L’Église, déclin et désordre
Plaire au Seigneur est encore possible

Matthieu 13:24-43 ; Actes 20:28-32 ; 2 Timothée 2:19-22


William J Hocking [ajouts bibliquest entre crochets]


STEM Publishing, Christ et son Église, n°7


1 - [Bref rappel de la fondation de l’église à la Pentecôte]

2 - L’expansion à partir de Jérusalem

2.1 - [La croissance]

2.2 - [Le déclin]

2.3 - [Déclin comme celui d’Israël autrefois]

2.4 - [Déclin de tout ce qui est confié à l’homme, sauf à Christ second homme et dernier Adam]

3 - L’œuvre parfaite du Seigneur

3.1 - [Construction parfaite]

3.2 - [Amour et soins parfaits]

3.3 - [Gloire future parfaite]

4 - L’histoire défigurée (barbouillée) de l’Église

5 - Similitudes (paraboles) du Royaume

5.1 - [Pourquoi les paraboles du royaume des cieux de Matt. 13]

5.2 - L’ivraie parmi le blé

5.3 - Les oiseaux du ciel dans le grand arbre

5.4 - Le farine avec du levain

6 - L’avertissement personnel de Paul

6.1 - Des loups qui ravagent le troupeau

6.2 - La montée de l’esprit de parti

7 - Conseils pour les personnes perplexes

7.1 - [Plaire au Seigneur est encore possible aujourd’hui]

7.2 - Le solide fondement [2 Tim. 2:19]

7.3 - La maison du désordre [2 Tim. 2:20]

7.4 - Se purifier pour être utile [2 Tim. 2:21-22]


Les passages de l’Écriture ci-dessus ont tous un rapport avec le sujet proposé pour ce soir, qui est le déclin et le désordre dans l’église de Dieu. Il y a déclin quant à la doctrine et désordre quant aux pratiques morales et spirituelles.


1 - [Bref rappel de la fondation de l’église à la Pentecôte]

Nous avons déjà examiné brièvement la fondation de l’église de Dieu avec la descente du Saint Esprit à la Pentecôte, et nous avons alors vu le beau tableau frappant de la nouvelle formation à Jérusalem constituée au nom du Seigneur. Nous avons également vu que le petit noyau constitué de disciples du Seigneur, baptisés en un seul corps par le Saint Esprit à la Pentecôte, a très vite commencé à croître en nombre dès le premier jour,. La puissance du Saint Esprit qui était descendu était telle qu’Il agissait puissamment à travers eux pour la bénédiction d’autres personnes dans la ville. Des hommes qui avaient été des traîtres et des meurtriers du Seigneur Jésus, sont nés de nouveau par la parole prêchée. Ils ont confessé leur foi en Son Nom, et ils ont été ajoutés à ceux qui étaient déjà ensemble à Jérusalem.


2 - L’expansion à partir de Jérusalem

2.1 - [La croissance]

La parole de Dieu se répandit et se multiplia plus loin, non seulement à Jérusalem, mais dans toute la Judée, la Samarie et la Galilée, et ensuite jusqu’aux extrémités du monde connu à l’époque. Dans les premières années de l’histoire de l’église, la propagation de l’évangile a été sans aucun doute phénoménale, mais bien que les compagnies de croyants se soient multipliées très rapidement, bien que le nombre de saints individuels ait augmenté très rapidement, ils étaient cependant tous ensemble dans le même but, bien que pas dans le même lieu ; il y avait une unité entre eux ; ils étaient UN dans les choses du Seigneur. Ils marchaient ensemble dans la vérité, et agissaient ensemble dans la foi et l’amour ; et dans de vastes régions, bien qu’il y eût de nombreuses assemblées, ce n’était qu’une seule église.


2.2 - [Le déclin]

En voyant ce merveilleux développement, on peut se demander pourquoi cette œuvre glorieuse n’a pas continué à se répandre et à s’étendre ? Si l’église s’est répandue si rapidement au cours des trente ou quarante premières années de son existence, et qu’elle existe maintenant plus de vingt siècles plus tard, comment se fait-il qu’avec le temps le monde entier ne confesse pas le nom du Seigneur Jésus Christ ? Si l’église était une et croissait rapidement en ces premiers temps, comment se fait-il que les choses soient si différentes maintenant ? Au lieu de voir ceux qui invoquent le nom du Seigneur Jésus marcher tous ensemble dans la crainte du Seigneur et dans la consolation du Saint Esprit, nous voyons qu’ils sont tristement divisés et dispersés, et que des choses que nous savons être de Satan et non de Dieu, sont permises parmi les saints de Dieu et encouragées au nom du Seigneur. De nombreuses doctrines et pratiques populaires sont absolument étrangères au caractère de notre Seigneur et Maître, et pourtant elles sont toutes officiellement autorisées sous Son Nom.


2.3 - [Déclin comme celui d’Israël autrefois]

Si nous fermons nos Bibles, nous serons déconcertés par ce grand mystère, car en dehors de la parole de Dieu, le déclin ne peut pas être expliqué. Aucune hypothèse n’explique le contraste entre les jours actuels et les premiers jours de l’église, sauf ce que nous trouvons lorsque nous nous tournons vers l’Écriture. Nous y découvrons que toute l’histoire de cette dégradation était connue de Dieu à l’avance et annoncée par le Saint Esprit.

De plus, nous apprenons que la raison de cette ruine dans l’église est la même raison qui explique la ruine rapportée dans l’Ancien Testament. À cette époque, le peuple d’Israël, une fois conduit hors d’Égypte vers Canaan, fut appelé à témoigner de l’unité du vrai Dieu à l’encontre de l’idolâtrie dominante, mais il se mit immédiatement à adorer des idoles comme les autres nations. Ils furent tenus responsables devant Dieu de ce péché contre la lumière, et furent punis en conséquence. L’Église, comme la nation d’Israël, a manqué à sa responsabilité, comme l’homme manque toujours et déshonore Dieu dans les choses qui lui sont confiées. Considérez-vous que cette rupture de confiance de la part d’Israël et de l’église est une chose étrange ? Si c’est le cas, vous n’avez peut-être pas bien considéré votre propre histoire, car j’ose dire qu’il n’y a personne ici ce soir qui soit absolument irréprochable dans sa vie privée. Y a-t-il quelqu’un ici qui se lèverait et déclarerait sans honte, en présence de Dieu, qu’il a été absolument vrai et fidèle dans tout ce qui lui a été confié, et que lorsqu’il sera appelé à rendre compte au Seigneur de sa gestion, il n’aura besoin de présenter aucune excuse, et qu’il n’aura aucun aveu d’échec, rien à déplorer ?


2.4 - [Déclin de tout ce qui est confié à l’homme, sauf à Christ second homme et dernier Adam]

Dès le début, tout ce qui a été confié aux mains de l’homme a été manifestement une faillite, et a souvent donné lieu à des abus grossiers. C’est pourquoi nous lisons tout au long de l’Écriture des indications sur le dessein de Dieu d’introduire un second homme (1 Cor. 15:47,45), le Seigneur du ciel, Son Fils bien-aimé. Le dernier Adam ne manquera jamais dans ce qui lui est confié. Ce que notre Seigneur Jésus Christ fait, demeure à jamais, cela ne se détériore jamais, ne décline jamais, n’est jamais sujet au désordre, ne déshonore jamais Dieu le Père. L’œuvre du Seigneur Jésus est absolument parfaite et glorieuse pour Dieu, et cette vérité est une immense consolation pour chacun d’entre nous ici ce soir. L’homme a manqué, misérablement manqué, et méchamment manqué, et il est responsable devant Dieu de son infidélité ; mais nous pouvons regarder avec confiance à notre Seigneur Jésus Christ et nous glorifier en Lui qui n’a jamais manqué vis-à-vis de Dieu en tant que Serviteur parfait dans l’œuvre qui Lui a été confiée. Il a fait toutes choses bien, et à la gloire de Dieu.


3 - L’œuvre parfaite du Seigneur

3.1 - [Construction parfaite]

Ainsi, alors que nous nous regardons avec méfiance et insatisfaction, nous regardons à notre Seigneur Jésus Christ avec satisfaction et plaisir. Nous nous glorifions dans Sa croix, dans Ses perfections et dans Sa plénitude. Nous nous réjouissons dans le Christ Jésus, et nous n’avons aucune confiance en la chair. En rapport avec ce sujet de l’église, l’Écriture montre clairement que tout ce que notre Seigneur Jésus Christ fait en rapport avec Son église est parfait et le sera toujours. Lorsqu’on parle de l’église en tant qu’œuvre de Christ, il n’y a aucune défaillance ou imperfection qui s’y rattache. Le Seigneur Jésus Christ a dit au début : « Sur cette pierre, Je bâtirai Mon église (assemblée) ». Il poursuit cette construction, et chaque pierre vivante qu’Il ajoute à cet édifice spirituel est parfaite. L’édifice grandit, pierre par pierre, et toute la structure s’élève en une habitation pour Dieu, qui sera sans défaut, et dont on verra qu’elle est absolument parfaite.


3.2 - [Amour et soins parfaits]

Christ a aimé l’église, c’est là le véritable motif ; l’église entière est dans Ses pensées et dans Son cœur. Le Seigneur connaît chaque individu qui est à Lui et qui fait partie de Son église. Mais Il a aussi aimé l’église dans son unité et son caractère complet, et Il s’est livré pour elle ; Il vit pour Son église ; Il la sert en haut ; Il la purifie par le lavage d’eau par la parole. Puis, de proche en proche, quand tout sera complet, Il se présentera Son Église à Lui-même, sans tache, ni ride, ni rien de semblable. Le jour vient où le dernier membre du corps de Christ sera ajouté, et l’église entière sera achevée. Ensuite, Christ prendra cette église pour qu’elle soit pour toujours avec Lui.


3.3 - [Gloire future parfaite]

Plus tard encore, lorsque le Seigneur viendra en gloire dans ce monde, l’Église en gloire L’accompagnera, par la grâce et la fidélité de son Sauveur. Le monde s’étonnera de ceux que Dieu amènera avec Lui. Ils diront : « Ce sont des pécheurs sauvés par la grâce, et les voilà maintenant dans la gloire de Dieu, absolument parfaits, sans aucune défaillance ». Pourrait-on trouver dans ce monde quoi que ce soit qui s’approche de cette œuvre triomphante de la grâce ? Le monde ne peut pas discerner la perfection et la gloire dans l’église aujourd’hui. Vous pouvez chercher dans le monde entier, mais vous ne trouverez jamais une église sur terre qui soit comparable à cette église parfaite, idéale, décrite dans l’Écriture, l’église qui est Son corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous.


4 - L’histoire défigurée (barbouillée) de l’Église

J’ai dit que nous ne pouvons pas regarder dans le monde entier et trouver cette église idéale, parfaite et irréprochable. Si nous nous tournons vers l’Écriture, nous trouvons un bilan d’échecs, y compris aux premiers temps. Qui étaient les auteurs des épîtres du Nouveau Testament ? N’étaient-ils pas apôtres et prophètes, le fondement de l’église ? Et ils ont écrit des épîtres aux différentes églises. Ils ont écrit à Rome, à Éphèse, et à d’autres. Que trouve-t-on dans chaque épître ? Vous trouvez que les apôtres ont dû se mettre au travail pour corriger les désordres existant déjà à l’époque dans l’église de Dieu. Paul a écrit aux saints de Rome, un lieu qu’il n’avait pas encore visité ; il leur a exposé l’Évangile de manière très complète, mais il devait corriger leur comportement. L’esprit d’unité dans la vérité, l’esprit d’unité du corps en Christ, l’esprit d’amour réciproque parce que l’on est à Christ, s’était éloigné d’eux. Ceux qui se croyaient à juste titre délivrés des prescriptions de la loi méprisaient ceux qui n’étaient pas capables de s’élever au même degré de liberté dans le Christ Jésus.

Et aussi, quand on lit les épîtres aux Corinthiens, on trouve un flot d’erreurs dans cette église. Ceux qui invoquaient le nom du Seigneur Jésus souffraient de toutes sortes de mauvaises choses au sein de la sainte assemblée ; l’immoralité était tolérée au milieu de l’église de Dieu ; l’opération du Saint Esprit du Seigneur au milieu d’eux était l’occasion d’afficher l’orgueil de cœur et l’autosatisfaction ; les riches s’opposaient aux pauvres lors de la Cène ; certains niaient la résurrection du corps. L’apôtre dut corriger toutes ces choses, et bien d’autres encore, dans l’église de Corinthe ; et ce n’est que trois ou quatre ans après qu’il eut fondé cette assemblée, que Satan y fit son entrée, et que ces choses de la chair et du monde y furent introduites.


5 - Similitudes (paraboles) du Royaume

Si vous parcourez avec soin l’ensemble des épîtres, vous constaterez que le travail des apôtres n’a pas seulement consisté à fonder l’église et à la placer sur une base stable quant aux doctrines et aux pratiques, mais aussi à corriger ce qui était mauvais et erroné et qui avait déjà surgi au milieu d’eux en ce temps-là. Le mal s’était introduit dans l’assemblée de Dieu alors que les apôtres étaient encore en vie.


5.1 - [Pourquoi les paraboles du royaume des cieux de Matt. 13]

Qu’est-ce que cela faisait à notre Seigneur Jésus Christ de voir cette belle maison de Dieu si rapidement souillée ? Mais le Seigneur Jésus Christ le savait d’avance, et je vous ai lu ces paraboles de Matthieu 13, où Il parle très clairement de ce désordre. Vous direz peut-être que l’église n’y est pas mentionnée, et que le Seigneur Jésus parle du royaume des cieux.

Il est vrai que l’église est mentionnée pour la première fois en Matthieu 16. Et avant que le Seigneur n’en dise quoi que ce soit, Il parle du royaume des cieux. Le Seigneur Jésus est venu de Dieu pour établir ce royaume, qui devait être comme celui de David, Son père, mais meilleur et plus stable ; or le peuple n’a pas voulu Le recevoir. Il était au milieu des Juifs, un plus grand que Salomon, et Il leur aurait donné une domination plus grande que celle de Salomon, une sagesse plus grande que celle de Salomon, une puissance et des richesses plus grandes que celles de Salomon, — mais ils n’ont pas voulu Le recevoir. Avez-vous déjà entendu parler d’un royaume qui existe sans roi ? Si un roi n’est pas reconnu par ses sujets, où est son royaume ? Il doit rester vacant.

Dans les gouvernements terrestres, on associe le royaume à une personne qui gouverne. La vérité est que le peuple d’Israël ne voulait pas que « celui-ci » règne sur eux. « Nous n’avons d’autre roi que César », dirent-ils à Pilate, « quant à ce Jésus de Nazareth, crucifie-Le, crucifie-Le. Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous ». Le Seigneur savait d’avance que ce refus aurait lieu, et Il enseignait Ses disciples en conséquence. Il dit en effet que le royaume des cieux prendrait, en conséquence de ce rejet, une forme particulière spécialement étrange. Il a dit, en quelque sorte, Je vais au ciel, et en Mon absence, le royaume des cieux sera formé de ceux qui Me font allégeance à travers le monde. Je ne serai pas présent pour régner sur eux, Je ne serai pas vu par eux. Ceux qui M’invoquent, ceux qui reconnaissent Mon nom, constitueront ce royaume. Mais il ne sera pas comme le futur royaume d’Israël, lorsque Je serai assis sur le trône de Mon père David et que Je régnerai sur Jérusalem. En tant que royaume, il sera unique dans l’histoire du monde. C’est ainsi que le Seigneur a donné ces similitudes de Matthieu 13, lesquelles se rapportent toutes au royaume des cieux. La première est introductive. Elles décrivent les caractéristiques nouvelles et particulières de ce royaume par rapport à l’enseignement de l’Ancien Testament.


5.2 - L’ivraie parmi le blé

Dans la parabole du champ de blé, un homme a semé de bonnes graines dans son champ, mais un ennemi est venu et a semé de l’ivraie dans le même champ. Et quand les plantes ont poussé et porté du fruit, l’ivraie est apparue aussi. Le serviteur dit au maître de maison : « Que ferons-nous ? Déracinerons-nous l’ivraie ? » « Non, » dit le propriétaire, « laissez-les croître jusqu’au temps de la moisson ».

Vous voyez donc ici le royaume des cieux dépeint sous cette forme composite. Il y a du bien et du mal côte à côte ; il y a une tige de blé, et un brin d’ivraie ; les deux poussent côte à côte. Ils sont semblables en apparence, ils se ressemblent extérieurement, mais vous n’obtiendrez jamais de bons fruits avec l’ivraie. Le bon blé produit ce qui soutient la vie, mais pas l’ivraie ; pourtant il y a une étroite ressemblance entre les deux, hormis dans la fructification.

Le Seigneur a expliqué que l’ivraie, ce sont les fils du méchant, et que la bonne semence sont les fils du royaume. Le Seigneur Jésus Christ est venu détruire les œuvres du diable, et Satan est donc le grand ennemi de Christ ; et pour nuire à ceux qui portent Son nom, le malin place ses propres fils dans les assemblées du peuple de Dieu. Bien que de nature si différente, il leur est permis de se rassembler. Pendant la période où ils croissent dans la compagnie, le Seigneur Jésus Christ ne chasse pas de Son royaume tout ce qui s’y oppose, comme Il le fera lors de la moisson, la fin de l’ère. Maintenant, le Seigneur Jésus n’est pas sur le trône de David. Il est sur le trône de gloire, mais non pas sur Son propre trône pour régner en justice sur la terre, c’est pourquoi Il n’interfère pas extérieurement avec ce qui constitue Son royaume. Ceux qui invoquent le nom du Seigneur en vérité se trouvent côte à côte avec ceux qui sont sous la domination du malin. Et cette situation mixte persistera jusqu’au temps du jugement séparatif, lorsque l’ivraie sera ramassée et brûlée, et que le blé sera rassemblé et engrangé.

Dans les Actes et les épîtres, vous trouvez que la condition mixte décrite dans cette parabole était devenue un fait, et des personnes mauvaises se sont glissées dans l’église de Dieu. Ils étaient côte à côte avec les vrais croyants. Ils étaient assis ensemble dans les assemblées ; ils écoutaient ensemble l’enseignement du Saint Esprit ; mais ils agissaient en mal, au détriment de ce qui était saint et vrai, car les fils du méchant ne peuvent qu’exercer une influence mauvaise.

Je vais m’efforcer d’établir clairement cette distinction. Cette parabole n’a pas été prononcée comme une image de la condition et des relations de l’église. Elle est une similitude du royaume des cieux, qui se compose de ceux qui disent qu’ils reconnaissent notre Seigneur Jésus Christ. Certains d’entre eux en font partie sans qu’ils pensent réellement dans leur cœur ce qu’ils disent et confessent, mais ces personnes qui ne sont pas vraies, sont mélangées aux enfants de Dieu lorsqu’ils se rassemblent. Et cette apparition de l’ivraie parmi le blé est relatée dans l’histoire de l’église primitive, telle qu’elle est décrite dans les Actes et les épîtres. Les loups étaient déjà entrés dans le troupeau de brebis (Actes 20:29).


5.3 - Les oiseaux du ciel dans le grand arbre

Il faut maintenant considérer encore une autre similitude du royaume des cieux. La seconde est celle du grain de moutarde, qui est la plus petite de toutes les semences, mais qui, lorsqu’il a poussé, est un arbre très grand, de sorte que les oiseaux du ciel viennent loger dans ses branches. On voit en Actes 2 le grain de moutarde, la plus petite de toutes les semences. Il y avait environ cent vingt disciples du Seigneur réunis à Jérusalem, des pêcheurs, des gens simples ; que pouvait accomplir dans le monde une si petite compagnie ? Mais bien qu’aux yeux des hommes, ils étaient « la plus petite de toutes les semences », ils ont immédiatement commencé à croître, en force et en nombre, et ils ont continué à se multiplier jusqu’à bientôt devenir un grand arbre.

L’apôtre, écrivant aux Colossiens, parle de l’évangile qui a été prêché dans tout le monde à cette époque ; un progrès aussi rapide était un phénomène grand et inattendu, et une bonne chose pour ceux qui recevaient l’évangile. Cette croissance étonnante du christianisme a rapidement été considérée par le monde comme une chose digne d’être remarquée et donc d’être mise à profit. Vous vous souvenez que dans la première parabole de notre Seigneur, la graine tombée au bord du chemin était volée par les oiseaux du ciel. Ceux-ci pouvaient facilement emporter la graine de moutarde, la plus petite de toutes les graines, mais lorsque la graine est devenue un arbre, ils ne pouvaient pas emporter l’arbre, mais ils pouvaient se percher dans ses branches. Ainsi, les gens du monde, lorsque la compagnie des croyants est devenue trop nombreuse et forte pour être ignorée et méprisée, ils ont cherché à se servir autant que possible de la nouvelle foi pour leur propre avantage et commodité. Nous savons que, dans l’histoire de l’Église, ce fut le cas. Au début du quatrième siècle, l’empereur de Rome découvrit qu’un grand nombre de ses soldats étaient chrétiens et qu’il y avait des chrétiens dans toutes les parties de son empire. Dans le cadre de sa politique mondiale, il s’est dit : « Je vais devenir chrétien moi-même, afin d’avoir leur soutien ». C’est alors que le monde et l’église se sont mêlés. Le monde cessa de persécuter et prit une part prépondérante dans la gestion des intérêts extérieurs de l’église de Christ. Les oiseaux du ciel trouvaient un gîte parmi ceux qui confessaient le Nom du Seigneur Jésus Christ.

Cet amalgame a marqué une époque dans l’histoire ecclésiastique, et nous savons que jusqu’à aujourd’hui, le monde a gardé son pied dans l’église. Non seulement le monde tient le sceptre du contrôle direct dans sa main, mais son influence indirecte pénètre partout dans la chrétienté. Il s’empare des choses de Christ pour les utiliser à ses propres fins. Les hommes du monde n’ont pas de scrupule à utiliser le nom de Christ dans une publicité pour des représentations théâtrales, ou pour toute autre chose de ce genre. Ils estiment que certains seront attirés parce que le nom de Christ est associé à leur divertissement. Ce n’est qu’un exemple du monde qui se sert du nom du Seigneur Jésus Christ pour populariser ses plaisirs. Le Seigneur a mis en garde contre cet artifice de Satan dans les tout premiers jours avant la formation de l’assemblée.


5.4 - Le farine avec du levain

La parabole suivante est très brève, mais très significative. D’abord, un homme a semé de la semence dans un champ, puis un homme a semé de la graine de moutarde ; et maintenant, nous lisons qu’une femme a pris du levain et l’a caché dans la farine. La parole du Seigneur suggère une opération secrète de la femme ; le petit bout de levain a été dissimulé dans les trois mesures de farine. Et vous savez que l’effet du levain est de se répandre dans toute la masse dans laquelle il est présent. Les trois mesures de farine ont été pénétrées par le levain. La femme n’a pas eu à faire d’effort supplémentaire ; l’effet du levain a eu lieu tout seul. La femme n’avait qu’à mettre le levain, et le résultat était certain : toute la quantité de farine levait.

Le levain est un type du mal. Le Seigneur dit ensuite à Ses disciples : « Prenez garde au levain des pharisiens ». Leur enseignement était corrompu et corrupteur. Rien ne se répand aussi rapidement parmi les enfants de Dieu que le levain. S’il est introduit dans un groupe, il se répand dans tout le groupe : « Un peu de levain fait lever toute la pâte », dit l’apôtre aux Corinthiens (1 Cor. 5:6), et aussi aux Galates (Gal. 5:9). Il ne voulait pas seulement dire que le levain continuerait à faire lever la pâte, s’ils ne l’ôtaient pas. Mais la phrase implique aussi que l’effet de la présence du levain est de contaminer toute la pâte, et ce résultat est inhérent à la nature corruptrice du levain lui-même. Le mal incontrôlé a un effet insidieux, pénétrant, destructeur de ce qui est bon.

Ne devrions-nous pas, par expérience, savoir que le péché a ce caractère corrupteur ? N’avons-nous jamais eu la triste et humiliante conscience de l’effet toxique d’une pensée ou d’une idée mauvaise ? Bien qu’elle ne soit d’abord qu’un germe, elle a tendance à croître et à se multiplier en nous. Nous pouvons ne pas désirer sa présence, mais étant là, elle opère, elle empoisonne les ressorts ou sources de l’action, elle se répand dans toute la vie.

Si cela est vrai dans le cas d’un individu, cela l’est aussi dans le cas d’une assemblée du peuple de Dieu. Aucune assemblée n’est absolument à l’abri de la présence et de l’influence corruptrice du mal, qui peut surgir soit dans l’enseignement, soit dans l’action. Dans les assemblées de Galates, il s’agissait d’un enseignement mauvais (Gal. 5:9), car on ajoutait la loi à la grâce, et ceux qui s’y laissaient entraîner étaient déchus de la grâce. Christ était devenu sans effet pour eux. À Corinthe, le levain des pratiques corrompues était à l’œuvre ; l’immoralité grossière était permise ; et sa présence avait son effet souillant sur toute l’assemblée.

Ne devrions-nous pas accepter ces images du monde, que donne notre Seigneur, comme des avertissements de ce que la puissance contagieuse du mal est en train de faire parmi les saints de Dieu ? Nous devrions veiller jour après jour au danger de la souillure. Si nous n’en tenons pas compte, nous risquons d’être pris au piège et d’être emportés par elle. Vous savez la rapidité de propagation des maladies d’une personne à l’autre ; l’infection se développe facilement et rapidement et se diffuse dans les communautés. Les hommes sont pris au dépourvu par l’épidémie ; il en est de même en ce qui concerne le mal parmi les saints.


6 - L’avertissement personnel de Paul

Dès le début, l’église a été sujette à des influences néfastes de l’intérieur et de l’extérieur, et nous ne devons pas fermer les yeux sur ces faits. Nous les trouvons dans l’Écriture. Sans nous attarder davantage sur ces paraboles, nous avons le discours de l’apôtre Paul aux anciens d’Éphèse (Actes 20). Paul a été le grand instrument dont Christ s’est servi pour répandre la connaissance de l’Église parmi les saints, — connaissance qui lui a été communiquée du ciel à lui en particulier. Le Seigneur ressuscité et glorifié a révélé à Paul le mystère Le concernant et concernant l’Église ; il était le dernier appelé des apôtres. Les autres apôtres connaissaient la vérité, mais le Seigneur l’a confiée en particulier à Paul, de qui ils l’ont reçue.

Ici, Paul fait ses adieux à ces anciens ; il monte à Jérusalem, et il a particulièrement à cœur de parler à ces conducteurs de l’assemblée d’Éphèse. Il avait mis toute son âme dans son travail lorsqu’il œuvrait là-bas ; nuit et jour, il travaillait parmi eux, avec des larmes. Ce n’était pas un homme qui avait l’habitude de parler de son propre service, mais quand il en parlait, il y avait une raison spéciale, et il nous faut suivre attentivement ce qu’il disait.

Paul sentait dans son esprit qu’il ne reverrait plus jamais leurs visages, et l’idée lui pesait qu’en son absence, un désordre et un déclin terribles s’installeraient dans l’église. Ce que le Seigneur avait prédit dans Ses paraboles allait se produire ; le mal allait entrer et corrompre la beauté et la pureté de l’église de Dieu. En conséquence, il avertit les anciens, ceux qui étaient spécialement chargés de veiller sur les saints d’Éphèse et d’en prendre soin. Voyant ce qui planait sur leurs têtes, il parle de son amour pour eux et pour l’assemblée. Il dit : « Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a établis surveillants, pour paître l’Église de Dieu, qu’Il s’est acquise par Son propre sang ».


6.1 - Des loups qui ravagent le troupeau

Que devaient faire les surveillants face à cette calamité imminente ? Ils devaient nourrir l’église de Dieu. Quel est le meilleur moyen de prévenir la propagation du mal ? C’est nourrir de la parole de Dieu. Si nos cœurs et nos esprits sont fortifiés par la parole de Dieu, nous sommes protégés contre le mal qui nous entoure et qui cherche à entrer. Si nous connaissons la vérité, nous savons aussi que, ce qui n’est pas de la vérité, est un mensonge. Si nous avons la vérité, nous n’avons besoin de rien d’autre. Nous n’avons pas besoin d’étudier les particularités des cinq cents ou plus différentes sectes de la chrétienté pour découvrir ce qui est réel et vrai. Si nous avons la vérité, si nous connaissons la voix du Bon Berger, nous sommes à l’abri des voix trompeuses des étrangers.

Nourrissez l’église de Dieu ! Voici sa raison : « Je sais qu’après mon départ, il entrera parmi vous des loups redoutables, qui n’épargneront pas le troupeau ». Qu’est-ce que le Seigneur a dit dans la parabole sur ce qui entrerait dans le grand arbre ? Il a dit que les oiseaux du ciel viendraient se loger dans les branches de l’arbre. Son apôtre a dit que des loups redoutables viendraient, n’épargnant pas le troupeau. Pourquoi les loups viennent-ils parmi le troupeau ? Ils viennent pour tuer, pour disperser, pour détruire — pour nuire au troupeau au maximum.

Il est donc clairement prédit par l’apôtre que des agents de Satan entreraient dans l’église de Dieu. Ils y sont maintenant avec de mauvaises intentions. La protection contre ce danger est de donner aux brebis une bonne nourriture, de bien les nourrir, afin qu’elles soient rendues fortes dans le Seigneur et dans la puissance de Sa force. Faites-leur connaître la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité ; et elles seront préservées de ces terribles ennemis qui ont pénétré dans l’église depuis le domaine de Satan. Bien sûr, les loups peuvent apparaître en habits de brebis pour tromper avant de détruire. Leur présence est un danger constant, et la seule sauvegarde est d’exercer le soin du berger et de nourrir l’église de Dieu.


6.2 - La montée de l’esprit de parti

Mais ce n’est pas là tout le péril que Paul prévoyait. Il n’était pas seulement nécessaire de surveiller les portes et de veiller à ce que les loups redoutables n’entrent pas, mais il dit aussi que « d’entre vous-mêmes, il se lèvera des hommes qui annonceront des choses perverses, pour attirer les disciples après eux ». Les troubles viendraient d’une source interne. Certains parmi les saints eux-mêmes se lèveraient et annonceraient des choses non conformes à la vérité de Dieu, leur but étant d’attirer les gens après eux et de former un parti. Un homme qui peut parler couramment, qui peut dire des choses agréables, qui connaît son pouvoir de plaire aux hommes, est souvent très diligent dans l’espoir que ses auditeurs se réuniront autour de lui comme une compagnie. À Corinthe, il y avait un parti de ceux qui disaient : « Je suis de Paul » ; d’autres disaient : « Non, je suis de Pierre. Pierre est l’homme qu’il me faut ». Un troisième groupe disait : « Je suis d’Apollos ». Ces petits cercles, ils les faisaient dans l’assemblée, chacun étant appelé par le nom de son leader préféré, pas toujours avec l’approbation du « leader » lui-même.

Les saints qui étaient égarés avaient tort, ainsi que ceux qui les égaraient. Mais Paul parle de ceux qui, au lieu de défendre le Christ, leur Maître, se défendaient eux-mêmes. Ils ne disaient pas : « Regardez Christ » ; ils disaient : « Regardez-moi, et suivez mon enseignement », au lieu de suivre Christ. Lorsque nous entendons quelqu’un dire cela aujourd’hui, il vaut mieux ne pas le suivre, car il est de ceux qui corrompent l’église de Dieu.

Je sais que ces choses sur la corruption et les manquements de l’église ne sont pas agréables à entendre, mais je n’ai pas apporté devant vous un dixième de ce qui se trouve dans l’Écriture sur ce sujet. J’espère que j’en ai dit assez pour vous obliger à rechercher toujours plus profondément dans l’Écriture pour trouver des directions sur cette question importante. L’église idéale de Christ reste pure et sainte et est composée de croyants rendus tels par Son précieux sang, et aucun d’eux ne sera perdu, mais tous feront partie de Son église en gloire — tout ceci est très vrai, mais il est également vrai que dans l’église professante de Christ sur terre, il y a un état de ruine générale et d’éloignement de la vérité primitive. La chrétienté comprend tout ce qui porte extérieurement le nom du Seigneur Jésus, et nous y trouvons des doctrines et des manières de faire qui sont contraires au saint Nom de Christ et qui sont totalement condamnées par Sa sainte parole. Au vu de cette situation confuse, quiconque aime le Seigneur Jésus Christ sera enclin à se désespérer et à dire : « Que dois-je faire ? Quelle est ma responsabilité ? S’il y a de mauvaises doctrines et de mauvaises pratiques à droite et à gauche, quelle est ma responsabilité envers mon Maître ? »


7 - Conseils pour les personnes perplexes

7.1 - [Plaire au Seigneur est encore possible aujourd’hui]

Il n’y a pas lieu de désespérer. Nous pouvons être sûrs que notre Seigneur Jésus Christ, qui, avant le jour de la Pentecôte, a prononcé ces paraboles décrivant cet état de dégénérescence, a également fourni des conseils à ceux qui veulent faire Sa volonté et Le servir. Je ne m’adresse certainement pas à quelqu’un qui n’a pas un réel désir de plaire à notre Seigneur Jésus Christ ? Nous avons peut-être eu à faire la triste expérience d’essayer de plaire à plusieurs personnes à la fois, pour s’apercevoir que nous ne pouvions pas ; alors certains retombent dans une humeur égoïste, et disent : « À l’avenir, je ne plairai qu’à moi-même ». C’est un bien pauvre état d’esprit. Nous ne sommes ici que pour plaire à notre Seigneur Jésus Christ ; et en Lui plaisant, nous plairons à notre prochain « pour son bien et son édification ». Lui nous est fidèle ; allez-vous maintenant Lui être fidèle dans les affaires d’assemblée ?

Vous dites, que dois-je faire pour Lui plaire ? Dois-je juste continuer avec les choses comme je les trouve ? Dois-je les accepter comme elles sont, parce que je ne peux rien y faire ? Je ne suis pas responsable de la ruine actuelle. Je ferai de mon mieux là où je suis. Non, nous sommes responsables devant le Seigneur Jésus Christ d’agir selon Sa parole, que nous avons. Nous savons qu’il aime Son église. Nous savons que, par grâce, nous sommes membres de Son corps, et que nous Lui appartenons, Lui la Tête vivante. C'est pourquoi nous devons certainement nous soucier de connaître Ses pensées pour nous aujourd’hui.

Je pense que la deuxième épître à Timothée nous donne amplement des directions sur ces sujets. C’est l’épître qui traite spécialement des derniers jours, de la condition finale de l’église dans laquelle elle se trouvera jusqu’au moment où le Seigneur viendra. N’est-il pas bon pour nous que le déclin et le désordre dans l’Église aient commencé à se produire aux temps apostoliques ? Parce que nous avons la lumière de Dieu sur la confusion. Nous avons la parole écrite pour briller au jour d’obscurité et de ténèbres qui croissent. Et nous avons cette direction ici, dans le passage du ch. 2 que j’ai lu.


7.2 - Le solide fondement [2 Tim. 2:19]

La première chose que nous remarquons au v. 19 est une parole de grand encouragement. « Toutefois », dit l’apôtre, « le solide fondement de Dieu demeure ». Il avait parlé de certaines choses terribles qui se produiraient dans les derniers jours. Les mauvaises actions et les faux enseignements abondaient alors, et allaient augmenter par la suite. Mais Paul est heureux de se rappeler, ainsi qu’à Timothée et à nous-mêmes, que si ce qui est confié à l’homme fait faillite, le fondement de Dieu demeure sûr. Ce qui est de Dieu demeure intact, et rien ne peut le toucher.

Et si ce caractère de permanence est vrai quant aux choses de l’Église, je pense que c’est un principe très sain à avoir toujours à l’esprit, y compris comme croyant individuel. Ce que l’Esprit de Dieu vous révèle de la vérité ne change jamais. Assurez-vous que ce que vous avez est de Dieu. Assurez-vous que vous avez bien saisi dans votre âme devant Dieu ce que vous croyez, et que, ce à quoi vous êtes associé, est de Lui. Ne tenez pas vos convictions spirituelles d’autrui, pas même de votre père et de votre mère [il est bon de les écouter, mais la source de conviction n’est pas en eux] ; mais tenez-les de Dieu, et appuyez les sur l’Écriture, et alors vous pourrez aller à votre repos quotidien avec une bonne conscience et un esprit en paix. Le fondement de Dieu demeure sûr ; et ce qui était sûr il y a cinquante ans est sûr maintenant ; ce qui était sûr aux jours apostoliques est encore ferme et inébranlable.

De nos jours, les fondements de la foi sont sapés et détruits. Des hommes consacrent toute leur vie et toutes leurs forces pour détruire cette sainte parole ; et ils cherchent, au nom du Seigneur, à détruire la confiance des enfants de Dieu dans la Bible. Ils enseignent que seuls de petits morceaux du Livre sont vrais. Mais à quoi servirait le Livre pour les âmes simples, s’il n’est fiable qu’en partie ?

L’apôtre dit : « Le fondement de Dieu demeure sûr, ayant ce sceau : le Seigneur connaît ceux qui Lui appartiennent ». Le Seigneur sait, et nous pouvons nous reposer avec confiance sur Sa connaissance. Ses yeux, ces yeux en flamme de feu, scrutent le cœur et la conscience. Il cherche à ce qu’il y ait une relation réelle avec Lui. Lui seul connaît ceux qui sont à Lui dans cette congrégation. Moi, je ne le sais pas, et vous non plus. Mais notre grande assurance, en ce jour de profession superficielle, est notre connexion personnelle avec le Seigneur qui nous connaît, et qui finira par nous reconnaître publiquement comme Siens.

Par ailleurs, il y a une autre inscription sur le fondement : « Que tous ceux qui invoquent le nom de Christ (le Seigneur) se retirent de l’iniquité ». En dehors de notre volonté et de notre désir, nous pouvons être physiquement infectés par une maladie contagieuse et destructrice si nous entrons en contact avec elle. Elle se fixe sur nous, et nous sommes couchés sur un lit de malade. De même, nous sommes en danger à cause du mal qui nous entoure. Nous devons prendre garde à son effet pernicieux. « Que tous ceux qui invoquent le nom du Seigneur se retirent de l’iniquité ».


7.3 - La maison du désordre [2 Tim. 2:20]

L’apôtre prend ensuite la figure de la grande maison. Si nous avions le temps, nous pourrions regarder la première épître à Timothée où Paul écrit au même destinataire et lui indique comment se comporter dans la maison de Dieu, l’église du Dieu vivant (1 Tim. 3:15). Là, il parle de la vraie maison, mais ici il s’agit d’autre chose, pas de la maison de Dieu. Il l’appelle la « grande maison », parce qu’il ne peut associer le nom de Dieu à une chose composite où il est permis au mal de subsister à côté du bien.

Lorsque le Seigneur Jésus Christ est entré dans le temple de Jérusalem, il a entendu les mugissements des bovins, les bêlements des moutons, les roucoulements des colombes, le cliquetis des pièces de monnaie sur la table des changeurs. Il les chassa tous et dit : « Ils ont fait de la maison de mon Père une maison de trafic, une caverne de voleurs », car ils se trompaient les uns les autres dans les parvis mêmes de la maison de Dieu, la transformant en une commodité à leur usage. C’était mauvais aux yeux du Seigneur ; et ici nous trouvons que l’église, la maison de Dieu, était devenue la « grande maison », ayant perdu son caractère de sainteté.

Dans la grande maison, il y a des vases d’or, d’argent, de bois et de terre. Ceux d’or et d’argent sont les vases propres au service de la maison de Dieu. Nébucadnetsar les avait enlevés du temple de Jérusalem et les avait transportés à Babylone, et Belshatsar les a sortis pour son grand banquet, lorsque lui et ses grands louèrent leurs dieux avec les vases très saints de Dieu, qui étaient consacrés à l’usage du tabernacle et du temple. Cette nuit-même, Dieu jugea sa profanation. Belshatsar fut tué, et Babylone fut prise. Il y a ici non seulement des vases d’or et d’argent destinés à l’usage exclusif du Maître, mais aussi des vases de bois et de terre qui ne devraient pas s’y trouver.

On peut prendre un vase d’or et s’en servir pour déshonorer. Lorsque Belshatsar utilisa les vases sacrés lors de son festin idolâtre, il en fit un usage déshonorant. De même, dans la grande maison, où les vases représentent des personnes, il se peut qu’un vrai croyant dans le Seigneur Jésus Christ fasse quelque chose de bon cœur, mais qui, par erreur, déshonore le Seigneur Jésus Christ. Le Seigneur ne peut approuver ce service, car il est associé au mal, comme un vase d’or contenant une libation aux dieux. Le bon serviteur engagé dans un service profane est un vase à déshonneur, non à honneur.


7.4 - Se purifier pour être utile [2 Tim. 2:21-22]

L’apôtre dit qu’il y a des vases d’or et d’argent, mais aussi de bois et de terre, les uns pour honorer, les autres à déshonneur. Si donc un homme se purifie de ceux-ci, il sera un vase à honneur, sanctifié, propre à l’usage du Maître, et préparé à toute bonne œuvre. Est-il nécessaire de s’attarder sur ce verset ? Ne parle-t-il pas de lui-même à chacun de nous ? Mon Maître est bon, et bienveillant, plein de grâce et aimant, et Il est mort pour moi ; et maintenant je désire Le servir ; mais si je veux Le servir, je dois être un vase sanctifié et utilisable. Comment puis-je être préparé à toute bonne œuvre ? Si je me purifie de ces vases qui sont à déshonneur, alors je serai un vase à honneur, sanctifié et prêt pour l’usage du Maître.

Je ne peux pas venir à Lui dans Son service comme si rien ne comptait quant à ma conduite personnelle. Je ne peux pas aller à Lui, associé à quelque chose ou quelqu’un que je sais être mauvais à Ses yeux. Nous utilisons souvent ce texte comme s’il ne s’appliquait qu’à nous-mêmes, personnellement et individuellement, nous exhortant à purifier notre service de tout ce qui est égoïste et impur. C’est nécessaire, mais le passage va beaucoup plus loin que cela. Il s’agit d’écarter non seulement ce qui est souillé en moi-même, mais aussi ce qui provient du mélange avec d’autres. « Si donc un homme se purifie de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié et propre à l’usage du Maître ».

Dans le v. 22, vous avez les caractéristiques morales qui sont propres au service du Seigneur. « Fuis aussi les convoitises de la jeunesse, et poursuis la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur ». Ici, l’association avec des cœurs purs est enjointe. Vous vous souvenez du texte de Rom. 10 : « Le même Seigneur de tous est riche envers tous ceux qui L’invoquent », et Il est bien ainsi. Que nous ayons un cœur pur ou non, Il est riche pour nous. Si nous l’invoquons au jour de la détresse, Il nous entend. N’avez-vous pas parfois ressenti, lorsque vous avez été délivré d’un trouble, que, bien que vous L’ayez oublié, vous avez reçu Sa réponse très rapidement quand vous l’avez invoqué ? Quelle bonté de Sa part ! Mais quand il s’agit de service, d’association, de témoignage pour Son nom dans la « grande maison », vous devez chercher ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur, qui se sont sanctifiés, et vous devez poursuivre avec eux la justice, la foi, l’amour et la paix.

En agissant ainsi, tu te purifieras de ces vases à déshonneur, tu les laisseras derrière toi et tu n’auras plus rien à faire avec eux. Il y a eu des moments dans l’histoire de l’église où cette purification a été faite à grande échelle. Mais aujourd’hui, le Seigneur nous appelle à écouter Sa parole, à nous en tenir à Sa vérité, à nous garder purs nous-mêmes et dans nos associations. Et son appel est d’autant plus urgent que le Seigneur vient très bientôt. Il viendra sûrement Lui-même, et enlèvera Son église de cette masse de corruption — Il la prendra auprès de Lui. Combien de temps le Seigneur a-t-il attendu Son église ! Christ a aimé l’église et s’est donné Lui-même pour elle ; tout au long de ces nombreux siècles, il a patiemment rassemblé les âmes, une par une, pour Son assemblée. Il veut achever cette église et se la présenter à Lui dans la gloire.

Si le Seigneur venait ce soir et vous trouvait en association publique avec quelque chose de contraire à Son saint nom, bien que la parole de Dieu vous ait montré que c’est contraire à sa vérité, quelle excuse pourriez-vous Lui donner ? Renoncez à de tels liens avec le mal pour l’amour de Lui, car Il appelle à ce sacrifice. Croyez-le bien, le Seigneur approuvera et récompensera votre fidélité. Parfois, les gens s’abstiennent d’une telle démarche parce que, disent-ils, « j’ai tellement plus d’influence et de pouvoir sur les autres comme je suis, et là où je suis ; je pense que je perdrais ce pouvoir pour de bon si je renonçais à mon lien actuel ». Ce plaidoyer spécieux n’excusera pas votre désobéissance à la parole du Seigneur. Votre service doit prendre la seconde place. Alors le Seigneur vous utilisera de la manière qu’Il juge la meilleure. Pour y parvenir, vous devez chercher à être un vase à Son honneur, « utile au Maître ».

N’oubliez pas que personne n’a encore jamais renoncé à quoi que ce soit pour le Seigneur Jésus Christ, qui ait ensuite regretté son sacrifice. Le Seigneur, comme on l’a souvent dit, n’est le débiteur d’aucun homme. Lorsqu’un abandon est fait en obéissance à Sa parole, Il compense amplement. Et combien de tels actes lui sont agréables ! Vous vous souvenez que le Seigneur était dans la cour du temple le jour où une pauvre femme a mis ses deux pites dans le coffre du trésor. Oh, combien Il a aimé voir cet acte d’abnégation, et regarder la femme qui donnait tout ce qu’elle avait ! Ce fut un rafraîchissement pour notre Seigneur Jésus Christ de voir cette œuvre de grâce dans son âme. Il devait bientôt aller à la croix, vendre tout ce qu’Il avait pour acheter la perle précieuse, Son église. Cette femme aussi avait donné tout ce qu’elle possédait, même si c’était seulement deux pites.

Chers amis, le Seigneur nous regarde, cherchant à ce que nous fassions preuve de quelque renoncement pour l’amour de Son nom. Au milieu de toute le déclin et le désordre de l’église, puissions-nous être désireux de répondre à Son amour ; et s’il y a quelque chose de contraire à Sa parole et qui Lui déplaît dans nos habitudes personnelles ou dans notre association, abandonnons tout cela pour l’amour de Son nom !