons voir et considérer les deux côtés. Nous pouvons reconnaître ici deux aspects de l’activité de Satan et de sa ruse :



Nous avons malheureusement tendance à juger en ne regardant qu’un côté. Nous voyons l’attaque frontale du diable, et négligeons la ruse de Satan, ou l’inverse. Ou bien nous voyons l’activité de Dieu, et nous oublions que le diable est tout aussi actif (par le moyen des gouvernements), et même avec le sourire, ce qui donne une bonne apparence. Nous devons d’autant plus prendre à cœur l’exhortation de l’apôtre à revêtir l’armure complète de Dieu, en particulier le bouclier de la foi, pour résister aux puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes. Ce sont des attaques puissantes, mais ce sont aussi des ruses du malin (cf. Éph. 6:3, 11, 12).


2 - Deuxième ruse du diable : inciter à s’immiscer dans le monde en tant que citoyen du ciel

Or ce n’est pas tout. Le diable a une deuxième ruse. J’en ai repris conscience récemment par une vidéo qui a couru dans les médias sociaux sur le beau et important sujet de l’ascension de notre Seigneur.

On dit que nous n’appartenons pas à ce monde, mais au ciel, au domaine céleste : à Christ glorifié. Il est ressuscité d’entre les morts et siège maintenant sur le trône à la droite de Dieu. Nous sommes spirituellement ressuscités avec Lui, et nous sommes déjà assis dans les lieux célestes dans le Christ Jésus (Éph. 2:4-6). Tout cela est effectivement affirmé dans la Bible.

Mais voilà que certains en tirent une conclusion qui égare : Puisque nous appartenons à l’assemblée de Dieu et que nous faisons donc partie du monde céleste, on dit que les gouvernements de ce monde n’ont pas le droit de commander quoi que ce soit en ce qui concerne l’assemblée. Après tout, le gouvernement n’a qu’une mission pour cette terre. Ce dernier point est vrai. Mais la conclusion n’est pas juste :



C’est précisément la ruse du diable. Il nous incite à utiliser notre position céleste comme argument pour se permettre d’interférer dans les affaires terrestres et de communiquer publiquement par divers canaux combien les restrictions ordonnées par le gouvernement sont mauvaises. Mais en agissant ainsi, nous abandonnons de manière pratique notre position céleste et nous déshonorons le Seigneur.


3 - Troisième ruse du diable : préconiser de s’adresser au gouvernement comme le faisaient les prophètes de l’Ancien Testament

La manière des chrétiens de procéder, qui vient d’être mentionnée, est favorisée par le diable au moyen d’un autre piège : on dit : Les prophètes de l’Ancien Testament comme Élie, Jérémie et Amos n’ont-ils pas parlé publiquement à la conscience des dirigeants ? Jean le Baptiseur n’a-t-il pas été jusqu’au martyre pour parler ainsi ? Ce sont de puissants exemples pour nous — dit-on.


Ces hommes de Dieu sont en effet des exemples pour nous à bien des égards. Mais il ne faut pas oublier qu’ils vivaient en un temps où le peuple d’Israël n’était pas encore complètement mis de côté en tant que peuple de Dieu. Ils s’adressaient donc à leur gouvernement comme à un gouvernement qui appartenait au peuple de Dieu. Leurs dirigeants étaient assujettis à la loi de Dieu. C’est pourquoi il est facile de comprendre que Dieu leur ait envoyé des prophètes. Lorsque les prophètes s’adressaient à des dirigeants de nations voisines, c’était uniquement parce qu’ils avaient agi avec violence et méchanceté envers le peuple de Dieu.

Tout cela est fondamentalement différent aujourd’hui. Ceux qui croient au Seigneur Jésus ont été retirés de ce monde (Gal. 1:4). Ils n’appartiennent plus à ce monde. Il est vrai que nous devons prier pour ces dirigeants (1 Tim. 2:2). Et ceux qui sont chargés de le faire, ont aussi à leur annoncer l’évangile. Mais nous n’avons pas reçu l’ordre de leur dire ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire sur le plan politique, même quand cela nous concerne directement, nous les chrétiens. Nous n’appartenons pas à leur monde (celui de la politique). Ils ne sont pas non plus responsables envers nous dans ce domaine. Bien sûr, nous ne sommes pas obligés de croire aux mensonges. Nous pouvons très bien avoir un jugement personnel sur ce qu’ils font. Mais même en cela, nous nous surestimons souvent parce que nous servons de sources douteuses et que nous ne sommes pas en état de porter un jugement véritablement expert. Par-dessus tout, nous gaspillons trop de temps à faire des recherches sur ces affaires au lieu d’exécuter la mission qui nous est propre, à savoir de servir de lumières célestes aux incroyants et aux croyants.


La ruse n°3 est donc que le diable nous fait miroiter une mission spirituelle, qui nous fait manquer le véritable objectif de notre vie et de notre service. Nous devons témoigner du paradis et de l’enfer, de la lumière et de l’amour, et non de la politique bonne ou mauvaise.


4 - Quatrième ruse du diable : L’affirmation que le témoignage et la responsabilité devant le monde seraient prioritaires

J’en viens maintenant à un dernier sujet, qui relève plutôt d’un autre côté des convictions. Nous devons être de bons témoins dans ce monde (1 Tim. 3:7 ; 1 Thes. 1:8). Nous devons également veiller à ce que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée par notre comportement (Tite 2:5).

Cependant, le diable argumente avec une autre ruse. En 2020, au printemps et en été, des gens se sont mis à dire : « Comment pouvez-vous encore chanter ensemble et vous rassembler dans une situation où le monde entier évite les contacts et fait tout pour que personne ne soit infecté !. Alors vous, les chrétiens, vous êtes responsables de l’infection et de la propagation, et même des morts dans ce monde ! Comment pouvez-vous être responsable de ça ? »

Dans certains endroits, cela a conduit à ne plus se réunir, bien qu’il y eût tout à fait la possibilité de le faire. Dans d’autres endroits, on a cessé de chanter avant même que cela ne soit interdit. On ne voulait pas se faire accuser de mauvais témoignage vis-à-vis du monde.

Alors, quelle est la ruse du diable ? C’est de se servir du mot-clé « témoignage » pour accorder une plus grande priorité à l’avis ( !) des incrédules qu’à la mission biblique et à la Parole de Dieu.

Les incrédules ou non-croyants parlent les uns comme ci et les autres comme ça. Parmi les non-chrétiens, il y a des évaluations différentes du comportement des chrétiens. Bien des incroyants se sont étonnés de voir à quel point de nombreux chrétiens ont publiquement estimé leur culte insignifiant, au point de l’arrêter immédiatement. D’autres ont loué la prudence de ces chrétiens. D’après quoi doit-on se juger ?


C’est une ruse de l’ennemi de pousser à ce que nos appréciations dépendent des opinions des hommes. Or celles-ci sont rarement uniformes et les gens sont souvent fluctuants. Par-dessus tout, ce monde n’est pas intéressé aux pensées de Dieu. Par ailleurs un croyant qui ne mène pas sa vie au premier chef devant Dieu et sa Parole, mais devant les hommes, va rapidement se déformer et ne pas agir selon des convictions bibliques. Celui qui base sa façon d’agir sur des considérations de santé et sur l’idée qu’un gouvernement non croyant de ce monde veut quand même le bien, — celui-là est tombé dans la ruse du diable. Le bien est ce que Dieu veut. Au mieux, le monde peut vouloir quelque chose qui n’est pas mauvais. Ce ne peut pas être le bien. Le bien se trouve dans la Parole de Dieu : servir Dieu et Lui obéir.


5 - L’aide de la Parole de Dieu

Comme nous l’avons dit au début, nous avons entre nos mains un moyen, et même le moyen de salut : La parole de Dieu. En réponse aux attaques du diable, le Seigneur Jésus a dit : « Il est écrit ! » (Matt. 4:4, 6, 7). Nous lisons à plusieurs reprises que Lui, qui a Lui-même donné la Parole de Dieu, s’est référé à la Parole écrite et qu’Il est aussi un exemple pour nous en la matière (Matt. 21:13 ; 26:24, 31 ; Marc 7:6 ; 9:12, 13 ; 14:27 etc.).

Bien sûr, la Parole de Dieu n’a pas dit qu’en l’an 2020, un virus serait l’objet de l’attention du monde entier. Mais on y parle de peste et de maladies graves. Elle révèle comment Satan opère. Nous y voyons comment Dieu est derrière tout ce qui se passe sur la terre. Nous y lisons comment les croyants doivent se comporter dans des situations de détresses et de persécutions, de querelles et de désunions, d’oppositions interne ou externe, etc. À propos du diable, la Parole de Dieu dit : « Nous n’ignorons pas ses desseins » (2 Cor. 2:11). Nous avons donc tout ce qu’il faut pour ne pas nous égarer.

En outre, Dieu nous a donné Son Esprit, dans la puissance duquel nous pouvons dire « non » lorsque le diable veut nous séduire personnellement. Cela montre combien il est important de lire et de considérer la Parole de Dieu avec prière et de l’appliquer à notre propre vie.


Alors nous vivrons et agirons également de manière biblique et serons soumis au gouvernement tant qu’il ne commandera pas ce que la Parole de Dieu interdit, ou n’interdira pas ce que la Parole de Dieu requiert de nous. N’oublions pas que nous avons de nombreuses missions à remplir, que nous ne devons pas nous préoccuper des choses terrestres au-delà de ce qui est nécessaire (pour notre vie, en vue de l’éducation, pour les enfants à l’école…). Au lieu de cela, il y a ceci au programme de notre « plan de service » :



Utilisons ce temps pour le Seigneur et ne tombons pas dans les ruses du diable. Il y a assez à faire, trop même pour que nous manquions notre but, le but propre de la vie de la foi, — et surtout pas le manquer par des œuvres qui servent l’ennemi et non le Seigneur, et qui finalement ne servent ni les croyants ni les incroyants.