Commencements : Différence entre « au commencement »
et « dès le commencement »

Avec explication de ce que sont les « pères » qui « connaissent celui qui est dès le commencement » en 1 Jean 2:13, 14


Publié sous la responsabilité de l’éditeur du Bible Treasury, probablement sous la plume de W. Kelly


BT N1 p. 368

1 - Question :

Gen.1:1 ; Jean 1:1 ; 1 Jean 1:1 ; 2:7, 13, 14 ; 3:8 etc… — Quelle est la différence de sens, s’il y en a une, entre les expressions « au commencement » et « dès le commencement ».

2 - Réponse :

« Au commencement » en Gen. 1:1 est manifestement la première action de Dieu dont on ait le récit, Dieu appelant l’univers à l’existence ; la création des anges est antérieure selon ce qu’il paraît de Job 38:7. C’est le commencement du temps dans toute son ampleur. Mais en Jean 1:1 la phrase remonte dans l’éternité qui précédait, car elle exprime l’être de la Parole, laquelle était Dieu et a tout créé (Jean 1:3), et elle y remonte sans limite, aussi loin qu’il est possible.

« Dès le commencement » est toujours dans le temps, non pas avant, quelles que soient l’époque ou la période, la personne ou la chose, à laquelle cette expression est appliquée. La première application en est faite à propos du grand ange déchu : « dès le commencement le diable pèche » (1 Jean 3:8). Il ne s’agit même pas du commencement de son existence comme ange, mais seulement comme ange déchu [diable].

Car initialement, les anges étaient tous sans péché, comme Adam. Dieu n’est jamais l’auteur du mal moral.

L’expression « dès le commencement » a la même portée par rapport au temps et par rapport au bien. Elle ne veut jamais dire « au commencement », même lorsqu’elle est appliquée à Celui qui était aussi l’Éternel. Le propre de cette expression est de se référer à une relation dans le temps. C’est ce que nous voyons en Luc 1:2 avec « ceux qui dès le commencement ont été les témoins oculaires et les ministres de la parole » : cette expression ne peut que vouloir dire « depuis la manifestation de Christ dans son témoignage public ». Elle est même distinguée de anwqen [depuis le commencement] au v. 3 par laquelle l’évangéliste établit la démarcation entre, d’une part les nombreux chroniqueurs de la tradition, et d’autre part sa propre connaissance, exacte, de toutes les choses depuis le départ, ou depuis l’origine. La phrase ne se réfère donc pas — ne peut pas se référer — à l’éternité mais à ce qui était ses témoins dans le temps.

Il en est de même dans l’usage très important de l’expression « dès le commencement » en 1 Jean 1:1 « o hn ap archV … peri tou logou thV zwhV » = « Ce qui était dès le commencement … concernant la parole de la vie ». Sans aucun doute, Celui qui est ainsi présenté était « au commencement », le v. 2 qui suit le fait bien ressortir, de même que Jean 1:1, 2. Mais, ici, il s’agit de la personne concrète de notre Seigneur, ayant véritablement vécu ici-bas, ayant été entendue, vue, contemplée et même touchée par les mains de témoins choisis. Ceci ne peut donc rien exprimer d’autre que la manifestation du Seigneur sur la terre parmi les hommes.

1 Jean 2:7 est également déterminant. « Un commandement ancien » que les saints ont eu « dès le commencement » ne peut pas se rapporter aux conseils éternels de Dieu en tant que tels, mais seulement à ce qui était enjoint par notre Seigneur quand il était avec eux ici-bas. Ils n’avaient certainement pas entendu ce commandement dès l’éternité, mais dans le temps, et seulement en ce temps-là. Ceci donne par conséquent la vraie portée des v. 13 et 14, et bien sûr aussi 24 et 3:11 et 2 Jean 5, 6. « Celui qui est dès le commencement » est exactement la même personne « qui était au commencement » : les deux choses sont vraies et très importantes pour la foi ; mais elles sont tout à fait distinctes, et il ne faut pas les mélanger. Quand je crois en Celui qui était au commencement, c’est la vraie foi quant à Sa déité et Sa personnalité en tant que la Parole ; je ne suis certes pas ni arien ni un sabellien. Mais ce n’est pas la même chose que croire en « Celui qui est dès le commencement », la Parole faite chair et tabernaclant au milieu de nous, pleine de grâce et de vérité, et dont l’apôtre Jean et ses condisciples ont contemplé la gloire comme du Fils unique de la part du Père (Jean 1:14). C’est pourquoi le signe distinctif d’un père dans la famille de Dieu ici-bas est de connaître « Celui qui est dès le commencement », certainement pas seulement Sa personnalité divine et sa déité — tout indispensable que cela soit, — mais de Le connaître comme Il a été manifesté ici-bas, — toujours divin bien sûr — dans toutes les merveilles de Sa vie parmi les hommes, dans son amour et son obéissance des plus humbles et des plus saints, et si familiers : Christ Lui-même tel qu’Il a vécu, qu’il a été en mouvement et a eu son existence avec les disciples, non seulement faisant connaître Dieu (Jean 1:18), mais montrant le Père (Jean 14:7-10). Le connaître Lui, de cette manière, c’est véritablement être un « père ».