Paul, esclave de Jésus Christ
Un modèle de serviteur chrétien

Bible Treasury, vol. 16, p.53, 73, 89


1 - [Ne pas méconnaitre les serviteurs individuellement]

2 - [L’apôtre Paul a des spécificités très particulières]

3 - [Paul présente d’abord sa qualité d’esclave distincte de son apostolat]

4 - [Service visible, autorité invisible]

5 - [Le Seigneur a pris la forme d’esclave afin que soit glorifié Celui qui L’avait envoyé]

6 - [Service du Seigneur vis-à-vis des Siens — Jean 13]

7 - [Paul servant comme le Seigneur. Service vis-à-vis de tous]

8 - [Le service est dans la douleur et la souffrance]

9 - [Souffrances spéciales de l’évangile]

10 - [Besoin d’endurance dans les souffrances du service, surtout quand on est seul. Le Seigneur soutient]

11 - [Souffrances de l’apôtre parmi les Corinthiens]

12 - [Les motifs d’action de Paul chez les Corinthiens]

12.1 - [L’apôtre comptait sur la grâce en Jésus ressuscité]

12.2 - [L’apôtre jugeait la situation des Corinthiens d’après leur position en Christ et cherchait à les affermir]

12.3 - [L’apôtre voulait produire l’ordre par la vie intérieure et non par des restrictions extérieures]

13 - [Les attaques dont Paul était l’objet à Corinthe]

14 - [Caractères particuliers de 2 Corinthiens par rapport aux autres épitres]

15 - [L’apôtre ne réfute pas les critiques, il place devant eux les privilèges chrétiens]

16 - [Paul ne visite pas les Corinthiens car il voulait chez eux un travail en profondeur]

17 - [Triomphe et joie dans un chemin de renoncement qui est Celui de Christ]

18 - [Puissance dans la faiblesse et l’infirmité. La bonne odeur de Christ pour la mort ou la vie]

19 - [Ministère de gloire qui attire et donne, par grâce, une énergie qui ne se lasse pas]

20 - [Mort portée dans le corps et puissance de résurrection. Un ministère qui opère pour la vie]

21 - [Comprendre la résurrection du corps rend patient dans les épreuves]

22 - [Le serviteur marchant à la lumière du tribunal de Christ]

23 - [Réconcilié par Jésus Christ, il avait le ministère de la réconciliation]

23.1 - [Dans la réconciliation, Dieu ne se manifeste plus personnellement, mais en grâce]

23.2 - [La réconciliation basée sur la grâce. Christ fait péché pour nous]

23.3 - [Danger de recevoir la grâce de Dieu en vain]

24 - [2 Corinthiens montre l’œuvre de la grâce dans l’âme de l’apôtre au service de Dieu]

25 - [La preuve que Christ parlait par l’apôtre était que les Corinthiens fassent le bien]

26 - [Le modèle de tout service véritable : le serviteur se cache pour que Christ apparaisse]

27 - [Besoin d’endurance en utilisant seulement les armes puissantes par Dieu]


BT 1886 p.53

1 - [Ne pas méconnaitre les serviteurs individuellement]

Il est important de toujours faire la distinction entre ce qui est commun à toute la famille de Dieu et ce qui relève de la relation particulière que chaque individu peut entretenir avec cette famille. Ce que nous avons en commun est bien plus vaste que ce que chaque saint individuellement peut avoir de particulier. Cela est nécessairement le cas sachant que l’union avec Christ est le lot de tous ceux qui croient en Lui, et que toutes les bénédictions qui en découlent sont non seulement les plus élevées, mais aussi les bénédictions communes de l’église. Or, nous sommes très enclins à fixer notre attention sur ce qui distingue un membre individuel du corps de Christ, en raison d’un don supplémentaire accordé par Jésus monté au ciel. Nous considérons une telle personne à part du corps et, de ce fait, comme éloignée bien au-dessus de notre propre sphère, de sorte que nous la croyons incapable de sympathiser avec nous, et nous-mêmes incapables de la suivre.


2 - [L’apôtre Paul a des spécificités très particulières]

C’est ainsi que nous avons été amenés insensiblement à diminuer la valeur de l’exemple apostolique, et le ton des préceptes apostoliques, sans penser que le changement dans l’aspect des choses extérieures peut affecter la distinction essentielle entre l’église et le monde. Dans le cas de l’apôtre Paul, par exemple, nous sommes frappés de tant de choses singulières, et les faits étonnants qui accompagnent sa conversion et son ministère ont un caractère si extraordinaire que, tandis que nous le contemplons ainsi, nous nous émerveillons mais n’osons pas l’imiter. Et c’est bien ainsi. Car en tant qu’apôtre, Paul n’a eu personne pour le suivre. Il reste tout à fait spécial et à part vis-à-vis du corps, quant à la relation particulière qu’il entretenait avec l’église en tant que dépositaire, par visions et révélations, des conseils de Dieu et des pensées de Christ, et en tant que communicateur de ce que le Seigneur lui avait révélé, à la fois par la prédication et par ses écrits.


3 - [Paul présente d’abord sa qualité d’esclave distincte de son apostolat]

Mais il nous est présenté sous un autre caractère, celui d’esclave de Jésus Christ, et lorsqu’il mentionne cela en rapport avec son apostolat, il donne la priorité au titre d’esclave sur celui d’apôtre (Rom. 1:1). Or, être esclave était le caractère qu’il ne pouvait assumer qu’en vertu du fait qu’il n’était pas libre-indépendant, mais qu’il avait été acheté à prix d’argent — c’est un caractère de la rédemption — ce caractère appartenait à toute la famille rachetée ainsi qu’à lui-même, et il était donc essentiel non seulement au salut, mais aussi à la gloire. En vérité, en tant qu’apôtre, il avait lui aussi été racheté, et envoyé comme apôtre de cette rédemption, dont il connaissait la puissance dans son âme. Or ni le salut, ni la vie, ni la gloire n’étaient essentiels à l’apostolat, mais ils l’étaient au service. L’apostolat était un don au-dessus de ce qui était commun à tous, et plaçait un individu dans une relation distincte avec les autres, non pas pour diminuer la valeur des bénédictions communes et essentielles, mais plutôt pour les rehausser. Car même si Paul était l’organe accrédité par Dieu pour communiquer tous les mystères à l’église, il aurait lui-même perdu sa bénédiction et sa récompense spéciale s’il n’avait pas utilisé son apostolat comme un esclave.


4 - [Service visible, autorité invisible]

Et c’est là la prévention que le Seigneur Lui-même met en place contre l’exaltation dans toute fonction ecclésiastique : si elle n’est pas utilisée dans le service, la personne perd sa récompense. « Nous ne prêchons pas nous-mêmes, mais le Christ Jésus, comme Seigneur, et nous-mêmes, comme vos esclaves pour l’amour de Jésus » (2 Cor. 4:5). C’est ce qui distingue l’autorité exercée dans l’église de celle qui est exercée dans le monde. « Vous savez que ceux qui sont réputés gouverner les nations dominent sur elles, et que les grands usent d’autorité sur elles, mais il n’en est pas ainsi parmi vous ; mais quiconque voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, … car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup » (Marc 10:42-45). Un fonctionnaire du monde possède tous les insignes du pouvoir présent, et il exige d’être reconnu et doit être reconnu comme ayant le pouvoir — la source de son autorité est visible et l’exercice de celle-ci est manifeste aux yeux de tous. Inversement, la source d’autorité dans l’église est invisible ; elle vient d’en haut, de Jésus monté en haut, et son exercice consiste en un contrôle et une direction spirituels réels ; et le but principal est que la personne qui est le canal par lequel elle s’exerce perde sa prééminence, afin que Jésus, et non l’homme lui-même, soit exalté. C’est ainsi qu’elle s’exerce dans le service qui lui est rendu.


5 - [Le Seigneur a pris la forme d’esclave afin que soit glorifié Celui qui L’avait envoyé]

Il en était ainsi dans le cas du Seigneur Jésus Lui-même : « Il a pris la forme d’un esclave » (Phil. 2:7). Et bien que sa dignité propre et de naissance en tant que Fils éternel brillât constamment, même en gardant le caractère qu’Il avait revêtu, pourtant Il la maintenait strictement et cherchait à se cacher, afin que la gloire de Celui qui L’avait envoyé apparaisse. Il était « parmi eux comme celui qui sert », les servant pour l’amour de Celui qui L’avait envoyé. Nous avons ainsi le beau portrait du Seigneur en tant qu’esclave. « Voici mon serviteur, que je soutiens, mon élu, en qui mon âme trouve son plaisir : je mettrai mon Esprit sur lui ; il fera valoir le jugement à l’égard des nations. Il ne criera point, il n’élèvera point la voix, et il ne fera point entendre sa voix dans les rues ; il ne brisera point le roseau froissé, et il n’éteindra point la mèche qui fume ; il fera valoir le jugement en faveur de la vérité. Il ne faillira point et ne sera point découragé, jusqu’à ce qu’il ait établi le juste jugement sur la terre ; et les îles attendront sa loi » (És. 42:1-4). La manière dont cela est appliqué par le Saint-Esprit au Seigneur Jésus en Matthieu 12 montre les aspects du caractère du serviteur qui sont vraiment précieux et d’un grand prix aux yeux de Dieu. Il avait guéri la main desséchée — « alors les pharisiens se réunirent pour tenir conseil contre lui, afin de le faire périr » (Matt. 12:14) ; mais Jésus, le sachant, se retira de là (12:15) — « Il ne cria point, et n’éleva point la voix, et ne fit point entendre sa voix » contre eux ; rien ne Lui échappa de ce que l’on pourrait appeler une indignation honnête, aucune parole injurieuse contre leur malice, « Il ne contesta pas ». Le Serviteur patient était soutenu par le bras de Celui dont Il était le serviteur ; et l’Esprit qui était sur Lui était un esprit différent de celui des hommes ; Il Le guidait tandis qu’Il servait les autres en les bénissant, afin de montrer qu’Il ne se servait pas Lui-même, mais qu’en tant qu’Esclave, Il n’appartenait qu’à Celui qui L’avait envoyé ; et que les reproches et la malice ne le faisaient pas faillir ni ne le décourageaient, car son seul but était d’accomplir l’œuvre de Celui qui L’avait envoyé. Mais nous Le suivons un peu plus loin dans cette patience du service : « Il se retira de là, et de grandes foules le suivirent, et Il les guérit tous ; et Il leur défendit de rendre son nom public, afin que s’accomplît », etc. (Matt. 12:15-16). En tant que Serviteur, Il ne se laissait pas décourager par l’opposition, ni exalter par ce qu’Il avait accompli ; Il cherchait à se cacher afin que Dieu soit glorifié ; et alors qu’Il aurait pu se retourner contre les pharisiens avec les foules qu’Il avait guéries, Il ne permit à personne d’entendre sa voix dans la rue, mais leur défendit de Le faire connaître. Voici le vrai Serviteur, Celui qui se cache afin que Celui qu’Il sert puisse apparaître, — Celui qui laisse perdre tout intérêt personnel au profit des autres.


6 - [Service du Seigneur vis-à-vis des Siens — Jean 13]

Or c’est précisément dans ce caractère que Jésus, le Serviteur parfaitement instruit et sage, se présente pour que nous L’imitions. « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de Son Seigneur. Il suffit au disciple d’être comme son maître, et au serviteur comme son seigneur. S’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul, combien plus ceux de sa maison ! Ne les craignez donc pas » (Matt. 10:24-25). Mais il existe deux sphères de service, et bien que les mêmes principes régissent toutes les deux, les circonstances sont si différentes qu’elles donnent un caractère différent au service. Le monde et l’église sont les deux lieux de service. Le ministère du Seigneur était principalement confiné au premier, car Il est venu comme serviteur de l’Éternel en Israël : « Il allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservi à sa puissance, car Dieu était avec lui » (Actes 10). Il s’agissait là d’un service actif, tel que l’homme pouvait Le reconnaître, et dans lequel Il cherchait à se cacher afin que Dieu soit glorifié. Ce service était également accompagné de résultats immédiats, et sa valeur était appréciée dans une mesure par les hommes. Mais si nous considérons le service de notre Seigneur dans l’église, nous le voyons présenté de manière caractéristique dans un bel incident qui L’a conduit à prendre une place plus abaissée que celle qu’Il avait jamais prise dans son service dans et pour le monde. « Jésus, sachant que son heure était venue de quitter ce monde pour aller au Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin. Jésus, sachant que le Père avait mis toutes choses entre ses mains, et qu’Il était venu de Dieu et s’en allait à Dieu, se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge dont il se ceignit. Après cela, il versa de l’eau dans un bassin et se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Quand il eut lavé leurs pieds, qu’il eut repris ses vêtements et qu’Il se fut remis à table, Il leur dit : « Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si moi, votre Seigneur et votre Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, si vous les faites » (Jean 13).


7 - [Paul servant comme le Seigneur. Service vis-à-vis de tous]

C’est en suivant cet exemple que nous retrouvons le serviteur dans l’apôtre Paul. Le domaine de son service était l’église, et bien que le serviteur parfait ne se trouve que dans l’exemple ci-dessus, les détails du service sont mieux illustrés par l’apôtre que par le Seigneur Lui-même. Mais remarquons d’abord le grand principe du service dans l’église : chez le Seigneur, il y avait la possession consciente de toutes choses — s’il Lui avait manqué quoi que ce soit, Il n’aurait pas pu servir ; mais rien ne pouvait être ajouté à Celui à qui le Père avait donné toutes choses. De plus, ceux qu’Il servait n’avaient aucun droit sur Lui pour ce service — « Seigneur, toi, tu me laves les pieds ? » montrait que le service était parfaitement gratuit. L’apôtre aussi, connaissant la plénitude de Jésus comme étant sienne, se tenait dans la conscience de celui qui possédait toutes choses ; et en même temps il se tenait comme celui qui, sachant qu’il ne s’appartenait pas lui-même, mais avait été acheté à prix d’argent, pouvait dire : « étant libre à l’égard de tous, je me suis asservi à tous » (1 Cor. 9:19). Ailleurs, il dit certes : « Je suis débiteur et envers les Grecs et envers les barbares, et envers les sages et envers les inintelligents » (Rom. 1:14). L’homme ne pouvait rien exiger de lui, mais en tant que serviteur du Seigneur, il se sentait obligé vis-à-vis de tous. Quel service béni que celui qui est fondé sur la liberté et qui, où qu’il soit exercé, est toujours fait pour le Seigneur !


8 - [Le service est dans la douleur et la souffrance]

Lors de son premier appel, l’apôtre Paul, en tant que vase d’élection pour porter le nom du Seigneur devant les nations, les rois et les enfants d’Israël, a appris combien il aurait à souffrir pour le nom de Jésus (Actes 9:15-16). Le disciple ne devait pas être au-dessus de son Maître, mais quiconque est parfait doit être comme son Maître. Et plus le serviteur était parfait, plus il devait être en conformité à l’humiliation, à la fatigue et à tout ce qui était douloureux pour l’homme en tant qu’homme, et pour le Maître lui-même. C’est ainsi que le Maître relie le service à tout ce qui est contraire à ce dont la chair est avide. Il s’est assis, fatigué, près d’un puits, sans rien autour de lui pour le soulager, mais servir a été un soulagement pour sa fatigue : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jean 4). Et ainsi Il enseignait : « Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. Si quelqu’un me sert, qu’il me suive » (Jean 12:26). Il était vraiment humiliant pour le Maître d’être privé du rafraîchissement ordinaire que Sa propre générosité avait donné à l’homme — et ainsi le disciple suivit Ses pas, et s’il fut utilisé par le Seigneur pour distribuer l’eau vive, c’était « dans la fatigue et la douleur, dans la faim et la soif ». C’est en contraste avec ceux qui s’installaient dans le confort et les honneurs du ministère (1 - Corinthiens 4:1, 9) qu’il met en avant ses propres souffrances, comme marquant le caractère du véritable service. Ainsi, après avoir décrit l’apostasie sous ses d’égoïsme et de laisser-aller, il oppose silencieusement sa propre conduite, qui montrait bien ce qu’est un serviteur du Seigneur. « Mais toi, tu as pleinement compris ma doctrine, ma conduite, mon but constant, ma foi, ma patience, mon amour, mon support, mes persécutions et mes souffrances telles qu’elles me sont arrivées à Antioche, à Iconium, à Lystre ; et quelles persécutions j’ai endurées ; mais le Seigneur m’a délivré de toutes. Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés » (2 Tim. 3). Il fait ainsi de sa conduite un échantillon de ce qui caractérise la fidélité en tout temps durant la dispensation. On pourrait citer bien d’autres exemples généraux pour prouver que le service du Seigneur doit être accompagné de douleur et de souffrances et que le serviteur instruit pourra toujours dire : « Que personne ne soit ébranlé par ces tribulations, car vous savez que nous sommes destinés à cela » (1 Thes. 3).


9 - [Souffrances spéciales de l’évangile]

Mais je voudrais mentionner une catégorie particulière d’épreuves qui ne sont pas tellement visibles extérieurement, mais qui mettent en évidence le serviteur du Seigneur. Elles sont qualifiées par l’apôtre d’« afflictions de l’évangile » et, bien qu’elles comprennent des épreuves extérieures, elles ne s’y limitent nullement. C’est comme quelqu’un presque arrivé au bout de sa course que l’apôtre s’adresse à Timothée, — animé certes des mêmes sentiments que lui, mais qui semblait manquer de cette endurance pour le bien des élus qui a tant marqué le service de Paul. « N’aie donc pas honte du témoignage du Seigneur, ni de moi, son prisonnier, mais prends part aux souffrances de l’évangile, selon la puissance de Dieu » (2 Tim. 1). Il s’agit probablement de « souffrir le mal qui accompagne l’évangile » : Jésus, lorsqu’il était présent en personne, a souffert le mal ; l’évangile, lorsqu’il était prêché, attirait le même mal. Paul, comme prédicateur, souffrait du fait qu’il le prêchait, et maintenant il appelait Timothée à être un compagnon de souffrance avec le Seigneur, avec son évangile et avec lui-même. Beaucoup s’étaient détournés et ne suivaient plus le Seigneur lorsqu’ils entendirent de ses paroles dures, et ce fut une épreuve douloureuse pour l’apôtre de voir tous ceux qui étaient en Asie se détourner de lui, tandis que lui-même était emprisonné et incapable de les visiter. Combien le cœur de ce soldat relativement jeune était-il susceptible de faiblir et de se décourager, non pas à cause des attaques d’ennemis déclarés, mais à cause de la désertion, de la suspicion et de la tiédeur même de ses amis.


10 - [Besoin d’endurance dans les souffrances du service, surtout quand on est seul. Le Seigneur soutient]

Avec quelle insistance l’apôtre s’efforçait-il de donner à Timothée la confiance en la même puissance, celle d’un Seigneur ressuscité, qui l’avait soutenu et porté jusqu’alors. La honte de soutenir une cause abandonnée par tant de gens et dont le principal promoteur était en prison était très grande. Il était en effet difficile de supporter le mépris d’être engagé dans ce qui, aux yeux des hommes, était une cause chancelante, et seule la conscience dans l’âme de l’apôtre que Dieu ne cherchait pas une quelconque suffisance en lui, mais lui fournissait toute la suffisance en toutes choses, pouvait lui donner un élan tel qu’il s’élevait au-dessus de tous les échecs et déceptions apparents. La confusion et le désordre à Corinthe, le passage à un autre évangile en Galatie, le danger d’apostasie parmi les Hébreux, étaient autant de sources d’épreuves, ignorées, méconnues et inconnues et impossibles à ressentir par l’homme en tant qu’homme, mais qui usaient l’esprit, au point de lui faire prendre conscience de ce que c’était que de haïr sa vie dans ce monde. Une autre chose qui tendait à rendre le serviteur conforme à son Maître était qu’il était seul debout. Timothée avait les mêmes pensées, mais il pouvait difficilement sympathiser avec l’apôtre, qui voyait devant ses yeux que son départ serait en effet l’occasion pour de redoutables loups de s’introduire dans le troupeau. Tout semblait soutenu par l’énergie de l’Esprit dans ce vase élu, et tandis qu’il exhorte Timothée à tenir ferme, les recommandations répétées — Endure donc les souffrances, prends garde en toutes choses, supporte les afflictions, fortifie-toi dans le Seigneur et dans la puissance de sa force — montrent qu’il hésitait à attendre de Timothée cette capacité d’endurance qui avait si bien caractérisé son propre service dans l’église. C’était la pleine conscience qu’il ne partait pas au combat à ses propres frais, que le Maître qu’il servait n’était pas un Maître austère et qu’il soutenait l’âme de l’apôtre. Il aurait pu régler sommairement et avec autorité toutes les questions, mais cela n’aurait pas été servir les autres pour l’amour du Seigneur.


11 - [Souffrances de l’apôtre parmi les Corinthiens]

La relation que l’apôtre entretenait avec les Corinthiens me semble être surtout celle d’un serviteur dans la souffrance, un serviteur en train d’être perfectionné selon son Maître. Ce n’est pas la persécution ou les épreuves extérieures, mais le fait de se donner en grâce pour éveiller la grâce qui était en eux. Les sept premiers chapitres de la deuxième épître sont, à mon avis, l’expérience de l’apôtre en tant que serviteur de l’église. Pas de faiblesse, pas de découragement, pas de lutte, pas d’auto-exaltation, pas d’extinction de la mèche qui fume à peine, pas de brisement du roseau froissé, mais une volonté même de souffrir que sa propre réputation de fidélité et de puissance soit remise en question, afin de pouvoir les servir comme ils avaient besoin d’être servis. La première épître aux Corinthiens nous informe suffisamment du grave désordre qui régnait dans l’église — un désordre qui, je crois, choquerait n’importe laquelle de nos communautés ; ils avaient certes assuré l’ordre par leurs règlements, mais il s’agit d’un ordre découlant de règlements extérieurs et non de celui que l’apôtre recherchait comme remède, celui qui découle de la puissance de la vie intérieure et de la grâce. Si l’on me demandait ce qui a pu pousser l’apôtre à agir ainsi envers l’église de Corinthe, au lieu de prendre immédiatement des mesures extrêmes pour punir leurs fautes, je dirais qu’il y a trois choses particulièrement remarquables dans sa conduite, qui montrent très clairement que son objectif n’était pas la simple décence extérieure, mais la vie dans l’Esprit.


12 - [Les motifs d’action de Paul chez les Corinthiens]

12.1 - [L’apôtre comptait sur la grâce en Jésus ressuscité]

Premièrement : l’apôtre pouvait compter largement sur la grâce abondante de Jésus pour un cas aussi extrême. Il avait connu cette grâce en se trouvant lui-même à bout — il vivait là-dedans. C’est cela seul qui l’empêchait de sombrer sous le poids de « la sollicitude pour toutes les assemblées (églises) ». Jésus était ressuscité et au-dessus de tout. C’est sa propre confiance qu’il soulignait auprès de Timothée lorsqu’il lui a dit, pour l’encourager à faire face à de nombreuses difficultés : « Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, de la semence de David, selon mon évangile » (2 Tim.2). Totalement incapable de faire face à une situation aussi désespérée que celle de l’église de Corinthe, sauf par la sévérité immédiate du jugement, Paul était capable de compter largement sur la suffisance qui était dans le Christ Jésus — il ne connaissait aucune limite aux ressources de Sa grâce.


12.2 - [L’apôtre jugeait la situation des Corinthiens d’après leur position en Christ et cherchait à les affermir]

Deuxièmement : l’apôtre ne jugeait pas d’après ce que voyaient ses yeux ou entendaient ses oreilles, aussi graves que fussent les rapports qui lui étaient parvenus au sujet de leurs désordres, mais il les jugeait d’après ce qu’ils étaient en Christ, et non selon leurs circonstances actuelles. Il comptait qu’il y avait la vie en eux, même si elle était presque étouffée, et la sagesse consistait à fortifier ce qui était sur le point de mourir. Les neuf premiers versets de 1 Corinthiens 1 sont très remarquables à cet égard. S’il s’était basé sur des preuves, il aurait pu douter qu’ils fussent vraiment chrétiens. Mais le Seigneur lui avait dit qu’il avait beaucoup de gens (un grand peuple) dans cette ville (Actes 18:10). Ils étaient « le sceau de son apostolat » (1 Cor. 9:2), car sa parole leur était parvenue en démonstration de l’Esprit et de puissance (1 Cor. 2:4). Ils avaient confessé le nom de Jésus ; et bien que la chair et le monde semblaient les avoir presque submergés, et que la dispute semblait avoir remplacé la foi, il ne voulait pas laisser Satan le pousser à mettre de côté ce qu’ils professaient ou à renier son propre travail à cause de leur apparence actuelle. Il les prend sur le terrain de ce qu’ils étaient en Christ, et avant même qu’un seul mot de répréhension lui échappe, il les enracine assez profondément dans la foi pour que la réprimande qui suivait n’ait pas d’effet déstabilisant, mais seulement de les affermir.


12.3 - [L’apôtre voulait produire l’ordre par la vie intérieure et non par des restrictions extérieures]

Et troisièmement, il y avait l’attitude personnelle de l’apôtre lui-même envers cette église. Il aurait pu venir avec une verge (un bâton), et sa présence immédiate aurait sans doute mis fin à de nombreux abus et réduit au silence plus d’un prédicateur bavard. Il était pleinement conscient du pouvoir qu’il avait « de tirer vengeance de toute désobéissance » (2 Cor. 10:6) et « d’user de sévérité selon le pouvoir que le Seigneur lui avait donné, pour l’édification et non pour la destruction » (2 Cor. 13:10). Si son but avait été d’établir son autorité, cela aurait été le moyen le plus rapide. Mais il était pleinement conscient de son autorité, et il s’agissait pour lui de l’utiliser pour l’édification. Son but n’était pas d’obtenir l’acquiescement à ses commandements par sa présence immédiate. Son plaisir était de voir l’obéissance découler de la grâce, comme il le voyait chez les Philippiens, qui non seulement « obéissaient en sa présence, mais bien plus encore en son absence », et d’être témoin de l’ordre produit par la vie intérieure et non par des restrictions extérieures. Tel était l’objet de sa première épître : il prenait la place du serviteur patient, sans faiblir ni se décourager, et attendait patiemment d’en voir le résultat. Il avait la verge (le bâton) à sa disposition, mais il ne luttait pas et ne s’élevait pas. Il disait en effet : « Certains sont enflés d’orgueil, comme si je ne devais pas venir vers vous ; mais je viendrai vers vous bientôt, si le Seigneur le veut : et je connaîtrai, non les paroles de ceux qui sont enflés d’orgueil, mais la puissance, car le royaume de Dieu n’est pas en paroles, mais en puissance. Que voulez-vous ? Viendrai-je vers vous avec la verge (un bâton), ou avec amour et dans un esprit de douceur ? »


BT 1886 p.73

13 - [Les attaques dont Paul était l’objet à Corinthe]

Or, en 2 Corinthiens, nous voyons que la patience de l’apôtre s’était retournée contre lui, comme s’il avait peur de venir et comme s’il s’était vanté d’une autorité qu’il ne possédait pas ; oui, on lui reprochait même d’être un homme vain et inconstant, à la parole duquel on ne pouvait se fier. Mais cela ne l’ébranlait pas : il endurait tout pour l’amour des élus, et préférait leur restauration à la justification de son propre caractère ; tout comme le Serviteur parfait et patient, lorsqu’il était injurié, il ne rendait pas l’injure, mais remettait sa cause à Celui qui était près pour le justifier. Seule la conscience d’être dans la position de serviteur, s’oubliant entièrement lui-même afin de servir les autres pour l’amour du Seigneur, pouvait le soutenir dans des circonstances aussi éprouvantes. L’ingratitude de ceux pour lesquels il avait été un père, les reproches personnels accumulés sur lui par ceux qui étaient reconnus comme enseignants dans l’église, les insinuations quant à son honnêteté et son intégrité, toutes ces épreuves, si dures pour l’homme, ne le détournaient pas de son dessein d’être leur serviteur, comme le serviteur du Seigneur pour la bénédiction. Il avait en lui la pensée qui était dans le Christ Jésus, et il me semble que la deuxième épître aux Corinthiens est la manifestation de cette pensée dans l’esprit et la conduite de l’apôtre.


14 - [Caractères particuliers de 2 Corinthiens par rapport aux autres épitres]

Elle occupe une place très particulière parmi les écrits de l’apôtre : la première épître répondait à des questions et corrigeait des erreurs, mais dans celle-ci toute la vérité bénie est apportée incidemment comme exposant les raisons de sa propre conduite. L’apôtre nous donne l’expérience de l’homme sous la loi en Romains 7. Il parle dans l’épître aux Galates comme quelqu’un identifié à Christ dans Sa mort et Sa résurrection. Il nous donne son estimation de tous les avantages charnels dans l’épître aux Philippiens. Mais ici, nous avons toute l’expérience douloureuse du serviteur du Seigneur dans les épreuves extérieures et intérieures. Or la source de tout cela, la source cachée de son énergie inépuisable dans le service, était la connaissance et la communion avec la pensée de Christ, qui lui permettait de toujours triompher en Christ. À l’exception des ch. 8 et 9, toute cette épître est de caractère personnel ; dans les sept premiers chapitres, il parle à la fois au nom de Timothée et qu’en son nom personnel ; dans les derniers chapitres, il est contraint, bien que ce soit une folie, de parler de lui-même. Lui qui avait enseigné à se réjouir dans les tribulations, s’en réjouissait maintenant. Il commence cette épître comme quelqu’un qui a triomphé : « Béni soit le Dieu et Père ». Toutes ses épreuves dans le service n’avaient servi qu’à lui faire connaître Dieu comme il n’aurait pas pu Le connaître autrement, « comme le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation ». C’est à cette école qu’il acquit la capacité de consoler les autres, de sorte que les afflictions personnelles ou la consolation personnelle de l’apôtre contribuaient au même but, à savoir leur profit, car il était leur serviteur pour l’amour de Jésus.


15 - [L’apôtre ne réfute pas les critiques, il place devant eux les privilèges chrétiens]

La manière dont l’apôtre répondit à l’accusation d’inconstance portée contre lui montre la dextérité de la sagesse divine. Admettons, je suis inconstant, mais Celui que je prêche ne l’est pas ; en Lui il y a la stabilité, en Lui est le oui, en Lui est l’amen. Le serviteur voulait exalter son Maître, en apparence même à ses dépens. Car il n’y avait pas de stabilité dans le serviteur lui-même, sauf celle qu’il avait en commun avec tous, la stabilité que Dieu lui-même leur avait donnée en les établissant en Christ. Il les détourne de regarder à lui en les orientant vers les bénédictions qu’ils avaient en commun avec lui en tant que croyants en Christ. Il les rend ainsi, pour ainsi dire, juges d’eux-mêmes, les plaçant dans la position d’exercer un jugement juste. S’il avait réussi à répondre de manière satisfaisante à l’accusation, cela n’aurait rien fait pour affermir leurs âmes. Tel était son objectif : celui qui savait que lorsque l’âme elle-même n’est pas affermie dans la grâce, elle ne peut juger que d’après ce qu’elle voit de ses yeux ou entend de ses oreilles. Mais il les plaça ainsi dans une sécurité bénie, la sécurité commune de l’église, et il leur montra que les privilèges qu’ils avaient en commun avec l’apôtre étaient les plus grands que lui-même ou eux pouvaient avoir ; alors il put leur dire solennellement que ce n’était pas par inconstance qu’il avait renoncé à son intention, mais que c’était pour les épargner qu’il n’était pas venu à Corinthe. Certes, le serviteur du Seigneur ne doit pas faiblir ni se décourager sous l’effet des idées fausses ou des fausses représentations : même les mauvaises critiques sont un moyen de nous approuver en tant que ministres de Christ ; même en tant que trompeurs, nous sommes pourtant vrais. Il n’y a pas d’égocentrisme dans la position de serviteur, mais l’utilisation de chaque occasion pour la mettre au compte du Maître.


16 - [Paul ne visite pas les Corinthiens car il voulait chez eux un travail en profondeur]

Il donne ensuite la raison pour laquelle il leur a écrit au lieu de venir les voir en personne : c’était pour leur prouver son amour et l’intérêt qu’il leur portait. Il connaissait leur valeur en tant que saints. Il les estimait en les voyant en Christ et non selon leur condition actuelle et leur conduite dans le désordre : seule la reconnaissance de leur véritable condition aurait pu être une véritable réforme. Sa présence immédiate aurait pu produire quelque chose d’extérieur, mais il cherchait à toucher la source intérieure. Et ici, nous trouvons dans la conduite du serviteur ce qui serait jugé blâmable par ceux qui se contentent de regarder l’apparence extérieure et ne cherchent pas la pensée de Christ. Le serviteur connaissait le caractère précieux des saints pour le Seigneur, et savait aussi combien la gloire de Son nom était en jeu dans leur conduite, et plus encore, que sa propre énergie en dépendait ; de sorte que, lorsqu’il avait devant lui le double service de prêcher au monde et de s’occuper des saints faibles et dans le désordre, nous voyons le serviteur du Seigneur se laisser conduire à ce qui aurait pu être considéré comme de l’oisiveté, par ceux qui ne jugeaient pas selon l’Esprit. « Or étant arrivé dans la Troade pour prêcher l’évangile de Christ, et une porte m’y étant ouverte par le Seigneur, je n’ai pas eu de repos dans mon esprit, parce que je ne trouvai pas Tite, mon frère ; mais, après avoir pris congé d’eux, je suis parti de là pour la Macédoine » (2 Cor. 2:12-13). Quelle leçon nous est enseignée ici ! Le serviteur actif, diligent et zélé, que ni les difficultés ni les dangers ne pouvaient ébranler ou arrêter, n’a ni le cœur ni la capacité de prêcher l’évangile, à cause de son souci anxieux pour des saints éloignés et dans le désordre. Combien l’apôtre se sentait membre du corps ! Combien cela est peu connu de nos jours ! Qui, parmi les serviteurs du Seigneur, trouve la cause véritable de son découragement pour l’œuvre, à savoir l’état de division du corps de Christ ?


17 - [Triomphe et joie dans un chemin de renoncement qui est Celui de Christ]

Encore une fois, il faut le répéter, il aurait pu tout régler par sa présence directe à Corinthe, il aurait pu exposer toutes leurs erreurs et déclarer infailliblement la vérité de Dieu ; mais cela ne leur aurait pas donné la vie, ni la joie et la force à leur âme. Mais il explique ensuite combien ses voies en Christ ont été bénies. « Je suis rempli de consolation, ma joie surabonde au milieu de toute notre affliction Car, lorsque nous sommes arrivés en Macédoine, notre chair n’avait pas de repos, mais nous fûmes affligés de toute manière ; au dehors, des combats, au dedans, des craintes ; néanmoins, Dieu, qui console ceux qui sont abattus, nous a consolés par la venue de Tite, et non seulement par sa venue, mais aussi par la consolation dont il a été consolé chez vous » (2 Cor. 7). C’est cette venue de Tite qui le rendait si débordant de joie et qui relie son langage triomphant à son échec apparent de 2:12-13. Car immédiatement après avoir mentionné son départ de Troas pour la Macédoine, il dit : « Maintenant, grâce soit à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ ». Il ne parle pas ici d’un succès dans la prédication en Macédoine, ni même de la prédication en général, mais du fait que le chemin de Christ qu’il avait suivi était le chemin du triomphe. C’était le chemin du renoncement à soi-même, le chemin « où la chair n’avait aucun repos » (2 Cor. 7:5). Avoir le pouvoir et ne pas l’exercer, être capable de justifier de la manière la plus satisfaisante un caractère calomnié, et pourtant supporter la contradiction des pécheurs contre soi-même, — voilà où il n’y a pas de repos pour la chair, voilà la pensée et le chemin de Christ, voilà le chemin de la gloire et de la vertu qui mène à un triomphe certain, un triomphe conscient, même ici-bas. Or, s’il est tout à fait admissible que cela s’applique à la prédication de l’évangile, et que dans celle-ci, le serviteur fidèle connaît un triomphe constant, puisque le témoignage prospère toujours là où Dieu l’a envoyé, soit que les gens l’écoutent soit qu’ils le rejettent, je crois néanmoins que tout le contexte montre que la pensée de l’Esprit est le triomphe qui suit toujours la marche en Christ.


18 - [Puissance dans la faiblesse et l’infirmité. La bonne odeur de Christ pour la mort ou la vie]

Il y a deux manières de témoigner de Christ : l’une est la prédication, qui peut être faite par des combats ou par une vaine gloire, et cela n’empêche pas la bénédiction de Dieu pour les âmes, car Christ doit être magnifié ; mais l’autre manière est celle de Sa puissance vivante manifestée dans le service. Et c’est à cela que l’apôtre fait allusion lorsqu’il dit : Dieu « manifeste par nous partout l’odeur de la connaissance de Christ ; car nous sommes pour Dieu la bonne odeur de Christ parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent ; pour les uns, une odeur de mort pour la mort ; pour les autres, une odeur de vie pour la vie ». Le serviteur élu de l’Éternel était, aux yeux des hommes, quelqu’un qui n’avait ni forme ni éclat, quelqu’un en qui il n’y a pas d’apparence pour le faire désirer (És. 53). Pourtant, il était toujours une odeur agréable à Dieu. Si l’homme Le méprisait, cela ne faisait que prouver la justice du jugement de Dieu à l’égard de l’homme ; et là où il y avait la foi, là « la sagesse était justifiée par ses enfants » (Matt. 11). Les apôtres, véritables serviteurs du Seigneur, étaient « les insensés, les faibles, les méprisables de ce monde ». Pourtant, en tant que tels, ils ont toujours triomphé, comme leur Maître à qui il est dit, en tant que méprisé des hommes : « C’est pourquoi je lui assignerai une part avec les grands, et il partagera le butin avec les forts » (Ésaïe 53:12). Et c’est ainsi que l’apôtre portait ses regards de lui-même vers son Maître. « Car même s’il a été crucifié en infirmité, il vit par la puissance de Dieu. Car nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu envers vous » (2 Cor. 13:4). Son triomphe même en Christ était son humiliation personnelle aux yeux des hommes ; il savait que, dans la mesure où Paul était caché, Christ serait manifesté. Et aussi douloureuse que fût la discipline nécessaire, il pouvait dire : « Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance de Christ demeure sur moi. C’est pourquoi je prends plaisir dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses pour Christ ; car quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12:9-10).


19 - [Ministère de gloire qui attire et donne, par grâce, une énergie qui ne se lasse pas]

En parlant des Corinthiens eux-mêmes comme de sa meilleure lettre de recommandation, il est amené à opposer le ministère du Nouveau Testament (nouvelle alliance) à celui de l’Ancien (Ancien Testament, ancienne alliance), et leurs gloires différentes. Moïse, en tant que serviteur de l’un, manifestait la gloire de l’Ancien ou de la lettre, dans son caractère repoussant et obscur ; mais Paul, en tant que serviteur de l’autre, avait à manifester sa gloire attrayante, non seulement dans son témoignage, mais aussi dans son service. Chaque ministère avait pour effet d’assimiler son serviteur à son propre caractère. Et tandis que l’apôtre déclare qu’il est la part de tous d’avoir communion avec cette gloire (2 - Cor. 3:18), lui-même et ses compagnons de travail, grâce à cette connaissance, étaient empêchés de défaillir. « C’est pourquoi, ayant ce ministère, comme ayant obtenu miséricorde, nous ne nous lassons pas » (2 Cor. 4:1). Il y avait en effet de quoi le faire faiblir : toute énergie humaine aurait dû céder sous la pression ; mais le caractère du ministère, « vie et justice », et « ayant obtenu miséricorde », l’empêchaient de faiblir. Par son autorité officielle, il aurait pu punir, mais alors le serviteur aurait été perdu de vue chez l’apôtre ; et bien qu’elle le plaçât dans une position si basse, il pouvait ainsi accomplir le ministère que leur situation exigeait. Quelle grâce de savoir que, aussi humbles et dégradés que puissent être les saints, le ministère du Nouveau Testament peut les atteindre et les relever ! Mais cela doit se faire par la manifestation de la vérité, en mettant l’homme de côté pour montrer que seule Dieu est suffisant. L’exercice même de l’autorité apostolique aurait pu tendre à obscurcir l’éclat de la gloire de cette grâce ; mais lorsqu’un tel ministère était recommandé par la conduite de ceux qui en manifestaient eux-mêmes la gloire, seule la puissance directe de Satan pouvait le dissimuler. Je pense que c’est le caractère du service qui est ici mis en évidence, car cela ressort suffisamment clairement du contexte en 2 - Corinthiens 4:5 : « Car nous ne prêchons pas nous-mêmes, mais nous prêchons le Christ Jésus comme Seigneur, et nous-mêmes comme vos esclaves pour l’amour de Jésus ».


20 - [Mort portée dans le corps et puissance de résurrection. Un ministère qui opère pour la vie]

Tout ce qui suit caractérise le service dans son abaissement de la chair. La gloire de Dieu doit être mise dans un vase d’argile, afin qu’elle soit manifestée comme la Sienne et non comme celle du vase qui la contient. Le vase choisi doit souffrir pour le nom qu’il porte. Est-ce le ministère de la vie ? Comment se manifestera-t-il ? En voyant la mort quant à l’homme imprimée sur celui qui exerce ce ministère. Ce qu’ils devaient prêcher et dont ils devaient exercer le ministère, c’était la vie en Jésus, comme étant uniquement en Lui ; c’est pourquoi ils « portaient toujours dans leur corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus fût aussi manifestée dans leur corps » (2 Cor. 4:10). Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort pour l’amour de Jésus, etc.(4:11). Il ressort très clairement des mots « ainsi, la mort agit en nous, mais la vie agit en vous » que l’apôtre parle ici de ce qui est mort pour l’homme en tant qu’homme, — c’est-à-dire tout ce qui tend à l’élever dans l’estime des autres, le pouvoir de commander qui découle d’une intelligence supérieure, l’influence de la naissance, les avantages de l’éducation : sur tout cela, la mort était écrite. Et le serviteur du Seigneur devait connaître l’épreuve profonde de renoncer à tous ces avantages, afin que la vie puisse agir dans les autres. Combien l’expérience de l’apôtre était un commentaire pratique au service de la parole du Seigneur : « Il faut que l’homme haïsse sa vie dans ce monde ! » (Luc 14:26). C’est la profonde pénétration de l’âme dans la puissance de la résurrection qui le rend familier pratiquement avec la mort en tant qu’homme. Il avait le même esprit de foi que Celui qu’il servait. La foi pouvait dire : « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé » (Ps. 116:10 ; 2 Cor. 4:13) ; « j’ai été fort affligé. Je disais en mon agitation : tout homme est menteur » (Ps. 116:11). Oui, tous les hommes sont menteurs, — ils sont vanité ; et c’est donc la foi en un Dieu de résurrection qui soutenait l’apôtre dans sa mort quotidienne. Mais tandis qu’il était ainsi élevé au-dessus de la mort, il pouvait considérer toutes ses souffrances comme étant au service de l’église, « car toutes choses sont pour vous » (2 Cor. 4:15) ; et c’était là une autre raison de ne pas faiblir. L’homme extérieur pouvait dépérir, mais l’homme intérieur était renouvelé de jour en jour par la puissance des choses invisibles.


21 - [Comprendre la résurrection du corps rend patient dans les épreuves]

La même idée directrice traverse le ch. 5 et se poursuit dans le ch. 6, comme il est clairement indiqué : « Ne donnant en rien occasion de scandale, afin que le ministère ne soit pas blâmé, mais en toutes choses nous nous recommandant comme serviteurs de Dieu » (2 Cor. 6:3-4). Le ch. 5 est lié à la prédication par les mots « car nous savons ». L’expression « nous savons » est dogmatique chez l’apôtre pour désigner la connaissance propre au chrétien, et elle semble être généralement appliquée à la connaissance pratique. Il appartient au seul croyant de pouvoir juger toutes choses comme venant d’en haut. « Nous savons que la loi est spirituelle » — nous ne pourrions le savoir si nous ne sommes pas spirituels. « Nous savons que, si notre maison terrestre est détruit, nous avons », etc. Nous ne pourrions le savoir si notre âme n’est pas entrée dans la résurrection comme y ayant part. Ce n’était donc pas une compréhension vague, mais une compréhension très nette de la résurrection du corps qui rendait l’apôtre patient dans toutes les épreuves, gémissant de l’intérieur et de l’extérieur dans un désir ardent d’être délivré.


22 - [Le serviteur marchant à la lumière du tribunal de Christ]

Il y avait aussi autre chose qui entrait en ligne de compte dans la question du service, et c’était la compréhension solennelle de la lumière dans laquelle tout serait jugé, lorsque le voile serait retiré et que Christ apparaîtrait. Son service avait tout rapport avec ce jour-là, et il ne devait donc pas être jugé par la prudence humaine, mais par l’Esprit qui seul pouvait connaître combien le Seigneur doit être craint (= la frayeur du Seigneur ; 2 Cor. 5:10). Il anticipait le jugement, et avait été manifesté à Dieu, et il se fiait aussi à leurs consciences. C’est ainsi que l’apôtre utilisait dans son service la vérité solennelle que nous devons tous être manifestés devant le tribunal de Christ. Mais, de plus, la lumière du jour de la résurrection avait un effet si puissant sur l’âme de l’apôtre qu’il semblait souvent agir de manière extravagante ou incohérente ; mais il pouvait néanmoins dire : « Que nous soyons hors de nous-mêmes, c’est pour Dieu ; que nous soyons de sens rassis, c’est pour vous ; car l’amour de Christ nous étreint ». Il travaillait comme quelqu’un qui était déjà mort, et donc d’une manière qui dépassait l’entendement humain. Il ne connaissait personne selon la chair, et ne voulait pas lui-même être manifesté selon la chair. Tout était nouveau pour lui, et il travaillait comme dans une nouvelle création.


BT 1886 p.89

23 - [Réconcilié par Jésus Christ, il avait le ministère de la réconciliation]

Au-delà de tout cela, il y avait un autre principe très puissant à l’œuvre dans l’âme de l’apôtre, qui était de s’attacher si étroitement à Dieu dans son service qu’il ne se décourageait pas au milieu des plus grandes épreuves. « Et toutes choses sont de Dieu » (2 Cor. 5:18). C’est Dieu qui l’avait d’abord réconcilié avec Lui-même par Jésus Christ, puis lui avait confié le ministère de la réconciliation. C’était le ministère de la réconciliation, et celui qui le remplissait ne devait pas susciter de la répugnance pour un Dieu en jugement, mais il devait susciter de l’attrait pour le Dieu en grâce. Il se plaçait dans la voie de la grâce patiente de Dieu, comme Dieu qui était manifesté en Christ. C’est l’incarnation qui a fait ressortir toute la splendeur du caractère divin, « plein de grâce et de vérité ». C’est ainsi qu’Il s’est manifesté dans le monde, mais le monde ne L’a pas connu. Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes (2 Cor. 5:19).


23.1 - [Dans la réconciliation, Dieu ne se manifeste plus personnellement, mais en grâce]

Mais Il ne se manifeste plus personnellement dans le monde de cette manière aux yeux des hommes. L’homme a rejeté cette manifestation de Dieu, même s’il essaie de cacher sa honte en célébrant le jour de l’incarnation (comme les Juifs cachaient le fait d’avoir tué les prophètes en leur construisant des tombeaux). Mais Dieu, bien qu’il ne soit pas personnellement présent de cette manière, se manifeste aujourd’hui dans la même grâce ; et où peut-on Le voir ainsi ? Dans le ministère de la réconciliation — « et il a mis en nous le ministère de la réconciliation » (2 Cor. 5:18-19). C’est dans ce ministère que nous voyons encore Dieu dans le monde ; non pas jugeant, non pas ordonnant, mais servant sa misère de la seule manière qui puisse répondre à l’extrême nécessité de l’homme, c’est-à-dire par le témoignage de la croix et de la résurrection de Jésus.


23.2 - [La réconciliation basée sur la grâce. Christ fait péché pour nous]

Christ est maintenant personnellement absent ; mais de sa part « nous supplions, comme si Dieu suppliait par nous » (2 Cor. 5:20). Dieu avait tendu Ses mains tout au long du jour par Son Fils, vers un peuple désobéissant et rebelle ; mais après que cela eut été rejeté, ce fut par le moyen d’autres personnes, sur la base d’une grâce plus merveilleuse. « Nous supplions pour Christ : soyez réconciliés avec Dieu. Car Celui qui n’a pas connu le péché, Il L’a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5:21).


23.3 - [Danger de recevoir la grâce de Dieu en vain]

Mais ce n’était pas seulement en témoignage à la grâce de Dieu, Jésus Lui-même en était la manifestation vivante. Si le témoignage était celui de la grâce abondante de Dieu dans la croix, les apôtres étaient là, comme des hommes crucifiés, le rebut de toutes choses, donnant de la force au témoignage par leur conformité à l’humiliation de Jésus qu’ils prêchaient. C’est là, je crois, le sens de 2 Cor. 6:1, non pas travailler avec Dieu, mais travailler avec leur propre témoignage, — en accord avec lui, — afin que, tandis que leur bouche exprimait la vérité, ils soient eux-mêmes trouvés marchant dans la vérité. Et alors, ils pouvaient bien demander aux Corinthiens de ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu. Elle était encore là, dans toute sa pleine manifestation, capable de répondre à tous leurs besoins et de les relever de leur état abject. C’était encore le temps de l’acceptation : il le leur rappelle, de peur que, lorsqu’ils prendraient conscience de leur état réel, ils ne soient accablés par la découverte de son mal. Leur situation d’aisance n’était pas hors de la portée du ministère de la réconciliation, et Dieu s’y manifestait. Il craignait d’entraver ce ministère très béni : sa propre venue à Corinthe avec la verge (le bâton) aurait pu l’entraver, et c’est pourquoi sa conduite n’était pas régie par ce que l’homme pouvait juger bon et convenable, mais par la certitude de la pensée de Christ. « Ne donnant en rien occasion de scandale, afin que le service (le ministère de la réconciliation) ne soit en rien blâmé, mais nous nous recommandons en toutes choses comme serviteurs de Dieu, — par une grande patience…, par longanimité…, dans la mauvaise et dans la bonne renommée, comme séducteurs, et pourtant véritables…, comme mourants, et voici, nous vivons ».


24 - [2 Corinthiens montre l’œuvre de la grâce dans l’âme de l’apôtre au service de Dieu]

Je crois très certainement que l’idée principale de ces chapitres est le caractère du service, correspondant à celui de la grâce dispensée. Il ne s’agit pas de présenter à l’église les dispensations de Dieu comme dans l’épître aux Romains, ni de lui dévoiler sa riche part comme dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens. Il ne s’agit pas d’argumenter comme dans l’épître aux Galates, mais de montrer l’œuvre de cette grâce et de cette vérité dans l’âme de l’apôtre lui-même au service de Dieu, dont il était le témoin choisi. Comme il le dit : « Mais je ne fais aucun cas de ma vie ni ne la tiens pour précieuse à moi-même, pourvu que j’achève ma course, et le service que j’ai reçu du Seigneur Jésus, pour rendre témoignage à l’évangile de la grâce de Dieu » (Actes 20:24).


25 - [La preuve que Christ parlait par l’apôtre était que les Corinthiens fassent le bien]

On pourrait remarquer beaucoup d’autres choses dans le même sens depuis le ch. 10 jusqu’à la fin, mais je m’abstiendrai d’aller plus loin dans ce sujet intéressant, sauf pour présenter un trait du serviteur qui ressort spécialement dans le dernier chapitre. C’était en effet une dure provocation que de demander à Corinthe une preuve que Christ parlait en lui, alors qu’ils en étaient eux-mêmes la preuve éclatante. Mais, le serviteur se contentait d’être comme il en avait été du Maître Lui-même, qui, aux yeux des hommes, était un ver et non point un homme. « Car, même s’il ait été crucifié en infirmité, néanmoins Il vit par la puissance de Dieu. Nous aussi, nous sommes faibles en Lui, mais nous vivrons avec Lui par la puissance de Dieu envers vous » (2 Cor. 13:4). C’était la puissance de la résurrection qui rendait l’apôtre fort, et tout ce qui pouvait rendre l’homme glorieux et puissant lui avait été enlevé afin de manifester que sa puissance venait d’en haut, et non de l’homme. Mais malgré sa faiblesse extérieure, le fait qu’ils croyaient était la preuve de sa puissance, car c’était lui qui leur avait annoncé Christ. S’ils avaient la preuve qu’ils étaient chrétiens, alors ils avaient la preuve que Christ parlait en lui. C’était là la preuve qui satisfaisait l’âme de l’apôtre ; mais s’ils en cherchaient d’autres, il les avait toutes prêtes, mais il ne voulait pas être mis à l’épreuve. La meilleure preuve pour lui était qu’ils « ne fassent pas le mal » qui aurait pu réclamer la sévérité ; et il préférait que, eux faisant ce qui est bon, lui continue à être accusé d’avoir fait preuve de prétentions qui n’étaient pas fondées, plutôt que de justifier celles-ci en les punissant (2 Cor. 13:7).


26 - [Le modèle de tout service véritable : le serviteur se cache pour que Christ apparaisse]

Voici le serviteur qui se cache entièrement afin que seul Celui qu’il sert puisse apparaître. La chair pouvait-elle faire cela ? Certainement pas. C’était un service dans l’Esprit, dans l’évangile du Fils, et donc le modèle de tout service véritable. Et bien que, quant aux épreuves extérieures, nous ne trouvions pas aujourd’hui les mêmes épreuves que dans ces jours-là, pourtant, dans tout ce qui émane de l’église, la situation est si douloureuse que seul le renoncement le plus profond à soi-même et l’abaissement accepté le plus total nous permettront de servir en son sein, ou de nous élever au-dessus de la pression douloureuse des circonstances actuelles.


27 - [Besoin d’endurance en utilisant seulement les armes puissantes par Dieu]

Il est grand temps de nous réveiller de notre confort dans le service. Le Seigneur et le temps exigent un service énergique. Mais il doit être dans l’endurance. « J’endure tout pour l’amour des élus » (2 Tim. 2:10), avec une fidélité sans compromis, sans faire usage d’aucune arme charnelle, mais utilisant seulement celles qui sont puissantes par Dieu. Le serviteur peut bien dire : « Qui est suffisant pour ces choses ? » (2 Cor. 2:16). Mais il y a des ressources pour tout. Le Seigneur continuera de bénir un service fidèle ; et même si celui-ci est peu couronné de succès dans le présent, aucun travail dans le Seigneur n’est jamais vain.